Aujourd’hui est notre jour anniversaire : 5 ans que nous sommes partis naviguer autour du monde. Nous avançons, tout doucement mais sûrement. Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas sur Maverick. En effet, la saison des pluies au Panama bat son plein. Nous avons donc décidé de prendre nos sacs à dos et chaussures de randonnée pour aller découvrir le Pérou jusque fin octobre. Au programme ?
Lima, que nous avons survolé,
Arequipa où nous nous trouvons actuellement. Au programme visite de la ville et trekking au Canyon de Colca, le deuxième canyon le plus profond au monde.
Puno, sur le lac Titicaca, et ses îles flottantes,
Copacabana, en Bolivie, toujours sur le lac Titicaca, et l’isla del Sol
Cusco, où nous nous lancerons pour 5 jours sur le trek exigeant du Salkantay. Il nous amènera au pied du Macchu Picchu que nous gravirons au petit matin du 10 octobre.
Cusco toujours où nous nous poserons pour en découvrir les secrets…
L’Amazonie, ensuite, à puerto maldonedo pour une petite semaine dans la jungle.
Et enfin retour à Lima pour retrouver la mégapole et ses secrets.
Tout ayant une fin, retour à Panama puis sur Maverick début novembre pour sa remise à l’eau après un petit coup de propre! Voilà le programme des semaines à venir. Et si vous voulez nous suivre presqu’au jour le jour, venez découvrir notre nouveau moyen de communication qui va remplacer ce blog. Cliquez sur le lien ci-dessous et suivez nous dans nos aventures
Il y a tant à voir en Colombie… Nous n’y resterons qu’un petit mois, malheureusement. Mais quel mois ! Comme annoncé, nous arrivons à Carthagène des Indes. Cette ville, extraordinaire, nécessite un article rien que pour elle.
Suivra l’article sur notre périple de 15 jours dans les terres de Colombie, dense, magnifique, et d’une diversité incroyable.
Je vous emmène donc, dans un premier temps à la découverte de Carthagène des Indes !
Une ville dont le nom m’a fait rêver toute ma vie, comme Saint-Malo ou Essaouira. Il y a des destinations prédestinées. Celle-ci en fait parti !
L’arrivée sur la ville en voilier est magique.
Et le mouillage avec vue sur la vieille ville incroyable.
Nous y arrivons le week end de la célébration des 492 ans de sa fondation.
Le 1er juin 1533 a marqué un tournant dans l’histoire des Caraïbes colombiennes. Ce jour-là, le conquistador espagnol Pedro de Heredia fondait la ville de Carthagène des Indes, un joyau colonial qui allait devenir l’un des ports les plus importants des Amériques, un pôle de commerce, de défense militaire et de résistance culturelle. Aujourd’hui, 492 ans plus tard, Carthagène continue de briller comme l’une des destinations les plus emblématiques de Colombie, et son anniversaire est célébré par un programme culturel dynamique qui met en valeur son histoire, son art et l’esprit de son peuple.
Que représente l’anniversaire de Carthagène ?
Plus qu’une simple date commémorative, l’anniversaire de Carthagène est l’occasion de réfléchir et de célébrer la résilience et la diversité de sa population. Il incarne la fierté d’une ville qui, malgré les difficultés sociales, est restée un symbole culturel et touristique de la Colombie. C’est aussi l’occasion de célébrer son identité unique, façonnée par un puissant mélange de racines africaines, autochtones et européennes qui influencent sa musique, sa cuisine, sa langue et ses traditions.
Mais pourquoi Carthagène des Indes ?
Carthagène doit son nom à la ville espagnole de Carthagène, en Murcie, mais elle s’est rapidement forgée une identité propre. Durant la période coloniale, elle joua un rôle central dans le commerce d’esclaves et de marchandises africaines entre l’Europe et les Amériques. Sa situation stratégique sur la côte caraïbe en fit une cible pour les pirates et les puissances rivales, ce qui conduisit à la construction d’un impressionnant système de murailles, de bastions et de forts, comme le Castillo de San Felipe de Barajas. Ces fortifications sont aujourd’hui inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984.
Au-delà de sa richesse architecturale, Carthagène a une profonde valeur symbolique pour la Colombie, car elle fut l’une des premières villes du pays à déclarer son indépendance de la domination espagnole le 11 novembre 1811, un geste audacieux qui souligne son esprit combatif.
Mais ça se mérite, car le mouillage en question n’est pas de toute tranquillité. Le ballet incessant, de jour comme de nuit, des lanchas, vedettes, zodiacs, catamarans transportant des colombiens joyeux, bruyant avec toute sorte de musiques à fond, des sonos comme nous n’en avions plus connues depuis le Brésil. Les watts se déchaînent. (video)
Toutes ces embarcations s’amusent à passer au plus près des voiliers à l’ancre, au risque, nous alarme t’on, de se prendre dans nos chaînes. Et les remous vont avec. En mono ça ne doit pas être très confortable !
Les premiers jours, nous avons hésité à quitter Maverick, d’autant que les orages ont frappé fort pendant 3 jours (video). Grosses pluies, tonnerre, éclairs et les bateaux tournant dans tous les sens. Ce qui a occasionné un incident, qui aurait pu être beaucoup plus grave.
En voici le résumé..
