
Enfin le grand départ pour les iles de Madère. Ce sera notre première traversée de plus de 4 jours, une première pour tous les deux. Pour vous faire vivre ces moments uniques, voici notre journal de bord… J’espère que ces quelques lignes vous permettront de vous immerger dans cette vie si particulière.

Adieux Cadix
C’est le grand départ. Après la fermeture aux étrangers de Gibraltar et du Maroc, le capitaine a repéré une fenêtre météo idéale pour faire route vers Madère.
Nous sommes prêts pour une traversée prévue de 4 nuits/5 jours. Une nuit et un jour de plus que pour le golfe de Gascogne.
Nous mettons le bateau en mode navigation et rangeons notre pack confort électrique. Plus de nespresso.. ni de sèche cheveu !


Départ 9h00. Nous quittons la Marina à l’heure précise…




Au revoir la Belle Cadix. Nous en aurons profité jusqu’à la dernière heure, surtout dans le contexte actuel où tout se reconfine.
La ville au loin est dans la brume. Nous lui tournons le dos et retrouvons pendant quelques minutes nos amis les dauphins ! Que du bonheur.




La journée se passe tranquillement. Nous sommes partis au moteur mais dès que le vent monte, nous le coupons.

Nous arrivons en fin de journée de notre première journée de navigation. Le temps est clair (vidéo à cliquer) et le coucher de soleil magnifique.
Seuls en mer et déjà loin de tout…


Il nous faut maintenant être très attentifs car nous arrivons dans le rail de Gibraltar. Heureusement la modernité s’est invitée sur tous les bateaux, ceux ci etant maintenant connectés à L’AIS. Ce système nous permet de voir leur position, leur route et leur vitesse. C’est très confortable surtout la nuit où les distances sont difficiles à appréhender.
Nous nous équipons pour la nuit, dînons de pâtes fraîches concoctées par le capitaine et commençons les phases naturelles de repos et de veille. Mon premier repos sera à 22h22. Je laisse naturellement ma place à minuit puis repars dormir à 2h12 puis à 6h06.. Étonnant ce timing à la minute..
Nous sommes à la voile. Les heures passent mais les cargos et pétroliers nous empêchent de nous endormir lors des veilles. Ils vont bien plus vite que nous et tous nous coupent la route. A nous de ne pas être sur la leur ! Ça maintient éveillé, inutile de vous le dire !
Et impossible de vous faire partager le ciel extraordinairement étoilé. Seuls au monde dans une lumière irréelle…
Lever du jour vers 8h00… Splendide…


L’arrivée du soleil…


La journée se passe tranquillement coupée de siestes selon le besoin. Fatigués mais heureux. Nous sommes contemplatifs et peu actifs.
Déjeuner léger comme la veille. Nous privilégions salade, tomates et autres verdures tant qu’il en reste…
Dans l’après midi il nous faut penser à la préparation de la goulash pour notre repas du soir et le bouillon pour la nuit.
Grosse pensée pour vous tous que nous avons quittés pour rejoindre des horizons différents et plus libres. Plongée pleine d’émotion dans notre livre de bord où famille et amis nous ont laissé des petits mots en vue des traversées et de notre solitude. Bien vu.. Vous vous reconnaîtrez..
Pour nous remettre de nos émotions, petite douche d’eau chaude très appréciable avec les savons Molinard (merci ma Ségo). Ici, comme en montagne ou lors d’épreuves sportives au long court, le moindre confort est un véritable bonheur. L’eau chaude est générée par le moteur. Donc, dès qu’il tourne nous en avons.
Second coucher de soleil en vidéo puis préparation pour la nuit.



Nous enfilons nos gilets et nous habillons plus chaudement.

Nos doudous sont également au chaud…
Dégustation de la goulash, puis la mer étant calme et les vents établis, petite partie de Scrabble. J’ai failli battre le capitaine ! La prochaine fois j’y arriverai !
Dodo toujours selon le rythme naturel.
Nous avançons fort à la voile, comme sur un tapis roulant. C’est très enivrant. La nuit est pleine d’étoiles. Le firmament est extraordinaire puisqu’il n’y a aucune lumière qui pollue. Impossible d’immortaliser… Dommage.
Les manœuvres étant inutiles nous suivons le conseil d’autres navigateurs rencontrés et regardons des séries et films téléchargés depuis Paris. Cela nous permet de ne pas nous endormir et d’allonger de ce fait le temps de repos qui passe au delà de 2 heures.
La nuit passe et le soleil revient… que c’est beau… Plus de cargos ni de pétroliers, pas d’oiseaux, pas de poisson… l’infini de l’océan.



