L’Archipel des Bijagos, toujours aussi loin de notre monde dit « moderne »…

L’archipel des Bijagos, terre de contrastes, entre plages à perte de vue, eau à 27 degrés et navigation exigeante pour les passionnés de voile, et ses villages, sa population si pauvre, mais si attachante.
Et ses hôtels éco lodge, toujours plus près de la nature. Ici, les entrepreneurs au long court s’en donne à cœur joie. Certains achètent une île, après avoir été acceptés par les habitants des lieux, comme Laurent et Sonia sur l’île de Kéré, ou Claude sur Joao Vieira. Ou cet italien que nous n’avons pu voir sur l’île d’Andaman. Et d’autres français sur d’autres iles, que nous n’avons pu visiter.

Et il y a Solange, l’hôtel Ponta Anchaca, sur l’île de Rubane, en face de l’île de Bubaque, l’ile centrale de l’archipel, où les voiliers ne peuvent se rendre, les demandes de bakchichs étant à ce jour trop élevés.


Solange, le coup de cœur de notre séjour aux Bijagos, que nous avons sollicitée pour venir nous chercher en pirogue.

Direction Bubaque pour faire nos courses alimentaires où nous découvrons notre première vraie supérette depuis notre départ de Casamance. Rien à voir avec celles que l’on trouvent chez nous. Pas de frais, pas de viande, pas de fromage. Mais il y a un minimum et quelques paysans qui vendent des légumes au compte goutte ! Les rues ne sont pas goudronnées et rencontre avec toutes sortes de cochons, poules faméliques et chèvres.

Puis arrivée devant l’eco-lodge pour y passer la journée et y déjeuner.

Le site est extraordinaire et le déjeuner délicieux !

Nous décidons à l’unanimité d’y rester la nuit, alors que nous n’avons prévu aucun change ni trousse de toilette.


Le site, comme ceux de ses collègues, se fond dans la nature, épouse la végétation, dans un respect profond de l’environnement. Les terrasses se lovent autour des arbres, que Solange a précieusement conservés lors de son installation il y a 10 ans. Elle a planté ensuite toutes sortes de fleurs et d’arbres fruitiers.


Le plus : une jolie piscine, car l’île a été forée et l’eau coule à flot, à la différence de l’île de kéré.

Le personnel est adorable et heureux. Et le cuisinier, un vrai chef qui a appris avec des chefs français. Sa cuisine est succulente et très variée.

Farniente et mise à jour du blog, règlement des problèmes administratifs divers et variés grâce au puissant wifi sur place. Vous l’aurez compris : impossible de ne pas profiter de ce site unique, luxueux tout en restant si près de la nature. Joli bureau non ?


Solange est partout et très attentive à sa clientèle formée pour l’essentiel de pêcheurs au gros. Les couples s’y sentent si bien, chacun y trouvant son activité. Nous retrouverons d’ailleurs nos amis pêcheurs, croisés à Kéré puis à Joâo Vieira, ceux qui ont emmené le capitaine pêcher sur le site de Alcatraz une journée entière.


Découverte d’un autre eco-lodge au bout de la plage, face à Bubaque, Bob Fishing. Lui aussi est un personnage. Bob est arrivé avec Solange, puis s’est installé dans l’anse voisine. Il y a construit lui aussi de jolies cases. C’est un ancien électricien de génie. On trouve pratiquement tout chez lui !

Lors de notre retour à pied, nous découvrons une « amie » de bob, une biche cochon… Trop mimi


Mais tout à une fin ! Il nous faut penser à revenir sur nos bateaux. Les adieux sont sincères. Solange nous remet, à chacune de nous, un tissus fait main magnifique et une bouteille de vin rouge aux hommes. Quelle gentillesse ! Dans notre euphorie, nous oublierons juste de faire une photo tous ensemble.
Nous ne pouvons que recommander chaudement son établissement, comme celui de Kéré. il suffit juste d’acheter le billet pour Bissau, puis ils s’occupent de tout en lien les uns avec les autres.


Nous quittons notre magnifique mouillage de Ilheu dos Porcos, après une jolie soirée créole sur Ystaffel… Quel accueil !

Pour Bolama, l’ancienne capitale de guinée Bissau. Nous nous attendions à une ville pauvre et désuète. C’est bien plus que cela : c’est une ville fantôme, avec ses monuments a l’abandon. Et un pauvre marché où il n’y a absolument rien à vendre, même pas de légumes.

Rien…. Pas de bar, pas de restaurant. Nothing ! Cette étape nous coutera quand même un bakchich de 5000 cfa après le tour de toutes les autorités et la visite par celles-ci des bateaux. Nous aurions su, nous n’y serions pas venus… Nous en prévenons nos amis catamarans qui nous suivent : ils n’y viendront pas ! Juste une curiosité, un drame pour eux : les chauves souris. Voyez et écoutez !



Nous n’y dormirons même pas. Nous nous avançons dans le bolon pour un passage très délicat à ne passer qu’à marée montante le jour suivant.

Comme vous le voyez, nous passons sur.. la terre. Des balises apparaissent sur la carte qui n’existent plus. Nous terminons grâce à l’application Navily qui nous fait retrouver un peu d’eau. Nous passons à N-1h de la marée haute ce qui est plus sûr, car si nous nous posons nous aurons toujours quelques cms supplémentaires pour nous dégager. Nous sommes passés à moins de 1,2m de hauteur… chaud chaud chaud !

Le second point essentiel pour naviguer aux Bijagos :

L’avitaillement

L’avitaillement est une vraie gageure. Les dernières grandes surfaces, qui sont bien moins grandes et plus chères que celles que nous connaissons en Europe, dans lesquelles nous sommes allés étaient à Dakar, il y a donc pratiquement 2 mois. Nous avons acheté le maximum mais pas tout le magasin !…
En Casamance nous sommes descendus d’un cran. Plus que des petites supérettes vendant juste le minimum. Pourtant nous sommes allés à cap skirring, où on nous annonçait les seules supérettes achalandées de Casamance. Nous avons pris le maximum du minimum, ce que nous ne trouvions ailleurs, à des prix exorbitants, y compris des produits Netto que nous n’aurions jamais achetés auparavant. Mais nous étions tellement heureux de trouver du gouda, du jambon et des paquets de gâteaux ou des conserves, ou des capsules de café.
Et des petits marchés où nous avons trouvé quelques légumes et fruits qui se sont conservés bien mieux que chez nous mais nous ne pouvions en prendre des tonnes. Et les boites de conserve de haricots verts et autres légumes ne se reproduisent pas… Enfin pour ce qui est du fromage, gruyère râpé, yaourts, lait, charcuterie, nos réserves se sont amenuisées très vite. Nous avons bien retrouvé quelques pépites dans les fonds mais ce n’était pas suffisant pour les repas de tous les jours. Et ne parlons pas de viande : Il n’y en a pas… Quelques poulets maigrichons courent par ci par là mais ne satisferaient pas nos appétits. Et les œufs achetés sur place, une vraie richesse pour les locaux qui s’en séparent difficilement, sont souvent déjà formés.

Ici aux Bijagos, vous l’aurez compris : point de marchés. Juste ce qui pousse en cette saison, soit actuellement quelques papayes et bananes. Pas de tomates ou de légumes frais.
Heureusement, les repas pris à Kéré et les poissons péchés ou achetés ont complété nos repas. Mais nous sommes loin de nos standards européens. Nous devons nous contenter de peu et les mots régîmes ou repas équilibrés ne sont pas de mise ici. Riz, pâtes et semoule sont de tous les repas…. Nous avons l’impression d’être en mode « traversée » même si, comme Cathy et Fanch nous le précisent, qui dit traversée dit auparavant gros ravitaillement, ce qui n’a pas été notre cas comme dit plus haut… Et les traversées ne durent en général pas 2 mois.

Mais nous avons découvert un monde différent du nôtre, vivant en autarcie et en symbiose avec la nature qui leur donne le minimum vital sans se créer de besoins inutiles et futiles. La nature s’en ressent puisqu’il y a très peu de déchet et bien peu de plastic. Aucune décharge aux portes des villages. Les enfants sont habillés de rien, inconcevable pour nous. Mais ils ne s’en plaignent pas puisqu’ils ne connaissent ni internet ni la télévision qui ne vient pas jusqu’à eux faute d’électricité. Doit on en être tristes ? Ont-ils l’air malheureux ? Je me garderai bien d’y apporter un jugement…


Nous quittons l’archipel pour rejoindre le continent pour obtenir nos tampons de sortie de territoire.

Notre idée était de nous rendre à Bissau pour effectuer ces formalités, mais il était nécessaire de trouver un mouillage à une vingtaine de kilomètres pour éviter les tracasseries administratives, connues pour être nombreuses et très couteuses.

Malheureusement, devant les plages recouvertes de mangroves et les routes inexistantes, nous renonçons et remontons en deux jours à Cacheu, sur le continent, là où nous sommes sûrs d’obtenir nos tampons de sortie.
Ce fut deux jours très peu agréables, aussi bien au niveau navigation, qu’au niveau mouillage, et bien peu confortables du fait de forts courants dus aux grandes marées.


Nous retrouvons avec plaisir Cacheu et décidons de visiter cette petite ville que nous n’avions qu’aperçue à l’arrivée.


Nous y découvrirons un restaurant tenu par Karim, qui parle français comme beaucoup ici, chez qui nous déjeunons par deux fois et qui nous a préparé ce qu’il pouvait : une salade de pommes de terre avec feuilles de salade et tomates à la mayonnaise et assiettes de frites. il n’a rien d’autre, même pas de poulet, nous dit il difficile à trouver et bien trop cher.

Petite précision : ces repas, nous ne les aurions jamais apprécier autant auparavant car: manger des crudités, que diable c’est dangereux quand on ne sait pas comment celles-ci sont rincées ; la mayonnaise dans de gros pots industriels, jamais au grand jamais, nous ne l’aurions goûtée ; et les assiettes et couverts nettoyés dans la rue à côté grâce à une réserve de bidons d’eau puisqu’il n’y a pas d’eau courante comme je l’ai dit plus haut : horreur !. Et aucun de nous ne sera malade, d’ailleurs sur tout le séjour aux Bijagos ! Nous nous sommes donc endurcis, mais le manque de produits « frais » et la confiance y sont certainement aussi pour quelque chose..

Direction le marché où nous ne pourrons acheter que bien peu de chose, mais ce sera mieux que rien ! Que la Guinée Bissau est pauvre… Mais tous sont toujours très gentils et avenants.

Jean-Benoit trouve Ousmann qui nous fournit en gasoil pour le lendemain en allant avec les bidons à une station service de la capitale.

Et nous avons la possibilité de faire de l’eau. Nous descendons avec nos bidons, que nous remplirons par trois fois, soit… 400 litres !

Et là nous découvrons la problématique de l’eau. Elle ne coule au robinet public qu’une heure par jour et encore. C’est pour cela qu’ils sont tous tant friands de nos bouteilles d’eau.


Nous nous attelons à la tâche, tout en permettant aux habitants de se ravitailler quand ils le souhaitent. Nous arrivons à faire 200 litres le premier jour. Il nous en faut encore au moins 200 que nous pensons faire le lendemain mais… Le lendemain il n’y a pas d’eau !
Luis, le capitaine du port, nous propose son aide fort précieuse. Il met à disposition sa moto.

Elle sera conduite par un collègue, avec les bidons d’eau posés dans une bassine et les autres derrière. Direction la ville voisine où l’eau est disponible.. le collègue fera 4 tours pour les 240 litres nécessaires. Un grand merci à Luis qui ne souhaitait aucune rétribution.

Nous l’attendrons, nous les filles, sur la place principale, pendant que les hommes gèrent le gasoil.

Nous profitons à cette occasion, des gamines et gamins friands de venir s’installer avec nous… Iliana, notre vendeuse de glace. Car ici, comme en Casamance, nous dégustons des glaces à l’eau. A ce jour, nous goutons à tout, l’eau, les crudités, les glaces…



Découverte du fort de Cacheu et de son musée sur l’esclavage car ici, en Afrique, c’était, comme Gorée, de hauts lieux de la traite négrière. D’ailleurs, les îles Bijagos étaient très actives dans cette traite puisqu’ils étaient des fournisseurs renommés d’esclaves…

Le fort

et ses illustres personnages. A vous de les identifier…

Avant notre départ à 17h00 pour remonter le fleuve dans le courant (très important car sinon, c’est le sur place assuré),

un local nous amène 3 kilos de grosses gambas. Nous ne discutons même pas le prix à 13€  le kilo : elles sont magnifiques et toutes fraîches, elles sautent même hors du sac !
Pour notre dernier repas tous ensemble, puisque Cathy et Fanch sur Ystaffel nous quittent pour le Cap Vert, nous allons nous régaler !


Une page se tourne. Quelle aventure, quelle expérience, quelle découverte humaine face à cette pauvreté.

Outre les difficultés de navigation, nous savons que nous aurons vécus une expérience hors norme et unique. A la vue de notre programme de tour du monde, et même si nous prévoyions le grand sud, nous ne pensons pas retrouver des lieux aussi isolés, mais aussi si chaleureux.

Demain est un autre jour ! Direction la Gambie et son fleuve où nous espérons voir des hippopotames, singes, crocodiles et autre…

En attendant, il faut « remonter » vers le nord, et la navigation s’annonce mouvementée mais à la voile, enfin ! A suivre dans le prochain article !


L’archipel des Bijagos : Le mot du capitaine

La navigation dans ce bel archipel est à la hauteur de ce qui est annoncé dans tous les guides et instructions nautiques. Mais finalement assez proche des conditions que nous rencontrons en Bretagne nord : marées, courants, vents erratiques, bancs de sables, roches, sans le mauvais temps !

LA vraie différence c’est la cartographie bien moins précise et l’absence totale – ou presque – de phares et balises…. Certaines de ces dernières sont présentes sur la carte, jamais sur le « terrain ». Ces marques restent toutefois utiles, à condition de disposer d’une bonne cartographie numérique.

Nous disposions d’une carte CMAP vecteur de la zone, présentée par TZ. Plutôt précise mais peu détaillée pour le fond de carte. Attention les fonds sont systématiquement surévalués d’un à 2m. Un des membres de la flottille (nous étions 3 dériveurs, dont 1 catamaran alu) disposait d’une carte navionics, parfois plus précise sur les fonds.