« Péripéties de notre première nuit au mouillage de Carthagena. Le danger est moins en mer qu’au mouillage…
En plein orage, sous un fort grain et gros vent, nous sommes réveillés par un bruit sourd sur la coque tribord, où nous dormons. Nous sortons en catastrophe, et que voit-on ? Un monocoque acier, lourd, collé à nous, son ancre toujours accrochée. Il « chasse « , donc dérive…
Mais que faire sous ces trombes d’eau? Par battages installés en catastrophe, moteurs allumés, toujours sous des trombes d’eau, nus comme Adam et Eve, on avance pour essayer de s’écarter sans provoquer de dégâts irréversibles… Le plus gros danger : que sa chaîne passe sous la coque et arrache safran et hélice. Il est seul sur son bateau, moteurs en panne. Les voisins sont tous réveillés. Au prix de manœuvres et de force de la part de Jean Benoît pour l’écarter de nous, j’avance sur notre chaîne. Ouf, il est derrière. Maintenant il faut maintenir la distance car avec l’orage ça tourne dans tous les sens. Nous décidons de relever l’ancre et de nous installer à sa place antérieure, bien devant… Manœuvre réussie. Il est 2h du matin et le sommeil a fuit. Et la peur rétrospectivement d’avoir échappé au pire. Il se serait encastré sur notre martingale, entre nos deux coques, notre voyage était fini pour un bon moment…
Mais maintenant tout va bien. Nous nous sommes rendormis, nous avons récupéré et nous partons visiter Carthagène. Advienne que pourra.
Et malheureusement, pas de morale de l’histoire… Ça peut arriver à tout le monde, sauf dans les îles désertes, comme Blanquilla !
Le bateau en question. Je n’ai pas pris de photo dans l’action. Vous ne m’en voudrez pas… »
Mais, tous ces désagréments s’effacent devant la beauté de cette ville! Le premier soir, bien évidemment, nous allons prendre le pouls de la vieille ville. Nous avons 2 km à faire pour la rejoindre. Et c’est la fête pendant 3 jours : des concerts, défilés, danses : la ville commémore le 1er juin, ses 492 ans d’existence.
Nous aurons notre feu d’artifice. Nous n’en demandions pas tant!
Nous découvrons un magnifique bar sur un toit terrasse avec une vue magique sur carthagène et sa baie. On verrait presque Maverick!
Le jour suivant, à nous Carthagène, car les musées sont gratuits, ou presque, du fait de la commémoration. Visite du musée de l’inquisition et du musée de l’or. Nous nous réservons le musée naval, payant, pour un autre jour, avec moins d’affluence.
La fête bat son plein mais nous nous éclipsons vite pour une soirée tranquille sur Maverick. Après notre mésaventure de la nuit, nous ne sommes pas trop sereins. Et en direct, installés sur notre trempoline un second feu d’artifice, presque pour nous ! (video).
Le lundi est un jour très orageux. Ça tonne fort et notre ami le bateau en acier a de nouveau chassé après avoir repris sa place devant nous. Pas sur nous, fort heureusement mais il s’est fait rappelé à l’ordre. Le voila parti loin de nous. Tant mieux ! Nous ne quitterons le bateau que pour la soirée pour découvrir le quartier festif de Getsenami.
Getsenami,
C’est dans ce quartier situé entre le Castillo San Felipe et le centre historique qu’est né le mouvement indépendantiste en 1811. Aujourd’hui ces ruelles aux maisons coloniales souvent décorées de peintures murales et de graffitis accueillent la jeunesse festive dans une ambiance bohème. Bars, restaurants typiques, spectacles de rue… la place de la Trinidad est l’une des plus animées de Carthagène des Indes.
Les jours suivants, nous décidons de descendre à terre très tôt, avant la forte chaleur. Évidemment nous ferons le tour des remparts plusieurs fois. C’est une bonne séance de sport car il nous faut nous préparer pour notre séjour à Bogota et notre Trek en altitude de 3 jours dans les montagnes au dessus de Salento. Nous ferons entre 12 et 14 km par jour, ce qui est plutôt pas mal. Ça faisait bien longtemps!
Première étape : les remparts.
C’est la fortification la mieux conservée et la plus complète d’Amérique du Sud, et l’un des meilleurs murs des villes fortifiées au monde. Nous parcourrons les 11 kilomètres du cordon fortifié préservé, l’une des attractions les plus importantes de Cartagena, déclarée patrimoine culturel de l’humanité, un trésor inestimable qui n’a pas seulement résisté aux attaques des envahisseurs, du temps et de la nature.
Construits pour éloigner les ennemis, aujourd’hui les murs sont un symbole de Cartagena, invitant les voyageurs à pénétrer dans une ville pleine d’histoire et de détails uniques.
En 2020, les murs préservés de Cartagena ont 406 ans d’existence. Ces murs ont été témoins de diverses luttes et de l’évolution de Cartagena, qui est reconnue sous le nom de « La Heroíca ». C’est un joyau d’architecture et d’ingénierie militaire.
Visiter la ville historique
Après nos 10 minutes de marches quotidiennes pour rejoindre le centre historique, nous passons dans un premier temps devant le palais de la convention et le patio de la Banderas. Magnifique !
Puis direction la vieille ville. Pour se faire, nous nous présentons sur la Place de Los Coche, autrefois place où se vendait les esclaves.
Il nous faut passer ensuite sous la tour de l’horloge qui est la porte principale d’entrée à la vieille ville de Carthagène. Elle a été construite par Juan de Herrera y Sotomayor. L’ingénieur militaire a choisi une architecture de style postclassique avec des colonnes toscanes et des arcs semi-circulaires romains. Cette porte est un des chefs-d’œuvre hispano-américains les mieux conservés au monde, même si les habitants racontent qu’il s’agit simplement de la « Puerta del Reloj ».
Ornée de maisons coloniales à balconnet de plusieurs couleurs, cette place de forme triangulaire est la porte d’entrée de la vieille ville.
Nous nous enfonçons dans les ruelles et rejoignons la cathédrale Santa Catalina. Construite en 1577, la cathédrale Sainte-Catherine d’Alexandrie est l’une des plus anciennes cathédrales d’Amérique. Au fil des années, elle a subi de nombreuses transformations. La plus remarquable est sa couverture en stuc qui lui donne une apparence de marbre.
Puis découverte de la place Bolivar, ornée d’une statue équestre de Simon Bolivar. C’est l’une des place les plus vivantes de Carthagène, où de nombreux artistes de rue viennent danser et chanter sur des rythmes de cumbia colombienne, lorsque le soleil décline (video). Elle est entourée du palais de l’Inquisition et du musée de l’or.