48 heures depuis notre départ
La journée suivante avance toujours sur le même rythme de sieste. Nous ne voyons plus personne hormis un voilier au loin en partance pour les Canaries.


Préparation de notre déjeuner. Nous dégusterons de bonnes galettes préparées avec la farine de St Malo. Le capitaine est à la manœuvre pour les compléter. Cliquer pour visionner… et n’attraper pas le mal de mer !


De nouveau régime de sieste et de gouter. Le soleil baisse de nouveau à l’horizon. Nous avançons vers l’ouest et les jour rallongent. Il est 18h50… Petit tour d’horizon en vidéo

La nuit passe avec des chutes de vent. Pas facile pour moi lorsque le capitaine dort. Je dois le réveiller à plusieurs reprises ce qui est difficile à supporter. Je le comprends. La fatigue se fait sentir et le rythme des 1h30 n’est plus du tout de rigueur. Nous sommes maintenant sur 3h00 / 3h00 et avons du mal à nous lever. Nous dormons dans la cabine arrière et non dans notre cabine avant habituelle. Cela nous permet d’être au plus près de la sortie mais l’inconvénient est que l’on entend le moteur bien plus distinctement lorsqu’on l’éteint et le rallume ce que nous ferons plusieurs fois cette nuit là.

72 heures depuis notre départ avec notre route depuis le début. Nous sommes en éclairage de nuit d’où cet écran noir.
Lumières du matin au 4e jour de navigation. Nous allons bientôt battre notre record.


Tellement beau !


La journée passe et le vent chute. Nous sommes obligés de remettre le moteur et ne l’éteindrons que très peu de fois malheureusement. La météo prise par le capitaine est d’une parfaite précision. Le temps est maintenant gris et l’horizon se confond avec la mer.
Le crépuscule arrive et nous restons dans le cockpit puisqu’il n’y a ni vent ni bateau, ni rien du tout d’ailleurs !
Préparation pour notre dernière nuit. La fatigue se fait sentir et nous passons maintenant allègrement les 3h de sommeil chacun d’autant que nous sommes au moteur. Il n’y a donc rien à régler ou à modifier sur la route.
La nuit est redoutablement noire. Nous avons l’impression d’être dans un four. Drôle d’ambiance pas forcément agréable. Mais où sont nos étoiles ?

Il est 4h21. Je profite de ma veille pour immortaliser nos « premiers » 500 NM de navigation.
Je pars me coucher à 6h00 du matin et à mon réveil à 8h30, le capitaine me lance « Terres en vue » ! Nous sommes encore loin mais quel bonheur !


96 heures depuis notre départ…
Préparation de notre dernier petit déjeuner en mer. La capitaine a préparé la pâte à crêpe. A moi de les réaliser : chacun son rôle. C’est trop bon !

La terre approche et nous naviguons sur une mer d’huile. Nous avons enfin du réseau et ne sommes plus coupés du monde. Notre premier selfie est envoyé !

Nous approchons tout doucement…


La pression tombe pour le capitaine.
Ouf, aucun soucis majeur à signaler. Le bateau a fonctionné à merveille.
Et hommage au 3ème équipier : le pilote automatique ! Je n’ai pas barré une seule minute sauf à mettre au vent. Sur plus de 100 heures de navigation c’est incroyable. Je me rattraperai sur les petites navigations telle que celle qui nous mènera sur l’ile principale de Madère.
La terre se rapproche. Les lumières sont magnifiques et nous apprécions de retrouver les goélands. La vie quoi !


Nous approchons tout doucement et apprécions ces paysages en rêvant de nos randonnées à venir. 2ème petit tour d’horizon sur notre arrivée. Et vive la chaleur. L’hiver est maintenant loin derrière nous.



Les doudous sont de sortie pour apprécier la fin de cette traversée !


