La Palma, un paradis pour randonneurs

Nous voilà arrivés sur l’île de La Palma, de son vrai nom « la Isla bonita » (l’île jolie ») et plus précisément à son ouest, à Tazacorte où nous sommes, dans un premier temps au mouillage face à cette très belles plage de sable noir, difficilement accessible à pied (les photos ci-dessous -ainsi que bien d’autres- ont été prises par Sébastien qui a nagé de Maverick 2 à la plage puis est monté tout au haut de l’escalier pour repérer la route la plus proche)…

Vue sur la marina de nuit…

Puis, lorsque celui-ci roulera trop, nous nous installerons à la marina, où nous retrouverons avec bonheur Anne Claire et Sébastien, venus en ferry de Ténérife.

Ils ont déjà traversé l’île et ont pris possession de leur chambre au superbe Appart’Hôtel Los piratas à Tijarafe, que nous recommandons tout particulièrement.


Allons maintenant à la découverte de cette magnifique île qui, comme vous le voyez, est constituée de peu de routes mais comportent jusqu’à 1000 km de sentiers de randonnées et de très nombreux volcans.

Au fil de nos randonnées, je vous laisserai trouver sur cette carte nos différentes destinations.

Comme pour Madère, je me suis appuyée sur l’indispensable guide de randonnées Rother consacré à La Palma. Il n’existe malheureusement pas pour toutes nos prochaines destinations…

Je précise que, pour ces randonnées, effectuées par grande chaleur, il est indispensable de partir avec une tenue appropriée, à savoir tee-shirt technique permettant de limiter et d’évaporer au mieux la transpiration, de se couvrir les épaules afin que le corps ne lutte pas, en plus, contre le soleil, et de ne pas oublier chapeau ou casquette ainsi que crème solaire. Et bien sûr, boire avant d’avoir soif et manger avant d’avoir faim, règles de base de tout bon randonneur. Les bâtons télescopiques seront de grande utilité pour économiser les genoux en descente et s’appuyer dessus en montée.

Les paysages oscillent ici entre côtes escarpées, villages cachés, authentiques, et volcans avec leurs nombreuses coulées de laves. La particularité de cette ile est qu’il n’y a pas d’eau, donc pas de torrent, de ruisseau ou autre source croisés au fil de nos randonnées. Et par conséquent il n’y a pas d’animaux. Pas de mouflons, pas de chevreuils, pas de renards, pas de lapins, très peu d’oiseaux ou d’insectes et pas de serpents. Que des lézards ! Donc aucune appréhension de mauvaises rencontres !

Et bien sûr sa capitale, Santa Cruz de La Palma, jolie ville très préservée de constructions anarchiques, avec ses rues pavées, bordées de vieilles demeures colorées et leur balcon traditionnel en pin.

A ne pas manquer : le bateau échoué dans la ville, le Barco de la Virgen, une copie de la Santa-Maria de Christophe Colomb, qui rappelle le passé naval de Santa Cruz.

Et quel est ce drôle de personnage devant le Barco de la Virgen, que nous retrouverons partout en vente dans les boutiques ?

Il s’agit des personnages de la « Danza de los Enanos » qui constitue le point d’orgue des festivités qui ont lieu tous les 5 ans au mois de juillet (les dernières ont eu lieu en 2020). Tout commence par un chant sobre et simple interprété par des moines, des matelots, des étudiants et des pèlerins. Ensuite tous ces hommes disparaissent, pour réapparaître quelques secondes plus tard déguisés en nains. Des personnages coiffés de gigantesques chapeaux napoléoniens et dansant une polka traditionnelle et joyeuse. Le spectacle est très court et se répète plusieurs fois dans la soirée dans le théâtre en plein air de la ville. Durant toute la nuit, ils danseront encore à différents endroits stratégiques de la capitale. Pour se terminer, à l’aube, au Barco de la Virgen (le bateau de la Vierge). Le secret de la transformation rapide des moines en nains est un secret qui se transmet de père en fils.


Adresse incontournable pour une paëlla exceptionnelle : le restaurant Rinçon del Enano, plaza santo Domingo à Santa Cruz de la Palma, sur une jolie petite place sur les hauteurs de la ville, à l’écart du monde.