Le saviez-vous? Sous la statue, on peut lire les paroles du libérateur “Si Caracas m’a donné la vie, vous m’avez donné la gloire”.
Nos pas nous mènent ensuite à la magnifique église de San Pedro Claver construite au début du XVIIe siècle par des religieux de la communauté jésuite. Le nom est un hommage à San Pedro Claver qui a lutté pour les deshérités, les opprimés et la libération des esclaves. Ce prêtre a consacré sa vie à l’évangélisation des esclaves noirs de la Nouvelle-Grenade. Les restes du missionnaire sont conservés dans une urne du maître-autel.
Puis nous flânons dans les rues, y découvrons les multiples métiers, -tels que le cordonnier, les carrossiers, les artistes-, le monde, la circulation, les marchands ambulants. Et les spectacles de rue (video). Bref, la vraie vie !
Y compris, la séance de sport tous les matins, avant les grosses chaleurs de la journée !
Et surtout visiter le fort San Felipe de Barajas
Son histoire
Cette forteresse a été construite lors de la colonisation des Espagnols. Ce château est le plus grand complexe militaire construit par les Espagnols sur le continent américain.
Cette forteresse a été déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984, tout comme le centre de Carthagène des Indes et toutes les fortifications qui s’y trouvent. Le Chateau de San Felipe est situé sur la colline de San Lázaro, juste à l’extérieur de la ville fortifiée de Carthagène des Indes. La construction de cette fortification, commencée en 1536 et achevée en 1657, a duré plus d’un siècle. Il a été construit pour faciliter l’observation et la défense contre les invasions et les attaques continues que la ville a subies de la part des armées anglaises et françaises, ainsi que des pirates.
Au fil des ans, il a résisté à une grande variété d’attaques. L’une des plus célèbres est celle subie aux mains des Britanniques en 1741. Cette année-là, Edward Vernon attaque Carthagène des Indes avec une armée de plus de 27 000 soldats, 186 navires de guerre et 2 000 canons. Sir Vernon n’a pas atteint son but. L’Espagnol Blas de Lezo, avec seulement 3 600 hommes et six navires, a réussi à vaincre la marine anglaise dans l’un des actes héroïques les plus spectaculaires de l’histoire militaire.
Cette structure, construite en briques et en pierres, est considérée aujourd’hui comme l’une des meilleures en termes de stratégie militaire. Sa construction quasi impénétrable lui a permis de rester debout au fil des ans, malgré les nombreuses attaques dont la ville a fait l’objet.
Le château possède également des ravins qui ont été créés pour piéger les intrus qui tentaient d’escalader les remparts. L’intérieur est un système labyrinthique de tunnels souterrains dans lesquels les troupes pouvaient se déplacer sans être vues par l’ennemi. Ces tunnels étaient également utilisés pour des embuscades lorsque l’ennemi parvenait à s’infiltrer.
Le système de tunnel a été conçu pour être un piège mortel pour l’ennemi. Ils ont dû y pénétrer pour atteindre les niveaux supérieurs, et ont rencontré des couloirs étroits pleins de recoins où se cachaient les défenseurs, des irrégularités et une disposition où il est très facile de se perdre et de se désorienter, dans le but de faciliter les embuscades. La forteresse possède également des casernes souterraines pouvant accueillir jusqu’à 350 hommes, des armes et de la nourriture pour survivre à un siège de plusieurs mois.
Et en image…
De l’extérieur,
Sur les murs,
Trop chouette la visite de l’école au fort (video)
Le dimanche suivant, comme tout est fermé, ce sera plage. Nous décidons d’aller au nord et non pas à Bocagrande où le tourisme est roi. Uber fonctionne parfaitement bien ici. C’est bien pratique. Nous nous retrouvons sur une plage bon enfant, joyeuse, chaque famille s’installant comme nous sur fauteuil et transat. Les marchands ambulants passent mais sans être trop insistants. L’eau n’est pas trop claire mais ça rafraîchit.
Car j’ai oublié de préciser : au mouillage, il est hors de question de se mettre à l’eau. Nous sommes en fond de baie.
Notre séjour carthagenois prend fin puisque nous quittons Maverick 15 jours pour découvrir la Colombie côté terre.
Pour ce faire, j’ai trouvé une marina à 5 miles nautiques du centre ville, Manzanillo (video)
La navigation n’est pas trop simple pour s’y rendre. Il faut bien suivre le chenal indiqué sur leur site car les fonds remontent très vite et ne pas imaginer raccourcir la route. (lien vers leur site)
Cette marina est très pratique pour laisser le bateau en sécurité, sans avoir à le sortir, pour un coût bien moins élevé qu’au club de pêche de Carthagène ou à Santa Marta. Par contre les abords ne sont absolument pas recommandables. Il ne s’agit donc que d’une marina de repli pour partir à la découverte de la Colombie.
Coté pratique pour les navigateurs
Petite précision sur le mouillage : à ce jour, il n’est possible de laisser l’annexe qu’au club nautico, contre une cotisation de 30 dollars la semaine. Pour cette somme, vous pouvez la laisser en toute sécurité, à toute heure, et prendre les douches aux sanitaires. Le club de pêche, qui acceptait apparemment auparavant les annexes, les refusent maintenant systématiquement et est fermé le week-end, sauf si vous y laisser votre voilier. Il est par ailleurs impossible de laisser l’annexe au cœur de la vieille ville même si cela paraît très tentant. Ce qui veut dire que pour se rendre à la tour de l’horloge, à la vieille ville, il y a un peu moins de 2 km à faire à pied, soit une bonne vingtaine de minutes par trajet, ou demander un uber, qui fonctionne très bien en Colombie.
Pour faire un avitaillement de rêve, n’hésitez pas à vous rendre au mercado Bazurto en uber. Le marché est immense, très populaire et se partage en différente partie, selon ce que vous cherchez. Il faut avoir le cœur bien accroché, mais les produits et les prix défient toute concurrence !