Le fait que nous soyons trois bateaux avec un tirant d’eau allant de 0.7m pour nous à 1.30m pour le plus lourd a été un véritable atout. Nous permettant de naviguer souvent sur l’estran, et de gagner de précieux miles. Des bateaux à fort tirant d’eau peuvent naviguer aux Bijagos mais sans sortir des grandes « voies » de circulation, donc dans le blanc des cartes ….


Coté marées les horaires TZ sont fiables. Il faut adopter la même stratégie qu’en Bretagne à savoir naviguer toujours avec le courant portant, tricher un peu pour les navigations de plus de 6h. Nous avons navigué ainsi même avec un coefficient de +100 sans souci. Le marnage est important et variable du nord au sud, entre 2 et 5 mètres constatés, surtout lors des grandes marées. Il y a de quoi se faire surprendre si l’on n’y prend garde.

Les ancrages tiennent toujours bien, dans la vase ou le sable. Attention au courant, il faut mettre pas mal de chaine. Mais comme les mouillages sont « privatifs » çà ne pose pas de problème (sauf si comme moi vous tombez en panne de guindeau au milieu du périple…..).


Sur le sujet sécurité nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, ni pour nous ni pour les bateaux et annexes. Par contre nous avons toujours acheté du poisson aux pêcheurs, ou fait des petits cadeaux aux pirogues rencontrées. Ça doit aider, les informations passent vite d’iles en ile.


Coté instructions nautiques nous avions le Jones « cruising guide to west africa » et le « guide de navigation en Guinée-Bissau et aux iles Bijagos » . Mines de bons conseils et d’infos, même si certaines sont un peu datées.


Complétons juste en disant que les bakchichs ont été moins fréquents ou élevés que décrit dans ces guides. Nous avons fait l’entrée et la sortie à Cacheu, 10000 cfa (environ 15 €) par bateau, puis 5000 cfa par personne dans chacun des parcs naturels. A Bolama une visite de bateau nous a couté 5000 cfa par bateau, pour rien en fait, juste pour visiter la ville fantôme, où il y si peu à visiter et aucune denrée à acheter…. Nous avons évité Bubaque, du moins avec les bateaux, car nous y sommes allés en pirogue pour avitailler.

Il convient aussi d’arriver dans l’archipel avec un avitaillement digne de celui d’une transat (voir article Isa). Le seul point d’avitaillement sérieux est Bubaque, ou Bissau.

Concernant les ilots certains sont déserts, d’autres habités par des villageois extrêmement pauvres. Inutile de rêver faire de l’avitaillement, vous ne trouverez rien, et s’il y a quelque chose dans les épiceries nous avions scrupule à l’acheter pour ne pas la démunir. Les iles ne sont ravitaillées qu’occasionnellement par pirogue, qui sont les seules vecteurs des flux économiques.

Le mieux serait de pouvoir faire la sortie du territoire à Bubaque. Nous n’avons pas osé car les autorités sont connues pour être très gourmandes de bakchich… Nous ferons donc deux jours de navigation au près pour remonter à Cacheu.


En conclusion c’est un archipel plein de surprise, hors du temps, agréable à naviguer à condition de toujours rester attentif.

Nous n’avons passé qu’un mois dans l’archipel. Suffisant mais avec le recul on se dit qu’on aurai bien pu y rester deux. La stratégie dans ce cas est d’aller de campement en campement, avec des pauses en mouillage nature entre deux. Les personnages rencontrés dans ces campements vous donnent aussi tout un tas de renseignements utiles. Commencer par Kéré, par exemple, est précieux car Laurent et Sonia sont particulièrement au fait des us et coutumes locales et des navigations possibles -ou non- entre les différentes iles. Précisons que beaucoup de zones abritées sont disponibles mais les descentes à terre sont souvent impossibles à cause de la mangrove.

L’archipel des Bijagos, une navigation hors du temps !

Il y a un an nous n’aurions jamais imaginé venir en Afrique, encore moins dans l’archipel des Bigagos. Et pour cause : bruits persistants d’insécurité car il s’agit de la guinée Bissau juste avant le golf de Guinée gangrenée par les pirates, cartographie très limitée, voire inexistante, paludisme endémique et surtout écho de toutes sortes de bakchich…
On verra bien!
La Casamance nous a déjà préparé à un avitaillement limité. Nous courrons après le frais, à savoir fruits, légumes et œufs. Et parfois un poulet mais c’est rare. Et ne parlons pas de fromage, de lait ou de yaourt frais. ÇaCn’existe pas. Nous achetons de la vache qui rit et des yaourts qui se conservent hors frigo quand on en trouve. Mais nous savons qu’aux Bijagos il y aura encore moins, voire rien !
Et bien évidemment, il nous faut des francs CFA, car au Bijagos aucun distributeurs, aucune banque. Et des petites coupures indispensables, difficile quand dans l’un des seuls distributeurs de Casamance ne nous est délivré que des gros billets de 5000 CFA!

Pour cette aventure, nous décidons de partir à 3 bateaux dériveurs : nos amis Cathy et François ou Fanch pour les intimes, sur leur catamaran en alu, Ystaffel 2 venus nous rejoindre des Canaries, et de nouveaux amis rencontrés à Dakar, Anne et Hugues sur Vanuilly, un Allure 45, qui n’avaient pas du tout prévu de descendre aussi bas mais les projets changent. C’est ça les joies du voyage !

Et voilà, la date butoir de notre passavant au Sénégal est arrivée. En route pour cette nouvelle aventure.

L’archipel est composé de 88 îles. seule une dizaine sont accessibles et encore, certaines fermées étant sacrées.
En voici un bref historique.

Nous devons dans un premier temps nous rendre sur le continent à Cacheu, afin de faire les modalités d’entrée dans le pays : police maritime, immigration, douanes… Nous nous appuyons sur le seul guide maritime de l’Afrique de l’ouest, le guide Jones, en anglais, ainsi que d’un pdf de 64 pages, disponible gratuitement sur internet, réalisé par un premier navigateur il y a une dizaine d’années, enrichi par un second il y a 3 ans, sur leurs expériences dans leur voyage aux bijagos. Ce sera notre bible : tout y est : l’histoire, la géographie, la santé et surtout leur navigation entre chaque île visitée et leurs commentaires quant aux différentes formalités à accomplir et le montant des bakchichs, très variable. Ça nous donne un ordre d’idée quant aux îles à visiter et celles à « éviter » car trop chères en bakchichs à remettre aux différentes autorités. La principale, Bubaque, sera écartée car étant réputée la plus onéreuse. A suivre !

Arrivés a Cacheu,

il nous a fallu nous rendre en aluguer à Bula, à 65km pour voir les services d’immigration.

Nous aurons affaire à Mme Abi qui nous fera escorter par un policier en ville, le temps que les tampons se fassent….

Nous achetons cartes téléphoniques et pain et allons la retrouver à 18h00. Pourquoi 18h00 ? parce qu’avant cette heure il n’y a pas d’électricité. Elle ne peut donc nous imprimer les autorisations. Nous sommes pourtant sur le continent mais la guinée bissau est tellement pauvre. Nous le voyons lorsque nous circulons dans notre aluguer. Il n’y a aucun fils électriques, donc aucune lumières ni télévision. Pas de réseau d’eau potable. Et aucune déchèterie, tout comme en Casamance. Le maximum des déchets est brûlé et les jeunes ne sont pas encore éduqués à jeter dans les poubelles, qui d’ailleurs n’existent pas. L’important pour eux, avant tout, est de subsister.


Le jour suivant voit monter sur nos bateaux la police et la douane pour vérifier passeports, papiers du bateau et assurances. Nous leur déroulons le tapis rouge. Ça commence chez nous, avec un café et des petits gâteaux, accompagnés de cigarettes pour les fumeurs. Ils sont enchantés et poursuivent sur Vanuilly qui les reçoivent pareillement. Et ils terminent sur ystaffel quî, pour faire gagner du temps puisqu’il n’y a pas d’électricité imprime les papiers directement pour le policier. Un petit bakchich est demandé que nous leur remettons sans aucun problème.

Départ dans la foulée pour mouiller à la sortie de la rivière pour nous permettre ensuite de naviguer dans l’archipel à la bonne marée et par les bons courants.
Nous avons la joie de croiser Oaoatimka qui remonte sur Cacheu avec les deux catamarans amis belges en décalage avec nous pour faire les formalités, ce dont nous avions convenus, car à trois bateaux ça passe, mais à six peut être moins bien.
Joie de dîner avec JC, Aurore et Timothé. Nous dégustons le poulet livré par papis lors de notre départ de Casamance. Que du bonheur !
Nuit très tranquille et départ vers l’archipel des Bijagos. Nos trois capitaines se sont concertés : direction Caravella, dans le courant et selon la marée.
Belle navigation avec les dauphins et arrivée devant une magnifique plage.

Nous ne pourrons malheureusement pas débarquer : bien trop de houle, que nous aurons amplifiée la nuit. Elle sera horrible. Sauve qui peu !
Fanch propose d’aller découvrir l’île de Kéré qu’un ami pêcheur breton lui a fortement conseillée. Je recherche sur google heart mais je ne la trouve pas, ni sur Navily d’ailleurs. Je ne vois qu’un caillou… Avant d’y arriver, nous nous « posons » sur un banc de sable. Parfait ! Nous en profitons pour nettoyer notre coque bien habitée par toute sort d’herbes folles et petit mollusques. La marée remontant nous nous approchons de l’île si bien surnommée l’île de Peter Pan.


Nous y resterons 5 jours tellement il y fait bon vivre.

Cette ile, inhabitée et territoire sacré il y a 20 ans, a été découverte par un français, Laurent, qui a décidé d’y construire une case, puis deux, jusqu’à créer un éco lodge destiné plus particulièrement aux pêcheurs passionnés. Un vrai paradis.

Une île où les arbres poussent, les oiseaux chantent et qui accueille merveilleusement bien tout le personnel local utile au bon fonctionnement du site soit plus de 40 personnes.

La seule dépendance est l’eau. Laurent doit la faire venir chaque jour de l’île voisine, par pirogue. Nous parlons de 2000 litres d’eau par jour. C’est dire que c’est une denrée précieuse. Pour ce qui est du ravitaillement, il est réalisé lorsqu’il se rend à Bissau pour aller chercher les clients et pour les produits frais sur les deux îles voisines. Et le plus important pour la venue du touriste européen : le téléphone et le wifi. Nous pourrons en mesurer la prouesse technique tout au long de notre séjour aux Bijagos où les réseaux sont extrêmement limités. Laurent doit y laisser quelques billets pour ne pas être isolé du monde comme l’archipel l’est dans son ensemble, même si le téléphone passe un peu ce qui est déjà pas mal…
Farniente, mise à jour du blog en bonne compagnie. Vous reconnaîtrez Aurore…

Et fête de nos anniversaires à moi-même et à Fanch, en compagnie de tous nos amis arrivés 3 jours après nous.


Quel magnifique lieu pour fêter le passage à une année supplémentaire ! Le souvenir sera inoubliable d’autant que nous dormirons dans une des cases si bien aménagées grâce au bon goût de Sonia, la maîtresse de maison.

Les repas servis sont de grande qualité et les clients présents d’une fidélité hors normes! Le capitaine sera invité à une partie de pêche, poissons indispensables aux repas servis à la clientèle.

Cherchez les intrus !


Pendant ce temps, les coefficients étant très élevés, nous allons gratter les coques des bateaux copains, pour ma part celui d’Ystaffel. Il nous faut juste nous prémunir des raies qui traînent sur les plages et dont le dard est très douloureux en cas de piqûres.


Nous profitons de Laurent pour lui demander une excursion en pirogue sur Caravella puisque nous n’avons pas pu y accéder lors de notre mouillage.


Après une navigation musclée dans une belle pirogue en alu, nous sommes déposés sur une plage magnifique, totalement déserte et accompagnés par Théophile, serveur, voire second, de Laurent, qui sera notre guide local. Il parle français. C’est le top.


Nous nous chaussons, enfilons pantalon et t-shirt pour nous prémunir des serpents susceptibles d’être rencontrés et direction Ancopoc puis Bichau. Le chemin nous fait passer par des rizières au pied des arbres de noix de cajou.


Toute culture est utile car, comme nous le verrons ici mais surtout sur les îles plus au sud, les habitants vivent presque totalement en autarcie.
Arrivée à Ancopoc, un autre monde.

Mais quelle est l’utilité de ces containers insérés dans les huttes ? Il s’agit des réserves de riz, bien gardées par la famille cochons !


Très peu d’hommes, partis travailler en forêt, que des femmes et des petits enfants. Pas d’anciens. L’espérance de vie, au Bijagos est de…. 52 ans !
Nous poursuivons notre chemin vers Bichau et passons devant l’école, où les élèves travaillent.


Après 10 minutes de marche, nous sommes rejoints par les élèves qui ont terminé leur classe. Et là c’est le festival ! Nous sortons bombons et sucettes. Chaque enfant est servi et nous remettent les papiers que nous leur demandons de ne pas jeter parterre. Puis ils nous accompagnent, en grappe autour de nous, et en nous prenant la main. De petites séquences photos nous ralentissent. Ils adorent se voir sur les écrans. Les petites filles autour de moi me présentent avec fierté leurs cahiers d’écriture et « le » livre d’école. Sur le groupe, il n’y en a que deux.

Nous nous dirigeons tant bien que mal vers Bichau. Les enfants nous quittent tous à l’entrée du village et Théo nous mène à la forêt de fromagers. Extraordinaire ! Il n’y a pas de mots pour décrire le gigantisme de ces arbres centenaires et de la beauté de cette nature exempte de toute pollution.


Nous devons nous arracher à leur contemplation et repartir sur nos pas en passant par le village où nous retrouvons quelques enfants dont l’une des jeunes filles qui me tenait la main. Les habitants nous présentent des papayes que nous avons grand plaisir à leur acheter. Il suffit d’avoir la monnaie car ici, comme dans l’autre village, il n’y a aucune boutique. Donc très peu d’argent en circulation et surtout pas nos gros billets de 5000 francs CFA (7€).


Retour vers notre pirogue. Et surprise : celle ci ne nous attend pas au même endroit mais sur la plage qui était face à notre premier mouillage où nous n’avions pu débarquer. C’est trop chouette.

Retour en pirogue vers notre premier lieu de débarquement où nous attend le cuistot avec le repas qu’il nous a concocté : salade et barracuda grillé. Et ananas en dessert. appréciez la vue !

