Lanzarote la magnifique !

Nous ne pouvions pas découvrir l’archipel des Canaries sans aller à Lanzarote. Cette île nous fait rêver depuis de nombreuses années et les derniers documentaires diffusés sur celle ci nous a poussés à forcer le destin.

Avant de partir, petit dîner entre amis.

Aux côtés du capitaine, Sandrine et Jean-Marie sur Topoïs. Allez visiter leur site : il est fort intéressant et très documenté. Régalez-vous ensuite des vidéos de Didier, sur son voilier « imagine« . Vous ne vous ennuierez pas ! Que de voyageurs ici, à Las Palmas !

Nous sommes donc partis samedi 9 mai, sur l’option météo la plus favorable, et la seule possible avant longtemps. En effet, pour pouvoir remonter jusqu’à Arrecife, un vent de nord ouest était indispensable pour les 120 mille MN à couvrir.

Nous quittons notre place au ponton S que nous avons réservé jusque début juillet. Tout d’abord, passage à la pompe à essence. Même si nous ne consommons « que » 3 litres à l’heure, il nous faut remplir notre réservoir avant tout long départ. Question de sécurité.

Dès la sortie du port, la houle est assez forte et nous sommes quelques peu ballotés. Mais ce sont les hauts fonds et cela ne durera heureusement pas trop longtemps.

Nous nous installons pour cette traversée d’un peu plus de 20h. Notre départ à 11h00 nous permettra d’arriver à Arrecife dans la matinée. C’est mieux d’arriver de jour pour reconnaître des lieux que nous ne connaissons pas.

Mot du capitaine :


Comme indiqué sur le livre de bord à 11h20 « le voilier au moteur Felipera Sexta coupe notre arrière proche et accroche notre ligne de traîne. En la rattrapant sur le portique, je me casse l’annulaire gauche, première phalange avec une pale de l’éolienne : désinfection, pansement, immobilisation de fortune ». Un petit incident qui nous apprend, encore et toujours :
1-La canne à pêche doit être installée à tribord, opposée à l’éolienne ;
2-Ne pas sortir sa ligne de traîne tant qu’il y a des bateaux autour de nous. Des indélicats trouvent malin de passer proche des autres bateaux… ;
3-Notre pharmacie de bord doit s’enrichir de petites attelles de doigts ;
4-L’éolienne doit être mise sur off pour toutes les manœuvres entrées et sorties de port.

Bref, plus de peur que de mal (çà pique un peu quand même) : une phalangette cassée, une belle coupure qui aurait pu justifier deux points de suture. Réalignement de fracture à chaud (çà m’a rappelé mon jeune temps dans les pompiers), deux straps, du désinfectant et un peu de bricolage ont permis de poursuivre la route sans trop d’inconvénient. Certains désapprouveraient le non-conformisme médical mais ce fut efficace. Faire demi-tour pour cela nous aurait privé de cette île sublime !

Sur la route, nous avons choisi de tenter un poulet rôti. Toujours excellent mais pas le plus adapté à la cuisine en mer !

Arrivée au petit matin en vue des côtes avec un magnifique lever de soleil !

Jolie navigation. Nous n’avons pas eu le temps de nous installer dans les habitudes. Mais c’est chouette de naviguer. Çà nous a trop manqué.

Mot du capitaine

Nous avons pu bénéficier, et ce n’est pas un hasard, de la seule fenêtre météo qui nous permettait de remonter vers le nord de l’archipel. La météo nous prévoyait un vent Ouest-nord ouest. Nous avons eu en fait du nord-nord-ouest. 10° d’ouest de moins qui aurait pu nous obliger à « tirer des bords » face au vent. Heureusement, c’était prévu aussi, deux passages de molle (vents faibles) nous a permis de « faire du nord », deux fois une heure, au moteur. Ce sont les deux segments droits vers le haut de la route. Ce qui nous a permis de faire le reste de la route à la voile, tranquille, et maintenir une moyenne finale de 4,8 kn, ce qui n’est pas si éloigné de notre vitesse de référence au portant (5,5 kn). Bref, pas la navigation la plus confortable du voyage mais au moins Lanzarote est nous.
Nous n’aurons pas la même chance de vent pour une escapade à Fuerteventura que nous souhaitions rejoindre quelques jours. Que du vent du nord, trop fort, et une houle trop importante. Nous ne découvrirons pas cette ile cette fois-ci !