Nous avons adoré cette étape à Carthagène qui fut, à mon sens, bien trop courte mais les vents et courants n’attendent pas. Et notre vol de retour en France encore moins !
Mais, promis, les articles sur notre voyage dans la Colombie profonde vont suivre très vite.
Le voyage reprend ! Nous voila partis sur de nouvelles navigations pour de nouveaux horizons.
Sentiments mitigés : nous nous éloignons de tous nos amis, mais ce sera pour mieux nous retrouver quelque part en France ou ailleurs.
La prévision : 3 jours de navigation que nous imaginons sportive car il faut passer le Cabo de Vela, appelé aussi « petit Cap Horn ». Ça veut tout dire ! L’option météo a donc été recherchée au mieux et le départ prévu dès que celle-ci semble la meilleure. D’où ce départ quelque peu anticipé.
Mais pourquoi le « petit Cap Horn ? » Le Cabo de la Vela (cap de la voile) situé en Colombie sur la péninsule de La Guajira, est parfois surnommé le « petit Cap Horn » du fait de plusieurs similitudes maritimes et climatiques avec le véritable Cap Horn, ces deux caps occupant chacun une extrémité exposée de l’Amérique du Sud. Il marque l’endroit où le désert rencontre la mer des Caraïbes.
Conditions de navigation difficiles :
Les vents y sont très forts et constants (les alizés y soufflent puissamment).
La mer y est agitée, avec de fortes vagues, une houle qui peut être énorme, ce qui rend la navigation compliquée et parfois dangereuse.
Courants marins intenses :
Comme au Cap Horn, il existe des courants marins puissants et changeants qui piègent facilement les marins inexpérimentés. :
Position géographique de promontoire :
Le Cabo de la Vela est un cap saillant dans la mer des Caraïbes, exposé directement aux éléments, comme le Cap Horn au sud du continent.
Journal de bord
Le temps est gris et les dernières vues sur Curaçao brumeuses.
Nous sommes plein vent arrière, voiles en ciseaux. L’allure est très confortable et nous ne ressentons que peu le vent, dont les rafales atteignent pourtant plus de 30 nœuds.
Et que fait le capitaine, outre la route ? Il pêche ! Et pas qu’un peu ! Une belle bonite.
Suivie d’une jolie daurade coriphène. On va se régaler !
Les miles nautiques défilent, les quarts s’enchaînent, les repas pris régulièrement ensemble. Jeux et lecture sont de mise. La navigation est décidément bien confortable.
Et pourtant nous nous attendions à une navigation plus musclée. Elle fut l’une des plus agréable. La cause en est l’allure. En vent arrière, même avec des rafales à 30 nœuds et une houle de 2 à 3 mètres, cela paraît confortable. Mais il faut relativiser car si nous avions été avec Maverick 2 nous aurions soufferts. Encore un avantage de naviguer en catamaran !
Cabo de la Vela
Nous avons avancé vite et avons pulvérisé nos records : 330 mn en 48 h, avec 2 ris dans la grand voile et 2 ris dans le génois. Nous devons ralentir pour arriver de jour à Carthagène. Et de fait, et comme la météo l’avait prévu, le vent tombe près de la côte colombienne. La dernière nuit, la moyenne chute. Mais c’est cela la voile. Nous avons rentré le génois et avons ajouté 1 ri à la grand voile. Nous avançons quand même entre 5 et 6 nœuds.
Au droit de Baranquilla, où un gros fleuve se déverse dans la mer, à 12 milles de la côte, soit une vingtaine de kilomètres, la couleur de l’eau est marronnasse. Quelle différence avec l’eau du Cabo de Vela !
Nous avançons bien moins vite mais sommes toujours à la voile. Nous n’allumerons les moteurs que 2h avant l’arrivée. La météo n’est pas trop belle ce matin. Le taux d’humidité de 85 %. La preuve…
Tout est mouillé à l’intérieur du bateau, y compris les carpettes, les sols, les vêtements dans les placards. Vive le soleil !
Mais nous sommes en vue de Carthagene des Indias dont nous allons suivre la côte pendant un moment. Cette ville mythique qui m’a toujours tant fait rêver ! Rencontre avec quelques pêcheurs sur leur barque, sans moteur. Ils paraissent bien pauvres…
Nous passons par l’entrée au nord, chenal envisageable que par beau temps. Les fonds restent toujours à plus de 3 mètres dans ce chenal intermédiaire.
Carthagène se fait attendre. Nous entrons dans la baie, logeons les cargos et arrivons enfin en vue de la vielle ville.
Enfin, arrivée sur le mouillage. En plein centre ville. Que du bonheur !
Les lanchas passent autour de nous pour rejoindre les îles du sud de Carthagène. Moment intense.
C’est ce qui s’appelle une très belle trace. 72h-451NM. 6.3 de Moyenne-4h moteur.
Le mot du capitaine :
D’où l’importance d’une bonne prise de météo. Sachant que, quoi qu’en disent certains grincheux, les prévisions à 4 jours sont très fiables. Si l’on admet une variation, en aggravation ou minoration de force de vent et/ou de mer, et temporelle d’environ 20%. Ce qui reste très appréciable quand même, surtout quand on a une navigation de 3 jours. Reste qu’il faut être méthodique et vigilant. Passer de rafales de 30 à 36kn, sur le papier ça n’impressionne pas, en pleine mer si…. Donc toujours partir avec l’idée qu’on va se prendre 20% de plus que prévu. Et refuser, quelles que soient les raisons, de partir sur une mer qu’on estime dangereuse. Les copains juste derrière nous, à 24h près, se tapent des rafales à 45kn, à l’approche du cap le plus au nord de l’Amérique du sud, de funeste renommée (ici on l’appelle le petit Cap Horn par référence à son homologue du grand sud).