Petite baignade puis retour à Kéré. Quelle journée exceptionnelle ! Merci à Laurent, à Théo et a toute l’équipe. Jusqu’au bout ils seront attentifs à notre confort, jusqu’à l’échelle pour descendre de la pirogue !


Après ces si bons moments passés avec Laurent, les amis pêcheurs, dont Jean de St Malo (le monde est petit !) et de Jean Christophe, Aurore, Timothé et les amis belges arrivés 3 jours après nous, il nous faut penser à avancer.
Prochaine destination : un mouillage au nord de l’île d’Orango, parc naturel reconnu pour sa faune… visible en période de pluie. Nous ne verrons ni hippopotames ni tortues, juste un crocodile de loin mais c’est mieux ainsi !
Nous sommes toujours accompagnés par les dauphins qui se donnent en spectacle.

Toujours pas de requins en vue. Pourtant, comme les serpents, il parait qu’il y en a de toute sorte. Ce qui nous empêche de nous baigner ou, pour, le capitaine, de faire de la chasse sous marine. Ce sera le grand regret de ce séjour sur l’archipel.

La navigation est technique, deux passages de chenal nécessitant un minimum d’eau étant à passer.


Arrivés et mouillés près de l’hôtel nous ne perdons pas de temps pour descendre.

Malheureusement, les clients n’étant pas au rendez-vous, l’hôtel est fermé. Mais très
vite, le personnel chargé de le garder, vient s’enquérir de nous. Nous devons nous procurer le pass pour naviguer dans ce parc naturel. Nous irons l’acheter le lendemain auprès de la reine à Eticoga, a 4 kms de là.
Les oiseaux font le spectacle. ce sont des tisserands nous dit-on.

Les gardiens de l’hôtel nous attendent à notre descente et nous propose un guide à 4500 CFA par personne et un repas au village à 9000 CFA. Ils nous prennent pour des touristes. Nous refusons le tout et partons accompagné d’un des leur parti pour faire quelques courses. Trop chouette car il sera un accompagnateur pour nous mais au pourboire qui ira dans sa poche.
Il nous fera découvrir les fruits de la noix de cajou. succulents et très hydratants. Nous n’aurions jamais osé y toucher !

Arrivés au village, il nous mène directement à la reine chargée de nous délivrer les pass que nous obtiendrons au prix annoncé par Laurent, soit 5000 CFA (soit 7,5€), par personne. Le village est encore différent des autres vus à Caravella.

Certains murs sont couverts de peintures rupestres, plutôt jolies…

Des jardins individuels sont accolés à certaines maisons. Les pots sont rustiques…

Nous nous dirigeons ensuite vers le centre du village, accompagnés là aussi par les enfants. A la seule épicerie, nous ne trouverons que des bananes et du lait concentré pour le capitaine dont il raffole.

Le bouche à oreille est lancé : des œufs arrivent d’un côté, des citrons de l’autre, des papayes aussi. Nous distribuons bombons et cigarettes.
Nous rencontrons l’ancien du village, de 82 ans, qui n’est autre que le père de Théo, notre guide de Caravella. Nous rencontrons également son épouse que nous sommes fiers de prendre en photo avec nous et de la lui envoyer !

Un repas a également été préparé pour nous, à nos conditions, pour 10.000 CFA pour tous (15€). C’est très simple mais c’est ce que nous voulions : un plat de riz à l’huile de palme et aux épices, accompagné de coques.


C’est typique et nous ne mangerons ce plat nulle part ailleurs. Les femmes sont fières et nous partageons les gâteaux apportés avec elles. Que du bonheur.

Au retour le fils d’un sculpteur nous rejoint et nous propose de jolies statues. Nous ne résisterons pas mais nous sommes limités car, comme partout ici, il nous faut payer avec des petites coupures que nous n’avons plus… Nous n’en prendrons qu’une, dont les yeux et la bouche seront ouverts par le sculpteur avant de nous la remettre.

Bien du monde sur le chemin du retour. Et pour cause : une pirogue vient d’arriver de Bissau. C’est la fête ! Le ravitaillement du village est assuré. De nombreux sacs de riz, des bagages, des sacs, un vélo pour enfant et même une baffle de musique. Tout est transporté à dos d’homme, d’enfants ou sur la tête des femmes, sous une chaleur écrasante.

Nous rejoignons avec bonheur nos bateaux et prévoyons notre navigation pour les jours suivants.


Un petit mot sur la navigation dans l’archipel.

Étant habitués en Bretagne aux courants, marées et forts marnages, nous ne devrions pas être surpris. Mais quand même ! Nous sommes sur de gros coefficients de marées (un peu plus de 100), ce qui occasionne des différences de hauteurs importantes. La difficulté réside dans le fait que nous n’avons que peu de carte, très peu précises. Et les bans de sable indiqués sur nos guides ne sont pas toujours là où on les attend. L’application Navily nous a été fort précieuse. Heureusement qu’il y avait un peu de réseau lors des passages délicats. Et l’impératif, pour venir en toute tranquillité sur cet archipel, est de naviguer en dériveur. C’est à dire ne pas avoir de tirant d’eau de plus de 1,50 m. Sur Maverick, la dérive relevée, nous talonnons à 0,70 cm. Nous sommes donc, sur les trois bateaux, le plus apte à tenter les passages délicats. Ce qui ne nous a pas empêcher de nous poser avant Kéré, mais c’était en même temps, un peu voulu puisque cela nous a permis de nettoyer la coque dans 70cm d’eau. Il faut donc que les capitaines se concertent et choisissent la meilleure heure pour naviguer et passer les passages qui peuvent être délicats. Mais, inutile de vous dire que lorsque nous sommes dans des profondeurs de moins de 2m, c’est le capitaine qui est à la barre, moteur au ralenti, à essayer de trouver le chenal le plus profond. Et le soulagement lorsque nous retrouvons 4, 5 ou 6 mètres de fond. Enfin, je parle plus pour moi que pour le capitaine qui n’a à aucun moment paru en difficulté !
Et c’est aussi pour cela que nous sommes venus aux Bijagos. Pour y trouver une navigation exigeante et intéressante. D’autant qu’a la différence de nos contrées, le facteur météo est inexistant puisque nous sommes en saison sèche.


Retour sur notre programme.

Après un joli mouillage dans le rio près de Meneque,

Nous décidons de nous approcher de la zone de vie des hippopotames. Malheureusement à la vue de déferlantes et de fonds peu engageants, nous changeons de destination et nous nous dirigeons vers la Punta Canapa, sur l’île d’Orangosinho.

Après deux passages un peu délicats, nous sommes escortés de nouveau par les dauphins. Quel spectacle ! Puis nous suivons de magnifiques plages avant de poser notre ancre.

Après un joli diner sur ystaffel avec nos dernières denrées fraîches et un très beau mérou acheté à des pêcheurs au mouillage précédent,

Nous décidons d’aller visiter le lendemain le village de Uite.
Pour ce faire, nous nous avançons en annexe, les chemins étant inexistants près de notre mouillage. Nous savons que ce village, loin des zones d’observation de la faune sauvage, sera encore différent de ceux visités jusque maintenant.

Et pour cause : aucune route, aucun lodge ou restaurant, évidemment pas de grands magasins, donc aucun visiteur. Nous sommes dans une autre dimension ! Ils ne pourront même pas nous prévoir le déjeuner car ils ont tout juste assez pour eux…
Les 4 kms pour arriver au village se font sous un soleil de plomb. Nous retrouvons les rizières, la savane, les anacardiers, les palmiers… Un singe que nous apercevons sauter et enfin l’orée du village.

Les jeunes garçons arrivent très vite et nous entourent.

Ils nous prennent la main, nous touchent, caressent les poils des bras du capitaine, s’extasient devant nos tatouages au poignet. Ils sont habillés de bric et de broc mais joyeux et intéressés par tout. Il y a moins de 10 ans, les habitants n’étaient encore habillés que de jupes tressées et de pagne.
Évidemment dès que nous sortons les téléphones pour prendre des photos c’est le jackpot ! Ils adorent se voir en photo, avec langage de geste et de sourire surtout… Quelle joie de vivre, même avec si peu. Et quelle chaleur !


Nous avançons vers le centre du village pour en saluer le chef. Un local qui parle un peu français nous prend en charge et nous mène à la seule épicerie bien peu achalandée. Il y a juste ce qu’il faut : des sucettes pour les enfants. Nous en prenons 60, avec le peu de petites coupures qu’il nous reste. Et là c’est la distribution : chaque enfant en reçoit une, les fillettes sont arrivées et ont également leur part. Que du bonheur !


Ne pouvant rester déjeuner, nous repartons assez rapidement car nous perturbons la vie du village. Les enfants nous accompagnent jusqu’à la sortie et un adulte leur dit de s’arrêter : tous se mettent en ligne et nous font de grands au revoir. Souvenir incroyable !
1h de marche sous une chaleur exténuante et nous retrouvons notre annexe. Fanch au manche, nous sommes escortés par les dauphins, à pratiquement les toucher… quelle journée !


Départ le jour suivant, vers Joâo Vieira: qu’y trouverons nous ? Mystère, mais nous avons maintenant une vraie vision de l’archipel.

Nous y trouverons le campement de pêche sportive de Claude, un autre français installé dans l’archipel depuis une vingtaine d’années. Impossible à joindre par mail ou téléphone, nous arrivons à 17h00 en demandant à y dîner.

Le campement est bien plus sommaire que celui de Laurent. Nous mesurons les prouesses techniques qu’il a réalisées et la volonté de fer qu’il a dû démontrer ! Ici, très peu de téléphone et pas de wifi. Comment fait il pour gérer les réservations ? Nous ne savons pas trop.

Claude est à Bissau pour le ravitaillement et c’est Marie, son épouse sénégalaise qui nous accueille. Elle est originaire de Carabane, en Casamance, où nous sommes allés. Nous lui montrons les photos :elle est enchantée.

Apaty, le cuisinier, nous dit qu’il n’y a pas de problème pour diner, qu’il y a de tout. Jean benoit le prend au mot et lui dit : « en entrée je veux une pizza, puis un steak avec des frites et un gâteau anniversaire pour Hugues ».
Après un apéritif avec les 4 seules bières restantes, le repas est annoncé : pizza maison en entrée, steak de carangue avec frites et …. gâteau d’anniversaire ! Énorme ! Apati est un cuisinier hors pair !

Joâo Viera est la plus grande île d’un petit archipel, parc naturel, qu’il nous faut payer pour pouvoir naviguer. 5000 CFA/p auprès de Claude que nous verrons le lendemain. Et pour changer, remplissage de bidons d’eau car il y a une source sur Joao Vieira.

Pas de village sur ces îles. Juste des locaux en famille qui travaillent pour le parc et pour l’eco lodge. Nous n’aurons donc aucun ravitaillement.


Pendant que le capitaine est invité par Bernard et Alain, des pêcheurs français, habitués à venir pêchés au gros dans les eaux poissonneuse de l’archipel, à une journée « pêche », nous nous promenons avec Fanch et Cathy sur les plages de l’île, bien peu à voir mais les palétuviers avec leurs racines dans l’océan sont une vraie curiosité.


Nous retrouvons nos pêcheurs sur Maverick, heureux de leurs prises et heureux de découvrir notre voilier et notre mode de vie. chouette de partager autour d’un petit verre !


Départ le jour suivant pour le mouillage au nord de l’île de Roxa, au pied de l’ilheu dos Porços.

Mais le capitaine a du travail : le guindeau est tombé en panne… Il nous faudra une pièce que nous ne trouverons qu’en France. En attendant, il faut bricoler !

Ce sera le plus beau mouillage de l’archipel ! Quel splendeur, entre bans de sable, oiseaux et eau transparente…


A la lecture de nos guides, un débarquement à terre est décidé pour visiter Inorei.

Que dire… Ce sera le village le plus pauvre découvert jusqu’à ce jour. Pourtant Bubaque la riche, la seule île où le tourisme étranger s’est implanté, est juste en face… Relation de causes à effets ? Nous voyons bien qu’ici personne ne vient. Juste les ONG il y a, a priori des années, dont on voit les vêtements en lambeaux. Sur notre guide il était d’ailleurs précisé que les années fastes, il y mouillait de 1 à 3 voiliers….
Les enfants, comme partout ailleurs, sont en joie.

Nous leur demandons l’épicerie du village afin de leur acheter quelques bombons car nous n’en n’avons plus sur les bateaux. L’épicerie est une case où il n’y a rien de rien. ici ils doivent véritablement survivre. Aucune sucrerie… Nous n’aurions de toute façon rien acheter de peur de leur prendre le peu qu’il leur restait…


Les constructions sont différentes, plus petites. Et à la différence des autres villages, nous ne voyons que très peu de cochons, poulets, ou chèvres.


Nous repartons tristes de rien pouvoir leur offrir. En tout dernier ressort, en quittant le village, Jean Benoit découpe en quatre une dizaine de cookies que j’avais pris pour le goûter et nous distribuons ces bouchées à chacun des enfants que nous avons mis en file indienne pour que chacun ait sa part. Ils en sont heureux… Quelle pauvreté !

Cathy et Fanch ont emporté une vielle paire de sandales de marche. Ils les offriront à un vieil homme croisé sur le chemin : quelle joie, quel regard de reconnaissance. Il en aurait presque dansé, lui qui avait une tong différente à chaque pieds !
Cette visite nous laissera un goût amer et nous n’avons pas besoin de nous concerter pour nous dire que nous n’y retournerons pas. Inutile de les perturber encore plus et d’étaler notre « richesse ».
Demain est un autre jour.

Promis, nous revenons vite pour vous raconter la dernière partie de notre séjour sur l’Archipel.

La Casamance dans toute sa splendeur suite 2…

Après ce petit passage chez Léon,

Direction le Cap Skirring pour retirer les CFA dont nous aurons besoin en Guinée (il n’y a de distributeur qu’au Cap ou à Ziguinchor, et nulle part ailleurs en Casamance) et faire les quelques courses indispensables dans la seule petite surface de Casamance, absolument hors de prix. Ils y vendent du Netto et nous serons heureux d’acheter !

Le Cap Skirring c’est aussi le luxe avec le Club Med et un très bel hôtel restaurant les pieds dans l’eau, la Paillotte.

Nous y déjeunerons sur la plage, tout comme nous nous y baignerons puis nous reposerons sur les transats. Nous sommes en vacances !

