Nos dernières magnifiques -et trop courtes- étapes brésiliennes !

Il n’est plus question ici de descente au long court. Les sites mythiques tels que Ilha Grande, avec ses dizaines de mouillages plus beaux les uns que les autres, nous les survolerons : nous ne pourrons en faire que 3 !
A nous la splendeur des fonds marins et la chaleur de l’eau que nous perdrons au fur et à mesure de notre descente.



Pour le premier d’entre eux, nous poserons notre ancre à la Praia do Pouso, dans une jolie crique où nous passerons une nuit (vidéo).

La découverte de l’une des plus belles plages du Brésil nous fait traverser la langue de jungle nous en séparant en 1h30 A/R. La plage de Lopes Mendes est sauvage et splendide (vidéo)

Mais qui va se baigner ?

Ici comme partout sur ces mouillages, les brésiliens viennent en vedette passer la journée à batifoler dans l’eau et à écouter de la musique à fond.


Avant de rejoindre notre second mouillage, nous découvrons les principaux mouillages les plus protégés, et nous fait apprécier les paysages uniques de cet archipel.

Ce second mouillage, la fameuse Lagoa Azul est un site magnifique. Nous tournons un peu car c’est dimanche et il y a du monde. Les vedettes sont remplies de brésiliens barbotant dans l’eau et faisant le fête.

Garage à vedettes

Car ici, a priori, peu savent nager. Nous passons pour des extraterrestres lorsque nous les frôlons avec nos palmes-masque-tuba. Les grondins ailés, drôles de poissons déployant leurs ailes bleues en grattant le sol,

les chirurgiens, les anges français, les sergents major et autres sont nombreux et les tortues également, présentes ici comme sur les autres mouillages. Que du bonheur. Quel émerveillement de nager la main dans la main avec Cathy au-dessus de ces tortues qui ne s’émeuvent nullement de notre présence…


Notre étape suivante et notre dernier mouillage : l’enseada de sitio de forte, où nous avions repéré, sur les commentaires navily, une source d’eau. Elle s’avèrera pure et fraîche, s’échappant d’un montage de tuyaux sur la plage.

Tout est très vert autour et les oiseaux s’en donnent à cœur joie ! (vidéo)(vidéo1)

Petite promenade post baignade vers la plage voisine par un fort joli chemin côtier, côtoyant de belles constructions et des fermes avec oies, poulets et autres volailles, et petites vaches. Et les chiens gardant et regroupant tout cela dans les cabanes pour la nuit.


Très beau mouillage, bien protégé près d’un restaurant flottant ressemblant plus a un parking de vedettes la journée. Pratique pour eux, ils y accostent, y déjeunent, en gardant sous les yeux leur véhicule, sans voir particulièrement le paysage autour. C’est que le repas doit être bon !


Mais il faut avancer.

La météo n’est pas top et Parati, la ville aux maisons blanchies à la chaux et ses rues pavées nous attend.

Malheureusement c’est la pluie qui nous attend. Dans un premier temps nous optons pour une des nombreuses marinas annoncée la moins chère. On fuit littéralement lorsqu’ils nous annoncent le prix : 120€ la nuit, eau et électricité en sus ! Au mouillage nous retrouvons un contact donné à Jean Benoit, James, sa femme et ses 6 enfants vivant sur un trimaran. Un vrai personnage, adorable et le cœur sur la main.

Il est brooker international et connaît parfaitement la côte -et des contacts- jusqu’en Patagonie. Les hommes passerons une soirée à discuter des programmes à venir, James étant un véritable puits de connaissance en navigation !

Petit tour à Parati avant le 2 novembre, jour férié au Brésil. Nous découvrons vite fait la ville sous les nuages et nous nous promettons d’y revenir avec le ciel bleu…

Boutique locale

Ce sera dans une autre vie ! Car la météo est propice pour avancer et pas propice pour visiter !
Nous repartons donc comme nous sommes arrivés, sous une chape de nuages et de crachin… breton…
Grand regret car cette ville à la si belle architecture coloniale est lovée dans un merveilleux écrin de nature sauvage et de monts et montagnes. Il y aurait eu tant à faire ! Ce sera un grand regret. Même pas eu un rayon de soleil…


Inutile de trainer ! Nous repartons pour avancer à petits pas sous la grisaille (vidéo).


45 NM plus loin, soit un départ tôt le matin pour une arrivée avant la nuit, arrêt à Itagua afin de passer la nuit au mouillage et prendre de l’essence sur un ponton flottant facile à aborder pour ystafell toujours moins manœuvrant avec son seul moteur.


