« Valpa » est au street art ce que Amsterdam est au cannabis

Valle paraíso, fondée en 1880, signifie en espagnol « Vallée Paradis ». L’Eden est la deuxième plus grande ville du Chili, de 300 000 habitants, posée au bord du Pacifique, à 112 km au nord-ouest de Santiago, capitale du Chili.
La ville est dominée par quarante-quatre collines souvent abruptes, de nombreux ravins et d’étroites plaines côtières, le tout formant un amphithéâtre naturel (video).


« Valpo » est formée en deux parties : El Plan est la ville basse où se trouvent le premier port du Chili et la grande majorité des commerces.
La population vit essentiellement sur les cerros, accessibles par des escaliers et des funiculaires à fort dénivelé pour rejoindre ses maisons colorées qui se dressent au sommet des falaises.
Pourquoi ces maisons sont-elle si colorées ? Ce serait suite à une mesure préventive de l’État, dans les années 1920, pour lutter contre la dépression dans une période de récession économique. Une belle manière de redonner des couleurs à la vie … et de voir la vie en rose, jaune, bleu, vert … !

La ville est aussi et surtout la capitale du Street art, dont la quasi-totalité des maisons et devantures en est recouverte.
Le street art n’est pas né récemment. Sous la dictature de Pinochet, le street art a émergé au Chili comme une forme de protestation, tel un cri de révolte face à la dictature. C’était une des manières les plus sûre de s’exprimer ! Plus tard, l’art urbain est rentré dans les mœurs, et est devenu très populaire. Le Street Art est apparu à Valparaiso avec une idée d’engagement politique. Les tags et graffiti étaient porteurs de messages d’opposition à la dictature en place. De nos jours (et depuis les années 2000), ils sont le plus souvent uniquement esthétiques, forme d’expression artistique.
Aujourd’hui, des artistes locaux et internationaux ont fait de la ville leur lieu d’expérimentation. L’art y vit à l’air libre. Tous les styles s’y rencontrent. Si vous voulez en apprendre davantage cliquez sur ce lien d’un blog très fouillé sur ce sujet.
Il faut se perdre à Valparaíso, dans les ruelles full street art, les allées pleines de pavés qui grimpent et qui descendent.


Nous concentrerons nos visites au Cerro Conception, le plus beau et le plus touristique (où nous logeons) et le Valparaiso à ciel ouvert (qui a souffert très fort, pensons nous, suite au Covid), sur les pentes du cerro Bellavista.
Notre point d’attache, l’hôtel des Roches, est tout là-haut… Hôtel médiocre mais magnifique point de vue avec sa terrasse très prisée donnant sur la promenade du même nom que la colline (video) !


Où que le regard se tourne, il y en a partout. Mais il faut distinguer tags, graffitis et peintures murales. Les tags consistent simplement à apposer son nom ou surnom partout dans la ville pour laisser sa trace. Le graffiti est plus évolué, même lorsqu’il ne s’agit que d’une inscription rapide à réaliser. Et la peinture, nous la retrouverons plus loin avec Mario Celedon. Et enfin les fresques murales que nous verrons plus loin également.











Y compris sur les coins de rues…


Petite histoire du cerro Conception
Le cerro tire son nom du fort Concepción, qui à l’époque protégeait la ville de Valparaiso contre les attaques des pirates, des corsaires et des contrebandiers, qui causaient de grands dommages dans la ville, la pillaient, et l’incendiaient afin de pouvoir plus facilement voler ses habitants.
En 1822, peu après le boom de l’activité portuaire de Valparaiso, les citoyens britanniques John Martin et William Bateman débutèrent l’urbanisation de la zone. Par la suite, la population étrangère aisée commença à affluer fortement dans le secteur, en évitant les quartiers populaires du port.
L’élégance de ce cerro, et de la colline voisine, le cerro Alegre, s’est traduite le 1er décembre 1883 par l’ouverture de l’ascenseur Concepción, premier funiculaire de Valparaiso qui continue encore aujourd’hui à transporter des passagers du quartier commercial de la ville au Paseo Gervasoni, qui offre une vue magnifique sur la baie et la place Anibal Pinto.
Étant le berceau de la diaspora étrangère à Valparaiso, le Cerro Concepción jouissait d’avantages et de services exclusifs. C’est ici qu’ont été construits le Colegio alemán en 1857, l’église anglicane St. Paul, construite en 1858, ainsi que l’Église luthérienne en 1897, alors qu’à l’époque, la liberté de culte n’était pas encore autorisée au Chili (que nous verrons plus loin).
Aujourd’hui, le Cerro Concepción reçoit encore des immigrants, d’anciens et de jeunes entrepreneurs issus des milieux les plus divers ayant dans l’idée d’ouvrir leur entreprise, comme l’ont fait leurs prédécesseurs à l’époque.
L’ascenseur Conception dont il est fait mention plus haut (video) :




Passons maintenant à toutes ces œuvres d’art, vues de plus près…
En descendant notre escalier donnant sur la promenade de l’hôtel, voici ce que nous découvrons : les peintures, sur le bordures de trottoir dessinées par Mario Celedon.