Cherchez l’intruse !

Après ce petit arrêt « luxe », retour sur nos bateaux.

Remontée d’un bolong, avec une porte au milieu de nulle part…

Pour un mouillage « sauvage »

nous permettant une dernière sortie en kayak !

Il nous faut penser à notre départ de Casamance et quel meilleur lieu que Cachouane pour retrouver Benoît de Papis, qui va organiser notre dernière soirée en Casamance. Petite explication sur Papis, qui a créé le campement et qui fut le grand père de Benoit, qui continue lui-même de se faire appeler Papis !

Mais avant cette belle soirée, nous avons corvée d’eau ! Et les capitaines ont de l’aide !

Mot du capitaine : « Ici tout les enfants aident les adultes. Et sans aucune discussion…. Incroyable comme ils sont bien élevés. Mais là en plus ils étaient super heureux de monter sur les annexes et les bateaux. Seuls ceux sachant nagés ont pu participer. C’est l’adulte du campement qui en a décidé ainsi au nom des parents. Et ils sont très doués. Pas besoin de leur répéter les instructions pour faire fonctionner l’annexe ou transporter l’eau. Que du bonheur. Ici mon pote Abdullah, le fils de Bijou la cuisinière du campement, et les deux jeunes filles sachant nager dans notre carré. »

L’après midi, nous décidons d’une escapade à Carabane. Cathy et François nous proposent de nous y rendre sur Ystaffel 2. Ce sera notre première sortie en catamaran. Ça change tout !

L’île est encore différente, très boisée. Étonnante…

Et en ce 8 mars, honneur aux femmes !

Retour à Cachouane pour la fête. Au menu, huitres de palétuviers grillées et cochon de lait. Benoît et Bijou, la cuisinière, se sont surpassés.

Benoit et son fils

Nous sommes arrivés en nombre, une vingtaine, tous les copains bateaux étant venus à cette occasion. Et quelle belle occasion pour mettre nos jolies tenues sénégalaises !

Le capitaine avec Benoît, moi-même avec Bijou et dansant avec François.

Notre départ étant prévu le lendemain, nous partons faire les dernières courses de frais, soit fruits, légumes et œufs, à Elinkin, en pirogue.

Elinkin est un village d’un peu plus de 300 habitants. Bien moins riche que Oussouye, il a des postes militaire, douanier et policier auxquels tous les voiliers doivent a priori se présenter bien qu’aucune précision ne nous ait été faite par la police maritime de Dakar. Mais les échos, aussi bien sur les réseaux sociaux que sur la documentation maritime nous indiquaient qu’il nous fallait nous y présenter. Et, effectivement, lorsque nous sommes passés en voilier, nous avons été accostés par les douaniers. Ils ont noté toutes nos coordonnées sur un papier volant et sont repartis ! Ouf, car nous avions eu notre visa de sortie du Sénégal la veille, celui-ci étant également très difficile à obtenir !

Découverte de ce village avec ses plages nettoyées naturellement entre cochons et vautours…

Et sa rue principale, la seule asphaltée

Vues du bar du bourg qui ne fait pas restaurant. Qu’à cela ne tienne, ils partent nous commander le déjeuner dans une gargotte voisine qui nous livrera 1h plus tard. Rien n’est impossible ici…


Retour sur nos voiliers et dernière visite chez Papis, avec la découverte de la case à impluvium qui accueille ses clients.

Explicatif :

« Les Diolas sont de vrais architectes!!! Rondes et immenses, surmontées de toits de chaume en pente douce, les cases à impluvium sont propres à la Casamance. Pratiques et magiques, la porte en fromager qui annonce l’arrivée d’un hôte, la « gassourma » centrale (forme en entonnoir) pour rejeter la fumée, recueillir la lumière et l’eau de pluie (à usage domestique), le canal pour évacuer l’eau, les poutres en rônier, le grenier en haut, le fétiche qui protège et sert aux vieux pour parler avec le vent, les odeurs de gatos, plat à base d’huile de palme, les deux pièces pour les animaux… Enfin tout est prévu! Les familles Diolas y vivent, protégées des fauves et des guerres!!! »

Après un dernier passage auprès du sculpteur,

Qui nous fait cadeau de délicieux gâteaux confectionnés par sa femme,

Puis de Benoit qui nous offre un dernier punch, nous remontons sur nos bateaux et défilons devant son ponton au son des cornes de brumes ! (vidéo réalisée par Maria Isabelle, du cata Maeva)

Nous ne pouvons que vous recommander ce lieu tellement chaleureux pour un séjour en Casamance. Tout est possible avec Benoit. Il connait bien la France. D’ailleurs il se trouvera à Douarnenez pour les voiles de Douarnenez en juillet prochain.

Nous partons dormir un peu plus haut sur le bolong pour sortir au plus tôt de la Casamance le jour suivant.

Lors de la navigation, un zodiac fonce sur nous. Mais qui est-ce ? Il s’agit de Benoit et de Maria Isabelle, sur son zodiac qui nous amène les deux poulets commandés auprès de Bijou mais qui n’était pas arrivé à temps avant notre départ. Livraison à domicile ! Nous nous régalerons fort en pensant à eux.

Départ le lendemain au lever du jour. Nous quittons la Casamance en suivant, comme à l’aller, le chenal.

Dégustation du poulet préparé par le capitaine. Miam miam !


Pour ce départ du Sénégal, nous serons escortés de dauphins. Et ce ne seront pas les derniers à nous suivre. Les eaux de Guinée Bissau en sont remplies !


Et voilà, nous voilà en Guinée Bissau. Promis je vous ferai découvrir l’archipel des Bijagos dès que possible. Mais les connections internet sont très rares et faire un article sur le blog, long et fastidieux.

Voici juste une ou deux photos pour vous faire patienter, du lieu d’où j’ai travaillé pour cet article.

Nous sommes sur l’île de Kéré, chez Laurent et Sonia. Il s’agit d’un lieu hors du monde, hors du temps, une toute petit île, surnommée l’île de Peter Pan. Des arbres, tout plein d’oiseaux, des huttes construites par les propriétaires depuis plus de 20 ans. Un lieu réservé tout particulièrement pour les pêcheurs. Mais c’est aussi un véritable lieu de repos. Voyez par vous-même…

A très vite pour un prochain article avec tout plein de surprises !

La Casamance dans toute sa splendeur, suite…

Après notre virée en Guinée Bissau, nous voici de retour à notre mouillage de Djiromait.

Nous commençons à prévoir notre départ mais auparavant, Omar, le « gardien » du lieu et avec lequel nous sommes allés en Guinée Bissau, souhaite organiser une fête pour notre départ. Celle ci sera organisée le vendredi midi.

Auparavant, c’est préparation du bateau, courses alimentaires à Oussouye, achat de wax, dont voici l’histoire, le tissus sénégalais, beaucoup moins cher qu’à Dakar. Et déjeuner au restaurant. Jean-Benoit y est bien accueilli !

Couture des moustiquaires qui seront utiles, non pas ici car il n’y en a pas, mais plus bas, dans l’Archipel de Bijagos.

Et prise de nos mesures pour la réalisation de robes pour les femmes de la flottille, avec le wax acheté à Oussouye, par la couturière de Flora. Voyez le résultat !

Nous avons précisé à Flora qu’en France, il était totalement inenvisageable de se faire faire des robes sur mesure. Ici, j’en ai eu pour 6 € de tissus et 6 € pour la couturière = 12 € robe totalement sur mesure, puisque reprise sur place. Flora m’explique qu’ici, les femmes choisissent leur modèle ou photographient les robes qui leur plaisent et les amènent ensuite à la couturière. C’est aussi pour cela qu’elles sont si belles !


Notre dernière journée à Djiromait arrive et c’est la fête. Nous, les femmes, sommes attendues vers 12h00 pour aider les cuisinières, Henriette, la femme de Omar, la sœur d’Omar et les femmes du petit hameau. C’est avec joie que nous descendons en avance pour préparer les poulets, les oignons pour la thiébou guinar et les premières huitres de palétuviers que nous dégusterons. Celles-ci seront, après avoir été grillées au feu de bois, marinées et servies froides avec deux salades d’oignons et de poivrons citronnée, l’une plus relevée que l’autre.

Voyez sur l’âtre le riz, récolté par leurs soins, cuit vapeur…

Les hommes arrivent et l’installation des tables est faite. Nous passerons à table vers 15h30…

Nous avons invité nos amies Flora, Myriam et Jean-Pierre, Natacha et Jean-Claude et les enfants. Encore que du bonheur. Nous sommes tristes à l’idée que nous ne nous reverrons vraisemblablement pas. La vie va ainsi. Nous leur promettons que nous reviendrons un jour. Et nous en sommes persuadés car la vie est si belle et si authentique ici. Les rapports humains sont tels et le bonheur si simple.

Merci au grand ordonnateur de cette si jolie fête. Nous lui avons recommandé de développer son business ici. C’est une fort jolie étape où tous les services sont possibles pour les voiliers de passage en Casamance.


Nous appareillons pour une petite navigation de 4 heures.

Auparavant, Omar, fidèle à sa promesse, nous amène la pêche de la nuit. Nous nous régalerons ce soir tous les six !

Retour sur le fleuve Casamance et direction la sortie. Nous bifurquerons juste avant l’océan vers Kachouane pour ensuite visiter les iles du sud ouest.


Là, c’est le coup de cœur. Nous arrivons prêt d’un ponton, où nous débarquerons pour arriver chez Papis, campement familial qui porte le nom du grand-père, tenu par le petit fils Benoît, qui nous accueille avec gentillesse et simplicité.

Que faire sinon s’installer à l’ombre et boire un verre avec You, le serveur, si sympathique. Ce soir, nous avons nos crevettes mais demain, nous déjeunerons ici.

Petite promenade de découverte du village.

Après une belle nuit, nous descendons à terre pour découvrir l’île avant le déjeuner. Nous nous dirigeons vers le bolong au sud de l’île.

Et découvrons de drôles de plantes et des tonneaux dans les arbres. A quoi servent-ils ?

Retour pour le déjeuner. You grille deux beaux poissons pêchés le jour même et la cuisinière Bijou s’active en cuisine pour préparer les entrées, les frites et le dessert. Les frites seront dignes des meilleures dégustées en Belgique !

Et les poissons, voyez vous-même…

Et pour clôturer cet excellent déjeuner, qui est le premier aussi complet dégusté au Sénégal, devinez ce qui nous est servi en dessert ?

Car chez Papis, nombreux sont les bretons qui ont noués des relations privilégiées avec lui. Il sera à Douarnenez en juillet pour les fêtes maritimes. Certains d’entre nous y seront peut être…

L’après-midi étant bien avancée, nous restons à discuter avec You et Benoit et à prendre le thé traditionnel qui nous est offert.


Afin d’éliminer tous ces excès, nous décidons d’une randonnée le lendemain. Jean-Benoit et Hugues sont à la manœuvre. Nous ferons une douzaine de kilomètres sous une forte chaleur. Rencontre avec des femmes préparant les fagots de chaume pour la couverture des huttes locales. Du bétail, des cochons, des chèvres, tout cela en liberté.

Retour chez Papis qui nous invite le soir même à un apéritif gourmand.

En voici quelques images. Quel accueil ! quelle générosité ! Ici, quand ils invitent, ce n’est pas un vain mot ! Fromage de chèvre fait maison, samosas, olive et punch à volonté.

Et la suite ! Les fameuses huitres, grillées au feu de bois et servies directement.

Chacun déguste sa branche ! Délicieux !


Malheureusement, le temps étant compté faute de temps accordé par la police maritime et la douane, nous devons repartir de ce petit paradis.

Mais, promis, nous y reviendrons pour passer notre dernière soirée sénégalaise. Benoit est prévenu et s’en réjouit.

Avant notre départ, direction le boulanger du village. C’est le meilleur pain que nous mangerons au Sénégal. Çà tombe bien puisque nous repartirons d’ici pour les Bijagos. On va pouvoir en commander !

Départ pour une »grande » navigation ! 1h tout au plus. Direction Elinkin, « la » ville de ce coin de Basse-Casamance et surtout le point de contrôle de police et douane à laquelle, selon les dires et les commentaires sur les RS, il faut se présenter. Mais rien n’est officiel. Il nous faut aussi nous renseigner pour notre sortie du pays. Tout est compliqué ici car il n’y a pas de règles précises.

Nous allons mouiller près de militaires puisque nous ne pensions que passer. Mais, nous sommes vite dégagés. Nous nous installons donc en amont et pour la nuit. Cela nous permettra d’aller à Oussouye récupérer nos robes et faire quelques courses pendant que les hommes gèrent l’approvisionnement en gasoil (qui viendra par bidons en taxi du Cap Skirring).

Nous assistons au retour de pêche et au partage de celle-ci sur la plage (vidéo)…

Et trouvons un bar au bord de l’eau !

Nous voilà parti vers l’ile de Ehidje, plus communément appelée l’île des Fêticheurs. L’ile est très peu habitée et son histoire commence véritablement il y a moins de 150 ans avec l’arrivée de Niaky Soumaré, qui suite à l’éclatement de l’empire malien, arriva sur cette île à l’époque réputée dangereuse. Les brigands y cachaient les hommes et les enfants volés à leurs familles et destinés au marché des esclaves. Niaky passa un contrat avec les sages de Bouyouye, le village voisin. S’il parvenait à rétablir la sécurité des environs en chassant les brigands, il aurait la propriété de l’île.

Réalité, Mythe ou légende, Niaky Soumaré se révéla être un valeureux et courageux guerrier : Il fit fuir définitivement les brigands (on dit même qu’il les massacra tous… et que ses armes sont, toutes ou en partie, conservées chez le féticheur de Bouyouye).

Les sages de Bouyouye respectèrent leur engagement et offrirent Ehidj à ce respectable guerrier qui installa sa famille. Aujourd’hui, soit 5 générations plus tard, Ehidj, toujours reliée tradionnellement et ‘mystiquement’ à Bouyouye, est occupée par une quinzaine de familles qui portent toutes le nom « SOUMARE » (site).

Nous arrivons tout naturellement chez Léon, qui est une institution ici. Tout le monde le connaît, y compris sur les réseaux sociaux. L’accueil est là aussi très chaleureux.

Une petite promenade s’impose, mais il n’y a aucun sentier. Nous allons où nos pas nous portent mais nous sommes vite arrêtés. Soit ce sont les bois sacrés, soit les marigots : en image !