Installation sur bouée à la nuit tombante près d’un catamaran. Un couple de brésiliens nous fait de grands signes en nous invitant à l’apéro. On ne dit pas non, évidemment. Nous descendons à terre et en revenant passons chez eux et là….
Quel accueil ! En guise d’apero, ils nous ont préparé une belle soupe, des petits gâteaux salés et sucrés, du café !
Gutenberg et sa femme reçoivent en Airnb Ariana, une jeune femme parfaitement bilingue anglais, sa maman et sa grand mère. Ils sont très curieux de notre voyage, de notre vie, et la soirée avançant, la maman nous prépare en complément de la soupe avalée avec délice un plat saucisses/choux pour nous permettre de rester un peu plus ensemble. Le vin rouge est de sortie pour honorer notre rencontre.

Quelle soirée ! Dire que nous sommes venus les mains vides car nous pensions les recevoir sur Ystafell !
Que d’échanges et d’hospitalité ! Nous ne les reverrons pas mais nous en garderons un excellent souvenir ! La navigation au Brésil est décidément très attachante.


Départ matinal pour Ilhabela (belle île), pour faire nos démarches de sortie du Brésil (l’administration étant connue plus souple qu’à Rio Grande où nous avions précédemment prévu de faire ces formalités.)
Direction le iate club, où des commentaires de navigateurs passés indiquaient une bouée et le iate club à volonté gratuitement pendant 3 jours. Nous n’en bénéficierons que le premier jour, sans la piscine, le temps n’étant pas propice à s’y baigner. Mais quel bonheur : nous y ferons un sauna juste nous 4. Joli moment de détente !

Là aussi nous pourrions rester sur cette île très longtemps. Il y aurait tant à faire : 360 cascades répertoriées, de nombreux pics volcaniques (tout est en pentes raides), son épaisse forêt tropicale et ses belles plages. On ne s’y trompe pas. Ici la population est plus aisée que dans le nord. De nombreuses vedettes et voiliers, de belles voitures…

Pour rejoindre la terre, des bacs gratuits font des aller-retour continuellement.

Nous découvrons Sao Sebastiao mais renonçons à faire nos documents de sortie. C’est vendredi et le week end suit. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être bloqués ici 3 jours entre les différentes administrations (nous en avons 3 à visiter : la police fédérale, la police maritime et les douanes).
Nous ne ferons qu’y déjeuner dans un chouette restaurant mi-chinois trouvé par hasard.

Et nous promener au travers des rues bordées là aussi de maisons coloniales et colorées.

Et tout près de l’église, Jean Benoît repère une boulangerie pâtisserie au nom quelque peu français : Bom jour.

Car nous sommes à la recherche de bons pains.
Nous entrons et la serveuse appellent le chef : Samuel, breton de Tinteniac, nous rejoint. Une très belle rencontre.

On a envie de tout acheter. Il y a toutes sortes de pains, des pâtisseries fabuleuses, du café délicieux que nous achèterons également …
Explication : Samuel s’est installé au Brésil il y a 4 ans. Sa spécialité : le café et les plantations naturelles. Il a ensuite décidé d’être boulanger en apprenant sur internet. Dans un premier temps son pain n’est pas particulièrement apprécié ici, jugé trop dur par les habitants. Normal les Brésiliens en mangent peu et que du pain blanc ou brioché. A ce jour, il travaille beaucoup, comme tous les boulangers, mais son salon de thé ne désemplit pas.

Samuel est très heureux de nous accueillir et nous offre jusque de la farine pour la réalisation des fameux pains de Cathy. Quelle rencontre ! Je ne peux qu’indiquer sur ce blog et les réseaux sociaux cette belle boulangerie. Si vous vous arrêtez à Ilha Bela, passez y.

Avant notre retour à notre mouillage, découverte d’un magasin de pêcheurs, une vraie caverne d’alibaba.

Fanch et Cathy investiront dans un barbecue portable et trouveront même les aussières de 100 mètres indispensables pour la Patagonie. Et tout cela livré le lendemain matin au iate club !

Petite découverte des alentours du club. Tout est en pente. Pas facile le footing !

Les rues et les édifices sont colorés.

Le week end étant là, les vedettes sont de sortie et les membres du iate club bien plus présents. Est ce la raison pour laquelle tout nous est maintenant refusé, y compris prendre un café ? Qu’à cela ne tienne ! Nous leur rendons les badges dans la foulée des restrictions et partons mouiller un peu plus loin, sur une petite île située dans le détroit, l’île aux chèvres.