Nous nous annonçons à la marina. Ils nous précisent qu’il nous faudra patienter et faire un test Covid pour pouvoir mettre pied à terre puisque nous n’en avons pas de moins de 72h au départ de Cadix. Nous allons donc mouiller à l’avant port pour au moins 48 heures. D’autres bateaux sont présents dont des français. Fatima, de la marina, parle français et nous guide dans la papiers à remplir. Nous devons, comme en Espagne, nous inscrire sur une application. Dès que c’est fait, Fatima indique aux services de santé que nous sommes disponibles et organise le test qui aura lieu le lendemain.
Nous restons donc en mode navigation d’autant que le roulis est très présent.
1er apéritif déjeunatoire presque à terre. Tchin tchin !

Notre premier coucher de soleil face à Porto Santo. Magique ! Quel embrasement !


Première vraie nuit dans notre cabine avant. Que du bonheur même si ça bouge un peu. La deuxième nuit sera beaucoup, beaucoup moins confortable !
Nous passons notre première journée à attendre patiemment l’heure du test. Y a pire comme attente…

Il est fixé à 14h00. Nous descendons donc à terre, sans visiter, en annexe. L’infirmier du laboratoire arrive à 13h50 pour installer la salle et se préparer. Rien à voir avec les tests passés en France où la laborantine avait juste des gants et un masque. Ici nous aurons affaire à un véritable spationaute, protégé des pieds à la tête. Prise de température, test nasal et test salivaire. Résultat dans les 12h00. A priori nous ne devrions pas être positifs puisque nous n’avons rencontré personne !
Nous remontons à bord et attendons patiemment le lendemain. En fin d’après midi un remorqueur arrive (cliquer) et se place tout près de nous…

Le coucher de soleil a l’air magnifique. Mais nous sommes frustrés… le mur de la jetée nous le cache…

Nuit très inconfortable. Nous avons hâte maintenant de nous placer au port tellement le roulis et la houle sont fortes. Notre test est négatif. La marina nous appelle pour nous dire que nous pouvons nous y installer. Nous y partons dans la foulée. C’était sans compter le vent qui souffle en rafale de plus de 60 km/h. Trop dangereux de rentrer sans risquer de casser. Nous retournons donc à l’ancre et attendrons que le vent tombe cet après-midi.
Le ciel est tout bleu et nous avons hâte maintenant d’aller visiter. Ce sera l’objet du prochain article !