Au bout de ce marigot nous rencontrons Maurice qui nous parle de l’île et nous fait visiter son campement (Campement de Bouhadjitol), à l’écart du village et au calme. Plus de touristes là aussi. Quel malheur. Le site ne demande qu’à vivre et Maurice attend le monde avec patience et tranquillité.

Retour sur le bateau, les amis de Mango, Chloé et Benoit, qui naviguent depuis un moment aussi par ici, nous indiquent qu’il y a une fête ce soir et que nous sommes évidemment invités !

C’est l’anniversaire d’une petite fille de 1 an. Les enfants du village sont tous autour d’une table et chantent.

Vient ensuite le repas des adultes, les enfants ayant eu « l’autorisation des 21h00 », ils sont tous allés se coucher.

puis vient le temps de danser. Sans oublier le vin de palme, avec une goutte à chaque dégustation pour les ancêtres. Quelle fête !

Après ces agapes, nous nous mettons un peu en retrait pour nous installer sur un mouillage « sauvage » Sur les cartes, nous sommes à terre. Nous nourrissons le site de navigation « Navilly ». Trop chouette !

Petite sortie en kayak, sécurisé par l’annexe de Cathy et Fanch.

Entre enchevêtrement des racines de palétuviers et envol de héron…

Notre mouillage du bout du monde…

Et justement, en parlant de bout du monde, les réseaux téléphoniques et wifi sont difficiles et peu fréquents. Je ne peux aller plus avant dans cet article car j’avance à tout petit pas, de déconnexion en déconnexion !

Je vous retrouverai donc plus tard, pour la fin de notre séjour en Casamance qui s’est clôturé par une magnifique fête de départ chez Papis, notre coup de cœur de l’arrivée et qui restera, avec la famille Sambou, les plus beaux moments humains depuis notre départ.

Vers quoi allons nous ? Mystère, car l’archipel des Bijagos fait rêver, mais pas forcément le pays. Et tout le monde s’ingénie à nous prévenir de moult difficultés. Mais c’est aussi cela le voyage !

Nous serons vraisemblablement sans réseau, ne vous inquiétez donc pas de ne pas avoir de nouvel article avant un mois. Vous pourrez nous suivre, éventuellement sur les réseaux, si nous arrivons à nous connecter. Mais nous partons en flotille avec les amis connectés via téléphone satellite, en cas de difficulté, nous serons donc toujours joignables.

A tout vite !

La Casamance, dans toute sa splendeur !

« Je suis allée en Casamance, j’en rêvais depuis longtemps à cause du mot romance » écrit André Malraux dans ses Antimémoires.

Son nom est magique, sa nature luxuriante, et la chaleur humaine extraordinaire. Nous n’imaginions pas, il y a 8 mois, venir en Afrique et découvrir la Casamance. Des noms qui font rêver… Et le rêve est devenu réalité !


Notre départ de Dakar est calculé afin d’arriver pour les 3 jours de fêtes du Kamagène, la fête des récoltes à Mlomp. Plus qu’une fête, le Kamagnène se présente ainsi comme un système d’organisation, à la fois socio-culturel et politico-administratif. Pour retenir la date, le « prêtre » dépositaire de cette mission entre en conclave avec les esprits et consulte un groupe de sages. Après cet exercice, l’annonce officielle se fait par un chant spécifique de fête. Cette chanson est spontanément reprise par tout le monde, particulièrement les jeunes qui chantonneront à fond pendant cette semaine qui précède les festivités. Passée cette période, personne n’a le droit d’entonner cette chanson, sous peine de répression divine..

Grâce à Bernard, du bateau El Pelegrino, nous y sommes invités. Un grand merci à lui, et à Jean-Claude et à toute la famille Sambou qui va merveilleusement nous recevoir. Et vous verrez ci-dessous dans quelles conditions.


Nous partons donc le jeudi 11 février pour un peu plus de 24h de navigation. Nous passons tout près des bateaux chinois, pilleurs et poubelles des mers toujours à l’arrêt dans la baie de Dakar ! Pourvu que ça dure ! Nous avons hâte de retrouver des eaux plus saines pour se baigner de nouveau et nettoyer Maverick 2 qui est horriblement sale !

Nous avons une invitée :


Journal de bord

Drôle de nuit, pas vraiment reposante. Commencée avec le moteur qui empêche de dormir, elle continue avec des lumières de toutes sortes, bateaux, chalutiers, et barquasses en fin de nuit. Il faut avoir l’œil partout. Nous avons pu expérimenter pour la première fois le radar. Ça détecte tout objet, forme ou barque à moins de 2 nm et émet une sirène. Top ! Mer formée au petit matin et vent établi. Plus de moteur mais c’est beaucoup moins confortable ! Enfin bref, en femme que je suis je ne suis jamais contente.

Que des chinois, anglais et russes. Qui doivent avoir un respect tout relatif des réserves halieutiques. Et bientôt on trouvera les grosses pirogues. Pas d’AIS,  invisibles au radar… Pas près de dormir … Inutile de vous dire qu’avec un tel traffic de navires de pêche, la nuit n’est pas simple. Mais on file nos 6 kn tranquille, après 12h de moteur…

Nous voilà arrivés à l’embouchure de la Casamance.


Avant d’avancer plus avant, un peu d’histoire, avec le récit d’une catastrophe oubliée. En voici l’article publié dans le monde le 26 septembre 2019 :

Sénégal : il y a dix-sept ans, près de 2 000 morts lors du naufrage du « Joola », le « Titanic africain »

Le ferry qui reliait Dakar à la Casamance sombre au large de la Gambie le 26 septembre 2002. Peu de passagers survivront.

Jeudi 26 septembre 2002, 13 h 30.

Plein à craquer, le Joola appareille de Ziguinchor, capitale de la Casamance, dans le sud du Sénégal. C’est la rentrée scolaire et universitaire, de nombreux élèves et étudiants doivent rejoindre Dakar. De plus, la rébellion casamançaise a multiplié les attaques au cours des derniers jours, rendant beaucoup moins sûre la route qui relie, via la Gambie, le sud et le nord du pays. Le bateau vient de reprendre du service, le 13 septembre, après une année d’immobilisation due à des avaries mécaniques. Il paraît moins dangereux, même si un seul des deux moteurs fonctionne et malgré la gîte, cette gîte qui colle au ferry depuis si longtemps. Et ce monde : officiellement 809 passagers et les 52 militaires de l’équipage pour une capacité de 580 personnes.

A Karabane, seule escale du voyage située à l’embouchure de la Casamance, aujourd’hui abandonnée faute de structure portuaire, les pirogues apportent, encore, de nouveaux passagers et de nouvelles marchandises. Il est 18 heures et le Joola quitte l’île de Karabane, sous les grains, avec à son bord officiellement 1 046 passagers munis de billets. Mais c’est sans compter les enfants de moins de 5 ans qui voyagent gratuitement, comme les membres des familles des militaires et leurs amis, et les resquilleurs de tout poil.

64 rescapés

Selon les chiffes publiés par l’Etat sénégalais, le naufrage du Joola a causé la mort de 1 863 personnes. Le Collectif de coordination des familles des victimes du Joola (CCFV-Joola) en dénombre 1 953, car certaines familles se sont fait connaître après la parution du bilan officiel, le 3 février 2003. Seules 64 personnes ont survécu et 608 corps ont été retrouvés. La région de la Casamance a particulièrement été touchée : 1 340 victimes, dont 971 rien que pour la ville de Ziguinchor.

Le 7 août 2003, l’Etat sénégalais prend la décision de classer sans suites pénales le dossier. Issa Diarra, commandant du navire disparu durant la catastrophe, est déclaré seul responsable. Le 12 août, le général Babacar Gaye, chef d’état-major des armées, est relevé de ses fonctions. Six autres hauts gradés suivent le 18 août. Le rapport de la commission militaire est édifiant : « Le retard dans le déclenchement des alertes, l’absence de l’avion SAR [service de recherche et de sauvetage] dans les recherches, l’inadéquation des moyens nationaux mis [en] œuvre ont entraîné un manque d’efficacité dans l’assistance et les secours. »

Aujourd’hui, dix-sept ans jour pour jour après la tragédie, le souvenir est toujours vif. Après le projet un peu fou d’un renflouement de l’épave, qui repose sur un fond sablonneux à une vingtaine de mètres de profondeur, probablement disloquée par la grande houle océane, les familles des victimes espèrent encore une stèle, un mémorial au port de Ziguinchor, face à la Casamance. Pour ne pas oublier tous les morts et disparus de la plus importante catastrophe maritime civile connue.


Retour à l’instant présent. Il est inconcevable pour moi de poursuivre ce magnifique chenal au pilote automatique !

Me voilà donc à la barre. Il ne s’agit pas de s’éloigner des bouées rouges et vertes: les déferlantes sont à portée de vue, à moins de 200m de nous…


Mais, comme d’habitude, les dauphins sont au rendez-vous. Ceux-ci sont plus gros que leurs congénères des Canaries et du Cap-Vert. Et plus lents. Difficile de les immortaliser !

Après cette longue remontée, nous nous installons à Djiromait. Sur les rives de ce lieu un homme d’affaires sénégalais a bâti dans les années 2000 un complexe hôtelier des plus luxueux au milieu d’une jungle luxuriante. Cette folle construction n’a jamais été ouverte, faute de route carrossable. La polémique et l’argent gaspillé ont fait couler beaucoup d’encre. L’hôtel tombe maintenant en ruine. Le site serait digne d’un tournage de film !


Nous voilà installés au mouillage.

El Pelegrino en premier plan, Ystaffel 2, en second, avec lequel nous devrions partir en Patagonie, et nous derrière !

Bernard, le capitaine de El Pelegrino, appelle ses amis et le leur indique. Il leur précise que nous sommes arrivés à 5 bateaux, à savoir 15 personnes. Qu’à cela ne tienne ! Nous sommes tous invités chez eux, aux repas midi et soir durant 3 jours, sans aucune hésitation ! Incroyable.

Nous apprendrons que la solidarité et le partage prennent une dimension encore plus festive pour cette fête, avec la préparation de copieux repas, des plats traditionnels spéciaux à base de produits entièrement locaux…

En route ! Ici on ne fait pas que de la voiture. Grâce à l’annexe géante de Bernard (ils sont 8 sur El Pelegrino), nous descendons tous ensemble à terre !


Bienvenue chez la famille Sambou

Pour nous, il nous paraît inconcevable de nous rendre dans cette famille sans les connaître et les mains vides. Les hommes partiront donc chercher les boissons et nous les femmes, nous nous installerons en cuisine, pour aider les femmes qui deviendront très vite des amies, très curieuses de nous connaître et totalement adorables. Nous déciderons également de les inviter à l’issue de cette fête à découvrir nos bateaux.

Nous prenons le rythme local. Le déjeuner se prépare vers 13h00 pour un repas vers 15h00/15h30. Les habitants vont et viennent. Les mets sont présentés dans de grands plats dans lesquels nous piochons directement avec nos cuillères. Quel partage ! (video)

Après ce délicieux repas, nous nous dirigeons vers la place du village, en nous arrêtant chez un cousin de la famille qui nous installe dans son salon et nous offre différents jus de fruits : du bissap, du jus de gingembre, du jus de pain de singe… Toute la communauté est très fière de nous recevoir et de discuter avec nous. Pour notre plus grand bonheur à nous aussi.

Direction ensuite la place du village de Mlomp pour la fête de Kamagnène.

Mais quelle est cette fête ?

Le Kamagnène, ou la fête des récoltes, organisée depuis un passé lointain, est toujours commémoré par les Diola de la communauté rurale de Mlomp dans le département d’Oussouye, en Casamance. Ce rendez-vous, qui marque officiellement la fin des récoltes du riz, le début de l’an et le moment de renouveler leur reconnaissance envers Dieu « Atémit », pour l’abondance de ses bienfaits, regroupe beaucoup de monde sur la place publique du village de Mlomp. Le programme se déroule autour de séances de lutte traditionnelle réservées aux jeunes célibataires et permet de découvrir des combattants à la fois courageux, techniques et surtout fair-play.

En voici quelques images et vidéos :

C’est aussi, comme le veut la tradition, l’occasion de présenter les couples qui vont se marier durant cette année. Les hommes arborent des costumes spécifiques et tiennent un parapluie, les filles mettent leurs plus beaux habits et défilent dans l’enceinte.

Tout ceci se termine à la nuit tombante. Nous retournons tranquillement vers le domicile de nos amis pour le dîner, préparé par Myriam, restée seule pour assurer le repas. Quel accueil. Et les invités vont et viennent. L’hospitalité n’est pas un vain mot ici !

Le jour suivant, dimanche, nous nous rendons à la messe, très spéciale dans le cadre de cette fête de fin de récolte puisque le prêtre bénira les blés apportés par ses paroissiens. La particularité de ces messes est qu’elle est en musique, chantée, et très enlevée. Et avec une telle ferveur ! S’il y avait les mêmes en Europe, il y aurait sans aucun doute bien plus de monde ! Ecoutez et regardez (vidéo2).


Retour ensuite au domicile de nos amis pour cette deuxième journée festive.

J’avais demandé à Flora, l’une des 3 sœurs invitantes,

de bien vouloir me prêter une de ses robes.

Elle viendra avec plusieurs modèles que Victoria, Anne et moi-même n’hésiteront pas à porter.

Comme vous le remarquerez, Natacha, la femme de Jean-Claude, l’ami de Bernard, arrive avec toute sa famille habillée du même tissu. Quelle élégance !

Repas, dégustation de vin de palme pour certain…

puis de nouveau direction la place du village en nous mêlant au défilé et en passant par le bar

Les lutteurs sont de retour. Les règles ne sont pas compréhensibles pour nous autres néophytes, mais tout cela se fait dans la joie et la bonne humeur. Les combats sont intenses, brefs, mais sans violence ! video. D’autres vidéos sont disponibles sur Facebook. Il m’est malheureusement impossible de les charger sur ce blog.

La journée se termine de nouveau autour du repas du soir et retour vers nos bateaux, fatigués mais avec en tête ces merveilleux moments de joies et de partage.

Rendez-vous est pris lundi à 14h00 pour le dernier déjeuner et pour les dernières luttes et danses des mariés !