Nous partons maintenant à l’assaut des montagnes !

Nous commencerons par le plus haut sommet de l’île, le Roque de Los Mouchachos qui domine la gigantesque caldeira de Taburiente, l’une des plus grandes curiosités naturelles de l’archipel. Celle-ci est classée parc national (4700 ha) depuis 1954 et son vaste cratère volcanique (près de 30 km de circonférence et 1000m de profondeur) n’a rien à envier à Ténérife ou à Lanzarote.

Roque de los Muchachos, 2426 m (68) en passant par le Pico Fuente Nueva

Nous voilà partis en voiture pour nous rendre au Mirador de los Andenes, départ pour un aller/retour de 3 bonnes heures de marche sur un très joli sentier nous conduisant jusqu’au sommet de l’île. En images…

Époustouflant non ? On devine à droite au fond la marina où Maverick 2 est amarré. Une randonnée y conduit. Elle ne fait « que » 18km pour 2500m de dénivelés négatifs. Attention aux genoux !

Derrière nous se situe l’observatorio del Roque de los Muchachos, l’observatoire d’astrophysique au plus près des étoiles, où l’on trouve une atmosphère propre, sans turbulences et stabilisée par l’océan. C’est pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs endroits au monde pour observer le ciel. Inauguré en 1985, il regroupe aujourd’hui la plus grande concentration de télescopes de l’hémisphère nord. Ses activités sont associées à celles de l’observatoire du Teide, à Ténérife. Très impressionnant lorsque l’on passe tout près d’eux !

Notre petit coin repas, occupé par les lézards très friands de nos sandwichs !

C’est l’heure de la sieste !


Pico Bejenado – 1854m (59)

Nous voilà sur le sommet le plus haut au sud de la caldera de Taburiente. Nous voyons de loin le Roque de los Mouchachos, bien plus escarpé et dénudé que de notre côté, où nous évoluons à l’abri des pins. 800m de dénivelé pour cette randonnée pour 4h de marche que nous faisons avec des marseillais navigateurs. Randonnée plus compliquée à organiser puisqu’il nous faut une autorisation du parc naturel pour stationner notre véhicule au parking. Paysages encore très différents. Pas de coulées de lave mais quelle montagne ! Nous voyons l’océan de toute part.

Nous voici maintenant à la découverte des nombreux volcans de l’île.


La Ruta de los Volcanos,

LA randonnée à ne manquer sous aucun prétexte ! (50)

Randonnée exigeante et que nous ne pouvons réaliser dans son entier puisque nous n’avons pas de moyen de retour à l’issue du parcours. Nous ferons donc un aller/retour jusqu’au sommet de la Deseada II, ce qui donnera quand même une vingtaine de kilomètres pour près de 1000m de dénivelé positif.

Nous partons du refuge del Pilar, centre stratégique de l’île puisque point de départ de très nombreuses randonnées. En temps normal on peut s’y restaurer, y dormir ou y camper. Actuellement tout est fermé à cause du Covid.

Après une montée au travers de magnifiques pinèdes, nous voici devant le premier cratère de la randonnée : le Crater del Hoyo Negro

Direction maintenant la Deseada II à 1932m. C’est là bas. Et c’est grandiose !

La Deseada II forme deux sommets, d’où son nom ! on les voit bien ici

Demi tour via des sentiers passant sur les coulées de lave où la nature reprend ses droits. Entre la lave noire, les pins verts et le bleu de la mer et du ciel, c’est sublime.

Tout au long de ce parcours, nous pouvons voir l’océan à l’est et à l’ouest. Petite vidéo…

3eme et dernier sommet de la journée, le pico Nambroque (1922m)

Fin de notre rando : 965m de dénivelé positif pour 19,6 km. Rando exceptionnelle !


Volcan Martin, 1597m (54)

Une magnifique randonnée de plus de 4h de marche, avec une arrivée en voiture sur une piste un peu délicate à trouver et à pratiquer. Notre première randonnée en compagnie de Sébastien et Anne Claire qui découvrent l’ile et … la rando !

Nous allons dans un premier temps vers le volcan Martin lui-même, au travers de somptueuses pinèdes qui nous protègent du soleil, puis sur les pentes quelques peu abruptes mais régulières du volcan. Tout va bien pour nos apprentis randonneurs !

