A nous le Brésil !

A nous le Brésil, c’est beaucoup dire car dans les faits c’est extrêmement compliqué les distances étant telles que l’avion est presque indispensable pour se déplacer. Et qui dit avion, dit coût ! Je parlais dans mon dernier post de notre futur voyage vers l’Amazonie, Belem et Manaus. Il ne pourra se faire, le prix en étant bien trop élevé.

Nous décidons donc, dans un premier temps, de nous installer à la belle marina de Jacaré, tenue par Nicolas. Il s’agit de la plus belle marina rencontrée sur notre périple. La salle commune, ouverte, est magnifique, les sanitaires fort propres et agréables et… il y a une piscine.

Les couchers de soleil et les lumières sont tant renommés ici, que, tous les soirs, entre 16h00 et 19h00, des catamarans remplis de touristes brésiliens chantant et dansant, viennent tourner autour de nous et des voiliers à la bouée (vidéo), sur un air du Boléro de Ravel. C’est vrai qu’il m’est difficile de vous les présenter, les photos étant bien en deçà du spectacle offert par la nature.

Nous décidons de sortir Maverick 2 de l’eau pour en préparer l’hivernage. Pour ce faire, les grandes marées sont indispensables. Ce sera le 14 ou… le 14 juin ! Nous sommes prêts. Impressionnant de le voir sortir avec juste un tracteur, mais ça le fait bien. Nous nous installerons ensuite sur Ystafell pour prendre nos marques dans ce nouvel espace. Merci à Cathy et Fanch de nous l’avoir proposé.

Trop bizarre de voir avancer notre Maverick sur des roues !

Le capitaine ayant pas mal de boulot pour laisser au mieux Maverick2 8 mois à terre, je me penche sur notre programme de tourisme à venir, avant notre retour en France début aout.

Les doudous visitent et s’installent eux aussi ! (vidéo)


C’est décidé, notre première virée, pour la Saint Jean très festive dans tout le nord du Brésil, sera Salvador de Bahia, puis Lençois dans la chapada de diamantina.


Salvador de Bahia

Nous voilà partis pour cette destination dont rien que le nom fait rêver ! Et j’ai choisi le bus pour nous y rendre. Moins couteux et plus exotique. Nous voyagerons quand même en couchette, au plus grand plaisir du capitaine ! Ce moyen de locomotion est très développé ici et il est souhaitable de réserver pour retenir les meilleures places.

Départ de Joao Pessoa à 18h00 pour une vingtaine d’heures, pour moins de 1000 km. Plusieurs arrêts sont prévus pour se restaurer. Mais ce qui n’est pas prévu, c’est la panne à 40 km de notre destination. Le chauffeur n’en fera aucune annonce. Heureusement, une jeune fille parlant un peu anglais nous indique qu’il nous faut descendre et trouver par nous même un moyen de rejoindre notre destination. Nous montons dans le premier bus collectif qui passe. Ce sera un omnibus, s’arrêtant à la demande… et nous arriverons non pas au centre historique mais dans un autre quartier en bord de mer. Au secours Uber ! Lui aussi très développé et fort pratique pour un coût là aussi fort modéré.

Nous voilà arrivés dans notre petit appartement cosy, bien protégé du bruit, tenu par Washington, dans le cœur de la ville haute, le quartier historique du Pelourhino.

Le quartier est magnifique et très animé.

Les églises sont nombreuses, plus de 160 disséminées à Salvador. Nous visiterons avec l’aide d’un guide local parlant français, les deux plus belles :

La cathédrale basilique, dont la construction commença en 1657 et dura 18 ans, est l’un des édifices sacrés les plus importants du Brésil colonial, témoignage de l’histoire et du catholicisme du pays. Elle abrite l’archevêque primat du Brésil. Les 30 bustes reliquaires restaurés constituent aujourd’hui, avec les deux autels, les plus importantes collections d’art sacré brésilien de la fin du XVIe siècle.

La Basilique possède également de précieuses collections, avec des peintures de plusieurs auteurs du XVIIe siècle, des meubles en palissandre et divers objets sacrés en or et en argent. L’éclat des 13 autels plaqués or impressionne le visiteur, avec pas moins de 50 000 feuilles d’or, 5 000 feuilles d’argent et beaucoup de travail.

Et nous ne sommes pas les seuls visiteurs… mais quelle est cette bête ????


Nous empruntons ensuite le largo do Pelourhino (pilori), qui fut l’un des lieux où les esclaves étaient exposés et achetés. Après l’interdiction de la traite en 1835, la place fut laissée à l’abandon jusqu’à sa restauration dans les années 1990. Le couvent et l’église de Sao Francisco, dont l’intérieur est presque entièrement recouvert d’or – plus de 100 kilos de métal précieux -. s’ouvrent à nous.

Et son couvent…

Notre guide nous fait entrer dans une boutique. Ce ne sera pas pour acheter mais pour découvrir l’épaisseur des remparts existants…

Déjeuner ensuite dans la cantine des guides. On ne l’aurait pas trouvé tout seul ! Repas local et fort bon.


Que de festivités tous les soirs.

Premier soir : premier concert ! Admirez les préparatifs (vidéo1 ; vidéo2)

Et le spectacle ! vidéo3 ; vidéo4


Promenade, découvertes et rencontres au fil des rues…

Mais Salvador de Bahia ne se résume pas qu’à ce centre historique. Marins nous sommes, marins nous restons. Nous ne pouvons résister à descendre à la marina grâce à l’Elevador Lacerda d’une hauteur de 72 mètres, à 5ct d’euros le passage. On ne se ruinera pas !

La ville vue du bas…

Et la marina, tenue par un français, un breton, depuis 28 ans. Ils sont partout les français !


Nous profitons de notre passage dans la ville basse pour prendre le bus et rejoindre Notre Dame de Bonfim, l’église des miracles à une dizaine de kilomètres de l’ascenseur. Comme dit un dicton bahianais : « Quiconque est allé à Bahia et n’est pas allé à Bonfim, n’est pas allé à Bahia« .

C’est l’un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés du pays. Les fidèles viennent de tout le Brésil prier pour obtenir un travail ou une guérison ou pour remercier le Seigneur de miracles qu’ils lui attribuent. De multiples rubans frappés des mots « L’embraça do Senhor do Bonfim da Bahia » (Souvenir de Notre Seigneur du Bon-Secours) sont vendus. Selon la tradition, un ami doit vous offrir ce porte bonheur et l’attacher à votre poignet en faisant 3 nœuds, chaque nœud symbolisant un souhait ; quand le ruban tombera, tous vos vœux se réaliseront. Nous nous contenterons d’accrocher nos rubans et de formuler nos vœux.

Cette église est par ailleurs un point de vue magnifique sur la baie de Bahia.

Nous quittons l’église pour rejoindre la Ponta de Humaita, ou Ponta de Monte Serrat, la chapelle et le forte du même nom. Fort joli point de vue sur la baie de Tous les Saints.


Après un déjeuner dans l’un des nombreux restaurants-buffet brésiliens, où chacun se sert à l’assiette puis la paie selon son poids, nous revenons vers le Pelourinho pour découvrir le second spectacle de notre séjour, après un coucher de soleil masqué par les nuages…

La préparation se fait toujours au même endroit, au largo do Pelourinho. Aujourd’hui la troupe doit être plus connue, le foule étant bien plus nombreuse. Que les tenues sont belles ! (vidéo1 ; vidéo2 ; video3)

A l’issue du spectacle, direction le restaurant incontournable indiqué par Dominique, le gérant de la Marina. Il s’agit du Bistrot Cuco, sur le Largo de Pelourinho. Absolument délicieux.


Notre dernier jour arrive et nous n’avons visité aucun musée. Qu’à cela ne tienne, direction le musée du carnaval, le seul ouvert en ces temps de covid. Et en plus c’est gratuit !

En voici quelques images…

Et le toit terrasse, avec vue sur la baie : magnifique !


Et voilà, notre séjour est terminé. Direction notre seconde destination, La Chapada de Diamantina et Lençois. Nous repartons en bus de la Rodoviara (la gare) de Salvador de Bahia. Nous sommes le jour de la Saint Jean. Il y a un monde de fou!


Lençois et la Chapada de Diamantina

Après 8 heures de bus, nous voici arrivés à bon port, chez Antoine et Lili, un français arrivé avec ses parents en voilier et tombés amoureux du Brésil. Les parents sont installés à 50 km de là dans une ferme et lui vient de construire sa jolie pousada –la villa ALMM– avec piscine.

Lençois est en fête. La Saint Jean, qui n’a pas été fêtée depuis 2 ans permet à la population de danser et chanter durant 15 jours. Et ils ne s’en privent pas ! Nous entendrons la musique jusqu’au bout de la nuit mais nous nous promenons bien trop tôt pour voir la foule du soir…



Pour la petite histoire, Lençois en portugais se traduit par drap ou lin. Pourquoi ce nom ? Car lorsque les mules chargées de diamants redescendaient des montagnes, elles étaient recouvertes de draps de multiples couleurs, selon leur propriétaire, spectacle très coloré et point final de la descente. D’où le nom de Lençois.

La ville a commencé à se développer dans la 2ème partie du XIXème siècle avec l’extraction des diamants, et est ainsi devenue l’une des villes les plus riches de la région de Bahia. Aujourd’hui encore, les belles demeures présentes en ville témoignent de ce passé. Toutefois, au début du XXème siècle, l’activité liée au diamant a commencé à décliner dans la région, ce qui a eu pour conséquence de diminuer petit à petit l’influence de la ville ainsi que son nombre d’habitants. Vers 1950, l’extraction diamantaire a été complètement arrêtée en raison de l’épuisement définitif des filons, ce qui a entrainé un déclin économique important de Lençóis. Aujourd’hui la ville est le point de chute idéal pour découvrir la Chapada Diamantina et le tourisme s’y est fortement développé.

La Chapada Diamantina

Formée il y a des millions d’années par l’érosion, la Chapada Diamantina se découvre en prenant de la hauteur. Ses 1 500 kilomètres de forêt et de roches aux allures de far west dissimulent un trésor, une richesse naturelle enfouie dans les profondeurs des grottes. Aujourd’hui, leurs beautés attirent des touristes du monde entier, au grand étonnement des habitants de la région. Avant de devenir des piscines naturelles, ces grottes étaient exploitées par des mineurs. En effet, Chapada Diamantina signifie roche de diamant en Portugais. Et derrière cette carte postale, il est difficile d’imaginer l’histoire des lieux. Celle d’une immense mine de diamants exploitée jusqu’en 1996. À l’époque de la ruée vers les diamants, au XIXème siècle, des machines industrielles drainaient le fonds de ces rivières. Et tous les habitants de la région travaillaient dans cette mine. L’extraction de ces pierres précieuses est aujourd’hui interdite, mais quelques garimpeiros fouillent encore le fonds des rivières.

Mais, pour ces 4 jours sur place, nous ne sommes pas venus que pour du tourisme. Nous sommes venus randonner.

Le premier jour nous mène, sur une dizaine de kilomètres, sur les hauteurs de Lençois à la découverte des piscines naturelles formées par les torrents et cascades descendant de la montagne. Comme il a beaucoup plu, les passages à gué ne sont pas toujours évidents à trouver. Et comme nous l’a précisé Antoine, les brésiliens n’ont absolument pas la culture à se déplacer sans guide. On nous regarde partir seuls avec des yeux ronds. Les chemins ne sont pas balisés. Heureusement le capitaine, comme en bateau, est au taquet sur les applications mobiles. Celle qu’il utilise, outdooractive, nous sera tout particulièrement utile.

L’eau est ferrugineuse et les couleurs sont splendides (vidéo)!


La seconde rando, plus tranquille, pour se réserver pour la grosse journée du lendemain, nous mène vers une grotte gigantesque, l’une des plus grandes du nord du Brésil, est-il précisé.

Le chemin emprunte les anciennes routes empierrées par les esclaves, empruntées par les mules. Voyez ce travail. C’est incroyable.

Nous arrivons sur le plateau mais il est tellement immense et si peu balisé que nous ne nous risquons pas à descendre plus près de la grotte que nous ne ferons qu’entr’apercevoir. Elle parait effectivement gigantesque.


Pour le troisième jour, nous nous lançons sur un parcours beaucoup plus exigeant, beaucoup plus long, qui traverse le massif pour rejoindre l’autre vallée, la Vale do Capao, où nous dormirons. Antoine n’est pas serein à nous voir partir seul, et nous prête une machette pour le cas où le chemin serait trop envahi par la végétation, en ayant vérifié auprès de ses amis guides si le chemin était toujours praticable.

Effectivement, peu de monde doit passer par là. Mais le chemin ne disparait pas totalement. Heureusement, l’application de Jean-Benoit parle et nous stoppe dès que nous ne sommes plus sur le tracé. Ça va nous sauver plus d’une fois.

Trouvez le chemin !

Antoine nous avait demandé de nous méfier des serpents. Nous en verrons 3 dont celui-ci, d’une longueur de 3 à 4 mètres, un caninana, cobra, le plus rapide du Brésil est il dit, pas vénéneux mais très agressif. Vous comprendrez qu’il m’a été difficile de le photographier, d’autant qu’il s’est effectivement dressé devant nous avant de disparaître très vite… On ne fait que le deviner…

Cela ne nous empêche pas de continuer, d’autant qu’il nous reste encore une dizaine de kilomètres à faire. Et nous ne voulons pas trainer, le chemin étant désertique et la nuit tombant très vite…

La nature offre de belles compositions.

Et voilà, rando terminée, 22 kilomètres pour 935 mètres de dénivelé et 6h45 de marche effective. Pour une reprise, c’est une reprise ! Cliquez pour voir le parcours sur l’application. Dur à la fin car 4 kilomètres de piste. Heureux d’arriver à notre Pousada pour une petite bière. Oups : y en a pas et on ne trouvera pas de bar ! On patientera jusqu’au soir.

Nous sommes logés à 1,5 km du village de Vale do Capao, sur les hauteurs et ce ne sera pas le bon plan : nous sommes dimanche soir, à la fin des fêtes de la St Jean. Tous prennent du repos. Nous ne trouverons nul lieu pour nous restaurer. Et nous n’avons pas la force de descendre au village et surtout de remonter. Et ici, pas de taxi. Le gardien de nuit de la pousada réussira à nous commander une pizza, uniquement végétarienne. Avec une bière. C’est mieux que rien !


Le quatrième et dernier jour nous mène vers la cachoera de la Fumaça (cascade de fumée), un petit 14 km avec 500m de dénivelé positif. Une pacotille !

Quel chemin ! C’est magnifique même si le temps n’est pas totalement beau. Après le passage dans les bureaux du parc de la cascade, où ils enregistrent chaque personne montant et redescendant (des randonneurs s’y sont déjà égarés et ont disparu), nous entamons la montée raide (ne pas oublier les bâtons), puis continuons sur un très beau plateau. Le chemin est bien entretenu, la randonnée étant très courue.