Dernier dîner avec toute la famille. Que d’émotions, que de chaleur humaine, que de partage. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que nous ressentons. Je ne doute pas que ces instants feront partis de nos plus beaux souvenir de voyage.

Nous nous retrouverons très vite, sans aucun doute !


Après ces jours festifs, il nous faut penser à travailler sur les bateaux, et pour nous les femmes, à faire du sport. Aurore, notre coach, de Oaoatimka, que vous connaissez, nous prépare un programme sur une semaine. Le lieu est unique et s’y prête tout particulièrement. Malheureusement, il nous manquera du temps, notre programme se chargeant au fur et à mesure des jours.


Voici une journée type présentée par le capitaine !

Une journée Africaine

Ce matin débarquement de bidons (250l) avec deux copains, on amène ca au point d’eau à environ 200m, on négocie leur remplissage et leur retour près de l’annexe. Puis on organise le remplissage de 80l de gaz oil pour un autre copain. Un habitant du lieu viendra chercher les bidons et les remplir à la station de la ville voisine…. En scooter…. Au même endroit, dépôt du linge à laver à la sœur de Omar notre ami pécheur et guide sur le périple Guinéen. Pour le linge il faut passer à la toute petite épicerie acheter la lessive. Au retour on passe au potager du village, visite, discussions avec les femmes chargées de l’entretien du lieu, achat de tomates, auprès d’Henriette, la femme de Omar.

Retour rapide au bateau pour un petit café. On a commandé un taxi pour aller à la ville. Il faut faire fabriquer des pavillons Guinée Bissau et Gambie, impossible à trouver manufacturé. 14h00 on trouve la couturière, on fournit les nôtres en modèles, on négocie, ce sera prêt à 17h, 1,75€ le pavillon TTC. Essayez de faire ça en Europe !

Visite du marché aux légumes, je négocie trois poulets entiers, achetés sur pieds, il n’y en avait pas plus de disponibles… Apparemment nulle part dans le village. Evidemment je négocie le service abattage-plumage-vidage. Je dépose mes tongues à réparer au cordonnier du coin (35cts la réparation), on passe acheter du tissus pour faire des coussins car ici le Wax est à 1.5€ le mètre…. Contre 5€ à Dakar…

Déjeuner au seul « vrai resto » de la ville, un seul plat au menu du « tout bon », riz avec quelques légumes, une sauce à l’oseille et un bout de poisson grillé. Avec un fanta ça coute quand même dans les 3€ le déjeuner (le fanta coute aussi cher que le plat !).

Retour au poulailler pour récupérer mes poulets et direction le salon de coiffure de la copine Sénégalaise qui nous a si bien reçus en début de séjour, à la fête. 4 hommes à coiffer. On y passe trois heures… Retour à la ville, récupération des pavillons. Arrivés aux annexes, on récupère nos 250l d’eau, les 80l de gaz oil qu’il faut remonter à bord des bateaux copains. Rapide passage au potager pour acheter deux salades et retour à bord.

Voila une journée Africaine bien remplie… On a pris le temps de vivre, de faire les choses, et surtout chaque course est l’occasion de discussion, d’échanges, on demande les prénoms, les noms, on papote. Loin des courses impersonnelles au supermarché… On commence à vivre à l’Africaine, on adore ce pays et ce peuple.


Place au plaisir pour le capitaine, après toutes ces occupations. Matinée de pêche prévue avec Omar en compagnie de Jean-Christophe, le marie de Aurore, en pirogue…


Il nous faut penser aussi aux formalités de sortie et prévoir notre procuration pour voter aux futures élections françaises. Car il n’est pas question de ne pas faire notre devoir de citoyen !. Un passage à la capitale de la Casamance, Ziguinchor, est obligatoire. Rendez-vous est pris avec la Consul honoraire et découverte à cette occasion de la ville.

Et son marché aux poissons et légumes, près de la Casamance..


Juste un petit mot sur les routes en Casamance. Elles sont peu nombreuses mais précieuses. Certaines sont un peu défoncées, les couches de goudrons n’ayant pas été suffisantes. Il y a peu de taxis attitrés et pas toujours récents (chez nous ils seraient à la casse) et en plus loin d’être ponctuels !

Il est facile de tendre le pouce et de proposer un certain montant pour la course que vous voulez faire, surtout lorsque vous allez à Ziguinchor ou au Cap Skirring. Il est aussi possible de prendre le bus collectif, pour un prix très modique. Il faut juste oser…


Nous décidons en fin de semaine d’une petite excursion dans le bolong voisin afin de sortir le kayak. Alors direction le marigot de kamobole.

Un petit coin de paradis, mouillage n’apparaissant sur aucune carte puisque, rappelons-le, nous sommes actuellement situés sur terre et non sur l’eau. Nous partons à marée basse et nous retrouvons avec très peu d’eau sous le bateau, moins d’1m20. Nous ne sommes pas loin de nous échouer…

Belle nuit seuls au monde avec nos amis Cathy et Fanch.

Nous avons hâte de gonfler le kayak.

Nous étions prêts plus tôt pour l’éveil des oiseaux, mais aucun bruit. Alors pas de stress… Nous partons à 8h30. C’est marée basse. La configuration sera totalement différente à notre retour à marée haute.

A vos rames !

Nous nous enfonçons dans un bolong secondaire (vidéo), entre racines de palétuvier couvertes d’huitres. Nous ne savons où il nous mène, ni même s’il ne se termine pas en se refermant sur terre. Nous nous sentons une âme d’explorateurs !

C’est magique !

Mais la vie n’est jamais bien loin. Nous passons tout près d’une pirogue de récolte d’huîtres.

Le bolong commence à se rétrécir sérieusement et nous devons naviguer entre branches et racines (vidéo). Bientôt nous ne pourrons plus passer d’autant que la direction prise ne nous satisfait pas et la marée monte.

Il va nous falloir faire demi tour au vu de l’encombrement du bolong…

Le capitaine à bien mérité son repos !

Retour sur Maverick 2. Nous sommes heureux d’avoir fait la trace sur GPS car, avec la marée haute, les bolongs sont totalement différents. Il serait très facile de s’y perdre.

Je précise que tout au long des berges, une vrai vie s’active. La vase grouille de crabes et de toutes sortes d’amphibiens. Et les oiseaux nous enchantent. Je ne peux les prendre en photo et regrette l’appareil classique argentique…, et la présence d’ornithologues de notre connaissance, n’est-ce pas, Jean et Catherine ? Nous pensons fort à vous. Vous vous régaleriez !

Petite promenade l’après midi en annexe pour essayer de croiser des crocodiles. Jean-Benoit en repèrera 2, mais ils sont trop loin et trop peureux pour que je puisse les immortaliser. Dommage. Mais il est établi qu’ils sont bien présents dans ces contrées.


Retour vers notre mouillage commun car nous sommes invités dimanche par Natacha, de nouveau tous les bateaux, à l’inauguration de son salon de coiffure/beauté. Un défilé de mode est prévu. Nous ne pouvons pas ne pas être présents.

Comme dit plus haut, nous avons souhaité inviter toute la famille qui nous a reçus à visiter nos bateaux et à y faire un goûter. En voici quelques images. Moment de partage et d’amitié. Nous leur remettrons quelques petits cadeaux. Merci à Séverine pour les sacs/carte postale de sa création, qui feront de la publicité de l’île de Sein ici !


Avant de partir au défilé, pour le plaisir, quelques images de notre mouillage…

Oh mon batoooooooooo !


En route ce soir pour le défilé et la soirée inaugurale des locaux de Natacha. Il s’agit d’un salon de beauté, avec coiffure, massages, et prêt ou achat de robes de mariées.

D’où le défilé avec le créateur des robes, très connu au Sénégal.

Natacha fait un discours très émouvant devant son auditoire. Exercice difficile, mais brillamment réussi !

Le défilé :

Et l’assistance, avec Myriam en tout premier…

Nous passerons une fort jolie soirée. Là aussi que de partage. Tout le monde est très touché de se retrouver ici. Alors champagne !

Heureusement la soirée n’est pas trop longue car demain nous partons en Guinée Bissau, que je vous ai déjà compté.

J’ai encore tant à dire…Des fêtes de départ, des lieux paradisiaques, des accueils extraordinaires ! Ce sera dans un prochain post !

Virée à Varela, en Guinée Bissau

Omar, notre contact au mouillage de Djiromayte, avec lequel nous avons sympathisé et qui nous rend tous les services possible et imaginables, nous propose une virée dans son village natal en Guinée Bissau, près d’un village balnéaire appelé Varela. Il ne nous en faut pas plus pour accepter et pour s’organiser pour un tel déplacement.

Dans un premier temps, il nous faut obtenir des visas pour la Guinée Bissau. Ça tombe bien puisque l’archipel des Bijagos, notre future destination, se trouve dans ce pays. Donc, qu’à cela ne tienne, rendez-vous est pris à Ziguinchor avec le consul pour l’obtention de ce visa. Auparavant, nous rencontrons la consul honoraire de France pour enregistrer nos procurations pour les futures élections en France. Il n’est pas question, même si nous sommes loin, de ne pas voter !

Les dates sont fixées -3jours et 2 nuits sur place- et le taxi trouvé pour cette virée pas comme les autres. Car, comme vous allez le découvrir ci-dessous, traverser des frontières en Afrique n’est vraiment pas de tout repos ! Et pour faire plaisir à Omar, nous y allons en nombre : nous serons 16, pour un bus contenant 12 personnes. Çà va être chaud, chaud !

En voici le résumé :

Lundi 21 février 2022

Rendez-vous est pris pour une descente en annexe à 7h30. Nous sommes 16 avec le chauffeur. Le mini car ne contient que… 12 places. Qu’à cela ne tienne, on va se serrer ! Les quelques provisions pour les déjeuners et diners, tels que 5 poulets frais, sont installés sur le toit avec nos sacs respectifs. 

Chacun y va de ses prévision sur le temps de transport. Combien d’heures va t’on mettre ? 2h00? 4h00? Surprise, surprise ! 

Direction Ziguinchor où nous achetons bouteilles d’eau, patates et…  sandwichs car quand va t’on manger ? On ne le sait pas.

Et nous voilà partis pour la frontière. Et là c’est le festival des arrêts ! La police, la gendarmerie, la douane et enfin contrôle des passeports pour sortir du Sénégal. Avec les bakchichs qui vont avec !

Rebelotte pour la frontière de la Guinée-Bissau. Et après la vérification de nos passeports, une fois partis, nous nous apercevons que certains ne sont pas tamponnés. Retour illico pour obtenir le tampon d’entrée sinon nous aurons de gros problèmes au retour. Évidemment, à chaque passage il faut rémunérer les cachets, les passages et autres.

Et nous voilà sur les routes de Guinée-Bissau. Y’a pas grand monde qui doit y passer. Voyez les panneaux de signalisation…

Et ce qui était prévu arrive : nous avons 50km de piste, et qu’elle piste ! Nous faisons du 10 km/h. A ce rythme, nous arriverons juste avant la nuit…

Nous nous enfonçons dans la campagne et sur la piste, quelque peu défoncée !

Rencontre !

Ils parlent bien de foot ?!

Petit arrêt dans un semblant de village: dégustation de… sandwich au chocolat local. Nous avons besoin de réserve pour les heures à venir.

Les villages ne sont pas totalement déconnectés. Des panneaux solaires et des lumières défilent sur la piste. Des ONG ont du passer par là.

Nous mettrons 4h00 pour faire les 50km de piste. Le temps total de notre voyage pour 126km: 9h00. Arrivée à notre village de huttes où nous sommes attendus. Ouf !. C’est vraiment le village du bout du monde.

Là aussi il y a des panneaux solaires, et des pompes à eau. Il ne faut que du gasoil pour faire tourner le groupe électrogène. Heureusement Omar avait prévenu de notre arrivée, ce dont nous n’étions pas réellement sûrs. Pas de tergiversations sur les prix : c’est 18000 CFA, soit 25€ la hutte et pas un Cfa de moins ! Cher pour le pays mais quand on voit comment c’est enclavé nous ne pouvons pas leur en vouloir.

Nous découvrons notre hutte. C’est le luxe: un lit en pierre recouvert d’un bon matelas et d’une moustiquaire, une salle d’eau avec une douche et les wcs. Et de l’eau pas trop froide mais avec les bêtes qui vont avec : Jb découvrira en prenant sa douche un gros ver avec des pattes, pas très sympathique. Heureusement ce n’était pas moi la première !

Direction la plage et l’océan pour un bain qui est le bienvenu. La mer est sablonneuse et un peu agitée. Que du bonheur! 

Pour le dîner nous leur avons demandé de cuire les poulets car 9h00 dans les sachets sur le toit, ils ne tiendront pas jusqu’au lendemain ! Ils seront servis avec de délicieuses frites et du vin portugais. Et c’est parti pour une belle nuit avec le bruit des vagues en sourdine. 

Départ le mardi pour nous rendre à Ejatel, le village à Omar. Nous avons gardé le chauffeur. A l’origine il devait faire l’aller retour et venir nous récupérer le surlendemain. Au vu de la route, il a bien voulu rester. Il nous conduira donc ces trois jours. Heureusement car nous n’aurions pas pu nous y rendre. 

Départ en bus, puis petite rando dans la savane puis la forêt autour de Ejatel, pour nous dégourdir les jambes et nous imprégner des lieux.

Avec en prime des traces d’hippopotames !

Et la forêt ! Quel contraste !

On a du mal à y croire. Nous sommes en Guinée Bissau. Bien peu de monde ici. Omar nous le confirmera. Nous sommes le premier groupe d’européens à venir visiter le village. Il en est très fier et très touché.

Malheureusement il y a la barrière de la langue. Nous n’aurons que très peu d’échanges avec les villageois. Nous passerons une partie de la journée à attendre, installés sur une bâche, que le repas soit servi sous une chaleur suffocante. Mais les enfants nous rendront visite et s’installeront près de nous, sur nous pour certains, pour se regarder dans les lunettes. Trop rigolo !

Nous ne résistons pas à une petite promenade dans le village au plus grand plaisir des jeunes. Voyez comme ils s’extasient devant les photos prises sur nos smartphones !

Quel dépaysement ce village !

Que de huttes, dont l’atelier !

Après un excellent thiéboudiène préparé par les femmes, retour dans nos hutte par les sentiers dans un premier temps puis avec le minibus. 

Omar et les femmes du village

Baignade, repas et nuit douillette: nous sommes en vacances ! 