Et les paysages sont spectaculaires. Sébastien a bien du mal à limiter le nombre de ses photos. Tout est tellement beau !

Après une descente un peu sportive dans des pierriers (vidéo),

Nous voilà dans un paysage totalement magmatique puisque nous traversons le fleuve de lave, qui descend d’ailleurs jusque dans la vallée. Impressionnant !

Et voilà, une randonnée de plus à notre actif. La prochaine sera tout aussi spectaculaire mais totalement différente !


De San Nicolas au Volcan San Juan (64)

Notre dernière randonnée dans les paysages volcaniques de La Palma. Et là aussi, nous irons de surprise en surprise jusqu’à ces coulées de lave absolument époustouflantes. Voyez par vous même…

Après un départ dans les pinèdes, en passant sous une drôle de conduite d’eau,

nous nous retrouvons à travers ces coulées puis de nouveau dans les pinèdes. Avec toujours en toile de fond le ciel bleu et la mer, avec vue directe mais très lointaine, sur notre bateau.

Notre grand regret sera de ne pas avoir pu visiter le centre d’informations Canos de Fuego (à Las Manchas), centre à l’accès gratuit qui nous transporte dans les entrailles du volcan au travers du conduit volcanique de la Cueva del Vidrio.


De Tijarafe à la « baie des pirates »,

Cette randonnée est absolument exceptionnelle et nous laissera, sans aucun doute, un souvenir inoubliable, surtout à Seb et Anne Claire !

Nous voilà partis pour une randonnée exigeante. En effet, elle commence par une longue descente de plus de 600m, sous un soleil de plomb et une température avoisinant 40°. Nous sommes partis avec plus de 3l d’eau chacun pour limiter au maximum la déshydratation.

Descente très dure pour les genoux : bâtons indispensables ! Mais quelle descente !

Nous arrivons enfin au bas et découvrons l’extraordinaire baie rocheuse. Sous l’immense corniche, haute d’environ 50 mètres apparait, sous nos yeux ébahis (je me souviendrai toujours de l’immense surprise de Sébastien!)

La baie de Los Piratas, et plus précisément,

Poris de Candelaria, qui signifie une jetée ou un port naturel. En portugais, c’est Proíz et a une signification similaire. En catalan, c’est proís, et cela signifie pierre. Ici, il y a moins d’un siècle, les pêcheurs, profitant du fait qu’il n’y avait pas de loi côtière, ont utilisé les trous dans les murs de lave pour y construire des maisons troglodytes, profitant d’une partie des cavernes naturelles offertes par la géologie volcanique particulière de La Palma. A cette époque, ces parois poreuses créées par les torrents de lave se prêtaient à être travaillées et utilisées. Aujourd’hui, il serait absolument inimaginable de construire de telles maisons dans cette réserve de biosphère.

Petit rappel historique :

La première fois que Porís de Candelaria apparaît dans l’histoire, c’est en 1588, documenté comme un port sur la côte de Tijarafe. Port d’où viendraient blé et goudron, mais aussi des palmiers pour les Amériques . Un point de connexion important vers une vie meilleure qui offrait également un autre bien très précieux : l’eau. Près de la grotte il y a un puits qui ne se dessèche pas en été. Pour cette raison, pendant les mois les plus chauds, beaucoup allaient dans les huttes à l’intérieur de la grotte avec leurs familles et leur bétail. Et comment pourrait-il en être autrement, la Vierge de Candelaria protège ce sanctuaire marin pour la chance des pêcheurs qui chaque jour peinent à la mer. Une bénédiction qui n’est pas de trop, avant de partir pour le combat titanesque dans l’océan. Là où il y a danger… la foi apparaît.

Après une baignade bien méritée dans ces merveilleuses piscines naturelles, nous voici repartis pour la baie suivante. Mais pour cela il nous faut remonter, avec cette vue plongeante,

Puis redescendre dans le Barranco del Jurado. Au fond de cette gorge nous rencontrons quelques maisons construites dans la roche et rejoignons la Playa del Jurando…

Puis nous remontons à Tijarafe, plus de 600m de dénivelé, sous un soleil de plomb, par le chemin que l’on distingue bien, et qui va faire terriblement souffrir nos randonneurs en herbe.