Quand on a 30-35kn établis, on a toujours la mer qui va avec, et ce ne sont pas des bons moments …
Désormais avec Isa, qui à une belle vision de la météo, nous regardons ensemble les 3 modèles principaux au moins 10 jours avant le départ pour choisir le bon créneau. Nous attendons d’être tout les deux ok sur celui-ci et on arrête notre décision le plus tard possible, idéalement quand on a une visu favorable à 4 jours… Évidemment pour les navigations plus longues, même si on regarde à 10 jours, on sait que les conditions peuvent changer. D’où la petite courbette finale au génie d’Elon, qui nous permet désormais, même en pleine mer et pour un prix modique, d’actualiser nos fichiers météo autant qu’on le souhaite, et en quelques minutes. Le téléphone satellite iridium n’a et ne permet toujours pas une telle précision, pour un coût pourtant bien plus élevé !
Nous arrivons le jour de la fête nationale. Et le feu d’artifice rien que pour nous.
Mais promis, vous saurez tout sur Carthagène et la Colombie dans le prochain article.
Quelle joie de revenir sur cette île déserte, hors les pêcheurs et coast guard. Nous y arrivons après une belle navigation tranquille de 51h00 pour 306 mn franchis. Les dauphins nous y accueillent. Cela faisait bien longtemps.
Installation au mouillage de la Muerte juste avant la nuit. Nous retrouvons nos marques.
Le jour suivant, un voilier passe derrière nous. Il s’agit d’un 49 pieds venezuelien skippé par Alberto, avec Henriette et 3 autres marins. Henriette parle français. Un vrai bonheur. Ils ne sont que de passage et descendent juste à terre voir les pêcheurs.
Nous les informons de notre souhait de leur installer des panneaux solaires, donc de l’électricité. La joie pour eux ! Jean-Benoit se joint à eux pour être présenté aux pêcheurs. Et le panneau solaire emporté par l’un d’eux.
L’équipage ne passe que 5 minutes sur Maverick devant rejoindre dans la journée l’île de Tortuga.
Envie de vacances au Venezuela : Henriette reçoit sur deux sites. Je suis persuadée que l’accueil y est merveilleux et Henriette une hôtesse exceptionnelle !
Alberto et Henriette connaissent bien Jonathan, le chef coast guard que nous avons déjà vu à 2 reprises. Trop chouette. Il est prévenu de notre arrivée et viendra nous voir le jour suivant.
La rencontre est très sympathique, les retrouvailles touchantes. Il s’agit de la même équipe que la dernière fois. Échange de cadeaux, café, gâteaux et discussion via le traducteur. Et oui nous ne parlons pas espagnol, à notre immense regret. L’échange est compliqué mais la joie et les sourires présents.
Rendez-vous est pris pour visiter leur camp lorsque nous partirons.
Au cours des 15 jours suivants nous ne verrons aucune voiles, quelques pêcheurs et encore pas tous les jours. Apparemment la période n’est pas propice à la pêche. Mais, même avec peu de poissons, ils passent nous voir, nous offrir les poissons pêchés tels que thon rouge et surtout barracudas. Nous leur offrons, eau, café, et bien évidemment le wifi afin qu’ils appellent leur famille. Que du bonheur de les voir s’esclaffer avec leur femme et enfants.
Et grâce à Christine et à ses collègues de la croix rouge de Saint Barthélémy, nous leur donnons, des habits, des jouets, et des masques et palmes de la part du magasin « Nitrogen » de Pointe à Pitre. Mille mercis à eux. Vous leur avez donné, vous aussi, du bonheur !
Nous explorons les fonds, le capitaine chasse et assure les repas!
Nous nous déplaçons de mouillage en mouillage.
Quelques jours sur le mouillage de las América, toujours aussi merveilleux ! Nous ne nous en lassons pas et passons et repassons sous l’arche en nageant.
C’est aussi beau au-dessus, qu’au-dessous…
Nous terminons notre séjour par une semaine sur le mouillage de la Playa de Palmeiras.
Les fonds sont splendides et je m’essaie à la gopro. J’adore surprendre anges royaux, raies, et toute sortes de poissons. Grandiose !
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Sur ce dernier mouillage, nous pouvons descendre à terre pour nous dégourdir les jambes, puisqu’il y a la lagune découverte l’an dernier avec Nathalie et Thierry de Ornella. A ce jour elle est pratiquement asséchée.
Jonathan nous dira qu’il n’a pas plu depuis février. Ici aucune source d’eau. Celle ci est acheminée par bateau du continent. Une denrée rare et très précieuse. Les pêcheurs en raffolent. Le sel est quant à lui récupéré et mis en tas. Pour les pêcheurs ? Pour les ânes ?
Mais il nous faut partir. Comme promis, nous nous rendons au mouillage au sud de l’île pour retrouver et visiter le camp des coast guard. Bien évidemment, aucune photo de l’intérieur du campement mais quel bonheur d’être reçu par Jonathan. Un café nous est servi au bout de la « terre » face à Maverick. Le camp est merveilleusement tenu même s’ils manquent de tout. Nous visitons également la piste aéronautique qui n’a jamais été utilisée mais qui est entretenue par les gardes.
Un dernier adieu à nos amis et dernière soirée sur les eaux de Blanquilla. Les pêcheurs sur place viennent s’approvisionner une dernière fois en eau…
Le coucher de soleil est splendide.
Et la lune et son halo étonnant !
Départ le jour suivant pour Curaçao, pour retrouver Emma. Mais vous le savez déjà, puisque l’article est déjà en ligne.
Le prochain sera consacré à la Colombie, notre dernier et immense coup de cœur avant l’été.
Et à l’automne, nous vous retrouverons sur un nouveau concept, puisque ce blog ne sera plus alimenté. Polar Step le remplacera et vous permettra de nous suivre au jour le jour.
Curaçao, Kòrsou en papiamento, la langue locale, est la principale île des Territoires néerlandais d’outre-mer, située dans la mer des Antilles, près du Venezuela. Elle fait partie du groupe d’îles des petites Antilles appelée Îles Sous-le-Vent. L’île est d’une superficie de 444 km² (moins que la principauté d’Andorre) et sa capitale est Willemstad. Cette île colorée et dynamique abrite quelques-unes des plus belles plages des Caraïbes.
