Le voyage reprend : en route pour la Colombie, via le cabo de Vela !

Le voyage reprend ! Nous voila partis sur de nouvelles navigations pour de nouveaux horizons.

Sentiments mitigés : nous nous éloignons de tous nos amis, mais ce sera pour mieux nous retrouver quelque part en France ou ailleurs.

La prévision : 3 jours de navigation que nous imaginons sportive car il faut passer le Cabo de Vela, appelé aussi « petit Cap Horn ». Ça veut tout dire ! L’option météo a donc été recherchée au mieux et le départ prévu dès que celle-ci semble la meilleure. D’où ce départ quelque peu anticipé.


Mais pourquoi le « petit Cap Horn ? »
Le Cabo de la Vela (cap de la voile) situé en Colombie sur la péninsule de La Guajira, est parfois surnommé le « petit Cap Horn » du fait de plusieurs similitudes maritimes et climatiques avec le véritable Cap Horn, ces deux caps occupant chacun une extrémité exposée de l’Amérique du Sud. Il marque l’endroit où le désert rencontre la mer des Caraïbes.

  • Conditions de navigation difficiles :
    • Les vents y sont très forts et constants (les alizés y soufflent puissamment).
    • La mer y est agitée, avec de fortes vagues, une houle qui peut être énorme, ce qui rend la navigation compliquée et parfois dangereuse.
  • Courants marins intenses :
    • Comme au Cap Horn, il existe des courants marins puissants et changeants qui piègent facilement les marins inexpérimentés. :
  • Position géographique de promontoire :
  • Le Cabo de la Vela est un cap saillant dans la mer des Caraïbes, exposé directement aux éléments, comme le Cap Horn au sud du continent.

Journal de bord

Le temps est gris et les dernières vues sur Curaçao brumeuses.

Nous sommes plein vent arrière, voiles en ciseaux. L’allure est très confortable et nous ne ressentons que peu le vent, dont les rafales atteignent pourtant plus de 30 nœuds.

Et que fait le capitaine, outre la route ? Il pêche ! Et pas qu’un peu ! Une belle bonite.

Suivie d’une jolie daurade coriphène. On va se régaler !

Les miles nautiques défilent, les quarts s’enchaînent, les repas pris régulièrement ensemble. Jeux et lecture sont de mise. La navigation est décidément bien confortable.

Et pourtant nous nous attendions à une navigation plus musclée. Elle fut l’une des plus agréable. La cause en est l’allure. En vent arrière, même avec des rafales à 30 nœuds et une houle de 2 à 3 mètres, cela paraît confortable. Mais il faut relativiser car si nous avions été avec Maverick 2 nous aurions soufferts. Encore un avantage de naviguer en catamaran !

Nous avons avancé vite et avons pulvérisé nos records : 330 mn en 48 h, avec 2 ris dans la grand voile et 2 ris dans le génois. Nous devons ralentir pour arriver de jour à Carthagène.
Et de fait, et comme la météo l’avait prévu, le vent tombe près de la côte colombienne. La dernière nuit, la moyenne chute. Mais c’est cela la voile.
Nous avons rentré le génois et avons ajouté 1 ri à la grand voile. Nous avançons quand même entre 5 et 6 nœuds.

Au droit de Baranquilla, où un gros fleuve se déverse dans la mer, à 12 milles de la côte, soit une vingtaine de kilomètres, la couleur de l’eau est marronnasse. Quelle différence avec l’eau du Cabo de Vela !

Nous avançons bien moins vite mais sommes toujours à la voile. Nous n’allumerons les moteurs que 2h avant l’arrivée.
La météo n’est pas trop belle ce matin. Le taux d’humidité de 85 %. La preuve…

Tout est mouillé à l’intérieur du bateau, y compris les carpettes, les sols, les vêtements dans les placards. Vive le soleil !

Mais nous sommes en vue de Carthagene des Indias dont nous allons suivre la côte pendant un moment. Cette ville mythique qui m’a toujours tant fait rêver !
Rencontre avec quelques pêcheurs sur leur barque, sans moteur. Ils paraissent bien pauvres…

Nous passons par l’entrée au nord, chenal envisageable que par beau temps. Les fonds restent toujours à plus de 3 mètres dans ce chenal intermédiaire.

Carthagène se fait attendre. Nous entrons dans la baie, logeons les cargos et arrivons enfin en vue de la vielle ville.

Enfin, arrivée sur le mouillage. En plein centre ville. Que du bonheur !

Les lanchas passent autour de nous pour rejoindre les îles du sud de Carthagène.
Moment intense.

C’est ce qui s’appelle une très belle trace. 72h-451NM. 6.3 de Moyenne-4h moteur.


Le mot du capitaine :

D’où l’importance d’une bonne prise de météo. Sachant que, quoi qu’en disent certains grincheux, les prévisions à 4 jours sont très fiables. Si l’on admet une variation, en aggravation ou minoration de force de vent et/ou de mer, et temporelle d’environ 20%. Ce qui reste très appréciable quand même, surtout quand on a une navigation de 3 jours. Reste qu’il faut être méthodique et vigilant. Passer de rafales de 30 à 36kn, sur le papier ça n’impressionne pas, en pleine mer si…. Donc toujours partir avec l’idée qu’on va se prendre 20% de plus que prévu.
Et refuser, quelles que soient les raisons, de partir sur une mer qu’on estime dangereuse. Les copains juste derrière nous, à 24h près, se tapent des rafales à 45kn, à l’approche du cap le plus au nord de l’Amérique du sud, de funeste renommée (ici on l’appelle le petit Cap Horn par référence à son homologue du grand sud).

Quand on a 30-35kn établis, on a toujours la mer qui va avec, et ce ne sont pas des bons moments …

Désormais avec Isa, qui à une belle vision de la météo, nous regardons ensemble les 3 modèles principaux au moins 10 jours avant le départ pour choisir le bon créneau.
Nous attendons d’être tout les deux ok sur celui-ci et on arrête notre décision le plus tard possible, idéalement quand on a une visu favorable à 4 jours… Évidemment pour les navigations plus longues, même si on regarde à 10 jours, on sait que les conditions peuvent changer.
D’où la petite courbette finale au génie d’Elon, qui  nous permet désormais, même en pleine mer et pour un prix modique, d’actualiser nos fichiers météo autant qu’on le souhaite, et en quelques minutes. Le téléphone satellite iridium n’a et ne permet toujours pas une telle précision, pour un coût pourtant bien plus élevé ! 


Nous arrivons le jour de la fête nationale. Et le feu d’artifice rien que pour nous.

Mais promis, vous saurez tout sur Carthagène et la Colombie dans le prochain article.

5 thoughts on “Le voyage reprend : en route pour la Colombie, via le cabo de Vela !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *