La Casamance dans toute sa splendeur, suite…

Après notre virée en Guinée Bissau, nous voici de retour à notre mouillage de Djiromait.

Nous commençons à prévoir notre départ mais auparavant, Omar, le « gardien » du lieu et avec lequel nous sommes allés en Guinée Bissau, souhaite organiser une fête pour notre départ. Celle ci sera organisée le vendredi midi.

Auparavant, c’est préparation du bateau, courses alimentaires à Oussouye, achat de wax, dont voici l’histoire, le tissus sénégalais, beaucoup moins cher qu’à Dakar. Et déjeuner au restaurant. Jean-Benoit y est bien accueilli !

Couture des moustiquaires qui seront utiles, non pas ici car il n’y en a pas, mais plus bas, dans l’Archipel de Bijagos.

Et prise de nos mesures pour la réalisation de robes pour les femmes de la flottille, avec le wax acheté à Oussouye, par la couturière de Flora. Voyez le résultat !

Nous avons précisé à Flora qu’en France, il était totalement inenvisageable de se faire faire des robes sur mesure. Ici, j’en ai eu pour 6 € de tissus et 6 € pour la couturière = 12 € robe totalement sur mesure, puisque reprise sur place. Flora m’explique qu’ici, les femmes choisissent leur modèle ou photographient les robes qui leur plaisent et les amènent ensuite à la couturière. C’est aussi pour cela qu’elles sont si belles !


Notre dernière journée à Djiromait arrive et c’est la fête. Nous, les femmes, sommes attendues vers 12h00 pour aider les cuisinières, Henriette, la femme de Omar, la sœur d’Omar et les femmes du petit hameau. C’est avec joie que nous descendons en avance pour préparer les poulets, les oignons pour la thiébou guinar et les premières huitres de palétuviers que nous dégusterons. Celles-ci seront, après avoir été grillées au feu de bois, marinées et servies froides avec deux salades d’oignons et de poivrons citronnée, l’une plus relevée que l’autre.

Voyez sur l’âtre le riz, récolté par leurs soins, cuit vapeur…

Les hommes arrivent et l’installation des tables est faite. Nous passerons à table vers 15h30…

Nous avons invité nos amies Flora, Myriam et Jean-Pierre, Natacha et Jean-Claude et les enfants. Encore que du bonheur. Nous sommes tristes à l’idée que nous ne nous reverrons vraisemblablement pas. La vie va ainsi. Nous leur promettons que nous reviendrons un jour. Et nous en sommes persuadés car la vie est si belle et si authentique ici. Les rapports humains sont tels et le bonheur si simple.

Merci au grand ordonnateur de cette si jolie fête. Nous lui avons recommandé de développer son business ici. C’est une fort jolie étape où tous les services sont possibles pour les voiliers de passage en Casamance.


Nous appareillons pour une petite navigation de 4 heures.

Auparavant, Omar, fidèle à sa promesse, nous amène la pêche de la nuit. Nous nous régalerons ce soir tous les six !

Retour sur le fleuve Casamance et direction la sortie. Nous bifurquerons juste avant l’océan vers Kachouane pour ensuite visiter les iles du sud ouest.


Là, c’est le coup de cœur. Nous arrivons prêt d’un ponton, où nous débarquerons pour arriver chez Papis, campement familial qui porte le nom du grand-père, tenu par le petit fils Benoît, qui nous accueille avec gentillesse et simplicité.

Que faire sinon s’installer à l’ombre et boire un verre avec You, le serveur, si sympathique. Ce soir, nous avons nos crevettes mais demain, nous déjeunerons ici.

Petite promenade de découverte du village.

Après une belle nuit, nous descendons à terre pour découvrir l’île avant le déjeuner. Nous nous dirigeons vers le bolong au sud de l’île.

Et découvrons de drôles de plantes et des tonneaux dans les arbres. A quoi servent-ils ?

Retour pour le déjeuner. You grille deux beaux poissons pêchés le jour même et la cuisinière Bijou s’active en cuisine pour préparer les entrées, les frites et le dessert. Les frites seront dignes des meilleures dégustées en Belgique !

Et les poissons, voyez vous-même…

Et pour clôturer cet excellent déjeuner, qui est le premier aussi complet dégusté au Sénégal, devinez ce qui nous est servi en dessert ?

