Randonnées à Madère

Etant bien installés à Funchal, et Maverick 2 bien amarré, nous avons décidé de louer une voiture pour nous rendre dans les montagnes et sur la côte nord où nous ne pourrons débarquer. Le temps s’y prête, aucun nuage ou perturbations n’étant prévues pendant au moins une semaine.

Pour trouver et choisir les randonnées, je me suis appuyée sur un site internet de randonnées à Madère très bien fait dont l’application sur androïd est idéale : Walkme. Et la bible pour tous randonneurs en Europe : le guide de Rolf Goetz, que l’on trouve aussi facilement sur Amazon.

Et bien évidemment, le site de l’ile de Madère. Quant à Jean-Benoît, il a sur son téléphone portable l’application Windy maps qui nous a été très utile dès lors que nous sommes sortis des chemins prévus.

Par ailleurs un point important dans l’organisation de telles randonnées doit être abordé : la location de voiture.

En effet, comme beaucoup, nous avons opté pour le moins cher. Le problème à Madère que nous n’avions pas mesuré et pour cause puisque nous ne connaissions pas, ce sont les routes. Elles sont souvent bien belles, bien asphaltées mais elles montent ou descendent très fort, beaucoup plus que chez nous. La normalité est à peu près de 15 % et à bien des endroits cela approche les 20 %, à tel point que nous avons rebroussé chemin quelque fois, la pente nous paraissant trop forte pour notre moteur si peu puissant : nous avions peur de ne pas pouvoir monter.

Il est donc très important de prendre une voiture un peu plus puissante. En outre, si vous souhaitez vous rendre dans les montagnes, il vous faut des chevaux et… du tout terrain. C’est encore mieux. La prochaine fois, je ne me poserai pas de question. Ce sera un petit 4×4 pour le cas où, en cas d’intempéries ou de travaux, nous ne restions pas bloquer. Cela a bien failli nous arriver. Nous savons donc de quoi nous parlons. Mais nous y reviendrons…

Nous voici donc partis tôt le matin pour nous rendre au départ de cette première randonnée.

Pico do Arieiro (1818 m) / Pico das Torres (1851 m) / Pico Ruivo (1862m) (34)

Départ vers 8h30 pour cette randonnée qui a la particularité de relier les 3 plus haut sommets de l’île en un parcours de plus de 7 kms de longueur. C’est notre première incursion dans les montagnes de Madère. C’est splendide et vertigineux. Tout est à pic, aux couleurs de lave. Il fait un peu moins de 10 degrés et ça souffle. Normal, nous sommes en haut du troisième plus haut sommet de Madère.

Direction le Pico Ruivo, mais pour cela il va nous falloir descendre, monter, redescendre, remonter dans des pentes abruptes et en traversant quelques tunnels et marcher sur des neiges presque éternelles…

De beaux escaliers taillés dans la pierre sont parfois remplacés par des échelles en fer, comme dans nos Alpes.

Après 3 h d’efforts soutenus et de spectacle grandiose nous voici au plus haut de l’ile. Il fait grand beau. Nous avons choisi le bon jour car c’est rarement dégagé ici, nous dit-on… Nous profitons du spectacle tout en pensant à notre chemin de retour et à ses escaliers si raides que nous avons descendus.

La chaleur est maintenant là et au bout de plus de 6 h d’effort au total, nous voici de retour à la voiture. Nous avons bien mérité une petite limonade. Pour une première randonnée nous commençons fort : plus de 1250 mètres de dénivelés positifs et autant de négatif.

Nous reprenons donc notre peugeot 208, en direction de Encumeada, pour dormir au cœur de la montagne, très bon point de départ pour nos prochaines randonnées.

Caminho do Pinaculo e Folhadal (walkme)

Cette randonnée très longue (20 km) est spectaculaire et très diversifiée. Nous commençons par suivre une très belle Levada bien entretenue à 1400 mètres d’altitude où nous rencontrons plusieurs chutes d’eau que nous devons traverser en essayant de ne pas se faire mouiller. Très difficile.