Nous voilà arrivés à la cascade. Je ne dirais pas que nous sommes déçus mais…

La spécificité de cette cascade, d’où son nom, c’est qu’elle ne tombe pas mais remonte en fumée. Pourtant c’est la deuxième plus haute cascade du Brésil, avec une hauteur de 380 m. et il est difficile de se pencher sur le gouffre (vidéo1 ; vidéo2)

Nous repartons assez rapidement car il fait frais et brumeux.

Retour dans le bureau du parc où l’une des jeunes volontaires, qui est aussi pompier volontaire, parle un peu français. Car nous avons un vrai souci. Nous devons prendre notre bus pour notre retour à Lençois le soir même à 21h00 au départ de Palmeiras. C’est 20 km de piste. Depuis la veille nous nous torturons. Car si ce bus part sans nous, celui du lendemain matin pour Salvador partira également sans nous… et de même pour celui de Salvador à Joao Pessoa le jour suivant. Tout s’enchaine…

Heureusement, Joana nous mettra en contact avec un franco brésilien, Merlin, qui accepte de nous emmener à Palmeiras pour le même prix que le seul taxi -pas du tout aimable- qui avait accepté, mais qui partait trop tôt pour nous.

En empruntant cette piste, nous comprenons la difficulté. Effectivement elle est bien peu carrossable et peu de monde l’emprunte. Nous n’aurions jamais trouvé de stop. Plus d’une heure de route, à discuter avec Merlin qui tient une agence à Vale do Capo (lien). Nous l’aurions connu avant, nous serions descendus y dormir la veille. C’est çà aussi le voyage : rencontrer les personnes intéressantes trop tard…


Nous arrivons à Palmeiras et attendons 5 heures. Nous avions pris un peu trop de marge. Sieste sur les bans publics et attente car, là aussi, tout est fermé !


Petit quiz.


De drôles et/ou de jolies bêtes vues sur nos chemins (vidéo trop rigolote) !

Nous ne trouvons, pour nous restaurer qu’un restaurant bar, pas top, face à la station de bus. Et quand on commande un couscous, voici ce qui est amené au capitaine. Vous auriez vu sa tête !


Ouf, nos retours en bus se sont bien enchainés. Nous voici de retour pour une quinzaine de jours à Jacaré pour continuer à préparer Maverick à l’hivernage.

Petite promenade à Joao Pessoa et Cabedelo, les deux villes les plus proches.

Et le marché de Cabedelo où nous avons grand plaisir à nous approvisionner.

Grâce au train qui nous coûte 50ct… Bon il est quand même très sommaire, ce train, même un peu flippant quand on y est enfermé !

Trop rigolo à Cabedelo !


Avant le départ pour la France, nous louons une voiture pour visiter Olinda, l’ancienne capitale de l’état du Pernambuc, l’une des villes les plus historiques du Brésil, proche de Récife. Avec ses jolies maisons toutes colorées, la ville a un charme fou. Il est raconté que, lorsque les flottes portugaises arrivèrent en vue des côtes du Brésil, au 16ème siècle, Duarte Coelho se serait écrié « Ohh Linda ! » (Oh joli!). Ils se sont donc installés sur ce lieu et ont construit Olinda.

Nous visitons le magnifique musée du carnaval. On dirait les géants belges !

C’est pas beau de regarder sous les jupes !

A Olinda, plus de 20 églises résistent à l’érosion, certaines difficilement… Avec et sans le soleil (merci Christine !).

L’église de la miséricorde, dont la façade est délabrée, est ouverte le soir, pour les messes réservées aux sœurs. Les ajuleros recouvrant les murs sont splendides.


Retour vers Jacaré en passant par la presqu’ile de Itamaraca. Il pleut beaucoup, mais quelques rayons de soleil nous permettent de profiter des plages de sable blanc (vidéo)…

Nous dégustons nos premières huitres brésiliennes, dans un bar sur la plage.

Pour la petite histoire, vous imaginez-vous sur ces annexes pour rejoindre votre voilier ? Ce sont celles utilisées par les pêcheurs locaux à l’aide d’une grand perche.

Coucher du soleil, entre grain et soleil

Mais que sont ces morceaux flottants et à quoi servent-ils ?

Et le petit train de Saint-Malo revisité !


Direction le sud de la presqu’ile qui fut le théâtre au XVIIe siècle, de luttes entre Portugais et Hollandais pour la prise de son Forte orange, ou Fort de Santa Cruz construit en pisé en 1631, et reconstruit en pierre en 1654, lorsqu’il gagna plusieurs canons. Carte postale de la ville, le patrimoine a passé des années à l’abandon.


Et voilà, dernière ligne droite avant le retour en France en passant par… Rio ! Ce sera le prochain article…

Au fait, la réponse au quiz :

Que sont ces morceaux flottants et à quoi servent-ils ?

Ce sont des pièges à crabes.

Escapade dans le Grand sud : Octobre 2022 – Avril 2023

Le mot du capitaine

Maverick 2 a été préparé pour naviguer dans les plus basses latitudes : isolation, chauffage, matériel de secours, armement solide et fiable.

La navigation dans le grand sud a ceci de particulier que bien souvent vous vous trouvez à plus de 500 miles de toute possibilité de réparation. Mais c’est vrai aussi de toute assistance possible, médicale notamment.

La remontée des Canaux de Patagonie est également spécifique. Conditions de vent particulières, navigation en « mer intérieure » mais le tout bordé de montagnes peu élevées et de glaciers. Il est interdit par la marine Chilienne de naviguer de nuit. Il faut donc progresser par petites étapes, souvent au moteur. Et surtout cela veut dire que chaque soir il faut trouver un mouillage abrité, comme si une tempête allait arriver, les montagnes pouvant créer des vents violents dont il faut se méfier, même si le temps parait beau. Cela signifie mouiller dans une caletta, avec l’ancre à l’avant et au moins deux aussières tirées à terre avec l’annexe et amarrées sur un rocher ou un arbre. Ce genre de manœuvre est plutôt longue et exigeante. Elle demande donc force et dextérité aussi bien sur l’annexe que sur le voilier.

De ceci essentiellement vient notre changement de plan. Nous devions descendre à l’origine à deux bateaux, Ystafell, beau catamaran en aluminium (si si ça existe), avec à son bord Cathy et Fanch (voir leur blog), qui ne voulaient naviguer pour ce programme qu’en binôme, et nous sur Maverick2.

Ystaffel et Maverick2

Après mûre réflexion et ayant fait le constat que les uns et les autres allaient devoir prendre des équipiers au moins pour la remontée des canaux – pas facile de trouver le(s) bon(s) et de plus pour trois mois – nous avons décidé de ne descendre qu’avec un seul bateau, Ystafell, pour ne former qu’un équipage que nous savons solide au vu de nos expériences respectives.


Grosse décision pour nous. Nous n’irons pas dans le Grand sud avec Maverick2 et nous abandonnons notre liberté pour quelques temps. La contrepartie c’est que, du coup, nous pourrons faire le grand sud ET les Caraïbes à notre retour.

Autre grande décision : comme nous ne descendons pas dans le sud et que notre tour du monde se déroulera finalement plutôt sous les tropiques, nous avons décidé de changer de bateau. Et comme l’a dit l’ami Fanch sur notre projet de voyage commun : « il y a un problème quand même, c’est que quand vous aurez voyagé sur un cata jamais vous ne voudrez encore le faire sur un monocoque ».

Vrai et faux, nous adorons notre Maverick, il est fiable et confortable. Mais il a un défaut majeur et qui nous pèse de plus en plus : il est difficile de recevoir des amis ou de la famille sans sacrifier 100% de notre intimité…. De plus nous vieillirons un jour, et comme nous avons de moins en moins envie de retourner dans la vraie vie, il nous faut dès à présent nous projeter vers le long terme. Et il est vrai qu’un catamaran c’est plus confortable et facile à vivre, au mouillage notamment.


Voilà donc nos projets. Maverick2, hiverné et visible ici à Jacaré, est en vente (sniff) depuis ce matin, confié à un brooker Français qui le connait bien puisqu’il nous l’a vendu (Mais si un des lecteurs de ce blog était intéressé il peut me contacter directement).



En avril, selon le cas, nous reviendrons ici au Brésil retrouver Maverick2 et le remonterons aux Antilles où le marché est plus dynamique, soit nous nous rendrons directement aux Antilles acheter notre nouveau Maverick3.

Dans tous les cas nous restons et resterons en voyage.


Et bien évidemment, nous continuerons à vous faire partager notre aventure, sur ce blog et sur celui de Cathy et Fanch, pour un départ fin septembre 2022 sur Ystafell vers le sud du Brésil, l’Uruguay, l’Argentine et le Chili. Nous devrions fêter Noël à Ushuaia, évidemment fait un passage au Cap Horn avant de rejoindre les Canaux de Patagonie au cours des trois premiers mois de l’année 2023. Petit aperçu avec ces cartes de nos prochaines destinations. Nous n’aurons pas trop de 6 mois !

A très vite pour le récit de notre premier mois au Brésil !

Derniers jours à Dakar, entre le Club de Voile (CVD) et avitaillement

Dernier barbecue au CVD avec tous les bateaux copains

Ce 19 mai 2022, 4 mois presque jour pour jour après notre arrivée, c’est le grand jour. Nous quittons Dakar, cette capitale tentaculaire que nous n’avons fait qu’effleurer.


En voilier, c’est compliqué d’aller découvrir les jolis quartiers et les sites touristiques tels que le quartier des Almadies, le quartier des ambassades, le phare des Mamelles, la presqu’île de Ngor, tous situés côte océan. Il n’y a aucun mouillage et l’océan ne se prête guère à la quiétude et au confort des nuits.
Alors il ne reste que la baie de Hann et le club de voile de Dakar.

On pourrait y être si bien si… Si ce n’était pas aussi pollué par les pêcheurs, par le déversement des usines, par les égouts et que sais-je encore… Pollué par les multiples cormorans et autres oiseaux qui s’installent sur les haubans et les mats ; recouvert enfin par le sable et autre poussières. Impossible de conserver le bateau à peu près propre. Mais ceci est inhérent à tous lieux plus ou moins proches de déserts et autres étendues sablonneuses. Et les odeurs peuvent également être présentes lorsque le vent tombe, mais…

Mais tout ceci s’efface lorsqu’on descend à terre. Car le gros avantage du lieu c’est le Cvd, Club de voile de Dakar, lieu emblématique bien connu des marins des années 80, avec son service de navette/pirogue à heure fixe fourni par Sadiou, tellement serviable et adorable, et Moussa en son absence. Lorsque la baie est houleuse, c’est particulièrement précieux.


A terre, le Cvd, avec Abdu, le « maître » de l’eau (pour un coût modique car il a besoin de manger) : entre remplissage des bidons au robinet et leur transport en brouette jusqu’au pied de la navette au bout du ponton.


Et oui, parce qu’il y a un ponton, un peu brinquebalant mais il a le mérite d’exister…

Et mollah et Mustapha pour le gasoil, d’excellente qualité et bien moins cher qu’en Europe ou au Cap Vert, également livré en bidon directement sur les bateaux. Les copains Ohana feront… 800 litres !!! Nous, nous nous contenterons de 250 litres…

Et puis il y a le bar, avec wifi et petit salon où s’installer pour travailler ou discuter, où Aïcha et N’Deye œuvrent pour notre bien être.

Et tables et espace barbecue à disposition à l’extérieur pour organiser de beaux déjeuners.

Les locaux ont été totalement repeints suite à notre premier passage. L’argent que nous avons versé a donc été réinvesti dans la foulée. C’est trop chouette.  C’est le lieu de rendez-vous de tous les bateaux et des français installés au CVD tel que Stan, sympathique skipper, qui organise clef en mains, sur son voilier de 10 m, des navigation en Afrique, au Cap Vert et ailleurs. Son site www.chakaboat.fr  pour en savoir plus. Il connaît l’Afrique comme sa poche.

Et puis il y a Mama linge (pour le linge au jour le jour) , Mama Bijoux pour l’achat de robes, moustiquaires ou pavillons de tout pays qu’elle peut confectionner à la demande, Mama légumes, Mama nougats (les meilleurs) . Et Diego pour les réparations de voiles et moteur…
Et le service que nous découvrons 3 jours avant notre départ : Le pressing ! Exceptionnel. Appelez les (Tél. +221 78 105 31 16) : ils viennent chercher votre linge et vous le ramène 24h plus tard nettoyé, repassé et empaqueté pour 700 CFA le kilo. C’est donné ! J’aurais su, j’aurais donner draps et couvertures !

Du CVD, facile d’aller au centre ville : soit en taxi, le week-end ou si vous êtes nombreux pour maximum 2500 CFA, mais il ne faut pas avoir peur des embouteillages qui peuvent être dantesques ; soit en TER, à 10 mn à pied pour 500 CFA/p.

Arrivée à la gare centrale à 10 mn à pied de la police maritime, en passant par le marché aux « voleurs » où vous pouvez trouver dans un joyeux capharnaüm tuyaux, poulies, quincailleries ou tout autres outils. Le Leroy Merlin local !

Voyez chez Tchao Tchao!

Il s’agit du petit bazar, car lorsque vous allez vers Di Foncier et la gare routière, là ce sont des rues entières de toute sorte de matériel et autres carburateurs, démarreurs…

Revenons à la police maritime, petit problème médical. Direction un centre de santé indiqué par la policière, tout à côté de la douane en redescendant à gauche sur les quais. Nous serons reçus par le docteur Diop. Excellent et très efficace. Ne pas hésiter à frapper à sa porte sans s’arrêter au monde présent dans la salle d’attente. Car nous, nous avions rebrousser chemin. S’il n’y avait pas eu le gardien à l’entrée du centre, nous serions repartis sans le voir.


Direction ensuite le beau marché Kermel où l’approvisionnement est aisé et le repas de tiboudienne idéal le midi auprès des mamas pour 800/1000 CFA/p.

Un passage au Auchan, Casino ou Super U complète les produits frais obtenus au marché.

Nous retournons à Di Foncier voir Papa, le vendeur de tissus, Sarah, sa comptable si adorable et son jeune tailleur pour la confection d’un taud pour protéger Maverick 2 lorsque nous le laisserons à Jacaré. Ils nous ont confectionné lors de notre premier passage les banquettes extérieures pour un prix très modique. Nous nous en féliciterons tout au long de notre traversée. Un peu de confort à si bas coût, pourquoi s’en priver !

Avant notre départ, nous testons la cuisine traiteur de nos amis, Oh Bon Porc, la sœur de Emmanuella, Florinda et Roger. Il élève lui même ses cochons à Thiès, à 70 km de Dakar, les nourrit avec une alimentation de qualité puis les préparent et les grillent dans sa boucherie traiteur. Et le dimanche, c’est catchupa puisqu’ils sont d’origine cap verdienne. Un délice. Un excellent moment passé ensemble.

