Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les perles françaises des Antilles

Un peu d’histoire

Différentes populations se sont succédées dont les Arawaks puis les Caribs, les Taïnos jusqu’à l’arrivée de Christophe Colomb le 11 novembre 1493, le jour de la Saint-Martin. Durant plusieurs siècles, diverses populations vont s’y croiser, entre autres les Espagnols, les Français, les Anglais, les Hollandais ou encore les Portugais pour la possession de l’île et le développement du commerce, dont malheureusement celui des esclaves. A partir du 23 mars 1648, suite au Traité des Accords de Concordia, les Français récupèrent le nord de l’île et les Hollandais le sud. Le 27 mai 1848, on applique enfin l’abolition de l’esclavage sur la partie française, il faudra attendre 1863 pour la partie hollandaise. Plus récemment, c’est l’activité touristique et principalement le tourisme haut de gamme qui prend son essor sur l’île.


Après 24h de mer, nous arrivons au petit matin à Saint-Martin, remplis d’a priori. Pour moi, j’imaginais cette ile riche, construite de toute part, sans âme.

Nous arrivons par le nord, à l’anse Marcel. Mon a priori se confirme : nous découvrons une marina de luxe remplie de catamarans énormes, des magasins et des restaurants inabordables. Nous n’y resterons qu’une nuit même si la baie est jolie et peuplée de tortues.

Descente vers Marigot, « LE » mouillage de la partie française de Saint Martin, où nous accueillerons Stéphanie et Ludo, pour leur séjour avec nous sur ces iles du nord de l’arc antillais.


Nous nous installons à l’ancre dans un premier temps, avant de migrer sur l’une des bouées installées par la municipalité, pour le coup de vent annoncé. Celles-ci sont vides: pourquoi payer alors que le mouillage au-delà est gratuit. Pourtant, un gros effort d’installation à été fait. Il nous semble normal de participer a minima à cet effort, d’autant que le prix à la semaine est loin d’être inabordable.
Nous avons la joie de retrouver Nadine et Jean Pierre, de Lovall, que nous recroiserons plus tard en Guadeloupe puis en Dominique. L’équipage s’est agrandi avec le jeune Martin.


Que du bonheur ! Nous retrouvons également Christine et Pascal, avec lesquels nous avions passés de si bons moments au Brésil, puis en Martinique avec Maverick 2. Ah la joie des retrouvailles !


Nous prenons nos marques et descendons très vite à terre pour découvrir la capitale de la partie française de Saint-Martin.

Et quelle n’est pas notre surprise : pas de riches constructions, d’immeubles démesurés, de modernité, d’européanisation. Nous voyons au loin les lumières des constructions et des barres d’immeubles de la partie néerlandaise. Ici c’est loin d’être le cas. Nous découvrons partout les ravages du dernier cyclone de 2017, Irma, et des précédents. La marina en construction à cette époque, n’a pas été relancée. On le voit sur la troisième photo… Tout est toujours détruit en dehors des pontons et des restaurants qui s’étaient créés et qui survivent vaille que vaille.


Les maisons détruites côtoient les petites constructions. La rue principale, moderne, avec les enseignes les plus riches (car ici tout est détaxé) est entourée de petites rues et ruelles envahies par des mini échoppes offrant de pauvres prestations, des boutiques chinoises pas chères.

Et le super U, le seul supermarché ici où nous retrouvons avec joie des produits français, y compris des fruits et légumes, des produits laitiers, telle une bouteille de lait frais à… 8€ la bouteille! Evidemment, elle arrive de France en direct, bonjour l’écologie ! Mais à l’inverse, l’alcool est détaxé et c’est ici qu’il faut faire le plein. Exemple : une bouteille de 1,5 litre de Pernod Ricard à … 8 €! Enfin nous pouvons constituer a minima une cave, le vin étant également très intéressant. Mais pas le champagne. Dommage…


Mais le premier intérêt ici ce sont les shipchandlers, tous accessibles en annexe dès lors qu’elle est puissante, ce qui est notre cas. Île Marine et Island Water World, à Marigot, côté français, et budget Marine St. Marteen, véritable supermarché de la navigation. Nous n’avons jamais vu aussi grand. Nous y achèterons 2 kayaks petit format mais très marins, pour moins de 500 euros les deux.