Bienvenue à Arrecife !

A peine arrivés nous allons nous promener, la marina étant en plein cœur de ville.

N’y aurait-il pas quelques similitudes avec Saint-Malo ?

Nous nous installons pour au moins un semaine dans cette marina très moderne et très bien desservie, entre bar, salle de sport et, pour la récompense : boulangerie française ! Croissants et bons pains sont les bienvenues !

Maintenant, place au tourisme ! Voiture louée auprès du agence locale, Cabrera Medina, à Arrecife même, que je recommande tout particulièrement, nous voilà lancés sur les routes de Lanzarote à la découverte de ses sites les plus emblématiques.

Un pass découverte nous permet de ne pas avoir à acheter des billets à chaque entrée. Trop pratique. Malheureusement, nous ne pourrons pas tout voir : la fondation Manrique et le Lagomar de Nazaret, qui avait séduit en son temps Omar Sharif qui l’avait acheté et aussitôt perdu au jeu, sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Nous serons obligés d’y revenir un jour, peut être…

Avant toutes choses, on ne peut pas découvrir Lanzarote sans parler de l’un de ses enfants, le peintre César Manrique (1919-1992) qui a laissé sur cette île son empreinte à jamais. Souhaitant protéger Lanzarote d’un développement anarchique, il convainc le gouvernement espagnol de la classer d' »intérêt touristique spécial« , c’est à dire de la placer sous haute protection écologique. Ainsi, il fait interdire les publicités de rue et favorise le chaulage des maisons. Il veille à ce que toutes constructions n’excèdent pas 4 étages et que chaque complexe touristique soit ceint d’une ceinture verte.

Jusqu’à sa mort, il protègera les sites naturels dont il en assurera l’aménagement, pour notre plus grand bonheur.

Los Jameos del Agua

Los Jameos del Agua, se trouvent à l’intérieur d’un tunnel volcanique né des éruptions du volcan de la Corona. Les « jameos » se situent dans le tronçon du tunnel qui se rapproche le plus de la côte. Ils doivent leur nom à la présence d’un lac intérieur à l’origine d’infiltrations d’eau de mer, et qui constitue une formation géologique singulière.

César Manrique est à l’origine de la mise en valeur de ces grottes, où il fait aménager un auditorium, un magnifique jardin-piscine et un restaurant, dont nous profiterons pour notre plus grand plaisir.

Dans ce lac souterrain vivent les crabes blancs scintillants et aveugles, espèce unique puisque vivant dans ces grottes depuis leur formation il y a environ 5000 ans.

Subjugués par les lieux, et après une recherche poussée sur internet, je découvre la formule « noches de Jameos ». Tous les vendredis soir, le restaurant ouvre pour une poignée d’heureux élus, dont nous serons, après plusieurs essais infructueux.

Quelle expérience : le site presque rien que pour nous… extraordinaire !

Le restaurant est juste au-dessus. Nous sommes arrivés en avance pour obtenir la meilleure table, tout au bord…

Nous déambulons, en attendant les plats, dans ses grottes semi-privatisées…

La transparence des eaux :

Et ses jeux de lumières…

Après cette merveilleuse soirée, direction les autres sites signés « César Manrique », en roulant sur de superbes routes, réputées dans le monde entier, les magasines auto-moto y organisant régulièrement présentations et essais. Et pour cause…

Le Mirador del Rio

Situé à 400 mètres d’altitude sur les falaises de Famara, le belvédère del Rio est l’une des créations les plus représentatives de César Manrique. Il y concrétise, en une succession de détails artistiques et architecturaux, son enthousiasme pour intégrer l’art à la nature.

On y découvre ses œuvres monumentales et originales du toit qui défient les lois de la gravité.

Seul un génie comme Manrique pouvait concevoir ce belvédère qui domine cet étroit bras de mer qui sépare Lanzarote de La Graciosa.