Bravo pour cette première grande navigation !!!
Thierry Geschals
Merci beaucoup !
Vous avez bien assuré,cela donne confiance pour la suite,bonne visite de Madère, dommage les musées ne sont toujours pas ouverts, Bonne dégustation de vos crêpes maison
Merci beaucoup pour ces compliments ! A nous Madère et ses randonnées ! ?
Bonne traversée et faites-nous signe à votre arrivée ??
Envoyé de mon iPhone
Hello. Pour le moment Porto Santo. Madère sûrement pas avant la.semaine.prochine.
Même si nous ne nous connaissons pas, je suie depuis le début vos différentes étapes et vous remercie de me faire rever. Vos photos sont magnifiques et vos commentaires passionant
De rien, le.plaisir de partager fait partie de notre bonheur. Tant mieux si nous apportons une fenêtre de liberté dans un quotidien français quelque peu éprouvant ces temps ci. En tout cas on est ravis de recevoir ce genre de commentaire merci.
Je vous souhaite de faire de belles randonnées et de bien continuer votre voyage. Encore merci et à bientôt pour le prochain poste. Je l’attend avec impatience
Bravo pour cette première longue traversée. Dommage pour le peu de vent.
Une pensée pour Isa et sa première expérience de veille nocturne seule à la barre (même si barre automatique) et solide devant le stress des passages de cargo. Cela m’a fait revivre mon périple Iles Scilly et Irlande en duo. La veille de 3 heures me parait mieux adaptée que 2h, et ça reste quand même fatiguant.
Dauphins , couchers et levers de soleil font oublier tout ces désagréments de navigation.
On pense fort à vous . Profitez bien encore et encore .
JC et Pierrette
Merci beaucoup à tous les deux, qui connaissez si bien ces sensations. Oui la veille de 3h se fait bien, sauf si les conditions sont difficiles auquel cas je serais un handicap pour JB… Et oui, les jours passent, se ressemblent, mais quelle émotion de se retrouver en pleine mer et de voir ces lumières si particulières et ce ciel étoilé à l’infini. Que du bonheur ! A nous maintenant les randonnées ! bisous et à tout vite.
Bravo au Capitaine et a son second belle traversée
Le test des crêpes avec roulis chapeau
Merci pour ces moments d’évasion
Souquez ferme les moussaillons
Merci de ces encouragements. Les crêpes c’est la.base non ? Avec les galettes. Ravis de vous donner une petite fenêtre vers la’liberte. Ne donne pas le bonjour au nuttens ni à la bay pour moi surtout….
Quel bonheur de vous lire! et quelle belle première traversée! bravo les champions….cela doit être génial cette solitude le soir face à la mer. Vous m’épatez. Je partage le récit avec les enfants qui vous embrasse et son impressionnés que ce soit par la qualité des mets, l’inconfort ou le rythme de sommeil. plein de bises et à vite de vous lire
N.B : le premier selfie ne laisse pas voir la fatigue, z’êtes beaux ?
Merci chère Sarah pearl, de tes si gentils commentaires. C’est vrai que se retrouver seul en plein océan est une sensation étrange. Et la nuit pas toujours si agréable surtout qd c’est tout noir. Par contre lorsque les étoiles sont là nous regrettons de ne pas savoir lire la voie lactée ! Nous sommes très touchés d’être suivis par toute la famille. Merci merci et au plaisir de te croiser lorsque nous reviendrons sur Paris. Bisoux ???
Coucou vous deux! Je vous suis depuis le début de votre aventure même si je n’ai pas pris le temps de vous écrire! Et quelle aventure… en plus quelle qualité d’écriture! je me régale à chaque lecture… Les photos sont juste magnifiques et vous avez l’air tellement heureux, c’est inscrit sur vos visages. Je vous souhaite le meilleur pour la suite de votre périple. je vous embrasse bon courage car même si ça fait rêver il faut en avoir pour entreprendre cette merveilleuse aventure à bientôt de vous lire Annie
Merci beaucoup Annie de ces si gentils commentaures. Et comme tu le dis… Que du bonheur , que nous aimons beaucoup ppartager avec vous toutes et tous. Bisoux à tous les deux et à se retrouver??
Bravo pour cette première traversée d’une longue série à venir ! Vous saurez vite lire le ciel et les étoiles la nuit, un vrai régal….et tout se réapprend quand vous serez dans l’hémisphère Sud !
Madère , île extraordinaire pour ces randonnées ; profitez bien
Nicole
Aventure humaine magnifique. Superbe communauté de voyageurs à Porto Santo. On va écumer tous les sentiers de rando du coin et on reprends la route. En profitant du lieu pour faire quelques bricoles avec la ressource de la communauté. Bises à vous deux, on marche dans vos traces, mais a notre façon, on apprends qu’aucun voyage ne se ressemble, mais Jean-Luc nous l’avait dit, et il avait bien raison !
Bonjour,
Je vous découvre…
Vous êtes les défricheurs de notre futur voyage. Départ prévu en août 2022 de Lorient.
Visiblement, vous avez un bateau bien préparé, avec un équipage prévoyant.
Même si les heures moteur peuvent être frustrantes, c’est parfois souvent mieux pour commencer que trop de vent avec la houle qui va avec…
Le mal de mer ne s’est pas encore invité à bord. Bien que cela peut faire rire, un sparadrap médical qui ferme le nombril fonctionne pour environ 60% des personnes (testé avec succès pour ma part dans un Gascogne houleux). Personne ne sait pourquoi et aucune explication rationnelle, mais l’important est que ça marche. Pensez-y….
Ici en Bretagne sud les dépressions se succèdent… Profitez du soleil. Le beau temps est quand même un des buts de ce type de voyage.
Bonne mer et soyez prudents
Patrice sur Ar-men
2022 approche. La dernière ligne droite est intense mais la préparation du bateau essentielle. Heureusement nous ne sommes pas du tout sujets au mal de mer…. Même si on est moins vaillant par grosse houle de travers on parvient à gérer…bon courage pour cette période difficile en France. Avoir un beau projet est déjà précieux !