Les communications en grand voyage vaste et complexe sujet !

Sujet extrêmement sensible que je vais tenter d’aborder ici, en étant le plus complet et le plus simple possible. Donc pour faire passer les infos essentielles je vais rester basique sur la première page. Ceux que cela intéresse (les candidats au voyage par exemple) irons voir plus loin, je vous livre toutes nos découvertes dans les pages suivantes….

En voyage il faut distinguer deux formes de communications : celles liées à la sécurité, impérieuse ou optionnelles, et celles relatives à la vie sociale. Bien entendu les unes recoupent les autres….

Les outils sont : les smartphones, les postes émetteurs récepteurs VHF , les émetteurs récepteurs AIS et enfin les balises et téléphones satellites. Naturellement on utilise autant que possible les réseaux WIFI, la aussi pas si simple….

Chaque famille de ces outils utilise son propre réseau de communication, chaque réseau a sa destination, ses appareils et ses limites.

Les postes VHF : communiquer avec les bateau et dispositifs à terre

Deux dispositifs obligatoires : le fixe qui émet jusqu’à 25 NM (45km), le portable seulement 2 à 6NM (10km). Ces appareils peuvent transmettre en numérique des messages de détresse à une distance supérieure (environ 75km). Ils servent aussi à dialoguer avec les ports, les autorités maritimes, les voiliers croisés. Cela fonctionne comme une radio émetrice. Il faut détenir le certificat de radio-opérateur restreint (CRR) pour avoir le droit de l’utiliser. Sauf en France….

Evidemment il faut apprendre à se servir de tous ces appareils, savoir comment les charger, les entretenir….

Le poste mobile, il faut en avoir deux, permet aussi à l’équipage de communiquer entre eux losqu’ils se séparent, lors de certaines manoeuvres. Il fonctionne comme un talkie-walkie.

La balise de détresse.

Envoie un signal de détresse ou que l’on se trouve (balise EPIRB Emergency Position Indicating Radio Beacon). Matériel obligatoire pour toute embarcation évoluant à plus de 60 NM d’un abri (environ 100Km). Simplissime : comme un extincteur on retire une goupille et on appuie sur un bouton.

C’est un outil qu’on ne souhaite jamais utiliser mais qui déclenche immédiatement la grosse artillerie. Le centre de recherche du CROSS gris Nez, en France, reçoit le signal de détresse (aucun renseignement, juste la position de la balise) et coordonne les secours avec les moyens du pays le plus proche. Tout ce qui peut être engagé pour le secours le sera.

La balise dispose d’un numéro d’enregistrement qui donne au CROSS beaucoup d’informations sur le bateau d’où elle a été déclenchée.

Le téléphone satellite.

Permet de communiquer (voix, mail, sms, téléchargement météo) partout sur la planète, y compris les pôles. En fait cet appareil se connecte aux constellations de satellites et vous fournit à bord un réseau wifi. Le débit est tellement restreint qu’aucun accès internet n’est envisageable mais le transfert de textes et de fichiers météo (grib) est relativement simple avec les applications smartphone dédiées. Cet appareil n’est pas obligatoire mais nous l’avons acquis dès la traversée vers Madère. Pourquoi ? La bonne fiabilité des prévisions météo en mer Est de 4 jours. Il nous a donc paru indispensable d’acquérir cette technologie pour être en mesure de charger de nouveaux fichiers météo lors de traversées pouvant excéder ces 4 jours. En plus cela permet de conserver un minimum de lien social et d’envoyer notre position régulièrement.

 

L’émetteur récepteur AIS

Couplé au système de géo positionnement du bateau (GPS) il permet d’envoyer sa position et de recevoir celle de tous les bateaux équipés de cet appareil et évoluant dans un cercle d’environ 20-30 miles de votre bateau (environ 50 km). Très pratique pour suivre et éventuellement éviter tous les cargos, systématiquements équipés. Ne dispense pas d’effectuer une veille 24h/24 car certains plaisanciers ou pêcheurs ne sont pas équipés de cet appareil.

Ce petit appareil affiche sur notre système de cartographie des petits triangles correspondants à tous les bateau de la zone.

Nb : c’est ce système qui transmet notre position aux sites Vessel finder et Marine Traffic. Ces sites utilisent le réseau VHF (20-25 NM soit moins de 50 km de portée maxi). Donc sitôt à plus de 50 km des côtes on émet plus de position. C’est la raison pour laquelle le lien vers notre blog ne transmet plus la véritable position mais la dernière que ces sites ont pu relever.

Les smartphones et le réseau GSM

Les smartphones utilisent le réseau Global System for Mobile Communication (GSM) qui est mis en place par les opérateurs de téléphonie mobile, aidés par les Etats. A l’origine 2G, maintenant en 5G c’est en fait le même principe mais avec toujours plus de débit. Vous auriez eu du mal à charger une photo avec la 2G… Ce qui nous intéresse dans cette techno c’est la portée et la disponibilité du réseau. La portée d’une antenne 4g peut aller jusque 30km. Concrètement ca signifie qu’on parvient à récupérer du réseau sitôt qu’on approche à cette distance de la côte. Pour nous 30km c’est environ 13 miles nautiques, ou un peu moins de trois heures de l’arrivée.

On ne vous cache pas que c’est un chouette moment de la traversée, quand on voit les petites barres monter, et qu’on reçoit les mails, les messages de la famille et des amis.

La difficulté c’est de disposer d’un accès au réseau du pays visité. Si cela vous intéresse voir la page approfondir. Rien de simple ni de global !

Approfondir tout ca

Les balises Epirb

La communication du signal passe par satellite. La balise envoie sa position pendant au moins 48h ; Cette durée minimale peut varier selon la marque de la balise. L’outil coute entre 4 et 600€ selon les marques et caractéristiques. La durée de vie de la pile est de 10 ans pour les nouveaux modèles. En général au bout de cette durée l’appareil est obsolète et bon a changer. Les anciennes balises, valables 5 ans seulement, sont pour beaucoup devenues bonnes à jeter, le changement de pile étant aussi cher que l’achat d’une nouvelle balise. Attention, la balise doit être associée à votre MMSI. Numéro unique, lié au bateau et maintenu à jour ou fourni par l’ANFR. Le recours à cet organisme est incontournable. Il permet entre autre de rentrer dans leur base les caractéristiques du bateau, les appareils détenus à bord, les personnes à prévenir en cas d’accident.

Il existe des balises individuelles, qu’on peut localiser par satellite ou via la vhf du bord. Outils très efficaces en cas d’homme à la mer. Malheureusement très couteux (350€ minimum), on a pas opté pour cet outil, privilegiant la prévention.

Le téléphone satellite : iridium ou imarsat

Non obligatoire mais également arme absolus le téléphone satellite. Il permet de téléphoner partout sur la planète mais aussi de recevoir la météo, les mails, les sms. Deux fournisseurs d’accès : Iridium et Imarsat. Le second n’a pas développé d’option plaisance efficace. Iridum se taille désormais la part du lion sur ce petit marché (en pleine progression, on rencontre de plus en plus d’iridium connectés désormais)..

On l’a vu plus haut notre choix s’est porté sur un iridium go !, avec forfait data illimité. LE bon plan c’est d’acheter l’appareil via le site Predictwind. Vous payez en dollars us, ce qui nous a permis d’acheter l’appareil, 4 carte SIM, la livraison et les taxes US pour à peine plus de 700€. Ne cherchez pas, le premier prix en France est de 850€ (avec une seule carte et sans le port).

Pour l’abonnement nous avons là aussi souscrit le forfait illimité chez Predict wind. Payé aussi en dollars US il ne coute « que « 140€ » par mois. Le forfait francais est plus de l’ordre de 180€…

Pour nous l’intérêt du téléphone satellite est indéniable en navigation et sitôt que vous vous trouvez hors d’europe… C’est un élément de sécurité non négociable. En plus il permet maintenant de passer des appels, des sms, et même des mails.

On peut facilement interropmpre son abonnement, la contrainte pour rfemettre en service est d’utiliser une nouvelle carte SIM. D’où la nécessité d’en acheter plusieurs à l’achat de l’appareil : elles sont vendues (dans notre configuration) 10€ pièce, si vous l’achetez isolément après-coup 50€…. On en a pris 4. On a utilisé la première pour la traversée vers Madère, on va interrompre le forfait jusqu’à la traversée vers le Cap vers à l’automne. Ensuite on gardera probablement l’abonnement à l’année car les traversées seront plus fréquentes et les moyens de télécharger la météo plus complexes. De plus pour nos futures randonnées dans des lieux et pays plus isolés et sauvages le fait de disposer avec soi d’un outil de déclenchement des secours terrestres est intéressant.

Mais l’intérêt principal immédiat est de pouvoir télécharger les fichiers météo, même au grand large, sans se soucier de sa réserve de minutes (les autres forfaits sont à la minute). L’expérience nous montre qu’il faut environ 20 mn pour télecharger une zone de 120 NM² (avec des données minimales). C’est à peu près notre vitesse sur 24h, donc en téléchargeant 3-4 fois par 24h on ne sera jamais surpris par une mauvaise dépression. Le fait d’être en forfait illimité nous permet de télécharger autant qu’on veut.

Quid des fameux fichiers grib ?

Plusieurs écoles : ceux qui récupèrent les fichiers météo sur des sites gratuits, les transfèrent sur leur logiciel de navigation ou de routage pour exploitation. On a trouvé la solution peu pratique. En plus il faut identifier les meilleurs sites de téléchargement, selon sa position géographique. Intéressant mais ca finit par prendre du temps. Et ca peut parfois être plus aléatoire sur la qualité.

Nous avons choisi de souscrire un abonnement à l’année chez TZ-météo, qui nous permet de télécharger directement la météo (avec plusieurs modèles différents, on utilise Icon Europe, très fiable) depuis notre logiciel de navigation routage. Simple, pratique et efficace. Ca nous coute quand même 10€ par mois mais c’est le prix d’une météo simple et fiable. Et on utilise cet abonnement presque indifféremment qu’on soit par satellite ou wifi ou 4g. Et au final on peut récupérer le fichier grib pour le mettre sur un autre appareil au besoin.

