Isla de Blanquilla, l’île aux multiples superlatifs !

Des côtes sublimes,
Des fonds marins exceptionnels,
Des gardes côtes fort sympathiques,
Des pêcheurs souriants et adorables.

Blanquilla est une petite île paradisiaque, inhabitée, hors quelques pêcheurs et les gardes côtes qui y restent 30 jours. Margherita, ile vénézuélienne la plus proche, n’est pas bien riche non plus. Peu de voiliers font escale ici car il faut aimer le dénuement et la solitude. Car sur cette ile calcaire de 64 kilomètres carrés, avec ses plages de sable blanc et ses récifs coralliens, il n’y a rien d’autre que des ânes sauvages et des oiseaux. Elle s’élève au plus haut à 63 mètres. Ses eaux abritent des formations de corail noir utilisé en bijouterie. Nous n’avons pas réussi à les découvrir !

Nous ferons deux séjours sur cette ile paradisiaque. Le premier, au mois d’octobre, en arrivant de Martinique, le second de Curaçao à Saint-Martin. Vous trouverez donc, ci-dessous, deux ressentis, deux expériences, certainement l’une de nos plus belles destinations, y compris à venir !

Notre premier séjour

Nous arrivons en vue de cette ile, où aucun sommet ne dépasse, après une belle navigation au portant de 275 MN pour 1 jour et 22h (vidéo).

Nous allons vivre ici 10 jours, nourris de poissons, de riz, de pâtes. Car nous n’avons pu faire d’avitaillement conséquent en frais, du fait des événements contre la vie chère en Martinique. Nous sommes partis avec une tranche de potimarron, un chou rouge, 4 concombres, 5 poivrons et 8 pamplemousses. Inutile de vous dire que nous allons faire durer le plaisir !

Matin et soir, le balai incessant des pêcheurs qui passent pour troquer de l’eau ou de l’internet pour appeler la famille, contre poissons et langoustes. Nous avions fait quelques réserves de bières, cigarettes, eau, pâtes, sucre, mayonnaise, ketchup en vue de ces échanges…

Nous sommes installés sur, je pense, le plus beau mouillage de Blanquilla, près de l’arche et face à une petite plage de sable blanc (video).

Le mouillage est un peu rouleur mais nous nous en accommodons à la vue du spectacle ! Un catamaran français est là, pour 3 mois nous disent-ils, pour leur déconnexion du monde annuelle.

Le deuxième jour, les pêcheurs Samy et Miguel arrivent à la nage, les bras relevés tenant leur portable haut sur l’eau. Nous leur avions promis de l’internet à 9h00. Ils profitent également de recharger leur téléphone. Au bout d’une heure, après café et petits gâteaux, ils repartent tout heureux avec quelques menus cadeaux.


A notre tour d’aller visiter leur camp. Pour cela nous prenons les kayaks, car à terre il n’y a pas de chemins, justes des sentes empruntés par les ânes sauvages, recouverts d’épines de cactus qui traversent les semelles.
Nous remontons donc le courant, le long des falaises, qui s’effritent de loin en loin. Les fous nichent tous le long et nous regardent passer stoïquement.

Le camp est très sommaire. Pas d’électricité, pas d’eau courante. Il y a juste un puits empli d’une eau quelque peu saumâtre. Nous apprendrons d’ailleurs que de la boire, ils sont régulièrement malades. Nous n’hésiterons pas à leur fournir à chaque fois quelques litres d’eau, dans la limite de nos possibilités.

Une bouteille de gaz pour la cambuse. Tout est très propre. Les hamacs tendus d’arbre en arbre et leur petit bidon étanche individuel contenant toute leur vie. Ils restent en général 1 mois.
Ils sont fiers de nous montrer leur terrain de foot installé sur la lagune asséchée.

Mais ils n’ont pas de ballon. Nous nous en voulons de ne pas en avoir un dans nos bagages !
Et pour le plaisir, ils nous offrent une noix de coco. Pour cela Samy monte les chercher dans l’arbre (video). Quelle agilité impressionnante. Ce sera leur délicieux cadeau. Nous en ramènerons à bord mais très compliqué de les ouvrir sans machette et sans se faire mal.