Et le supermarché électrique, Electec, lui aussi côté hollandais. Si l’on devait refaire ou réparer un voilier, nous viendrions ici. De beaux chantiers et des shipchandlers là aussi bien moins cher qu’ailleurs puisque les produits sont taxés à 4 % et non pas à 20 %. Imaginez… De plus, merveilleusement bien achalandés et aimables ! Le capitaine est comme un  enfant devant des jouets. Il en profitera pour refaire toute l’électricité, les câbles étant bien moins chers et disponibles dans tous les formats. Deux jours de boulot mais cela en valait la peine : nous pouvons enfin utiliser la cafetière DeLonghi achetée à Dakar ! Plus besoin de capsules nespresso souvent introuvables hors Europe et si peu écologiques.
Pour se rendre côté hollandais, une petite promenade en annexe d’un petit quart d’heure. Nous passons la frontière et nous voilà dans une ambiance de luxe, les yachts et autres voiliers énormes se côtoyant sur des pontons flambant neuf! Quel contraste ! Le lieu de rendez-vous après Budget et Electec : le pub Lagoonies avec ses excellentes bières. Nous ne sommes pas aux Pays Bas pour rien !


Arrivent enfin nos invités pour une quinzaine de jours. Le programme est établi : l’ile Fourchue, Saint-Barthélemy, l’ile Saba puis retour à St Martin.
Avant de partir naviguer, nous louons une voiture pour découvrir l’ile côté néerlandais. Philipsburg et ses magasins détaxés, ses villas et ses résidence sécurisées de luxe. Un avant goût de Saint-Barthélemy.


Puis, du côté Est de l’ile, les piscines naturelles. Une bonne demi-heure de marche sur du terrain très aride et nous arrivons dans ces magnifiques piscines. Grandioses !


Mais aussi, tout près du mouillage, ce site incontournable pour sa vue sur toute la baie de Marigot, Anguilla, les Terres basses, la Baie Nettlé : le fort Louis. Il fut construit en 1789 sous l’impulsion du gouverneur de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, Jean-Sébastien de Durat. Ce dernier souhaitait ainsi protéger les récoltes de rhum, sucre, café stockées à Marigot. Laissé ensuite à l’abandon, il a été restauré une première fois au XIXe siècle avant d’être à nouveau délabré. Il a fait l’objet d’une restauration en 1993 grâce à l’association archéologique Hope Estate.


Ici aussi les iguanes sont bien présents. Et de toutes les couleurs !

Y compris dans la rue !


Une dernière petite soirée avant notre départ : nous dinons avec nos Amis Cyrille et Loïc, que nous n’avions pas revus depuis… 3 ans, à Madère. Nous nous retrouvons dans un lieu magique, hors du temps et loin des Caraïbes : le restaurant le Marocain à Marigot. Dès que nous passons la porte, nous nous retrouvons à Marrakech, ambiance comprise puisque les danseuses s’y produisent les soirs de week end. Et le couscous y est excellent ! Nous formons une jolie tablée…



Mais la météo et les bons vents nous poussent à partir.

Direction l’ile Fourchue ou Fourche, inhabitée et hérissée de cactus, appelés aussi cactus têtes à l’anglais, est située dans la réserve naturelle marine de la collectivité territoriale de Saint Barthélemy. Nous nous installons sur les bouées gratuites installées ici pour ne pas abimer les fonds marins.

Une petite merveille ! Des tortues, des poissons de toutes les couleurs et la promenade à terre, sur l’ile composée de collines arides et désertiques.

Nous y resterons deux jours puis direction le magnifique mouillage de Colombier, au nord de l’île de Saint Barthélémy.


Nous y retrouvons Neil, que nous avions vu la dernière fois au Brésil, qui travaille ici comme skipper. Le monde est si petit.



Nous découvrons Gustavia, la capitale de l’île, sa marina de luxe, ses yachts gigantesques, les rues bordées de boutiques de luxe. Voyez par vous-même : le prix du champagne vendu en vente libre au monoprix de Lorient. Lequel allons-nous prendre ? Celui à 259 € ou à 475 € ?


Les formalités de douane sont assez faciles, dès lors que vous avez fait votre sortie de Saint Martin.
Car ne croyez pas que parce que nous sommes français nous circulons librement en voilier entre ces départements et collectivités territoriales que sont Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. A chaque fois, il est indispensable de faire l’entrée et la sortie, payantes de l’ordre de 5 ou 10 euros en Martinique et Guadeloupe car réalisées par des tiers (des boutiques, marinas dont les adresses sont données sur les guides maritimes) et non plus les douaniers occupés à d’autres travaux. Également payantes et un peu plus chères, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy (50 euros).