Le fonctionnement de la Levada est particulièrement intéressant et interpelle notre capitaine. En première photo, vous avez la zone de captation des sources, vous voyez ensuite la vanne qui permet, s’il y a un trop plein d’eau dans la plaine, de dévier le flux vers la montagne. Le tout est en parfait état !

Nous poursuivons dans une végétation dense avec des espèces endémiques de bois typiques de Madère. Après avoir rejoint le chemin du Pinacle qui est notre point culminant mais qui n’est pas le sommet, nous descendons par un chemin très en pente, avec de multiples marches et particulièrement long : nous croiserons un groupe d’anglais totalement épuisé à monter. Nous sommes trop heureux d’avoir entrepris cette randonnée dans ce sens là, contraire apparemment à ce qui est préconisé… Après de nombreuses chutes d’eau, un immense tunnel de plus de 600 mètres, nous nous retrouvons de l’autre côté de la route où nous sommes garés mais bien plus bas.

Il nous faut maintenant remonter plus de 600 m de dénivelé positif sur des bouts de chemins dont certains sont écroulés, y compris un tunnel qui nous aurait fait économiser quelques kilomètres. Jean-Benoit, grâce à son GPS sur windy map, nous sort de ce mauvais pas et nous fait monter tout droit dans la pente sur une sente.

Ouf, voiture en vue là haut. Nous arriverons à l’hôtel avant le couvre-feu de 18h00 !

Pico Grande (1654 m) (38)

Cette montagne, trônant toute seule sur un imposant socle, ne fait pas partie des plus hautes de Madère mais de part le degré de difficulté de l’ascension et la qualité du panorama, elle est certainement l’une des plus intéressantes de l’ile.

Nous n’avions prévu de nous y rendre que par beau temps. Cette journée sera l’une des dernières très belles de notre tour des montagnes.

Quel panorama dès le départ ! une vue plongeante sur la vallée de Curral des Freiras absolument grandiose.

Le chemin en balcon bascule de montagne en montagne, au travers d’arbres torturés par les incendies qui ont ravagés l’ile il y a quelques années.

Nous traversons, comme d’habitude, quelques tunnels puis arrivons à la bifurcation pour le sommet.

Là commence les choses sérieuses. Ce n’est pas de la haute montagne mais une bonne condition physique est requise. Et de bons genoux. Les bâtons télescopiques sont d’une aide précieuse. Nous voyons le sommet se profiler au travers des nuages et escaladons le rocher sommital. La vue est grandiose. Au loin le Pico Arieiro et le Pico Ruivo. Quelle merveille et quel temps splendide. Après la mer, la montagne : nous sommes comblés !

Le capitaine, tout à ses observations, apporte au travers de cette vidéo, quelques précisions très intéressantes sur la météo.

Retour par le même chemin mais cela nous permet de voir le paysage autrement. Et l’ascension de ce sommet  ne représente « que » 670 m et moins de 15 km. Nous sommes maintenant bien entraînés.

Santana et ses maisons triangulaires !

Petite journée de transfert vers Santana, ville sur la côte nord de l’ile, renommée pour ses maisons triangulaires à toit de chaume datant du 16eme siècle. Elles sont conservées pour l’aspect touristique, mais elles sont pour la plupart encore habitées ou utilisées. En voici quelques unes, dont une bizarrement habitée ! Tellement jolies !

Levada do Caldeirao Verde (ou Levada du Chaudron Vert) (28)

Cette Levada est un vrai paradis vert qui démarre de la maison das Queimadas à 883 m d’altitude.

Tout au long de cette randonnée jusqu’au cirque infernal, nous serons entourés d’une végétation très dense qui nous cachera des a-pics allant jusqu’à 100 m de profondeur. La Levada s’enfonce dans la vallée de la Ribeira dos Cedros et le canal franchit le lit de la rivière par un pont à arches. De nombreuses cascades sont traversées ainsi que plusieurs tunnels.