L’histoire de Curaçao est un mélange complexe d’influences amérindiennes, espagnoles et néerlandaises, avec une forte influence du commerce et de la traite négrière, et une évolution vers une plus grande autonomie politique. Depuis octobre 2010, Curaçao est désigné comme l’État de Curaçao.
L’État de Curaçao comprend aussi une petite île inhabitée (superficie: 1,7 km²) au sud-est et appelée «Petit Curaçao» ou « Klein Curaçao » en néerlandais, que nous visiterons à plusieurs reprises pour ses eaux sibyllines.
Curaçao fait partie des îles ABC (Aruba, Bonaire et Curaçao), également connues comme les Antilles néerlandaises.
Petit retour en arrière, en novembre 2024…
Nous y arrivons, la première fois, après 22 jours de « robinsonnade » sur les iles désertes de Blanquilla (article blog) et des Aves (article blog). Nous voici donc de retour à la civilisation ! Nous n’étions pas attirés par cette destination mais nos amis de Ohana, Jp et Ness, avec lesquels nous voulions absolument passer notre premier niveau de plongée Padi, y passaient leur saison cyclonique.
Rendez-vous était donc pris, en novembre, pour la découverte de ce sport, totalement inconnu pour moi.
Que dire ?
Curaçao et ses fonds font partie des spots de plongée les plus beaux au monde. Et nous confirmons !
Dès notre arrivée à 8h00 du matin, nous sommes happés par la famille Bernard de El Peligrino et Daniel, notre compère que nous n’avions pas revu depuis la Gambie, pour aller en bus, en ville, faire les formalités, de sortie pour eux et d’entrée pour nous. Elles seront réalisées sans souci et sans recherche des bureaux de notre part puisque guidés par les copains et aidés par notre jeune et talentueuse interprète, Trixie. Mille mercis à eux, car pas facile entre l’immigration, le parc naturel (pour les autorisations de mouillage sur l’ile et à Klein Curacao) et les douanes éloignés les uns des autres. Petite visite rapide de la ville. Nous y reviendrons pour une journée de tourisme !
Après quelques courses, et en concertation avec Jp et Ness, direction Klein Curacao, où il n’est possible de rester que 3 nuits, après autorisation et paiement d’une taxe de 25 dollars auprès du parc naturel. La journée, les catamarans gavés de touristes y viennent pour profiter des lieux. Le soir, il ne reste que nous. Le bonheur ! Et les lumières : extraordinaire !!!
Découverte de l’équipement de plongée puis des premières plongées « piscine ». Pour nous ce sera au « cul du bateau », sur du sable blanc et dans des eaux bleues translucides. Tout ceci sans courant !
Que demander de plus ? juste le paradis !
Nous réalisons donc les 4 plongées « piscine ». S’ensuivent 5 plongées en eaux plus profondes. Et là, idem que pour les plongées précédentes, nous sautons du bateau, car au-delà d’une langue de sable blanc, le « tombant » est tout proche, selon la position de nos bateaux. Et les « tombants » descendent tout de suite au delà de nos 18 mètres réglementaires. Donc très facile de descendre, si on n’a pas peur d’être engloutis par les fonds, et de s’arrêter à nos profondeurs autorisées, en découvrant des coraux splendides et toute sorte de vie sous marine.
Extraordinaire, même si les exercices ne nous permettent pas toujours d’apprécier à la juste mesure ce fabuleux décor sous marin. Mais il faut quitter ce paradis. Et il nous reste 2 plongées à réaliser. Nous avions anticipé et demander 3 nuits au mouillage de Fuik baai plus calme, juste a côté de Spanish water. Quoique, plus calme, hors le week-end ! Voyez par vous même (vidéo)…
Mais comme à Klein Curacao, dès que nous nous éloignons de quelques mètres de la rive, le tombant est splendide. Nous aurons passé et réussi notre Padi sur des sites extraordinaires, sites que nous ne retrouverons certainement pas de sitôt. Mille mercis à JP et Ness pour leur professionnalisme, leur passion et leur merveilleuse bonne humeur. Je précise que toutes ces plongées, nous les avons réalisées avec Cécile, la professeur de Esteban, le petit dernier du couple, à poste sur Ohana. Que du bonheur !
Place au tourisme et aux retrouvailles avec nos amis Nathalie et Thierry sur Ornella. Nous ne les accueillons pas comme eux à Union, mais le plaisir de les revoir est tout aussi joyeux et partagé. Découverte des nombreux magasins -nous n’y étions plus habitués- puis du nord de l’ile. Grâce à la location d’une voiture avec eux, nous pouvons nous rendre au parc national de Shete Boka, avec ses trous d’enfer, ses ponts naturels et la houle qui se fracasse sur les roches. Tout juste magnifique.
Heureusement, pas de croisiéristes. Nous avons le site presque pour nous seuls.
Promenade sur les jolies plages du nord, toutes aménagées, même si le ciel n’est pas des plus beaux. La difficulté : trouver où déjeuner. Nous nous contenterons d’un mauvais snack. Pas grave !
Car ce soir, c’est une grande découverte pour le capitaine : il participe à une plongée de nuit pour découvrir les ostracodes, phénomène qui n’existe de par le monde qu’ici à Curaçao, Bonaire et Aruba. Pour ma part je n’avais pas le niveau ni l’envie de plonger dans le noir. Trop neuf, trop impressionnant pour moi…
Mot du capitaine
Première plongée de nuit hors formation
« Une opportunité qui ne se rate pas », dixit un instructeur de plongée depuis 40 ans. C’est la plongée de nuit d’observation des Ostracodes !
Banco donc, même si normalement ce type de plongée nécessite un niveau 2 mon instructeur de plongée accepte de m’emmener. J’y vais sans isa, qui ne se sent pas pour une telle plongée.