Nous retournons également au meilleur restaurant rapport/qualité/prix de Dakar : Chez Wallid, le club de pêche de Dakar, à l’embarcadère pour l’ile de Gorée. Tout y est délicieux, y compris les pizzas !


Nous ne pouvions quitter Dakar sans visiter un musée. Ce sera le musée des civilisations noires, avec son Baobab géant, l’arbre de l’humanité, de 10,675m.

Malheureusement bien peu à visiter. Le Covid est là aussi passé par là !
Nous découvrons également, lors de notre retour de Saint Louis, à Thiès, la manufacture des tapisseries nationales. La visite est fort intéressante, les tapisseries entièrement tissées main, les fils, couleurs et longueurs, tout calculés à la main. C’est impressionnant. Et le résultat magnifique !


Pour le plaisir, quelques images dakaroises : le barbier sans local, la dernière convocation d’assemblée générale à la mode à Dakar, le taxi qui prend le trottoir pour éviter les embouteillages monstrueux, le pneu signalant un trou dans la chaussée, et les travaux à ciel ouvert ! Appréciez !


Petite après midi plage, entre filles, juste Aurore et moi, à la plage de la voile d’or, ou Monaco Plage. Cette plage se trouve dans une anse voisine. On s’y rend à pieds. L’entrée est payante, la plage étant intégrée à un hôtel restaurant, elle est nettoyée, l’eau y est propre (enfin de tout papiers ou déchets) et l’on y propose transat et douches.  Nous avons pu nous baigner et nager un peu. Et papoter… Dommage qu’il n’y ait pas eu de boutiques comme notre dernier après midi « filles » à Mindelo, toutes les deux et Muriel.

Départ de nos amis Hugues et Anne au loin pour les Canaries. Nous espérons les retrouver pour la descente dans le Grand sud !


Une petite soirée aussi pour fêter les 15 ans de Timothée, le fils de Aurore et Jean-Christophe. Nous avons trouvé un grand restaurant… Je ne vous raconte pas mais je  crois qu’il s’en souviendra longtemps ! Instants de bonheur familial…


Nous décidons, pour notre gros avitaillement pour la transat, de nous rendre au marché local, le marché Castor. Rien à voir avec Kermel. Les prix sont plus bas mais c’est beaucoup plus rustique ! Nous avons l’habitude : nous avons l’impression de nous retrouver dans les souks marocains, les typiques, loin des routes touristiques…
Nous trouverons notre bonheur en fruits et légumes, avec un jeune porteur qui sera heureux de gagner un petit sous avec un large sourire.

Mais nous gardons nos habitudes et allons chercher notre viande auprès de Mohamed, boucher à Kermel. Nous n’avons jamais été déçus et il nous reconnait depuis notre première venue en janvier !
Maintenant il nous faut tout ranger ! (vidéo)


Pour notre dernière soirée en amoureux à Dakar, nous choisissons de la passer au restaurant du phare des Mamelles. Vous savez, vous l’aviez visité avec nous en janvier mais nous avions juste aperçu le restaurant en se disant peut être un jour… . Le lieu, le soir est magnifique et, rien que pour prendre un verre, il faut le faire. L’entrée du site est payant à partir de 18h30 pour 5000/p (7,5 €) mais une boisson est comprise et les concerts journaliers. Le lieu se transforme en boîte de nuit  et passe à 10.000 CFA/p à partir de 23h00. N’hésitez pas à vous y rendre et à garder votre taxi qui vous coûtera toujours moins cher que si vous le prenez le soir à la sortie du restaurant.


Et voilà, c’est le grand jour. Beaucoup d’émotions de quitter les amis (video1, video2). Nous avons dîner une dernière fois avant longtemps avec Aurore et Jean-Christophe, que nous avons côtoyer régulièrement depuis plus d’un an et que nous n’avons pratiquement pas quittés depuis 4 mois, et, Ness et JP de Ohana que nous retrouverons dans 2 ans aux Antilles, inch’Allah, comme ils disent ici.

Beaucoup d’émotion aussi de quitter Dakar. Y reviendrons nous un jour ? Les mystères de la vie. Mais notre passage en Afrique nous aura fortement marqués. Je ne cesse de le répéter et pourtant… C’est une vie foisonnante, avec ses femmes magnifiques dans leurs tenues sur mesure si colorées, les sourires et petites attentions même si la pauvreté est à chaque coin de rue, et une telle humanité, que nous ne retrouvons plus dans notre pays…



Départ à 10h00 pour Saly, à l’entrée du Siné-Saloum, pour retrouver une mer claire, avec Daniel, de Aloha et la Bernard’s Family, de El Pelegrino, pour préparer Maverick 2 à cette première transat pour nous. Rencontre avec des pêcheurs dans la baie.

7h00 de mer, avec de drôles de traînées jaunâtres. Nous parlions de mer propre ? Étonnant. Nous pensons à de la pollution mais…. Qu’en pensez vous ?.

Cela ne nous empêche de nous occuper pendant la navigation : le capitaine peaufine son matelotage et bricole dans les fonds. Et moi je cuisine !…


Nous arrivons sur un joli mouillage proche des hôtels touristiques de Saly. La mer est houleuse et ça ne se calmera pas. La couleur de l’eau est d’un vert impressionnant !


Nous envisagions de rester 3 jours, mais décidons, afin de bien dormir avant la transat, de passer une nuit à l’hôtel.
Et c’est parti. Je recherche la perle rare : ce sera l’hôtel le bien nommé : l’hôtel  Neptune.


Jolie piscine, jolie chambre et très tranquille.

Notre bureau : je peux y terminer un article du blog.

Et nous accueillons pour dîner l’équipage de El pelegrino au grand complet.

Chouette dîner, même si le serveur du bar ne nous aime pas. Ce sera le seul bémol du lieu et qui sera relaté dès le lendemain à la direction de l’hôtel.

Avant de revenir sur Maverick nous effectuons nos dernières courses de frais et trouvons une belle boulangerie pour utiliser nos CFA restants.


Retour sur Maverick 2. Ça ne c’est vraiment pas calme ! On a bien fait de recharger les batteries à l’hôtel car il nous faut toutes nos forces pour le départ.
Et pour cause : un pêcheur à mis un filet près de Maverick2 qui c’est emmêlé dans la chaîne (vidéo).

Ça promet… Jean Benoit essaie de démêler un peu mais c’est vraiment trop dangereux (vidéo). On verra demain matin.

Dernière soirée sur El pelegrino. Trop compliqué pour redescendre à terre. Victoria nous prépare sa spécialité : des acras de crevettes. Miam miam… Daniel du cata Aloha, que nous côtoyons depuis pratiquement notre départ de France s’est joint à nous. 

Dernières recommandations et échanges d’adresses car Bernard et toute la famille à déjà largement bourlingué et connaît bien le Brésil.
Jolie dernière soirée sur les eaux africaines qui nous laissent peu de tranquillité.
Comme prévu, le lendemain matin, Bernard vient nous aider à dégager la chaîne, avec l’aide de Laurent, le petit dernier (vidéo).


Quel fouillis ! Mais enfin la chaîne est libérée, le bidon repérant le filet remis à l’eau, ni vu ni connu. Tant pis pour le pêcheur. Espérons qu’il ne viendra pas se plaindre auprès des copains après notre départ, d’autant que Daniel est dans le même contexte. Lui aussi a son filet !


Au revoir les amis ! Là aussi ce n’est qu’un au revoir. Sûr, nous nous retrouverons quelque part sur les océans du monde… 


Vous l’aurez compris, même au Brésil, je parle d’Afrique. Et pour cause, elle nous manque… Pour moi l’Afrique était beaucoup plus dépaysante que là où nous sommes actuellement. Et la chaleur humaine n’est pas la même mais… peut être est-ce aussi parce que nous ne parlons pas la langue.

Mais je persiste à penser que Dakar est idéal pour aborder les côtes brésiliennes.

Et j’irais plus loin pour dire que si vous remontez vers les Antilles, allez directement à Salvador de Bahia pour remonter ensuite tranquillement vers Jacaré, la Guyane puis les Antilles ; si votre destination est le Grand sud, allez à Jacaré, via Fernando de Noronha pour descendre le long des côtes brésiliennes.


Alors, promis, vous aurez un article complet sur ce premier mois passé à Jacaré où nous préparons l’hivernage de Maverick 2 et découvrons petit à petit les joyaux proches de nous dans ce pays-continent, gigantesque et dont les transferts en avion, bus ou voiture représentent à chaque fois des budgets trop onéreux pour espérer tout voir !

Mais ne désespérez pas, même si mon rêve d’aller en Amazonie ne peut se concrétiser, Salvador de Bahia, Olinda ou Rio de Janeiro n’auront plus de secrets pour nous… ni pour vous !

Transatlantique : de Fernando de Noronha à Jacaré

Cette petite étape à Fernando de Noronha, archipel de 21 îles, à 400 kms de Jacaré, permet un arrêt salvateur au cours de la transatlantique..

Avec sa végétation luxuriante, ses hauts pitons rocheux et escarpés et ses multiples plages de sable blanc, les plus belles du Brésil est-il dit…, .cet archipel est un véritable petit coin de paradis brésilien. 


Petit retour en arrière …

Si vous avez lu l’article précédent, aucune vidéo n’apparaissait, faute de réseau internet.

Je vous les livre ci-dessous, car elles donnent l’ambiance…


Retour sur notre arrivée à Fernando


En nous approchant de ces terres (vidéo ), après plus de 13 jours de mer, nous sommes accueillis par les dauphins (vidéo ) qui nous escortent jusque notre mouillage.

Attention, il n’y a pas grand place ici entre les bouées, orins et autres pour les multiples vedettes de promenade.


Car c’est « le » site pour voir les dauphins évoluer dans leur milieu naturel. Ils tourneront autour de Maverick continuellement. On les entend jour et nuit…
Mais ce beau côté a un revers : nous n’avons pas le droit de nous baigner ou de nager dès qu’ils sont près de nous, sous peine d’amende…
Mais nous faisons partis des chanceux, car cette destination est prisée mais très chère, réservée à l’élite brésilienne. En avion, le nombre d’entrées par jours est limité entre 250 et 400. Et il leur faut s’acquitter de deux redevances spéciales très élevées. Et, comme sur toutes îles, tout est hors de prix. Logique : Eau et nourritures sont importés du continent.
L’environnement est magnifiquement protégé par le parc naturel, qui recouvre 70% de l’île. Mais à quel prix ! Il faut s’acquitter des droits d’entrée qui s’élèvent à… 75€/p. Que vous y entriez pour 1h ou 10 jours… Et en plus certains chemins de randonnées ne peuvent  être pratiqués qu’avec un guide local…
Mais par contre, buggys et gros Toyota taxis sont foison…, tout comme dans la baie où nous sommes installés, où nous ne pouvons nous baigner avec les dauphins, qui est envahie par les bateaux de touristes et les grosses vedettes poursuivant lesdits dauphins. La protection de l’environnement a ses limites, devant la manne financière apportée par les touristes…

Ce midi, c’était nos dernières Ratz de Cahors en compagnie des doudous.

Direction la police du port.

Le responsable est top et s’occupe de convoquer immigration et autorités maritimes pour régulariser notre entrée sur le sol brésilien. Notre visa est réalisé ici, sans aucune attente. Nous n’aurons donc à nous rendre qu’à la douane à notre arrivée à Jacaré. Ça c’est un vrai plus ! Notre contribution en tant que voilier s’élève à 45€/j  pour le mouillage et 15€/j/p, pour la taxe d’environnement (que vous arriviez à 8h00 ou à 17h00). Tout cela sans aucun service. Juste le droit de poser sa pioche dans ce jardin aquatique. Ça vaut quand même le coup, même si…
Même si, du fait de ce prix élevé, on voudrait découvrir le maximum de cette île. Mais après la traversée, la fatigue est là, le mouillage est très rouleur et ne participe donc pas à la récupération.
Et lorsque nous arrivons à terre, que souhaite t’on faire ? Reprendre contact avec les siens, la famille et les amis proches, qui nous manquent tant.
Que nenni… Très peu de wifi « offert » par le port (et à disposition de tous les touristes autour).

Direction la « ville », à 20 mn à pieds, pour trouver la seule  boutique qui vend des cartes téléphone. C’est une pharmacie !  Et là, presque  personne ne parle anglais, la vendeuse encore moins. Elle n’y connaît rien. Une jeune brésilienne nous aide dans notre détresse. il s’avère que pour acheter une carte il faut… Être brésilien! Elle nous activera la carte et y créditera un minima, que nous ne pourrons lui rembourser car nous n’avons pas encore retirer d’argent. Trop mignonne, dans tous les sens du terme d’ailleurs… Malheureusement ce réseau téléphonique vendu est très limité sur l’île.
Direction le guichet de retrait un peu plus loin et retour en taxi qui nous a vu venir… 10€ la course pour 5km. Ça fait cher le km !

Ce soir c’est Champagne pour fêter notre traversée. Nous l’avons bien mérité ! On est samedi, tout est permis, n’est-ce pas ma Ségo ?

Les deux jours suivants nous permettront de découvrir un peu l’île grâce aux bus qui tournent sur la seule route de l’île, toutes les 30mn environ, pour 1€.

Notre première destination est près de la baia do soueste, au sud.

Celle-ci est fermée pour cause d’accident de requin mais nous en avons identifiée une toute proche, que le responsable du port ne nous a pas signalée située dans le parc.
Après un déjeuner au hasard dans le seul et magnifique hôtel-restaurant du coin,  le Pousada Maravilha (il s’avère que c’est le plus beau de l’île),

Nous voilà partis pour une trentaine de minutes sur un chemin extrêmement boueux, très utilisé par les véhicules tout terrain. Car oui, j’ai oublié de vous dire : il pleut averse 2 à 3 fois par jour. D’où cette végétation si abondante et luxuriante…
Arrivés devant la plage, on nous annonce que c’est le parc national et qu’il nous faut nous acquitter des droits d’entrée (75€/p comme indiqué plus haut).

Nous retournons sur nos pas et attendons le bus, bien plus d’une demi heure, mais nous sommes au bout du monde, au terminus. Ils ne viennent pas tous ici. Mais ce site est magnifique. Ce n’est donc pas une punition. Nous regardons évoluer les frégates. Car ici, pas de goélands, ni cormorans. Nous ne verrons que ces grands oiseaux, avec des grandes ailes dessinées comme celles des chauves souris. Celles avec un jabot rouge sont les mâles et avec le dessous du cou blanc, les femelles.


