Retour à Saint Martin

Janvier 2025

Ce post pour vous donner quelques petites nouvelles depuis notre retour sur Maverick le 15 janvier 2025. Malheureusement étant actuellement à Statia, nous avons très peu de réseau, Starlink n’ayant pas d’accord avec ces iles. Vous ne verrez donc que très peu de photos (et les vidéos seront publiées plus tard…). Promis, le prochain sur Saint-Barth, Statia et Saba sera beaucoup plus complet !


Notre arrêt à Saint Martin était prévu pour pouvoir rentrer en France et laisser Maverick en toute sécurité sur les bouées de Ton, à l’intérieur du lagon (le point jaune).

La seconde raison était la modification de notre parc électrique. Nous passons en effet au lithium. Pour ce faire le capitaine a trouvé un beau plan d’achat au États-Unis. 

Les batteries ont été livrées avec un minimum de frais à St Martin, chez Sas, et y avait plus qu’à…

Sauf que le chantier n’est pas simple. Heureusement Guy, notre mécano itinérant rencontré l’année dernière, a prévu de venir nous retrouver. Vu la météo bien trop venteuse pour naviguer en ce mois de janvier, nous avons patienté quelques jours, transformés en semaines. 

Entre temps, le frigo est tombé en panne, le compresseur et l’évaporateur étant à changer. Encore un beau billet à sortir ! 

En attendant le capitaine s’occupe et change les panneaux solaires. 

Puis l’installation des batteries lithium et le changement de tous les câbles est effectuée. Il a fallu une bonne semaine de boulot, avec des aller-retour incessant entre les ship coté français et ceux coté hollandais. D’où l’intérêt de réaliser ces travaux d’importance ici. Nous en sommes maintenant à brancher l’eau chaude et à utiliser le trop plein d’énergie généré par ces nouvelles installations !!! Nous pourrions presque revendre l’énergie…

Enfin le chantier se termine. Sortie du lagon prévue ce samedi 7 février au matin (sur l’image ci-dessus suivre le bleu). Car il y a 2 ouvertures par jour du pont, la première à 8h30, la seconde à 17h00. Et puis non, le moteur tribord fait des siennes ! Help Guy ! Le capitaine trouve la panne (un goupillon minuscule a disparu !) 

Nous passons donc le pont à 17h00. Il faut savoir que le passage de ce pont est à faire par beau temps puisque la largeur est de 10 mètres (nous faisons 7m50) et le pont à bascule ne se lève pas complètement.

Belle manœuvre.

 

Et nous voilà de retour en mer, sur le mouillage de Marigot. Ça bouge beaucoup plus mais l’eau est claire et c’est là aussi gratuit. 

Heureusement, sur ce petit mois passé à St Martin, les copains sont là, puis s’en vont. Les repas, apéro et rencontres se suivent. 

Ness et Jp, sur Ohana ; Fred ; Bernard, Victoria et les enfants, sur El Pelegrino. 

Bernadette et Cesare sur Nirvana et Didier et Brigitte, sur Nana, avec lesquels nous n’aurons pas trouvé le temps de nous recevoir sur nos bateaux respectifs. 

Puis d’autres arrivent.

Greg et Maria-Isabel sur Maeva ; Gigi et Steph sur Boomerang. 

Une belle matinée à préparer les empanadas, spécialité de Maria-Isabel, sur Maeva, avec Gigi et Paolo, dévorés avec nos capitaines respectifs. Quelle belle journée ! Mille mercis a toutes les deux mais définitivement je n’en préparerai jamais : quel boulot !!! 

Et enfin et pour bien trop peu de temps, Laura, Seb, Paul et Elia sur Marrant. Juste une petite soirée, mais sûr, nous les reverrons ! 

Et le plaisir de partager, durant les travaux, avec Guy et Mirra. Car Guy n’est pas seulement mécanicien. Ils sont avant tout navigateurs. Ils ont déjà passé le canal de Panama 4 fois, ne comptent plus les transatlantiques et ont vécu quelque temps en Polynésie sur leur voilier. Que d’expériences ! 

On n’en fini pas de partir ! Mais ce sera pour mieux revenir pour accueillir Anne Claire et Sébastien mi mars.

Départ ce 8 février pour Saint Barth, puis Statia, Saba (que nous connaissons déjà) puis retour pour le carnaval à Saint Barth.

Mais ceci fera l’objet d’un nouveau post bien plus fourni, où nous vous ferons découvrir les plongées dans les fonds magnifiques de cette ile, réserve naturelle, où les langoustes sont énoooooooormes ! 

Isla de Aves, merveilleuse île aux oiseaux !

Ce passage aux Avès a eu lieu en novembre 2024. Depuis, nous avons découvert Curaçao.

Nous avons passé brillamment notre Padi (1er niveau de plongée) dans les fonds splendides de Klein Curaçao, grâce à nos instructeurs, Ness et JP sur Ohana.

Nous sommes ensuite retournés à Blanquilla, contre vents et courants.

Et enfin, nous sommes actuellement à St Martin. Mais nous ne rêvons que d’une chose : y retourner !


Las Aves en Espagnol signifiant “les oiseaux” n’est pas usurpé pour ce petit archipel entre l’archipel des Roques et Bonaire (les ABC). Et oui, que d’oiseaux ici, tous plus beaux les uns les autres. Nous avons l’impression de séjourner dans une réserve ornithologique où nous pouvons déambuler à notre guise, sans aucune autorisation à demander !

Alors si vous n’aimez pas les photos d’oiseaux, n’allez pas plus loin : car nous les avons photographiés de toutes les manières possibles, sous toutes les lumières possibles… L’archipel des Aves est constitué de deux groupes d’atolls, regroupant au total 21 îlots, le groupe oriental (Aves de Barlovento) et le groupe occidental (Aves de Sotavento). Cliquez pour voir où se trouvent les Aves.

Nous resterons à Barlovento, les coasts guards ne venant pas contrôler les navigateurs sur cette partie des iles, qui sont des dépendances fédérales du Vénézuela. Il n’y a donc, à ce jour, aucune autorisation à demander auprès du Vénézuala.

Voici les images prises par drone de l’ensemble de l’île principale de Barlovento (merci à Gérald et Sophie)

Avant de parler oiseaux, parlons histoire. Car Isla de Aves est également connue pour un fait historique naval français, bien peu glorieux. En voici le résumé :

Naufrage aux Aves

À la fin 1677, le vice-amiral de France ès mers du Ponant, le comte Jean d’Estrées, entreprend sa deuxième campagne consécutive en Amérique. À l’exemple de sa précédente expédition, la cible n’est pas l’Espagnol, mais plutôt les Néerlandais, le principal adversaire de la France dans la guerre qui sévit alors en Europe. La première partie de la campagne se déroule au mieux : prise du comptoir négrier de Gorée en Afrique, puis de l’île antillaise de Tobago, où il détruisit d’ailleurs les restes de l’escadre néerlandaise de l’amiral Binckes. D’Estrées passa ensuite aux Petites Antilles françaises, d’où il envoya quérir l’assistance du gouverneur de Saint-Domingue, le sieur de Pouancey, et des flibustiers de cette colonie. En tout, les flibustiers seront environ 1200, embarqués dans une douzaine de bâtiments, à accompagner leur gouverneur à l’île Saint-Christophe. Là, d’Estrées décide de conduire sa puissante flotte contre Curaçao, île néerlandaise dont les corsaires mettent à mal depuis le début de la guerre les navires marchands français et dont les habitants font un lucratif commerce sur les esclaves avec les colonies espagnoles voisines. Confiant comme à son habitude, il ordonne de mettre le cap sur l’îlot d’Orchilla. Certains de ses officiers lui conseillent à maintes reprises de prendre un pilote avec l’expérience de ces eaux traîtresses. Mais d’Estrées, fier et hautain, repousse ces avis. Et, dans la soirée du 11 mai 1678, la catastrophe se produit. D’Estrées, par son obstination, avait engagé sa flotte sur les dangereux récifs de l’île d’Avés. Le lendemain, sept vaisseaux du roi, trois bâtiments de transport et trois flibustiers gisaient éventrés sur les récifs; près de 500 hommes périrent noyés. Aidé par les flibustiers, d’Estrées réussit à sauver le reste de son escadre avant de relâcher au Petit-Goâve et de rentrer en France.
La relation reproduit ici décrit cette catastrophe et donne quelques détails supplémentaires sur cette affaire. Son auteur, Nicolas Le Febvre de Méricourt, était un officier de la marine royale, et commandait le vaisseau amiral du comte d’Estrées : il n’est guère tendre envers son chef. Quant à Pouancey, il regagnera Saint-Domingue aussitôt après la catastrophe, mais il laissera Grammont et quelques autres capitaines sur le lieu du naufrage, avec ordre d’y sauver les hommes demeurés sur Les Avés faute de bâtiments pour les transporter. Grammont exécutera ponctuellement sa mission et rachetera partiellement la perte subie par les flibustiers à Avés en menant plusieurs centaines d’entre eux contre les établissements espagnols du lac de Maracaïbo.

Cette erreur de navigation, sans doute unique dans l’histoire de la marine, n’est à l’origine d’aucune sanction contre son responsable.

Pourtant, avant cette campagne, Jean d’Estrée s’était déjà révélé piètre navigateur mais aussi insupportable compagnon. Il se fait mal voir par tout le monde. Colbert lui-même nous dit  « sa manière de vivre avec tous les officiers, un peu trop sèche, ne lui concilie pas leur amitié ». Sa gloriole et sa suffisance lui interdisent d’écouter les bons conseils que les gens de métier lui offraient en dépit des rebuffades de ce parachuté. Il épuise les bonnes intentions à force de vouloir qu’on rampât devant lui. Les officiers les plus compétents  le fuient. Aussi accumule-t-il erreurs, maladresses et fausses manœuvres. Pour faire évoluer les choses, Colbert lui attribue ce qu’il a de meilleur comme officier : Duquesne. Un maitre de l’art naval. Une première croisière sur les côtes d’Afrique suffit à faire naitre une mésentente durable entre les deux hommes. Colbert ayant compris ce qu’il en est, écrit à D’Estrées, en confirmant avec insistance la reconnaissance en haut lieu de la valeur et des mérites de Dusquesne. Il va même jusqu’à lui rappeler que Duquesne et les hommes tels que lui sont rares et qu’il serait bon que lui d’Estrées en tire tous les enseignements qu’il peut. Mais que peut entendre un homme à qui on confie en 1672 au début de la guerre de Hollande le commandement de l’escadre qui devait se joindre à la flotte anglaise ? Aux batailles de  Solebay, Walcheren, Texel, ses maladresses sont suffisantes à expliquer l’échec des opérations, tout ne pouvant être imputé au génie de Ruyter. Hésitations, combativité médiocre, conflits avec les Anglais, et bisbilles internes à l’escadre française, Duquesne et le marquis de Martel se répandent en critiques. L’historien britannique Jenkins le traite « de mauvais chef et de pauvre subordonné ».

Mais qui était Jean d’Estrée ?

Jean d’Estrées était le neveu de la belle Gabrielle, la maitresse du Béarnais. Il entre dans l’armée où il accumule, en raison de sa naissance les titres et les grades. Colonel à 23 ans, maréchal de camp à 25, lieutenant général à 31 en 1655. Fait prisonnier à Valenciennes en juillet 1656, il ne sert plus jusqu’à la paix des Pyrénées en 1659. Il sait se trouver aux bons endroits sous Condé et sous Turenne et choisit le camp du roi sous la Fronde. Mais vers la quarantaine une faute. Il se brouille avec Louvois, homme peu connu pour ses erreurs de jugement. Son avenir est bouché sur terre, il passe au bureau de Colbert à la recherche, à l’époque, du soutien de grands noms pour bâtir sa Marine.

Ci-après, résumé du journal de bord de M. de Méricourt (lien)

Comme vous le voyez, ces terribles erreurs, naufrages et la mort de centaines d’hommes n’auront en rien entaché son ascension !



Revenons-en notre arrivée aux Aves, après une jolie navigation vent arrière. Nous découvrons la barrière de corail et l’île que nous devons contourner pour rejoindre le mouillage principal.

Nous ne sommes pas totalement seuls sur le mouillage. Un autre catamaran est là, évidemment des français en voyage au long court.

Nous sympathisons avec Sophie et Gérald sur LunaSea, car nous avons le même rythme, les mêmes intérêts… un barbecue sur la plage, quelques soirées « jeu » nous rapprochent et nous font passer d’excellents moments de convivialité et d’amitié.

Ici, sur ces iles, ne peuvent venir que des voyageurs partis pour un temps indéterminé, car ici aucune dépense, aucune rencontre ou découverte de monuments historiques. Nous sommes totalement hors des entiers battus. Pour notre plus grand bonheur !

L’ile est encore plus déserte que Blanquilla car les pêcheurs sont absents. Au Capitaine de trouver le poisson que nous mangeons avec du riz, des pâtes ou de la semoule, accompagné de tomates ou de champignons en boites. Car nous n’avons plus du tout de frais, ni légumes ni fruits. Nous préservons les œufs au maximum. Même en Afrique nous n’étions pas si démunis. Il n’empêche que nous pourrions rester ici longtemps. C’est une vie à part, de liberté, de contemplation. Le ciel est extraordinaire, les bruits des oiseaux et du ressac toujours présents mais aucun autres bruits : ni avion, ni voiture, pas de lumière, pas de pollution visuelle, juste quelques étoiles filantes et des orages secs au loin.


Ce matin, direction la mangrove avec nos kayaks, transport discret et silencieux.
Cet écosystème est extraordinaire. La mangrove est très ancienne et les arbres étonnamment immenses (ambiance).

Sur cette image, on voit parfaitement la partie intérieure de la mangrove. Nous la sillonnerons allègrement ! Merveilleux !

Nous partons à la découverte des milliers d’oiseaux qui peuplent les branches, qui volent, qui chassent, qui pêchent et qui se reproduisent en colonies denses dans les arbres.

Nos premiers fous à pied rouge, très communs également aux Galapagos…

Ils sont moins gros que nos fous de Bassan de chez nous, mais tout comme eux pêchent en mer. Ils se reproduisent en colonies denses sur les arbres (video).

Des milliers d’oiseaux sous nos yeux, et comme nous sommes en pleine période de reproduction, nous voyons facilement les grosses boules de duvet blanc, des poussins protégés par leurs ainés ! Nous les avons mitraillés, tellement c’était exceptionnel ! Appréciez …


Mais nous avons eu également la chance de voir des flamands roses sauvages. Quelle grâce (video, video1).

Au fil de l’eau,

Puis petit arrêt sur terre, entre lagune et océan… Les arbres sont splendides avec leurs branches et racines enchevêtrées.