Certains ne jurent que par predictwind, le téléchargement est identique mais l’abonnement plus cher. En plus vous avez du coup un logiciel météo et routage (si vous avez l’abonnement routage, cher lui aussi) et un autre de navigation. Un peu complexe et je n’ai pas accroché à l’interface predictwind, je reste TZ globalement.

Il y aurai beaucoup à dire sur la météo. J’écrirai notre pratique en la matière dans un article prochain.

Le smartphone, l’usage en Europe

Quand vous arrivez dans un pays vous devez avoir un abonnement opérateur. Et idéalement le moins cher possible. Gare aux dépassements, maintenant la plupart des opérateurs bloquent la connexion à 50€ de dépassement… ça limite la casse mais c’est désagréable quand ca arrive ! Donc nous sommes devenus experts en usage européen de nos forfaits français !

Chaque opérateur prévoit désormais un forfait données europe, entre 8 et 70go de datas selon opérateurs. Pour avoir un ordre d’idée (les ados connaissent ca par cœur, nous avons du découvrir et mesurer….) l’heure d’apéro Whatsapp « coute » environ 1 go.

Autre subtilité, que nous découvrons en voyage, vous n’avez le droit à votre forfait europe qu’à la condition d’avoir plus de consommation en France qu’à l’étranger…. Par comparaison d’un mois plein avec le suivant.

Si vous ne respectez pas cette règle l’opérateur vous applique des frais, non négligeables…. Dès décembre nous étions à 0 conso en France, il a donc fallu réagir. Et étudier le sujet. On ne s’embête pas en voyage, toujours un sujet à résoudre.

En fouillant on s’est rendu compte que seul SFR appliquait cette directive européenne.
Donc nous sommes passés chez Free qui propose un forfait 25go à l’étranger sans appliquer cette règle. Deuxième avantage de Free c’est que sitôt sorti d’Europe on pourra basculer à un tout petit forfait à 5€, sans données. Ce qui nous permettra de basculer sur le dispositif « voyage hors d’europe ».

Smartphones : Le dispositif international

Sitôt sorti d’Europe chaque opérateur applique ses propres tarifs (voix, sms, données) pour chaque pays. Comme les accords diffèrent il faudrait changer d’opérateur en prenant celui le mieux placé dans le pays traversé. Impossible !

Nous avons donc opté pour la souscription d’une carte SIM internationale, utilisant toutes les opportunités de Roaming (capacité à se connecter au réseaux GSM du pays traversé et donc garder la possibilité d’appeler et recevoir des appels, éventuellement utiliser internet) à des prix intéressant et surtout sans risque de surcout non maitrisés. Ca se matérialise par une carte SIM avec son propre numéro, anglais pour notre carte. Grace à celle-ci nous restons joignables partout ou un réseau GSM existe à des prix raisonnables. Il existe une carte données (qui permet de se connecter à Internet) sur le même principe, que nous souscrirons sitôt sorti d’Europe. Pour les voyageurs, le meilleur opérateur pour ce service est Explod (Vodaphone).

Ouf, voila pour la seule option smartphone ! Ca décape un peu non ? Mais alors en vrai à quoi ca sert ? Plus ou moins important que pour une vie sédentaire ?

Le smartphone en voyage : quel usages ?

D’abord c’est pour garder le si important lien social ! Mais ca c’est vrai partout et pour tout le monde. Pour les voyageurs c’est aussi plus essentiel d’être au point la-dessus que quand vous allez tout les jours au bureau et restez connectés sur le réseau de la boite. La différence c’est qu’il faut compter un peu et savoir ce qu’on consomme (cf plus haut, 1h Whatsapp = 1go). Bien sur le réflexe est d’utiliser le réseau wifi des bars et des marinas…

On essaie donc toujours de capter un réseau Wifi. Facile quand on est dans un bar ou resto, parfois choisi en fonction de son réseau d’ailleurs, plus problématique au port ou au mouillage, même dans des marinas affichant fièrement « Connexion Wifi ».

Encore un problème résolu, mais il a fallu se pencher dessus…. Avis aux candidats voyageurs. Nous avons « investis » la somme de 120€ dans l’achat d’une antenne wifi de 2.4gz et d’un routeur. L’antenne permet de se connecter au réseau wifi connu (jusqu’à 3-400m au moins), et en plus de créer un joli réseau de bord « Maverick », sur lequel on connecte ordinateurs et smartphones. Cet article est écrit depuis le mouillage de Porto Santo, en utilisant le réseau du bar de la marina, fermé à ce moment. Pas mal non ? Pour ceux que ca intéresse (ils font aussi les relais wifi domestiques) allez faire un tour sur le site www.antennes-wifi.com, en plus ils sont hyper réactifs et répondent à vos mails avec la solution à votre problème.

De notre connexion dépend aussi et surtout la réception météo, élément essentiel de sécurité. Donc à plus de 30 km de la côte plus de météo. On verra plus tard comment on contourne ca.

C’est aussi la possibilité de joindre les marinas, ou les bateaux au mouillage là ou on envisage de se rendre. Prendre toutes les infos, les prix pour les ports.

L’application totalement incontournable aujourd’hui c’est Navily. Indispensable aux voyageurs. Elle met les bateaux en contact entre eux, avec les marinas, donnent un max d’infos, une bible. Version gratuite ou payante (19€/an, les voyageurs souscrivez, ca vaut le coup et ca soutient ce beau dynamisme).

Pour les loisirs ca permet aussi de trouver les meilleurs prix de location de voiture (là aussi plein d’applications, on utilise pas mal le site rentalcars.com mais il y en a d’autres), les circuits randos, les cartes locales. Encore une application top : Windy Maps. Presque toutes les cartes du monde en téléchargement gratuit, du coup même sans réseau vous parvenez à rejoindre la ville ou trouver LA belle rando du coin ! On en a testé d’autres mais celle-ci est la seule qui propose ce catalogue de carte gratuites…. Même en France, tester cette application c’est l’adopter !

Voila, je crois qu’on a fait le tour du sujet smartphone. Ha si j’avais eu cet article avant de partir j’aurai gagné du temps je vous le dis….

La vie à Porto Santo par temps de Covid

Notre 1er test COVID étant négatif, nous voilà autorisés à descendre à terre et à nous installer dans la Marina de Porto Santo. Nous devrons en passer un second 5 jours plus tard pour confirmer notre négativité. Les autorités sanitaires et policières sont très strictes la:dessus. L’île à très peu de cas de Covid et souhaite se maintenir à ce niveau. Nous amarrons donc Maverick 2 sur des pontons pas trop solides. Il n’y a qu’une place de disponible, que nous nous empressons de prendre…

Nous découvrons à terre une petite communauté de français, surtout des bretons et normands installés sur leur bateau à sec, le chantier étant très peu cher.

L’ile de Porto Santo est la deuxième plus grande île de la Région autonome de Madère, avec une surface de 42,48 km² et environ 5 500 habitants. Porto Santo se situe à seulement 500 km de la côte africaine et 1 000 km de l’Europe. Son point culminant est le Pico do Facho avec ses 516 mètres. Nous le grimperons sans faute mais souhaitons attendre un temps dégagé.

Cette île fut la première découverte portugaise réalisée au XVe siècle. C’est ici que la grande épopée des découvertes lancée par Henri le Navigateur a commencé. Bien plus tard, Christophe Colomb a passé du temps sur l’île pour préparer son voyage de la découverte de l’Amérique.

Le port est accolé à l’immense plage de sable blond de plus de 9 kms. Magnifique surtout au coucher de soleil! Nous ne nous en lassons pas. A vous d’apprécier…

Bienvenue au Porto do Porto Santo

Notre marina (cliquer) et son environnement n’est pas en reste…

Comme vous le voyez le temps n’est pas toujours au beau fixe mais cela ne nous empêche pas de nous rendre dans la capitale Vila Baleira, la seule grande ville de l’ile et son bord de mer

Et de nous rendre en vélo tout au bout de l’ile à la Ponte de Calheta, face à l’Ilhéu de Baixo interdite à tout débarquement. Grandiose !

De retour à la marina nous constatons l’arrivée d’un très beau 3 mats, le Gunilla, Navire école suédois.

Et surprise : il s’agit du trois mâts qui a quitté La Corogne en même temps que nous le 5 octobre dernier. Pour souvenir cette photo. Il arrive tout droit de Funchal après s’être rendu dans les Canaries.

Ce navire école transporte une cinquantaine de jeunes garçons et filles qui resteront près de 48 heures bloqués sur le bateau en attendant le résultat de leur test COVID effectué dans les locaux de la marina. Ils seront tous négatifs puisqu’ils pourront tous débarquer ensuite.

Les jours passent et les couchers de soleil sont toujours aussi éblouissants.

Que fait-on toutes ces journées : le capitaine bricole sur les conseils très avisés de la communauté de marins. Que de conseils, d’astuces de voyage… D’autant qu’Il y a mille choses à faire et à régler pour nos prochaines traversées. Nous avons tout intérêt à le faire ici puisque nous ne bougerons pas de Porto Santo tant que la situation sanitaire ne s’arrangera pas ailleurs.

Baignades et randonnées sont également au programme. Il fait bon vivre ici L’eau est aussi chaude qu’à St Malo, 18/19 degrés.

Et nous avons également la chance de profiter des bars et restaurants ouverts jusqu’à 18h00. Cela change tout. La vie est là aussi.

Dès qu’il fait beau, nous partons sur les sommets…

Nous randonnons entre formations de sable et de lave…

Et profitons de Thierry, qui a son bateau amarré tout à côté du nôtre, et qui connait les sentiers les plus improbables…

Comme ce parcours avec un tunnel faisant plus de 700 mètres de long… Drôle d’ambiance. Frontales obligatoires !

