Derniers jours à Dakar, entre le Club de Voile (CVD) et avitaillement

Dernier barbecue au CVD avec tous les bateaux copains

Ce 19 mai 2022, 4 mois presque jour pour jour après notre arrivée, c’est le grand jour. Nous quittons Dakar, cette capitale tentaculaire que nous n’avons fait qu’effleurer.


En voilier, c’est compliqué d’aller découvrir les jolis quartiers et les sites touristiques tels que le quartier des Almadies, le quartier des ambassades, le phare des Mamelles, la presqu’île de Ngor, tous situés côte océan. Il n’y a aucun mouillage et l’océan ne se prête guère à la quiétude et au confort des nuits.
Alors il ne reste que la baie de Hann et le club de voile de Dakar.

On pourrait y être si bien si… Si ce n’était pas aussi pollué par les pêcheurs, par le déversement des usines, par les égouts et que sais-je encore… Pollué par les multiples cormorans et autres oiseaux qui s’installent sur les haubans et les mats ; recouvert enfin par le sable et autre poussières. Impossible de conserver le bateau à peu près propre. Mais ceci est inhérent à tous lieux plus ou moins proches de déserts et autres étendues sablonneuses. Et les odeurs peuvent également être présentes lorsque le vent tombe, mais…

Mais tout ceci s’efface lorsqu’on descend à terre. Car le gros avantage du lieu c’est le Cvd, Club de voile de Dakar, lieu emblématique bien connu des marins des années 80, avec son service de navette/pirogue à heure fixe fourni par Sadiou, tellement serviable et adorable, et Moussa en son absence. Lorsque la baie est houleuse, c’est particulièrement précieux.


A terre, le Cvd, avec Abdu, le « maître » de l’eau (pour un coût modique car il a besoin de manger) : entre remplissage des bidons au robinet et leur transport en brouette jusqu’au pied de la navette au bout du ponton.


Et oui, parce qu’il y a un ponton, un peu brinquebalant mais il a le mérite d’exister…

Et mollah et Mustapha pour le gasoil, d’excellente qualité et bien moins cher qu’en Europe ou au Cap Vert, également livré en bidon directement sur les bateaux. Les copains Ohana feront… 800 litres !!! Nous, nous nous contenterons de 250 litres…

Et puis il y a le bar, avec wifi et petit salon où s’installer pour travailler ou discuter, où Aïcha et N’Deye œuvrent pour notre bien être.

Et tables et espace barbecue à disposition à l’extérieur pour organiser de beaux déjeuners.

Les locaux ont été totalement repeints suite à notre premier passage. L’argent que nous avons versé a donc été réinvesti dans la foulée. C’est trop chouette.  C’est le lieu de rendez-vous de tous les bateaux et des français installés au CVD tel que Stan, sympathique skipper, qui organise clef en mains, sur son voilier de 10 m, des navigation en Afrique, au Cap Vert et ailleurs. Son site www.chakaboat.fr  pour en savoir plus. Il connaît l’Afrique comme sa poche.

Et puis il y a Mama linge (pour le linge au jour le jour) , Mama Bijoux pour l’achat de robes, moustiquaires ou pavillons de tout pays qu’elle peut confectionner à la demande, Mama légumes, Mama nougats (les meilleurs) . Et Diego pour les réparations de voiles et moteur…
Et le service que nous découvrons 3 jours avant notre départ : Le pressing ! Exceptionnel. Appelez les (Tél. +221 78 105 31 16) : ils viennent chercher votre linge et vous le ramène 24h plus tard nettoyé, repassé et empaqueté pour 700 CFA le kilo. C’est donné ! J’aurais su, j’aurais donner draps et couvertures !

Du CVD, facile d’aller au centre ville : soit en taxi, le week-end ou si vous êtes nombreux pour maximum 2500 CFA, mais il ne faut pas avoir peur des embouteillages qui peuvent être dantesques ; soit en TER, à 10 mn à pied pour 500 CFA/p.

Arrivée à la gare centrale à 10 mn à pied de la police maritime, en passant par le marché aux « voleurs » où vous pouvez trouver dans un joyeux capharnaüm tuyaux, poulies, quincailleries ou tout autres outils. Le Leroy Merlin local !

Voyez chez Tchao Tchao!

Il s’agit du petit bazar, car lorsque vous allez vers Di Foncier et la gare routière, là ce sont des rues entières de toute sorte de matériel et autres carburateurs, démarreurs…

Revenons à la police maritime, petit problème médical. Direction un centre de santé indiqué par la policière, tout à côté de la douane en redescendant à gauche sur les quais. Nous serons reçus par le docteur Diop. Excellent et très efficace. Ne pas hésiter à frapper à sa porte sans s’arrêter au monde présent dans la salle d’attente. Car nous, nous avions rebrousser chemin. S’il n’y avait pas eu le gardien à l’entrée du centre, nous serions repartis sans le voir.