Il n’y a pas que les oiseaux…


Le temps s’étire, entre snorkeling, les fonds étant très peu profonds mais riches en poissons et corail,

Pêche, le capitaine se régale, comme à Blanquilla,

Et préparation du padi. Car oui, nous allons apprendre la plongée, surtout moi. Et il faut en apprendre les bases. Le timing est excellent puisque nous avons tout le temps et que, grâce à starlink, nous ne sommes pas totalement coupés du monde. Tellement incroyable d’être au fin fond du Venezuela et parler, voir la famille via nos écrans de téléphone, tout cela par satellite sans que cela ne soit totalement hors de nos moyens.

Le soir, au coucher du soleil (video), les pélicans et autres frégates se régalent et quelques fois se disputent en poussant de drôles de cris. Les bans de poissons sautent et essaient d’échapper aux nombreux prédateurs. Quel spectacle!


Une petite navigation s’impose pour rejoindre un autre mouillage (video), qui s’avère moins agréable car plus rouleur et envahi de moustiques. Les lumières sont par contre extraordinaires, l’orage nous ayant précédé puis rattrapé…

Le jour suivant, nous tentons de nous poser près de la barrière de corail, au milieu de rien. La météo prévue n’est pas celle trouvée sur place. Orage et pluie et surtout petite houle impossible à concevoir sur ces mouillages isolés.

De plus, jeter l’ancre s’avère impossible : pas assez de sable pour crocheter. Nous nous retrouvons très vite sur rochers et coraux que nous ne voulons absolument pas abîmer.

Retour sur le mouillage principal où nous avons la surprise de retrouver Josig et Delphine sur Bora Bora. Nous avions passé de très bons moments ensemble à Trinidad. Trop chouette. Et comme c’est le week-end, petite soirée à discuter de nos programmes à venir, à refaire le monde. Nous espérons que nos chemins se recroiseront, peut être en Jamaïque l’année prochaine ? Sait-on jamais…


Enfin, avant de partir puisqu’il le faut bien, un dernier petit tour dans la mangrove.

Où nous ne résistons pas à photographier de nouveau les oiseaux !

Nous ne nous en lassons pas. Il nous reste un dernier lieu à découvrir, et pas des moindres : le musée aux bateaux. Bon, il n’est pas facile à trouver ce cimetière !

La remontée en kayak à contre courant, je n’ai pas aimé. D’autant que nous sommes remontés bien trop loin. Mais en redescendant nous avons trouvé l’entrée, improbable…


Le musée est très étonnant, austère, sauvage puisque sur la côte au vent (video, video1). Paysage totalement différent de la mangrove… Les voiliers de passage laissent ici un souvenir ou une création. Nous y retrouvons Créa, LunaSea. J’aurais bien imaginé Nadine, qui a un talent fou pour créer toute sorte de peintures, de pièces uniques, laisser la trace de Loval… Comme elle l’a fait pour nous à Jacaré ou en Dominique, où sur notre Maverick…


Mais il faut bien repartir de ce paradis. Les pêcheurs sont revenus depuis 3 jours et viennent nous donner langoustes, poulpes, poissons. Tout cela sans rien demander, éventuellement de l’eau. Nous leur offrons cigarettes, bières fraîches, du réseau wifi car ici il n’y a pas de GSM, et des petites choses qui ne nous servent plus. Ils sont très contents. Malheureusement la barrière de la langue ne nous permet pas de discuter. Nous passons à côté de tant de bons moments de partage et le regrettons terriblement.

Dernières lumières sur ce mouillage incroyable, où nous nous retrouvons seuls pour 24 heures.


Départ de nuit à 3h00 pour une petite vingtaine d’heures pour Curaçao, où nous attendent Ness et JP pour nous faire découvrir le monde de la plongée. Premier départ de nuit avec Maverick. C’est toujours très impressionnant surtout lorsqu’il n’y a absolument aucun repère et que les fonds ne sont pas simples. Mais tout va bien !
Et nous ferons notre possible pour revenir ici, sur cet archipel magique et merveilleux.


Pour terminer en beauté cet article, voici quelques dernières images du drone des copains de LunaSea. Mille mercis à eux !

Isla de Blanquilla, l’île aux multiples superlatifs !

Des côtes sublimes,
Des fonds marins exceptionnels,
Des gardes côtes fort sympathiques,
Des pêcheurs souriants et adorables.

Blanquilla est une petite île paradisiaque, inhabitée, hors quelques pêcheurs et les gardes côtes qui y restent 30 jours. Margherita, ile vénézuélienne la plus proche, n’est pas bien riche non plus. Peu de voiliers font escale ici car il faut aimer le dénuement et la solitude. Car sur cette ile calcaire de 64 kilomètres carrés, avec ses plages de sable blanc et ses récifs coralliens, il n’y a rien d’autre que des ânes sauvages et des oiseaux. Elle s’élève au plus haut à 63 mètres. Ses eaux abritent des formations de corail noir utilisé en bijouterie. Nous n’avons pas réussi à les découvrir !

Nous ferons deux séjours sur cette ile paradisiaque. Le premier, au mois d’octobre, en arrivant de Martinique, le second de Curaçao à Saint-Martin. Vous trouverez donc, ci-dessous, deux ressentis, deux expériences, certainement l’une de nos plus belles destinations, y compris à venir !

Notre premier séjour

Nous arrivons en vue de cette ile, où aucun sommet ne dépasse, après une belle navigation au portant de 275 MN pour 1 jour et 22h (vidéo).

Nous allons vivre ici 10 jours, nourris de poissons, de riz, de pâtes. Car nous n’avons pu faire d’avitaillement conséquent en frais, du fait des événements contre la vie chère en Martinique. Nous sommes partis avec une tranche de potimarron, un chou rouge, 4 concombres, 5 poivrons et 8 pamplemousses. Inutile de vous dire que nous allons faire durer le plaisir !

Matin et soir, le balai incessant des pêcheurs qui passent pour troquer de l’eau ou de l’internet pour appeler la famille, contre poissons et langoustes. Nous avions fait quelques réserves de bières, cigarettes, eau, pâtes, sucre, mayonnaise, ketchup en vue de ces échanges…

Nous sommes installés sur, je pense, le plus beau mouillage de Blanquilla, près de l’arche et face à une petite plage de sable blanc (video).

Le mouillage est un peu rouleur mais nous nous en accommodons à la vue du spectacle ! Un catamaran français est là, pour 3 mois nous disent-ils, pour leur déconnexion du monde annuelle.

Le deuxième jour, les pêcheurs Samy et Miguel arrivent à la nage, les bras relevés tenant leur portable haut sur l’eau. Nous leur avions promis de l’internet à 9h00. Ils profitent également de recharger leur téléphone. Au bout d’une heure, après café et petits gâteaux, ils repartent tout heureux avec quelques menus cadeaux.


A notre tour d’aller visiter leur camp. Pour cela nous prenons les kayaks, car à terre il n’y a pas de chemins, justes des sentes empruntés par les ânes sauvages, recouverts d’épines de cactus qui traversent les semelles.
Nous remontons donc le courant, le long des falaises, qui s’effritent de loin en loin. Les fous nichent tous le long et nous regardent passer stoïquement.

Le camp est très sommaire. Pas d’électricité, pas d’eau courante. Il y a juste un puits empli d’une eau quelque peu saumâtre. Nous apprendrons d’ailleurs que de la boire, ils sont régulièrement malades. Nous n’hésiterons pas à leur fournir à chaque fois quelques litres d’eau, dans la limite de nos possibilités.

Une bouteille de gaz pour la cambuse. Tout est très propre. Les hamacs tendus d’arbre en arbre et leur petit bidon étanche individuel contenant toute leur vie. Ils restent en général 1 mois.
Ils sont fiers de nous montrer leur terrain de foot installé sur la lagune asséchée.

Mais ils n’ont pas de ballon. Nous nous en voulons de ne pas en avoir un dans nos bagages !
Et pour le plaisir, ils nous offrent une noix de coco. Pour cela Samy monte les chercher dans l’arbre (video). Quelle agilité impressionnante. Ce sera leur délicieux cadeau. Nous en ramènerons à bord mais très compliqué de les ouvrir sans machette et sans se faire mal.

Retour sur Maverick. Les journées passent entre bricolage et découverte des fonds marins (vidéo1, video2, video3)

Au cours de nos différentes séances de snorkelling, nous découvrons ceci. Il s’agit de carapaces de tortues. Elles ont vraisemblablement été mangées. C’est évidemment interdit dans nos pays, mais qui sommes-nous pour l’interdire sur ces terres où la faim n’est pas juste un mot …

Le mouillage n’est pas confortable mais c’est tellement beau, entre l’arche et cette plage de sable blanc. Sublime !

Aujourd’hui la luminosité est splendide. Allez, on saute dans nos kayaks et je prends mon téléphone enveloppé précieusement dans sa coque imperméable.
En voilà le résultat. C’est grandiose, entre sable blanc et rochers! Je vous laisse apprécier…

Vidéo

Mais ce mouillage bouge vraiment trop. Nous décidons d’aller voir celui un peu plus bas.

Une jolie anse. Le voilier présent part à notre arrivée. Nous voila totalement seuls au monde (video)
Le soir, après le coucher de soleil (video), la voie lactée est époustouflante. Une étoile filante énorme nous éblouit. Un moment inoubliable… une soirée hors du temps, hors du monde, sans aucune pollution visuelle ou humaine. Juste quelques braiements d’ânes sauvages…

Mais le jour suivant la houle se lève, avec le vent toujours présent. Le mouillage devient vraiment trop rouleur. A 11h00 nous décidons d’aller plus au nord sur la plage de la Muerta, proche du campement des pêcheurs.

Ce sera plus facile pour eux de venir pour le Wi-Fi. Ils nous confient leur téléphone durant la journée pour qu’ils se rechargent totalement. Nous nous retrouvons avec 6 téléphones.

Mais pourquoi ce nom de plage de la Muerta ?

Selon une légende, à la fin du 19ème siècle, une jeune fille de Caracas était allée acheter sa robe de mariée en France. Sur la route du retour, le bateau n’avançant plus, elle se serait rapprochée du capitaine. Le vent revenu, le bateau a repris sa route vers le Venezuela. Culpabilisant d’avoir déshonoré sa famille et son fiancé, la jeune fille aurait sauté à l’eau au large de la Blanquilla. Son corps n’a jamais été retrouvé mais le capitaine a installé une croix et un monument sur la Playa de la Muerta en l’honneur de sa bien-aimée.
(Merci à Fanny d’avoir trouvé et traduit ce texte)

Le dernier jour, après leur avoir annoncé notre départ, Miguel et Samy viennent à 17h00. Ils ont un cadeau pour nous. Une énorme langouste. Ils sont trop fiers, avec de magnifiques sourires.


Le seul regret : la barrière de la langue. Nous ne parlons pas espagnol. Que de partage si nous avions pu discuter ensemble !

Nous aurons fait, durant ce séjour, une orgie de langoustes, de lambis et de poissons de toute sorte. Car ici, pas de problème de ciguatera ou autres maladies. Les fonds et les poissons sont totalement sains.

Et voilà. Départ ce jour à 8h00. Tous les pêcheurs viennent nous saluer avec de grands gestes et de beaux sourires. Nous reviendrons peut être en décembre pour obtenir un bon angle pour remonter à St Martin. Et il n’y a aucun doute : ils nous attendent ! « Diciembre » nous disent-ils !


Blanquilla, le retour

L’idée nous était venue dès notre précédent départ de cette île, mais cela voulait dire faire au moins le double de la distance de navigation et du temps, puisqu’allant contre vent et courant. Car autant venir de Blanquilla vers Curaçao est un bonheur puisque dans le sens des vents et courants, autant partir de Curaçao pour Blanquilla est un vrai pari.
En voici l’exemple, lorsqu’on avance à la voile !

Partis de Klein Curaçao le 26 novembre, nous avons suivi cette route, au près. Des bords carrés, ou comme dit si joliment Nath : « avez vous bien jardiné ? »
Et il n’y a pas que ces inconvénients, car il a fallu se battre également contre la houle, annoncée à 1m, mais en réalité plus proche de 3 à 4 mètres. Nous avons donc été brassés, comme l’année dernière, à la même époque, lorsque nous sommes partis de l’ile à Vache.

video

Mais que ne ferions-nous pour revenir dans ce paradis! D’autant que nous n’y serons pas seuls puisque Nathalie et Thierry, sur Ornella, qui ne sont jamais venus ici, vont nous rejoindre très vite.
Il nous aura fallu plus de 3 jours et demi, soit 80h de navigation pour réaliser 510 mn (944 km), au lieu des 250 mn (463 km) en ligne droite.

Nous arrivons par nuit noire, à 20h00, la lune n’étant pas levée. Heureusement, nous avions noté notre dernier mouillage au GPS. Le capitaine à l’avant pour descendre l’ancre juste quand il faut, et moi aux commandes, le nez sur l’ipad, sur la profondeur et concentrée pour bien rester face aux vent. Il faut avoir confiance dans les instruments !
Mais blanquilla vaut toutes les difficultés. Quelle splendeur au réveil !


Nous retrouvons Daria (pour les suivre, cliquez), les amis de Trinidad, avec Arnaud, Fanny, et les jeunes Louis et Mathilde, la tornade.


Et Ornella arrive le soir suivant,
Que de belles rencontres ! Que de moments inoubliables encore vécus ici.
Après un sympathique barbecue sur la plage de sable blanc,

Et une mémorable séance de yoga, également sur la plage, avec Fanny qui développe son activité (liens), nous terminons sur Ornella autour d’une jolie bouteille, d’un beau ceviche préparé par Louis, et de l’intendance toujours parfaite de Nathalie.

Mais Daria nous quitte déjà. Ils partent pour d’autres mers et s’éloignent de nous très vite. Peut être les retrouverons nous en Polynésie ?



Nous nous retrouvons seuls sur l’ile avec Ornella.
Moments intenses sur ce lieu hors du temps et de toute civilisation. Nous resterons 4 jours au mouillage de la Muerta, tout aussi beau au soleil couchant !

Le mouillage dans l’anse de l’arche n’étant pas accessible pour nos deux bateaux, nous nous y déplaçons en annexe pour aller à terre et redécouvrir les splendides fonds (film1, film2, film3, film4)

Et le joli caracara que nous avons délogé !


La ronde des pêcheurs a repris mais ce ne sont pas les mêmes que la dernière fois. Ils sont moins agréables. Ils ont l’air plus pauvres. Ils demandent des bidons d’eau et des cigarettes en échange de lambis, et de poissons divers. Pas de langoustes cette fois-ci, ou lorsqu’ils en proposent, elles sont pleines d’œufs (vidéo)


Les Coast Gard sont passés nous voir : Jonathan le chef, Nelson, Frédéric Thomas et cat. Fort sympathiques. Et pour la première fois de notre vie, après café, petits gâteaux, échanges via le traducteur, ils repartent en nous déposant une magnifique langouste en cadeau. Incroyable. C’est bien la première fois de notre voyage que des coast guard nous font un cadeau ! Nous avions apporté un ballon pour les pêcheurs mais puisque ce ne sont pas les mêmes, nous l’offrons aux coast gards. Ils sont trop heureux !