Nous terminerons sur la plage du port, pour découvrir un peu les fonds marins. Mais la météo  n’étant pas au beau fixe, nous ne les verrons pas comme explicités sur toutes les documentations de l’île. Tout ça pour ça !
Une petite caipirinha et retour au bateau.

Les lumières du soir sont toujours aussi extraordinaires !


Le jour suivant, je me mets sur la rédaction du blog avec le peu de wifi du port et le capitaine effectue les travaux nécessaires sur Maverick pour notre départ le jour suivant pour Jacaré.

Histoire de batteries…



Déjeuner rapide dans un self  (à 14h00) à villa dos remedios et découverte de la praia do Meio. Et là nous regrettons de n’avoir pas déjeuné au Bar do Meio, posé sur un promontoire entre 2 plages, où il faut absolument venir.


C’est magnifique et il est possible d’y déjeuner ou dîner même s’il n’est référencé que comme bar. C’est là aussi assez cher mais tant qu’à y mettre le prix autant que ce soit beau et bon.


Petite baignade et direction le forte dos Remedios à travers ces grands arbres…

le mieux conservé de tous les forts portugais,

Et point de vue extraordinaire sur la baie.

Retour au port après de petites courses (il y avait peu d’alimentation dans la « grande surface » de l’ile), et dernière caipirinha en éditant mon article de blog. Suis peu satisfaite. Je n’ai pu le relire. C’est bâclé, plein de fautes et en y réfléchissant le lendemain je me rends compte que j’ai été très maladroite dans la rédaction de certains paragraphes. Mais impossible de modifier ou supprimer avant 2 jours. Je me poserai la question pour plus tard : dois-je éditer vite et passablement ou vous faire patienter et peaufiner les textes. A voir…


Et voilà, nous sommes mardi et nous devons partir. Le responsable du port nous a dit avant 7h00 du matin sinon la journée est due. Mais nous ne sommes pas pressés car il y a des courants à respecter pour l’entrée à Jacaré.
Après s’être informés auprès de Nicolas, responsable de la marina, décidément très réactif, il s’avère qu’il y a un mouillage si nous n’arrivons pas dans les bons courants. Dans le cas contraire, Nicolas nous laisse libre le ponton visiteurs. Il est top.
Le capitaine décide donc d’appareiller vers 8h00 et on verra bien. Il n’y a que des solutions pour faire ces derniers 250 MN clôturant notre traversée.


En regardant les côtes s’éloigner, notre sentiment est mitigé : trop court, trop stressant et pourtant tellement beau. Impossible de tout faire, impossible de s’installer dans un minimum d’habitude. C’est ça aussi le voyage, mais ça nous laisse un goût d’inachevé.

Étonnant de repartir de ces îles et de ne croiser aucun pêcheur. Évidemment c’est une réserve mais quand même… Après la multitude en Afrique, c’est le vide ici…

Nous avançons donc entre bon vent et grains, toutes voiles dehors dans un premier temps, puis avec un ri et génois réduit.

Notre premier soir de cette deuxième partie de transat, entre grains et coucher de soleil…

Nous nous réinstallons dans nos habitudes. La température est élevée et la nuit, le bateau étant fermé, il fait trop chaud dans les cabines. Impossible de se prémunir de la chaleur. Et je peux vous dire que ça empêche de dormir. Le capitaine veille comme d’habitude de minuit à 5h00 et joue avec les sautes de vent.

Lever du jour…


Nous sommes toujours à la voile. Que du bonheur. Qui ne durera pas car le vent tombe.

Nous allons au bout du bout mais quand on descend sous 3 nœuds, on se résout à mettre le moteur.

Cet après midi, petit moment de repos bien mérité !


Nous savourons cette dernière journée, et cette dernière nuit, avant longtemps. Comme d’habitude, nous nous disons que nous aurions pu rester quelques jours de plus dans ces conditions… Mais Jacaré nous attend.
Festival ce soir de lumières pour notre dernier coucher de soleil (vidéo )…


La nuit, elle, sera un festival de grains, de sautes de vent. Le capitaine restera sur le pont des minuit…. Dur dur.

Nous avons perdu les étoiles et la lune. Un arc en ciel nous accueille, les aussi dauphins mais trop rapides pour les photographier.

Nous avons retrouvé la pluie. Nous l’espérions tant en Afrique… Quoique, c’était quand même pas mal le soleil tous les jours…

Après avoir entre-apercu les terres (vidéo ), nous remontons sous la pluie le Paraïba jusqu’à Jacaré. Heureusement les températures sont chaudes…



Nous voici installés à la marina.

Que du bonheur ! 6 mois que nous n’avions pas été installés sur ponton, avec l’électricité et l’eau que nous n’aurons plus besoin de bidonner. Et des sanitaires, où les douches pourront durer bien plus longtemps que sur Maverick. Et bien plus confortablement. Hier, ça gitait fort et ma douche s’est réduite à de petits jets d’eau qui ne pouvaient pas s’écouler.

Et surtout, nous y sommes arrivés ! Nous avons traverser l’Atlantique sans aucune casse, sans aucun ennui. Quand on lit les traversées des copains, ça n’a pas toujours été le cas.
Un grand bravo au capitaine qui connaît parfaitement Maverick et qui a choisi les options météo les plus appropriées. Un vrai loup de mer, dur au mal, et polyvalent à l’extrême, aussi bien à la voile, à la veille, au bricolage, qu’à la cambuse ! 

Sénégal / Brésil, notre première Transatlantique : Le mot du capitaine


Le Pot au Noir, petit nom de la Zci : zone de convergence intertropicale. Cette zone barre l’Atlantique d’est en ouest et varie de part et d’autre de l’équateur sur une épaisseur variant entre 200 et 400nm. Zone de calmes et/ou de grains -parfois violents et orageux- accompagnant des fortes variations de vent et d’état de la mer.

C’est la zone tant redoutée des marins du Vendée globe, qui la passent deux fois pendant la course. Sauf qu’eux doivent performer et manœuvrer seuls sur des formule 1 des mers. Ça doit être épuisant et renforce encore notre admiration, déjà acquise, à tous ces marins régatiers. Surtout que pour eux la « traversée » dure entre 70 et 115 jours… Quand on voit la difficulté, à notre petit niveau, de faire un avitaillement pour … 15 jours….. Respect total.

Dans cette zone on passe du rien à fort en l’espace de quelques minutes…. Il faut être prêt à manœuvrer en permanence et utiliser les diverses alarmes des instruments de bord (variation de vent en direction et en force).

Progresser toujours sous-toilé nous a permis de ne jamais se faire dépasser. Ce qui peut engendrer de la casse, parfois importante, voire des blessures dans des manœuvres contraintes. Heureusement rien de tout cela n’est arrivé.

Depuis ce pot au noir nous avons changé nos habitudes de quart de nuit : je pars me coucher assez tôt, 21-22h, et reviens entre 00 et 1h pour rester sur le pont jusqu’au matin, ou dès que ça se calme un peu. Naturellement, vu qu’ici il n’y a aucun trafic maritime, et que les seuls bateaux « rencontrables » sont des cargos, la veille 360° perd toute pertinence.

Des instruments bien réglés avec de bonnes alarmes, et le fait de rester dans le cockpit à proximité immédiate des manœuvres permet de dormir par instants, en restant disponible à intervenir très vite. Plusieurs fois nous serons passés du dodo ou grande léthargie, à une rentrée de génois ou prise de ri. Manœuvres assez exigeante en matière de précision et d’énergie.

En général ça se gère tout seul mais au besoin, celui qui n’est pas de quart et dort dans la cabine peut être réveillé pour aider à la manœuvre. Ce sera arrivé quelques fois durant la traversée. Le travers de n’être que deux est d’être toujours « de garde ».

C’est en traversée qu’on apprécie vraiment la qualité de préparation du bateau et la solidité de son équipage. Ce dernier point n’a jamais posé le moindre problème. Heureusement car 15 jours à 2-3 ou 4 sur un bateau c’est long. On imagine un peu ce que cela peut donner avec un équipier socialement difficile…

Non, notre choix de rester à deux nous convient parfaitement. Malgré tout il faut s’occuper. Même si paradoxalement, alors qu’on vit au rythme du service du bateau, il faut souvent s’astreindre à bouger : bricolage, rangement, nettoyage, entretien, contrôles. Tous les deux jours inspection des fonds (vérifie qu’il n’y a pas d’eau), de la réparation du pilote suite à l’avarie de début de transat. Tous les jours tour de pont, vérification des pièces mobiles, des voiles, des écoutes, du gréement.

A ce sujet on a encore en mémoire l’incident de la perte de l’axe de Cadène de l’étai du génois lors de la traversée Canaries-Cap Vert. Un bateau ami, voyageant en solitaire a eu exactement la même mésaventure. Sauf que lui il a cassé son enrouleur de génois, failli perdre et endommagé sa voile d’avant. Et en plus dans la manœuvre il est tombé à l’eau et a miraculeusement réussi à remonter sur le bateau… Parti de Gambie pour le Cap Vert on l’a retrouvé à Dakar où il a dû se replier après son avarie….

Donc désormais c’est contrôle visuel de tout ce qui pourrait s’endommager (c’est à dire à peu près tout) et générer une mauvaise situation.

Comme le coulisseau de grand voile cassé, repéré sur ce tour de contrôle. C’est un élément qui relie la grand voile au mât. Si nous ne l’avions pas vu, et n’avions pas réduit la voile au ri2 en précaution, nous aurions pu, la nuit suivante où comme par hasard on a eu les conditions de vent les plus musclées, risquer la rupture des coulisseaux de lattes de part et d’autre de celui qui avait lâché. Et là c’était plus de grand voile disponible, et risque de dégâts sur la voile, le chariot… Décelé a temps le coulisseau a été réparé dès le lendemain en 30mn.

A ce propos toujours avoir du dynema (textile technique ultra résistant qu’on peut adapter à tous usages pour réparer au moins temporairement un élément de gréement ou d’accastillage défectueux ou cassé) dans la caisse a matelotage.

Enfin la surveillance du bateau passe aussi par l’écoute de tout bruit suspect.

Et si vous souhaitez lire les commentaires fait en direct par le capitaine, n’hésitez pas à aller sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram. Tout a été diffusé en temps réel.

Liens vers les RS

Et voici notre capitaine grand pêcheur !

Sénégal / Brésil : notre première Transatlantique, vue par le Second


22 mai 2022


Quelle émotion de quitter ce continent, de quitter l’Afrique, de quitter les amis, tout juste 4 mois après notre arrivée sur ce continent, soit le 22 janvier 2022. Au jour près, et ce n’était pas recherché !


Nous franchissons un immense pas, et nous lançons dans notre première grande traversée. Direction l’Amérique du Sud, le Brésil. Nous serons coupés du monde a priori une quinzaine de jours, enfin presque puisque nous avons activé notre téléphone satellite qui nous permettra de charger la météo et de donner de loin en loin quelques nouvelles.
Avant de relever l’ancre, il nous faut nous défaire d’un filet de pêcheur qui s’est totalement enroulé dans notre chaîne.

Mais à quoi pensent les pêcheurs ? Quel est leur intérêt ? Ils l’ont installé lorsque nous étions à terre mais les copains bateaux étaient présents…
Bref, avec l’aide de Bernard, de El Pelegrino, et des coups de cisaille dans le filet totalement déchiqueté, notre ancre est libérée. Un dernier café avec les amis et c’est parti !
La houle s’est levée, le vent en rafale à 15/16 nœuds et la mer est verte !

C’est parti pour… Un labyrinthe de filets, filets flottants, casiers. Une véritable mer de piquets, bouteilles en plastiques et autres signalements souvent peu visibles.
Je suis devant pour signaler les obstacles et le capitaine a la barre. Il ne s’agirait pas de prendre l’un de ces engins dans le moteur. Notre hélice n’y survivrait pas…

Nous avançons à 4 nœuds et de cette manière pendant deux heures pour s’éloigner au plus de ses pêcheurs. Comment font-ils pour retrouver leurs biens ? Mystère.
La leçon c’est qu’il est impératif d’arriver ou de partir de jour….
Au delà de cette zone minée, nous voilà confrontée aux grosses barques de pêche. Mais il y en a bien moins que la dernière fois.
Et nous voilà partis sur notre cap avec un bon vent et une bonne allure. Un grand départ aussi pour nos doudous fétiches.

Nous rencontrons la seule et unique balise en bon état de la côte. Quelle est-elle ?

La nuit arrive et le rituel s’impose : celui qui est de quart enfile le gilet, avec la balise EPIRB et a consigne de ne pas se déplacer à l’avant sans en prévenir celui qui dort. Et le capitaine fait son tour du pont avant pour voir si tout est bien fixé. Pour fêter cette première nuit, repas de fête !
Nous dégustons le délicieux poulet de Benoît, de chez Papis en Casamance, conservez dans le congélateur de notre ami Daniel (bateau Aloha) que nous venons de quitter pour un bon moment. Vous vous souvenez celui qu’il nous a apporté avec Isabelle en annexe…


Le capitaine l’a préparé au four. Un régal. Ça c’est du poulet, avec les pattes. Ça me rappelle mon enfance… J’en connais une qui serait heureuse comme moi, n’est-ce pas petite sœur…

La nuit passe entre quart et repos, et passage de cargos de loin en loin. Nous verrons les derniers le jour suivant puis plus personne hors les nombreux poissons volants !


23 mai 2022

La journée défile jusqu’au moment où le pilote automatique saute et là c’est un peu l’angoisse. Parce que sans pilote auto ce n’est plus du tout la même traversée, voire celle-ci est annulée et reportée ! Je ne veux pas l’imaginer. Heureusement le capitaine, MacGyver se met en action :


La cause de la panne et la réparation nous privera de pilote deux petites heures. Ça tombe bien. Nous nous astreignons à la tenir au moins 1h par jour chacun, pour économiser également les batteries. J’aurais fait mon lot aujourd’hui.

La seconde nuit approche à grand pas et les quarts sont moins pesants. Encore quelques pêcheurs mais c’est très calme.
La météo prise par Jean benoit se vérifie chaque jour et se révèle exacte. Que du bon pour le Pot Au Noir…


24, 25 et 26 mai 2022

Les jours passent entre siestes, préparation des repas, lecture et écriture des articles du blog. Bientôt je m’attellerai à notre programme au Brésil. Mais le pays est tellement immense qu’il m’est difficile de m’y projeter.
Et n’oublions pas la contemplation de la mer à l’infini qui nous prend du temps… Car il nous faut apprécier le temps présent. C’est unique !


L’heure de barre quotidienne est tenue et le capitaine n’oublie pas, à chaque lever du jour, de mettre ses lignes de pêche à l’eau. C’est sûr, çà paiera un jour…


Nous avons vu ce jour des globicéphales passer près de nous, en sens inverse, tranquillement, sereinement, sans s’arrêter. Un joli ballet… Est cela la migration ?