Et à la sortie, de fort jolies fleurs. C’est très vert, ce qui est très exceptionnel car, en temps normal il ne pleut pas plus de 5 fois… par an ! Chats noirs que nous sommes, après les crues uniques que nous avons vécues au Caire.

Je ne peux pas terminer cet article sans parler de Caroline, jeune navigatrice que nous avons côtoyée quelques jours avant qu’elle ne reparte sur son voilier vers Madère. Caroline voyage seule depuis plusieurs mois déjà sur son voilier Hiawatha de 30 pieds. Elle est partie de Suède en passant par la Norvège, l’Écosse, l’Irlande, est descendue jusqu’ici, tout en prenant son temps. Je suis tellement admirative…

Bonne nuit et à tout vite !

Cadix – Madère – Traversée? C’est quoi la différence ?

Nous voila partis pour notre première longue traversée. 4 nuits en mer, ca change du cotier, mais pourquoi ?

Déjà il faut vous dire que pendant 5 jours et 4 nuits vous ne pourrez compter que sur vos propres capacités. Hors problème très grave vous devrez aller du point de départ au point d’arrivée par vos propres moyens, dans des conditions de confort les meilleures possibles et de sécurité optimales.

Le bateau est rangé, tout fonctionne bien, tout a été vérifié, testé, les drag bags sont remplis.

Deux éléments principaux sont à prendre en considération : la sécurité et le confort. Ce dernier est important aussi pour la sécurité : si on a pas de confort on se fatigue, si on se fatigue on risque plus de faire des erreurs. Si on fait des erreurs on risque l’accident. Donc les deux sont liés, et importants.

Et le confort alors ?

Ca part déjà d’un bon avitaillement. Prévoir les menus, midi et soir, selon la météo (on cuisine moins s’il y a mauvais temps, ou beaucoup de houle), ne rien oublier d’essentiel. Il faut pouvoir cuisiner quel que soit le temps et l’état de la mer. Sur notre traversée, à part 30h du départ avec 2m de houle la mer a été plutôt calme. On a donc pu cuisiner tranquillement.

Ensuite il y a le sujet des douches : si on fait du moteur pas de problème, on aura une eau chaude à 82°, donc douche agréable assurée. Nos 450 litres d’eau nous permet une douche régulière. Partis avec le plein, on arrive avec plus des 2/3 du réservoir. Deux douches chacun (ben oui, en mer on se lave pas tout les jours, surtout si l’eau est froide. En plus on expérimente nos ressources pour les futures grandes traversées, donc on fait à l’économie et on mesure…) et la vaisselle ont constitué toute notre consommation. 5 jours à deux a consommé 1/3 de notre ressource, en bonnes conditions de confort. Bel enseignement pour plus tard. Sur une traversée de l’atlantique, sous l’équateur, on consomme moins d’eau car on s’arrête parfois pour se baigner. Alors on se rince simplement à l’eau douce, ca permet de consommer moins. Nous expérimenterons ca plus tard.

Le confort c’est aussi avoir les vêtements adaptés prêts à servir. On a géré ca lors de la préparation histoire de faire face à toute situation. Finalement il aura fait assez chaud, jamais moins de 15° même en pleine nuit. On est donc resté avec petite doudoune, comme il faisait sec aucun souci de ce coté là. S’il avait plu il aurai fallu gérer de rester toujours au sec, et préserver notre intérieur. Ca n’a pas été les cas cette fois ci, que du beau temps.

Il faut aussi gérer les déchets. Sujet délicat. On opte pour rejeter tout l’organique à la mer, pratique décriée par certains puristes mais utilisée par 98% des voyageurs. Pour tout le reste on expérimente une pratique apprise sur radio ponton : le remplissage des bidons d’eau avec les déchets non recyclables. on a un bidon de 5l d’eau, qu’on vide en remplissant les 3 premières bouteilles bues. Ce bidon devient le réceptacle poubelle. On y rentre tout le contenu de la poubelle de bord, en coupant les emballages si besoin. On stocke le bidon rempli à sa place initiale, quand il contenait de l’eau. Propre et sans odeur, idéal.

Ici les déchets d’un copain qui a traversé l’Atlantique, un mois de traversée, à 5, voila tout ses déchets optimisés, et c’est un végétarien plutôt écolo, il a pas du rejeter grand-chose en mer, pas mal non ?

On est en expérimentation et sur une traversée plutôt courte. On a donc remplacé le bidon par une bouteille de lait à large goulot et une bouteille. Résultat nos déchets optimisés ont tenu dans une seule bouteille d’1l de lait et une d’1.5l d’eau. Donc on a de la marge pour les futures grandes traversées.

Enfin pour occuper les quarts de nuit on a expérimenté les films et séries. Idéal pour passer le temps et ne pas s’endormir pendant la veille. Faut juste penser à télécharger des films avant de partir…

Et donc, la sécurité ?

Point essentiel de la traversée. Et le plus complexe évidemment. Premier élément de sécurité l’état général du bateau et de ses éléments vitaux, dans l’ordre d’importance, la sécurité individuelle, les outils de navigation, le moteur, l’énergie, les voiles, le pilote automatique.

La sécurité individuelle. La journée par beau temps on ne s’astreint pas à grand-chose, sauf pour les manœuvres sur le pont ou on porte systématiquement gilet, harnais, éventuellement casque pour la manœuvre du tangon.

La nuit tout change. On passe en « mode nuit ». Gilet, frontale, harnais, lampe de repérage, capteur de distance du bateau (si l’équipier tombe à l’eau une sonnerie se déclenche à la table à carte). Personne ne quitte le cockpit sans que l’autre équipier soit réveillé et en tenue. La personne de veille ne doit jamais hésiter à réveiller l’autre en cas de doute ou de besoin.

Les outils de navigation. C’est un ensemble électronique de cartographie, de récupération de la météo, de signalement de notre position par l’Ais, de récupération des données de vent, de profondeur, de vitesse.

Le système doit fonctionner quoi qu’il arrive. On a un système en fixe, le pc de bord, relié à tous les systèmes, et plusieurs modes dégradés. 5 en tout : Un pc portable capable de se substituer au pc de bord défaillant avec exactement les mêmes fonctionnalités. Deux autres pc portables opérationnels avec cartographie, capables de se connecter en lieu et place du pc de bord. Chaque pc portable de secours peut aussi fonctionner en solo, avec une antenne gps autonome. On a pas toutes les infos dans ce mode dégradé mais on a l’essentiel : sa position sur une carte.

Enfin on a un ipad et un iphone, tous deux connectables ou pas au réseau et informations du bord, disposant d’une cartographie autonome, et de la capacité de télecharger le météo par téléphone satellite.

Depuis début janvier on a aussi la dernière génération de téléphone satellite : l’irridium go .

C’est une sorte de hotspot qui génère un réseau wifi avec les satellites. Ca ne permet pas de surfer sur internet mais ca permet de télécharger la météo ou que l’on soit sur la planète, d’envoyer et recevoir des mails, des sms, et même de téléphoner. C’est un élément de sécurité cher mais tout à fait essentiel. On adore !

Pour le moteur, l’entretien régulier assure une belle fiabilité. J’avais fait la révision des 200 heures avant de partir de Cadix, pas grand-chose à craindre de ce coté là. Au pire j’ai à bord les pièces essentielles, démarreur et alternateur, les docs techniques, de quoi faire une vidange, changement des filtres, purge des réseaux gas oil et refroidissement, et bien sur tout les outils possibles ! La seule chose à craindre serait une panne majeure, extrêmement rare sur un moteur diesel bien entretenu. Un moteur de bateau c’est rustique, ce n’est pas un moteur de voiture, et il n’y a aucune électronique essentielle. Le peu qu’il y a peut être contourné. Au final notre bon moteur aura avalé sans sourciller les 30h quasi ininterrompues de la fin de parcours, à 1500 t/mn pour 5-6 kn de vitesse. Pas une goutte d’huile consommée, moins de 2.5l/h de gas oil.

L’énergie est plus complexe. Il faut assurer environ 8-10 a/h de consommation. Pilote automatique, électronique de bord (ordinateur, instruments, gps, ais), frigo, divers éclairages (feux de navigation, éclairage cabines) et recharges (ordinateurs portables, téléphones téléphone satellite). Pour cela on a trois sources de recharges : une éolienne, qui ne donne que quand il y a pas mal de vent, et encore assez peu quand on est au vent arrière. Donc en théorie le fabriquant la vend comme fournissant 29 a/h, en pratique et dans des conditions raisonnables (celles ou évoluent la plupart des voyageurs prudents), elle fournit à peine 2 a/h…. Le panneau solaire, mais il faut du soleil, donc pas la nuit, fournit entre 4 et 6 a/h. L’alternateur du moteur qui lui fournit environ 20a/h.

Donc dans le meilleur des cas on fournit 8a/h et on consomme entre 8 et 10. Moralité il faut de toutes façon faire tourner le moteur deux heures par 24h. En fait même les bateaux très optimisés font ca. L’alternative serait de se blinder en panneaux solaires, ajouter un hydrogénérateur, charger un gros parc batteries et optimiser toutes les consommations. Cher et difficile, donc recours au moteur ou à un petit générateur à essence.

Maverick dispose de 400 a/h, ce qui donne un maximum utilisable de 80 A/h, sur des batteries neuves, en pratique, avec des batteries de 2017 ca donne environ 40 a utilisables sans abimer les batteries. Donc on lance le moteur au moins deux fois par 24h. Ca fait de l’eau chaude en plus.

Les voiles sont l’élément principal de propulsion du bateau. Il faut les conserver en bon état, les bichonner, les faire bien travailler. Nous avons une grand voile et un génois neufs, pas de soucis de ce coté là.

Le pilote automatique est le troisième et fidèle équipier du bord. C’est un système hydraulique qui est géré par une pompe électrique. Ca consomme environ 4-5 a/h, mais ca évite de barrer. On ne le fait que par plaisir, ou ponctuellement lors de manœuvres. On peut se passer de cet équipier mais la traversée serait beaucoup plus fatigante. Au lieu de regarder un film pendant la veille on barrerai. Pas passionnant par petit temps, fatiguant par plus gros… Un pilote bien entretenu est robuste, le notre sera révisé avant la traversée de l’Atlantique en fin d’année.

