Adieu Rio Grande (vidéo). Après 48 heures de mer, entre quarts de 3h la nuit et de 2h le jour, les heures passent…
Nous ne nous lassons pas des couleurs du ciel !
Et nous voilà entre Uruguay et Argentine, entre deux capitales mythiques, Montevideo et Buenos Aires. L’estuaire du Rio de la Plata est très large, une centaine de miles nautiques à l’entrée (+/- 200 km).
Notre étape étant Montevideo, nous passons au large de Punta del Este, le premier grand port d’arrivée d’Uruguay. Il nous reste 60 mn nautique à couvrir, que nous espérions terminer de jour mais… le vent a baissé, comme d’ailleurs prévu dans la météo. La dernière nuit (enfin mon quart de nuit entre 23h00 et 2h00 du matin) a été magique : une voie lactée époustouflante, impossible à immortaliser. Dommage… À la voile et vent arrière, un peu bousculés par la houle mais si peu sur Ystafell 2.
Que fait-on la nuit, pendant les quarts sur Ystafell 2 ?
Comme déjà indiqué, lorsque nous sommes 4, les quarts sont réduits à 3h00 par personne par nuit et à 2h00 par personne la journée. Le premier commence à 20h00. Ce qui fait qu’une nuit sur deux on dort 9h00 sans arrêt. C’est cool. La seconde chose cool, c’est que le quart se déroule à l’intérieur, dans le carré, devant l’écran, en sortant tous les quarts d’heure pour vérifier qu’il n’y ait pas de pêcheurs sans AIS. Donc on regarde des films, des séries ou on écoute de la musique.
Mais il faut aussi être très attentif, car on n’est rarement seuls sur l’eau. Il y a les gros cargos, pétroliers ou usines à pêche avec AIS et aussi les pêcheurs sans AIS.
En pratique :
On peut être « pris en sandwich » entre un cargo de 338 mètres et un pétrolier de 220 mètres. Les voilà de visu de chaque côté !
Ou quand à 1h du matin, au milieu de ton quart, tu te retrouves rattrapé par un cargo de 170m, qui avance a 13kn, et que tu as, pleine face à toi, un porte-plate forme pétrolière de 140m qui roule a 10kn. Que tu es presque vent arrière, donc très peu manœuvrant, a 7kn dans une mer formée…
Tu pars à babord puis à tribord pour t’éloigner de celui qui te fonce dessus. Sacrés calculs… Tu laisses passer celui qui te rattrape.
Et comme si c’était pas assez drôle, en voilà un qui te coupe la route !
Nous arrivons juste avant la nuit au yacht club de Montevideo, dans le quartier Buceo. Il faut savoir que lorsque vous naviguez sur le Rio de la Plata, vous surveillez la profondeur car… Car loin de l’entrée de la Marina il y a moins de 4m. D’où la renommée de la difficulté de navigation dans ce Rio dès que la mer est formée !
Installation sur une bouée, la plus excentrée face à l’entrée et direction la police pour les formalités. Car ici il y a un bureau à la Marina ouvert 24h sur 24h. Génial ! Nous devrons ensuite aller dans les 24h nous déclarer à l’immigration. Direction donc, dès le dimanche matin, grâce à uber, les bureaux de l’immigration installés dans l’immense port de commerce. Vive la mondialisation !
Nous trouvons le bureau dans un bâtiment paraissant totalement désaffecté. Nous poussons une porte et là ! Totalement improbable, 4 personnes travaillent dans ce bureau. Les formalités avancent. Il reste à payer. Mais ni les cartes visa, ni les cartes mastercard ne fonctionnent. L’un des employés nous emmène au terminal des ferry où il y a un distributeur. Youpi. Nous allons prendre un peu de cash, d’autant que nous ne verrons que très peu de distributeurs en ville.
Tout près du port se trouve le mercado del Puerto, une belle bâtisse ancienne en fer forgé et boiseries.
Ici les mercados, ce ne sont pas maraîchers et commerces de bouche, mais des restaurants et boutiques souvenir. Mais c’est chaleureux et de qualité.
Et les spectacles de rue, tels que percussions ou danses y terminent leur tournée. Nous déjeunerons sur place et pourrons en profiter pleinement. (vidéo) (video1)
Au fil des fil des rues et des bars…
Très vite, nous rejoignons la place de l’indépendance et son magnifique immeuble art déco, le Palacio Salvo, un véritable monument à la gloire des frères Salvo, magnats de l’industrie textile, pour lesquels il a été construit dans les années 1920 dans le plus pur style Art déco… éclectique. Il devait abriter un hôtel?; il accueille des bureaux et des appartements.
Les bâtiments officiels se partagent les environs. Dans le palais présidentiel se trouve cet étonnant carrosse… Il s’agit d’une reconstitution incroyable de la dernière diligence tirée par des chevaux qui a voyagé entre Montevideo et Maldonado en 1910. Les chevaux semblent, de loin, être faits de métal, mais en regardant de plus près, on s’aperçoit qu’ils sont en fait fabriqués entièrement de coquillages, d’os d’animaux, de plumes et de brindilles, tous provenant de l’environnement naturel que la diligence aurait traversé entre les deux villes. Le savoir faire dont les artistes ont réussi à transmettre jusqu’aux expressions de chaque cheval en utilisant seulement ces matériaux est impressionnant.
