
Nous quittons la Guinée Bissau en flottille, celle que nous avions constituée tout au long de notre périple aux Bijagos. Une belle navigation, bien partagée et tellement forte en émotions et en découvertes…Mais Cathy et François, sur Ystaffel, filent directement vers le Cap Vert puis le Brésil. Première séparation depuis janvier. Nous savourons notre dernière soirée tous ensemble avec 3 kilos de grosses gambas vendues par un pêcheur de Cacheu. Cà c’est un vrai repas de fête !

Nous sommes tristes, mais ce sera pour mieux les retrouver en septembre au Brésil pour notre périple vers le grand sud…

Départ au petit jour, pour profiter de la marée et des courants favorables.
Nous partons pour une navigation au près. Pour ceux connaissant les termes, le mot inconfort est faible. Houle pendant les 20 premières heures entre 3 et 4 mètres, fort courant et 20 nœuds établis. En gros, belles conditions mais ça a secoué ! Mais cela faisait aussi longtemps que nous n’avions pas navigué.

Rencontre avec les pêcheurs locaux. Ce ne sont pas eux qui pillent les fonds marins sur leur barquasse sur lesquelles ils vivent dans la houle qui n’en finit pas. Métier vraiment pas facile !

Pendant que je reste dehors, mon estomac ayant du mal à s’accoutumer sur ces premières heures de mer musclées, le capitaine, au top, s’occupe de tout, y compris de la cuisine et de la vaisselle !

Lever du soleil après 24h00 assez éprouvantes.



Après une nouvelle journée de navigation, bien plus calme mais pour partie au moteur, nous abordons notre seconde nuit mouvementée du fait des pêcheurs sans AIS qui avancent puis s’arrêtent puis avancent de nouveau, nous foncent dessus puis s’arrêtent… Peu de repos pour le capitaine car nous sommes à la voile.

Arrivée à Banjul au petit matin. Retour à la civilisation et en Afrique avec ses épaves partout ! Nous retrouvons aussi la chaleur. 49h00 de mer bien couverts. J’ai ressorti doudoune et chaussettes pour les nuits…




Sacré cargo ! Nous n’envions pas son ancre qui serait impossible de relever à bout de bras !


Ce ne fut pas une route facile, dixit le capitaine ! Courant et vent dans le nez…. Ce qui nous a « favorisé » c’est 8h de pétole pendant lesquelles on a fait du moteur plein nord !

Nous descendons à terre avec nos amis Hugues et Anne de Vanuily. Appréciez l’état du ponton !

Nous faisons le tour des bureaux pour les formalités nombreuses et variées à faire à l’arrivée dans tous nouveaux pays : la douane, la police, les autorités portuaires. Il nous faut les identifier, les trouver et surtout arriver avant leur fermeture, ce qui ne sera pas le cas pour les autorités portuaires. Retour impératif le lendemain pour obtenir le permis de naviguer sur le fleuve Gambie…
Nous décidons de ne pas dormir à Banjul, le mouillage n’étant pas un mouillage de rêve…
Direction Lamin Lodge, que nous imaginons agréable à la vue des commentaires relevés sur notre application Navily, très pratique dans le choix des arrêts.


Arrivée sur ce beau mouillage très protégé.


Nous nous installons et ne tardons pas à descendre à terre même si tout est presque fermé puisque nous sommes en plein ramadan et que la Gambie est un pays musulman à 90%.
Et quelle surprise ! Le Lamin Lodge est un bâtiment tout en bois. Je vous laisse découvrir !
Nous descendons via un ponton très pratique qui accueille les bateaux locaux.



Je vous présente Karim (torse nu), qui sera notre guide, gardien, l’homme de la situation sur ce site. Nous pouvons tout lui demander, y compris nous livrer du délicieux pain tous les matins, qu’il amène en venant travailler. En plus il parle parfaitement français et est d’une gentillesse extrême !





Nous y déjeunons, mais qui vient là, assurer le spectacle ???







Incroyable cette posture !

A la tienne !

A la sortie du lodge, la piscine naturelle… Il n’y a évidemment que des garçons (vidéo).

Les femmes, quant à elles, cueillent le matin très tôt les huitres de palétuviers, les font ensuite cuire dans d’énormes chaudrons de bois puis les décortique pour les vendre au marché (et à nous, car c’est absolument délicieux en salade fraîche).