Car cette plongée est très particulière : les 3eme et 4eme jours suivant chaque pleine lune il semble que de petits crustacés réalisent, 40 minutes après la tombée du jour, une sorte de danse nuptiale. Du moins c’est ce que pensent les rares scientifiques qui se sont penchés sur le sujet. Le phénomène n’a, à ce jour, été observé qu’aux iles de Bonnaire et Curacao. Personne ne sait si cela a lieu ailleurs.
Il faut dire que le créneau est particulier : proximité de la pleine lune et horaire auquel, en général, on ne vas pas plonger (les plongées de nuit sont courantes mais en général on attends que la nuit tombe pleinement, afin d’observer la faune marine au repos). Mais je fais confiance aux plongeurs chevronnés que nous avons côtoyés ici pour aller observer, un peu partout dans le monde, si la chose se produit aussi…..
Étrange plongée, on arrive sur zone au tomber du jour, en annexe. Briefing bref et concis et nous voila à l’eau. L’idée est de descendre à environ 6m, de rester en statique, d’éteindre toutes les lumières, et d’observer… Le spectacle dure moins de 20 mn….
On se croirait chez Avatar : tout autour de nous de minuscules guirlandes de points lumineux montent et descendent, au gré des flots. Une dizaine de points lumineux par « guirlande », on ne distingue rien d’autre que des points lumineux, c’est féérique vraiment. Hélas nos plongeurs expérimentés n’ont pas encore solutionné la possibilité de prendre une photo….
On reste donc ainsi le temps que les lumières disparaissent, avant de faire une plongée nocturne classique. Une très belle expérience, et pas mal comme première plongée à inscrire sur mon carnet !
Les jours filent entre ravitaillement, visite des ship et magasins de bricolage et… bricolage.
Nous découvrons également les environs immédiats de Spanish Water, le seul mouillage principal et gratuit de l’ile où nous sommes installés. La passe d’entrée peut être délicate, surtout de nuit, et ensuite défilent, hôtel de luxe, son golfe, ses plages plus ou moins privées, des maisons de luxe et ouverture sur une grande baie partagée entre différents mouillages, stations essence et yacht club inaccessible.
La passe d’entrée
Pas de magasins alimentaires à proximité. C’est le temple des catamarans de tourisme, des grosses vedettes et des jet ski qui passent à fond entre les voiliers au mouillage.
Une jolie randonnée nous mène sur les hauteurs de la baie et de la passe.
Il y a aussi un petit fort et quelques plages envahies le week-end par les locaux y pique niquant -et qui n’hésitent pas à nous proposer de partager brochettes et boissons avec eux-.
Une plage qui mérite le détour, permettant de voir en snorkeling une épave. Un bar insolite est installé tout à côté, sous la plate forme en travaux. Étonnant, il s’agit aussi d’un refuge pour chiens à adopter. Lorsque nous y revenons 6 mois après, ce refuge n’existe plus, le charme est rompu. C’est maintenant un bar comme les autres, à des prix bien moins attractifs !
Mais nous nous étions promis une journée à la capitale, Willemstad, avec ses maisons colorées, son pont de la Reina, coulissant à la demande, son joli fort rénové, et son ancien quartier esclavagiste, reconstitué en promenade avec ses bars, boutiques, musée et parc botanique.
Le centre historique de la capitale de Curaçao, Willemstad, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Son architecture hollandaise, ses bâtiments aux couleurs pastel et aux façades richement décorées, en font un lieu atypique dans les Antilles. La ville est coupée en deux par une voie navigable et reliée par un pont flottant. De l’autre côté, dans le quartier de Punda, le fort Amsterdam construit en 1635 abrite aujourd’hui la résidence des gouverneurs. Ne manquez pas une balade sur les quais et la fameuse Handelskade, le lieu le plus photogénique de la ville !
En longeant la Handelskade, le visiteur parvient au marché flottant où des marchands vénézuéliens viennent en bateau proposer leurs produits. Des étals de poissons, de fruits, de légumes mais aussi des biscuits, des chocolats ou d’autres spécialités vénézuéliennes… avis aux gourmands !
Que serait Willemstad sans son pont flottant qui traverse la baie de Santa Anna et relie les deux principaux quartiers de Willemstad. Surnommé la « Swinging Old Lady », le pont Queen Emma fut construit en 1888. Soutenu par 16 bateaux pontons, son tablier peut se relever pour permettre le passage des navires. Celui-ci pivote au moins une vingtaine de fois par jour pour permettre aux bateaux d’accéder au seul port de Curaçao. Un spectacle à contempler depuis les quais sur une terrasse de café !
Nous y resterons le soir pour voir la ville de nuit, illuminée.
Et profiter de la brasserie, accolée à la jolie table du gouverneur. Ça fait tellement longtemps que nous n’avons pas eu de si bonnes bières, brassées sur place. Un bel ensemble et le soir ambiance toute particulière.
Une belle soirée avant notre départ pour Klein Curaçao où nous replongerons, puis Blanquilla, avec sa navigation longue, et usante. Car autant venir de Blanquilla est un bonheur, autant partir de Curaçao pour Blanquilla est une gajeure.. 80 h de mer dure, contre vent et courants. Des bords carrés, ou comme a demandé si joliment Nath : « avez vous bien jardiné » ? Mais blanquilla vaut toutes les difficultés. C’est tellement beau… à couper le souffle. Vous voulez en savoir plus, cliquez !
Second séjour à Curaçao avec Emma
Nous avons décidé de repasser par Curaçao avant notre départ vers Panama pour recevoir notre nièce, Emma, sur Maverick. Rendez-vous est donc pris avec elle le 15 mai 2025 pour 15 jours.
Nous sommes maintenant en terres connues et pouvons prévoir ce séjour dans les meilleures conditions, d’autant que la météo s’annonce plutôt belle.