Bordures vues de plus près, absolument magnifiques :








Pour Mario Celedon, sa vie est la peinture. A l’époque de la dictature de Pinochet, il a choisi de ne pas avoir de femme ni d’enfants pour pouvoir se consacrer librement à celle-ci. Ce furent des moments difficiles mais il put se vanter de vivre de ce qu’il a le plus aimé : la peinture.
Nous retrouverons d’autres de ses œuvres dans le quartier à ciel ouvert, un magnifique escalier et l’hôtel aux pieds de celui-ci :





En parlant d’escalier, retournons au cerro Conception pour y découvrir deux très beaux escaliers.
Le premier très touristique entre deux belles rangées de maisons très décorées :








Le second et non moins connu, l’escalier piano. Admirez !


Promenons nous maintenant dans les rues et découvrons toutes ces œuvres plus gigantesques les unes que les autres.
Les chats :


Les papillons !


Les œuvres monumentales, pleines de symboles !










La nature




Les magnifiques devantures d’hôtels, les portes de garages, les bancs et autres curiosités inclassables…







L’église luthérienne de Santa Cruz, qui fut dans les années 1900, la première église protestante érigée en Amérique du Sud, que nous n’avons pas pu visiter, et sa barque chargée de symboles sur son mur de soutènement.




La future maison de mon petit frère, déjà à son nom !
La maison de la culture japonisante, où nous découvrirons un concours de rubicubes. Avis aux amateurs (vidéo, Video1)




Et l’exceptionnelle mais si triste histoire des mapuches, racontée en images à taille humaine (video)… Triste à pleurer, mais tellement vrai…





Mais que faire le dimanche à Valparaiso : aller sur la seule plage de Valparaiso, à Portales (on peut prendre le métro au départ du puerto) pour s’y rendre.
Avant d’embarquer dans le train, passez par la place Plaza Sotomayor, et son monument appelé Monumento a Los Heroes de Iquique pour y manger une glace.


Puis direction la plage. C’est plein de vie et de soleil. Les pêcheurs et petites guinguettes offrent poissons, ceviche et plats gourmands.




En se rendant vers les pontons, vous y découvrirez une colonie de lions de mer et des pélicans. Quel spectacle (video, video, video1). N’oubliez pas de mettre le son !




Et voilà, notre séjour à Valparaiso est déjà terminé : deux petits jours et puis s’en vont. C’est déjà mieux que rien.
Ce passage au Chili aura été une expérience, pas forcément joyeuse. Notre impression sur Santiago, que nous avons effleuré, est une capitale fort pauvre et en deshérence totale. Peu d’immeubles vierges de tag, totalement vétustes et tombant en ruine, y compris au centre historique. Beaucoup d’habitants exclus de leur logement, vivant dans la rue, sur les trottoirs, dans les squares. Mais peut être cette impression est elle faussée par le peu de temps passé sur place.
Valparaiso est juste un peu mieux grâce au street art, mais la pauvreté est présente à chaque coin de rue et inutile de vous dire qu’il n’est pas particulièrement conseillé de s’y promener le soir.
Quelques images de Santiago où nous avons séjourné au cœur de la ville.


Cette dernière image, tellement révélatrice, qui rejoint la fresque des mapuches revisitée plus haut en image.
Ce mapuche encerclé par les immeubles. Il ne reste plus rien d’eux…

Bonjour les voyageurs,
Toujours aussi content de vous suivre dans ce merveilleux voyage qui nous fait tant rêver….
Je suis doublement intéressé puisque je serai dans vos traces à Valparaiso dans 4 semaines,
inutile de vous dire que je penserai fort à vous lorsque j’arpenterai les rues.
Bonne route, bon vent les Amis
Claude
Merci. Très chouette de voir cette ville si étonnante. Je suis sûre que vous verrez d’autres ouvs tout aussi bells. Il y en a tant ! Beau voyage à venir ! Quel est le programme ? Amitiés
Bonjour les voyageurs,
En réponse à votre question je résume ci-après les étapes de mon prochain voyage (classique)
Buenos Aires
Ushuaïa
Parc de la terre de feu
Canal Murray
Baie de Nassau
Parc national du Cap Horn
Forêt de Magellan
Glacier Pia
Fjord Garibaldi
Canal Cockburn
Seno Agostini
Glaciers Aguila et Condor
Île Magdalena
Île Marta
Punta Arenas
Puerto Natales
Torres del Paine
Santiago
Valparaiso
Voilà le programme
Amitiés
Claude Durand
Waou! Sacré programme ! Classique, ce n’est pas vraiment le terme adapté. Ça va être trop trop chouette. Amitiés
Merci pour les belles images et les descriptions. Belles images mais triste histoire, je vais regarder de plus près pour les mapuches. Le progrès dans le respect de l’homme est une bonne chose . Sans ce respect il conduit souvent à des catastrophes . Bisous les amis
tu adorerais cette ville. C’est quand même assez magique… big bizzzzz