Safari sur le fleuve Gambie

Peut-on imaginer venir en Gambie et ne pas découvrir les parcs nationaux avec leurs hippopotames, crocodiles, singes et autres ? Et pourtant en voilier, nous avons failli ne pas pouvoir nous y rendre. La raison : il y a un pont enjmbant la Gambie, donné entre 18 à 20m. Notre mât s’élève à 18,5m, ceux des bateaux copains 20/21m… Et la hauteur varie selon la météo, les courants, les marées. Nous avons donc décidé de ne pas le passer, ni même d’y mouiller pour aller voir au-delà, la difficulté étant que l’organisation de safari ou autre s’avère impossible à trouver même avec internet. Nous nous étions donc fait une raison : pas de découverte de la Gambie terrienne, sauvage…

Et puis nous rencontrons Omar,-hé oui c’est un prénom prédestiné !-, pêcheur à Bintang, vous savez, celui dont je vous ai parlé avec ses gambas et crevettes. Nous sympathisons et lui faisons part de notre regret de ne pouvoir aller à Georgetown. Et là miracle ! Son frère peut nous y conduire et nous réserver pirogue et logement pour une somme modique.
Qu’à cela ne tienne, nous voici donc partis pour deux jours, avec Hugues et Anne de Vanuily, et Daniel, de Aloha. Merci les amis, vous allez nous manquer lorsque nos chemins se sépareront. Et merci pour le partage des photos et vidéos. Vous en reconnaitrez quelques unes…


Départ à 9h00 pour 4h00 de route (150km) avec check point fréquents, vaches et chèvres qui traversent la route très sereinement. La voiture prévue pour 5 passagers est… une golfe break 5 places ! Y en a donc un (ou une) qui fera la route dans le coffre. Nous y ferons tous un tour.

No problem et Inch ‘Allah Comme ils disent ici !

Pas de déjeuner en route, ramadan oblige. Aucune gargote d’ouverte. Il y a très peu de routes goudronnées en Gambie et celle que nous prenons est la seule qui relie Banjul à Dakar ou à Zinguinchor. Nous allons donc prendre le pont Sénégambie, long de 1,9 km mis en service en janvier 2019, qui a mis fin à des décennies de difficultés commerciales entre la Gambie et le Sénégal, qui désenclave le pays et relie la Gambie du nord à la Gambie du sud.

Voici la carte de la Gambie, encastrée dans le Sénégal, avec notre parcours.

Nous déjeunerons à notre lodge, le Kairoh garden, 1h après notre arrivée, soit vers 14h30.

Ce sera poulet. Et le soir ? Ce sera… Poulet aussi. Mais le cuisinier est top et nous n’aurons vraiment pas l’impression de manger la même viande.
Nous prenons possession de nos logements très sommaires.

Mais il y a la douche et de l’eau. C’est le plus important. Et un ventilateur mais… Nous constaterons que la nuit c’est de l’air chaud qui souffle ! Impossible de dormir : il devait faire plus de 35 degrés… Et impossible d’ouvrir pour éviter que les singes ne rentrent dans la chambre.


Rendez vous avec notre piroguier à 15h30/16h00.


Bekai, dit « Captain Hippo » vient nous récupérer et c’est le départ pour la découverte de Baboon Island, constitué de plusieurs petites iles, l’un des sites fauniques les plus importants de Gambie.

Le Chimpanzee rehabilitation camp créé en 1969 est un centre dont le but est de sauver les chimpanzés orphelins qui ne peuvent survivre dans cette jungle africaine sans parents. L’espèce a, en effet, pendant une longue période, été décimée par l’homme pour des raisons de chasse et de commerce. Les singes trouvent donc ici protection et nourriture. Depuis, les chimpanzés sont moins menacés et le nombre d’individus augmente au fil des naissances. On assiste à un repeuplement accéléré grâce à la quiétude retrouvée. Aujourd’hui, le parc national du fleuve Gambie abrite plus de 100 chimpanzés sur 3 iles luxuriantes s’étendant sur plus de 600 hectares offrant également refuge à des babouins de Guinée, des singes vervet, des Red Colobus (en voie de disparition), des hippopotames, des lamentins et 240 espèces d’oiseaux. Il n’est pas autorisé d’y accoster.

Dès les 10 premières minutes, c’est un festival ! Mais qui me regarde ???

En fait, ils sont deux ou trois…


Après un cache cache avec les hippopotames qui viennent jusque tout près du camp nous indique Bekai, direction le poste d’entrée du parc. Le coût est modique : 500 dalassis, soit 8 €/p. Un garde nous rejoint pour nous donner de plus amples informations. Bon, ici, en Gambie, c’est anglophone. Heureusement, Anne et Hugues sont parfaitement bilingues. Ils nous permettent de mieux comprendre. Merci les amis.


Les rives sont magnifiques, luxuriantes avec leur fougères géantes et la lumière extraordinaire (video). Difficile de faire le choix sur les dizaines de photos réalisées…

Nous arrivons très vite vers les chimpanzés. Il n’y a pas de mots. A vous de les formuler. Photos et vidéos parlent d’elles mêmes… Video number one, video1, video2

Nous nous arrachons à la contemplation de ces chimpanzés et avançons sur le fleuve, entre les iles.

