Direction la Martinique, en passant par Union, les Tobago Cays et Béquia


Union

Après une petite navigation de moins de 24 heures, nous revenons à Union où nous retrouvons nos amis Nathalie et Thierry sur Ornella qui nous accueillent merveilleusement bien !

Nous les avions rejoint, au même endroit en mars 2023 avec Maverick 2. Ils sont évidemment curieux de découvrir notre nouveau « home ». Que du bonheur de partager avec eux ces retrouvailles.

Mais que de tristesse de voir les dégâts de Beryl. L’ile a été dévastée.

Nous voyons partout les toits et pans de maison arrachés, les tôles encastrées et les espaces laissés vides de constructions.

Quel désastre ! Nos amis sont ici depuis 3 semaines à participer au débroussaillage, au nettoyage des plages, au tronçonnage. Quel boulot ! Les ONG ont été et sont très présentes à ce jour et fournissent encore les repas aux personnes qui ont tout perdu. Des dessalinisateurs sont également installés pour fournir l’eau courante.

Les tentes sont installées le long de la plage, largement inondées lorsqu’il pleut des journées entières comme ce lundi. Mais la reconstruction est bien en cours. Les électriciens sont à l’œuvre !

Et le ballet incessant des camions débordant de tôles déposées dans l’immense barge à quai, déplacée grâce au remorqueur jusque Trinité et Tobago.

Et les habitants toujours souriants et confiants en l’avenir. Ils n’ont pas le choix et doivent se préparer pour la saison touristique puisque Union est le point d’entrée (ou de sortie) des îles des Grenadines. A ce jour, 10 septembre 2024, les formalités se font à l’hôtel Bougainvillier (enfin ce qu’il en reste), au ponton des dinghys, lui aussi bien abimé. Car, outre les vents dantesques, les maisons de Clifton ont été inondé jusqu’à 1m50, par les flots et la force des vagues qui ont défoncé, entre autre, totalement la promenade et le ponton. Rien ne peut résister à une telle force, y compris les gros blocs de béton ! On le sait bien, car nous l’avons également constaté sur le sillon de Saint Malo.

Le ponton en 2023.

Petit repas sans prétention chez shonika, parfait pour déjeuner !


La météo étant clémente, nous partons pour les Tobago Cays. 2 petites heures de belle navigation et nous voilà revenus sur notre bouée du mois de juin, gratuite actuellement, les rangers n’ayant pas récupéré d’embarcation pour venir contrôler.
Que dire… c’est toujours aussi magnifique (video).

Les fonds sablonneux se sont modifiés. A terre, beaucoup de cocotiers et autres arbres sont aplatis, voire déracinés. Les installations pour les repas n’ont pas résisté, hors les bancs et tables colorés qui n’ont pas été emportés.
La plage s’est modifiée et les fonds marins ont été bien endommagés. Mais c’est la nature qui est passée par là. La main de l’homme n’y est pour une fois, pour rien.
Les tobagos cays restent un incontournable. Les tortues, les raies léopard, les requins et autres poissons sont toujours là. Les coraux un peu moins. Il leur faudra du temps pour repousser…

Arrivée de Nathalie et Thierry sur Ornella, toutes voiles dehors !

Nathalie fait appel à Roméo, l’un des seuls pêcheurs actuellement à venir aux tobago cays, pour commander la langouste.
Grandiose. Nous ne pouvons que le recommander. C’est une magnifique prestation !

Le jour suivant, petite côte de bœuf de Trinidad, préparée au barbecue. Nous profitons des tables et chaises qui ont résisté. Nous sommes seuls sur Petit Bateau. Les voiliers sont plutôt installés à Barradal, là où les fonds sont plus importants.

Nous profitons de cette belle eau et des belles lumières avant notre départ vers la Martinique.


Départ pour la Martinique, où nous déposerons la demande de passeport pour le capitaine, ce dernier étant valide jusqu’en 2027, mais ne comportant plus assez de pages blanches.

22h de navigation seront nécessaires. Mais ce ne seront pas 22h tranquilles !

Explications du capitaine de nos mésaventures ….


« Étonné de voir un des frigos monter en température j’ouvre mon fameux coffre préféré pour visualiser le groupe froid et m’y faufile…

Et là je découvre la pompe à eau douce avec le tuyau d’alimentation débranché, celui qui relie le réservoir d’eau a la pompe….
Dégâts collatéraux : 450l d’eau douce dans les fonds… Heureusement on a un vide cave…  Et du temps à vider les fonds remplis d’eau douce. Vive le dessalinisateur qui nous a permis de refaire 200l en pleine navigation.
Autres dégâts qui m’ont tenu une bonne partie de la nuit : les deux ventilos des groupes froid ont cramé, plus un boîtier électronique de gestion du groupe…. Heureusement j’avais tout en secours. Plus de 4 heures à réparer tout ça….