On leur promet de venir découvrir leur campement au sud.
Malheureusement, après une navigation à la voile, nous arrivons sur la large baie au sud de l’île, où les  pêcheurs, en barques et en bateaux frigorifiques sont plus nombreux. Ils paraissent aussi encore plus pauvres. Ils nous accostent, alors même que nous naviguons, pour nous demander de l’eau et nous proposent eux aussi lambis et barracudas. Il doit y avoir bien peu de voiliers qui viennent ici ! Mais nous n’arrivons pas à mouiller, les fonds n’y étant pas propices. Les ancres n’accrochent pas et les fonds descendent très vite à 50, 60, voire 90 mètres..
Nous repartons avec Ornella vers le 3e mouillage répertorié, un peu plus bas que celui de l’arche. Les coast Gard viennent le long de Maverick, déçus de nous voir repartir. Nous aussi nous sommes déçus. Nous leur proposons de venir nous voir le jour suivant à notre mouillage, veille de notre départ.
Ils seront là à 8h00. Jean-Benoît est heureux de leur rendre service et de les dépanner. Car ils n’ont aucun outillage, pas de clefs à bougies. Les leurs sont pourtant bien encrassées et ils ont un problème de carburateur. Ils n’ont même pas de clefs de 10.
Très joli moment d’échange avec le chef Jonathan qui repart également avec un téléphone. Il est très ému et nous dit que nous sommes ses premiers amis français.

Ils repartiront heureux avec une batterie et tout plein de bricoles pour leur cuisine.


Ce dernier mouillage où nous nous installons est confortable, à l’inverse de notre dernier séjour ici (nous n’y étions restés qu’une nuit).

Et enfin, une randonnée en vue, car nous découvrons une lagune, toute proche. Magnifique ! (vidéo)

Les lumières, le contraste entre lagune d’eau douce et les dégradés de bleu de la mer sont splendide.

Nous en faisons le tour. Cela fait du bien de se dégourdir les jambes ! Découverte de bois flotté. Nous aurions pu faire de si jolies choses avec !

Mais quelle est cette espèce de cactus ? Étonnant !

Et les fonds sous-marins sont également extraordinaires. Beaucoup de coraux, beaucoup de poissons, petits et grands. Nous ne nous en lassons pas ! Jean-Benoît pêche à foison. Nous mangerons du poisson jusqu’à notre départ le 23 décembre !


Petite séquence plongée sous marine, pour la première fois pour nous en autonomie. Pas facile de trouver le spot idéal, sans courant, pas trop profond et beau. Les hommes se concertent et tombent d’accord.

Séquence réussie. De beaux coraux et des poissons lion absolument énormes! L’un deux terminera dans nos assiettes. Ces poissons sont invasifs et n’ont aucun prédateur. Il est recommandé d’en prélever un maximum. Mais il faut savoir comment les préparer car un piqure est très douloureuse. Mais la chair est exquise !

Un grand merci à Thierry et Nathalie pour cette jolie plongée commune et d’avoir bien voulu nous regonfler nos bouteilles. L’achat d’un compresseur va vite s’imposer!


Mais il faut penser à repartir, la météo ne nous permettant pas de rester une semaine supplémentaire. Direction Saint Martin.
Nous sommes tristes. Nous quittons cette île magique, nous quittons Ornella. Nos chemins devraient se recroiser en février à St Martin et, peut-être, la Jamaïque ensemble… Nous l’espérons tant…


Les premières 24 heures seront vraiment inconfortables: grosse houle croisée, on enfourne, on décolle, on s’écrase! Mais le vent est avec nous. Avec 25 nœuds bien établis, on explose notre record des 24h : 183 mn !
Bon ça ne durera pas et nous aurons une mer plus calme les 24h suivantes. Elle redeviendra hachée pour les dernières 24h00. (video).

Nous passons tout près de Saba, cette si belle ile que nous avions visitée en avril dernier (article)!

Nous avons fait une belle moyenne de 6,7 nœuds pour 556 NM (400 mn en ligne droite).

Nous aurons encore pris d’énormes paquets d’eau de mer. Mais Maverick est robuste et solide. Juste quelques mini fuites, aucune casse. Une belle dernière navigation avant notre retour en France et les travaux programmés sur Maverick en janvier. Nous vous en reparlerons plus tard.

Les deux prochains posts seront consacrés à notre passage à Isla de Aves, et à Curaçao -où nous avons passé notre PADI-, les deux destinations suivant notre premier passage à Blanquilla.

Beaucoup de retard, mais très difficile de vous faire vivre notre voyage au jour le jour en n’ayant très peu d’internet. Revenir sur ces destinations de rêve n’en sera que meilleur !

Nous vous souhaitons de merveilleuses fêtes de Noël, avec le père Noël de Saint-Martin(voyez le pere noel en short ?), et une belle fin d’année et vous retrouverons avec bonheur en 2025.

Direction la Martinique, en passant par Union, les Tobago Cays et Béquia


Union

Après une petite navigation de moins de 24 heures, nous revenons à Union où nous retrouvons nos amis Nathalie et Thierry sur Ornella qui nous accueillent merveilleusement bien !

Nous les avions rejoint, au même endroit en mars 2023 avec Maverick 2. Ils sont évidemment curieux de découvrir notre nouveau « home ». Que du bonheur de partager avec eux ces retrouvailles.

Mais que de tristesse de voir les dégâts de Beryl. L’ile a été dévastée.

Nous voyons partout les toits et pans de maison arrachés, les tôles encastrées et les espaces laissés vides de constructions.

Quel désastre ! Nos amis sont ici depuis 3 semaines à participer au débroussaillage, au nettoyage des plages, au tronçonnage. Quel boulot ! Les ONG ont été et sont très présentes à ce jour et fournissent encore les repas aux personnes qui ont tout perdu. Des dessalinisateurs sont également installés pour fournir l’eau courante.

Les tentes sont installées le long de la plage, largement inondées lorsqu’il pleut des journées entières comme ce lundi. Mais la reconstruction est bien en cours. Les électriciens sont à l’œuvre !

Et le ballet incessant des camions débordant de tôles déposées dans l’immense barge à quai, déplacée grâce au remorqueur jusque Trinité et Tobago.

Et les habitants toujours souriants et confiants en l’avenir. Ils n’ont pas le choix et doivent se préparer pour la saison touristique puisque Union est le point d’entrée (ou de sortie) des îles des Grenadines. A ce jour, 10 septembre 2024, les formalités se font à l’hôtel Bougainvillier (enfin ce qu’il en reste), au ponton des dinghys, lui aussi bien abimé. Car, outre les vents dantesques, les maisons de Clifton ont été inondé jusqu’à 1m50, par les flots et la force des vagues qui ont défoncé, entre autre, totalement la promenade et le ponton. Rien ne peut résister à une telle force, y compris les gros blocs de béton ! On le sait bien, car nous l’avons également constaté sur le sillon de Saint Malo.

Le ponton en 2023.

Petit repas sans prétention chez shonika, parfait pour déjeuner !


La météo étant clémente, nous partons pour les Tobago Cays. 2 petites heures de belle navigation et nous voilà revenus sur notre bouée du mois de juin, gratuite actuellement, les rangers n’ayant pas récupéré d’embarcation pour venir contrôler.
Que dire… c’est toujours aussi magnifique (video).

Les fonds sablonneux se sont modifiés. A terre, beaucoup de cocotiers et autres arbres sont aplatis, voire déracinés. Les installations pour les repas n’ont pas résisté, hors les bancs et tables colorés qui n’ont pas été emportés.
La plage s’est modifiée et les fonds marins ont été bien endommagés. Mais c’est la nature qui est passée par là. La main de l’homme n’y est pour une fois, pour rien.
Les tobagos cays restent un incontournable. Les tortues, les raies léopard, les requins et autres poissons sont toujours là. Les coraux un peu moins. Il leur faudra du temps pour repousser…

Arrivée de Nathalie et Thierry sur Ornella, toutes voiles dehors !

Nathalie fait appel à Roméo, l’un des seuls pêcheurs actuellement à venir aux tobago cays, pour commander la langouste.
Grandiose. Nous ne pouvons que le recommander. C’est une magnifique prestation !

Le jour suivant, petite côte de bœuf de Trinidad, préparée au barbecue. Nous profitons des tables et chaises qui ont résisté. Nous sommes seuls sur Petit Bateau. Les voiliers sont plutôt installés à Barradal, là où les fonds sont plus importants.

Nous profitons de cette belle eau et des belles lumières avant notre départ vers la Martinique.


Départ pour la Martinique, où nous déposerons la demande de passeport pour le capitaine, ce dernier étant valide jusqu’en 2027, mais ne comportant plus assez de pages blanches.

22h de navigation seront nécessaires. Mais ce ne seront pas 22h tranquilles !

Explications du capitaine de nos mésaventures ….


« Étonné de voir un des frigos monter en température j’ouvre mon fameux coffre préféré pour visualiser le groupe froid et m’y faufile…

Et là je découvre la pompe à eau douce avec le tuyau d’alimentation débranché, celui qui relie le réservoir d’eau a la pompe….
Dégâts collatéraux : 450l d’eau douce dans les fonds… Heureusement on a un vide cave…  Et du temps à vider les fonds remplis d’eau douce. Vive le dessalinisateur qui nous a permis de refaire 200l en pleine navigation.
Autres dégâts qui m’ont tenu une bonne partie de la nuit : les deux ventilos des groupes froid ont cramé, plus un boîtier électronique de gestion du groupe…. Heureusement j’avais tout en secours. Plus de 4 heures à réparer tout ça….

J’ai vu de plus belles nuits…. Mais on arrive en Martinique avec nos deux frigos et de l’eau. »

Nous voila arrivés à Sainte Anne. L’administration française a modifié les formalités d’arrivée. Nous devons maintenant nous enregistrer sur « démarches simplifiées.com ». Il n’y a rien de simplifié, loin de là. La clearence s’imprime maintenant sur 4 pages ! Quelle efficacité !

Nous faisons le nécessaire et repartons vite vers Bequia, bien plus agréable, à notre goût, que la Martinique.


Béquia

Arrivée à Bequia où nous retrouvons avec grand bonheur Nadine et Jean-Pierre sur Loval. Nous n’en finissons pas de nous quitter puis de nous retrouver. Mais cela aura malheureusement une fin car l’année prochaine ils seront de retour en Europe. Alors nous profitons de tous les moments qui nous sont donnés pour se retrouver, jouer au tarot.

L’ile n’a pas trop souffert du passage de Béryl, étant plus au nord. Les rives et la promenade ont encore quelques séquelles, mais si peu par rapport à Union ou Carriacou. Un chance pour eux.

Nous nous laissons vivre…

Laundry service et distribution d’eau en direct sur Maverick. Possibilité aussi d’acheter du carburant. Top !. Mais pourquoi cela n’existe t’il pas dans nos iles française ???

Le soleil disparait peu à peu à Port Elisabeth.

Nathalie et Thierry, sur Ornella, nous retrouvent. Nous partons à la découverte de l’ile en taxi collectif.

Direction le musée de la baleine, mais il est fermé. Images volées !

Nous nous rendons ensuite au village des pêcheurs.

C’est une belle découverte. C’est le poumon de l’ile puisqu’ils exportent la langouste des Caraïbes partout dans le monde. Et il y en a de la langouste, énormes ! Normal, ils la pêchent avec bouteilles à plus de 20 mètres. Quelle activité tous les matins !

Mais ce village est aussi « le » lieu de la chasse à la baleine. C’est ancestral et Andrew, l’un des derniers chasseurs nous explique le déroulement de ces chasses. Si vous le croisez, n’hésitez pas à le lui demander.

Bequia est autorisé à chasser 4 baleines par an. Cette année ils en auront prélevé juste une, qui est partagée par tous les habitants. Aucun commerce n’en n’est fait. Comme nous dit Andrew, ce ne sont pas des barbares. C’est juste ancestral. Et la chasse est particulièrement physique puisqu’il n’y a aucun bateau à moteur. Tout ce fait avec uniquement les barques, que voici,

Tout est fait à bras d’homme pour hameçonner le cétacé, le fatiguer et l’amener à terre.

Qui sommes nous  pour dénoncer une telle culture ? Ce n’est pas cette chasse qui va dépeupler les océans. Ce sont plutôt les énormes navires usines, que nous avons déjà rencontrés, qui détruisent la faune océanique en raclant, en détruisant les fonds marins, en tuant tout ce qu’ils trouvent sur leur passage.

Au fil du village…

Retour à Port Elisabeth. Jeu de lumières du soir…


Nous rencontrons enfin, après les avoir croisés et recroisés, Marrant autour du monde. Une petite famille très sympathique, en voyage depuis 8 ans, avec une expérience maritime bien plus importante que la nôtre, puisqu’ils ont commencé leur voyage en Indonésie!

Direction le mouillage de Petit Navis, en face du village des pêcheurs. C’est stratégique. Nous avons convaincu un pêcheur lors de notre passage à  terre, de s’arrêter pour nous vendre en direct quelques unes des fameuses langoustes, que nous préparerons ensuite au barbecue sur l’ile déserte.


C’est chose faite. Le capitaine à marchander 5 magnifiques langoustes. A nous tous maintenant de débarquer et de trouver et préparer les feux.


Quel bonheur ! Quel partage, quelle dégustation ! Que du plaisir ! J’en salive encore !

Les lumières du soir sur cette ile déserte…

Retour à notre mouillage principal car petit Nevis n’est pas confortable et le courant trop important pour snorkeler sereinement. Jolie petite navigation !

Invité surprise sur notre jupe arrière :


Cela fait un mois que nous sommes à Bequia. Le temps passe au ralenti ici. On se laisse facilement vivre ! Mais il faut penser à partir. Et la fenêtre météo est là pour remonter en Martinique. Nous profitons une dernière fois de Seb, Laura et des enfants, sur Marrant, de Nathalie et Thierry sur Ornella, que nous retrouverons à Curacao, et de Nadine et Jean-Pierre sur Loval. Est-ce vraiment la dernière fois que nous les retrouverons ? Seul l’avenir nous le dira ! 

Petite navigation de 23h, sans trop de vent mais confortable. Mais nous ne remontons pas pour rien, puisque notre groupe électrogène vient de nous lâcher. Le capitaine en a commander un neuf, bien plus petit, que nous récupèrerons au marin (film).


Martinique


Que dire de ces quelques jours en Martinique ? Nous y passions pour récupérer le passeport du capitaine, réalisé en 15 jours, acheter le nouveau groupe électrogène, et enfin faire un avitaillement conséquent avant notre passage d’une vingtaine de jours sur notre prochaine destination, les iles désertes, vénézuéliennes, de Blanquilla et des Aves.