Et que font elles ensuite des coquilles ? Cliquez pour en savoir plus…
Extrait : « En Gambie, si ce sont les hommes qui s’occupent de la pêche, au bord du fleuve, les femmes ne sont pas en reste. Elles ont su tirer parti de la mangrove qui leur permet de récolter des huîtres sauvages. Une richesse puisque ces huîtres sont ensuite cuisinées et vendues, et leurs coquilles servent à consolider les routes, ou à fabriquer du ciment pour les constructions ».
Direction Banjul en voiture pour obtenir notre permis de navigation. Nous prenons un taxi qui va nous coûter très cher, beaucoup trop cher. C’est çà d’arriver dans un nouveau pays et de ne pas en connaître les prix. Nous ferons appel à un autre que Karim au lodge et mal nous en a pris. Nous le lui avons ensuite reproché mais il n’a pas voulu reconnaître sa malhonnêteté. Dommage pour lui car nous ne ferons plus jamais affaire avec lui. Et on le fait savoir. C’est lui qui y perdra.
La capitale n’est pas bien loin mais il n’y a qu’une route. Ce qui occasionne de gros embouteillages.
Avant d’arriver à la route goudronnée, nous marchons sur les routes secondaires et découvrons les différents stands et des curiosités !











Arrivée à Banjul, en passant sous l’Arch 22, la porte d’entrée de plus de 35m de hauteur qui fut construite en 1996. Ce monument a pour but de commémorer le coup d’état de 1994 qui a destitué David Kairaba Jawar, alors président du pays depuis 1970. Il fut remplacé par Yahya Jammen qui gouverna d’une main de fer jusqu’en 2016.

Malheureusement, notre venue à Banjul ne nous permettra pas d’obtenir notre pass, le responsable n’étant pas là (alors qu’on nous l’avait assuré). Ils nous demandent de revenir le lendemain. Que non… Hugues et Anne nous prendront notre précieux pass en partant naviguer sur le fleuve, puisqu’ils s’y rendront avant nous.
Avant notre retour en France, petite promenade dans les magnifiques jardins potagers entretenus par les femmes. Il y a tout plein de puits dans lesquels elles puisent l’eau nécessaire aux cultures. A vous de découvrir les diverses plantations.






Nous poursuivons jusqu’à Mandinari, en passant par un très beau terrain de foot au milieu de nulle part !(vidéo).


Nous voilà arrivés au lodge voisin qui paraissait accessible en bateau. Heureusement que nous avons écouté les locaux. Nous aurions dû rebrousser chemin !






Petit retour en France d’une semaine, pour une fête familiale. Vous reconnaitrez, le plus bel endroit du monde …




Nous retrouvons avec bonheur notre « home » et décidons de partir dès le jour suivant pour Bintang. Mais nous sommes heureux de retrouver l’équipage de OaOaTimka et dégustons ensemble sur Maverick 2 charcuterie et fromage que nous avons ramenés de France.



Bintang est situé sur un autre bolong en remontant le fleuve Gambie, à 4h de navigation en passant tout près de l’île Kunta Kinteh, ou île James, où nous ne pourrons malheureusement pas nous arrêter pour cause de courants contraires.
Dommage car cette île est unique et historique :
« L’île James et les sites associés témoignent des principales époques et aspects de la rencontre entre l’Afrique et l’Europe le long du fleuve Gambie, un continuum qui s’étend de la période pré-coloniale et pré-esclavagiste à l’indépendance. Ce site est d’une importance toute particulière pour son association tant avec les débuts du commerce d’esclaves qu’avec son abolition. Il témoigne aussi des premières voies ouvertes vers l’intérieur de l’Afrique. » Pour plus d’information, cliquez.

Après cette navigation de 4h00, sous un vent soufflant une chaleur torride (nous enregistrerons des températures de 48 degrés à l’ombre), nous découvrons ce magnifique mouillage que nous recommandons tout particulièrement (video).

Suivez nous… Et découvrez cette vidéo avec ma nouvelle application.






Le village est à portée de main. Beaucoup d’enfants que nous croisons et qui, comme ailleurs, s’accrochent à nos bras et mains et sont curieux de tout. Que du bonheur !







Nous décidons de découvrir l’eco-lodge tout proche du village. Nous y passerons une journée magnifique ! Découvrez ma vidéo du site



Petits salons cosy, belle salle de restaurant, transat, tables en bois extraordinaires.. Facile d’y trainer… Cliquez









Quelques photos prises avec notre nouvel appareil…









Retour à Bintang. La vie y est douce, d’autant que nous avons découvert Omar, le pêcheur local qui nous amène de belles crevettes, gambas ou poisson.