Conclusions de la traversée ?

Le bateau et l’équipage se sont bien comportés. Aucun souci majeur. Quelques petites bricoles (connectiques de la pompe de transfert gas oil, pompe de cale babord à vérifier) à faire sans urgence.

Les enseignements furent nombreux. On a expérimenté en live l’iridium, super outil, on ne le quittera plus. Trop bien de pouvoir appeler ses proches au milieu de nulle part, d’échanger des mails. Bientôt on pourra envoyer des petites photos, cette fois ci il nous manquait un outils pour les réduire facilement.

Nous sommes donc prêts pour augmenter la durée de traversée. Prochaines à venir 2-3 jours pour les Canaries ou le Maroc. Et en juillet 7 jours vers le Cap Vert. La répétition générale avant la traversée de l’atlantique en fin d’année.

On en reparlera surement…

Notre première grande traversée

Enfin le grand départ pour les iles de Madère. Ce sera notre première traversée de plus de 4 jours, une première pour tous les deux. Pour vous faire vivre ces moments uniques, voici notre journal de bord… J’espère que ces quelques lignes vous permettront de vous immerger dans cette vie si particulière.

Adieux Cadix

C’est le grand départ. Après la fermeture aux étrangers de Gibraltar et du Maroc, le capitaine a repéré une fenêtre météo idéale pour faire route vers Madère. 

Nous sommes prêts pour une traversée prévue de 4 nuits/5 jours. Une nuit et un jour de plus que pour le golfe de Gascogne. 

Nous mettons le bateau en mode navigation et rangeons notre pack confort électrique. Plus de nespresso.. ni de sèche cheveu ! 

Départ 9h00. Nous quittons la Marina à l’heure précise… 

Au revoir la Belle Cadix. Nous en aurons profité jusqu’à la dernière heure, surtout dans le contexte actuel où tout se reconfine.

La ville au loin est dans la brume. Nous lui tournons le dos et retrouvons pendant quelques minutes nos amis les dauphins ! Que du bonheur. 

La journée se passe tranquillement. Nous sommes partis au moteur mais dès que le vent monte, nous le coupons.

Nous arrivons en fin de journée de notre première journée de navigation. Le temps est clair (vidéo à cliquer) et le coucher de soleil magnifique.

Seuls en mer et déjà loin de tout… 

Il nous faut maintenant être très attentifs car nous arrivons dans le rail de Gibraltar. Heureusement la modernité s’est invitée sur tous les bateaux, ceux ci etant maintenant connectés à L’AIS. Ce système nous permet de voir leur position, leur route et leur vitesse. C’est très confortable surtout la nuit où les distances sont difficiles à appréhender. 

Nous nous équipons pour la nuit, dînons de pâtes fraîches concoctées par le capitaine et commençons les phases naturelles de repos et de veille. Mon premier repos sera à 22h22. Je laisse naturellement ma place à minuit puis repars dormir à 2h12 puis à 6h06.. Étonnant ce timing à la minute.. 

Nous sommes à la voile. Les heures passent mais les cargos et pétroliers nous empêchent de nous endormir lors des veilles. Ils vont bien plus vite que nous et tous nous coupent la route. A nous de ne pas être sur la leur !  Ça maintient éveillé, inutile de vous le dire !

Et impossible de vous faire partager le ciel extraordinairement étoilé. Seuls au monde dans une lumière irréelle…

Lever du jour vers 8h00… Splendide…

L’arrivée du soleil…

La journée se passe tranquillement coupée de siestes selon le besoin. Fatigués mais heureux. Nous sommes contemplatifs et peu actifs.

Déjeuner léger comme la veille. Nous privilégions salade, tomates et autres verdures tant qu’il en reste… 

Dans l’après midi il nous faut penser à la préparation de la goulash pour notre repas du soir et le bouillon pour la nuit.

Grosse pensée pour vous tous que nous avons quittés pour rejoindre des horizons différents et plus libres. Plongée pleine d’émotion dans notre livre de bord où famille et amis nous ont laissé des petits mots en vue des traversées et de notre solitude. Bien vu.. Vous vous reconnaîtrez..

Pour nous remettre de nos émotions, petite douche d’eau chaude très appréciable avec les savons Molinard (merci ma Ségo). Ici, comme en montagne ou lors d’épreuves sportives au long court, le moindre confort est un véritable bonheur. L’eau chaude est générée par le moteur. Donc, dès qu’il tourne nous en avons.

Second coucher de soleil en vidéo puis préparation pour la nuit.

Nous enfilons nos gilets et nous habillons plus chaudement.

Nos doudous sont également au chaud…

Dégustation de la goulash, puis la mer étant calme et les vents établis, petite partie de Scrabble. J’ai failli battre le capitaine ! La prochaine fois j’y arriverai !

Dodo toujours selon le rythme naturel. 

Nous avançons fort à la voile, comme sur un tapis roulant. C’est très enivrant. La nuit est pleine d’étoiles. Le firmament est extraordinaire puisqu’il n’y a aucune lumière qui pollue. Impossible d’immortaliser… Dommage. 

Les manœuvres étant inutiles nous suivons le conseil d’autres navigateurs rencontrés et regardons des séries et films téléchargés depuis Paris. Cela nous permet de ne pas nous endormir et d’allonger de ce fait le temps de repos qui passe au delà de 2 heures.

La nuit passe et le soleil revient… que c’est beau… Plus de cargos ni de pétroliers, pas d’oiseaux, pas de poisson… l’infini de l’océan.

48 heures depuis notre départ

La journée suivante avance toujours sur le même rythme de sieste. Nous ne voyons plus personne hormis un voilier au loin en partance pour les Canaries.

Préparation de notre déjeuner. Nous dégusterons de bonnes galettes préparées avec la farine de St Malo. Le capitaine est à la manœuvre pour les compléter. Cliquer pour visionner… et n’attraper pas le mal de mer !

De nouveau régime de sieste et de gouter. Le soleil baisse de nouveau à l’horizon. Nous avançons vers l’ouest et les jour rallongent. Il est 18h50… Petit tour d’horizon en vidéo

La nuit passe avec des chutes de vent. Pas facile pour moi lorsque le capitaine dort. Je dois le réveiller à plusieurs reprises ce qui est difficile à supporter. Je le comprends. La fatigue se fait sentir et le rythme des 1h30 n’est plus du tout de rigueur. Nous sommes maintenant sur 3h00 / 3h00 et avons du mal à nous lever. Nous dormons dans la cabine arrière et non dans notre cabine avant habituelle. Cela nous permet d’être au plus près de la sortie mais l’inconvénient est que l’on entend le moteur bien plus distinctement lorsqu’on l’éteint et le rallume ce que nous ferons plusieurs fois cette nuit là.

72 heures depuis notre départ avec notre route depuis le début. Nous sommes en éclairage de nuit d’où cet écran noir.

Lumières du matin au 4e jour de navigation. Nous allons bientôt battre notre record.

Tellement beau !

La journée passe et le vent chute. Nous sommes obligés de remettre le moteur et ne l’éteindrons que très peu de fois malheureusement. La météo prise par le capitaine est d’une parfaite précision. Le temps est maintenant gris et l’horizon se confond avec la mer.

Le crépuscule arrive et nous restons dans le cockpit puisqu’il n’y a ni vent ni bateau, ni rien du tout d’ailleurs !

Préparation pour notre dernière nuit. La fatigue se fait sentir et nous passons maintenant allègrement les 3h de sommeil chacun d’autant que nous sommes au moteur. Il n’y a donc rien à régler ou à modifier sur la route.

La nuit est redoutablement noire. Nous avons l’impression d’être dans un four. Drôle d’ambiance pas forcément agréable. Mais où sont nos étoiles ?

Il est 4h21. Je profite de ma veille pour immortaliser nos « premiers » 500 NM de navigation.

Je pars me coucher à 6h00 du matin et à mon réveil à 8h30, le capitaine me lance « Terres en vue » ! Nous sommes encore loin mais quel bonheur !

96 heures depuis notre départ…

Préparation de notre dernier petit déjeuner en mer. La capitaine a préparé la pâte à crêpe. A moi de les réaliser : chacun son rôle. C’est trop bon !

La terre approche et nous naviguons sur une mer d’huile. Nous avons enfin du réseau et ne sommes plus coupés du monde. Notre premier selfie est envoyé !

Nous approchons tout doucement…

La pression tombe pour le capitaine.

Ouf, aucun soucis majeur à signaler. Le bateau a fonctionné à merveille.

Et hommage au 3ème équipier : le pilote automatique ! Je n’ai pas barré une seule minute sauf à mettre au vent. Sur plus de 100 heures de navigation c’est incroyable. Je me rattraperai sur les petites navigations telle que celle qui nous mènera sur l’ile principale de Madère.

La terre se rapproche. Les lumières sont magnifiques et nous apprécions de retrouver les goélands. La vie quoi !

Nous approchons tout doucement et apprécions ces paysages en rêvant de nos randonnées à venir. 2ème petit tour d’horizon sur notre arrivée. Et vive la chaleur. L’hiver est maintenant loin derrière nous.

Les doudous sont de sortie pour apprécier la fin de cette traversée !

Nous nous annonçons à la marina. Ils nous précisent qu’il nous faudra patienter et faire un test Covid pour pouvoir mettre pied à terre puisque nous n’en avons pas de moins de 72h au départ de Cadix. Nous allons donc mouiller à l’avant port pour au moins 48 heures. D’autres bateaux sont présents dont des français. Fatima, de la marina, parle français et nous guide dans la papiers à remplir. Nous devons, comme en Espagne, nous inscrire sur une application. Dès que c’est fait, Fatima indique aux services de santé que nous sommes disponibles et organise le test qui aura lieu le lendemain.