Eh bien, pour un avitaillement complet, surtout en frais, nous sommes repartis avec 10 pamplemousses, 2 avocats, un choux rouge et quelques concombres. Les magasins et marchés n’étaient plus approvisionnés en frais du fait des barrages routiers, des dégradations, des incendies et du couvre feu. Tout ceci du fait des manifestations contre la vie chère. Car oui, ici, la vie est redoutablement chère. La population ne peut plus se nourrir convenablement. La boucherie est fermée, la boulangerie, lorsqu’elle est ouverte, a ses fournées de pain réservées, et les grands magasins fermés ou ouverts selon leur approvisionnement.
Pauvre France, pauvres iles, qui peinent à s’entretenir, les administrations et hôpitaux en déshérence, le réseau routier en déliquescence…

La vie en voilier est toujours aussi étonnante et les rencontres enrichissantes. Nous suivions depuis des mois sur Facebook un couple en catamaran, « Steph et Bea en mer ». Ils sont ici à Sainte Anne, enfin surtout Stéphane, Béatrice ayant du rentrer en urgence en France.
Rendez-vous est pris pour se rencontrer et déjeuner. Nous passerons également la soirée ensemble, profitant des ces instants précieux de partage, de découvertes communes. Ce fut bref mais intense. Nous espérons les retrouver tous les deux sur les mers.  Nous aurons néanmoins passé de très beaux moments ensemble.

Mais aussi rencontre avec 2 jeunes couples avec 4 jeunes enfants chacun, très entreprenants et courageux. Ils ont chacun leur business qui leur permet de vivre sur leur voilier et d’envisager la suite du voyage.
Nous leur proposons de récupérer notre groupe électrogène cassé, qu’ils pourront sans doute réparer. Mais nous n’avions pas mesurer la difficulté. Il était donné pour 75 kg. Il en fait bien le double. Alors, le démonter, le déplacer sur catamaran, le glisser dans l’annexe, tout ceci sur un mouillage qui bouge…

Et bien ce n’est pas une  mince affaire. La débrouillardise est de mise et le voilà transporté via la baume de grand voile  sur leur annexe.

A eux maintenant de réfléchir comment l’en sortir de là !


En allant au Marin en annexe, nous croisons des entrainements de yole (film). Impressionnant !

Petits couchers de soleil sur Sainte Anne…


Départ ce samedi à 15h30, les vents et la météo étant favorables pour nos 48h de mer. Nous partons pour d’autres horizons et quittons définitivement  la Martinique, les terres françaises, pour Blanquilla puis les Aves.


Nous voila en configuration traversée. Quel bonheur : du beau temps, juste le vent qu’il nous faut. 1 ri  de jour et deux ris de nuit, génois idem. Et nous tournons à 6,6 nœuds sur 24h. Une belle mer, un peu formée mais, en catamaran, et à cette allure, sans conséquence.
Nous avons un compagnon depuis ce matin, un passager clandestin… (video) Il se laisse presque apprivoiser. Mais que va t’il devenir à Blanquilla, loin des siens…

Nous arrivons sur ce morceau de terre, dont le point culminant s’élève à 31 mètres ! Étonnant. Il nous faut trouver le meilleur mouillage. Pour cela, évidemment le logiciel de navigation navionics, mais aussi la richesse du réseau Navily. Je ne peux qu’encourager les navigateurs à s’y inscrire et à le nourrir des mouillages sauvages rencontrés. Une mine d’information ! 

Dans le prochain post, nos merveilleux séjours sur cette ile incroyable !

septembre/octobre 2024

Chantier à Chagaramas, Trinité et Tobago (aout 2024)


Nous voila de retour sur le chantier Peak où Maverick est installé depuis début juillet. Tout va bien. Pas de petites bêtes, pas de mauvaises surprises.

Pour les premières nuits, comme lors de notre départ, nous dormons à l’hôtel situé tout à côté, mais qui ne souhaite aucun client. Ils ne font, en effet, aucun effort pour attirer ceux ci, préférant un hôtel vide et sans chaleur. Dommage, car le cadre est plutôt sympathique et le site idéalement placé pour les marins en travaux dans la marina.

Pour les premières nuits, comme lors de notre départ, nous dormons à l’hôtel situé tout à côté, mais qui ne souhaite aucun client. Ils ne font, en effet, aucun effort pour attirer ceux ci, préférant un hôtel vide et sans chaleur. Dommage, car le cadre est plutôt sympathique, surtout avec la piscine, et le site idéalement placé pour les marins travaillant sur leur bateau dans la marina.


La « to do liste » du capitaine est conséquente, dont le carénage, le premier que nous réalisons sur un catamaran. Jean Benoit à trouver un « local » qui a accepté de poncer et de préparer les coques. Il appliquera également les 2 premières couches d’antifouling. Nous finaliserons la 3ème couche pour économiser le produit.


La vie se déroule sur le chantier, bien peu humain : aucun lieu de rencontre, pas de bar, pas d’espace, pas de restaurant proche. De ce fait peu de convivialité. Chacun bosse sur son bateau, entre grosse chaleur et grosses pluies.


Christine et Jean-Paul, qui ont gardé un œil sur Maverick lors de notre absence, nous proposent une sortie en ville, pour la fête du 4 septembre, jour d’indépendance de l’île.

Découverte du pan, Fierté de Trinité-et-Tobago qui a été proclamé « instrument national ». Appelé aussi steelpan ou steeldrum, il présente l’originalité d’être fabriqué à partir d’un ou plusieurs bidons de pétrole dont on joue à l’aide de baguettes aux embouts de caoutchouc.

Que de joie, que de jeunes. Des dizaines de bus décorés et occupés par ces troupes de musiciens si passionnés ! Ça fait vraiment plaisir à voir.
Et plaisir de partager ces si bons moments avec Jozig, sur « Bora Bora », Alex et Sabrina sur « Vie de Rêve » et évidemment Christine et Jean-Paul, initiateurs de cette sortie.

Les échasses-marcheurs se donnent en spectacle. Que de couleurs et que de bonne humeur. Nous découvrons le beau côté de Pont d’Espagne, la capitale de Trinité.

Quelques petites vidéos pour le plaisir des yeux et de l’écoute : video, vidéo1, video2, video3, video4, video5.

En quittant la fête, nous découvrons un autre visage de la capitale que nous ne connaissions que peu, puisque nous ne nous y rendions que pour le marché et pour les courses alimentaires. De bien jolies maisons…


Nous retrouvons également sur le chantier, pour quelques parties de Skyjo, Greg et Paolo, sur Maeva, qui resteront au chantier encore quelques semaines.
Et Arnaud, sur Daria, que nous recroiserons sans aucun doute, avec sa femme et ses enfants.
Enfin, grande retrouvailles avec Gustavo et Daniela, sur Maloya, quittés depuis plus de 3 ans à Porto Santo.

Heureusement, le chantier ne dure pas, et nous remettons rapidement à l’eau Maverick après 8 jours de boulot (video, video1).

Mention spéciale pour Ivana, le contact du chantier Peak. Elle parle français, est très arrangeante et débrouille toutes les formalités, fort nombreuses, d’arrivée et de sortie de cette ile. Formalités aux douanes et à l’immigration où il est très facile de passer des heures à attendre et à remplir nombre de formulaires, en plusieurs exemplaires, avec des calques noirs. Le second point important à préciser chez Peak, est le bus qui transporte, plusieurs fois par semaine, les clients du chantier vers la ville, les grandes surfaces et le marché hebdomadaire du samedi. Il est également possible de le réserver pour se rendre à l’aéroport ou en revenir, ce qui fait économiser, en aller retour, un billet de 100 euros. Enfin, le personnel du chantier est très professionnel et attentif aux bateaux et à leurs occupants.


Nous nous installons dans la baie voisine, au club de voile, en attendant l’option météo.


Belle alternative d’attente, car il est possible de prendre une bouée ou de mouiller à condition d’être membre du club à l’année. Pour la modique somme de 30 dollars par personne, nous bénéficions des sanitaires, de la piscine, des espaces et du vrai et seul bar de Chagaramas. L’eau y est plus propre et il n’y a pas le bruit des pétroliers et cargos déchargeant constamment en face des chantiers Peak et Power Boat.

Nous y organiserons notre pot de départ. Moments émouvants et conviviaux…


Et c’est le départ ! Sortie de la baie (video), puis du bras de mer, où les dauphins voguent de part et d’autre de Maverick (video)

Nous sommes partis ! (video).

Direction Union et les Tobaggo Cays où nous retrouverons, pour notre plus grand bonheur, nos amis Nathalie et Thierry sur Ornella.

4 ans de voyage, jour pour jour !

Il y a tout juste 4 ans jour pour jour, nous appareillions de Saint Malo pour un tour du monde aux contours bien délimités, sur notre monocoque en aluminium, Maverick 2.


4 ans après, nous sommes « seulement » dans les Caraïbes, avec Maverick 3, notre catamaran.


Durant ces 4 années, que de changements et de modifications de parcours.

Après la descente des côtes espagnoles et portugaises, qui furent nos navigations les plus froides jusqu’à ce jour, il nous faut faire notre premier choix.

Nous voulions passer par le Maroc, mais le Covid nous a obligé à passer à Madère.



Après quelques mois passés dans les magnifiques îles des Canaries entre :

Gran Canaria, suprenante et sauvage par certains côtés,

la sublime Lanzarotte,

Ténérife l’ile aux multiples facettes, et son sommet, le plus haut d’Espagne, sa majesté le Teide

la Palma, la pépite volcanique,

et la Gomera, un beau caillou façonné de chemins de randonnées.

Nous augmentons nos temps de navigation pour rejoindre les iles du Cap Vert. Nouvelle étape bien depaysante et inoubliable. Nous nous installons dans le voyage.

Nous sommes aux portes de l’Afrique.

Nous n’envisagions pas de nous y rendre.

Pourtant nous sommes allés à Dakar (article2), en passant par Saint-Louis, en voiture, un incontournable (vidéo),


En Casamance (article2), (article3),


Aux Bijagos, (article 2) en Guinée Bissau,


Et en Gambie, entre le fleuve et ses animaux (video), et Lamin Lodge


Nous avons adoré l’Afrique ! Quelle expérience inoubliable.

Puis nous nous sommes enfin lancés dans la traversée de l’atlantique (mot du capitaine) : du pur bonheur, loin de tout pendant 12 jours. Extraordinaire !


Nous devions descendre dans le grand sud avec Maverick 2, tout équipé pour. Cela n’a pu être possible…
Nous avons donc embarqué avec Cathy et Fanch sur Ystafell, le long des côtes du Brésil, en passant par Salvador de Bahia, le magnifique archipel des Abrolhos, puis Rio de Jainero,

Un petit tour aux chutes d’Iguazu,

Puis Montevidéo, jusqu’à la merveilleuse ville de Buenos Aires.


Nous avons continué avec nos sacs à dos pour le grand sud, découvrir l’Argentine

et l’incontournable tango de rue : époustouflant ! (vidéo)


Puis Ushuaia, les mythiques montagnes et glaciers (le fitz Roy, le Perito Moreno, le Tores del Païné…),


et remonté les canaux de Patagonie avec le ferry le 31 décembre 2022.


Retour à Jacaré au Brésil, en passant par Valparaiso et remontée vers la Guyane, avec un stop chez nos amis brésiliens, Serge et Vanessa, à côté de Fortim. Que du bonheur !

La Guyane, un grand moment d’émotion entre les iles du Salut (video1 et video2), le centre d’essai spatial et Saint-Laurent du Maroni.


Nous arrivons enfin dans les Caraïbes, à Grenade puis en Martinique pour la vente de Maverick 2.
Une grande décision de se séparer de notre premier bateau de voyage. Mais c’est pour mieux s’installer dans le grand voyage que nous avons opté pour un catamaran. Notre maison. Nous pourrons rester encore longtemps dans le voyage, car plus de confort, plus d’espace, moins de fatigue.

Mais nous n’avons pas choisi la facilité car Equilibre, le futur Maverick 3 est basé au Guatemala.
Nous nous y rendrons en avion, au départ de la Martinique, avec moult péripéties !

Quel beau pays qu’est le Guatemala ! Une douceur de vivre, un très beau lieu pour patienter durant la saison des cyclones !


Mais il faut rentrer en métropole pour Noël 2023. Ce qui nous oblige à avancer « vite », y compris dans des conditions plutôt musclées en passant par la merveilleuse ile de Cuba où nous ne resterons qu’une dizaine de jours, entre l’ile principale et les cayos.


Et 24 heures inoubliables à l’ile à Vaches à Haïti. La navigation pour arriver à Fort de France fut bien trop stressante. Plus jamais de date butoir d’avion !


Et nous voilà dans les Caraïbes. Beaucoup plus de monde, retrouvailles avec de nombreux bateaux copains perdus de vue depuis l’Afrique ou le Brésil. Certains sont déjà repartis vers d’autres horizons : le Canada pour Hugues et Anne sur Vanuily, au Tonga pour Chloée et Benoît sur Mango, aux Marquises pour notre ami Eric.


Il est temps de faire découvrir notre Maverick à la famille et aux amis pouvant nous rejoindre.
Ce seront 3 mois de découvertes, de joies partagées, entre Guadeloupe,

Marie Galante,

les Saintes, puis la Dominique,

et enfin Saint Martin

et Saint Barthélémy,

en passant par la petite ile de Saba.


Mais les bonnes choses ont une fin et nous nous retrouvons de nouveau tous les deux de mai jusqu’à aujourd’hui.


En descendant tranquillement vers le sud des Caraïbes, nous avons découvert les merveilleuses îles des Grenadines, et avons eu le privilège d’être parmi les derniers navigateurs à voir ces iles splendides avant qu’elles ne soient dévastées par le cyclone Béryl du 1er Juillet 2024, que nous avons vu arriver et que nous avons fui en descendant plus tôt à Trinidad. Que nous sommes petits face aux éléments !


Nous sommes de retour dans ces iles, à ce jour.

Tristes de voir les dégâts terribles sur les îles mais aussi sous l’eau.

Les populations sont très courageuses et aidées par la présence d’ONG sur place. Aidées aussi par des arrivées massives de matériels, de vivres et des cagnottes établies par la communauté des voiliers et des îles alentours, ayant déjà connu de telles catastrophes.

Un article suivra lorsque nous les quitterons dans quelques semaines.


Bref, nous pensions passer Panama cette année.

Ce sera au plus tôt fin d’année prochaine, voire 2026. Car rien ne nous presse et nous savons maintenant que tout projet est fait pour être déconstruit, en fonction des vents, de la météo, des opportunités, des contraintes de santé ou familiales.

C’est ça le voyage, et nous ne sommes pas prêt de le quitter, ce voyage ! Il y a tant encore à découvrir. Rendez-vous dans un an. Nous verrons bien où nous serons en 2025!

