
Ce changement de programme fut un mal pour un bien car nous n’aurions pas découvert ces lieux et montagnes de légende, nous n’aurions pas randonné sur ces sentiers mythiques. La navigation sur les canaux patagoniens ne nous aurait permis que de survoler et de voir de loin toutes ces merveilles.
Plusieurs articles seront nécessaires pour présenter tous ces lieux exceptionnels.
Ce programme a été construit selon les avis et conseils des amis, la consultation des guides touristiques et surtout nos envies à nous. Buenos Aires en a été la base. Un article spécial sera consacré à cette ville magnifique.
Après avoir laissé tous nos bagages de navigation à Buenos Aires aux bons soins de Zuni, à la Casona del Alma, merveilleusement bien placé à San Telmo (demander les appartements du rez-de-chaussée ou côté rue), nous partons avec 1 sac à dos 40 l (15kg), 2 sacs de 30l (moins de 10 kg chacun) et un petit sac pour les papiers. Tout cela pour un peu plus d’un mois avec des vêtements pour le chaud et pour le froid, pour tous les deux.


Voici le parcours et les étapes du voyage. En jaune, les déplacements en bus, très confortables puisqu’équipés de sièges couchettes, en violet l’avion (moins cher que le bus sur ce parcours) et en bleu, le voyage en ferry Navimag dont le récit a déjà été mis en ligne (lien).
Nous sommes ensuite remontés de Puerto Montt à Santiago en avion puis en bus de Valparaiso à Buenos Aires. Là aussi, cette dernière partie fera l’objet d’un autre article.
Nous avons commencé notre voyage en descendant à Puerto Madryn en bus, soit 1300 km pour 20 heures de route, pour découvrir la presqu’île de Valdés. Dans notre esprit, nous pensions y randonner. Heureusement, au hasard des rencontres faites dans notre première auberge de jeunesse (la casa de Tounens) tenue par un français, un couple de français nous informe qu’il s’agit d’un parc naturel, qu’il n’y a que des pistes et aucun chemin de randonnée. Ils nous communiquent également les coordonnées pour une location de voiture deux fois moins chère qu’en ville (coordonnées dans le paragraphe « coté pratique« .
Nous pouvons donc aller sereinement découvrir la presqu’île. Nous y resterons 3 jours plein.

Peninsula Valdés
La route au départ de Puerto Madryn est facile : il n’y en a qu’une seule. C’est parti pour 90 kilomètres. A l’entrée du parc national, et après le paiement de l’entrée au parc, un centre d’information très complet permet de saisir l’immensité de la presqu’île et le peu de points de vue accessibles, et son plus haut sommet qui s’élève à 90 mètres. Inutile de vous dire que c’est plat, sec et venteux !

Puerto Piramides est la seule ville sur la péninsule, avec ses 500 habitants, ses quelques hôtels et bars/salons de thé. Elle est également accessible par le bus quotidien au départ de Puerto Madryn, en aller retour sur la journée. Mais, vue le prix de l’entrée au parc, il est vraiment intéressant de rester sur place, ne serait-ce que pour sa merveilleuse plage.



Les deux pointes accessibles et autorisées à 74 km de Puerto Piramides par des pistes fort roulables sont Punta Valdes et Punta Norte. Ne pas oublier de prendre en photo les horaires des marées hautes, très différentes selon le lieu où l’on se trouve.
Car le spectacle que nous attendons tous, et c’est la nature dans toute sa sauvagerie, ce sont les attaques d’orques qui font des festins d’éléphants de mer. 2h avant et après les marées hautes.
Nous y reviendrons car il y a aussi tout plein d’animaux que l’on croise sur les pistes, peu sauvages :
Le guanaco, que l’on verra tout au long de notre voyage, et que l’on croise sur les pistes, ce pourquoi il est indispensable de rouler doucement.
Les Guanacos (Lama guanicoe), sont des mammifères, parents de lamas appartenant à l’ordre des camélidés, ils portent avec humilité le titre de plus grands vertébrés terrestres de Patagonie.

Le nandou ou la choique, moins commun que le guanaco, mais très curieux.
Le nandou (ou « autruches américaines ») mesure jusqu’à 1,10 mètres. Il a de longues jambes et un long cou. Ils sont polygames et c’est le mâle qui couve et s’occupe des énormes œufs de couleur crème. Le nid est préparé sur le sol, les femelles viennent y pondre les œufs, desquels vont éclore les petits qui suivront leur père pendant une grande partie de l’été. Ces oiseaux ne peuvent pas voler et utilisent leurs ailes comme stabilisateurs.