Nous restons donc en mode navigation d’autant que le roulis est très présent.

1er apéritif déjeunatoire presque à terre. Tchin tchin !

Notre premier coucher de soleil face à Porto Santo. Magique ! Quel embrasement !

Première vraie nuit dans notre cabine avant. Que du bonheur même si ça bouge un peu. La deuxième nuit sera beaucoup, beaucoup moins confortable !

Nous passons notre première journée à attendre patiemment l’heure du test. Y a pire comme attente…

Il est fixé à 14h00. Nous descendons donc à terre, sans visiter, en annexe. L’infirmier du laboratoire arrive à 13h50 pour installer la salle et se préparer. Rien à voir avec les tests passés en France où la laborantine avait juste des gants et un masque. Ici nous aurons affaire à un véritable spationaute, protégé des pieds à la tête. Prise de température, test nasal et test salivaire. Résultat dans les 12h00. A priori nous ne devrions pas être positifs puisque nous n’avons rencontré personne !

Nous remontons à bord et attendons patiemment le lendemain. En fin d’après midi un remorqueur arrive (cliquer) et se place tout près de nous…

Le coucher de soleil a l’air magnifique. Mais nous sommes frustrés… le mur de la jetée nous le cache…

Nuit très inconfortable. Nous avons hâte maintenant de nous placer au port tellement le roulis et la houle sont fortes. Notre test est négatif. La marina nous appelle pour nous dire que nous pouvons nous y installer. Nous y partons dans la foulée. C’était sans compter le vent qui souffle en rafale de plus de 60 km/h. Trop dangereux de rentrer sans risquer de casser. Nous retournons donc à l’ancre et attendrons que le vent tombe cet après-midi.

Le ciel est tout bleu et nous avons hâte maintenant d’aller visiter. Ce sera l’objet du prochain article !

Retour chez nous !

Nous voilà de retour pour quelques jours à St Malo, notre base. Nous avons quitté la douceur de l’Andalousie pour un vrai temps breton, en passant par Paris pour y passer Noël et retrouver famille et amis, tellement heureux de nous retrouver ! 3 mois, çà passe vite, quoique…

Nous y avons rencontré le Père Noël en compagnie de Sébastien et de Anne Claire.

Que du bonheur de retrouver notre chère ville, toujours aussi belle même si c’est bien moins vivant qu’en Espagne.

Plage du Pont

Les décorations de Noël ne sont pas non plus les mêmes… Voyez …

Et, juste pour le plaisir, quelques crèches très originales rencontrées en Andalousie :

Les illuminations naturelles rivalisent avec les illuminations humaines…

Et pour le 1er janvier 2021, l’année commence sous un froid mordant et une couche de gel et de neige bien visible sur la plage de Bonsecour.

Nous profitons de notre passage pour faire une jolie rencontre. En effet, Olivier Tourchon journaliste à Bateaux.com qui nous a interviewé longuement par téléphone pour écrire un très beau papier sur notre tour du monde, publié à l’automne, nous invite à partager avec lui la galette des rois. Merci beaucoup, Olivier, pour cette rencontre si sympathique.

Nous avons également la surprise de nous retrouver parmi les « 10 histoires aimées durant l’année 2020 » dans le numéro du 31 décembre 2020 du Pays Malouin. Et un article de plus également, suite à notre rencontre avec Philippe Delacotte dans le journal le Télégramme de Saint Malo, organisée par Sébastien.

Avant de repartir vers Cadix, Norbert Gaudiche réalise pour notre plus grand plaisir de jolies photos en compagnie de notre Community Manager Team.

De gauche à droite, Tiphaine, Sébastien, et Coralie à notre droite.

Un immense merci à tous les trois qui nous permettent d’être suivis sur Facebook et Instagram que nous ne maitrisons absolument pas. Ils sont trop forts !

Le 8 janvier arrive et direction l’aéroport d’Orly pour notre vol de retour vers Cadix. Beaucoup plus de monde qu’à notre arrivée et les contrôles beaucoup plus stricts pour sortir de France que pour y entrer. Nous réalisons pour la première notre test PCR, négatif bien évidemment.

Les nouvelles de la tempête Filomena qui sévit en Espagne ne sont pas très rassurantes mais notre vol est maintenu. Mais à quel prix et avec quelques frayeurs : trous d’air, relance des gaz pour un petit tour dans l’orage et les trombes d’eau et atterrissage très sportif. La page du 8 janvier 2021 de l’agenda playBac offert par Coralie, préconisait :

C’était prédestiné ! Sauf que nous n’en avons pris connaissance que le lendemain. J’aurais bien aimé faire le test pour voir si cela fonctionnait…

Après l’avion, le bus pour se rendre à la gare de Séville puis 1h30 de train pour Cadix et enfin 20 minutes de marche pour retrouver notre cher Maverick2. Tout va bien. Rien n’a bougé.

Déballage de notre valise de 20 kilos avec en cadeau la Nespresso : le plaisir du vrai café. Que du bonheur. Mais elle ne fonctionnera qu’au Port, sur le courant général.

Nous avons plaisir à retrouver Cadix sous le ciel bleu mais avec une température plus fraiche que lorsque nous sommes partis. La doudoune est de circonstance.

Et le parapluie également !

Dimanche 10 janvier 2021 :

Dans un premier temps, nous souhaitions aller découvrir le mythique rocher de Gibraltar. C’était sans compter la Covid 19, la région étant de nouveau confinée.

Nous sommes maintenant suspendus aux autorisations venant du Maroc. En effet, jusqu’à ce jour, la marina de Tanger nous refuse tout accès. Allez savoir pourquoi de nombreux voyageurs ont pu s’y rendre pour les fêtes en avion alors que pour nous cela nous est refusé.

Après analyse du capitaine, une belle fenêtre météo se présente pour rejoindre Madère à partir de mercredi. Il ne nous reste plus qu’à attendre jusque demain pour voir si nous pouvons ou pas aller au Maroc.

Si c’est négatif, préparation du bateau et de l’équipage pour la traversée vers Madère. 550 Nm, soit 4-5 jours de mer. D’ici là il nous faut solutionner le gaz, récupérer notre bimini tout neuf et, si traversée, faire l’avitaillement correspondant. La location d’une voiture s’impose. A 26 euros la journée, çà le fait !

Et la bonne nouvelle avant ce départ est que le capitaine a configuré notre nouveau téléphone satellite (irridium go) qui nous servira à récupérer la météo lors des traversées, lorsque nous n’aurons plus aucun réseaux. Ce téléphone sera également notre lien avec la terre, donc avec vous. Vous pourrez connaître notre position et nous pourrons communiquer en cas d’urgence.

Voici une première image de notre positionnement par satellite :

Moralité : au travail !

Mais tout d’abord priorité au plaisir… au plaisir de nous restaurer… au restaurant. Ils sont tous ouverts ici.

Et enfin, à regarder sans modération, voici la très jolie et très professionnelle vidéo réalisée par Marjorie Lagarde, rétrospective de la première partie de notre voyage.

La Blanche Andalousie

Avant de partir pour quelques jours en tourisme en Andalousie, nous profitons encore et toujours de quelques magnifiques couchers de soleil sur Cadix. Quelles lumières !

Et dès l’autorisation donnée par les autorités andalouses de sortir de la ville où nous séjournons, nous louons une petite voiture pour nous rendre dans les fameux villages blancs perchés dans les montagnes. En effet, ici en Espagne, les décisions se font au niveau régional. Une ligne générale est fixée par le pouvoir central et chaque région ensuite durcit ou pas les préconisations données. Quelle différente avec la France…

Nous commençons par une petite visite de Jerez de la Frontera, ville qui constitue l’un des trois points principaux du « Triangle du Xérès ». « De la Frontera » (littéralement « de la frontière ») fait référence à la frontière que partage Jerez avec Grenade.

Le beau temps n’est pas avec nous mais nous apprécions l’ambiance du samedi dans les bars et restaurants tout au long de la journée (vidéo sur les réseaux sociaux). Nous visitons les ruelles mais tous les lieux historiques sont fermés, y compris la magnifique cathédrale. Covid oblige… Nous avons déjà de la chance d’être là !

Retour à Cadix pour la nuit puis départ pour un tour des villages blancs pour trois jours. Nous devons limiter les visites : nous ne pourrons pas tous les faire… Priorité à Ronda où nous prévoyons de déjeuner, en passant par El Bosqué pour un café et surtout Zahara de la Sierra et sa forteresse maure perchée au-dessus de la ville. Nous n’aurons malheureusement pas le temps de nous y arrêter. Nous ne pouvons que la contempler de loin…

Nous arrivons enfin à Ronda : quelle splendeur !

La ville est située sur un plateau rocheux, coupée en deux par le río Guadelevín, qui coule à travers une gorge profonde appelée El Tajo, longue de quelque 500 m et profonde de 170 m, que l’on franchit en empruntant le Puente Nuevo (Pont-Neuf) construit au XVIIIe siècle. Un premier pont construit en 1735 en seulement 8 mois s’écroula 6 ans après. Le pont actuel, qui est une véritable prouesse, a été construit entre 1751 et 1793. Il est construit en pierres extraites du lit de la rivière et mesure près de 100 mètres.

La beauté du lieu ne doit pas nous faire oublier que lors de la guerre d’Espagne, le centre du pont a été utilisé comme prison et que les opposants au régime franquiste furent poussés vivants du haut de celui-ci.

Nous nous promenons entre le Parador adossé au pont, la grand place, les ruelles de la vieille ville et le chemin en contrebas du pont.

Il y a même le père noël !

Aucun édifice n’est ouvert. Nous regrettons tout particulièrement de ne pas pouvoir visiter les arènes de Ronda, les plus anciennes de toute l’Andalousie.

Il faut penser à repartir pour notre nuit dans un petit village blanc du joli nom de Villaluenga del Rosario. Nous y arrivons tout juste à 18h00, heure à laquelle tout ferme, y compris l’hôtel restaurant où nous avons réservé et où nous devions dîner. Ouf, nous aurons quand même un toit sur la tête mais n’aurons pas de quoi grignoter. Nous nous en remettrons !