Ce sera notre dernière séance de snorkeling. L’eau n’est pas très claire et le poisson peu présent. Nous arrivons juste à voir une tortue et remontons sur Ystafell. Jean Benoit, quant à lui inaugure son nouveau fusil : deux poissons seront à déguster.

Ils le seront le jour suivant car ce soir c’est une première !
Nous inaugurons le barbecue sur Ystafell ! Nous avons acheté la bonne viande en conséquence.

A l’occasion de cette soirée unique, les couleurs du soir explosent en ombres et lumières magiques sur l’ilha Cabra. Je vous laisse apprécier (vidéo)!


Et voilà, nous repartons pour 36h de navigation vers Itajai, là où nous ferons nos formalités de sortie (video).

Cette navigation se résume à deux jours et deux nuits avec pas mal de moteur, mais nous le savions. Nous aurons du vent favorable plus bas. Pour l’instant il nous faut nous extraire de la bulle ! La pleine lune nous éclaire dès le début de la nuit et nous accompagne tout au long de celle-ci. Le lever de soleil n’est pas en reste !

Les conditions de mer se durcissent ensuite : le vent est souvent de face, et la houle croisée, cassée, avec des creux de 3 mètres. Ça n’est pas confortable, même sur cata. Ça nous prépare à ce qu’on va vivre plus bas…

Heureusement Les dernières heures seront la récompense de notre route. Les bonnes décisions ont été prises ! La terre est en vue et les nuages avec.

Nous terminons à 7 nœuds de moyenne au bon plein. Et la houle est moins dure. Ouf. Nous attendons avec impatience notre arrivée au mouillage.

Mais que voit-on là ? Est-ce le soleil ?

Eh non ! Il s’agit de la lune rousse. Impressionnant !


Itajai, une « petite » ville du Brésil.

Là, nous arrivons dans une Marina de haut niveau. Itajai est l’arrivée de l’Océan race Volvo. Inutile de vous préciser qu’ici tout est luxueux. Toute sorte de stand/boutiques de vedettes, zodiacs et autres navires. Un immense hangar sur 3 étages pour ranger celles ci et les mettre au sec. Très impressionnant. Des bornes électriques spécial Porsche, Audi ou Tesla… Et un très moderne shipshandler. Nous n’y trouverons pas tout ce qu’on veut mais nous y avons retrouver un standing européen. Nous sommes toujours au  Brésil mais bien loin du nord.
Une jolie étape, des bords de mer tout équipés et très agréables, avec de bien jolies mosaïques.

Nous nous posons 2 nuits en attendant le créneau météo pour descendre en Uruguay. Ça chauffe dur sur les modèles météo !
Si vous passez par là, n’hésitez pas à vous rendre a ce sympathique restaurant, le Zebuino Parilla e BBQ tenu par un petit couple, original et plein de surprises, trouver via les commentaires Google, très pratique. Ils nous ont fait goûter un dessert de leur spécialité, local, absolument délicieux, et gratuit, juste pour le plaisir de nous le faire découvrir. A un petit kilomètre de la Marina, aucun stress pour le retour le soir, en toute sécurité.

Au retour, et au détour des pontons, rencontre avec les capybaras, les plus gros rongeurs existants.

Et l’option météo arrive, mais il faut faire vite, ne pas traîner, pour se poser à Rio Grande, proche de Porto Alegre, avant un fort coup de vent. Ça nous avancera encore de 400NM… À petits pas, toujours… Décision de partir à 12h00. Branle bas de combat !

Le message du capitaine :

« Voyez un peu le bazar météo qu’il nous faut à tout prix éviter. Ça a calculé fort sur Ystafell avant de tenter le coup. 12h de marge, 40h de beau vent portant pendant lesquelles on va devoir carburer au maxi. C’est ça où nous restons bloqués une semaine ! De plus, derrière la météo n’est pas top ! Donc il ne faut rater aucune fenêtre. Pas de soucis, nous avons de la marge et un plan d’arrêt (un seul) sur la route si la météo de demain changeait en notre défaveur… Si c’est le cas nous serions bloqués 5 jours dans un pauvre mouillage de pêcheurs…. Croisons les doigts !

Le moteur va chauffer afin de ne pas descendre à moins de 6 nœuds de moyenne, l’entrée de Rio Grande étant compliquée en cas de fort vent ou forte houle. Il nous faut impérativement arriver par temps calme.