Quelques vues plongeantes…

Pour résumer, voici notre cheminement complet du haut de notre dernière côte : première descente jusqu’en dessous du parking vers la baie des pirates, remontée sur l’infractuosité, et descente vers la seconde plage. Puis dernière remontée ci-dessus.

Ce sera la plus dure de nos randonnées à la Palma ! Les visages sont marqués mais heureux. Bravo à nos courageux compagnons !


Pour terminer cet article, quelques incontournables à découvrir et images de villes et villages traversées pour vous mettre dans l’ambiance de cette magnifique ile !

Les salines de Fuencaliente

Une petite journée de repos bien méritée pour nous permettre de découvrir ces salines du bout de l’ile, tout au bas des coulées de lave du volcan Ténéguia. Nous empruntons la route d’El Faro, qui traverse ces coulées de lave solidifiée qui correspond à l’espace gagné sur la mer lors de la dernière éruption de ce volcan en 1971. Très impressionnant. Le conducteur ne peut résister à s’arrêter !

Le contraste est extrême : la blancheur aveuglante du sel disposé dans les balachos, les mares rosées. C’est saisissant ! Nous nous promenons tout au long d’un itinéraire explicatif, sur les 7 hectares du domaine.

Et comme nous avons marché au moins 1h, une petite baignade sur la playa de la Zamora, magnifique plage de sable noir, s’impose !


La plaza de la Glorieta (Las Manchas)

Il s’agit d’un délicat jardin planté d’espèces locales et décoré de mosaïques, conçu par l’artiste local Luis Morera. Trop beau !

Repos bien mérité..

La baie de Tazacorte

Et ces magnifiques bougainvilliers !

Et son joli village tout en hauteur !


Los Llamos

Et sa jolie place, où se trouvent certains lauriers d’Inde considérés comme les plus vieux des Îles Canaries, et l’église de los Remedios.


Et pour le plaisir, le capitaine dans les airs ! il aime tant monter au mât, si près du soleil !


Anne-Claire et Sébastien nous ont quittés le 24 juillet. Ils pensent déjà à prendre leurs prochains billets pour nous retrouver à la Gomera car, loin de les dégouter, ces merveilleuses et parfois difficiles randonnées leur ont donné envie de découvrir d’autres lieux et d’autres îles en notre compagnie. Nous avons déjà hâte de les retrouver.

Nous partons maintenant pour Ténérife où nos prochains visiteurs arrivent. Départ à 3h00 du matin pour une arrivée à Garachico vers 17h00. Ambiance…

Gilles, Mireille et Logan et Adrien vont découvrir avec nous les joies de l’escalade à Arico, le site majeur de l’île, de la randonnées et bien sûr des très bons moments passés ensemble. A suivre dans le prochain post…

4 thoughts on “La Palma, un paradis pour randonneurs

  1. Super votre article, cela nous donne des ailes pour nous lancer à votre suite!

    Nous avons quitté la France avec notre beau Phil et Sand fin Juin, nous sommes aujourd’hui à Cascais proche de Lisbonne, en route pour le Sud du Portugal!
    Peut être à bientôt sur l’eau si vous nous attendez un peu?!

    Bon vent
    Phlippe et Sandrine

  2. Coucou Votre condition physique nous permet de voir de belles photos.Le manque d’eau sur l’ile doit poser de gros problèmes…..Peut-être qu’ils ont des moyens pour dessaler l’eau de mer…….. Le temps sur Saint Malo est loin d’être réjouissant Bien à vous…….à bientôt

  3. Encore une lecture très plaisante , par vos photos et commentaires je voyage à nouveau dans ces îles ! Vous voilà bien bronzés tous les deux, normal avec toutes ces rando … merci de partager ainsi vos découvertes, la faune et la flore toujours si luxuriante dans ces régions.
    Bonne continuation !

    1. Merci chère Nicole, nous sommes sur vos traces… Suis pas sûre qu’on puisse les suivre jusqu’au bout pour l’instant.. Nous ferons peut être un petit écart d’un an vers les Antilles pour attendre une situation mondiale plus apaisée. Et vous où en êtes vous ? Bisesss

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