Le temps, le lendemain n’est pas au beau fixe, loin de là ! Nous tentons quand même une rando dans la montagne au-dessus et sommes survolé par plusieurs vautours à l’envergure impressionnante.

La pluie arrivant, nous renonçons à monter au sommet et décidons de nous rendre directement à notre destination du soir :

Arcos de la Frontera.

Arcos de la Frontera est, à notre goût, encore plus belle que Ronda. Concentrée sur trois pics dont, sur deux d’entre eux de monumentales églises/basiliques.

Voyez le plan : à l’inverse de Ronda, le Guadalete contourne la ville tout en se resserrant très fortement entre les deux anciens quartiers. Étonnant non ?

Cette ville fut construite par les berbères et nous retrouvons dans ses ruelles l’esprit d’Essaouira que nous aimons tant.

Nous avons réservé dans le splendide parador historique de Arcos.

Le bâtiment est voisin de la basilique de Santa de la Asuncion. Nos fenêtres donneront sur celle-ci.

En face, le château fort que nous ne pouvons malheureusement pas visiter.

Les terrasses du parodor donnent sur le précipice et nous fournit un ballet permanent de faucons rouges et fauves, d’hirondelles et autres oiseaux que nous ne connaissons pas.

Ainsi que de fort jolies plantes telles que celle-ci… Je vous laisse deviner…

La pluie tombe sans discontinuer le soir ce qui ne nous permet pas de découvrir les éclairages de Noël. Dommage… Heureusement, le lendemain grand ciel bleu…

Nous abusons du parador et nous promenons ensuite entre les différents quartiers.

Les églises sont ouvertes : nous en profitons. Elles sont très différentes des nôtres et les statues des saints et de la vierge sont toutes habillées et décorées. Nous imaginons bien les processions !

Déjeuner au parador sous un soleil de plomb puis il faut penser au retour, déjà…

Pas de regret : le lendemain des trombes d’eau s’abattent de nouveau sur nous. Nous rentrons par le magnifique pont de la Constitution,

Il relie la terre à Cadix puisque, outre ce pont et un autre beaucoup moins prestigieux, Cadix n’est relié que par une digue au continent.

Pour les 3 derniers jours avant notre retour à Paris, bricolage pour le capitaine et travaux pratiques pour moi (dont ce blog, pas toujours facile à faire vu le peu de réseau que nous avons au port).

Nous retournons à Puerto Sherry jeudi pour récupérer notre annexe et profitons de l’accalmie du vendredi pour se perdre dans les rues de Cadix sous le soleil.

Nous y découvrons le magnifique marché !

Et deux trois petites images insolites…

Visite du château de Santa Catalina, distribué par quelques salles ouvertes au public présentant des expositions temporaires et ses remparts :

Bon, on se remet de toutes ces visites devant un nouveau coucher de soleil…

Au fait, l’Andalousie passe en phase 2 de libération, c’est-à-dire que les bars et restaurants ferment toujours à 18h00 mais ouvrent à nouveau de 20h00 à 22h30 pour un couvre-feu à 23h00 et les toutes les boutiques sont de nouveau ouvertes jusqu’à 21h00. Youpi :  nous en profitons dès ce vendredi soir pour découvrir les nombreuses illuminations de Noël, la patinoire, les marionnettes et jeux pour les enfants (vidéos sur les réseaux sociaux). Que de bonheur !

Rota, puis Cadix la belle et non pas la belle de Cadix !

Nous nous reposons à Rota entre averses et découverte de cette très jolie ville avec ses ruelles, ses maisons très colorées ou toute blanches, ses magnifiques plages qui nous permettent de randonner et de faire un peu de sport, y compris à nos doudous. Tout est toujours malheureusement fermé à partir de 18h00 mais nous en profitons quand même a minima…

Découverte du marché avec ses bars au centre et ses parapluies.

Et sans oublier de regarder le match de rugby, Grande-Bretagne / France. Il nous a fallut trouver le pub, tenu par un américain. Il a été très heureux de nous trouver sur ses télés France 2. Vive la France !

Coucher du soleil sur la jetée. Trop beau !

Et vue de Maverick 2…

Après 3 jours d’attente pour récupérer mon téléphone tombé en panne il y a 10 jours (que ferions-nous sans Amazon, les moins chers, les plus rapides !), départ pour Cadix, de l’autre côté de la baie.

Petite navigation au moteur, que nous pensions sereine. Quelle erreur… Nous partons entre 2 averses alors que je suis encore à l’avant pour remettre en place les amarres. Dès le passage de la jetée, la houle est très forte et je suis très loin d’être aussi agile que Jean-Benoît. Je suis littéralement bloquée à l’avant sans pouvoir revenir de peur de basculer. Le capitaine devra virer de bord afin que la houle ne soit plus de travers mais de face pour que je revienne à l’abris du cockpit et me remette de mes émotions. Morale de l’histoire : plus aucune manœuvre sans gilet ! Je ne risquais pas grand-chose, mais c’était trop impressionnant…

La belle Cadix!

Nous nous attendions à une jolie ville, mais quelle surprise ! Elle est magnifique !

Et sa cathédrale !

Et toujours de superbes couchers de soleil !

La journée, la vie continue et tout le monde déjeune dans les rues…

Nous allons rester entre Cadix et Puerto Sherry (un port dans la baie où se trouve tous plein de magasins de bricolage) jusqu’au 21 décembre, date à laquelle nous décollerons pour la France.

Nous vous ferons découvrir dans le prochain post les villages blancs andalous, où nous nous rendrons en voiture…

A suivre !

De retour en Espagne !

Après une dernière étape au Portugal, nous arrivons à Culatra, la presqu’île juste devant Faro. Un monde à part : pas de voiture, très peu de constructions et déjà le sapin de noël en place ! Une petite soirée avant le départ en Espagne le lendemain pour éviter à avoir à faire le test PCR.

Nous nous attendions à une navigation tranquille pour nous rendre à Ayamonte mais c’était sans compter la houle. Toujours là et toujours forte ! Quelques heures à être secoués et la moitié du temps de navigation à la voile. Ouf !

Nous voilà arrivés à Ayamonté. Après ces conditions sportives, une petite sortie au restaurant s’impose ! Mais quelle surprise… tout est fermé ! Après renseignement, il s’avère que l’Espagne est confinée et tous les commerces non essentiels ferment à 18h00. Nous nous contenterons d’une pizza à emporter dégustée sur le bateau. C’est déjà pas mal !

Deux petites journées pour nous remettre de nos émotions et pour découvrir Ayamonte vivante la journée.

Puis départ pour remonter le fleuve Guadiana jusqu’à Sanlucar, soit 3 heures de moteur.

Le premier pari est de passer le pont côté sur nos guides à 18 mètres de hauteur à marée haute. Nous mesurons 18,50… Heureusement d’autres renseignements nous ont été donnés à la Marina : a priori il côte entre 22 à 25 mètres.

Nous arrivons juste dessous et hésitons fort : nous avons vraiment l’impression que nous allons toucher ! Un ouvrier travaillant sur le pont nous fera signe que çà passe… ouf ! Nous nous engageons et effectivement nous passons mais sans trop de marge….

Nous passerons ensuite le reste de la navigation sous une pluie diluvienne et des orages juste au-dessus de nous. Çà tonne fort et les éclairs se déchaînent… Une visibilité de 50 mètres, des rafales de vent de plus de 60

km/h. Tous les appareils électriques (y compris de navigation) ont été coupés car pas rassurant du tout. Mais il y a tout plein d’éoliennes autour de nous, alors on se dit, si çà doit tomber ce sera sur celles-ci !

Arrivée sur un ponton d’attente à Sanlucar, entre tout plein de bateaux au mouillage dans le fleuve chargé de branches de bambou et d’alluvions. Le fleuve marque la frontière entre l’Espagne et le Portugal.

Sanlucar est du côté espagnol.

Alcoutim est du côté portugais.

Alcoutim est beaucoup plus vivant que Sanlucar mais nous ne nous aventurons pas dans un premier temps au Portugal de peur de contrôle. Et la pluie au rendez-vous ne nous laisse que peu de temps de sortie.

Petite promenade entre deux averses vers les moulins de Sanlucar puis au château fort tout en haut et tout refait à neuf… mais sans charme !

Après deux jours à Sanlucar, nous traversons pour randonner côté portugais et pour retrouver nos amis Fanch et Cathy qui attendent des pièces de moteur à Portimao avant leur départ aux Canaries. Dernière occasion de les voir avant longtemps…

L’art portugais, avec l’artiste international Bordalo II, qui créé des sculptures monumentales avec des déchets qu’il s’acharne à collecter depuis des années. Son message : « alerter le monde sur son insoutenable production d’ordure ».

Quel artiste !

Nous restons sur le fleuve une petite semaine et retournons vers Ayamonte pour une nuit.

Départ vers le très joli site d’El Rompido, que j’avais repéré sur les guides et vivement recommandé par Éric

5 heures de navigation avec entrée délicate dans le rio Pedras. Très beau mais pas permis à tout le monde car les fonds sont très faibles.

La remontée jusqu’à la petite ville est fort belle mais, comme partout actuellement en Espagne, il y a très peu de restaurants et commerces d’ouvert.

Découverte de El Rompido suivie d’une jolie randonnée vers Cartaya à travers une forêt de pins et retour par les marais salants. Que d’espèces d’oiseaux que nous ne connaissons pas…

Regardez bien sur les toits…

Dernier coucher de soleil sur le rio Pedras…

Nous attendons le bon créneau (il faut partir impérativement au plus tard une heure avant pleine mer pour arriver à la barre de sortie du rio à pleine mer).

Nous partons donc le jeudi à 15h00 pour une navigation de nuit. Arrivée impérative dans la baie de Cadix avant le mauvais temps annoncé le vendredi matin à 4h00.