Retour vers les ramblas où nous assistons à un match de foot. De la graine de champions. Le plus grand doit avoir 7 ans et le, ou plutôt la plus petite 4 ans (vidéo)…
Avant l’orage, arrivée au yacht club où nous pouvons enfin profiter des installations. Sauf de la piscine car il pleut, il pleut, il pleut !
Ce qui nous permet de mettre à jour nos papiers et communications. Nous passerons la journée dans les salons et y déjeunerons. Chouette lieu de détente. Et nous découvrons en plus qu’un marinero fait la navette à la demande sur une petite vedette bien plus stable que notre annexe avec ce temps mouvementé.
Départ le jour suivant pour Colonia, à 90 NM (vidéo). Il nous faudra 19h, dont une nuit, pour rejoindre cette jolie ville.
La Marina est éclairée et les bouées (« bojas » ici) sont accessibles même de nuit. Comme à Montevideo, la police maritime est sur la jetée d’entrée. Il nous faudra juste nous rendre à l’immigration pour faire la sortie du pays. Les bureaux se trouvent au port maritime des ferrys à une quinzaine de minutes à pied. Tout est très simple ici. Découverte de cette jolie ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, entre vieille ville et la mer (vidéo).
Jolie journée de détente sous un beau ciel bleu.
Départ le jour suivant pour traverser le rio de la Plata. Ça bouge fort au départ (video) …
La navigation est spéciale. Il nous faut choisir une route slalomant entre les dangers isolés et le peu de fond. Et ce n’est pas peu dire car à l’approche de la rentrée du rio del Tigre, plusieurs bateaux sont échoués. Nous sommes nous même stoppés quelques minutes avant de pouvoir repartir. Çà nous rappelle fort l’Afrique !
Nous voilà arrivés. Mais pas amarrés ! Car ici, il n’y a aucune place. Des marinas tout au long mais complètes ! Nous nous posons sur le ponton essence pour la première nuit au yacht club de San Fernando où nous faisons notre première entrée sur le sol argentin auprès de la police maritime.
Départ le lendemain pour remonter le Rio del Tigre (vidéo). Grandiose !
Ici comme ailleurs, les enfants aiment s’amuser, et aiment faire de grands signes !
Et tous ces beaux batiments ou maisons particulières !
Mais il y a aussi de nombreuses épaves ou péniches bien fleuries !
Et les énormes garages à vedettes !
Le musée del arte de Tigre
Et le commerce et l’industrie. La circulation est très forte sur ce rio.
Après un passage éclair sur un chantier équipé d’un travel lift pour la sortie éventuelle de Ystaffel, retour à la case départ, le prix demandé étant absolument prohibitif !
Après plusieurs entrées dans différentes marinas, Fanch et Cathy trouvent enfin une place de l’autre côté du rio, au club de San Fernando. En effet, ici , aucune place de disponible pour Ystaffel 2. Alors en saison, comment faire pour se poser ici ??
En attendant, petite promenade à San Isidro, le quartier chic de Buenos Aires
Et sa cathédrale du 19e siècle.
Ici l’aviron et les sport d’eau sont roi !
Uber fonctionne merveilleusement bien et très peu cher, tout comme l’alimentation et la restauration.
Deux jolies adresses.
L’une à Tigre, après les formalités de douane. Comme nous l’avions lu, rien n’est simple. Nous y aurons passé 3 heures. Pourtant nous avons eu affaire à deux jeunes femmes très sympathiques.
Le TBC :
Et un bar très sympa, nous rappelant fortement la France. Vous comprendrez pourquoi…
Nouvelles du jour : activation du plan B. Nous partons sac au dos pour un tour de l’Amérique du sud. Puerto Madryn, Punta arena, Ushuaia, el Calafate, el Chaten, Puerto Natales, puis remontée des canaux de Patagonie avec le seul bateau de ligne effectuant ce parcours. Ce qui nous permettra de retrouver Maverick 2 et de repartir dès février 2023 vers le nord cette fois ci, direction la Guyane puis les Antilles.
En attendant, le prochain post sera consacré aux chutes d’Iguazu où nous sommes allés du 28 au 30 novembre. Absolument extraordinaire !
6 thoughts on “Navigation entre Montevideo et Buenos Aires”
Devant tant de décors magnifique on ne peux qu’être émerveillé et vous envier ce que je fais continuellement. Et ce n’est pas terminé… Continuez à nous faire rêver.
chouettes photos et texte …comme toujours ?
incroyable ces maisons au bord de l’eau! en revanche la couleur de l’eau…comment dire, je ne me baignerai sans doute pas! des bisous les amis
Devant tant de décors magnifique on ne peux qu’être émerveillé et vous envier ce que je fais continuellement. Et ce n’est pas terminé… Continuez à nous faire rêver.
Merci cher Roger ?
chouettes photos et texte …comme toujours ?
incroyable ces maisons au bord de l’eau! en revanche la couleur de l’eau…comment dire, je ne me baignerai sans doute pas! des bisous les amis
Heu nous non plus. C’est ce qui nous a manqué ! Et plus bas on va encore moins faire trempette ! Ce sera l’année prochaine aux antilles ??
Magnifique votre reportage + les conseils pratiques. Ça donne envie !
On vous souhaite un joyeux Noël ? sud-américain
Bises à vous deux
Christine B.
Envoyé de mon iPhone
Merci beaucoup ! Joyeuses fêtes à St malo, qui doit être bien plus illuminé qu’ici ! On vous embrasse fort. ?