Car chez Papis, nombreux sont les bretons qui ont noués des relations privilégiées avec lui. Il sera à Douarnenez en juillet pour les fêtes maritimes. Certains d’entre nous y seront peut être…

L’après-midi étant bien avancée, nous restons à discuter avec You et Benoit et à prendre le thé traditionnel qui nous est offert.


Afin d’éliminer tous ces excès, nous décidons d’une randonnée le lendemain. Jean-Benoit et Hugues sont à la manœuvre. Nous ferons une douzaine de kilomètres sous une forte chaleur. Rencontre avec des femmes préparant les fagots de chaume pour la couverture des huttes locales. Du bétail, des cochons, des chèvres, tout cela en liberté.

Retour chez Papis qui nous invite le soir même à un apéritif gourmand.

En voici quelques images. Quel accueil ! quelle générosité ! Ici, quand ils invitent, ce n’est pas un vain mot ! Fromage de chèvre fait maison, samosas, olive et punch à volonté.

Et la suite ! Les fameuses huitres, grillées au feu de bois et servies directement.

Chacun déguste sa branche ! Délicieux !


Malheureusement, le temps étant compté faute de temps accordé par la police maritime et la douane, nous devons repartir de ce petit paradis.

Mais, promis, nous y reviendrons pour passer notre dernière soirée sénégalaise. Benoit est prévenu et s’en réjouit.

Avant notre départ, direction le boulanger du village. C’est le meilleur pain que nous mangerons au Sénégal. Çà tombe bien puisque nous repartirons d’ici pour les Bijagos. On va pouvoir en commander !

Départ pour une »grande » navigation ! 1h tout au plus. Direction Elinkin, « la » ville de ce coin de Basse-Casamance et surtout le point de contrôle de police et douane à laquelle, selon les dires et les commentaires sur les RS, il faut se présenter. Mais rien n’est officiel. Il nous faut aussi nous renseigner pour notre sortie du pays. Tout est compliqué ici car il n’y a pas de règles précises.

Nous allons mouiller près de militaires puisque nous ne pensions que passer. Mais, nous sommes vite dégagés. Nous nous installons donc en amont et pour la nuit. Cela nous permettra d’aller à Oussouye récupérer nos robes et faire quelques courses pendant que les hommes gèrent l’approvisionnement en gasoil (qui viendra par bidons en taxi du Cap Skirring).

Nous assistons au retour de pêche et au partage de celle-ci sur la plage (vidéo)…

Et trouvons un bar au bord de l’eau !

Nous voilà parti vers l’ile de Ehidje, plus communément appelée l’île des Fêticheurs. L’ile est très peu habitée et son histoire commence véritablement il y a moins de 150 ans avec l’arrivée de Niaky Soumaré, qui suite à l’éclatement de l’empire malien, arriva sur cette île à l’époque réputée dangereuse. Les brigands y cachaient les hommes et les enfants volés à leurs familles et destinés au marché des esclaves. Niaky passa un contrat avec les sages de Bouyouye, le village voisin. S’il parvenait à rétablir la sécurité des environs en chassant les brigands, il aurait la propriété de l’île.

Réalité, Mythe ou légende, Niaky Soumaré se révéla être un valeureux et courageux guerrier : Il fit fuir définitivement les brigands (on dit même qu’il les massacra tous… et que ses armes sont, toutes ou en partie, conservées chez le féticheur de Bouyouye).

Les sages de Bouyouye respectèrent leur engagement et offrirent Ehidj à ce respectable guerrier qui installa sa famille. Aujourd’hui, soit 5 générations plus tard, Ehidj, toujours reliée tradionnellement et ‘mystiquement’ à Bouyouye, est occupée par une quinzaine de familles qui portent toutes le nom « SOUMARE » (site).

Nous arrivons tout naturellement chez Léon, qui est une institution ici. Tout le monde le connaît, y compris sur les réseaux sociaux. L’accueil est là aussi très chaleureux.

Une petite promenade s’impose, mais il n’y a aucun sentier. Nous allons où nos pas nous portent mais nous sommes vite arrêtés. Soit ce sont les bois sacrés, soit les marigots : en image !