Les Grenadines et Carriacou, avant le cyclone Béryl


Cet article retrace notre périple antérieur de quelques jours au passage de ce terrible cyclone que fut Béryl, si puissant, si inattendu, si dévastateur. Il n’y aura jamais de mots assez forts pour décrire la terrible réalité de l’après Béryl dans ces iles paradisiaques. C’est pourquoi, par ces quelques lignes et photos, je veux retracer l’exceptionnelle beauté de ces lieux enchanteurs. Ils le redeviendront un jour, les fonds marins n’ayant pas disparus. Par contre, il faudra très certainement beaucoup plus de temps, de courage, de résiliences, d’aides à ces populations frappées de plein fouet et qui n’ont, à l’heure où j’écris, absolument plus rien, plus de toits, plus de maison, plus de vêtements, plus de nourriture, plus de médicaments, plus rien…

Qu’il est difficile de décrire et surtout de vous faire vivre ces derniers jours de voyage dans ces iles, qui sont devenus maintenant uniques, ces lieux et images irrémédiablement disparus.


Saint-Vincent des Grenadines

Nous quittons la Dominique fin mai, pour rejoindre le mouillage de Chateaubelair, à St Vincent des grenadines pour faire notre entrée douane et immigration pour les îles des grenadines. En effet, les formalités ici, sont fluides et les douaniers sympathiques.

Ici, c’est très pauvre, mais toujours accueillant.

Il faut préciser que depuis notre passage de l’année dernière, une banque a été construite. Il y a donc un distributeur automatique. Très pratique, puisque sur toutes ces iles, hors les françaises, il n’y a qu’une seule monnaie : le dollar des Caraïbes orientales ou dollar est-caribéen. C’est la monnaie commune de huit des onze pays ou territoires membres de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO).

Nous n’aurons malheureusement pas le temps de découvrir les cascades à 30 minutes à pieds d’ici ni d’escalader le plus haut sommet de l’ile, la Soufrière.. . Il faut dire que les nuages s’accrochent ici et que les grains se suivent et se ressemblent…

Nous rencontrerons néanmoins Boyboydyer qui s’est proposé spontanément de nous servir de guide et nous a proposé les fruits de son jardin. Celui-ci parle français. Nous lui laisserons chaussures de rando (merci Elise), tongs et quelques bouts, toujours utiles, et lui avons promis de communiquer ses coordonnées aux navigateurs de passage, car il peut guider toutes personnes intéressées vers les cascades si proches et aider à réaliser un minimum de ravitaillement (son whatsApp : +17845932561).

Un petit verre au seul bar restaurant de Chateaubelair, où il est toujours intéressant de regarder l’activité et les va-et-vient des pêcheurs et des habitants sur les grosses pirogues.

Mais quelle est cette plante qui pousse près des tables ??


Nous partons le jour suivant pour Béquia, la première île de l’archipel. Pour vous situez, voici la carte présentant les Grenadines, de Saint-Vincent à Grenade.

Comme à Chateaubelair, les bureaux des douanes et de l’immigration sont présents à Béquia, ceux-ci étant, avec Kingstown, la capitale de Saint-Vincent, le troisième et dernier point d’entrée (ou de sortie) pour les Grenadines. Le point de sortie, et il ne faut surtout pas l’oublier, est à Union. Carriacou, l’ile suivante, dépend de Grenade. Ce n’est plus le même « pays ».

Saint-Vincent et les Grenadines est un territoire insulaire. Il est constitué de l’île de Saint-Vincent et des îles Grenadines du nord, qui s’étendent vers le sud en direction de la Grenade. Les plus grandes îles des Grenadines, associées à Saint-Vincent sont Bequia, Canouan, Mayreau, Mustique, Palm Island et Union Island.


Béquia, la plus grande des iles des Grenadines


Béquia est un petit bijou, avec sa rue principale très agréable bordée de petits commerces, trois mini surfaces, une banque avec un distributeur.

Bequia c’est aussi un très beau et grand mouillage, face aux plages de sable blanc et aux hôtels et guinguettes de plage qui fonctionnent à fond en saison des langoustes. Elles ne seront pas pour nous, la pêche étant interdite du 1er mai au 31 août. Et nous sommes le 1er juin…

Vous avez besoin d’eau, ou de nettoyer du linge : faites appel à la navette !

Le sentier le long des cottages luxueux et bars originaux, celui-ci en os de baleine, en bord de mer, est splendide.


Et le plus beau : la promenade Princess Margareth, avec ses passerelles en bois. Un incontournable !

Et ses oiseaux, si peu farouches !

Malheureusement, voici ce qu’il en reste après le passage du cyclone Béryl…



Nous essaierons également de découvrir la côte Est en randonnant à pied. Mais pas de chemin et les sargasses sont au rendez-vous. Nous découvrons néanmoins un resto-bar dans les arbres avec vue sur mer. Gros investissements pour une clientèle difficile à attirer ici. Mais qu’en reste-t’il à ce jour ?


Il nous reste donc à profiter de notre mouillage et des plages, entre ondées et soleil, entre baignades et rencontre avec les tortues et raies. Moi j’ai rencontré en nageant vers la plage, la famille de raies léopard : le père, la mère et le petit : magique !

Ce mouillage est tout simplement magnifique et peu envahi par rapport à la saison touristique où ce doit être totalement bondé !

Découverte du bar flottant local. Les cocktails y sont excellents !

Et les couchers de soleil inoubliables…


Mais il faut avancer.

Nous ne nous arrêterons pas sur l’ile Mustique, l’ile des milliardaires. Saint Barthélemy nous a suffit et nous souhaitons découvrir Canouan, où peu de navigateurs s’arrêtent.


Canouan

Que dire de Canouan ?
L’ile est bien moins développée que Bequia et n’a malheureusement que peu d’intérêt. Aucune structure pour les touristes hors pour les très riches. Car l’ile est coupée en deux : la population très pauvre, vivant de rien, quelques échoppes très peu achalandées hors bières et rhum, et tout à côté le luxe inouï d’un hôtel 5 étoiles, à 20 dollars le cocktail, le plus cher que nous ayons trouvé à ce jour. Et dès que l’on part à la découverte de l’ile, les routes sont fermées, interdisant l’accès aux parties sauvages de l’ile. Pourquoi ? Des resorts haut de gamme s’y sont implantés, avec piscine, golf et villas de luxe et très certainement piste d’hélicoptères. D’autant que chacune de ces iles à son aéroport, inabordables pour nous, simples voyageurs. Tout ceci bien caché et enfermé derrière des grilles et des portiques gardés.

Nous nous arrêterons sur cette plage, certes jolie mais sauvage et impossible d’en poursuivre le chemin.

En outre, comme nous le verrons plus bas, un micro climat sévit : tout est très sec. Il y a un manque flagrant d’eau. Alors qu’à 40 kilomètres au nord, Bequia et Saint Vincent sont des iles luxuriantes et très arrosées.


Nous assistons, le mercredi, au réapprovisionnement des boutiques. Celles-ci sont minuscules, et le but est de remplir, partout et le plus haut possible.

Vous l’aurez compris, nous resterons a minima à Canouan et nous dirigerons très vite pour découvrir les Tobago Cayes.


Les Tobago Cays

La navigation est courte mais plus nous approchons, plus les tons de bleu sont extraordinaires! En image :

Les Tobago Cays sont formées de 7 îlots inhabités, entourés d’une immense barrière de corail. D’où ce dégradé de couleurs et la vie sous marine intense.

Nous sommes heureux d’arriver ici hors saison. En début d’année ce doit être totalement surchargé !

Nous nous installons sur bouée entre Petit Rameau et Petit Bateau, dans un sound nous rappelant fortement celui de Chausey hors température de l’eau (video), avec un très fort courant et le vent qui s’engouffre allègrement dans ce couloir. La beauté du lieu est à couper le souffle.

Les tortues vertes sortent la tête de l’eau,

Les raies passent sous Maverick (video) et dès que nous allons snorkeler c’est un paradis sous l’eau, un véritable aquarium entre perroquets, requins, tortues, poissons multicolores (video).

La chasse est ouverte autour de Maverick ! (video)

Nous débarquons nos kayaks et faisons le tour de cette ile (video). Car il est possible d’y débarquer et de monter à son sommet. Quelle vue !


Nous y resterons 3 jours et y reviendrons après Union, préférant passer quelques jours supplémentaires ici avant notre départ vers Trinité et Tobago.

Les fonds et les couleurs sont tellement beaux que les autres mouillages paraissent bien fades ! Car cet archipel est le plus beau que nous ayons vu jusqu’à ce jour, depuis notre départ.

vidéo de notre second mouillage.

Y compris, lorsque les averses s’invitent. Les lumières sont extraordinaires !


Le mouillage n’étant pas permis à Petit Tabac, l’ile au trésor du capitaine Jack Sparrow, nous nous y rendons en annexe avec un couple d’amis et leurs enfants. Nous en faisons vite le tour, mais que c’est beau ! Nous n’avons pas trouvé le trésor !

Il est inenvisageable de ne pas vous faire partager les photos et vidéos concoctées par le capitaine avec sa gopro.

Vous en voulez encore ?

Langoustes, vous avez dit langoustes ? Non, non, nous ne les mangerons pas ! Incroyable vidéo !

Impossible de s’en lasser !

Enfin, les rois de l’océan, les requins nourrice. Ici ils ne sont pas dangereux, mais peuvent tout de même être impressionnants lorsqu’ils se déplacent tout près de nous (video, video1).

Et pour terminer ce tableau idyllique, quelques magnifiques vidéos, à voir et à revoir ! Regardez cette tortue déguster et grignoter les fonds. Mettez le son ! (video, video1, video2, video3)

Mais il faut bien quitter ce paradis, en repassant tout près des petites iles désertes de l’archipel.

Direction Mayreau, jolie petite île qui ne vit que du tourisme nautique, puisque porte d’entrée des Tobago Cays.


Mayreau

Nous sommes en saison creuse. Tout est donc pratiquement fermé. Là aussi l’opulence n’est pas flagrante et la sécheresse criante. Aucun ravitaillement possible non plus. On ne restera pas bien longtemps ici… En saison tout doit être bien différent. A ce jour, ces iles paraissent tristes et abandonnées. Elles restent néanmoins, avec leurs eaux cristallines et leur population si accueillantes, « les » iles incontournables des Caraïbes.

Petite histoire de Mayreau, racontée par le Père Divonne

Une bien petite île (de moins de 3 km2) pour une longue histoire. Elle fut comptée il y plus de 30 ans par le Père Divonne, moine dominicain, qui en son temps fut le bon pasteur de la population de Mayreau en majorité catholique. Ce qui est un anachronisme dans cette région où le culte réformé est omniprésent.
Cette foi spécifique vient des anciens esclaves de colons français.
Ces derniers, propriétaires de l’île dès la fin du XVIIIe siècle, tentèrent d’en rentabiliser les maigres ressources par esclaves interposés et maltraités. S’en suivirent révoltes et répressions successives.
Mais bien après l’abolition, anciens maîtres et esclaves continuèrent à cohabiter sur leur minuscule caillou, les seconds dépendant toujours des premiers.
Un demi-siècle plus tard, un instituteur venu de St-Vincent vengea, à sa façon, ses frères de couleur. Engagé pour instruire la population, il s’employa surtout à séduire la fille du maître des lieux. Il l’épousa puis la séquestra, assurant, du même coup, sa descendance et sa main mise sur l’île.
La population, pour autant, restait toujours aussi pauvre mais le grand réservoir à poissons des Tobago Cays en fit, au fil des ans, d’habiles pêcheurs.
Toutefois dans cette immensité salée restait un problème : l’eau douce.
Arriva le Père Divonne qui, outre la bonne parole, insuffla à tous assez de courage, en montrant l’exemple, pour construire à main nue et à flanc de colline un grand récupérateur d’eau collectif.
Le valeureux moine est depuis longtemps reparti finir ses jours en Martinique, la santé minée par son labeur et sa vie d’ermite.
Reste en haut de la colline, une minuscule église, ultime témoignage du sacerdoce d’un prêtre et de la foi de cette petite communauté.

Premier coucher de soleil, époustouflant, en compagnie du sympathique Paul, le seul « bar » ouvert du mouillage

Découverte de l’ile le jour suivant. Nous en ferons néanmoins le tour à pied, en passant par cette charmante église, dont la cour, au dos, donne sur les splendides Tobago Cays. Quelle merveille !

Mais Béryl est passé par là !

Il ne reste que ces quelques ruines de cette église des années 30, l’une des plus anciennes constructions de l’ile. Je n’ose imaginer ce qu’il reste des habitations autour, de la petite boutique/laverie où nous avons acheté le fameux sel de Mayreau et de toutes les petites infrastructures fièrement édifiées par les habitants. Effroyable !

Mais l’anniversaire du capitaine arrive et j’ai repéré à l’ouest de Union, à Chattam Bay un hôtel restaurant bien coté, qui accueille sur ses bouées les navigateurs. Car cette baie est très prisée pour ses couchers de soleil. Alors, nous partons pour une grosse navigation de 5 mn (10 km).

Union, l’ile la plus au sud des Grenadines

Nous nous arrêtons au mouillage de Clifton, le mouillage principal de l’ile, pour une nuit. Nous nous y étions arrêtés l’année dernière pour retrouver nos amis Nathalie et Thierry, sur Ornella. Nous y avions dîner. Le mouillage est très beau mais, en cette saison creuse, il y a très peu de voiliers (video).

Les boat boy passent le matin pour proposer du pain, des cake à la banane, pour le ramassage des poubelles, pour vendre du poisson. Ils sont bien courageux et entreprenants pour nous faciliter la vie. Une nouveauté depuis mars 2023 : un ponton pour faire le plein d’eau et peut être du gasoil. L’approche est splendide !

Nous souhaitions trouver ici quelques fruits et légumes. Nous ne trouverons rien d’autre. Les petites supérettes sont un peu plus achalandées qu’à Canouan ou Mayreau, mais tout est très cher. Pas de viande, pas de produits laitiers et très peu de légumes. Nous ferons avec. Heureusement nous avions fait nos provisions à St Martin et à la boucherie charcuterie de Marie Galante.

Et le vieux gréement. Nos amis malouins des old gaffers l’apprécieront !

Mais Béryl a tout dévasté ici ! Il n’y a presque plus rien debout.

Nous avions pris notre petit café ici, là où il ne reste plus que la chape entourée de rouge. C’est terrible. Comment se relèveront-ils ?


Le mouillage suivant est à Ashton. Il est situé dans la mangrove. Le village est vivant, authentique. Nous dînerons au bar central, tenu par Jasmina, ranger au parc des Tobago Cays de son premier emploi. Elle parle français, ayant vécu au Canada dans sa jeunesse. Son deuxième boulot, pour faire face aux frais inhérents à ses 4 grands enfants : ce bar restaurant où elle fait une cuisine simple, bonne, Carribéenne, avec ce qu’elle trouve, à un coût bien plus raisonnable que ceux proposés ailleurs. Elle part faire ses courses à Carriacou nous dit elle car ici trop cher et trop peu.


Trois jolies soirées dans ce village authentique, en bonne compagnie. La pauvreté est moins flagrante que sur Canouan et Mayreau, de belles maisons pas tout à fait terminées, des routes goudronnées et la population très agréable et avenante. Et Clifton à 3 kilomètres pour les formalités en douane.