Direction l’ile de la Graciosa, qui nous tend véritablement le bras. Ne pouvant nous y rendre en voilier pour cause de vents contraires, nous voici dans la navette au départ de Orzola.

Arrivée à Caletta de Sebo, la seule ville de l’ile.

Sur cette ile, pas de routes goudronnées, donc pas de voitures. Enfin, c’est ce qui est indiqué dans les guides car, dans la pratique, nous découvrons de nombreux 4X4 qui roulent vite et des VTT, pour la plupart électriques !

Mais où est l’écologie dans tout cela ?

Là où, auparavant, la majorité des visiteurs marchaient ou pédalaient, il leur suffit maintenant de se poser dans ces véhicules polluants ou de s’aider d’électricité (dont la pollution est plus voilée), pour pédaler.

Vive l’écologie moderne !!

Des promenades en chameaux seraient beaucoup plus adaptées et colleraient tout particulièrement au terrain sablonneux.

Direction le sommet du cratère de la montana Amarilla, juste en face du Mirador del Rio, où nous dérangeons des goélands qui nichent. Se sentant agressés, ils nous le font savoir en piquant droit sur nos têtes, jusqu’à nous faire envisager de faire demi-tour.

Après cette petite mésaventure, direction la playa La Coccina, au bas du cratère que nous avons gravi. Quel panaché de contrastes et de couleurs ! Les eaux à 22 degrés sont divines.

Après une si belle parenthèse, direction le parc naturel de Timanfaya et ses montagnes del Fuego

Ces montagnes de feu surpassent tout ce qu’on a vu jusque maintenant. Lors de la dernière irruption de ce volcan, il y a moins de 300 ans, 25% des terres de l’ile ont été recouvertes de lave. Le parc naturel protège une zone d’environ 5.000 hectares sortie du chaos des dernières irruptions. L’univers que nous traversons en bus, au son de la walkyrie de Wagner, sans pouvoir en descendre pour en protéger l’écho système si fragile, est apocalyptique avec ses coulées figées, ses crevasses, grottes, étendues de cendres, cratères impressionnants et ses flancs ruisselants de pierres multicolores.

En images…

Et ces lumières !

A l’issue de la visite, direction le restaurant, lui aussi conçu sur les plans de César Manrique. Et, surprise, le feu couve toujours : à 10 cm de profondeur, la température atteint déjà 150°c, et quelques mètres plus bas, environs… 500°c !

Ce qui permet au restaurant de servir viandes et volailles grillées, directement cuites sur ce four naturel.

Après ces découvertes volcaniques, -et nous n’avons pas encore tout vu-, retour à notre marina.

Et après le feu de la terre, je vous présente le feu du ciel !

Quel spectacle, quelle nature ! Il paraît que lorsque le ciel s’embrase, c’est signe de grand vent. Mais nous l’avons déjà, le grand vent et la mer agitée ! Il ne nous quitte pas depuis notre arrivée. Continuel, avec des bourrasques à près de 80 km/h, de jour comme de nuit. Il nous amènera même du sable, partout sur le bateau.

Encore trop de choses à raconter… je reviendrai dans un second post, promis !

4 thoughts on “Lanzarote la magnifique !

    1. C’est ça la.retraite mon bon Hervé…. On prends des trucs qui nous rappelle nos vies d’avant au machin la…. Le ttttt….travail… Bises à la petite famille

  1. vouaou! quel périple! à chaque fois je me régale de vous lire, tant de belles images, et des spots à découvrir si on en a l’occasion! merci de dégrossir autant les découvertes à faire! bon courage et bonnes balades. JB ton doigt évolue comment?

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    |::| R | | | | | | | +–+—+/\/\/\/\/\+–+ Stéphane Maillard (+33) 787.844.614 steph.maillard@gmail.com

    Adoptez l’éco-attitude. N’imprimez ce mail que si c’est vraiment nécessaire

    1. Merci de ces encouragements pour la rédactrice…. Mon doigt c’est presque de l’histoire ancienne, mais les médecins disent 30-45 jours d’attelle… Je vais faire 30 et après rééducation mode perso….

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