News du bord, envoyées via le téléphone satellite :
« Déjà 48h de mer. Vent agréable de 10-12kn, conforme aux prévisions. Hélas trop faible pour nous éviter le moteur. En temps normal nous nous en serions contenté et aurions avancé à un petit rythme. Hélas la dépression venant vers nous impose une vitesse minimale de 6kn. On comprend que parfois la vitesse est synonyme de sécurité. Heureusement en cata le bruit du moteur est moins invasif que sur mono.
Un bon vent de 20kn doit arriver ce soir et nous permettre de couper le moteur, au mieux dans 5h…. Je suis au taquet sur la météo, j’étudie tous les modèles dispos, vents et vagues. On confirme toujours avoir entre 6 et 10h d’avance sur l’arrivée de la dépression. C’est heureux car désormais on a plus de plan B. L’entrée de Rio Grande est impraticable par grosse houle et vent fort…. Donc si on arrive trop tard, pas d’autre choix que de passer notre chemin, reprendre le large, et viser Punta del Este, Uruguay direct… 48h de mer en plus, dans des conditions plus musclées et inconfortables.
Mais normalement cela n’arrivera pas. Arrivée prévue dimanche matin, entre 6 et 8h, la dépression n’arrivant sur la zone que vers 12h, au plus tôt car il semble que madame la dépression soit plutôt un peu en retard.
Donc tout roule.
« 

Lever de soleil : magique !


Ouf, nous arrivons au petit matin du 3ème jour. Nous remontons le Rio, entre immense cargos d’un côté, et rives sauvages de l’autre (vidéo). L’entrée est effectivement serrée. Par gros temps, nous n’osons imaginer.


Nous arrivons au mouillage près du yacht club local. L’entrée dans la Marina ne nous paraissant pas aisée avec un seul moteur, nous posons l’ancre et dodo !
2h plus tard, un zodiac vient nous accoster. Lauro, le directeur du musée océanographique installé tout à côté, vient nous proposer de nous installer sur son ponton, nous informant que notre mouillage sera très vite inconfortable, voire dangereux au vu de la météo prévue. Évidemment nous acceptons. Un immense merci pour sa gentillesse, son hospitalité, d’autant que nous aurons eau, électricité et visite gratuite du musée qu’il a créé, dans son écrin de verdure.


Nous sommes dans l’illégalité puisque nous sommes sortis officiellement du Brésil. Mais ici c’est dimanche suivi de 2 jours fériés. A priori nous devrions repartir d’ici le jeudi et échapper aux contrôles !
Visite de la ville, découverte d’une halle avec un espace de coworking, des commerces, une criée et un espace horticole (les fruits et légumes arrivent des iles en face de nous).

Et d’un beau jardin public, étonnant avec sa statue de Napoléon. Mais que fait il là ?

Et au petit matin, lever aux aurores pour découvrir les oiseaux du jardin.

Mais c’est quoi, posé sur cette branche ?

Il s’agit d’un nid !

Et le héron, l’habitant de notre ponton…

Mais il n’y a pas que les oiseaux. Les fleurs sont tout aussi superbes.

Et un arbre à orchidées !

Et dans ce musée, une clinique pour les pingouins. Ce musée vaut vraiment le détour.

Belle étape, même si la ville n’est pas très attachante : beaucoup de constructions coloniales laissées à l’abandon et de belles rencontres, hors le yacht club où, comme à Ilha Bella nous sommes allés le premier jour quand il ne faisait pas beau, sans profiter de la piscine mais seulement du restaurant très British mais très moyen gustativement.
Dès le second jour, interdiction d’y mettre les pieds. L’accueil des marins n’est pas très développé au Brésil, d’autant que, comme nous leur avons précisé, il nous était impossible d’entrer dans leur Marina avec notre seul moteur. Dommage car les 2 jours suivants nous aurions bien aimer profiter de leur piscine, contre contribution bien évidemment !

Belle étape aussi pour faire l’avitaillement. En complément de la halle, une belle grande surface se trouve dans la rue en face de l’espace horticole, près de l’hôpital.


Départ à 11h00 vers la station essence des pêcheurs. Très sommaire mais l’essence n’y est pas chère et paraît il de meilleure qualité qu’en Uruguay.

Le plein fait, direction Montevideo, dans 3 jours et 2 nuits, nos deux dernières avant Buenos Aires.

Au revoir Rio Grande !

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