Il existait un pont suspendu pour raccourcir le trajet et passer sur la mangrove. Faute d’entretien, elle tombe en ruine et n’est plus praticable. Dommage, ce devait être une belle promenade.
Vous l’aurez compris, après Bequia, ce sera notre mouillage préféré sur ces iles, hors Tobago Cays bien évidemment.

Malheureusement, comme à Clifton, tout a été ravagé ici (video). Il ne reste rien. Notre Jasmine si courageuse, a absolument tout perdu : sa maison, son bar, ses vêtements, son job qui n’est plus à ce jour. Et évidemment un manque terrible de nourritures et de médicaments. Si un lecteur de ce blog passe à Ashton dans les semaines ou mois à venir, merci de me faire signe.



Nous quittons Ashton pour le 3e mouillage de cette île, Chattam Bay, connu pour ses magnifiques couchers de soleil (video). Nous visons l’hôtel restaurant 5 étoiles avec sa piscine pour l’anniversaire du capitaine. Le mouillage sur leurs bouées est gratuit si nous consommons. Qu’à cela ne tienne. Nous y dinerons, d’une pizza, car les prix sont élevés, et le jour suivant nous profiterons de leur petite piscine.

Pas de nuit dans leur chambre/bungalow à 500 €. C’est un peu trop cher pour nous…
Petite promenade de découverte de la baie au nord. Une heure de marche sous une chaleur torride, en passant dans des chemins et au travers d’arbustes très secs,

mais la plage est pour nous. Seuls au monde ! (video)

Déjeuner sans prétention, d’un « roti de conches au curry », délicieux, au bar restaurant de plage à l’extrême nord de la baie. N’hésitez pas à y aller ! Mais existe t’il encore ? J’en doute…

Avant de partir, nous trouvons sur la bouée voisine un catamaran nommé Benji.

Il s’agit de notre « jumeau » ! c’est un Belize, comme le nôtre. Évidemment nous sommes curieux, eux comme nous, de nous rencontrer et de parler de nos bateaux respectifs. Et quelle n’est pas leur surprise, et la nôtre, lorsqu’ils montent sur Maverick ! Leur seule et unique visite d’un belize, en 2015, fut sur Equilibre, visite qui les a convaincu d’acheter le même. Mais Equilibre, n’est-ce pas l’ancien nom de Maverick ? Et bien si ! c’était bien celui-ci ! Ils l’ont reconnu dès qu’ils ont mis le pied dessus. Nous retrouverons Dominique et Philippe à plusieurs reprises, jusqu’à Trinidad où nous prendrons le même vol pour Paris. Dommage, nous n’avons pas le même programme… Nous risquons de ne pas les retrouver de si tôt.

Mais voilà, il faut partir et nous devons continuer à descendre. Nous avons fait nos papiers de sortie à Clifton. Alors direction Carriacou. Nous retournons tout doucement sur les traces de notre arrivée dans les Caraïbes en mars 2023.


Carriacou

Nous nous arrêterons 4 jours à Carriacou mais côté Sandy Island, à Esterre Bay sur une bouée gratuite. Le mouillage est stratégique : nous pouvons aller en annexe à Sandy Island.

Et descendre à terre, soit à la nage soit en annexe, pour prendre les bus collectifs pour rejoindre Tyrrel Bay où se situe la douane, ou faire du ravitaillement. Car ici c’est bien moins cher que sur les îles que nous venons de quitter. Et ce sera encore moins cher à Grenade. Ce mouillage est une excellente alternative à Tyrrel Bay, surpeuplée, payante et où l’eau est bien moins claire.

Carriacou, c’est une expérience caribéenne à l’ancienne. Une île sans aéroport international -ce pourquoi nous n’avons pas hiverné Maverick ici-, sans grand hôtel, sans usine et sans feux de circulation. Pas de tourisme de masse, ni grands centres d’achats. Rien de gros. À l’image de cette île volcanique de 34 kilomètres carrés, peuplée de 8000 âmes, dont le plus haut sommet culmine à 291 mètres. Une rue principale courant le long de la mer, de Tyrrel Bay à la capitale Hillsborough.

Esterre Bay c’est la plage Paradise élue la plus belle plage des Caraïbes.

La nature se donne en spectacle sur mer aussi !

Et l’incontournable Paradise Beach club. Leur annexe vient chercher les clients sur les bateaux, les ramène, y compris ceux mouillés à Sandy island. Le personnel est au top, et la cuisine excellente, la meilleure depuis bien longtemps, à un coût très raisonnable. Nous y passerons 2 soirées sur 3. C’est aussi un passage incontournable pour tous les petits et grands matelots, artistes peintres en herbe, se défoulant dans l’atelier peinture, qui immortalisent les bateaux s’arrêtant sur les côtes de Carriacou.

Là encore, le cyclone Béryl a tout anéanti. Carriacou, en une demi-heure, a été elle aussi rasée. Une immense pensée pour Niel et les navigateurs ayant laissé leur voilier en sécurité sur le chantier à Tyrrel Bay ou dans la mangrove. Car oui, ici, c’était « a priori » en sécurité. On voit sur les photos ce que çà donne.

Nous avions découvert avec grand plaisir, en nous faisant une joie d’en informer les marins passant par là, une jolie brasserie, brassant une excellente bière. Les fûts étaient prêts et bien remplis au rez-de-chaussée, et l’installation du bar en cours à l’étage. Voilà ce qu’il en reste …

Et la rue principale, là où nombre de marins venaient s’approvisionner ou se poser dans les petits bars sympathiques et accueillants…

Inimaginable la force des éléments, avec cette vache accrochée au sommet du poteau électrique. Ce n’est malheureusement pas un montage. Les poulets, poussins et autres animaux, quant à eux, ont été littéralement emportés par le vent dans les flots déchainés.

Il en faudra aussi des petits artistes pour venir regarnir les pans de murs du Paradise Beach Plage, car eux aussi ont été dévastés…


Mais revenons aux moments d’avant cyclone, aux merveilleuses images et dégradés de couleurs des couchers de soleil sur Paradise Beach. Appréciez…


Mais le temps nous est compté. Nous continuons notre descente vers Grenade, avec un arrêt sur l’île de Ronde island où nous avions mouillé l’année dernière. Toujours aussi beau ! (vidéo)


Le vent ne nous mène pas directement sur le mouillage. Nous tirons un bord presque jusqu’à Grenade pour revenir vers l’ile. Nous ne le regretterons pas. Petite soirée et nuit tranquille avant Grenade et la rencontre avec le consul honoraire pour finaliser nos procurations cerfa, puisque le site « maprocuration » que nous avions utilisé pour les élections européennes n’est pas valide pour ces élections législatives pour les français résidant à l’étranger. Un scandale car c’est bien plus compliqué…

Passage entre les Jumeaux le jour suivant dans la brume !


Grenade


Nous passons une première nuit à grand mail pour visiter à nouveau les statues sous marines que nous avions découvertes l’année dernière.

Mais le mauvais temps et le vent nous font partir le jour suivant pour rejoindre le mouillage devant St Georges, la capitale. Ça n’empêchera pas le capitaine d’y retourner en annexe pour faire remplir nos bouteilles de gaz à très bas coût !

Nous sommes installés à l’ancre, sur un ban de sable. A priori il interdit d’y mouiller mais aucune bouée n’étant disponible, il n’y a pas le choix.

Au premier regard, Saint George, avec ses maisons colorées sur la colline nous rappelle l’Italie. Mais en s’y promenant, l’Europe et ses critères sont bien loin de là… Pas de bar ou de restaurant, même pas pour prendre un café. C’est assez pauvre, avec peu de boutiques attractives. A priori c’est le marché qui est le plus intéressant. Il a lieu les vendredi et samedi. Nous sommes mardi. Nous aurons 3 longs jours à attendre d’autant que le temps n’est pas particulièrement clément.

Oh les beaux camions de pompier !

Après avoir rempli nos formalités administratives auprès du consul honoraire pour finaliser nos procurations, nous prenons le bus collectif pour aller chez Budget, le shipchandler le mieux achalandé au sud de l’ile. Ça nous permet de voir l’arrière pays… Des ressorts riches et fermés puisque hors saison, un casino et des boutiques un peu plus luxueuses que dans la capitale. Mais on est loin des références françaises. Pour preuve, après en avoir discuté avec le consul honoraire, ses filles ne rêvent que de se rendre en Martinique ou Guadeloupe pour se promener dans les galeries commerciales françaises, qui n’existent nulle part par ici. Elles n’imaginent même pas les plus petites en France !

Les averses alternent avec des coins de ciel bleu.

La marina est loin d’être complète. Ça doit être assez cher et pas forcément bien protégé.

Mais l’activité du port est importante. Les gros navires et tankers défilent. Celui ci est particulièrement gros !


Nous surveillons la météo pour descendre à Trinidad mais souhaitons profiter jusqu’au bout des belles eaux des Grenadines et du marché pour faire les dernières provisions de fruits et légumes avant Trinidad.

Mais… Mais en surveillant les modèles et en suivant les différents groupes sur Facebook, nous voyons arriver une grosse tempête tropicale prévue sur la zone où nous sommes, pour la fin du week-end. Cette zone n’est pas sujette -a priori- aux cyclones, mais nous n’avons pas envie de nous retrouver dans du gros temps.

Le capitaine ne tergiverse pas. Nous quitterons Grenade dès le lendemain, sans attendre le marché du vendredi, les vents étant propices à une belle route.

Nous partons donc à 12h00 le jeudi après avoir fait quelques courses en annexe au petit supermarché de St Georges et avoir réalisé notre sortie auprès de la douane et de l’immigration, situés à la Marina.
La navigation est bien agréable même si le capitaine doit aller dans les coffres !

Nous passons au sud de Grenade et profitons de l’atterrissage d’un avion sur l’aéroport installé tout au bord de mer. Impressionnant (vidéo) !

Nous filons entre 5 et 7 nœuds mais il ne faut pas aller trop vite, pour arriver à la bonne heure de la marée, entre 4h00 et 8h00 du matin devant la passe d’entrée à Trinidad, nommée le « Bocas del Dragon ». Le capitaine est ravi de jouer avec les vents et les courants. Ça lui rappelle nos navigations en Bretagne nord !

Invité à bord !


Nous arrivons, comme prévu, au petit matin. Terres en vue ! Avec de magnifiques lumières !

Nous voilà devant le « Bocas del Dragon », littéralement la « gueule du dragon ». Nous sommes à l’heure parfaite pour remonter la passe. L’entrée est splendide !

Arrivée à 7h00 du matin à Chagaramas après 19h00 de navigation tranquille. Le mouillage est déjà bien rempli. Nous nous installerons sur la dernière bouée disponible.

Et bien nous en a pris de partir prématurément, car l’improbable se réalise : la tempête se transforme en cyclone cat 1, puis 2, puis 3, puis 4 en arrivant sur toutes les dernières belles îles que nous avions visitées, dont vous en voyez ci-dessus les merveilleuses images.

C’est le brande-bas de combat chez les navigateurs. Un grand nombre prend la route vers Trinidad pour se mettre à l’abri dès le samedi pour arriver le dimanche. Cette nuée des AIS des voiliers (mauves) est incroyable :


Il faut savoir que Carriacou et Grenade sont deux destinations privilégiées pour hiverner son bateau lors de la saison cyclonique, puisque hors de la zone de ces phénomènes météorologiques, à quelques rares exceptions, et jamais en ce début de saison. Il faut croire que les temps changent.
Nous tremblons pour ceux restés sur place, pour les bateaux des copains hivernés là-bas.
Et pour tout vous dire, je suis tellement surprise de la rapidité d’un tel événement climatique. La tempête tropicale s’est transformée en 5 jours en un cyclone meurtrier et dévastateur. Comment y échapper lorsqu’on y vit, comment s’y préparer quand on est loin et que l’on a laisser sa vie, dans un lieu a priori « safe ».
Et dire que nous avons hésité à laisser notre Maverick à Carriacou pour notre retour en France… Ce qui nous a retenu : il était plus facile de trouver un avion pour la France de Trinidad que de Carriacou.


Le cyclone est passé, les dégâts irréversibles et terribles pour Saint-Vincent les Grenadines. Le jour du cyclone, à Trinidad a été quelque peu bousculé. Tous les voiliers arrivés ont cherché à s’ancrer au mieux pour résister à la forte houle du mouillage. Ce fut inconfortable (vidéo, video1) mais sans danger, sauf décrochage que nous n’avons pas constaté.

Un très beau coucher de soleil nous permet de nous remettre de nos émotions.

Ce mouillage n’est pas le plus beau pratiqué, les pétroliers, les déchets dans l’eau ne nous encourageant pas à y poser nos doigts de pied.

Nous attendons les quelques jours pour mettre au sec Maverick (vidéo, vidéo1). Tout se passe très bien. Nous pourrons rentrer en France après 3 jours de travail.

Et deux belles surprises !

Nous retrouvons Daniela et Gustavo, sur Maloya, que nous avions quitté il y a deux ans à Porto Santo. Ils ont fait, eux aussi, un beau bout de chemin !


Un grand moment de convivialité et de partage. Après s’être suivis, parlé via les réseaux sociaux, partagé nos expériences respectives, nous rencontrons enfin Pierro Tabasco sur Tabasco, le grand Pierro, « LE » youtubeur des voyageurs navigateurs.

Je terminerai sur cette belle image, en regrettant de ne pas avoir pu passer plus de temps ensemble !


Nous nous retrouverons en septembre après la remise à l’eau de Maverick et notre nouveau programme de navigation pour l’année à venir. Bonnes vacances !

A l’abri du cyclone Béryl, à Trinidad

Ceci est un article intermédiaire, pour rassurer nos lecteurs et les informer des derniers évènements survenus ces derniers jours sur le sud des Caraïbes.

Nous sommes actuellement à Trinidad, une ile située au nord du Venezuela, comme nous l’avions prévu, mais avec quelques jours en avance.


Nous étions à St Georges, à Grenade, lorsque nous avons vu apparaître le mercredi 26 juin, sur les modèles météo, une tempête tropicale approchant à grande vitesse. La communauté des navigateurs sur Facebook, commence elle aussi, à s’en inquiéter.

Nous restons particulièrement en alerte, car nous sommes totalement sur la trajectoire.

Le capitaine prend la décision très vite de fuir et d’éviter au maximum cette tempête en approche, prévue pour le dimanche…
Départ décidé pour le jour suivant, jeudi, à 12h00 après les formalités de départ en douane et des courses à minima. Nous n’attendrons pas le fameux marché du vendredi


La navigation est parfaite, agréable avec un bon vent d’est. Nous mettrons 19h pour relier Trinidad (95 mn) où nous nous installons à 7h00 du matin le vendredi, sur la dernière bouée disponible.
Bien nous en a pris car la tempête tropicale se transforme très vite en cyclone de catégorie 1, 2, 3, 4 pour finir en catégorie 5 le lundi.