Après les chimpanzés, nous voici en présence des Red Colobus d’Afrique de l’ouest, en voie d’extinction.

Après ces merveilleuses rencontres, nous suivons la rive. Les lumières sont époustouflantes.

vidéo

Mais les rencontres ne sont pas finies…

Quel est cet oiseau ?

L’arbre à babouins…


En quittant le parc, nous sommes invités à descendre et à découvrir la forêt millénaire de baobabs. Oui, je dis bien « millénaire ». Pour ceux ayant déjà vu le Seigneur des anneaux, certains de ses arbres ressemblent furieusement aux « Ents », les esprits de la forêt, les créatures à l’apparence d’arbres…


Et voilà, la sortie se termine. Derniers hippopotames qui nous font de l’œil avant notre retour au lodge.


Mais le spectacle n’est pas terminé. Un singe farceur va se donner en spectacle

Après le coucher de soleil, et le rougeoiement du ciel,

Il s’acharnera sur un pauvre lampadaire, qu’il arrivera à démonter.


Après un excellent dîner et une nuit excessivement chaude, nous retrouvons notre singe farceur au petit déjeuner. Voyez le résultat !

Le coquin ! Heureusement, il ne chipe pas dans les assiettes. Nous apprécierons d’autant plus notre excellent petit déjeuner.


Cliquez sur cette vidéo préparée avec ma nouvelle application. Vous m’en direz des nouvelles…


Avant notre retour à Bintang, petit détour, indispensable, pour Janjanbureh, qui était, jusqu’en 1995, connue sous le nom de Georgetown, la deuxième plus grande ville du pays.

La ville et l’île sont connue localement sous le nom d’île MacCarthy et est située dans ce qu’on appelait autrefois la division de l’île MacCarthy qui fut une ancienne colonie britannique, fondée en 1823 après que le roi du Bas Niani ait cédé l’ile à la Grande Bretagne.

L’île est accessible par un pont depuis la rive sud et par de petits ferries ou un ferry gouvernemental sur la rive nord. En 1995, la ville de Georgetown et l’île MacCarthy ont été rebaptisées respectivement Janjanbureh.

Ambiance !

Un peu d’histoire, pour les bilingues


Après l’histoire récente, voici un site bien plus ancien… Le cercle mégalithique de Wassu, un des quatre grands groupes de cercles mégalithiques qui constituent une concentration extraordinaire – plus de 1 000 monuments – sur une bande de 100 km de large qui longe sur 350 km le fleuve Gambie. Les quatre groupes, Sine Ngayène, Wanar, Wassu et Kerbatch rassemblent 93 cercles et de nombreux tumuli, monticules funéraires. Certains ont été fouillés et ont révélé un matériel archéologique que l’on peut dater entre le IIIe siècle av. J.-C et le XVIe siècle de notre ère. Les cercles de pierres de latérite soigneusement taillées et leurs tumuli associés présentent un vaste paysage sacré qui s’est constitué sur plus de 1 500 ans et rendent compte d’une société prospère, pérenne et hautement organisée.

Si vous voulez en savoir plus, cliquez sur ce lien.

Après cette visite intéressante, nous faisons un arrêt chez le père de notre chauffeur. Nous sommes accueillis avec curiosité et sagesse. Période de ramadan oblige, le papa fera une prière pour nous avec beaucoup de solennité.


Et voilà, nous retrouvons Maverick 2.

Nous sommes enchantés d’avoir pu découvrir la « vraie » Gambie, celle où si peu de touristes se rendent, ceux-ci s’entassant sur les plages autour de Banjul, sur l’océan. Et pourtant, que de merveilles. Malheureusement les infrastructures sont encore trop peu nombreuses et inconfortables pour permettre aux touristes de visiter ce magnifique pays. Espérons que les choses évoluent pour eux.

Nous ne pouvons qu’encourager les navigateurs au long court de découvrir cette Afrique si peu connue et pourtant tellement attachante et passionnante. Nous avons pris tant de leçons d’humilité devant leur dénuement qui ne les empêche nullement de vivre mieux que nous, à s’écouter, à partager et à s’entraider les uns les autres, du plus jeune au plus ancien. Ici, il n’y a pas d’indifférence. Une belle leçon de vie !


Rendez-vous pour le prochain et dernier post sur l’Afrique, à la découverte de Saint Louis.

Au fait, pour le plaisir, une petite photo oubliée dans le post précédent. Elle est incroyable

6 thoughts on “Safari sur le fleuve Gambie

  1. Merci beaucoup pour ce beau reportage. Mon envie est grande de venir visiter ce pays avec mon cher Tabasco, elle ne fait que s’accroitre maintenant. Hâte d’être sur place !

    1. Vraiment ne pas hésiter à passer par l’Afrique. Pas facile car aucune marina et quasiment pas de services nautiques classiques. Mais beaucoup de débrouille et d’entraide.

  2. Quel bonheur de vous suivre pendant cet extraordinaire voyage bien loin des sentiers battus. Merci de le partager avec nous.

  3. Article passionnant, comme d’habitude d’ailleurs, et photos magnifiques
    Merci pour le temps passé et bravo les amis
    C’est superbe.

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