Nous passons devant Mazagon, gros port pétrolier au crépuscule. Nous sommes entourés de pétroliers à l’arrêt. Nous en compterons 12, certains jusqu’à près de 20 kms du port. Incroyable : le monde est à l’arrêt !

La baie de Cadix en pleine nuit est très impressionnante : il y a des feux partout, entre Rota, Puerto Sherry et Cadix et ses ports de commerce et autre et ses ponts très éclairés. Et il y a aussi une grosse base navale tout à côté de Rota.

J’aurais été incapable de trouver les bons amers pour entrer dans le port de Rota. La perception la nuit est telle que les feux que nous devons suivre sont soit dissimulés, soit superposés… Le capitaine est à la barre, très concentré et nous entrons dans le port comme s’il connaissait les lieux ! Quelle performance. Je suis toujours impressionnée, surtout les nuits.

De plus, nous arrivons tout juste avant le mauvais temps prévu à 4h00. Il sera même en avance, les rafales commençant dès notre amarrage !

Bravo au capitaine pour ses calculs et sa route !

Découverte de Rota… A suivre…

L’impact du COVID sur notre voyage

Comment gérons-nous la crise liée au COVID ? Comme vous pouvez vous en douter, nous sommes évidemment impactés par celle-ci.

En effet, les situations dans les pays et régions traversés évoluent constamment et il nous est particulièrement difficile d’obtenir les réponses aux différentes questions que nous nous posons quant à nos possibilités de déplacement en mer et nos arrivées dans les marinas ou mouillages.

Nous n’avons, jusqu’à ce jour, trouver aucun site détaillé, aussi bien en Espagne qu’au Portugal, nous donnant les précisions nécessaires et avançons donc principalement au jour le jour et selon les échos et renseignements récupérés par ci par là. Nous avons seulement constaté que les décisions se faisaient au niveau régional et non pas, comme en France, au niveau national. La situation est donc différente pour le Portugal, entre la région de Lisbonne et l’Algarve, et pour l’Espagne, entre la Corogne en Galice et l’Andalousie.

Ce qui veut dire que, entre les conditions météorologiques et les conditions sanitaires, toutes les prévisions de visites, d’arrivée sur des sites touristiques ou tout simplement prévisions de lieu pour se poser, changent continuellement.

Les derniers exemples :

confinement et couvre-feu au Portugal :

Il s’agit de la fermeture de tous les magasins et restaurants, et interdiction de se déplacer et de sortir dans les rues les samedi et dimanche entre 13h00 et 7h00 le jour suivant : mesure drastique appliquée dans un premier temps à la moitié des villes du pays puis ensuite à d’autres localités dont il nous a été très difficile de trouver les noms. En semaine, la vie continue normalement mais se termine, selon les régions, vers 21h00, voire plus tard. Inutile de vous dire que nous ne savons absolument pas jusqu’à quand ces mesures seront appliquées.

Mais nous avons échappé à cette restriction à Alvor, parce que nous y étions lors de la première phase. Lorsque nous nous sommes rendus à Portimao, l’étape suivante, nous avons appris qu’Alvor avait également été mis sous couvre feu et confinement, comme Portimao…

Tavira, l’incontournable !

Nous aurions adoré nous arrêter dans cette ville, l’une des plus belle du sud du Portugal. Nous devions y arriver à partir du 21 novembre. Malheureusement, les conditions de navigation d’entrée étaient inenvisageables et pour parfaire notre choix, nous avons dû partir au plus vite pour arriver en Espagne avant le 23 novembre date à laquelle, a priori, un test COVID négatif était demandé avant toute entrée dans le pays.

Les surprises à l’arrivée en Espagne

Nous n’avons eu aucun contrôle mais nous sommes arrivés dans une ville morte. Il était 18h30. Nous avons appris la fermeture de tous les bars et restaurants de la région Andalouse à 18h00 tous les jours, a priori jusqu’au 23 novembre puis jusqu’au 10 décembre, puis jusqu’à quand ? Nous ne le savons pas.

Mesure supplémentaire : interdiction de quitter la ville de résidence jusqu’au 10 décembre au plus tôt.

Cette mesure s’applique-t’elle à nous, marins étrangers ? Impossible de le savoir. Certaines marinas ont carrément refusé l’entrée à des allemands partis d’Ayamonte (6h de mer pour y arriver. Ils ont dû refaire le chemin inverse jusqu’à Ayamonte). Avaient-ils appelé avant ? Nous ne le saurons jamais.

Nos choix de déplacement

Nous avons donc pris le parti de bouger mais d’appeler auparavant notre lieu d’arrivée pour savoir si nous pouvions accoster. Pour l’instant cela semble fonctionner. Pourvu que cela dure…

Quoique… Après une demande de devis à la marina de Séville pour notre retour en France à Noël, la surprise est grande de se voir refuser une place…

Ce qui nous est répondu : « étant donné l’état d’alarme dans lequel se trouve le pays et les restrictions de périmètres, il nous est indiqué qu’il nous est impossible d’atteindre Séville ». Pourrons-nous même prendre l’avion que nous avons réservé pour le lundi 21 décembre ? Espérons-le !

Nous resterons donc une vingtaine de jours entre Rota et Cadix… En espérant que nous puissions quitter Rota pour aller voir Cadix.

A suivre… !

Comment vit-on sur un voilier ?

Vous êtes nombreux à nous demander comment nous vivons au quotidien sur notre voilier.

En voici donc un petit aperçu, notre vie se partageant entre les départs en mer et la découverte des lieux dans lesquels nous arrivons.

Je développerai bien évidemment plus précisément les départs en mer. je vous précise que les parties en bleu sont rédigées par le capitaine.

Lorsque nous partons en mer pour une étape journalière, l’avitaillement se fait pratiquement au jour le jour. Le lever se fait selon l’heure que le capitaine préconise. Il en sera différemment si nous partons pour une traversée, mais j’y reviendrai plus loin. Le petit déjeuner est fortement préconisé avant tout départ, ceci pour éviter le mal de mer. Pour nous qui sommes amarinés, il est tout de même indispensable car une fois partis, nous ne savons jamais quel sera l’état de la mer. Tout ce qui peut être fait avant le départ doit l’être, y compris la préparation du déjeuner, voire du dîner.

Heure de départ : en fait comme ici les marées sont faibles et ne génèrent pas de courant comme en Bretagne l’heure de départ est essentiellement calculée pour éviter une arrivée de nuit.

Après le petit déjeuner, les habitudes sont prises. Le capitaine calcule la route finement, pendant que je range la cuisine puis pars préparer la grand voile ou le retrait de l’ancre. Le moteur est mis en route et le départ est lancé. Dès que nous le pouvons, je mets le voilier au vent et le capitaine hisse la grand voile, soit complètement, soit en laissant un ri, selon les conditions de mer et de vent. Le génois sera ensuite déployé.

Nous commençons à bien connaitre le bateau. Au près (quand on a le vent face à nous ou dans un angle inférieur à 90°) et si le vent ou les rafales sont supérieures à 12-13kn (environ 25km/h) nous prenons systématiquement un ri. Ce qui signifie réduire la surface de grand voile. Par sécurité aussi nous prenons cette mesure pour les navigations de nuit. Ensuite nous adaptons la surface de voilure en utilisant plus ou moins de surface de la voile d’avant, qui est le véritable moteur du bateau. Quand le vent est portant c’est une tout autre affaire, dont nous reparlerons quand nous commencerons enfin à avoir ce sacré vent favorable !

Ensuite la journée se déroule entre veille pour éviter les casiers, voiliers, cargos ou bateaux de pêche, et bricolage pour le capitaine, car il y a toujours à faire sur un voilier ou encore mini sieste lorsque les conditions sont dures. C’est incroyable comme le corps se fatigue lorsque ça tape fort ou qu’il fait froid.

Café, encas, repas, gouter, rythment la journée. Le temps ne passe pas de la même façon sur mer que sur terre. Nous écoutons bien plus notre corps.

A l’arrivée, nous abaissons la grand voile le plus tard possible puis préparons le bateau soit pour le mouillage, soit pour une arrivée en marina. En marina, la manœuvre est bien plus compliquée, même si des amis rencontrés dernièrement nous ont appris la « manœuvre d’embelle », tellement plus facile pour moi qui n’ai plus à sauter tant bien que mal sur le ponton ! Dans le cas d’un mouillage, c’est au capitaine de trouver le meilleur endroit avec juste ce qu’il faut de fond, pas trop de bateaux autour de nous et surtout pas trop de courant. Il me suffit juste ensuite de jeter l’ancre et l’affaire est faite !

Effectivement l’arrivée au mouillage, sur ancre ou sur bouée est plutôt facile. Du moins en apparence. En fait quand on pose une ancre on a plein de paramètres a prendre en compte : profondeur à l’arrivée et variation de marée, présence et force de courant et de renverse (le bateau changera ou pas de direction dans la nuit), exposition au vent, espacement aux autres bateaux, distance à la cote, protection à la houle et au clapot, nature du fond, le sable est idéal mai il y a aussi les fonds vaseux, d’algues, de roche…. Bref pas si simple… Mais, au final, comme nous avons de bonnes cartes et avec les différents sites d’infos nous nous en sortons plutôt bien.

Si nous partons pour une plus longue navigation, l’avitaillement est bien plus important. Il est nécessaire d’organiser les déjeuners et dîners et un plat consistant doit être prévu pour les soirs afin que les nuits soient plus faciles à passer. Le plat consistant sera très souvent préparé par le capitaine, bien plus agile en cuisine que moi en pleine mer.

Les jours et nuits se feront selon le rythme biologique, c’est-à-dire que les repas seront pris lorsque nous avons faim et seront plutôt légers mais fréquents. La nuit, il apparaît important de grignoter régulièrement pour que la fatigue ne vienne pas trop vite.

Les repas de prédilection : goulash ou patate au lard. Mais je vais tacher de diversifier un peu et me lancer sur un pot au feu la prochaine fois.