Énormément de voiliers prennent la route pour venir se mettre à l’abri ici à Trinidad. C’est du jamais vu. Une file ininterrompue de navigateurs arrivent les samedi et dimanche.

Le mouillage se tend tout particulièrement mais il y aura de la place pour tout le monde, y compris dans les baies voisines.


Le cyclone Beryl, a déferlé tel un monstre, le lundi 1er juillet 2024, avec des vents supérieurs à 250 km/h, sur ce paradis sur terre, en dévastant plus particulièrement Carriacou et Union, qui n’étaient déjà pas particulièrement riches. En une demi-heure, la quasi totalité de la population de ses iles s’est retrouvée sans abri, les maisons et les toits arrachés, les rues défoncées et jonchées de débris, les poteaux électriques à terre.

A cette heure nous avons peu de nouvelles, les communications ne sont pas rétablies. Des victimes sont à déplorer. Comment pourrait-il en être autrement ?

Images de Carriacou, où nous avions envisagé de laisser Maverick pour les deux prochains mois à venir.

Union, dont nous arpentions les rues joyeuses et vivantes, il y a 15 jours.



Des voiliers, des navettes, des cargos s’organisent pour venir en aide aux populations sinistrées qui n’ont plus rien.
Le monde de la navigation est atterré. Ces iles étaient des refuges, n’étant pas, en général, sur les routes des cyclones sévissant dans les Caraïbes. Des amis y ont laissé en toute tranquillité leur « maison ».
Mais les temps ont changé. Il y aura un « après » Beryl.
Les assurances ne permettront plus aux voiliers d’hiverner dans ces iles qui survivaient grâce à cette manne.

Alors quel avenir pour ces iles ?
Il leur faudra déjà se reconstruire. Et dès octobre/novembre, essayer de recevoir au mieux les navigateurs, les touristes qui reviendront en masse découvrir ces iles magnifiques. C’est ce que nous espérons de tout notre cœur pour tous ces gens que nous avons côtoyés il y a si peu de temps, il y a moins de 15 jours.

Une immense pensée pour tous les amis sur place dans les Caraïbes, qui se préparent à une saison cyclonique difficile.

Une petite précision : ce cyclone est unique, de par la route qu’il a suivie, très au sud par rapport aux routes habituelles. Et très précoce puisque des cyclones de cette intensité ne se développent en général qu’en septembre et passent bien plus au nord.  Pour en savoir plus, cliquez


Dans le prochain article, nous vous inviterons à découvrir ces iles « avant » Béryl.

La Dominique, l’île secrète des Caraïbes

La Dominique, une île bien différente de nos Antilles françaises, sauvage, très verte, peu peuplée, avec des côtes époustouflantes.
Nous y viendrons par deux fois, la première avec un immense bonheur, avec nos amis Ségo et Thierry, la seconde en quittant la Guadeloupe pour descendre vers Trinité-et-Tobago.
Que de bonheur de découvrir et de partager la découverte de cette ile.

Un peu d’histoire

Le second voyage de Christophe Colomb vers les Amériques lui fit découvrir ce bout de terre le dimanche 3 novembre de l’année 1493 (Domingo en espagnol). Comme dans le reste des la Caraïbes, les Indiens Arawaks étaient les premiers habitants connus de l’île et, comme dans les îles voisines, les Arawaks furent farouchement chassés par les indiens Caraïbes, avant l’arrivée des terribles conquistadores.
Roseau, capitale de la Dominique, fut à mainte reprise, détruite lors des affrontements répétitifs entre Français et Anglais. La lutte dura jusqu’en 1748, jusqu’à ce que les deux pays se mettent d’accord pour abandonner l’île aux Indiens Caraïbes et la déclarer neutre. Mais quelques années plus tard, ils abandonnèrent cette idée pour reprendre la guerre, qui dura cette fois 7 ans et les amena au traité de Paris de 1763, qui garantissait la possession de l’île aux Anglais. Pour la petite histoire, les Français rompirent à deux reprises ce traité par la suite, et n’abandonnèrent définitivement l’idée de conquérir la Dominique qu’en 1814. La même année, ils cédèrent Sainte-Lucie…
La Dominique fait partie intégrante du Commonwealth depuis le traité de Paris de 1763. Indépendante depuis 1978, elle reste sous l’autorité britannique.
Pour les Dominicains, la fin des années 90 a été difficile, plusieurs cyclones ayant alors frappé l’île, surtout en septembre, mois le plus propice, lorsque l’eau et l’air atteignent des records de température. Le dernier en date, Maria, en 2017, fut particulièrement destructeur et meurtrier, avec des vents allant au delà de 350 km/h et 67 morts dénombrés (pour plus d’information, cliquer). Mais la vie doit reprendre et l’ile se reconstruit tout doucement, même si beaucoup de cultures ont disparu.


Le vent nous mène facilement, au départ du Gosier, à Portsmouth, la seconde plus grande ville de la Dominique, au nord de l’île, dans la majestueuse Prince Rupert Bay au pied du fort Shirley.


Nous débarquons dans un autre monde. C’est le dépaysement total. Le revenu moyen ici est de 400 € environ. Nos normes de vie européenne s’effacent totalement. De petites maisons, de petites structures, pas de grands magasins ni de grandes surfaces. Pas de port ni de marina.

Les femmes vendent les fruits et légumes sur les trottoirs, les hommes sont à la pêche, à la criée ou occupés par leurs tâches quotidiennes ou tout simplement assis à fumer et à discuter. Les rastas et le reggae sont la norme.

Nous arriverons pour le fameux barbecue du dimanche soir, le rendez-vous des navigateurs sous l’égide de l’association P.A.Y.S. qui gère fort bien le mouillage.
Un grand moment de convivialité, de partage et de rencontres. Et l’anglais, en fin de soirée, n’est plus un problème!



Pour nous remettre de nos émotions, direction l’Indian River, pour une petite promenade dont le départ se fait au sud de la baie. Nous avons la chance qu’il n’y ait aucun bateau de croisière. Nous avons la rivière pour nous seuls. Départ 7h du matin (nous avons réglé nos montres car nous avions rendez-vous 2 jours avant et étions à l’heure française, donc une heure en retard…).
C’est Providence, qui nous a accueilli au mouillage, qui nous fait la visite dans sa barque, à la force de ses bras, car les moteurs sont interdits et la rivière, réserve naturelle, abordée uniquement pat les guides de PAYS.
Je vous laisse découvrir en image, la quiétude, le calme, les lumières…

Magnifique ! (film)


Le jour suivant, c’est Wendy, dont j’ai trouvé les coordonnées sur l’application Navily, qui nous guide sur les routes du nord et de ses merveilles.
Direction la cold Soufrière, ou la Soufrière Froide qui bouillonne d’un cratère volcanique au sein du Morne Aux Diables. Alors que la Dominique est connue pour ses sources chaudes et ses lacs bouillants qui jaillissent de l’eau minérale fumante du sous-sol, la Soufrière froide est une manifestation volcanique unique. L’eau ici n’est pas chaude, mais froide, bien que les mêmes caractéristiques que celles des autres sources chaudes soient évidentes.

Pour nous y rendre, nous empruntons un joli chemin parsemé de plantes que notre guide nomme et que nous oublions instantanément…

Car ici la population vit de la nature, très généreuse, même si celle-ci peut être dévastatrice avec le passage des cyclones! Peu d’animaux, hors les nombreuses chèvres. Jolies non ?


Les panoramas sur l’île sont juste splendides !



Après cette jolie promenade, direction les Red rocks. Situés au nord-est du village de Calibishie, nous découvrons dans un premier temps les splendides plages, dignes de véritables cartes postales.

Puis nous rejoignons la Pointe Baptiste qui donne à voir une merveille incontournable : les Red Rocks et ses roches rouges-ocres contrastant dans le bleu de l’océan.

Nous visitons une jolie et délicieuse chocolaterie et rencontrons de jolies et timides écolières, la troisième se cachant derrière les deux autres sur la première photo !

Mais il faut bien repartir ! Direction le village amérindien de Kalinago (pour en savoir plus, cliquez). La Dominique est la dernière île de l’archipel antillais à abriter une population autochtone, qui a été exterminée partout ailleurs à l’arrivée des Européens. Nous découvrons donc leur village reconstitué, avec notre guide local.


La journée se termine. Ce tour touristique est bien rodé, et l’avantage avec Wendy est qu’il nous parle en français.
Cette journée aura un coût certain mais à 4 cela reste un incontournable.


Le Cabrits national Parc et son fort Shirley sont à portée d’annexe et sous nos yeux. Nous profitons d’une éclaircie pour nous y rendre.

Mais pourquoi ce nom : car le nom de Cabrits est originaire d’une époque où des marins laissèrent des chèvres (cabrits) en liberté afin qu’ils disposent de viande pour se nourrir en revenant sur l’île.

Le Fort Shirley est une belle forteresse qui a été rendue célèbre par la révolte de soldats esclaves africains en 1802. Un événement qui contribuera à la libération de tous les soldats esclaves en 1807.

Le fort a été construit dans un cratère volcanique et faisait partie d’une ligne de défense le long des Petites Antilles lors des conflits entre la Grande-Bretagne et la France aux 18èmeet 19èmesiècles. Ces conflits ont laissé derrière eux des traces de l’époque. Une partie du fort est en ruines, lentement colonisées par la forêt environnante.

La majeure partie du fort est cependant intacte ou reconstruite. Et les canons bien présents, tous dirigés vers la baie.

Les bernard l’hermite et les crabes de sable sont nombreux sur les chemins humides sillonnant la pointe du fort. L’entrée est payante, mais cela contribue à la restauration de ces très beaux bâtiments.

Et voilà, c’est déjà fini avec Ségo et Thierry. Un dernier coucher de soleil et nous repartons vers Marie-Galante puis la Guadeloupe pour qu’ils puissent prendre leur avion dans les temps.


Nous revenons au mois de mai, étape sur la route vers Trinité et Tobago, sur ce beau mouillage bien moins rempli !
L’objectif de ce passage en Dominique, hors le plaisir d’y revenir : faire le plein d’essence car elle est beaucoup moins chère qu’ailleurs. Mais il faut bidonner…
Et le plein d’eau potable car celle-ci est présente partout. Des robinets sont à disposition et les bidons vite remplis.
Nous y retrouvons nos amis Jean-Pierre et Nadine sur Lovall, qui nous font découvrir de belles adresses, dont le Water Front Reggae, dont les peintures ont été restaurées par un couple belge. Bravo à eux !

Nous y serons immortalisés. Mille mercis chère Nadine!


Nous regrettons tout particulièrement de ne pas l’avoir connu lors de notre premier séjour avec Ségo et Thierry, ils l’auraient adoré !
Nous profitons de la douceur de vivre ici, un autre rythme, une autre vie.

Nous retrouvons également avec grand plaisir, avant son retour en France, Neil, que nous avions croisé skipper à Saint Barthélemy, et avant au Brésil et en Afrique.

Mais place au tourisme ! A 5 personnes, nous pouvons tirer les prix. PAYS nous propose une journée dans le sud avec Tom dans son minibus et 4 français également intéressés par cette excursion.

Après une bonne heure de route, nous voici arrivés aux fameuses Titou Gorge, sous une pluie torrentielle ! Nous n’y trainerons pas, d’autant que l’eau est haute et les courants forts. En voici quelques images. Imaginez le courant !


Direction ensuite les fameuses waterfall de Trafalgar. Hautes de 40 et 22 mètres, respectivement, « Papa Falls » et « Mama Falls » font partie des chutes plus majestueuses de l’île.

Mama Falls

Papa Falls


Nous déjeunons sur les hauteurs de Roseau.

Nous passons tout près du téléphérique en construction qui reliera cette ville au sommet du Boiling Lake, soit 6,6 km, le plus long téléphérique au monde (pour plus d’information, cliquez).


Enfin, une dernière curiosité, à Roseau même, dans le parc botanique, vestige de l’ouragan David ! Ce bus scolaire a été complètement aplati par un baobab déraciné par la force des vents (heureusement, il n’y avait personne à l’intérieur) mais ça donne une idée des ravages qu’a causé cet ouragan qui détruisit de nombreux arbres qui avait mis des centaines d’années à grandir.

Et miracle de la nature, ce baobab continue à grossir…


Et voilà, une journée bien remplie et fort sympathique !


Mais nous n’avons pas tout fait, loin de là!


Nous décidons de retourner dans le sud pour y découvrir ses merveilles, en prenant les bus collectifs pour le Roseau, plutôt que d’y aller en bateau, le mouillage nous paraissant plus sûr et confortable à Portsmouth.
Nous partons 2 jours. Je réserve donc une nuit dans une pension de famille au plus près du départ du chemin de notre principal objectif : le Boiling lac.
Nous partons de la gare routière de Portsmouth, de bonne heure le matin, pour 1h de route jusqu’à Roseau. Nous quittons notre bus à l’entrée de la ville et faisons du stop pour arriver au départ de notre première randonnée, juste en dessous de Laudat.

Nos pas nous mèneront à Middleham Falls, la plus haute chute d’eau de la Dominique, avec son magnifique trou de baignade. Le sentier traverse la forêt tropicale, avec plusieurs montées et descentes intermédiaires. 1 heure de marche et nous voici seuls au monde, sous cette magnifique cascade que nous recommandons tout particulièrement (video).

Un site de logements enterrés est en construction. Étonnant. A voir s’il sera un jour terminé. Ce sont les chinois qui y travaillent, les pancartes de chantier étant toutes écrites dans cette langue.


Nous rejoignons notre maison d’hôtes et découvrons le petit village de laudat, où il n’y a rien !


Si vous décider de dormir ici, n’oubliez pas de venir avec vos vivres car il n’y a qu’une petite boutique bien peu achalandée. L’eau n’est pas un problème, des robinets d’eau potable étant à disposition dans les rues. Il suffit d’avoir les bouteilles pour les remplir.

Je ne m’étendrai pas sur le logement, et ne peux que vous recommander de ne pas forcément vous fier à booking. Notre logement n’étant pas très cosy, nous découvrons un joli hôtel dont le prix sur booking était totalement surdimensionné. En voici la carte.

Et la vue de leurs terrasses. N’hésitez pas à les appeler. C’est le lieu idéal pour dormir au pied du départ de la rando.


Jour J. Départ à 7h00 du matin, après une énième averse. Il faudra gravir 1 000 mètres de dénivelé avec essentiellement des marches, au nombre de 42 000 sur 13 kilomètres ! Elle est donnée entre 6h et 8h.

En voici le résumé.

Le départ se fait de Titou Gorge, que nous avions déjà visité sous la pluie, développé plus haut. Le chemin, fait de rondins de bois cisaillés, monte doucement dans un premier temps dans une végétation dense et humide.

Puis il suit des crêtes et l’on commence à voir au loin les fumeroles.

De longues descentes suivent, assez techniques et raides avant l’arrivée sur la vallée de la désolation.