Retour sur Maverick. Les journées passent entre bricolage et découverte des fonds marins (vidéo1, video2, video3)

Au cours de nos différentes séances de snorkelling, nous découvrons ceci. Il s’agit de carapaces de tortues. Elles ont vraisemblablement été mangées. C’est évidemment interdit dans nos pays, mais qui sommes-nous pour l’interdire sur ces terres où la faim n’est pas juste un mot …

Le mouillage n’est pas confortable mais c’est tellement beau, entre l’arche et cette plage de sable blanc. Sublime !

Aujourd’hui la luminosité est splendide. Allez, on saute dans nos kayaks et je prends mon téléphone enveloppé précieusement dans sa coque imperméable.
En voilà le résultat. C’est grandiose, entre sable blanc et rochers! Je vous laisse apprécier…

Vidéo

Mais ce mouillage bouge vraiment trop. Nous décidons d’aller voir celui un peu plus bas.

Une jolie anse. Le voilier présent part à notre arrivée. Nous voila totalement seuls au monde (video)
Le soir, après le coucher de soleil (video), la voie lactée est époustouflante. Une étoile filante énorme nous éblouit. Un moment inoubliable… une soirée hors du temps, hors du monde, sans aucune pollution visuelle ou humaine. Juste quelques braiements d’ânes sauvages…

Mais le jour suivant la houle se lève, avec le vent toujours présent. Le mouillage devient vraiment trop rouleur. A 11h00 nous décidons d’aller plus au nord sur la plage de la Muerta, proche du campement des pêcheurs.

Ce sera plus facile pour eux de venir pour le Wi-Fi. Ils nous confient leur téléphone durant la journée pour qu’ils se rechargent totalement. Nous nous retrouvons avec 6 téléphones.

Mais pourquoi ce nom de plage de la Muerta ?

Selon une légende, à la fin du 19ème siècle, une jeune fille de Caracas était allée acheter sa robe de mariée en France. Sur la route du retour, le bateau n’avançant plus, elle se serait rapprochée du capitaine. Le vent revenu, le bateau a repris sa route vers le Venezuela. Culpabilisant d’avoir déshonoré sa famille et son fiancé, la jeune fille aurait sauté à l’eau au large de la Blanquilla. Son corps n’a jamais été retrouvé mais le capitaine a installé une croix et un monument sur la Playa de la Muerta en l’honneur de sa bien-aimée.
(Merci à Fanny d’avoir trouvé et traduit ce texte)

Le dernier jour, après leur avoir annoncé notre départ, Miguel et Samy viennent à 17h00. Ils ont un cadeau pour nous. Une énorme langouste. Ils sont trop fiers, avec de magnifiques sourires.


Le seul regret : la barrière de la langue. Nous ne parlons pas espagnol. Que de partage si nous avions pu discuter ensemble !

Nous aurons fait, durant ce séjour, une orgie de langoustes, de lambis et de poissons de toute sorte. Car ici, pas de problème de ciguatera ou autres maladies. Les fonds et les poissons sont totalement sains.

Et voilà. Départ ce jour à 8h00. Tous les pêcheurs viennent nous saluer avec de grands gestes et de beaux sourires. Nous reviendrons peut être en décembre pour obtenir un bon angle pour remonter à St Martin. Et il n’y a aucun doute : ils nous attendent ! « Diciembre » nous disent-ils !


Blanquilla, le retour

L’idée nous était venue dès notre précédent départ de cette île, mais cela voulait dire faire au moins le double de la distance de navigation et du temps, puisqu’allant contre vent et courant. Car autant venir de Blanquilla vers Curaçao est un bonheur puisque dans le sens des vents et courants, autant partir de Curaçao pour Blanquilla est un vrai pari.
En voici l’exemple, lorsqu’on avance à la voile !

Partis de Klein Curaçao le 26 novembre, nous avons suivi cette route, au près. Des bords carrés, ou comme dit si joliment Nath : « avez vous bien jardiné ? »
Et il n’y a pas que ces inconvénients, car il a fallu se battre également contre la houle, annoncée à 1m, mais en réalité plus proche de 3 à 4 mètres. Nous avons donc été brassés, comme l’année dernière, à la même époque, lorsque nous sommes partis de l’ile à Vache.

video

Mais que ne ferions-nous pour revenir dans ce paradis! D’autant que nous n’y serons pas seuls puisque Nathalie et Thierry, sur Ornella, qui ne sont jamais venus ici, vont nous rejoindre très vite.
Il nous aura fallu plus de 3 jours et demi, soit 80h de navigation pour réaliser 510 mn (944 km), au lieu des 250 mn (463 km) en ligne droite.