Le mara, ou lièvre de Patagonie
Souvent désigné comme le lièvre de Patagonie (Dolichotis patagonum), le Mara est un gros rongeur qui n’existe qu’en Patagonie et peut atteindre 70 cm. Il se distingue facilement du lièvre d’Europe par le marquage blanc près de la queue et ses petites oreilles. Ils sont monogames et souvent plusieurs couples élèvent et protègent leurs petits dans le même terrier. L’accouplement commence en juin et en juillet et, avec une période de gestation de 3 mois, la progéniture peut généralement être vue à la fin du mois de septembre ou en octobre dans la Penínsule Valdés. Une fois enceinte, la femme commencera la construction d’un tunnel de 1 à 2 mètres de long qui aboutira dans une grande chambre irrégulière. Une fois terminée, elle n’entrera plus dans la salle réservée à sa progéniture qui commence à paître 6 semaines après la naissance. Une belle espèce, unique en Patagonie qui vivra près de 15 ans.

Le piche patagonien, ou tatou velu de Patagonie
Le Tatou velu de Patagonie (Zaedyus pichiy), issu de la même famille que le tatou Mulita et velu (Xenarthra), passe la majeure partie de son temps à chercher de la nourriture. Il a les cheveux courts et sept bandes articulées à sa coque protectrice qui sont principalement gris avec des bords beiges légèrement incurvés. Il a beaucoup moins de poils sur sa coquille que le Mulita ou le tatou poilu et le bord inférieur est en dents de scie.

Et de nombreux troupeaux de moutons, 3 immenses estancias étant installées sur la presqu’île.
Aperçus également des renards, sans avoir eu le temps de sortir l’appareil photo !
Direction la Punta Valdes. Les lumières et couleurs sont extraordinaires (vidéo )



Nous voyons au loin les lions de mer (regardez bien, vous les verrez aussi…) (vidéo –





Oh des pingouins au loin


Il s’agit d’une colonie de pingouins de Magellan, qui vont et viennent entre lagune et terrier. Tout est très protégé, observé par les gardes du parc.. Des passerelles nous amènent sur les points d’observation. Les chaussures de marche ne sont pas forcément utiles, puisqu’elles ne font que quelques centaines de mètres.
Quel spectacle, quelle beauté naturelle ! Regardez cette vidéo : çà ne vous rappelle pas la marche de l’empereur (vidéo)?







Nous arriverons difficilement à nous en arracher et attendrons le coucher du soleil pour en repartir, d’autant qu’un bar restaurant panoramique est sur place et nous permet de nous protéger du vent fort.
Le second jour, direction la Punta Norte pour essayer de voir les Orques. Ici il n’y a que des éléphants de mer, certains énormes. Nous profitons du spectacle mais ne verrons les orques que de loin. Les côtes et plages sont très vastes et leur festin quotidien doit se faire selon leurs humeurs ! (vidéo)







A défaut de les voir, voici les images présentées dans les postes d’observation de la Punta Norte



Impressionnante aussi, la gueule de la baleine !

Le reste du temps nous amène à profiter de la merveilleuse plage. Le bourg est tout petit et l’on se retrouve vite sur le sable chaud. La température de l’eau le premier jour est de 21/22 degrés ce qui permet aux habitants de s’y baigner et de s’installer avec sièges et tentes pour braver le soleil. Le lendemain, c’est plus frais. Mais, diantre, nous sommes bretons! Et nous sommes en Patagonie ! (vidéo – vidéo1)
Nous profitons donc des dernières chaleurs et baignades.
Retour à Puerto Madryn où nous découvrons la promenade le long de la mer, le temps de prendre notre bus. Un mouillage existe ici mais peu confortable puisqu’ouvert au sud et surtout très compliqué pour descendre à terre (aucune cale, uniquement sur la plage).