Nous découvrons la boulangerie de Gustavia où le petit déjeuner est agréable à prendre.


Et que fait-on à Saint-Barth ? Direction la tombe à Johnny ! Un grand moment d’émotion et de recueillement, dans ce petit cimetière sans prétention, très clair et avec vue sur mer.

Tout à côté, une jolie petite église surplombe le cimetière. Elle fut construite vers 1850, témoin rare de la période suédoise de l’île (1785-1877). La cloche fut fondue à Nantes en 1860. Le clocher, situé près de la mer, servait de repère aux marins.


Mais il y a aussi la magnifique plage de sable blanc, survolée par les avions atterrissant à l’aéroport, si proche que l’on pourrait les toucher des doigts.


Enfin, de superbes piscines naturelles, découvertes après une trentaines de minutes de marche. Seuls au monde dans une eau translucide!


Petite rencontre avec Marvin, le fils d’une amie de Cahors, qui travaille dans l’un des plus grands restaurants gastronomiques de Saint-Barth. Bref moment d’émotion car il a bien peu de temps à nous consacrer au vu de ses horaires délirants.


Et le capitaine n’est pas en reste. Nous sommes sur le mouillage du gouverneur, au sud de l’ile, le seul qui ne se trouve pas dans la réserve. Alors que fait il ? Il pêche !


Impossible de terminer sans vous parler des villas et autre monumentales demeures installées à Saint-Barthélemy, la plupart invisibles car entourées de parcs flamboyants et de barrières infranchissables. Ici l’argent est roi, la population secrète mais non moins présente puisque tout est entretenu merveilleusement par une population de petite main, souvent portugaise, sous payée et qui ne peut absolument pas se loger (le logement étant très rare), ni se nourrir, les prix étant exorbitants (ex : 1 kg de tomates à Gustavia : 39 €). Mais ceci est un autre sujet…


Mais déjà, il faut penser à partir vers l’ile de Saba, pour de nouvelles aventures. Et nous profitons de la présence de Ludo pour lancer le spi ! (vidéo).


Cette ile fera l’objet d’un article à part entière (lien). Nous y resterons quelques jours puis retour à St Martin pour déjà le départ de nos invités. Ce sont les derniers de la saison. Un grand vide après la vie à bord avec nos amis et la famille. Il faut se réhabituer à vivre tous les deux, loin de ceux que l’on aime. Mais ce sera pour mieux les retrouver. Et pourquoi pas sur Maverick, car les avis sont unanimes et je crois ne pas mentir : ils ont tous passés d’excellents moments, de belles découvertes, de belles navigations et le bonheur intense de partager.
Après les au revoir aux bateaux copains, Carine et Manu sur Créa, Guy et Mirra, Gigi et Stéphane sur Boomerang, que nous avons rencontrés bien trop tardivement alors que tous nos amis nous parlaient d’eux.

Et la famille Pascal sur El Pelegrino, que vous reconnaitrez : Bernard, Victoria, Laurent, Marie et Trixie. Nous les retrouverons cet automne, nous l’espérons…

La vie et le voyage, sur nos voiliers, nous procure beaucoup de joies et de liberté. Mais les départs, les séparations, sont toujours difficiles à vivre. Il faut l’accepter. Nous retrouverons les uns et les autres ailleurs, en France ou sur les mers du monde.


Et nous voilà sur le départ, entre les grosses averses qui se succèdent. Dernières images de Saint Martin.

Les belles adresses à découvrir :

L’extraordinaire boucherie « Au tour de la Ferme » dont l’éthique est fort respectable et les produits excellents ! Et pour cause, voici leurs principes :

Ils se fournissent directement auprès de producteurs indépendants et éco-responsables, dans le respect d’une agriculture raisonnée. Spécialisés en élevage de plein air, leurs producteurs travaillent sur des techniques respectueuses de l’environnement et du bien être animal. Les élevages de Porcs Noirs Ariégeois et de Poulets élevés en liberté, évoluent sur des parcours de prairies Bio, complémentés par des céréales sans OGM et sans traitements préventifs systématiques. Tous leurs produits sont transformés par leurs soins, selon des recettes traditionnelles avec des ingrédients de qualité. Commercialisés directement à la ferme avec les produits de plus de 30 producteurs fermiers locaux, et afin de limiter l’impact carbone au maximum tout en conservant la qualité de nos produits, les viandes sont découpées et congelées localement et transportées par bateau.