Nous avons d’ailleurs eu, à plusieurs reprises la nuit le déclenchement d’une alarme. Le capitaine pense qu’il s’agissait de baleines passant sous Maverick. Impressionnant quand on y pense…

Que de magnifique lever de soleil et de crépuscules…

Réflexion du jour : l’immensité

L’immensité de l’océan, l’eau à perte de vue… Quelle émotion !
J’avais déjà eu la chance de vivre une telle expérience mais dans les montagnes d’hymalaya: des glaciers et sommets à perte de vue, que du blanc et du bleu…
Ici il ne s’agit que de bleu, en perpétuel mouvement.
Nous sommes tout petit. Quelques oiseaux apparaissent : mais d’où viennent ils ? Comment subsistent ils, les terres étant si lointaines ? Ils ne se posent jamais.
À ce jour, nous avons vu un groupe de globicephales, qui avançaient à l’inverse de notre route, tranquillement, sereinement. Et des multitude de poissons volants. Qui doivent fournir la nourriture aux oiseaux. Et, même si le capitaine s’obstine a mettre ses fils de pêche, peu de poissons. Quoique, ils se cachent puisqu’hier, en remontant sa ligne, filaient autour de son leurre deux grosses dorades coryphene et un gros barracuda. Qui ont cassé la ligne. C’est le 4e leurres qui cassent. Dont il y a bien des poissons…
J’en reviens à l’immensité et la vitesse à laquelle nous avançons grâce aux voiles et au vent. Cela me laisse perplexe. Je suis assez peu réceptive aux formules voileuses et aux réglages. Je n’arrive pas à intégrer. Par contre je vois le résultat. C’est incroyable. Nous aurons traversé l’atlantique, ce qui n’est pas rien, grâce à ces voiles et à Maverick2. Quelle force ce dernier dégage. Alors s’il s’agissait de voiliers de compétition ? Et bien je tremblerais. Je ne suis pas accroc de la vitesse. Et j’aime l’immensité. Instants unique, loin de tout, loin du monde… 

Le 25 mai…

Le 26 mai…

Et de crépuscule…


27 mai, au revoir la lune…

Le soleil fait son show !



Après 6 jours de navigation, notre record, nous voilà arrivés dans le Pot au Noir et ses célèbres grains !

Cette sixième nuit va être dure pour le capitaine : les vents sont trop variables et les grains sont bien là. Je ne suis pas trop a l’aise… Le rythme des nuits s’en trouve modifié. Je fais en général le premier quart jusque minuit puis le dernier vers 5h00.


Réflexion du jour : 20 ans après

L’immensité et la tranquillité en mer nous amène à la contemplation et à la  réflexion.
Je me rappelle, il y a tout juste un peu plus de 20 ans, les espaces infinis auxquels j’étais confrontés. Mais ils n’avaient rien à voir avec l’océan, car il s’agissait des immensités himaliennes.
Car oui, il y a 20 ans, je tutoyais l’un des 14 plus hauts sommets du monde, le Gasherbrum 2, ou plus familièrement appelé le G2 culminant à 8007 m, au Pakistan, ne m’arrêtant qu’à 500 m du sommet… Évidemment les conditions sont loin d’être identiques: j’étais confrontée au grand  froid et aux intempéries extrêmes.
Ici, grâce au téléphone satellite, nous essayons d’éviter, justement, toute forme de mauvais temps et recherchons juste le vent utile à notre avancée.
Et l »effort est bien moindre, le danger n’est pas à chaque pas.
Mais l’immensité et l’impression d’être toujours tout petit face aux éléments me rappellent ces moments uniques et incroyables de ma vie, mon autre vie, du temps où je ne connaissais rien au nautisme.
Néanmoins, des similitudes existent bel et bien entre ces expériences: la découverte des pays, des populations locales, L’humain n’est jamais bien loin aussi bien dans les campements d’altitude où les porteurs étaient prêts à donner leur vie pour la réalisation de nos rêves, leur extrême gentillesse, que la chaleur des échanges ressentie avec les populations rencontrées tout au long de notre périple africain. Que du bonheur et ça ne fait que commencer…
Similitudes également sur les amitiés qui se nouent très vite et très fortes entre membres d’expédition et les bateaux copains. Mêmes amitiés tellement sincères, l’impression d’être très vite très bien ensemble, inséparables à vivre des moments uniques. Évidemment nous nous promettons, comme il y a 20 ans, de nous revoir mais cela ne se vérifie que pour quelques uns, et là, ce sont de vrais amis ! Ainsi va la vie… 
Ci dessous, Cathy, François (Ystaffel) et Anne, Hugues (Vanuily), Jean-Christophe et Aurore (OaOaTimka), Mickaël (Syzygie), Chris et Muriel, (AnyWay), et Gilles et Mireille, les amis savoyards avec qui je suis partis sur le G2, et leurs enfants, devant le Teide.


28-29 mai 2022


Et ce ne sera que le début car au petit matin, le pot au noir est bien là avec ses gros nuages et ses gros grains. Nous sommes passés en mode « fermer les écoutilles et rentrer tout » Et comme on disait dans les montagnes en Ouzbékistan, n’est-ce pas Mireille : « attention y’a l’eau qu’arrive ! ».


Nos premières pluies depuis 6 mois !

Le bon côté des choses, c’est que le bateau va être  lavé ; le mauvais côté, c’est qu’il fait très très chaud, enfermés que nous sommes dans le carré !


Nous naviguons entre grains et éclaircies. Il nous faut sans cesse modifier les voiles, démarrer le moteur, l’arrêter, et les ciels noirs se succèdent. Nous sommes bien dans le fameux Pot au Noir.

Au petit jour du 29 mai

Cela n’empêche pas le capitaine de se baigner…

Et les grains continuent .. Les lumières sont extraordinaires !

Ce dimanche, une semaine après notre départ, c’est repas de fête ! Steack du marché Kermel, poêlée de courgettes, Roquefort et pain maison, accompagné d’un petit Moulin à Vent 2014. Que du bonheur… Que nous dégustons à l’intérieur, pluie oblige !

Le capitaine a pris la météo continuellement pour l’aborder au mieux et au plus court. C’est bien réussi.

Bravo ! Pas d’orage (ouf), de grosses pluies certes mais le vent reste raisonnable (re-ouf). Une immense pensée pour nos incroyables navigateurs du Vendee Globe qui a chaque fois redoutent ce passage qui peut être d’une molle totale (ça veut dire aucun vent et sans moteur ce n’est pas rigolo), ou avec de gros grains, voire des orages. Et à la période où ils le passent, les vents ne sont pas aussi calmes que pour nous. Bon ça, ça ne les dérange pas. C’est la molle qui les dérange.

Nous abordons les derniers miles du Pot au Noir.

Trois nuits difficiles pour le capitaine,. Il somnole dehors, allongé contre les coussins, prêt à bondir dès que les conditions changent et à rentrer en catastrophe se mettre à l’abri.

Nous avons maintenant largement dépassé nos records.

Nous avons des nouvelles via le téléphone satellite et apprenons que ce même jour, nos amis Hugues et Anne sur Vanuily viennent d’arriver à Las Palmas accueillis par Sandrine, Jean Marie et Mooring, de Topois. Nous sommes trop contents pour eux car la remontée n’a pas dû être facile. Ils auront fait pratiquement autant de NM que nous mais pour retourner en arrière. Grrrrr. Qu’avons nous bien fait de changer le gréement lorsque nous sommes passés à Las Palmas !
C’est chouette d’être en plein milieu de l’océan et d’avoir des nouvelles. Et de pouvoir en donner…


Réflexion du jour : Les nuits en plein océan

Elles se suivent mais ne se ressemblent pas. Peut être est-ce fonction de la fatigue  mais surtout des conditions de mer.
Pour moi, qui me revendique terrienne, la première impression c’est un peu d’angoisse mais… Dès que je lève les yeux sur le tapis d’étoiles, c’est l’éblouissement. Tout comme lorsque la lune se lève ou que le plancton s’illumine autour et derrière le bateau. C’est magique.
Mais, lorsque le plafond est nuageux, c’est une toute autre sensation. Car cela veut dire : plus de vent, qui peut tourner. La conséquence, il faut régler les voiles et là … Je ne suis pas encore assez navigatrice. Le Capitaine est donc requis et c’est lui qui fatigue.  Cela peut être aussi les grains, que nous avons eus nombreux dans le Pot au Noir, mais heureusement pas violents. Pour le coup, de nuit, on ne voit pas ce front noir, comme de jour…
Et puis la nuit peut être totalement noire. Et la, c’est angoissant… Mais heureusement c’est rare.
Et je n’ai pas encore connu le brouillard… Et je ne suis pas pressée !
Mais il n’y a pas que la météo. Il y a aussi le trafic des cargos, chalutiers ou autres engins de pêche.
De jour, hors brouillard, ils sont visibles, mais de nuit ça change tout.
Lorsque je vois des lumières la nuit, je n’arrive pas à avoir la notion de distance. C’est ennuyeux car, de ce fait, et bien… Au secours capitaine! Bon le point très positif c’est l’AIS, qui est un système d’identification des  bateaux, qui nous permet de connaître leur nom, leur longueur, leur tonnage, et surtout, leur vitesse et angle d’approche. Et nous permet de calculer leur route. Je commence à bien maîtriser l’outil et de ce fait je ne réveille plus systématiquement le capitaine. Mais l’alarme ne s’en prive pas, car, si nous nous endormons en veille, lorsque le cargo est proche de nous, une alarme s’active. Elle est fort utile, car lorsqu’ils avancent à 20 nœuds et nous a 5, ils sont très vite sur nous.
Mais ils n’ont pas tous L’AIS. Mais, en pleine mer, c’est plutôt rare… Ceci s’applique plutôt près des côtes, comme je l’ai déjà formule dans un autre billet du blog… 

30 mai 2022

Aujourd’hui, lundi 30 mai, le Pot au Noir, avec ses grains et ses sautes de vent, est a priori passé. Tout va mieux… L’allure est meilleure et le vent reste maintenant sur le même cap. Nous avons changé de système météo.
Les explications du capitaine vont suivre…

On va pouvoir s’activer un peu. Et préparer notre premier passage de l’Equateur…

Bon s’activer un peu c’est beaucoup dire car la houle est toujours là, et les grains aussi…

J’arrive à cuisiner un cake à la banane (car, niveau conservation on n’a pas été au top… J’en parlerai dans un prochain post) Voyez la forme du gâteau avec la gîte !


Réflexion du jour : Au jour le jour en mer, entre cuisine et autres occupations

Lorsqu’on se prépare pour une telle traversée, on se dit: chouette, au moins 15 jours de mer, on va pouvoir en faire des choses ! Cuisinez, coudre, tricoter, faire de l’ordinateur, bricoler, barrer jusqu’à plus soif…
Une fois partis, et pris dans le rythme de la mer, qu’en reste t’il ?
Eh bien, pas grand chose… Car tout est compliqué. Maverick 2 est un monocoque et de ce fait, les espaces sont limités. Et le nôtre est déjà grand par rapport à certains que nous avons vu partir, à bien plus nombreux et bien plus petit…
Pour cuisiner, il faut une mer calme. Et là ce n’est pas gagné ! Il y a toujours une houle, plus ou moins forte qui ne nous autorise aucun repos. Le corps est toujours en mouvement, à accompagner le rythme, jour et nuit.
Il y a la gîte, même si le capitaine, en travaillant la météo deux fois par jour, a fait en sorte que nous en ayons peu… Je pense à Hugues et Anne, sur Vanuily, qui sont remontés au près aux Canaries. Là c’est une gîte constante… Bouhhhh.
Bref, pour cuisiner ça donne ça ! Regardez mon cake, il a pris la forme de la gîte !
Après, il faut supporter d’être dans le carré… Quand la houle est de travers, c:est très inconfortable voire difficilement supportable pour l’estomac. Là, il n »y a qu’à se coucher et essayer de se caler et dormir.
Et oublier la chaleur car évidemment tous les hublots sont fermés pour éviter toute entrée intempestive d’eau de mer.
Et oublier toutes les douleurs. Moi j’ai mal partout et même si je suis heureuse de ce temps en mer, je rêve d’avoir les pieds sur terre et de ne plus perpétuellement bouger.
Donc la cuisine se résume à des recettes simples, pratiques à faire. L’épluchage des légumes pouvant se faire à l’extérieur, ratatouille, couscous et purées sont les recettes les plus simples. Le tout dans la cocotte et hop c’est parti ! Moi qui avait emmener dans notre bibliothèque de bord toute sorte de recettes et bien, on oublie.
Mais en parlant de légumes, parlons conservation. Car la aussi, nous sommes novices ! Et avec la chaleur pas facile de conserver courgettes, tomates vertes, bananes vertes, betteraves, mangues vertes ou avocats. Nous avions étudiez les manuels: mettez dans les fonds, au frais. Sauf que nous, les fonds sont à… 30 degrés. Alors le frais c’est pas gagné ! Eh bien, on en a jeter! Le peu de bananes récupérées ont été utilisées dans les cakes, le peu de mangues récupérées, transformées en purée glacée avec du lait concentré pour le capitaine. Et la ratatouille et couscous se feront sans courgettes, les seules sauvées ayant été dégustées juste sautées à la poêle.
Heureusement il y a le frigo installé par Jean benoit aux Canaries. Carottes, aubergines, poivrons y ont trouvé leur place et s’y conservent merveilleusement bien dans les boîtes tuperweare (merci Coralie d’avoir été notre intermédiaire) même si elles sont imposantes et prennent de la place.
Mais il faut bien se sustenter. Donc on fait au plus simple.
Alors me direz-vous: Mais que faites vous ???
On fait des siestes, quand on arrive à dormir, pour récupérer des quarts de nuit, on lit, on écrit, on essaie d’immortaliser les lumières extraordinaires que nous offrent le ciel et l’océan, et on barre.
On se baigne aussi, et par 4000m de fonds, y’a intérêt à être bien attachés !
Mais il y a aussi intérêt à bien garder son équilibre lorsqu’on part à la douche dans le cabinet de toilette de Maverick. C’est un vrai exercice d’équilibriste !
Et on contemple la mer, en savourant ces instants si privilégiés et uniques. Unique cette impression, lorsqu’on est en plein milieu de l’Atlantique.
Unique de laisser filer le temps, hors du temps, hors de la folie du monde. 

Crépuscule du soir, bonsoir…


31 mai


Aujourd’hui nous avons vu des dizaines de dauphins nous accompagner un petit moment. Ces derniers sont bien plus petits et fins que ceux vus en Afrique. Mais ils mangent tout le poisson. C’est pour cela qu’on ne pêche rien… Pas facile de les photographier avec la houle…

Une petite idée de la gîte…

Cette nuit c’est notre premier passage de la ligne de l’Équateur. L’heure n’est pas idéale : nous boirons le champagne demain midi.