Dès la nuit tombée, nous nous harnachons de nos gilets, lumières et l’alarme d’homme à la mer pour le cas où l’un de nous tomberait en mer.

La consigne est que s’il est nécessaire d’aller sur le pont à l’avant, le second est systématiquement réveillé pour suivre la manœuvre. Ensuite, pour ce qui est du rythme de repos, le premier ayant sommeil ira dormir, sans limite de temps. Nous avons ainsi découvert que nous ne dormions jamais plus de 2 heures, et sans avoir à mettre de réveil. Etonnant ! Nous dormons en général dans la cabine arrière pour être prêt à toutes manœuvres inopinées. Et bien évidemment, si les conditions sont plus dures, le capitaine sera bien plus sollicité et ne dormira que d’un œil… Les nuits sont toujours différentes, selon qu’elles sont noires -donc oppressantes- ou éclairées par la lune…

Sur ces deux mois, hors la traversée du golfe de Gascogne, nous avons eu en début de navigation le vent de face, puis de la pétole, ce qui veut dire des heures de moteur. Heureusement nous avons quand même touché 24h de vent favorable. Tout ceci accompagné d’une forte houle.

Vidéo houle

Il parait que c’est très fréquent sur cette partie de parcours. Au fur et à mesure de notre avancée cela devrait être plus calme.

Lorsque nous sommes au mouillage, nous devons préparer l’annexe pour descendre à terre, trouver un endroit où l’arrimer, ce qui n’est pas toujours évident.

Promenade et découverte puis retour au bateau pour la soirée et la nuit. Douche à bord… voyez par vous-même.

C’est quand même très agréable, surtout quand elle est chaude, ce qui est le cas la plupart du temps.

Au port ou au mouillage nous mettons le bateau en configuration “vie à bord” : rangement des appareils, équipements et outils de navigation. Sortie des vélos, parfois du kayack,

matériel de nage (pmt), installation de la table extérieure, du bimini s’il fait trop chaud. Nous recherchons aussi la meilleure solution internet. Pas toujours simple.

La connexion à bord : Nous sommes devenus moins ignorant sur plein de sujets. D’abord la 4g. Tant que nous sommes en Europe, et même dans certains autres pays, la 4g reste une excellente solution pour rester connectés. Pour le moment nous faisons avec nos abonnements (judicieusement choisis avant notre départ) habituels. Ensuite nous achèterons une sim locale dans les pays non couverts par nos opérateurs. Nous avons aussi une carte internationale. Enfin l’an prochain nous prendrons une solution satellite. Nous en reparlerons.

Il nous a fallu apprendre à faire ce que font les jeunes tous les jours : connaitre et maitriser sa conso internet. Pas si difficile finalement. Nous nous en sortons avec Isa 12Go/mois, et moi 15Go. Et il nous en reste quelque fois à la fin du mois, si si !

Le wifi du port… Chaque marina offre un réseau wifi De plus ou moins bonne qualité. Plus ou moins bien recu selon sa position dans le port. Sur ce point j’ai investi l’arme atomique (119€) : antenne ampli de 2.4ghz qui capte tout à 1km à la ronde. Connectée à un routeur wifi  ca me permet de recevoir un signal de qualité, que je retransmet dans le bateau sur le réseau local Maverick ! Joli non ? Inutile de vous dire que ca fait des envieux sur les pontons… Rester connecté est un sujet, comme quoi on reste des humains du 21eme siècle.

Si nous sommes au port nous avons du 220v. Nous sortons alors la bouilloire électrique, le petit chauffage d’appoint. Bientôt nous aurons aussi la plaque électrique et la Nespresso, nous attendons la bonne affaire.

Au sujet de l’électricité : nous sommes entièrement autonomes à bord. Panneau solaire de 200w, éolienne de 350w et alternateur du moteur maintiennent en charge notre parc de batterie de 400ah. Cela nous donne une bonne autonomie au vu de la faible consommation des appareils du bord (compter 20ah par 24h). Le seul hic c’est que si nous avons bien du 220v grâce à un convertisseur de tension, et que c’est parfaitement adapté pour recharger les pc portables, tablettes, smartphones, la puissance est limitée à 350w… cela exclut bien des appareils, que nous ne pouvons donc utiliser qu’une fois branché à la prise 220v du ponton.

Nb technique : 400ah de parc batterie ne représente pas notre autonomie comme on pourrait le croire benoitement. Les batteries au plomb ne doivent pas être déchargées de plus de 20%. Ce qui nous donne une autonomie sans aucune recharge de « seulement » 80a/h. Le prochain parc batterie, au gel, nous permettra une décharge profonde de 50%, ce qui augmentera notre autonomie. Mais comme nous n’en avons finalement pas besoin j’envisage plutôt, quand nous aurons ce nouveau parc, de changer aussi notre convertisseur, histoire de pouvoir disposer de 220v et 1200w de puissance…..

Lorsque nous sommes à terre, nous nous inscrivons en marina.

Nous y découvrons les sanitaires qui sont très différents les uns des autres.

Cela reste des sanitaires collectifs ce qui nous poussent à nous offrir de temps en temps des escapades en hôtel afin de bénéficier d’une vraie douche/baignoire et d’un vrai lit. Et c’est un vrai luxe…

Choix des destinations : Fidèle à ses habitudes Isa épluche tous les guides nautiques et de tourisme du coin ou on se trouve. L’idée était de descendre toujours au sud, maintenant que nous sommes au sud du continent ou vire à l’est. Cette route de principe actée Isa choisit les villes à visiter, et recherche et compare les marinas, les mouillages. L’application Navily nous fournit un contact direct ou des commentaires de navigateurs ayant testé l’endroit choisi.

Une fois rendus Isa encore fait le programme de visites incontournables, randonnées etc. Pour le moment nous sommes bien sur le littoral mais nous ne tarderons pas, surtout ici e n Espagne, à louer une auto pour entrer un peu dans les terres. Ou partir en rando itinérante deux ou trois jours, histoire de visiter l’arrière-pays.

Au sujet du bricolage sur le bateau : certains d’entre vous se sont étonnés du nombre de bricoles réalisées sur le bateau. Pas d’inquiétude, c’est le lot commun à tous les navigateurs en voyage. Quel que soit le bateau (neuf, ancien, chantier, amateur) quand on ne répare pas on vérifie. Et il faut y consacrer au moins plusieurs jours par mois pour éviter que les bricoles ne deviennent de vrais problèmes. Dans notre cas, recherchant l’autonomie maximale en prévision de nos futures destinations beaucoup plus exotiques, nous avons décidé de ne faire appel aux chantiers que si l’on ne peut vraiment pas faire autrement. Cela préserve la caisse de bord et renforce notre autonomie. En plus des bricoles à réparer (c’est exigeant la mer, et le matériel souffre beaucoup, surtout quand il y a mauvais temps) nous réalisons aussi quelques améliorations et aménagements.

Tout ça pour dire qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir, nous menons la vie normale du voyageur à la voile.

Pour comparaison nous avons déjà rencontré sur la route plusieurs catamarans contraints de sortir leur bateau de l’eau pour des problèmes d’infiltrations d’eau dans le moteur ou problèmes d’hélice, un bateau contraint de démâter pour corriger un défaut à l’intérieur du mat, un autre qui a cassé son attache d’écoute de grand-voile, libérant la baume qui a cassé la capote de près en dur. D’autres avec des soucis de moteur, une semaine d’attente de la pièce…. Certains des bateaux cités étaient neufs, celui qui a eu le plus de soucis vaut 700k€ et sort à peine du chantier…. No comment !

C’est ainsi, il faut l’accepter, et il y a ceux qui font systématiquement tout réparer au chantier du coin, et ceux qui réparent par eux-mêmes, question de moyens et de philosophie.

Petit lexique :

Baleines : Entrevues à notre arrivée sur les côtes de la Corogne. Magique !

Coucher de soleil : Absolument extraordinaires !

Dauphins : Que de merveilleuses rencontres. Nous ne nous en lassons pas. Nous avons pu en voir tout au long de la descente des côtes d’Espagne puis du Portugal. A chaque fois ce furent des spectacles uniques. Nous espérons les retrouver très vite…

Doudous : les aides du capitaine, confiés par notre Lucas de Lalbenque. Cela leur permet de voir du pays et de prendre de la hauteur !

Navily : application internet très précieuse qui nous permet de trouver les mouillages et marinas, ceci complété par les commentaires des contributeurs. Nous l’utilisons très régulièrement et prenons également souvent contact avec les membres pour obtenir les renseignements complémentaires.

Orques : Nous ne les avons pas rencontrés, et pourvu que cela ne nous arrive jamais. Mais dès notre arrivée à la Corogne, il y avait interdiction de naviguer sur certaines parties des côtes. Il s’est ensuite avéré que les orques descendaient, comme nous, vers le sud. Plusieurs bateaux rencontrés ont été attaqués, mais sans dommage gravissime, les orques ne détériorant que les safrans. Pas de bateaux en perdition mais de vraies frayeurs. Plusieurs histoires circulent car ce ne sont pas, en général, des animaux dangereux… Les spécialistes étudient ces comportements déviants mais ne comprennent pas…

Pêche : Pas si facile que cela. Pourtant nous avons tout le matériel nécessaire. Mais le capitaine persévère et nous arriverons bien à en déguster. J’ai tout plein de recettes prêtes à être testées !

Rencontres : Nombreuses et souvent très fortes. Les amitiés se nouent très vites d’autant qu’elles seront souvent éphémères. Les chemins de chacun se croisent et se décroisent selon les destinations. Jusqu’à maintenant nous avons rencontré de nombreux bretons, mais aussi des belges, des hollandais. Beaucoup voyagent en famille, en catamaran (ceux-ci sont bien plus vastes, génèrent de l’électricité ce qui permet d’avoir à bord congélateur, nespresso, voire thermomix) et partent en direction des Antilles via les Canaries.

Mais d’autres prennent le temps, comme nous, tels que Fanch et Cathy que nous retrouverons à plusieurs reprises.

Repas breton : impossible de s’en passer !