J’ai vu de plus belles nuits…. Mais on arrive en Martinique avec nos deux frigos et de l’eau. »

Nous voila arrivés à Sainte Anne. L’administration française a modifié les formalités d’arrivée. Nous devons maintenant nous enregistrer sur « démarches simplifiées.com ». Il n’y a rien de simplifié, loin de là. La clearence s’imprime maintenant sur 4 pages ! Quelle efficacité !

Nous faisons le nécessaire et repartons vite vers Bequia, bien plus agréable, à notre goût, que la Martinique.


Béquia

Arrivée à Bequia où nous retrouvons avec grand bonheur Nadine et Jean-Pierre sur Loval. Nous n’en finissons pas de nous quitter puis de nous retrouver. Mais cela aura malheureusement une fin car l’année prochaine ils seront de retour en Europe. Alors nous profitons de tous les moments qui nous sont donnés pour se retrouver, jouer au tarot.

L’ile n’a pas trop souffert du passage de Béryl, étant plus au nord. Les rives et la promenade ont encore quelques séquelles, mais si peu par rapport à Union ou Carriacou. Un chance pour eux.

Nous nous laissons vivre…

Laundry service et distribution d’eau en direct sur Maverick. Possibilité aussi d’acheter du carburant. Top !. Mais pourquoi cela n’existe t’il pas dans nos iles française ???

Le soleil disparait peu à peu à Port Elisabeth.

Nathalie et Thierry, sur Ornella, nous retrouvent. Nous partons à la découverte de l’ile en taxi collectif.

Direction le musée de la baleine, mais il est fermé. Images volées !

Nous nous rendons ensuite au village des pêcheurs.

C’est une belle découverte. C’est le poumon de l’ile puisqu’ils exportent la langouste des Caraïbes partout dans le monde. Et il y en a de la langouste, énormes ! Normal, ils la pêchent avec bouteilles à plus de 20 mètres. Quelle activité tous les matins !

Mais ce village est aussi « le » lieu de la chasse à la baleine. C’est ancestral et Andrew, l’un des derniers chasseurs nous explique le déroulement de ces chasses. Si vous le croisez, n’hésitez pas à le lui demander.

Bequia est autorisé à chasser 4 baleines par an. Cette année ils en auront prélevé juste une, qui est partagée par tous les habitants. Aucun commerce n’en n’est fait. Comme nous dit Andrew, ce ne sont pas des barbares. C’est juste ancestral. Et la chasse est particulièrement physique puisqu’il n’y a aucun bateau à moteur. Tout ce fait avec uniquement les barques, que voici,

Tout est fait à bras d’homme pour hameçonner le cétacé, le fatiguer et l’amener à terre.

Qui sommes nous  pour dénoncer une telle culture ? Ce n’est pas cette chasse qui va dépeupler les océans. Ce sont plutôt les énormes navires usines, que nous avons déjà rencontrés, qui détruisent la faune océanique en raclant, en détruisant les fonds marins, en tuant tout ce qu’ils trouvent sur leur passage.

Au fil du village…

Retour à Port Elisabeth. Jeu de lumières du soir…


Nous rencontrons enfin, après les avoir croisés et recroisés, Marrant autour du monde. Une petite famille très sympathique, en voyage depuis 8 ans, avec une expérience maritime bien plus importante que la nôtre, puisqu’ils ont commencé leur voyage en Indonésie!

Direction le mouillage de Petit Navis, en face du village des pêcheurs. C’est stratégique. Nous avons convaincu un pêcheur lors de notre passage à  terre, de s’arrêter pour nous vendre en direct quelques unes des fameuses langoustes, que nous préparerons ensuite au barbecue sur l’ile déserte.


C’est chose faite. Le capitaine à marchander 5 magnifiques langoustes. A nous tous maintenant de débarquer et de trouver et préparer les feux.


Quel bonheur ! Quel partage, quelle dégustation ! Que du plaisir ! J’en salive encore !

Les lumières du soir sur cette ile déserte…

Retour à notre mouillage principal car petit Nevis n’est pas confortable et le courant trop important pour snorkeler sereinement. Jolie petite navigation !

Invité surprise sur notre jupe arrière :


Cela fait un mois que nous sommes à Bequia. Le temps passe au ralenti ici. On se laisse facilement vivre ! Mais il faut penser à partir. Et la fenêtre météo est là pour remonter en Martinique. Nous profitons une dernière fois de Seb, Laura et des enfants, sur Marrant, de Nathalie et Thierry sur Ornella, que nous retrouverons à Curacao, et de Nadine et Jean-Pierre sur Loval. Est-ce vraiment la dernière fois que nous les retrouverons ? Seul l’avenir nous le dira ! 