1er juin

3h45 : nous sommes en tenue. Le compte à rebours est lancé ! Nous sommes encore dans l’hémisphère nord…

Et nous voilà dans l’hémisphère sud !

Heureux !!!

Notre obole au Dieu Neptune !

Et voilà, c’est fait ! Une étape de plus. Il ne nous reste plus que 3 gros jours pour arriver aux îles de Fernando de Noronha.

Le petit matin nous offre encore de belles lumières !

Nous voilà maintenant dans l’hémisphère sud. Et le vent a quelque peu augmenté. Nous avançons juste avec notre grand voile, un ri. Ce qui veut dire qu’elle n’est pas totalement déployée.

La houle est maintenant de 4 à 6 mètres et nous avançons quand même entre 5 et 6 nœuds. Difficile de se reposer, heureusement il fait très beau. Mais ce mouvement perpétuel…. Nous avons l’impression d’être une coque perdue dans l’océan.


Nous nous félicitons d’avoir notre Maverick comme voilier. Je ne veux même pas nous imaginer sur un voilier plus petit, style Anahita (notre first 28 familial, basé sous les remparts de St malo)…
Pas de champagne pour aujourd’hui : trop compliqué pour tenir bouteille et coupes. Nous la dégusterons tranquillement à Fernando…


Réflexion du jour : la fatigue et les nuits

La fatigue et les nuits
Nous voilà partis depuis plus d’une semaine. Nous avons battu nos records. Nous y sommes allés piano piano…
Nous avons l’impression que tout va bien mais la fatigue commence à se faire ressentir.
Et ce mouvement perpétuel, cette houle perpétuelle. Pas de répit pour le repos du corps. Alors, ça use, évidemment.
Les nuits sont plus calmes que nos autres navigations, au niveau trafic. Mais il nous faut faire les quarts. Et moi, je ne suis toujours pas à l’aise dès que les vents changent ou que les grains se manifestent. Ce qui veut dire que Jean Benoit passe une grosse partie de la nuit dehors. En général je fais le premier et le dernier quart de la nuit et je dors dans la cabine arrière. Mais dormir est un grand terme. Le moindre bruit ou la moindre impression réveille, comme pour Jean Benoît dans le cockpit. Le repos n’est donc pas toujours synonyme de récupération…
Et la fatigue s’installe, joue avec les nerfs.
Et pourtant les siestes en journée pourraient être salvatrices. Mais il fait tellement chaud que le sommeil nous fuit.
Je pense aux navigateurs qui partent sur les océans des semaines, des mois entiers sans assistance. Nous ne sommes pas faits comme eux. Ce qu’ils doivent endurer, je n’ose l’imaginer, entre le bruit, la vitesse du bateau, la houle, le mauvais temps, le froid et les manœuvres de voile continuelles, 100 fois plus difficiles et exigeantes que les nôtres, indispensables pour avancer plus vite.
Trop peu pour moi…
Heureusement nos conditions de mer ne sont pas trop difficiles.  Lorsque nous serons dans le grand sud, ce sera totalement différent et bien plus exigeant. Mais nous serons quatre…
Plus les jours passent et plus la fatigue s’accumule, y compris la fatigue nerveuse d’être toujours ballotés : depuis l’équateur nous avons une mer hachée et une forte houle de 4 à 6 mètres. C’est vraiment usant.
Mais c’est quand que ça s’arrête ???
Et je ne vous ai pas encore parlé des manœuvres d’urgence la nuit :
C’est quand vous n’êtes pas de quart, que vous dormez d’un bon sommeil et que… Et bien il faut d’urgence rentrer le tangon, le vent ayant tourné et celui ci forcissant. Le capitaine doit aller au devant du bateau et relever ce long tube que l’on voit là pour le réinstaller le long du mât. Manœuvre un peu exigeante par mer houleuse et d’autant plus la nuit.
Et là les ordres fusent. Il faut être réactifs à la seconde !
Qui ne l’a pas connu en naviguant au long court… Mais pour celui ne connaissant pas le principe, c’est « chaud »!
Bon, ces manœuvres d’urgences de nuit ne s’appliquent de cette façon que lorsque vous êtes 2 à bord. A 4, les quarts se font 2 par 2 et donc chaque équipe est autonome.
Et vous comprenez mieux pourquoi le capitaine ne se met pas totalement de repos la nuit, c’est justement pour éviter être éveillé subrepticement  à tout moment. A la longue c’est encore plus fatiguant..  Autant dormir d’un œil dehors  au frais. 

2 juin

La houle, de travers, continue de nous remuer. C’est usant. Et c’est impressionnant de voir ces crêtes de vagues, bien plus hautes que notre cockpit, qui roulent sous Maverick, suivis de creux. Les surfeur s’y plairaient.
Je commence à espérer notre arrivée à Noronha, même si nous serons au mouillage. Car il nous restera ensuite 2 jours pour enfin arriver sur le continent, à la Marina de Jacaré.

Que dire de ces deux derniers jours depuis l’Equateur. Cette houle énorme qui ne nous quitte pas, de 4 à 6 mètres de travers, avec une mer hachée. Impossible pour moi de se lancer dans la confection de petits plats, dans quoique ce soit d’ailleurs… je laisse faire le capitaine.

Je prie pour qu’elle nous quitte un peu avant notre arrivée à Noronha afin de ne pas garder en souvenir que cette fatigue continuelle et cette impression de ne pouvoir rien faire, de ne pas pouvoir se déplacer sans se cogner partout au risque de perdre l’équilibre. Et d’oublier les courbatures qui vont avec… Le moral en prend un coup, mais ça ira mieux demain…

Mais le capitaine est bien plus vaillant et courageux : il se lance dans le nettoyage des fonds et dans la réparation d’un coulisseau intermédiaire de la grand voile.

Un peu de repos est nécessaire !

Et voilà ça devait arriver ! Enfin le capitaine a pêché ! Ça tombe bien, il ne nous restait plus de frais. Regardez ce beau poisson de plus de 8kg. Mais quel est il ?

Après dégustation nous penchons pour un barracuda mais il n’était pas aussi fin que ceux vus jusqu’à maintenant…
Le capitaine, très satisfait de sa journée entre nettoyage des fonds, réparation et pêche s’apprête à aller se coucher. C’était sans compter le dieu Eole…
Dès minuit les grains vont se succéder toute la nuit et l’empêcher de récupérer. A 5h00, ça se calme, à moi d’aller faire mon quart…
Nous n’aurons quand même pas démérités. La moyenne est correcte avec le peu de voile de sorties…



3 juin et dernières 24h…

La journée passe et nous commençons à assimiler que nous avons traversé l’Atlantique. La mer s’est un peu calmée. Toujours une forte houle mais c’est moins haché. Le vent va et vient…

Nous rencontrons des bans de sargasses…

Ces dernières 24h ont été éprouvantes pour moi, la tension qui retombait un peu tout en se disant que tant que nous ne sommes pas arrivés, tout peut encore se passer… Alors, aujourd’hui je n’ai pas trop d’inspiration…


Et voici notre dernière nuit avant l’arrivée à Noronha. Je prends le premier quart puis Jb me reprend. Durant mon quart je rencontre un cargo, qui nous passera derrière. Voici l’image sur l’AIS et les informations données/ Outil indispensable !. Ce cargo est énorme

Nous sommes pratiquement vent arrière et donc tangonnés.
Et là, à 2h00 du matin le vent tourne complètement. Il faut retirer le tangon d’urgence. Réveil en fanfare et les ordres fusent. Y’a intérêt à être réactif ! Tout navigateur connaît ça, mais quand tu es réveillé en plein sommeil, eh bien pas toujours facile d’être au top dans la seconde. Et là il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. Le capitaine est à la manœuvre sur le pont, avec une mer quelque peu houleuse, en pleine nuit et bientôt sous la pluie.
Le vent est monté évidemment, d’où l’urgence. Mais 1/2h plus tard il pleut fort et le vent est nul.
Le moteur a pris le relai, tout est fermé à l’intérieur et la chaleur se réinstalle.
Mais tout va bien… .

4 juin

Et voilà le moment tant attendu : Terres en vue !!!

Après 13 jours et 2h de navigation nous voici arrivés ! On l’a fait !

Nous arrivons dans les fuseaux horaires brésiliens. L’heure indiquée sur mon téléphone a reculé de 3h00. Ça fait trop bizarre…
Nous avons donc maintenant 5h00 de décalage avec la France.

Le Brésil, un nouveau continent. Mais ce sera pour la semaine prochaine car nous arrivons en terre brésilienne, mais sur les îles Fernando de Noronha, un archipel présenté comme magnifique. Un bijou à ne pas manquer. Bon, le prix y est élevé car le tourisme très réglementé, aussi bien par mer que par avion.
Les îles sont verdoyantes et sauvages. Nous avons été escortés par des dauphins, nombreux paraît-il puisque c’est une zone ultra protégée.
Nous arrivons sur notre mouillage. Peu de places car beaucoup de bouées pour les engins à moteur. Nous trouvons notre place, nous baignons et que voyons nous… Un dauphin qui vient nous voir… Ça va être extraordinaire. Nous ne pourrons pas y rester trop longtemps car c’est très cher mais nous allons en profiter. Je vous raconterai lors d’un prochain post.
Et nous avons encore du mal à réaliser que nous avons traversé l’Atlantique…

Champagne !!!

Saint-Louis du Sénégal, étape incontournable

A défaut de pouvoir venir avec nos voiliers, nous décidons, avec Hugues et Anne, de venir visiter cette ancienne capitale dont le nom fait rêver. Et nous ne le regretterons pas.

Nous laissons donc Maverick2 et Vanuily à Dakar et prenons un taxi (via la plate-forme allo-taxi trouvée sur internet. Top et pas trop cher) pour les 4h de route nécessaires pour rejoindre Saint-Louis. Nous partons un dimanche, bonne journée pour éviter les embouteillages, ce qui ne sera pas le cas pour le retour (nous mettrons 7h00)…

Nous arrivons en début d’après midi à Saint Louis, après avoir emprunter le Pont Faidherbe, le seul pont reliant l’île au continent.

A nous Saint-Louis !

Un peu d’histoire

Plus ancienne ville édifiée par les colonisateurs français en Afrique de l’Ouest  (1659), son nom Saint-Louis, ‘Ndar’ en wolof, lui fut donné en l’honneur du Roi de France Louis IX (1226-1270). Car l’histoire de Saint-Louis du Sénégal se confond avec celle de la colonisation française. Sa situation géographique à l’embouchure du fleuve Sénégal étant stratégique, français et anglais bataillèrent longtemps  pour son contrôle. La ville passa d’ailleurs plusieurs fois aux mains des britanniques mais les ‘toubabs’ français y restèrent le plus longtemps, jusqu’à l’indépendance du Sénégal en 1960. A son apogée, Saint-Louis du Sénégal était la capitale du Sénégal (avec l’actuelle Mauritanie) et capitale de l’AOF; l’Afrique Occidentale Française, en fait une région aussi vaste que l’union européenne, et qui regroupait : la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français (devenu Mali), la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Niger, la Haute-Volta (devenue Burkina Faso) et le Dahomey (devenu Bénin).

Célèbre étape d’abord des navires européens de la Traite, puis de l’aéropostale de Mermoz ou Saint-Exupéry, l’île de Saint-Louis du Sénégal conserve d’importants témoignages de son prestigieux passé. Elle est encore aujourd’hui, la ville symbole de l’élégance et du raffinement au Sénégal. Certes de nos jours Saint-Louis n’est plus qu’une simple capitale régionale du Sénégal mais son passé glorieux resurgit aux détours de ses rues. Son patrimoine architectural et culturel est tel que Saint-Louis du Sénégal est classée depuis l’an 2000 au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO avec son célèbre pont Faidherbe qui la relie au continent le 14 juillet 1897. Il est l’initiative du Gouverneur Louis Faidherbe, officier du génie sorti de Polytechnique en France.  Ce pont est du type « pont-tournant », construit en treillis d’acier, d’un poids total de 1 300 tonnes. Sa longueur totale est de 508,60 mètres. Ses travées sont de longueur inégale. L’une mesure 42,92 m., 2 autres 36,55 m., 5 autres 8,26 m. chacune.

Saint Louis bénéficie aussi d’un environnement naturel exceptionnel. A moins d’une heure du centre ville, se trouvent deux parcs naturels classés au patrimoine mondial par l’UNESCO : le Parc de la Langue de Barbarie au bord de l’océan que vous allez visiter avec nous, et le Parc aux oiseaux du Djoudj (3ème réserve ornithologique au monde)


Après un déjeuner dans une petite cantine toute simple, nous nous promenons dans les rues et arrivons très rapidement devant l’hôtel de l’aérospatiale et le musée Mermoz.

Car on ne peut pas parler de Saint-Louis sans évoquer Jean Mermoz et l’histoire, avec un grand H, de l’aérospatiale.

Jean Mermoz inaugurera, le 10 mai 1927, la ligne Toulouse-Saint-Louis du Sénégal sans escale. La même année il est chargé par la compagnie générale Aéropostale d’assurer la ligne Buenos Aires-Rio de Janeiro.

Le musée est fort intéressant et nous replonge auprès de ces pionniers de l’aviation qu’étaient Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry et autres… Et nous emmène jusqu’en Patagonie, notre étape de fin d’année… Incroyable ces personnages qui défiaient toutes les lois de la nature pour porter de simples courriers, qui pour nous à ce jour ne représentent plus que si peu de chose a l’ère d’internet ! Hugues, passionné par l’aéronautique, est aux anges !


Nous voilà de nouveaux dans les rues, toutes parallèles et nous dirigeons vers le sud. Nous nous réservons le nord pour le jour suivant. La Cathédrale, fermée et le Palais du Gouverneur. Il vaut mieux le voir à l’avant, l’arrière étant en totale décrépitude…

Nous découvrons l’agence des affaires maritimes, la brigade des sapeurs pompiers, structurée comme la BSPP (brigade des sapeurs pompiers de paris) et ce n’est pas un hasard, et l’emblématique bateau de croisière Bou El Mogdad.

Mais aussi les lieux du tournage du film le « coup de torchon », dont l’escalier …

Et la fameuse grue à vapeur, de plus de 20 tonnes, un des seuls engins au monde à nous être parvenu dans un état de conservation presque parfait…

Notre petite soirée à l’hôtel keur Suru, une vieille demeure joliment décorée.

Le jour suivant, nous décidons d’emprunter une calèche, avec un jeune guide très cultivé. Que du bonheur !



Nous montons vers la pointe nord et arrivons devant la grande mosquée. Son édification suscita plusieurs remous. Elle est la seule au monde à disposer d’une cloche et d’un cadran d’horloge.