Nous arrivons par nuit noire, à 20h00, la lune n’étant pas levée. Heureusement, nous avions noté notre dernier mouillage au GPS. Le capitaine à l’avant pour descendre l’ancre juste quand il faut, et moi aux commandes, le nez sur l’ipad, sur la profondeur et concentrée pour bien rester face aux vent. Il faut avoir confiance dans les instruments !
Mais blanquilla vaut toutes les difficultés. Quelle splendeur au réveil !


Nous retrouvons Daria (pour les suivre, cliquez), les amis de Trinidad, avec Arnaud, Fanny, et les jeunes Louis et Mathilde, la tornade.


Et Ornella arrive le soir suivant,
Que de belles rencontres ! Que de moments inoubliables encore vécus ici.
Après un sympathique barbecue sur la plage de sable blanc,

Et une mémorable séance de yoga, également sur la plage, avec Fanny qui développe son activité (liens), nous terminons sur Ornella autour d’une jolie bouteille, d’un beau ceviche préparé par Louis, et de l’intendance toujours parfaite de Nathalie.

Mais Daria nous quitte déjà. Ils partent pour d’autres mers et s’éloignent de nous très vite. Peut être les retrouverons nous en Polynésie ?



Nous nous retrouvons seuls sur l’ile avec Ornella.
Moments intenses sur ce lieu hors du temps et de toute civilisation. Nous resterons 4 jours au mouillage de la Muerta, tout aussi beau au soleil couchant !

Le mouillage dans l’anse de l’arche n’étant pas accessible pour nos deux bateaux, nous nous y déplaçons en annexe pour aller à terre et redécouvrir les splendides fonds (film1, film2, film3, film4)

Et le joli caracara que nous avons délogé !


La ronde des pêcheurs a repris mais ce ne sont pas les mêmes que la dernière fois. Ils sont moins agréables. Ils ont l’air plus pauvres. Ils demandent des bidons d’eau et des cigarettes en échange de lambis, et de poissons divers. Pas de langoustes cette fois-ci, ou lorsqu’ils en proposent, elles sont pleines d’œufs (vidéo)


Les Coast Gard sont passés nous voir : Jonathan le chef, Nelson, Frédéric Thomas et cat. Fort sympathiques. Et pour la première fois de notre vie, après café, petits gâteaux, échanges via le traducteur, ils repartent en nous déposant une magnifique langouste en cadeau. Incroyable. C’est bien la première fois de notre voyage que des coast guard nous font un cadeau ! Nous avions apporté un ballon pour les pêcheurs mais puisque ce ne sont pas les mêmes, nous l’offrons aux coast gards. Ils sont trop heureux !

On leur promet de venir découvrir leur campement au sud.
Malheureusement, après une navigation à la voile, nous arrivons sur la large baie au sud de l’île, où les  pêcheurs, en barques et en bateaux frigorifiques sont plus nombreux. Ils paraissent aussi encore plus pauvres. Ils nous accostent, alors même que nous naviguons, pour nous demander de l’eau et nous proposent eux aussi lambis et barracudas. Il doit y avoir bien peu de voiliers qui viennent ici ! Mais nous n’arrivons pas à mouiller, les fonds n’y étant pas propices. Les ancres n’accrochent pas et les fonds descendent très vite à 50, 60, voire 90 mètres..
Nous repartons avec Ornella vers le 3e mouillage répertorié, un peu plus bas que celui de l’arche. Les coast Gard viennent le long de Maverick, déçus de nous voir repartir. Nous aussi nous sommes déçus. Nous leur proposons de venir nous voir le jour suivant à notre mouillage, veille de notre départ.
Ils seront là à 8h00. Jean-Benoît est heureux de leur rendre service et de les dépanner. Car ils n’ont aucun outillage, pas de clefs à bougies. Les leurs sont pourtant bien encrassées et ils ont un problème de carburateur. Ils n’ont même pas de clefs de 10.
Très joli moment d’échange avec le chef Jonathan qui repart également avec un téléphone. Il est très ému et nous dit que nous sommes ses premiers amis français.