Extrêmement étonnant. Ça chauffe de partout, ça bouillonne, ça glougloute. C’est magique ! (video)

Puis ce sont des traversées de rivières d’eau chaude et sulfureuse. Attention de ne pas y tomber. Les couleurs sont sublimes.

On poursuit par des descentes et des montées. Nous ne regrettons pas d’avoir pris nos bâtons. Ils sont précieux pour nos genoux . Ça fume de partout.

Puis, au détour du chemin, nous voici arrivés. Extraordinaire !

Un lac qui fume, l’eau bouillonne en son centre. La vapeur monte, descend. On ne peut se lasser du spectacle. Quelle merveilleuse nature ! Regardez les video, video1). C’était dur mais on en prend vraiment plein les yeux !

Le boiling lake est le deuxième plus grand lac bouillant du monde, avec un diamètre de 63 mètres, d’une profondeur inconnue et une température de l’eau à 82°C ! Unique en son genre, le Boiling Lake est une fumerolle inondée, enveloppé de nuages de vapeur lui donnant des airs de chaudron rempli d’eau bouillonnante aux nuances bleues et grises et chauffée par le magma chaud sous les rochers environnants. Il constitue un paysage volcanique unique en son genre, formé au cours des 200 millions d’années passées.


Un peu plus de 3h pour arriver sur ce site et il faut déjà penser au retour, par le même chemin. Mais ce n’est pas grave. Cela nous permettra de découvrir le paysage dans l’autre sens. Et revoir ces ruisseaux avec ses dégradés de couleur.

La vallée de la désolation puis cette descente infernale qui se transforme en montée : dur dur…. et retour sur le plateau…

Puis le retour sous les arbres.

Arrivée à Titou gorge où ou nous nous jetons dans les eaux fraîches et sous les jets d’eau chaude que nous n’avions pas remarqués la première fois. Que ça fait du bien ! Le niveau a bien baissé par rapport à notre première visite et le courant pratiquement nul.


C’est une magnifique et inoubliable randonnée. Elle fera partie du top 5 de celles réalisées jusqu’à maintenant ! Nous aurons mis les 7h annoncés.


Il est près de 15h. Il nous faut maintenant penser à redescendre et à trouver un taxi collectif pour Portsmouth. Car nous sommes samedi et pas de taxis collectifs le dimanche pour cette ville du nord. Il ne nous est donc pas permis de rater les derniers bus qui circulent avant la tombée du jour.
Le premier souci est de descendre à Roseau qui est à 6km de là. Nous commençons à lever le pouce mais peu de voitures…
A un croisement, des voitures sont arrêtées. Nous voyons un jeune couple dans une voiture de location. Nous tentons. Et bingo ! Il s’agit de jeunes touristes rennais ! Ils nous emmènent avec grand plaisir. 10 minutes d’échange et nous les quittons déjà. Dommage…

Le point de rencontre pour trouver les taxis collectifs qui ne soient pas complets est la gare maritime. Nous ne le savions pas. Une dame nous remarque et nous propose de nous y emmener dans sa voiture, nous voyant désespérément attendre au bord de la route des places libres dans les taxis collectifs passant devant nous!

Et voilà! Retour sur Maverick à 18h00, avant la nuit. Ouf ! Une dernière petite soirée avec Nadine et Jean-Pierre que nous ne reverrons pas avant longtemps et c’est parti pour d’autres aventures vers Saint-Vincent et les merveilleuses Grenadines.


A l’heure où j’écris ce blog, l’ouragan Béryl, de force 4, vient de décimer et raser les îles sur lesquelles nous avons passé durant un mois de merveilleux moments de découvertes, de rencontres et de splendeurs. Tristesse et sidération, car ces iles ne sont pas sur la zone cyclonique, et de tels cyclones, rares, ne sont jamais apparus aussi tôt dans la saison. Nos pensées vont vers leur population dévastée.

Je vous ferai découvrir au plus vite, avec un plaisir immense, ces iles merveilleuses. Elles ne le seront plus pour un temps, mais j’ose croire qu’elles se relèveront grâce à la venue de nombreux visiteurs et navigateurs.

Saba, le caillou sauvage des Caraïbes et Montserrat, la « Pompeï des Caraïbes »

Que dire de cette île volcanique, austère, un caillou hollandais puisque le plus haut sommet de ce pays culmine ici à 877 mètres. Saba prendrait son nom du jour où elle fut découverte par Christophe Colomb : Sabato, qui signifie tout simplement « samedi ». Sa superficie est de 13 km2. Inutile donc de vous dire qu’il y a très peu de routes.

A l’origine, nous recherchions une île proche de Saint-Martin. Notre idée première était Anguilla, au nord. Mais dès notre arrivée, les lumières dans nuit sur les côtes visibles de Saint-Martin, ajoutées au coût très élevé demandé aux voiliers et leur équipage nous en ont vite dissuadés!

Ce caillou, à 22 miles nautiques au sud-ouest de Saint-Martin nous a donc attiré. Et après recherches sur le net, une météo favorable et l’assentiment de nos invités, cap à été donné sur Saba après Saint-Barthélemy. Nous ne le regretterons pas, même si le confort au mouillage n’a pas été le meilleur de notre croisière. Je n’imagine même pas en mono ce que çà peut donner…

Des bouées, bien entretenues, sont disséminées tout au long de la côte ouest, dans des fonds limpides, rocheux et très poissonneux. Nous nous installerons sur celle la plus au nord, notre annexe nous permettant d’avaler les 3 miles nautiques pour se rendre au port, à la douane, à l’immigration et à l’administration du parc. Car Saba est une réserve naturelle. Les formalités, assez simples et beaucoup moins onéreuse que Anguilla, sont vite expédiées et nous décidons dès le jour suivant de découvrir l’ile et de nous attaquer à son sommet.


Celle-ci est parsemée de très beaux et nombreux sentiers fort bien entretenus, qui proposent différents niveaux de difficulté. En voici, pour information, le descriptif, introuvable sur internet :


Les taxis étant hors de prix, nous tendons le pouce pour faire du stop, deux par deux. Aucun soucis, nous sommes embarqués presqu’immédiatement pour faire les 6 km de route sinueuse et escarpée pour nous rendre à la capitale, Windwardside.

Saba ne comporte que 3 villages, dont sa capitale Windwardside. Tout est petit ici. Les cottages ressemblent à des maisons de poupée, avec ses quelques boutiques et si peu de restaurants. Tout est très calme. Pourtant, une université de médecine est implantée ici. Les étudiants n’ont aucune distraction : aucun pub ou lieu de rendez-vous après les cours…

Rencontre dans la rue, une copine à Ludo !


Tout est très cher. Normal, Saba est isolée et accessible uniquement par la voie des airs, ou par ferry.

Petite précision sur l’aéroport de Saba. La compagnie Winair dessert Saba en Twin otter quatre fois par jour en général, au départ de l’aéroport de Juliana, en 13 minutes. La piste d’atterrissage étant la plus courte piste commerciale au monde, les pilotes doivent suivre une formation pour avoir le droit de s’y poser. Elle existe grâce à la ténacité d’un pilote de Saint-Barthélemy qui était certain, contrairement aux ingénieurs, que l’atterrissage était possible à Saba. Toute la population s’est mobilisée et à construit de ses mains la piste qui a été achevée en 1959.


Pourtant nous avons vu les aéroports de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Ici la piste est encore plus impressionnante par sa découpe dans la montagne, sa hauteur et sa longueur si réduite, de 900 mètres.


Après un bon petit déjeuner dans le seul salon de thé de l’île, nous voila lancés sur les pentes verdoyantes du mont Scenary. Nous rallierons les deux sommets grâce à des marches irrégulières et souvent boueuses.

Au sommet !


Après l’effort, une jolie table en bois, installée sous le sommet nous accueille pour notre repas.


Puis nous repartons sur un chemin beaucoup moins évident, glissant, très boueux, en balcon, dans une végétation luxuriante.


Une bonne heure de descente et nous revoilà sur des chemins en sous bois bien mieux balisés.


Une fort jolie randonnée de 5 heures, qui nous a permis de profiter de tous les versants de l’ile, sous une météo correcte et sans pluie. Car les nuages s’accrochent désespérément au sommet de Saba, d’où cette humidité constante et son terrain parfois glissant.


Le jour suivant, nous louons une voiture, livrée au port. Pas de contrat, pas de paiement par carte. Nous devrons laisser la voiture le soir même avec les clefs dans la boîte à gants.
Nous empruntons la seule route de l’ile en passant par la capitale pour prendre un café, et nous dirigeons vers l’est de l’ile. Une petite rando pour descendre au plus bas au nord de l’ile avec une vue spectaculaire sur l’aéroport. Bien pratiques ces bancs installés pour se reposer…


Puis direction les piscines naturelles nichées dans un enchevêtrement de lave, tout près de l’aéroport. Toujours sportif de rejoindre ces trous d’eau claire et de s’y plonger. Mais avec quel délice!



Saba, ce sont aussi ses fonds marins, riches en vie et en corail. Nous ne nous lasserons pas d’aller nager dans l’eau limpide et ses roches immergées où se cachent tortues, raies, requins nourrice, barracudas et autres espèces inconnues de notre part. Que du bonheur! Ce seront les plus beaux fonds que nous auront vus dans les Caraïbes, hors les Tobagos Cays.

Et impossible au capitaine de résister lorsqu’il rencontre une telle merveille ! C’était le jour de notre arrivée…


Mais tout à une fin, et il nous faut répartir vers Saint-Martin pour quelques heures de belle navigation. Ludo s’en donnera à cœur joie et ne lâchera pas la barre de tout le séjour !

Cette île fut une très belle découverte, hors des routes de grande croisière. Un petit joyau perdu dans l’océan, une parenthèse unique et sauvage que nous sommes heureux d’avoir découvert avec nos amis.


Monserrat

Située au sud-ouest d’Antigua et au nord-ouest de la Guadeloupe, l’île de Montserrat est la plus méridionale des îles sous-le-vent. D’une superficie de 102 km2, ce territoire britannique d’outre-mer (administré par un gouverneur, assisté d’un conseil législatif et d’un conseil exécutif) fut surnommé « l’île émeraude des Antilles », en raison du caractère verdoyant de ses versants volcaniques.

Vous l’aurez compris, il s’agit de notre dernière étape en redescendant de Saint-Martin, vers la Guadeloupe.

Nous arrivons au petit matin à Little bay, le seul point d’entrée sur l’ile, à son nord. En effet, depuis les éruptions de son volcan la Soufrière de 1995 a 1997, la moitié de l’ile est déclarée zone d’exclusion. Son ancienne capitale, son aéroport, son port, ont été ravagés par les lave et cendres. Les deux/tiers de la population ont quittés l’ile pour rejoindre Antigua, l’ile la plus proche, elle aussi britannique.

Explicatif :

Pourtant Montserrat était un petit paradis, avec une forte renommée touristique, qui conduisit de nombreux retraités américains, britanniques et canadiens à s’y installer. Bien que la capacité hôtelière de l’île soit limitée, de nombreux touristes venaient y passer la journée puis se repliaient ensuite sur les îles voisines (Antigua, La Guadeloupe, etc.). De nombreuses villas de milliardaires existent toujours hors zone d’exclusion, peu habitées mais très bien entretenues. Et pour cause, il y a si peu à voir maintenant sur cette ile. Notre premier mouillage ne nous aura permis de ne découvrir que les bureaux de la douane. Il nous aurait fallu une demi heure de marche pour rejoindre la nouvelle capitale sans charme parait-il.

Les lumières du soir sur les falaises sont néanmoins magnifiques !


Direction notre second, et le seul mouillage autorisé sauf lorsqu’il y a risque d’éruption, un peu plus au sud, en limite de la zone d’exclusion, au dessous de Salem. Nous y trouvons un restaurant, ouvert uniquement le week-end, cher et peu achalandé .

L’intérêt de ce mouillage : descendre à terre à la nage ou une annexe légère, et monter en 1h de marche tonique et avec de fortes pentes à l’observatoire du volcan. Mais il faut bien vérifier son ouverture. Pour nous il était exceptionnellement fermé ! Nous profitons de la vue. C’est déjà çà.

Nous redescendons par le village, Salem, en espérant trouver un bar ou une terrasse. Mais il n’y a rien ! Juste une ou deux échoppes si peu garnies que nous ne nous y arrêterons pas. L’économie est totalement à l’arrêt sur cette ile dévastée.

Nous verrions presque Maverick au loin.


Nous traversons ces belles pelouses merveilleusement bien tondues ! Insolite, cette tondeuse au milieu de nulle part !

Beau notre batooooooo


L’autre site d’intérêt est de monter au sommet de la colline de Calisbary, point de vue imprenable sur plymouth, la capitale engloutie, la Pompeï des Caraïbes. Il est interdit de s’y rendre seul. Le droit d’entrée s’élève à 60 dollars. Et pour voir quoi de plus ?

Nous nous réjouissons de ne pas avoir pris rendez-vous avec le guide contacté car, outre le fait qu’il n’est pas évident en temps normal de rejoindre la plage, lorsque la houle se lève, il est impossible de descendre à terre.

Montserrat est une petite île, et comme nous l’avons déjà vérifié sur d’autres îles, les coups de vent et les coups de houle peuvent être fréquents et impressionnants. Les jours suivants, nous aurons un forte houle croisée qui nous obligera à rester sur le bateau. Nous apprécions tout particulièrement notre catamaran!

Et quel est la nature des fonds ? Ils sont désertiques, la cendre les a également recouverts et certainement étouffés car il n’y a aucune vie : ni poisson, ni corail. Rien…

Les crépuscules sont toujours aussi magiques ! Le soleil se couche et disparait rapidement.

Place aux couleurs du soir…

Au petit jour, départ pour notre dernier séjour en Guadeloupe, retrouver nos amis au Gosier, où nous nous rendrons directement pour passer un peu plus de temps ensemble. Nous en repartirons très vite, trop vite pour avancer et arriver à Trinité dans les temps.


Que c’est dur de quitter une ile que nous avons appris à aimer, des personnes devenues des amies en quelques minutes, parce que l’évidence de l’entente, du partage, du bonheur d’être ensemble, est immédiate. Nous ne le dirons jamais assez, et je le répéterai je pense encore souvent, mais ces instants partagés, ces amitiés immédiates, resteront à jamais gravées dans nos cœurs.

Voila, nous sommes partis pour d’autres horizons après deux diners, l’un sur Maverick, l’autre sur l’ilet Gosier, qui resteront inoubliables avec Morgan et Eric, Floretta, Josselin et Jordane et Christophe qui ont trouvé leur vie ici et s’installent professionnellement sur l’ile. Nous leur souhaitons bonheur et réussites et tout le courage, et ils en ont, pour aller au bout de leurs rêves.


Nous retrouverons des amis plus tard, c’est sûr, les copains bateau, mais ceux que nous quittons ici, comme en Afrique ou au Brésil, ne voyagent pas. Nous ne les reverrons donc que dans nombre d’années si nous repassons par là…
Que c’est dur…