Remarquable par ses deux minarets carrés au dessus d’un toit de tuiles à double pente, elle a cette curiosité de posséder une cloche dans le minaret de gauche. Autrefois reliée à l’horloge de la mosquée, cette cloche, encore visible de nos jours, carillonnait pour annoncer les heures de prière. Ce fait pour le moins insolite, s’explique selon la tradition orale, par l’opposition farouche de la communauté des mulâtres de la ville à l’édification de la mosquée. Elle ne cédera qu’après avoir posé deux conditions : la construction de la mosquée en dehors de la ville et l’installation d’une cloche pour annoncer les heures de prières. Ce, pour bannir les appels du muezzin. Cette version est décriée par Serigne Amadou Dieng, ce doyen de 84 ans, imam des 5 prières, dont 75 ans d’existence au sein de la mosquée. Découverte et explication.


Après le dans le nord de l’ile,

et tout près des maisons en bois, qui étaient destinées, au vu de leur faible poids, à être déplacées au gré des travaux de la ligne de chemin de fer (fermée depuis 2010),


Nous nous dirigeons vers la Langue de Barbarie. Venez visiter avec nous au travers de cette petite video.

La Langue de Barbarie, sur laquelle les quartiers dits des pêcheurs (Gooxumbath, N’Dar Toute, Guet N’Dar) forment une des trois entités de la cité de Saint-Louis-du-Sénégal (avec N’Dar Guedj, l’île Saint-Louis, et Sor, l’extension continentale). Large de 200 à 400 mètres sur une longueur nord sud d’environ 40 kilomètres depuis les confins mauritaniens, la Langue de Barbarie en sa partie urbanisée est un « segment proximal » qui commence à 3 kilomètres au nord de la ville de Saint-Louis, dans les landes de Sal Sal, et s’étire jusqu’à 1,5 kilomètres au sud, à l’Hydrobase. Cette portion de cordon est aussi la moins protégée de l’océan, avec seulement une pente de 3 à 4%. Et la plus densément peuplée de la cité. Juste au nord des dernières maisons de Gooxumbath, au-delà des séchoirs de poissons et des amoncellements de coquillages ‘yet’, il arrive que la mer tempétueuse franchisse la steppe côtière pour s’engouffrer dans le lagon du delta fluvial.

Un peu d’histoire

Né de l’affrontement du fleuve Sénégal avec l’océan Atlantique, la Langue de Barbarie est une longue bande d’une trentaine de kilomètre s’étirant du nord au Sud de Saint-Louis, depuis la frontière Mauritanienne et quartier de Sal-Sal le long de la côte Sénégalaise jusqu’à l’embouchure du fleuve Sénégal.

En octobre 2003 craignant une inondation de Saint-Louis du Sénégal, le Président Sénégalais de l’époque Maître Abdoulaye Wade ordonna d’y creuser une brèche à 7km de l’ancienne capitale avec l’aide de techniciens marocains. Depuis ce jour, la brèche n’a cessée de s’élargir vers le sud, créant d’énormes changements environnementaux et détruisant notamment le village de Doun Baba Dièye.

La Langue de Barbarie est donc scindée en deux parties qui s’éloignent chaque jour un peu plus, de quelques mètres en 2003 à plusieurs kilomètres aujourd’hui.

Transformée en nouvelle embouchure, elle est aujourd’hui préférée comme point de passage par la plupart des pêcheurs des quartiers de Guet Ndar, Ndar toute, Goxumbacc ou Santiaba. En effet, les pirogues qui auparavant étaient débarquées sur la plage, sont désormais amarrées sur le fleuve Sénégal. Plus pratique mais très dangereux, ce passage a déjà vu de nombreux naufrages et des morts par dizaines.


Je précise que pour la découverte de la Langue de Barbarie, il est fortement recommandé de se déplacer avec un guide ou en calèche comme nous l’avons fait. De ce fait, nous avons été moins sollicités par les enfants et les explications ont été particulièrement intéressantes. Et, dans la période actuelle où il y a si peu de tourisme, nous avons voulu contribuer à l’économie locale et apporter un peu de travail à notreguide. Nous l’avons payé 10.000 CFA à 4 (moins de 15 euros) pour plus de 3h de visite. Et comme il nous a dit : « Ici, en Afrique, nous sommes habitués à tuer le temps. Vous, en Europe, c’est le temps qui vous tue« .

Le quartier de Guet Ndar est très peuplé (une des plus fortes concentration humaine au monde) et très vivant.

Rencontre dans la rue.. incroyable non ? Notre guide dit bonjour au pélican. Il s’avère que c’est un animal blessé, récupéré par les pêcheurs. C’est classique pour eux.

Voyez la taille par rapport au petit garçon derrière…

Direction la plage où d’importants travaux sont en cours pour réaliser une digue.

Et la criée, façon sénégalaise ! La Langue de Barbarie permettraient de faire transiter 30.000 tonnes de poisson chaque année.

Et on passe le rond-point,

Direction la promenade en pirogue pour découvrir le bout de l’île de Barbarie, avec les oiseaux annoncés au Service des Parcs nationaux du Sénégal.

Nous ne verrons que des pélicans.

Et la rencontre avec les pêcheurs qui vont attendre devant la barre le bon moment pour la passer.

Nous revenons vers Saint Louis et remercions Ibrahim, notre guide intermédiaire.

Nous revenons vers notre hôtel, en passant par le bassin des pêcheurs entre saint-louis et la Langue de Barbarie. C’est le va et vient continuel. Et pour cause, il y en a des milliers.

A très vite pour le dernier article sur notre périple en Afrique.

Safari sur le fleuve Gambie

Peut-on imaginer venir en Gambie et ne pas découvrir les parcs nationaux avec leurs hippopotames, crocodiles, singes et autres ? Et pourtant en voilier, nous avons failli ne pas pouvoir nous y rendre. La raison : il y a un pont enjmbant la Gambie, donné entre 18 à 20m. Notre mât s’élève à 18,5m, ceux des bateaux copains 20/21m… Et la hauteur varie selon la météo, les courants, les marées. Nous avons donc décidé de ne pas le passer, ni même d’y mouiller pour aller voir au-delà, la difficulté étant que l’organisation de safari ou autre s’avère impossible à trouver même avec internet. Nous nous étions donc fait une raison : pas de découverte de la Gambie terrienne, sauvage…

Et puis nous rencontrons Omar,-hé oui c’est un prénom prédestiné !-, pêcheur à Bintang, vous savez, celui dont je vous ai parlé avec ses gambas et crevettes. Nous sympathisons et lui faisons part de notre regret de ne pouvoir aller à Georgetown. Et là miracle ! Son frère peut nous y conduire et nous réserver pirogue et logement pour une somme modique.
Qu’à cela ne tienne, nous voici donc partis pour deux jours, avec Hugues et Anne de Vanuily, et Daniel, de Aloha. Merci les amis, vous allez nous manquer lorsque nos chemins se sépareront. Et merci pour le partage des photos et vidéos. Vous en reconnaitrez quelques unes…


Départ à 9h00 pour 4h00 de route (150km) avec check point fréquents, vaches et chèvres qui traversent la route très sereinement. La voiture prévue pour 5 passagers est… une golfe break 5 places ! Y en a donc un (ou une) qui fera la route dans le coffre. Nous y ferons tous un tour.

No problem et Inch ‘Allah Comme ils disent ici !

Pas de déjeuner en route, ramadan oblige. Aucune gargote d’ouverte. Il y a très peu de routes goudronnées en Gambie et celle que nous prenons est la seule qui relie Banjul à Dakar ou à Zinguinchor. Nous allons donc prendre le pont Sénégambie, long de 1,9 km mis en service en janvier 2019, qui a mis fin à des décennies de difficultés commerciales entre la Gambie et le Sénégal, qui désenclave le pays et relie la Gambie du nord à la Gambie du sud.

Voici la carte de la Gambie, encastrée dans le Sénégal, avec notre parcours.

Nous déjeunerons à notre lodge, le Kairoh garden, 1h après notre arrivée, soit vers 14h30.

Ce sera poulet. Et le soir ? Ce sera… Poulet aussi. Mais le cuisinier est top et nous n’aurons vraiment pas l’impression de manger la même viande.
Nous prenons possession de nos logements très sommaires.

Mais il y a la douche et de l’eau. C’est le plus important. Et un ventilateur mais… Nous constaterons que la nuit c’est de l’air chaud qui souffle ! Impossible de dormir : il devait faire plus de 35 degrés… Et impossible d’ouvrir pour éviter que les singes ne rentrent dans la chambre.


Rendez vous avec notre piroguier à 15h30/16h00.


Bekai, dit « Captain Hippo » vient nous récupérer et c’est le départ pour la découverte de Baboon Island, constitué de plusieurs petites iles, l’un des sites fauniques les plus importants de Gambie.

Le Chimpanzee rehabilitation camp créé en 1969 est un centre dont le but est de sauver les chimpanzés orphelins qui ne peuvent survivre dans cette jungle africaine sans parents. L’espèce a, en effet, pendant une longue période, été décimée par l’homme pour des raisons de chasse et de commerce. Les singes trouvent donc ici protection et nourriture. Depuis, les chimpanzés sont moins menacés et le nombre d’individus augmente au fil des naissances. On assiste à un repeuplement accéléré grâce à la quiétude retrouvée. Aujourd’hui, le parc national du fleuve Gambie abrite plus de 100 chimpanzés sur 3 iles luxuriantes s’étendant sur plus de 600 hectares offrant également refuge à des babouins de Guinée, des singes vervet, des Red Colobus (en voie de disparition), des hippopotames, des lamentins et 240 espèces d’oiseaux. Il n’est pas autorisé d’y accoster.

Dès les 10 premières minutes, c’est un festival ! Mais qui me regarde ???

En fait, ils sont deux ou trois…


Après un cache cache avec les hippopotames qui viennent jusque tout près du camp nous indique Bekai, direction le poste d’entrée du parc. Le coût est modique : 500 dalassis, soit 8 €/p. Un garde nous rejoint pour nous donner de plus amples informations. Bon, ici, en Gambie, c’est anglophone. Heureusement, Anne et Hugues sont parfaitement bilingues. Ils nous permettent de mieux comprendre. Merci les amis.


Les rives sont magnifiques, luxuriantes avec leur fougères géantes et la lumière extraordinaire (video). Difficile de faire le choix sur les dizaines de photos réalisées…

Nous arrivons très vite vers les chimpanzés. Il n’y a pas de mots. A vous de les formuler. Photos et vidéos parlent d’elles mêmes… Video number one, video1, video2

Nous nous arrachons à la contemplation de ces chimpanzés et avançons sur le fleuve, entre les iles.

Après les chimpanzés, nous voici en présence des Red Colobus d’Afrique de l’ouest, en voie d’extinction.

Après ces merveilleuses rencontres, nous suivons la rive. Les lumières sont époustouflantes.

vidéo

Mais les rencontres ne sont pas finies…

Quel est cet oiseau ?

L’arbre à babouins…


En quittant le parc, nous sommes invités à descendre et à découvrir la forêt millénaire de baobabs. Oui, je dis bien « millénaire ». Pour ceux ayant déjà vu le Seigneur des anneaux, certains de ses arbres ressemblent furieusement aux « Ents », les esprits de la forêt, les créatures à l’apparence d’arbres…


Et voilà, la sortie se termine. Derniers hippopotames qui nous font de l’œil avant notre retour au lodge.


Mais le spectacle n’est pas terminé. Un singe farceur va se donner en spectacle

Après le coucher de soleil, et le rougeoiement du ciel,

Il s’acharnera sur un pauvre lampadaire, qu’il arrivera à démonter.


Après un excellent dîner et une nuit excessivement chaude, nous retrouvons notre singe farceur au petit déjeuner. Voyez le résultat !

Le coquin ! Heureusement, il ne chipe pas dans les assiettes. Nous apprécierons d’autant plus notre excellent petit déjeuner.


Cliquez sur cette vidéo préparée avec ma nouvelle application. Vous m’en direz des nouvelles…


Avant notre retour à Bintang, petit détour, indispensable, pour Janjanbureh, qui était, jusqu’en 1995, connue sous le nom de Georgetown, la deuxième plus grande ville du pays.

La ville et l’île sont connue localement sous le nom d’île MacCarthy et est située dans ce qu’on appelait autrefois la division de l’île MacCarthy qui fut une ancienne colonie britannique, fondée en 1823 après que le roi du Bas Niani ait cédé l’ile à la Grande Bretagne.

L’île est accessible par un pont depuis la rive sud et par de petits ferries ou un ferry gouvernemental sur la rive nord. En 1995, la ville de Georgetown et l’île MacCarthy ont été rebaptisées respectivement Janjanbureh.

Ambiance !

Un peu d’histoire, pour les bilingues


Après l’histoire récente, voici un site bien plus ancien… Le cercle mégalithique de Wassu, un des quatre grands groupes de cercles mégalithiques qui constituent une concentration extraordinaire – plus de 1 000 monuments – sur une bande de 100 km de large qui longe sur 350 km le fleuve Gambie. Les quatre groupes, Sine Ngayène, Wanar, Wassu et Kerbatch rassemblent 93 cercles et de nombreux tumuli, monticules funéraires. Certains ont été fouillés et ont révélé un matériel archéologique que l’on peut dater entre le IIIe siècle av. J.-C et le XVIe siècle de notre ère. Les cercles de pierres de latérite soigneusement taillées et leurs tumuli associés présentent un vaste paysage sacré qui s’est constitué sur plus de 1 500 ans et rendent compte d’une société prospère, pérenne et hautement organisée.

Si vous voulez en savoir plus, cliquez sur ce lien.

Après cette visite intéressante, nous faisons un arrêt chez le père de notre chauffeur. Nous sommes accueillis avec curiosité et sagesse. Période de ramadan oblige, le papa fera une prière pour nous avec beaucoup de solennité.


Et voilà, nous retrouvons Maverick 2.

Nous sommes enchantés d’avoir pu découvrir la « vraie » Gambie, celle où si peu de touristes se rendent, ceux-ci s’entassant sur les plages autour de Banjul, sur l’océan. Et pourtant, que de merveilles. Malheureusement les infrastructures sont encore trop peu nombreuses et inconfortables pour permettre aux touristes de visiter ce magnifique pays. Espérons que les choses évoluent pour eux.

Nous ne pouvons qu’encourager les navigateurs au long court de découvrir cette Afrique si peu connue et pourtant tellement attachante et passionnante. Nous avons pris tant de leçons d’humilité devant leur dénuement qui ne les empêche nullement de vivre mieux que nous, à s’écouter, à partager et à s’entraider les uns les autres, du plus jeune au plus ancien. Ici, il n’y a pas d’indifférence. Une belle leçon de vie !


Rendez-vous pour le prochain et dernier post sur l’Afrique, à la découverte de Saint Louis.