Petite navigation de 23h, sans trop de vent mais confortable. Mais nous ne remontons pas pour rien, puisque notre groupe électrogène vient de nous lâcher. Le capitaine en a commander un neuf, bien plus petit, que nous récupèrerons au marin (film).


Martinique


Que dire de ces quelques jours en Martinique ? Nous y passions pour récupérer le passeport du capitaine, réalisé en 15 jours, acheter le nouveau groupe électrogène, et enfin faire un avitaillement conséquent avant notre passage d’une vingtaine de jours sur notre prochaine destination, les iles désertes, vénézuéliennes, de Blanquilla et des Aves.

Eh bien, pour un avitaillement complet, surtout en frais, nous sommes repartis avec 10 pamplemousses, 2 avocats, un choux rouge et quelques concombres. Les magasins et marchés n’étaient plus approvisionnés en frais du fait des barrages routiers, des dégradations, des incendies et du couvre feu. Tout ceci du fait des manifestations contre la vie chère. Car oui, ici, la vie est redoutablement chère. La population ne peut plus se nourrir convenablement. La boucherie est fermée, la boulangerie, lorsqu’elle est ouverte, a ses fournées de pain réservées, et les grands magasins fermés ou ouverts selon leur approvisionnement.
Pauvre France, pauvres iles, qui peinent à s’entretenir, les administrations et hôpitaux en déshérence, le réseau routier en déliquescence…

La vie en voilier est toujours aussi étonnante et les rencontres enrichissantes. Nous suivions depuis des mois sur Facebook un couple en catamaran, « Steph et Bea en mer ». Ils sont ici à Sainte Anne, enfin surtout Stéphane, Béatrice ayant du rentrer en urgence en France.
Rendez-vous est pris pour se rencontrer et déjeuner. Nous passerons également la soirée ensemble, profitant des ces instants précieux de partage, de découvertes communes. Ce fut bref mais intense. Nous espérons les retrouver tous les deux sur les mers.  Nous aurons néanmoins passé de très beaux moments ensemble.

Mais aussi rencontre avec 2 jeunes couples avec 4 jeunes enfants chacun, très entreprenants et courageux. Ils ont chacun leur business qui leur permet de vivre sur leur voilier et d’envisager la suite du voyage.
Nous leur proposons de récupérer notre groupe électrogène cassé, qu’ils pourront sans doute réparer. Mais nous n’avions pas mesurer la difficulté. Il était donné pour 75 kg. Il en fait bien le double. Alors, le démonter, le déplacer sur catamaran, le glisser dans l’annexe, tout ceci sur un mouillage qui bouge…

Et bien ce n’est pas une  mince affaire. La débrouillardise est de mise et le voilà transporté via la baume de grand voile  sur leur annexe.

A eux maintenant de réfléchir comment l’en sortir de là !


En allant au Marin en annexe, nous croisons des entrainements de yole (film). Impressionnant !

Petits couchers de soleil sur Sainte Anne…


Départ ce samedi à 15h30, les vents et la météo étant favorables pour nos 48h de mer. Nous partons pour d’autres horizons et quittons définitivement  la Martinique, les terres françaises, pour Blanquilla puis les Aves.


Nous voila en configuration traversée. Quel bonheur : du beau temps, juste le vent qu’il nous faut. 1 ri  de jour et deux ris de nuit, génois idem. Et nous tournons à 6,6 nœuds sur 24h. Une belle mer, un peu formée mais, en catamaran, et à cette allure, sans conséquence.
Nous avons un compagnon depuis ce matin, un passager clandestin… (video) Il se laisse presque apprivoiser. Mais que va t’il devenir à Blanquilla, loin des siens…

Nous arrivons sur ce morceau de terre, dont le point culminant s’élève à 31 mètres ! Étonnant. Il nous faut trouver le meilleur mouillage. Pour cela, évidemment le logiciel de navigation navionics, mais aussi la richesse du réseau Navily. Je ne peux qu’encourager les navigateurs à s’y inscrire et à le nourrir des mouillages sauvages rencontrés. Une mine d’information ! 

Dans le prochain post, nos merveilleux séjours sur cette ile incroyable !

septembre/octobre 2024

2 thoughts on “Direction la Martinique, en passant par Union, les Tobago Cays et Béquia

  1. Bonjour Isa et JB, vous nous faites tjrs rêver, avec vos rencontres et vos beaux paysages!!! On prendrait bien qqs rayons de soleil pour nous ?
    Hâte de vous lire
    On vous embrasse
    Diane et Pascal

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