Au bout de ce marigot nous rencontrons Maurice qui nous parle de l’île et nous fait visiter son campement (Campement de Bouhadjitol), à l’écart du village et au calme. Plus de touristes là aussi. Quel malheur. Le site ne demande qu’à vivre et Maurice attend le monde avec patience et tranquillité.

Retour sur le bateau, les amis de Mango, Chloé et Benoit, qui naviguent depuis un moment aussi par ici, nous indiquent qu’il y a une fête ce soir et que nous sommes évidemment invités !

C’est l’anniversaire d’une petite fille de 1 an. Les enfants du village sont tous autour d’une table et chantent.

Vient ensuite le repas des adultes, les enfants ayant eu « l’autorisation des 21h00 », ils sont tous allés se coucher.

puis vient le temps de danser. Sans oublier le vin de palme, avec une goutte à chaque dégustation pour les ancêtres. Quelle fête !

Après ces agapes, nous nous mettons un peu en retrait pour nous installer sur un mouillage « sauvage » Sur les cartes, nous sommes à terre. Nous nourrissons le site de navigation « Navilly ». Trop chouette !

Petite sortie en kayak, sécurisé par l’annexe de Cathy et Fanch.

Entre enchevêtrement des racines de palétuviers et envol de héron…

Notre mouillage du bout du monde…

Et justement, en parlant de bout du monde, les réseaux téléphoniques et wifi sont difficiles et peu fréquents. Je ne peux aller plus avant dans cet article car j’avance à tout petit pas, de déconnexion en déconnexion !

Je vous retrouverai donc plus tard, pour la fin de notre séjour en Casamance qui s’est clôturé par une magnifique fête de départ chez Papis, notre coup de cœur de l’arrivée et qui restera, avec la famille Sambou, les plus beaux moments humains depuis notre départ.

Vers quoi allons nous ? Mystère, car l’archipel des Bijagos fait rêver, mais pas forcément le pays. Et tout le monde s’ingénie à nous prévenir de moult difficultés. Mais c’est aussi cela le voyage !

Nous serons vraisemblablement sans réseau, ne vous inquiétez donc pas de ne pas avoir de nouvel article avant un mois. Vous pourrez nous suivre, éventuellement sur les réseaux, si nous arrivons à nous connecter. Mais nous partons en flotille avec les amis connectés via téléphone satellite, en cas de difficulté, nous serons donc toujours joignables.

A tout vite !

13 thoughts on “La Casamance dans toute sa splendeur, suite…

  1. Passionnant ? on a envie d’être à votre place pour vivre cette chaleur humaine qui nous manque tant ! Ça donne envie de s’y engouffrer
    Très bonne continuation à vs
    Dominique

    1. Merci beaucoup Dominique. C’est tellement vrai et nous le ressentons d’autant plus après un retour express en France. Et mesurons la chance que nous avons de vivre tous ces moments de partage et de bonheur simples. ??

  2. Coucou Vous vivez des moments d’une telle intensité qu’il doit être dur de partir et de quitter ces personnes aussi accueillants. D’autres rencontres à venir vous donnerons autant de plaisir A bientôt pour lire vos récits

    1. Tellement vrai! Ces 3 mois passés en Afrique nous ont apportés tellement de chaleur humaine et de bonheur… Nous retardins notre départ au maximum… Mais c’est ça le voyage… Merci pour votre message. ?

  3. Très intéressant ce pays ces régions oubliés pour nous voir inconnus.
    Magnifique le wax.
    Bon vent et PRUDENCE.
    A bientôt des news. Merci

  4. Merci pour ce beau récit (ainsi que tous les précédents). Ils sont inspirants et instructifs, merci des nombreux détails techniques et autres. Cette région fait partie d’une de mes prochaines destinations 2022.

      1. Je pars de Bandol mi-mai direction le Cap Vert et ensuite le Sénégal et la Gambie.
        Vos récits m’ont conforté de me rendre dans ces deux pays.
        J’ai hâte.
        Merci de vos partages.
        Pierro

      2. Et il ne faut pas oublier la Casamance surtout. Ni les bijagos un peu plus bas. Bon, après faut remonter…. Vent et courant à contre mais ça le fait. Faut pas hésiter à s’éloigner de la côte à la nuit…

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