Nous reprenons la route le mercredi vers 9h00 et nous préparons à nos 9h00 de route.

Au détour d’un virage, les écoliers qui nous font de grands signes ! Tous en tenue et très heureux d’être à l’école ! Et ils sont bien nombreux. Ils viennent à pied de toutes les huttes isolées.

Tout compte fait, cela ira plus vite. Nous n’en mettrons que 6, le chauffeur s’étant habitué à la conduite sur piste. Nous en profitons pour nous arrêter à ziguinchor pour se faire préciser les formalités de sortie en bateau. Ce sera compliqué et nous n’avons pas les réponses.


Nous retrouvons avec bonheur Maverick 2.

Dans le prochain post, promis, vous saurez tout sur notre séjour en Casamance, si chaleureuse, si extraordinaire ! Il y a tellement à dire !

Bienvenue à Dakar, un autre monde !

Nous voici arrivés à Dakar, capitale du Sénégal.

Dakar

Capitale politique et économique du Sénégal depuis l’indépendance du pays en 1960, Dakar (Dacar ou Dahar, qui signifie « tamarinier » en wolof) a été fondée en 1857 par des colons français placés sous le commandement du général Louis Faidherbe sur le site d’un village de pêcheurs Lébou et Wolof. Dakar s’est rapidement affirmée comme une escale de premier plan pour les navires européens à destination de l’Amérique du Sud, puis pour les avions de l’aéropostale. Les profondeurs nautiques de sa rade, son port naturel, de même que les nombreux terrains disponibles ont détrôné sans mal l’île de Gorée, exiguë et surpeuplée, située à quelques encablures, et ancien point de départ du trafic négrier hollandais puis français vers les Antilles jusqu’à l’abolition de l’esclavage (en 1848). L’essor de Dakar s’est encore accéléré lorsque la ville s’est substituée à Saint-Louis au rang de capitale de l’Afrique occidentale française (A.O.F.) en 1902. (selon l’Encyclopaedia Universalis)

Nous n’avions pas prévu de venir en Afrique mais au vu des difficultés de déplacement et de formalités pour se rendre dans les différents pays que nous avions envisagés, cette destination s’est peu à peu imposée à nous. Et c’est donc avec émotion que nous nous installons au centre nautique de Dakar, réputé il y a encore quelques années et survivant maintenant difficilement depuis les années 2010 et d’autant plus depuis 2 ans de Covid.

Le mot du capitaine

Naviguer en Afrique ça change beaucoup ?
Même si le Cap Vert peut être considéré comme un pays africain, notre réelle entrée sur ce continent sera Dakar.
Je ne reviendrai pas sur le choc culturel qu’Isabelle vous détaille si bien.
Côté navigation rien de bien méchant : Les 72h de mer pour rejoindre Dakar depuis Sal (Cap Vert) ne nous tourmentent pas beaucoup. Surtout que nous avons bénéficié de conditions vraiment très favorables avec un bon vent de nord-nord est bien établi et n’excédant pas 20 kn. Pas plus d’1.5m de houle, du velours.
LA complexité de l’Afrique, et la raison pour laquelle si peu de bateaux tentent l’aventure, se situe sur plusieurs fronts : ici impossible de trouver une pièce de rechange ou un technicien de haut niveau. Heureusement l’entraide maritime permet de se débrouiller de la plupart des problèmes. Plusieurs bateaux sont arrivés avec des problèmes que la communauté a réussi à résoudre.
Autre atout il y a de très bons artisans. Ils sont capables de vous fabriquer n’importe quelle pièce en inox, en bois, pourvu que vous ayez un modèle ou des cotes précises. La couture ne pose pas de gros problème non plus si vous avez le fil marin dans votre voilerie perso.
La seconde rupture c’est que nous savons que nous ne rencontrerons aucun port ni marina avant notre traversée ou retour vers le Cap Vert (avril – mai). Et çà, çà change tout ! C’est là qu’on découvre vraiment la qualité de préparation de son bateau. Le nôtre est plutôt bien préparé et homogène : indépendance énergétique totale, du gaz oil pour 3 mois au moins, de l’eau pour environ un mois. Malgré tout, il faut assurer le ravitaillement en eau ( ici beaucoup de fluvial en eau saumâtre, donc même ceux qui ont un dessallinisateur ne peuvent pas l’utiliser) et en super (on utilise beaucoup les annexes et moteurs hors-bord) et gaz oil. Pour nous voyageant en couple on est relativement tranquilles, mais on participe volontiers à aider les amis plus nombreux ou consommateurs : descendre les bidons, trouver la filière d’approvisionnement, faire remplir, récupérer les bidons, les transborder avec l’annexe, remplir les réservoirs. Ça occupe, mais on a tous le temps. Et çà fait travailler les locaux. Évidemment quand c’est notre tour d’être à sec, les copains participent.
Les courses, ici, n’ont rien à voir avec le passage à une grande surface. Pour avoir un poulet entier, si on en trouve, il faut le choisir dans le poulailler, le faire abattre, plumer et vider. Les fruits et légumes ne sont que de saison et production locale. Vous pouvez toujours chercher les fraises espagnoles ici…. L’épicerie est très peu achalandée, les laitages quasi-inexistants. On s’adapte plutôt bien à tout cela… La «viande » du menu c’est poisson, poisson, poulet parfois, rarement du porc ou du mouton (pour les fêtes surtout).
Troisième spécificité, ce sont les démarches administratives : visas, droits de navigation, douane, commissariat – spécial ou pas -, bakchichs (ou pas)… où faire son entrée personnel, bateau, sa sortie… On lit les instructions nautiques (très basiques et anciennes), on prend les infos de bateaux sur le retour ou sur les réseaux sociaux. On visite les différentes douanes (maritimes, régionales, spécifiques, on s’y perds vite…). On essaie de savoir s’il y a du bakchich à verser ou pas…. Les règles sont variables dans le temps, l’espace. Le Covid a bien entendu complexifié le tout. Comprendre, réaliser les opération, çà prends beaucoup de temps…
Dernière particularité : la cartographie. Actuellement nous sommes sur terre à la lecture de notre carte marine…. Zone non carto… Bon, ici peu de rochers, beaucoup de sable et de vase, avec nos 70 cm de tirant d’eau et notre coque alu on est vraiment à l’aise. Le balisage est lui aussi plutôt rare. La navigation près des côtes est rendue un peu risquée à cause des multiples filets plus ou moins bien balisés, des pirogues de jour comme de nuit , peu ou mal éclairées. On s’adapte.

Et, malgré tout cela, on prends tous un plaisir immense à être ici. A découvrir ces contrées, loin des mouillages surchargés et/ou payants des Caraïbes. Ici la population est pauvre mais accueillante, chaleureuse, disponible. Nous ne sommes vraiment pas certains de retrouver cela un jour…


Nous voilà donc amarrés et installés. Il nous faut dès à présent trouver des francs CFA, acheter des cartes téléphoniques et surtout faire toutes les formalités de police, de douane et d’immigration, comme l’a si bien dit le capitaine. Bienvenue en Afrique !

Livre de bord :

Découverte de Dakar à petits pas… Arrivés depuis déjà 5 jours, le capitaine rencontre, démarche et marchande avec les artisans, nombreux ici, pour les petits travaux à réaliser sur Maverick 2. Car il y a toujours à faire sur un voilier, selon où l’on se trouve… Ici se sont les moustiquaires à fixer autour de tous les hublots, ou les poupettes pour protéger les winch et instruments de bords du sable et de la poussière ambiante.

Quant à moi, je reste quelque peu à l’arrêt par la « tourista » attrapée dès l’arrivée sans avoir réellement manger à terre. Classique ! L’air et le changement d’acclimatation doivent y être pour quelque-chose. Les copains sur place ont eux aussi été touchés… Ça ira mieux dans quelques jours ?. Alors qui va piano va sano…
Et puis ça tombe bien, la météo n’est pas au top ! Du vent, toujours du vent et encore du vent du nord est, qui nous apporte du sable en masse sur le bateau et du clapot dans la baie. Il ne manquerait plus qu’il pleuve. On veut surtout pas l’imaginer. C’est sûr on partira avant la saison des pluies !

Nous avons beaucoup de chance car depuis fin décembre 2021, le TER reliant la banlieue à Dakar a été mis en service. C’est un grand progrès qui permet à nombre de banlieusards d’éviter les embouteillages monstre qui paralysent la ville. Cela nous permet à nous de nous rendre pratiquement tous les jours en ville.

Et d’en découvrir l’ambiance !


Avant de nous lancer dans le peu de visites que nous pourrons faire, direction le marchand de tissus, chez Pape dans le quartier Difoncier. Nous souhaitons réaliser des banquettes d’extérieur pour nos quarts de nuit. Après avoir choisi le tissus et fait venir la mousse adéquate, le tailleur vient planifier le travail. Celui-ci est un jeune apprenti de 16 ans. Et il sait déjà parfaitement quantifier le travail et en donner le coût précis. Chapeau bas : les coussins sont top. Mais nous y serons revenus 5 fois ! A tel point que nous déjeunerons sur place avec Zarah, la caissière-comptable de la boutique. La thiéboudiène y sera la meilleure que nous aurons dégustée à Dakar.


Au gré de nos visites, nous découvrons quelques monuments emblématiques de Dakar.


La cathédrale du souvenir africain, construite dans les années 1930 et consacrée en 1936. Les matériaux choisis ont importés du Soudan, Gabon, Bénin ou France, pour un résultat aux influences diverses. Érigée sur un ancien cimetière lébou, elle fut surnommée un temps le « Panthéon d’Afrique » en hommage aux soldats africains.


Œuvre d’architectes français et marocains, la Grande Mosquée est l’un des édifices les plus impressionnants de Dakar, avec son minaret de 67 mètres de hauteur selon une architecture arabo-andalouse.


Le marché Kermel, classé monument historique, est une très belle halle ronde édifiée en 1860  en fer forgé et en briques, d’inspiration arabique, en plein cœur du quartier historique du Plateau. Détruite par un incendie en 1994, elle fut reconstruite à l’identique en trois ans. La pendule située à l’entrée du bâtiment sonnait jadis à midi pour indiquer la fermeture du marché.

Actuellement, le marché reste ouvert et il est possible de déjeuner dans les restaurants en plein air tenus par les femmes africaines. On y déguste la thiéboudiène, et le vendredi, jour de prière, des plats plus festifs.


Le phare des Mamelles, situé sur l’une des deux collines qui portent le même nom et qui surplombent Dakar est le plus ancien phare de Dakar. L’infrastructure édifiée sur le point culminant de Dakar et du Sénégal occidental est construit en 1864. La visite se fait accompagné d’un guide très passionné, et passionnant, qui aime mettre en scène son public ! A faire absolument. Par beau temps c’est encore mieux, ce qui ne fut pas notre cas. Le dimanche est idéal car la vie s’arrête presque totalement en ville.

Le Phare, entièrement peint en blanc, comprend une tour cylindrique accolée à l’avant de la maison du gardien qui assure une permanence nocturne de 23h00 à 07h00, dans la salle de veille du deuxième étage. Au rez de chaussée, une salle des machines abrite un groupe électrogène et le jeu de batteries de secours. Alimenté au pétrole au départ, le phare est de nos jours électrifié, mais son allumage reste manuel. Il fonctionne avec un système de balanciers faisant tourner la lentille.

Le phare, qui culmine à 105 m, produit un puissant éclat blanc toutes les cinq secondes. Une grande lentille de Fresnel sur bain de mercure joue le rôle d’amplificateur et lui confère une portée de 53 km. Il est considéré comme le plus puissant d’Afrique avec celui du Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), et le plus à l’ouest du continent africain.


Après ces bons moments passés en ville, nous partons à la découverte de notre environnement. Ces belles barques de pêcheurs, sur lesquelles ils partent plusieurs jours et s’y prépare repas et thé chaud.

Et ces plages… De loin, elles paraissent paradisiaques, mais de près… Voyez un peu par vous même !

Évidemment les odeurs vont avec et l’eau de la baie est extrêmement polluée. Nous ne voulons même pas y mettre le petit doigt. Alors s’y baigner : l’envie nous en est passé très vite !

Nous décidons, avant de partir vers la Casamance, de visiter l’île de Gorée. En voici le résumé.

Ile de Gorée

C’est avec beaucoup d’émotion que nous nous dirigeons en ferry, en compagnie d’écoliers et écolières, vers cette île, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, symbole de la traite négrière en Afrique, mais aussi celui de la réconciliation des peuples.

Nous avons prévu d’y passer la nuit afin de nous imprégner du lieu. Ce sera d’autant plus agréable que le soir même, c’est demi-finale de la CAN : Sénégal contre le Burkina Faso. L’ambiance sera festive !

Au débarcadère de Gorée…

Histoire de l’île de Gorée

Découverte en 1444 par des marins portugais sous le commandement de Dinis Dias, l’île fut baptisée “Palma” mais elle est également nommée “Beseguiche” dans des documents d’époque, alors que les populations locales l’appelaient “Bir” ou “Ber“.
La marine hollandaise s’en saisit en 1588 qui la rebaptisa ”Goede reede” (= bonne rade) d’où son nom de Gorée. Le 1er novembre 1677, le vice-amiral d’Estrées s’en empara pour le compte du roi de France.
L’île fut par la suite occupée par les Anglais avant d’être restituée à la France en 1817.
L’île de Gorée présentait bien des avantages aux marins : mouillage sûr, proximité d’un continent avec lequel s’ouvraient de grandes possibilités de commerce et facilités de défense du lieu. Autant de raisons pour que les puissances européennes se la soient disputée.
Sa prospérité fut liée au commerce dont celui des esclaves qui fut un des fondements de l’organisation économique des colonies d’Amérique. La traite des esclaves vers les Amériques s’étendit sur trois siècles sur les côtes africaines (Gambie, Sénégal, Bénin, Ghana…). Les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’Amérique depuis l’actuel Sénégal furent Saint-Louis du Sénégal, Rufisque, Saly-Portudal, Ziguinchor, Karabane et, dans une bien moindre mesure, Gorée.
Sur l’île, l’ancienne demeure de la signare Anne Pépin, connue dans le monde entier sous le nom de Maison des Esclaves, est un lieu plus symbolique qu’historique. En effet, les déportations depuis Gorée furent très minoritaires en comparaison des autres centres de la côte ouest africaine ou bien de la Côte des Esclaves (Bénin). Néanmoins le nom de Gorée reste étroitement attaché à cette période tragique.
L’abolition de la traite au début du XIXe siècle puis de l’esclavage en 1848 sonnèrent le glas des espérances de l’ île. Dakar fut fondée en 1857 et l’activité s’y déplaça rapidement.
La population de l’île tomba de près de 5 000 habitants en 1832 à 600 en 1931.
L’île de Gorée fut annexée à Dakar en 1927.