Direction ensuite le beau marché Kermel où l’approvisionnement est aisé et le repas de tiboudienne idéal le midi auprès des mamas pour 800/1000 CFA/p.

Un passage au Auchan, Casino ou Super U complète les produits frais obtenus au marché.

Nous retournons à Di Foncier voir Papa, le vendeur de tissus, Sarah, sa comptable si adorable et son jeune tailleur pour la confection d’un taud pour protéger Maverick 2 lorsque nous le laisserons à Jacaré. Ils nous ont confectionné lors de notre premier passage les banquettes extérieures pour un prix très modique. Nous nous en féliciterons tout au long de notre traversée. Un peu de confort à si bas coût, pourquoi s’en priver !

Avant notre départ, nous testons la cuisine traiteur de nos amis, Oh Bon Porc, la sœur de Emmanuella, Florinda et Roger. Il élève lui même ses cochons à Thiès, à 70 km de Dakar, les nourrit avec une alimentation de qualité puis les préparent et les grillent dans sa boucherie traiteur. Et le dimanche, c’est catchupa puisqu’ils sont d’origine cap verdienne. Un délice. Un excellent moment passé ensemble.

Nous retournons également au meilleur restaurant rapport/qualité/prix de Dakar : Chez Wallid, le club de pêche de Dakar, à l’embarcadère pour l’ile de Gorée. Tout y est délicieux, y compris les pizzas !


Nous ne pouvions quitter Dakar sans visiter un musée. Ce sera le musée des civilisations noires, avec son Baobab géant, l’arbre de l’humanité, de 10,675m.

Malheureusement bien peu à visiter. Le Covid est là aussi passé par là !
Nous découvrons également, lors de notre retour de Saint Louis, à Thiès, la manufacture des tapisseries nationales. La visite est fort intéressante, les tapisseries entièrement tissées main, les fils, couleurs et longueurs, tout calculés à la main. C’est impressionnant. Et le résultat magnifique !


Pour le plaisir, quelques images dakaroises : le barbier sans local, la dernière convocation d’assemblée générale à la mode à Dakar, le taxi qui prend le trottoir pour éviter les embouteillages monstrueux, le pneu signalant un trou dans la chaussée, et les travaux à ciel ouvert ! Appréciez !


Petite après midi plage, entre filles, juste Aurore et moi, à la plage de la voile d’or, ou Monaco Plage. Cette plage se trouve dans une anse voisine. On s’y rend à pieds. L’entrée est payante, la plage étant intégrée à un hôtel restaurant, elle est nettoyée, l’eau y est propre (enfin de tout papiers ou déchets) et l’on y propose transat et douches.  Nous avons pu nous baigner et nager un peu. Et papoter… Dommage qu’il n’y ait pas eu de boutiques comme notre dernier après midi « filles » à Mindelo, toutes les deux et Muriel.

Départ de nos amis Hugues et Anne au loin pour les Canaries. Nous espérons les retrouver pour la descente dans le Grand sud !


Une petite soirée aussi pour fêter les 15 ans de Timothée, le fils de Aurore et Jean-Christophe. Nous avons trouvé un grand restaurant… Je ne vous raconte pas mais je  crois qu’il s’en souviendra longtemps ! Instants de bonheur familial…


Nous décidons, pour notre gros avitaillement pour la transat, de nous rendre au marché local, le marché Castor. Rien à voir avec Kermel. Les prix sont plus bas mais c’est beaucoup plus rustique ! Nous avons l’habitude : nous avons l’impression de nous retrouver dans les souks marocains, les typiques, loin des routes touristiques…
Nous trouverons notre bonheur en fruits et légumes, avec un jeune porteur qui sera heureux de gagner un petit sous avec un large sourire.

Mais nous gardons nos habitudes et allons chercher notre viande auprès de Mohamed, boucher à Kermel. Nous n’avons jamais été déçus et il nous reconnait depuis notre première venue en janvier !
Maintenant il nous faut tout ranger ! (vidéo)


Pour notre dernière soirée en amoureux à Dakar, nous choisissons de la passer au restaurant du phare des Mamelles. Vous savez, vous l’aviez visité avec nous en janvier mais nous avions juste aperçu le restaurant en se disant peut être un jour… . Le lieu, le soir est magnifique et, rien que pour prendre un verre, il faut le faire. L’entrée du site est payant à partir de 18h30 pour 5000/p (7,5 €) mais une boisson est comprise et les concerts journaliers. Le lieu se transforme en boîte de nuit  et passe à 10.000 CFA/p à partir de 23h00. N’hésitez pas à vous y rendre et à garder votre taxi qui vous coûtera toujours moins cher que si vous le prenez le soir à la sortie du restaurant.


Et voilà, c’est le grand jour. Beaucoup d’émotions de quitter les amis (video1, video2). Nous avons dîner une dernière fois avant longtemps avec Aurore et Jean-Christophe, que nous avons côtoyer régulièrement depuis plus d’un an et que nous n’avons pratiquement pas quittés depuis 4 mois, et, Ness et JP de Ohana que nous retrouverons dans 2 ans aux Antilles, inch’Allah, comme ils disent ici.