Ils repartiront heureux avec une batterie et tout plein de bricoles pour leur cuisine.


Ce dernier mouillage où nous nous installons est confortable, à l’inverse de notre dernier séjour ici (nous n’y étions restés qu’une nuit).

Et enfin, une randonnée en vue, car nous découvrons une lagune, toute proche. Magnifique ! (vidéo)

Les lumières, le contraste entre lagune d’eau douce et les dégradés de bleu de la mer sont splendide.

Nous en faisons le tour. Cela fait du bien de se dégourdir les jambes ! Découverte de bois flotté. Nous aurions pu faire de si jolies choses avec !

Mais quelle est cette espèce de cactus ? Étonnant !

Et les fonds sous-marins sont également extraordinaires. Beaucoup de coraux, beaucoup de poissons, petits et grands. Nous ne nous en lassons pas ! Jean-Benoît pêche à foison. Nous mangerons du poisson jusqu’à notre départ le 23 décembre !


Petite séquence plongée sous marine, pour la première fois pour nous en autonomie. Pas facile de trouver le spot idéal, sans courant, pas trop profond et beau. Les hommes se concertent et tombent d’accord.

Séquence réussie. De beaux coraux et des poissons lion absolument énormes! L’un deux terminera dans nos assiettes. Ces poissons sont invasifs et n’ont aucun prédateur. Il est recommandé d’en prélever un maximum. Mais il faut savoir comment les préparer car un piqure est très douloureuse. Mais la chair est exquise !

Un grand merci à Thierry et Nathalie pour cette jolie plongée commune et d’avoir bien voulu nous regonfler nos bouteilles. L’achat d’un compresseur va vite s’imposer!


Mais il faut penser à repartir, la météo ne nous permettant pas de rester une semaine supplémentaire. Direction Saint Martin.
Nous sommes tristes. Nous quittons cette île magique, nous quittons Ornella. Nos chemins devraient se recroiser en février à St Martin et, peut-être, la Jamaïque ensemble… Nous l’espérons tant…


Les premières 24 heures seront vraiment inconfortables: grosse houle croisée, on enfourne, on décolle, on s’écrase! Mais le vent est avec nous. Avec 25 nœuds bien établis, on explose notre record des 24h : 183 mn !
Bon ça ne durera pas et nous aurons une mer plus calme les 24h suivantes. Elle redeviendra hachée pour les dernières 24h00. (video).

Nous passons tout près de Saba, cette si belle ile que nous avions visitée en avril dernier (article)!

Nous avons fait une belle moyenne de 6,7 nœuds pour 556 NM (400 mn en ligne droite).

Nous aurons encore pris d’énormes paquets d’eau de mer. Mais Maverick est robuste et solide. Juste quelques mini fuites, aucune casse. Une belle dernière navigation avant notre retour en France et les travaux programmés sur Maverick en janvier. Nous vous en reparlerons plus tard.

Les deux prochains posts seront consacrés à notre passage à Isla de Aves, et à Curaçao -où nous avons passé notre PADI-, les deux destinations suivant notre premier passage à Blanquilla.

Beaucoup de retard, mais très difficile de vous faire vivre notre voyage au jour le jour en n’ayant très peu d’internet. Revenir sur ces destinations de rêve n’en sera que meilleur !

Nous vous souhaitons de merveilleuses fêtes de Noël, avec le père Noël de Saint-Martin(voyez le pere noel en short ?), et une belle fin d’année et vous retrouverons avec bonheur en 2025.

10 thoughts on “Isla de Blanquilla, l’île aux multiples superlatifs !

  1. Que du bonheur, profitez bien du presque paradis
    on vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année que vous vivrez avec qq heures de décalage mais aussi qq degrés
    bises

  2. Quelle aventure magnifique que vous nous transmettez avec talent, cela fait du bien dans la grisaille malouine, tous nos meilleurs voeux pour cette année 2025 qui commence,
    merci et continuez à npous faire rêver, Christine et Bernard AURENCHE

    1. Mille mercis pour votre commentaire qui fait chaud au cœur. Promis, je continue les articles et nous continuons le voyage ! Belle et heureuse année à vous également.
      Amities

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