Au fait, pour le plaisir, une petite photo oubliée dans le post précédent. Elle est incroyable

Gambie la sauvage, la continuité anglophone de la Casamance

Nous quittons la Guinée Bissau en flottille, celle que nous avions constituée tout au long de notre périple aux Bijagos. Une belle navigation, bien partagée et tellement forte en émotions et en découvertes…Mais Cathy et François, sur Ystaffel, filent directement vers le Cap Vert puis le Brésil. Première séparation depuis janvier. Nous savourons notre dernière soirée tous ensemble avec 3 kilos de grosses gambas vendues par un pêcheur de Cacheu. Cà c’est un vrai repas de fête !

Nous sommes tristes, mais ce sera pour mieux les retrouver en septembre au Brésil pour notre périple vers le grand sud…


Départ au petit jour, pour profiter de la marée et des courants favorables.

Nous partons pour une navigation au près. Pour ceux connaissant les termes, le mot inconfort est faible. Houle pendant les 20 premières heures entre 3 et 4 mètres, fort courant et 20 nœuds établis. En gros, belles conditions mais ça a secoué ! Mais cela faisait aussi longtemps que nous n’avions pas navigué.

Rencontre avec les pêcheurs locaux. Ce ne sont pas eux qui pillent les fonds marins sur leur barquasse sur lesquelles ils vivent dans la houle qui n’en finit pas. Métier vraiment pas facile !

Pendant que je reste dehors, mon estomac ayant du mal à s’accoutumer sur ces premières heures de mer musclées, le capitaine, au top, s’occupe de tout, y compris de la cuisine et de la vaisselle !

Lever du soleil après 24h00 assez éprouvantes.

Après une nouvelle journée de navigation, bien plus calme mais pour partie au moteur, nous abordons notre seconde nuit mouvementée du fait des pêcheurs sans AIS qui avancent puis s’arrêtent puis avancent de nouveau, nous foncent dessus puis s’arrêtent… Peu de repos pour le capitaine car nous sommes à la voile.

Arrivée à Banjul au petit matin. Retour à la civilisation et en Afrique avec ses épaves partout ! Nous retrouvons aussi la chaleur. 49h00 de mer bien couverts. J’ai ressorti doudoune et chaussettes pour les nuits…

Sacré cargo ! Nous n’envions pas son ancre qui serait impossible de relever à bout de bras !

Ce ne fut pas une route facile, dixit le capitaine ! Courant et vent dans le nez…. Ce qui nous a « favorisé » c’est 8h de pétole pendant lesquelles on a fait du moteur plein nord !

Nous descendons à terre avec nos amis Hugues et Anne de Vanuily. Appréciez l’état du ponton !

Nous faisons le tour des bureaux pour les formalités nombreuses et variées à faire à l’arrivée dans tous nouveaux pays : la douane, la police, les autorités portuaires. Il nous faut les identifier, les trouver et surtout arriver avant leur fermeture, ce qui ne sera pas le cas pour les autorités portuaires. Retour impératif le lendemain pour obtenir le permis de naviguer sur le fleuve Gambie…

Nous décidons de ne pas dormir à Banjul, le mouillage n’étant pas un mouillage de rêve…

Direction Lamin Lodge, que nous imaginons agréable à la vue des commentaires relevés sur notre application Navily, très pratique dans le choix des arrêts.

Arrivée sur ce beau mouillage très protégé.

Nous nous installons et ne tardons pas à descendre à terre même si tout est presque fermé puisque nous sommes en plein ramadan et que la Gambie est un pays musulman à 90%.

Et quelle surprise ! Le Lamin Lodge est un bâtiment tout en bois. Je vous laisse découvrir !

Nous descendons via un ponton très pratique qui accueille les bateaux locaux.

Je vous présente Karim (torse nu), qui sera notre guide, gardien, l’homme de la situation sur ce site. Nous pouvons tout lui demander, y compris nous livrer du délicieux pain tous les matins, qu’il amène en venant travailler. En plus il parle parfaitement français et est d’une gentillesse extrême !

Nous y déjeunons, mais qui vient là, assurer le spectacle ???

Incroyable cette posture !

A la tienne !

A la sortie du lodge, la piscine naturelle… Il n’y a évidemment que des garçons (vidéo).

Les femmes, quant à elles, cueillent le matin très tôt les huitres de palétuviers, les font ensuite cuire dans d’énormes chaudrons de bois puis les décortique pour les vendre au marché (et à nous, car c’est absolument délicieux en salade fraîche).

Et que font elles ensuite des coquilles ? Cliquez pour en savoir plus…

Extrait : « En Gambie, si ce sont les hommes qui s’occupent de la pêche, au bord du fleuve, les femmes ne sont pas en reste. Elles ont su tirer parti de la mangrove qui leur permet de récolter des huîtres sauvages. Une richesse puisque ces huîtres sont ensuite cuisinées et vendues, et leurs coquilles servent à consolider les routes, ou à fabriquer du ciment pour les constructions ».


Direction Banjul en voiture pour obtenir notre permis de navigation. Nous prenons un taxi qui va nous coûter très cher, beaucoup trop cher. C’est çà d’arriver dans un nouveau pays et de ne pas en connaître les prix. Nous ferons appel à un autre que Karim au lodge et mal nous en a pris. Nous le lui avons ensuite reproché mais il n’a pas voulu reconnaître sa malhonnêteté. Dommage pour lui car nous ne ferons plus jamais affaire avec lui. Et on le fait savoir. C’est lui qui y perdra.

La capitale n’est pas bien loin mais il n’y a qu’une route. Ce qui occasionne de gros embouteillages.

Avant d’arriver à la route goudronnée, nous marchons sur les routes secondaires et découvrons les différents stands et des curiosités !

Arrivée à Banjul, en passant sous l’Arch 22, la porte d’entrée de plus de 35m de hauteur qui fut construite en 1996. Ce monument a pour but de commémorer le coup d’état de 1994 qui a destitué David Kairaba Jawar, alors président du pays depuis 1970. Il fut remplacé par Yahya Jammen qui gouverna d’une main de fer jusqu’en 2016.

Malheureusement, notre venue à Banjul ne nous permettra pas d’obtenir notre pass, le responsable n’étant pas là (alors qu’on nous l’avait assuré). Ils nous demandent de revenir le lendemain. Que non… Hugues et Anne nous prendront notre précieux pass en partant naviguer sur le fleuve, puisqu’ils s’y rendront avant nous.

Avant notre retour en France, petite promenade dans les magnifiques jardins potagers entretenus par les femmes. Il y a tout plein de puits dans lesquels elles puisent l’eau nécessaire aux cultures. A vous de découvrir les diverses plantations.

Nous poursuivons jusqu’à Mandinari, en passant par un très beau terrain de foot au milieu de nulle part !(vidéo).

Nous voilà arrivés au lodge voisin qui paraissait accessible en bateau. Heureusement que nous avons écouté les locaux. Nous aurions dû rebrousser chemin !


Petit retour en France d’une semaine, pour une fête familiale. Vous reconnaitrez, le plus bel endroit du monde …


Nous retrouvons avec bonheur notre « home » et décidons de partir dès le jour suivant pour Bintang. Mais nous sommes heureux de retrouver l’équipage de OaOaTimka et dégustons ensemble sur Maverick 2 charcuterie et fromage que nous avons ramenés de France.


Bintang est situé sur un autre bolong en remontant le fleuve Gambie, à 4h de navigation en passant tout près de l’île Kunta Kinteh, ou île James, où nous ne pourrons malheureusement pas nous arrêter pour cause de courants contraires.

Dommage car cette île est unique et historique :

« L’île James et les sites associés témoignent des principales époques et aspects de la rencontre entre l’Afrique et l’Europe le long du fleuve Gambie, un continuum qui s’étend de la période pré-coloniale et pré-esclavagiste à l’indépendance. Ce site est d’une importance toute particulière pour son association tant avec les débuts du commerce d’esclaves qu’avec son abolition. Il témoigne aussi des premières voies ouvertes vers l’intérieur de l’Afrique. » Pour plus d’information, cliquez.

Après cette navigation de 4h00, sous un vent soufflant une chaleur torride (nous enregistrerons des températures de 48 degrés à l’ombre), nous découvrons ce magnifique mouillage que nous recommandons tout particulièrement (video).

Suivez nous… Et découvrez cette vidéo avec ma nouvelle application.

Le village est à portée de main. Beaucoup d’enfants que nous croisons et qui, comme ailleurs, s’accrochent à nos bras et mains et sont curieux de tout. Que du bonheur !


Nous décidons de découvrir l’eco-lodge tout proche du village. Nous y passerons une journée magnifique ! Découvrez ma vidéo du site

Petits salons cosy, belle salle de restaurant, transat, tables en bois extraordinaires.. Facile d’y trainer… Cliquez

Quelques photos prises avec notre nouvel appareil…

Retour à Bintang. La vie y est douce, d’autant que nous avons découvert Omar, le pêcheur local qui nous amène de belles crevettes, gambas ou poisson.



Mais il faut penser à repartir, après notre safari qui fera l’objet d’un post à lui tout seul. Il vous faudra patienter encore quelques jours…



Retour à Lamin Lodge pour fêter l’Aïd el Fitr, la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan, à l’invitation de Karim. Jusqu’à la veille, personne ne sait quelle en est la date. Ce sera le lundi 2 mai. Nous sommes très touchés par cette invitation car, en général, c’est une fête familiale. Mais, comme en Casamance, le partage fait partie de leur culture.

Et ce sera un festival de tenues locales, les jeunes filles et enfants sont tous habillés de robes superbes et colorées.

Nous sommes auparavant invités à déjeuner, à discuter, puis à préparer le repas du soir.

Le déjeuner sera constitué d’un riz agrémenté de chèvre préparé par les femmes

Nous mangeons tous dans le même plat mais pour ceux qui le veulent avec des cuillères. Inutile de vous dire que le capitaine déjeune comme les locaux, avec la main droite.

Nous déjeunons à … 15h00. Et le dîner est prévu à la tombée de la nuit. Il faut donc s’atteler à sa préparation. Nous sommes chargées de préparer les oignons pour le yassa poulet. Et il y en a quelques kilos !

Après l’épluchage des oignons, c’est le festival : les enfants et jeunes filles arrivent… Toutes plus belles les unes que les autres…

Les intruses !

Notre dîner : un yassa poulet

Et le défilé continue…

Petite vidéo sympathique à ne pas manquer.


Quelques photos de notre mouillage…

Les jours suivants, c’est travail car sur un bateau, ce n’est pas toujours fête. Il faut aussi un peu travailler et réparer ce qui est en panne. A savoir le guindeau en panne depuis un mois. Le capitaine a ramené la pièce a priori défectueuse. Mac Gyver à l’œuvre ! (vidéo). Et çà va marcher. Youpi car Monsieur muscle est fort mais quand même. C’est bien plus confortable de relever l’ancre et la chaîne avec le guindeau qu’avec ses bras.

Il est également indispensable de nettoyer Maverick. Pour ce faire, le capitaine a créer une pompe portable, dans un sceau, qui permet d’utiliser l’eau du bolong sans avoir à relever et soulever des sceaux. Car Maverick 2 est très sale !(vidéo)

Enfin, il a créer, à l’identique de Fanch, sur Ystaffel, un système permettant de verser les bidons d’eau douce dans le réservoir sans avoir à les porter à bout de bras.


Et voilà, c’est de nouveau le départ, notre autorisation sur le sol gambien arrivant à son terme.

Nous dînons avec Daniel (du bateau Aloha), et là, les singes nous font la fête. Ils vont jusqu’à chiper dans l’assiette du capitaine ses os de poulet ! En vidéo c’est mieux… Video 1, video 2, video .

Et pour le plaisir, le montage que j’ai réalisé avec ma nouvelle application.

Dernière nuit à Lamin Lodge, dernier coucher de soleil, enflammé.


Ce matin, c’est le grand départ aux premières lueurs du jour, à 6h45. Nous voyons le soleil se lever sur les palétuviers que nous quittons pour très longtemps. Les copains bateaux, OaOaTimka, Vanuily, Olana, sont partis 24h avant nous. Le mouillage se vide. Il ne reste plus que El Pelegrino et Aloha, que nous retrouverons à Dakar un peu plus tard.


Une grande pensée pour l’équipe du Lamin Lodge, pour Karim, Mustapha, Mahmoudqui n’auront plus travail jusqu’à la prochaine saison sèche, en octobre. C’est dur pour eux… Mais je crois que cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu tant de monde.

Alors n’hésitez pas à y aller ! Nous en avons fait la publicité aux hôtesses de l’air, aussi bien à l’aller qu’au retour.

Et pour le plaisir, car on ne s’en lasse pas, profitez de cette vidéo des dauphins rencontrés en Afrique, en attendant le prochain post sur le safari.

Navigation sur les côtes africaines

Si vous venez en Afrique, vous n’échapperez pas à ce qui suit. A savoir une navigation musclée, très attentive et, de nuit, très délicate.


Oubliez tout ce que vous avez appris en passant votre permis côtier : les feux de navigation, les feux de pêche, les rouge tribord et vert bâbord.
Ici, rien de tout cela. Des centaines de pirogues fonçant dans tous les sens, y compris parfois sur vous (un gros billet de dédommagement arrangerait bien certains d’entre eux) , des guirlandes de lumières blanches et pour l’homme à la barre, une lampe de poche, blanche, parfois verte, bleue…
Enfin bref vous l’aurez compris aucune règles. Ou nous ne les connaissons pas !


Alors, pour essayer de passer au travers du filet, et ce n’est pas un euphémisme, il faut choisir entre deux mauvaises stratégies : soit à la voile, mais moins manœuvrant dans l’urgence, soit au moteur, au risque de prendre des filets dans l’hélice, voire de la casser…


Nous avons opté pour la navigation au moteur afin d’être bien manœuvrant, tout en restant très attentifs aux filets et autres casiers posés par les pêcheurs.
Ce qui veut dire que j’étais à la barre prête à changer de cap ou arrêter le moteur à tout moment, et le capitaine devant à balayer la route et faire signe aux pêcheurs pour montrer notre route.

Nuit presque blanche assurée !

Ceci vaut pour une navigation près des côtes.

Si vous vous en éloignez, vous avez toutes les chances de tomber non pas sur des pirogues mais sur des chalutiers, de toute nationalité et là encore, sans AIS.

Mais où vont ils ? Que font ils ? Avancent ils ? Sont ils à l’arrêt ? A vous de deviner ! Là aussi ça peut être musclé car certains n’hésitent pas à foncer sur vous puis à passer tout prêt derrière…


Mais ces navigations ne doivent pas être totalement propres à l’Afrique. Au Brésil, en Amérique du Sud, ça doit être équivalent.


Cette navigation hors norme en Afrique sera donc pour nous une forme d’apprentissage pour nos voyages futurs !