La lampe de poche est absolument indispensable et il ne faut pas être trop grand… Après des passages assez vertigineux mais protégés, nous arrivons au Caldeirao Verde, à 905 m, un cirque impressionnant aux parois montant à la verticale, vers le ciel.

Nous poursuivons notre chemin vers le cirque infernal en suivant la Levada qui traverse de nombreux tunnels. L’eau c’est la vie. Les madeiriens l’ont bien compris ! Quel travail que de creuser de tels tunnels dans la montagne.

A la sortie du 4ème tunnel le bruit est fracassant : nous nous trouvons sur l’un des sites les plus spectaculaires de Madère. La Ribeira Grand a creusé ici une gorge étroite enjambée par deux solides ponts métalliques tandis que deux cascades se jettent dans la Levada. Extraordinaire ! Les plus féroces pourraient imaginer une descente en canyoning… voyez par vous-même !

Après encore quelques tunnels nous arrivons dans le Caldeirao do Inferno à 990 m. Retour par le même chemin.

Cette randonnée, très verte, est absolument extraordinaire et est incontournable !

La Ponta do Clérigo (24)

C’est une petite randonnée bucolique, au départ de notre hôtel de Santana. Le temps n’est pas très beau. Nous en profitons donc pour visiter les bords de mer très escarpés de cette côte nord.

Le chemin est agréable et donne sur un ensemble de jardins absolument incroyables : des madeiriens y vivent presqu’en autarcie. Il y a toute sorte de plantes et de fruits qui nous sont inconnus et les habitants sont très heureux de discuter quelques minutes avec nous pour nous vanter la nature alentours et la vie toute simple mais finalement heureuse qu’ils ont ici. C’est un vrai petit coin de paradis, mais sans téléphone, sans électricité, avec de l’eau en abondance et une piste descendant de la route. Et quel panorama…

Le chemin côtier de Sao Jorge (25)

C’est une randonnée côtière panoramique

Une vraie carte postale

Elle commence devant le café Cabo Aéro, que nous vous recommandons chaudement, et passe ensuite sur un ancien chemin pavé, qui descend jusqu’au bord de mer.

Le chemin se poursuit sur un sentier façonné dans le rocher puis sur une passerelle en bois, avant de rejoindre le débarcadère de Cais qui n’est heureusement plus utilisé puis une piscine naturelle à laquelle le capitaine n’a pu résister. Pendant des siècle, une bourgade de maisons étaient installée ici et représentait l’un des principaux ports sur la côte nord.

Je vous laisse découvrir cette passerelle qui ne doit être prise que par beau temps et par des personnes n’ayant pas le vertige.

Mais la récompense est au bout…

Ligne de crête entre le Pico Ruivo et Encuemada (35)

Il s’agit là d’un chemin indiqué comme fermé temporairement, ce pourquoi nous ne l’avons pas entrepris dans sa totalité.

Le départ se fait de Achada do Teixeira à 1592m.

Nous nous lançons sur la route au départ de Santana, à 600 mètres d’altitude, dans une brume épaisse et nous retrouvons très vite cernés de poids lourds. La route est en outre défoncée. Au départ par des arbres qui semble t’il se sont effondrés puis par les travaux engagés. Notre petite peugeot 208 peine à monter, à rouler entre les ornières et à croiser les camions sur des parties parfois étroites. Il faut être pilote pour se lancer sur de telles routes. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Arrivés à 2 km du parking où nous devions stationner, la route est barrée par un éboulement, d’où ces allers et retours effectués par les camions.

Nous décidons de nous stationner au mieux et continuons à pied. La route est en chantier complet. Pas de regrets. Nous n’aurions pas pu aller plus haut.

Nous prenons notre courage à deux « pieds » et nous dirigeons vers le Pico Ruivo, début de notre chemin de crête.

Nous resterons dans la brume jusqu’au sommet et pourrons vérifier que cette crête représente bien la limite météorologique de l’île de Madère : au nord la brume, au sud le ciel bleu ! Fascinant.