Beaucoup d’émotion aussi de quitter Dakar. Y reviendrons nous un jour ? Les mystères de la vie. Mais notre passage en Afrique nous aura fortement marqués. Je ne cesse de le répéter et pourtant… C’est une vie foisonnante, avec ses femmes magnifiques dans leurs tenues sur mesure si colorées, les sourires et petites attentions même si la pauvreté est à chaque coin de rue, et une telle humanité, que nous ne retrouvons plus dans notre pays…



Départ à 10h00 pour Saly, à l’entrée du Siné-Saloum, pour retrouver une mer claire, avec Daniel, de Aloha et la Bernard’s Family, de El Pelegrino, pour préparer Maverick 2 à cette première transat pour nous. Rencontre avec des pêcheurs dans la baie.

7h00 de mer, avec de drôles de traînées jaunâtres. Nous parlions de mer propre ? Étonnant. Nous pensons à de la pollution mais…. Qu’en pensez vous ?.

Cela ne nous empêche de nous occuper pendant la navigation : le capitaine peaufine son matelotage et bricole dans les fonds. Et moi je cuisine !…


Nous arrivons sur un joli mouillage proche des hôtels touristiques de Saly. La mer est houleuse et ça ne se calmera pas. La couleur de l’eau est d’un vert impressionnant !


Nous envisagions de rester 3 jours, mais décidons, afin de bien dormir avant la transat, de passer une nuit à l’hôtel.
Et c’est parti. Je recherche la perle rare : ce sera l’hôtel le bien nommé : l’hôtel  Neptune.


Jolie piscine, jolie chambre et très tranquille.

Notre bureau : je peux y terminer un article du blog.

Et nous accueillons pour dîner l’équipage de El pelegrino au grand complet.

Chouette dîner, même si le serveur du bar ne nous aime pas. Ce sera le seul bémol du lieu et qui sera relaté dès le lendemain à la direction de l’hôtel.

Avant de revenir sur Maverick nous effectuons nos dernières courses de frais et trouvons une belle boulangerie pour utiliser nos CFA restants.


Retour sur Maverick 2. Ça ne c’est vraiment pas calme ! On a bien fait de recharger les batteries à l’hôtel car il nous faut toutes nos forces pour le départ.
Et pour cause : un pêcheur à mis un filet près de Maverick2 qui c’est emmêlé dans la chaîne (vidéo).

Ça promet… Jean Benoit essaie de démêler un peu mais c’est vraiment trop dangereux (vidéo). On verra demain matin.

Dernière soirée sur El pelegrino. Trop compliqué pour redescendre à terre. Victoria nous prépare sa spécialité : des acras de crevettes. Miam miam… Daniel du cata Aloha, que nous côtoyons depuis pratiquement notre départ de France s’est joint à nous. 

Dernières recommandations et échanges d’adresses car Bernard et toute la famille à déjà largement bourlingué et connaît bien le Brésil.
Jolie dernière soirée sur les eaux africaines qui nous laissent peu de tranquillité.
Comme prévu, le lendemain matin, Bernard vient nous aider à dégager la chaîne, avec l’aide de Laurent, le petit dernier (vidéo).


Quel fouillis ! Mais enfin la chaîne est libérée, le bidon repérant le filet remis à l’eau, ni vu ni connu. Tant pis pour le pêcheur. Espérons qu’il ne viendra pas se plaindre auprès des copains après notre départ, d’autant que Daniel est dans le même contexte. Lui aussi a son filet !


Au revoir les amis ! Là aussi ce n’est qu’un au revoir. Sûr, nous nous retrouverons quelque part sur les océans du monde… 


Vous l’aurez compris, même au Brésil, je parle d’Afrique. Et pour cause, elle nous manque… Pour moi l’Afrique était beaucoup plus dépaysante que là où nous sommes actuellement. Et la chaleur humaine n’est pas la même mais… peut être est-ce aussi parce que nous ne parlons pas la langue.

Mais je persiste à penser que Dakar est idéal pour aborder les côtes brésiliennes.

Et j’irais plus loin pour dire que si vous remontez vers les Antilles, allez directement à Salvador de Bahia pour remonter ensuite tranquillement vers Jacaré, la Guyane puis les Antilles ; si votre destination est le Grand sud, allez à Jacaré, via Fernando de Noronha pour descendre le long des côtes brésiliennes.


Alors, promis, vous aurez un article complet sur ce premier mois passé à Jacaré où nous préparons l’hivernage de Maverick 2 et découvrons petit à petit les joyaux proches de nous dans ce pays-continent, gigantesque et dont les transferts en avion, bus ou voiture représentent à chaque fois des budgets trop onéreux pour espérer tout voir !

Mais ne désespérez pas, même si mon rêve d’aller en Amazonie ne peut se concrétiser, Salvador de Bahia, Olinda ou Rio de Janeiro n’auront plus de secrets pour nous… ni pour vous !

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