Le golfe de Gascogne en 62 heures

Que dire… 62 heures c’est long, mais une fois arrivé cela paraît court…

Le journal de bord va suivre, mais le rythme s’est mis en place naturellement, entre quarts et contemplation de la mer. Il ne faut pas penser aux 4.000 mètres de fond dont nous n’avons pas l’habitude ni à la solitude du grand large avec plus aucune connexion avec la terre ferme.

Au bout de 3 nuits et plus de 2 jours pleins, nous sommes heureux de retrouver les lumières de la côtes de la Galice et des feux des phares et balises.

Journal de bord du dimanche 27, 00h05 au 29 septembre, 14h00

Départ de Camaret comme annoncé par le Capitaine à 00h05 par temps très clair. A la voile dès le départ, 1 ri par principe pour la nuit.

On avance très vite. La houle est forte et le passage du phare d’Ar-Men musclé, en compagnie de tankers et de pêcheurs à surveiller de près. Des grains se profilent mais disparaissent tout aussi vite. Heureusement !

On totalise au bout de 14 heures de mer, 85 milles nautiques. Un record de vitesse et de temps passé en mer pour nous sur Maverick II.

Nous effectuons des quarts basés sur des cycles de sommeil naturel, à savoir 1h30 à 2h00 maxi. Cela signifie que c’est celui qui va dormir qui détermine la durée du quart. Quand il se réveille il remplace le second. Et ceci de jour comme de nuit.

Nous nous organisons sur les repas, qui se font également sur un rythme naturel. Petit déjeuner consistant, repas du midi plutôt léger, en-cas matin et l’après midi puis repas chaud et consistant le soir, concocté par le capitaine, à savoir une goulash pour deux jours. La nuit, selon les envies : soupes, bananes, brioche.

Il ne faut pas oublier de boire, ce qui n’est pas totalement une évidence.

Une petite douche chaude en pleine mer pour se revigorer et tout repart. Mais la fatigue se fait quand même sentir. Nous dormirons 12 heures d’affilée notre première nuit à la Corogne.

La deuxième journée se partage entre moteur et voile, selon le vent. Les prévisions météorologiques prises par Jean-Benoît s’avèrent très précises. Et notre bateau se comporte fort bien même avec peu de vent (6kn pour 10-11kn de vent). Moins nous entendons le bruit du moteur, mieux c’est pour nous.

Au troisième jour, les côtes se profilent. Quel bonheur de ne pas avoir de surprises d’avaries ou de mal être.

Mais surprise, nous rencontrons un voilier sous voile alors qu’il n’y a aucun vent. Il s’avère que celui-ci est en panne moteur.

Il nous demande de bien vouloir le remorquer jusqu’à la Corogne à plus de 2 heures de nous. Nous acceptons bien volontiers, d’autant que c’est la coutume et les règles en mer. Mais la manœuvre n’est pas forcément évidente. La mer étant très calme, tout se passe bien et les bouts tirent parfaitement bien le voilier Laura.

Nous rencontrerons des oiseaux, des dauphins et… des baleines ! tout ceci en même temps ! Nous en prenons plein les yeux mais ne pouvons immortaliser des moments intenses. Ne nous en voulez pas…

Enfin, le port de la Corogne se présente. Nous remorquons le voilier jusque sur le quai par une manœuvre particulièrement délicate. Le père et le fils occupant le voilier nous en seront très reconnaissants et nous invitent à dîner le soir même.

Voici quelques photos pour vous faire partager ces 62 heures de navigation !

9 thoughts on “Le golfe de Gascogne en 62 heures

  1. Que vous êtes beaux dans votre tenue de travail !!
    Belle traversée, belle navigation, vous avez du prendre votre pied.Comment c’est La Corogne? Quels projets? Rester un peu sur place? Quelles sont les règles de confinement local? J’espère que vous pouvez débarquer et visiter la ville et la région.
    Pas de conseil mais une transmission de petite expérience lors de notre virée en Irlande avec François (qui a fait deux fois la trans-quadra) en passant par les Scilly : la nuit nous faisions des quarts de trois heures, sachant que par exemple St Malo – les Scilly pour 212MN nous avions navigué 46h. soit deux nuits consécutives.C’est un autre rythme de sommeil.
    Nous sommes en pensée avec vous. Amitiés. JC

    1. Hello. La Corogne est vraiment top. Une ville comme on les aime, chargée d’histoire. Pour les quart on a adopté la méthode du cycle naturel qui nous convient mieux que les 3h….un peu rigide et un peu long . On verra sur l’Atlantique ce que ça donnera ..

  2. bonjour,
    super de nous faire vivre vos aventures par procurations … un grand merci à vous, bon vent …
    hâte de connaitre la suite …
    Eric

  3. Bravo Isa, quelle belle plume et j’adore le style, très agréable à lire, on s’y croirait… Merci pour ce récit et on attend les suivants.
    Signé : CVBD (je te laisse trouver la signification de ce sigle… indice: 19 septembre)

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