Nous ne pourrons malheureusement pas faire la totalité de la crête, le nombre de kilomètres étant bien trop important. Nous nous contenterons d’un aller-retour et redescendrons dans la brume de Santana…

Brume et soleil que nous avons au lever du soleil chaque matin de notre chambre d’hôtel à Santana… Une palette de couleurs… Des puits de lumière…

Du tunnel de Caniçal vers Porto da Cruz (14)

Cette randonnée de 12 km nous a été très chaudement recommandée par plusieurs madériens et amis. Nous nous lançons donc sur ce chemin côtier, dit « aventureux » à travers « l’ouverture dangereuse ». Ce chemin était, par le passé très utilisé par la population locale pour se déplacer entre ces deux localités.

Nous commençons sur une Levada très colorée et bordée de jardins en escaliers exceptionnels. Avis aux amateurs !

A partir du Mirador de la Boca do Risco, le chemin est taillé à même la roche, sur un sentier étroit, avec une vue vertigineuse sur l’océan Atlantique.

Nous contournons les montagnes et arrivons en vue de Porto da Cruz, très joli village donnant sur les plages. Nous traversons toutes sortes de jardins très escarpés.

Très belle randonnée mais qui nécessite un transfert en taxi.

Nous y retrouverons nos amis Sandrine et Alain, installés là quelques jours avant leur retour en France, dans leur chère Bretagne.

Nous gouterons également, bien évidemment, au rhum distillé sur place.

La Presqu’île de Sao Lourenço (15 km aller-retour) (12)

Pour terminer, voici l’une des randonnées la plus courue de Madère, et pour cause…

Cette pointe, nous l’avons vue tous les matins, lorsque nous résidions à l’hôtel à Santana.

Tout au long de cette randonnée très bien aménagée, nous apercevons la côte nord et sud de l’île, avec de superbes vues sur les falaises rouges, mauves, ocres, d’origine volcaniques qui se jettent dans la mer.

La montée courte, mais très raide jusqu’au Morro do Furado est quelque peu sportive, mais la vue tout au bout de ce bout de terre est grandiose.

Envol d’un goéland !

Nous commencerons sous le soleil et terminerons sous un ciel fort menaçant ce qui donnera un contraste surprenant avant/après.

Bar du bout du bout…

Là s’arrête notre séjour « montagnes ». Nous rendons la voiture et retrouvons notre Maverick 2 avec joie. Le capitaine en profite pour regarder le match de rugby sur ordinateur.

Nous vous laissons méditer sur le résultat…

La suite à venir très vite, entre les intempéries exceptionnelles sur Madère et la découverte d’une marina et ville « fantôme » !

9 thoughts on “Randonnées à Madère

  1. Coucou Vous avez une bonne condition physique,la passerelle…..très peu pour moi ,vertige. Après l’effort le réconfort,un bon bain. ,mais l’eau ne doit pas être chaude ??? Vos photos sont toujours aussi belles,le reportage se lit tout seul. C est un vrai plaisir de vous accompagner dans vos promenades A bientôt pour de nouvelles aventures. La météo n’étant pas très conciliante,on joue aux cartes chez Madeleine et François,on fêtera son anniversaire dimanche,en petit comité bien sûr ……..

    A bientôt

  2. Cool. Faut pas rater l’anniversaire du François ! Nous on a la chance – un peu construite – de rester libres. On mesure le gain, quand on voit l’absurdie française. Courage a tous.

  3. Bonjour.
    On peut dire que vous savez profiter pleinement de vos escale!. Un vrai bonheur que de vous suivre. Merci pour vos efforts qui m’aideront prochainement pour le choix de mes itinéraires. 🙂

  4. Bonjour.
    On peut dire que vous savez profiter pleinement de vos escales!. Un vrai bonheur que de vous suivre. Merci pour vos efforts qui m’aideront prochainement pour le choix de mes itinéraires. 🙂

  5. Salut les amis ! Bravo pour ce très beau reportage ! Vous devez avoir des mollets et des cuisses en acier trempé aujourd’hui ! Madère a l’air grandiose ! Hier nous avons fêté dignement les 39 ans de Sven. On attend la suite de vis aventures avec impatience ! Bisavous.

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