Leur poulet ou carrés de porc sont absolument extraordinaires. Le prix n’est pas neutre mais quelquefois et quand on peut, il ne faut pas trop regarder pour manger sain et bien.

Pour nous les femmes, en voyage, pas toujours facile de trouver un coiffeur. Un excellent salon « Le coin des filles« . Demandez Joss.

Pour déguster un couscous exceptionnel, dans une magnifique ambiance, le Marocain, cité plus haut.

Enfin, une petite précision, pas forcément anecdotique : le mouillage donne directement sur la place du marché. Mais le marché, ici à Marigot, ne correspond pas à un marché comme nous, nous l’entendons. Pas de fruits ni de légumes, pas d’étals d’alimentation. Il ne s’agit que d’échoppes de fringues. Je précise qu’il n’est d’ailleurs pas facile de s’avitailler en frais, hors Super U….

Enfin, nous n’avons pas pu nous rendre à Grand Case, le second grand mouillage de la partie francaise de St Martin, au nord de Marigot. Pourtant, nous y étions à la période du carnaval, qui se déroule tous les mardis jusqu’à fin avril. Ce sera un grand regret, mais les deux dernières éditions ont été annulées, les pluies étant trop importantes. Nous devrons y revenir !


Et nous voilà partis, entre deux averses. Avant de rejoindre Montserrat, nous nous arrêtons pour la journée sur l’ile de Tintamarre, qui est située sur la réserve naturelle de Saint-Martin. Les bouées y sont gratuites et les lumières parait-il extraordinaires.

Et ce n’est pas une légende. C’est magnifique !

Mais il nous arrive une mésaventure que nous n’avions pas encore connue, et qui aurait pu avoir de bien plus graves conséquences. En attendant l’heure de notre départ en fin de journée, nous nous reposions, le capitaine dans le hamac et moi sur l’ordinateur. J’entends comme un choc et je pars voir devant ce qu’il se passe : une aussière s’est détachée de la bouée. Ce n’est pas commun car c’est un nœud de chaise que le capitaine réalise à chaque prise de coffre. Jean Benoit vient voir, en s’interrogeant sur ce fait étrange. Il se prépare à l’attacher à nouveau et en levant le nez que ne voit on pas ? Nous dérivons en plein milieu du chenal, accrochés à la bouée qui s’est détachée de sa base. Pourtant, comme à chaque fois, Jean Benoit est allé vérifié la base…

Plus de peur que de mal, mais nous aurions aussi bien pu aller nous échouer sur les rochers au sud de l’ile. Nous prévenons la réserve naturelle qui « en prend note » ! Quant au capitaine, il prévient le Cross du danger effectif de ces bouées. Je préviens tous les copains qui rétrospectivement et pour certains en ont des sueurs froides : Nadine et Jean-Pierre y ont passé un nuit. Où seraient-ils s’ils avaient pris cette bouée ?

Morale de l’histoire : outre le fait de vérifier, mais pour ce cas cela n’a pas été suffisant, nous mettrons systématiquement une alarme de mouillage, même sur bouée !

Nous partons donc sans plus tarder pour l’ile de Montserrat à une nuit d’ici. Vous la découvrirez en même temps de Saba, dans le prochain article !

4 thoughts on “Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les perles françaises des Antilles

  1. Bonsoir et merci à vous, une fois de plus, pour votre travail de communication afin de nous faire découvrir ces fabuleux décors et nous faire rêver. Profitez bien de toutes ces richesses Nous vous attendons pour en parler avec vous en direct.

    Bises à vous .

  2. bonjour
    si vous passez encore à st martin arrêtez vous a l île pinel on mange de très bonnes langoustes et très abordables
    ainsi qu une excellente pizza en apéro
    je vous suit depuis le départ
    vous êtes top
    bonne continuation
    Corinne

    1. Merci beaucoup. Effectivement nous n’avons pas fait les plus beaux mouillages entre l’ilet Pinel et grand case. Peut être un jour y reviendrons nous ?. Bonne continuation à vous

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