Nous partons à la découverte de cette petite île. Nous ne pourrons malheureusement pas tout voir, certains édifices ou musées étant encore fermés.

Déambulation dans les rues piétonnes, car ici aucune voiture. Quel calme !


Le Musée historique de Gorée, divisé en 12 salles s’ouvrant en éventail sur la place d’armes, a été aménagé dans l’ancien fort d’Estrée achevé par les Français en 1856 pour protéger les abords de Dakar. Cette forteresse sans originalité sur le plan militaire porte le nom du marin qui enleva l’île aux Hollandais en 1677.

La statue de la libération de l’esclavage représente deux esclaves libérés, s’enlaçant, des restes de chaînes brisées entravant encore les poignets de l’homme, les mains levées vers le ciel.

La Maison des Esclaves

Cette bâtisse aurait été la dernière esclaverie en date à Gorée. Les premières remontent à 1536, construites par les Portugais, premiers Européens à fouler le sol de l’île en 1444. Cependant les explications données lors de la visite guidée de la “Maison des Esclaves” à Gorée ne semblent pas étayées par quelque document. Quant à la “porte du voyage sans retour“, on peut réellement douter de l’usage que les commentaires officiels lui attribuent. Effectivement, à quelques centaines de mètres du port de Gorée, on a du mal à imaginer que les esclaves auraient été évacués par cette porte vers les bateaux les emportant outre-Atlantique…. alors qu’ il aurait été tellement plus facile d’utiliser le chemin menant au port, lui-même situé à 300 mètres ….
D’autre part, il est impossible d’imaginer que des hommes libres (les négriers) aient pu habiter, en zone tropicale,  au-dessus des cellules contenant des dizaines de captifs privés de l’hygiène de base sans être totalement incommodés par des odeurs pestilentielles ….
La Maison des Esclaves à Gorée, ou plutôt “dite des Esclaves”, devrait donc être considérée comme un triste symbole de la traite négrière, ce que devrait également être l’île.
Cela permettrait d’ailleurs d’évoquer la traite musulmane à destination des marchés nord-africains et arabes ainsi que la traite interafricaine – chacune de ces traites ayant permis de déporter ou de maintenir en “esclaves de cases” plus d’africains que la traite transatlantique.
Gardons également à l’esprit que l’esclavage fut pratiqué à large échelle par presque toutes les ethnies d’Afrique de l’ouest dans le passé.

Cette bâtisse est l’une des dernières maisons d’esclaves encore debout, d’une capacité de 150 à 200 esclaves, devenue le symbole de l’horreur de la traite négrière, depuis la vente d’esclaves africains par les Africains eux-mêmes, jusqu’à la commercialisation d’êtres humains envoyés aux Amériques par millions par les colonisateurs portugais, puis hollandais et français. Leur pays de destination dépendait du besoin des acquéreurs, le père pouvait partir aux USA, la mère au Brésil et l’enfant aux Antilles. Ils partaient de Gorée sous des numéros de matricule. On visite à gauche en entrant la salle des pesées – les esclaves faisant moins de 60 kg étant mis en attente et gavés jusqu’à ce qu’ils atteignent le poids. A côté, la salle où les hommes aptes à partir attendaient leur tour, puis la salle des enfants, des jeunes filles vierges, et enfin des femmes. Sous les escaliers, des cachots pour les récalcitrants. Au bout du couloir, la « porte du non-retour» puis la mer, dernier passage avant les Amériques. A l’étage, quelques panneaux explicatifs sur le commerce triangulaire.


Le Fort Saint Michel construit par les français en 1892, à la pointe sud de l’île et le Mémorial des esclaves, érigé et inauguré en 1999.

Nous suivons une belle allée, jalonnée de vendeurs d’artisanat local et de toiles et peintures très colorées. Nous sommes accostés de toute part sans être pour autant agressés. Le Covid est passé par là. Ils ne mourront pas de la maladie mais de l’arrêt quasi total du tourisme. C’est très triste. Nous avons envie de les aider, d’autant que plus nous avançons vers le fort, plus nous voyons la misère. Dans les bunkers et blockhaus encore debout vivent des familles entières. Nous discutons avec deux vendeuses de bijoux. Je ne leur achèterai rien mais j’échange volontiers des pièces de 1 et 2 euros qu’elles ne peuvent utiliser. Sachez que lorsque vous payez en pièces d’euros, il leur est impossible de faire du change dans leur banque qui ne reprennent uniquement que des billets. Autant ne rien leur acheter puisque cet argent est inutilisable ! Ceci est valable dans beaucoup de pays (nous l’avions déjà constaté en Égypte). Je ferai des heureuses, et moi avec !


L’église Saint Charles Borromée a été érigée en 1830 sur les cendres de la précédente, brulée par les anglais durant la nuit de Noël 1799, au moment de la reprise de l’île.


La Mosquée de l’île de Gorée est l’une des plus ancienne en dur du Sénégal, construite en 1890 avec des pierres basaltiques du pays. Elle ressemble comme toutes les mosquées construites à cette époque à une petite église de province.


Nos adresses lors de ce beau séjour à Gorée :

Pour dormir, nous avons choisi la maison d’hôtes Chez Asao, qui soutient Keur Khadija, la maison des enfants de l’Île de Gorée. Une grande partie des bénéfices est versée à la maison des enfants, Keur Khadija, où des cours de soutien scolaire et des ateliers manuels sont donnés aux enfants de l’île.


Nous avons déjeuner en face de Asao, chez Mama Penda. Délicieux ! Elle nous a préparé juste pour nous d’excellentes frites maison !


Et nous avons dîner chez Thyo. En vérité, nous n’avons pas eu trop le choix. C’était le seul ouvert. Mais quelle ambiance ! D’autant que le Sénégal a gagné sa place en finale ce soir là. Imaginez la scène de liesse (vidéo). Que d’émotions partagées avec toutes les personnes présentes, y compris les spectateurs regardant l’écran de l’extérieur, que nous avons invité à prendre un coca. Ils étaient enchantés et tous très touchés par le geste !


Retour à Dakar, avec la découverte de Maverick 2 totalement couvert de fientes d’oiseaux. Les cormorans vont vite à s’installer sur le haut des mats. Nous n’aurons de cesse de les faire fuir, comme les moustiques, dès la nuit tombée.

Notre dernière soirée au CVD sera le dimanche victorieux pour le Sénégal, puisque pour la première fois de leur histoire, ils remportent la CAN face à l’Égypte, aux tirs aux buts. Déferlement de joie et jour férié décrété le lundi par le Président Maki Sal. Nous ferons nos formalités de sortie le mardi !

Départ pour la Casamance dans la foulée. J’espère vous en faire le récit très vite mais je ne vous promet rien : ici c’est l’enfer pour trouver assez de réseau pour écrire le blog et charger les photos.

A très vite !

En route vers l’Afrique, en passant par Sao Pedro, mouillage de rêve cap-verdien !

Nous voilà en Afrique. Mais je ne vous ai pas encore fait partager nos derniers moments cap-verdiens. Et ils ont été sublimes, dans un mouillage de rêve ! Vous devrez donc encore patienter avant de découvrir Dakar.

Je profite de ces quelques lignes pour vous dire combien il est difficile ici d’avoir du réseau me permettant de nourrir ce blog. D’où ce silence… Je fais au maximum mais le wifi est très rare… Heureusement les réseaux sociaux vous permettent de nous suivre pratiquement au jour le jour, y compris de voir les vidéos qu’il m’est impossible de charger actuellement sur cette page. Merci à nos administrateurs, Sébastien, Coralie et Tiphaine !


Avant de partir pour Dakar, il nous faut faire notre dernier avitaillement en eau, gasoil et profiter de notre dernière soirée à Mindelo, en musique !

Au revoir Mindelo et à bientôt puisque ce sera notre point de départ pour le Brésil en juin prochain !

Mais avant de traverser, le mouillage de Sao Pedro, au sud de Sao Vicente, que nous avions découvert en novembre dernier en aluger, nous attire tout particulièrement, pour aller nager avec les tortues et profiter du spectacle de la nature. Nous avons aussi très envie de renouveler la petite promenade au phare. Vous reconnaitrez !

En route pour le tour de l’ile de Sao Vicente, par l’ouest pour rejoindre le mouillage.


Nous voilà arrivés. Nous profitons de la vie, entre baignade avec les tortues qui tournent autour de nous, sans peur, et qui peuvent nous surprendre. Elles sont bien grosses. Je vous recommande cette vidéo réalisée par nos amis de OaOatimka : extraordinaire !

Nous ne nous en lassons pas !

Et les lumières et couchers de soleil sont splendides. En voici une sélection :

Par contre, la descente en annexe est risquée, les vagues se cassant sur la plage avec force. Nous avons donc choisi de descendre à la nage pour aller nous promener jusqu’au phare au soleil couchant. C’est splendide !

J’ai rendez-vous avec la lune…


Un dernier repas avec nos amis JC et Aurore de OaOatimka. Ce soir c’est fête. Au menu, choucroute ! Ils ne sont pas alsaciens pour rien ! Et Richard veille sur la boite de jeux…


Mais il nous faut bien penser à repartir, et l’option météo pour Dakar, via Sal pour les dernières formalités de police, se précise. Nous y reviendrons, c’est sûr, avec nos amis Cathy et François sur Ystaffel 2.

Départ au lever du jour pour 24h de mer. Nous sommes maintenant bien rodés et 24h ne nous fait même plus peur !

J’ai toujours rendez-vous avec la lune… Qu’elle est belle !

Mais j’ai aussi rendez-vous avec le soleil. C’est magique !

Arrivée à Sal pour un arrêt de quelques heures. Nous aurons mis 24h30, avec quand même 12h de moteur, faute de vent ….


Nous repartirons dans la journée. Nous devons juste passer à la police mais il ne nous faut pas partir trop tôt. Alors direction Espargos pour les derniers achats. Nous y verrons un drôle de sapin de noël !

Déjeuner à Palmeira dans cet excellent restaurant tenu par des sœurs très attentives à ce que nous laissons dans nos assiettes !

Retour à bord grâce à cette jolie pirogue conduite à la godille par le jeune homme, ce qui a bien plu au capitaine !


Et c’est parti pour la traversée vers l’Afrique ! Au revoir Sal…

Les premières 24h se déroulent bien. La mer est un peu formée mais nous avançons à bonne allure. La nuit est claire et les quarts se déroulent bien.

Depuis 24h nous sommes seuls au monde. Sauf ce tanker qui est en route de collision.

Jusqu’au dernier moment nous avons pensé passer devant, mais… Non, çà ne passera pas ! Il nous faut allumer le moteur, nous mettre au vent pour passer tout juste derrière lui (vidéo)… Heureusement le capitaine n’était pas parti à la sieste. En même temps, pas d’inquiétude, nous l’avions repéré sur l’AIS et avions eu l’alerte sonore « route de collision ». Même en pleine nuit, quand nous croisons tankers, bateaux de pêche, ou tout autre navire branchés sur l’AIS, l’alerte est donnée.

La seconde nuit se présente pour le mieux avec une belle visibilité et un vent idéal nous permettant de tenir une belle moyenne. Nous faisons nos quarts l’un après l’autre. A minuit, au court de mon quart, le bruit des voiles change. Je vérifie devant et… horreur, je vois la base du génois, qui est la voile d’avant, sortie au dessus du balcon avant, avec la voile qui tape. Il n’y a plus que les écoutes qui le retient par le bas au bateau. Réveil du capitaine en catastrophe, stabilisation de Maverick 2, enroulement du génois vite fait, bien fait. Jean-Benoît s’arnache et part vite fait à l’avant voir les dégâts. La goupille de base a sauté. Le génois ne tient plus que par le haut. 1 bonne heure de boulot pour le fixer à minima pour éviter qu il ne se détache. Il y retournera dès le matin et vous expliquera.

Résultat : le génois est inutilisable. La moyenne va s’en ressentir. Dommage, nous avions toutes les conditions pour aller vite. Nous installons la trinquette, qui est une voile d’avant bien plus petite. Ouf, plus de peur que de mal !

Les journées passent sous une brume persistante et moite. On voit à peine le soleil. On essaie de récupérer au fur et à mesure mais la fatigue se fait sentir.

Nos réserves de frais diminuant, le capitaine essaie toujours de pêcher. Et çà marche ! Une petite bonite pour nos derniers repas. Miam miam…

La 3e nuit arrive et c’est moi qui commence sous un ciel d’encre. C’est assez angoissant ! Mais où se cache donc la lune… Surveillance accrue des pétroliers et cargos. Et pour cause : à chacun de mes quarts, y en a un qui se retrouve sur notre route. Jamais lorsque c’est le capitaine. Je suis à chaque fois obligée de le réveiller pour modifier la route. D’autant que même si je ne le réveille pas, c’est la sonnerie de l’AIS qui le fait ! Dur d’être second ! Lors de mon dernier quart, des lumières bizarres sont en vue alors qu’aucune navire n’apparait sur L’AIS. Le capitaine réveillé, nous ne pouvons que nous interroger et… Nous ne saurons jamais ! Peut être une plate-forme non signalée… Bizarre bizarre. Nous passerons tout près..

Au petit matin, nous arrivons en vue de la terre, de l’Afrique. Quelle émotion ! D’autant plus forte que nous contournons l’ile de Gorée. L’histoire avec un grand H !

Nous irons bien évidemment la visiter. Vous le verrez. En attendant en voici quelques images…

Il nous reste encore 2 heures avant d’arriver à notre destination. Nous passons entre les tankers et chalutiers chinois (une quarantaine), immobilisés faute de renouvellement de permis de pêche. Nous ne pouvons que nous en réjouir, vu le pillage des fonds fait par ces derniers là où nous sommes passés…

Nous voilà arrivés ! youpiiiiii ! 366 nm en 72 heures. Pas de record mais nous sommes heureux de cette belle navigation :


Avant de vous quitter, voici une petite image de notre mouillage. Vous découvrirez Dakar dans le prochain post, très bientôt j’espère !