Mais il faut penser à repartir, après notre safari qui fera l’objet d’un post à lui tout seul. Il vous faudra patienter encore quelques jours…
Retour à Lamin Lodge pour fêter l’Aïd el Fitr, la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan, à l’invitation de Karim. Jusqu’à la veille, personne ne sait quelle en est la date. Ce sera le lundi 2 mai. Nous sommes très touchés par cette invitation car, en général, c’est une fête familiale. Mais, comme en Casamance, le partage fait partie de leur culture.
Et ce sera un festival de tenues locales, les jeunes filles et enfants sont tous habillés de robes superbes et colorées.
Nous sommes auparavant invités à déjeuner, à discuter, puis à préparer le repas du soir.


Le déjeuner sera constitué d’un riz agrémenté de chèvre préparé par les femmes

Nous mangeons tous dans le même plat mais pour ceux qui le veulent avec des cuillères. Inutile de vous dire que le capitaine déjeune comme les locaux, avec la main droite.

Nous déjeunons à … 15h00. Et le dîner est prévu à la tombée de la nuit. Il faut donc s’atteler à sa préparation. Nous sommes chargées de préparer les oignons pour le yassa poulet. Et il y en a quelques kilos !



Après l’épluchage des oignons, c’est le festival : les enfants et jeunes filles arrivent… Toutes plus belles les unes que les autres…









Les intruses !






Notre dîner : un yassa poulet
Et le défilé continue…




Petite vidéo sympathique à ne pas manquer.
Quelques photos de notre mouillage…





Les jours suivants, c’est travail car sur un bateau, ce n’est pas toujours fête. Il faut aussi un peu travailler et réparer ce qui est en panne. A savoir le guindeau en panne depuis un mois. Le capitaine a ramené la pièce a priori défectueuse. Mac Gyver à l’œuvre ! (vidéo). Et çà va marcher. Youpi car Monsieur muscle est fort mais quand même. C’est bien plus confortable de relever l’ancre et la chaîne avec le guindeau qu’avec ses bras.

Il est également indispensable de nettoyer Maverick. Pour ce faire, le capitaine a créer une pompe portable, dans un sceau, qui permet d’utiliser l’eau du bolong sans avoir à relever et soulever des sceaux. Car Maverick 2 est très sale !(vidéo)


Enfin, il a créer, à l’identique de Fanch, sur Ystaffel, un système permettant de verser les bidons d’eau douce dans le réservoir sans avoir à les porter à bout de bras.

Et voilà, c’est de nouveau le départ, notre autorisation sur le sol gambien arrivant à son terme.
Nous dînons avec Daniel (du bateau Aloha), et là, les singes nous font la fête. Ils vont jusqu’à chiper dans l’assiette du capitaine ses os de poulet ! En vidéo c’est mieux… Video 1, video 2, video .




Et pour le plaisir, le montage que j’ai réalisé avec ma nouvelle application.
Dernière nuit à Lamin Lodge, dernier coucher de soleil, enflammé.


Ce matin, c’est le grand départ aux premières lueurs du jour, à 6h45. Nous voyons le soleil se lever sur les palétuviers que nous quittons pour très longtemps. Les copains bateaux, OaOaTimka, Vanuily, Olana, sont partis 24h avant nous. Le mouillage se vide. Il ne reste plus que El Pelegrino et Aloha, que nous retrouverons à Dakar un peu plus tard.





Une grande pensée pour l’équipe du Lamin Lodge, pour Karim, Mustapha, Mahmoudqui n’auront plus travail jusqu’à la prochaine saison sèche, en octobre. C’est dur pour eux… Mais je crois que cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu tant de monde.
Alors n’hésitez pas à y aller ! Nous en avons fait la publicité aux hôtesses de l’air, aussi bien à l’aller qu’au retour.



Et pour le plaisir, car on ne s’en lasse pas, profitez de cette vidéo des dauphins rencontrés en Afrique, en attendant le prochain post sur le safari.
Nous vous suivons depuis votre départ , on ne se connaît pas mais c’est passionnant de vous lire! Nous vous verrons peut être un jour à Saint Malo!
Encore un magnifique article ! Les images sont superbes. Gros bisous les amis