Côté pratique
Je ne vous donne aucune notion de prix, ceux ci évoluant beaucoup trop dans ce pays. Voici d’ailleurs le point du capitaine sur ce sujet.
Mot du capitaine : le change en Argentine.
L’Argentine, c’est bien connu, souffre d’une inflation permanente, pouvant atteindre 100% par an… Le taux de change officiel, que vous aurez si vous changez votre liquide dans une banque, est de 170peso pour 1€. Ce qui est plus étonnant c’est qu’il existe un marché de change parallèle, appelé Blue, dans lequel vous obtenez 310-320 pesos pour le même 1€. Et ce ne sont pas d’obscurs bureaux, ils ont pignon sur rue. Plus étrange, et pratique encore, Western Union vous propose carrément 340 pesos pour 1€… Vous allez chez eux, faites un virement de votre compte sur votre compte Western Union de 101€ (environ 1€ de frais pour 100€) et repartez avec 34000 pesos.
Dans les hôtels, que vous avez réservé en € comme valeur indicative, si vous payez en carte il vous sera appliqué le taux à 170… Donc règlement en liquide obligatoire, pour payer moitié prix.. Mais… pas si simple…. Paraît que pour les étrangers les cartes Visa appliquent le taux Blue…. Et vous dispensent de la TVA de 20% environ… Paraît… On n’a pas encore testé.
Bref c’est plutôt complexe, et si on a vite compris où était notre intérêt, on n’a pas encore bien saisi où était celui du peuple Argentin… Drôle de système, semble-t-il issu du sauvetage de l’économie par le FMI en 1999…
*Bon a savoir : Depuis le début de notre voyage on a constaté que nos retraits de liquide en distributeurs étaient souvent taxés. Forfaitaire (2.5€ par retrait aux Canaries, 6.5€ au Senegal), proportionnels dans d’autres. Nos deux banques contactées (ben oui normalement on a des cartes sans aucun frais à l’étranger) nous confirme : « notre banque ne prélève aucun frais, mais le distributeur d’argent que vous utilisez peut en prélever directement », votre banquier n’y est donc pour rien…
Le logement
Plusieurs auberges de jeunesse et quelques hôtels ou location d’appartement. Par accident, notre hôtel nous ayant fait faux bon au dernier moment, nous nous installons dans un petit appartement (cher, petit mais confortable) près de la seule boulangerie. Pas grave c’est Booking qui nous y a installe et rembourse la différence. Cette mésaventure ne nous coûtera rien, le change nous permettant d’être remboursé plus que ce que nous avons réellement payé !
Les transports
Le bus pour aller sur la presqu’ile est peu cher et très pratique. Malheureusement il ne se réserve pas et les places vendues sont placées.
L’option « location de voiture » est recommandée, surtout si vous passez par notre contact par watsap (+54 9 280 434 0819). Ça vous évite les agences locales qui coûtent bien plus chère et vous laissent toute liberté. Et, à ce jour, l’essence est très peu chère.
Prévoir l’argent pour l’entrée sur le parc.
N’hésitez pas à venir avec quelques provisions, l’offre sur place étant limitée et plus onéreuse. Très belle boulangerie ouverte tous les jours.
Un restaurant très sympa et très bon rapport/qualité/prix : Bar La Estación
Le bar très sympa à l’entrée du village. Il fait bon y prendre son café du matin.
Il nous faut bien repartir. Direction Rio Gallegos, étape indispensable avant de passer au Chili. La ville a peu d’intérêt mais le temps d’attente entre les deux bus me paraissait trop limite, puisqu’entre les deux pays, les compagnies de bus sont différentes. Nous passons la journée à nous promener et à regarder le match de foot en demi finale. Et l’argentine gagne ! (video)


Quelques images pour le plaisir !





Trop rigolo, le long de la plage (mouillage peu confortable)

Le prochain post sera consacré à la suite de la descente, Punta Arena et ushuaia. Promis, il arrivera vite !
Super de suivre votre voyage…..la Patagonie….un rêve 🙂 Profitez bien !!!!! Bisous de Bretagne, Caroline & co
Merci chère Caroline. Tu es un peu avec nous, toi la grande voyageuse ! on vous embrasse fort fort
Merci pour ce partage ! Comme vous, j’avais été émerveillée par les magnifiques couleurs de la Patagonie. Ce voyage reste parmi mes préférés et j’espère pouvoir y retourner. J’attends la suite des articles avec impatience. Bisous à vous 2 les amis
Merci merci chère Sandrine ! Nous avons suivi tes traces. Tu vas retrouvé des lieux que tu as connus dans les prochains posts ! gros bisouxxx
Bravo les amis ! Super voyage, superbes photos d’un autre bout du monde.
Merci les amis ! On suit vos traces vers la Guyane ! Big bizzzzz