Nous arrivons de Blanquilla, -dont vous retrouverez dans un prochain post les magnifiques derniers jours passés là-bas- en début de nuit, après une belle navigation, et posons notre ancre à Klein Curaçao. On peut s’y installer de nuit, surtout par pleine lune, d’autant qu’une arrivée à Spanish Water, où le chenal d’entrée n’est pas éclairé et très mal pavé est inenvisageable. Belle navigation tout au portant donc plutôt confortable. Un bon vent tout du long. Et aucune rencontre, ni pêcheurs ni cargos. Toujours seuls !
A notre arrivée le soirAu petit matin
Quel lieu magique. Nous y resterons 2 jours pour profiter de ces eaux claires avant de rejoindre le mouillage de Spanish Water, le seul possible et gratuit sans autorisation à Curaçao.
Nous y retrouvons Karen et Jean-Marc, les plongeurs passionnés et adorables, amis de Nathalie et Thierry, que nous avions croiser en novembre dernier. Et c’est pour notre plus grand plaisir qu’ils acceptent de nous emmener à la session des « ostracodes » du mois de mai puisque nous arrivons juste après la pleine lune. Cette fois-ci j’en suis !
Le mot de la « seconde » – Le monde merveilleux des ostracodes
Une plongée inoubliable, extraordinaire. Nous ne remercierons jamais assez Jean Marc et Karen pour ces moments de pur bonheur. Imaginez-vous immergés dans l’univers du film Avatar. Impossible de filmer. Mais pour quelles raisons me direz vous ? Les voici. Les ostracodes ne s’observent que les 3eme ou 4eme jours après la pleine lune, à une heure très particulière, moins de trente minutes. Et surtout dans le noir absolu afin de les découvrir sous nos yeux émerveillés. Jean Marc nous explique, lors du briefing, que ce phénomène si peu connu a été découvert par hasard à Curaçao, Bonnaire et, au Belize et Honduras. Et uniquement sur ces 4 lieux au monde. La particularité à Curaçao est que ces filaments de « lucioles lumineuses » s’élèvent mais aussi s’abaissent. Ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs. Il s’agirait de petits organismes effectuant leur danse d’amour, sous forme de milliers de points bio luminescents. Ce phénomène reste toutefois une énigme de la nature. Trop de frais de matériels pour des chercheurs, pour si peu de retombées. Il ne nous reste qu’à observer, rester stoïques, se déplacer avec légèreté et surtout sans lumière. Instant magique qui s’interrompt au bout d’une vingtaine de minutes d’observation. A cet instant, Jean Marc allume sa lampe UV. Et là, le monde magique des profondeurs de la nuit s’anime devant nous. De minuscules crevettes mauves, translucides, apparaissent. Le plancton s’illumine grâce à nos mouvements des doigts et main. Et les poissons, surpris, nous regardent et s’éloignent. Mais il nous faut bien remonter, même si la profondeur est moindre, entre 5 et 10 mètres. Retour sur notre Maverick, les étoiles plein les yeux. Ce fut une expérience unique : ma première plongée de nuit, ce phénomène que nous ne retrouverons nulle part ailleurs, et un partage d’intense bonheur avec Jean Marc que nous tenions par l’épaule pour plus de stabilité.
Après cette plongée inoubliable, direction Klein Curaçao, pour faire découvrir ce lieu enchanteur à Emma.
Nous nous installons à « notre » place, assez loin des charters, nombreux, qui viennent à la journée.
Car l’île est inhabitée. Il s’agit d’un bout de caillou, battu par les vents et les flots, surtout côté nord. En nous y promenant, nous découvrons le phare, toujours en fonction, bien que paraissant abandonné.
Et les bateaux échoués, dont le pétrolier Maria Bianca Guidesman, un grand cargo utilisé pour le transport maritime de marchandises. Long de 260 mètres et transportant plus de 40 000 tonnes, il avait quitté dans les année 1980, un port d’Amérique du Sud à destination de l’Europe. Le malheureux incident s’est produit lorsque le navire a heurté un récif alors qu’il naviguait autour de l’île. Son aspect a bien changé. En effet, l’épave est déjà très rouillée et devient de moins en moins visible (video).
Mais surtout ici, ce sont les plages de sable blanc -pourtant prévues pour les touristes-, où les tortues se reproduisent !
Et toujours ces lumières… de jour…
Et de nuit, lorsque le ciel s’embrase.
Ici, à Klein, les nuages passent et ne s’arrêtent pas. Il s’accrochent sur l’ile principale. Nous n’aurons pas une goute de pluie alors que les averses et le temps gris stagnent sur Curaçao.
Mais au-delà de cette splendeur lumineuse, il y a les fonds et l’eau si claire ! On vous emmène ?
Et, évidemment, le capitaine ne peut résister à pêcher…
Délicieux tous ces poissons, en rillettes, en ceviche, grillés… Toute les recettes sont succulentes.
Mais Emma est en vacances, et nous ne pouvons pas rester sur cette ile déserte, sans aucune rencontre ou sans faire de tourisme, même si, sur le trampoline, à l’abri, la vie est douce !
Retour à Spanish Water pour retrouver les copains.
Et visiter les terres de Curaçao ! A nous la capitale by night !
Emma sur le pont de la Reine Emma
Les derniers jours approchent. Nous nous octroyons une « journée filles » à la capitale pour s’y promener, découvrir le fort,
les rues décorées,
Les chichis, étonnantes créations de l’ile, traduction littérale de la culture locale de Curaçao. Mais que signifient-elles ?
Il est important de savoir que dans la culture latino-américaine et caribéenne, des surnoms sont souvent donnés aux personnes, selon leur fonction au sein de la famille. À Curaçao, la sœur aînée de la famille était autrefois appelée « Chichi ». La poupée Chichi® de Curaçao représente cette sœur aînée, une femme caribéenne forte, fière et voluptueuse. Cette sculpture artisanale témoigne à la fois du dynamisme et du pouvoir de la sœur aînée sur la famille. Elle témoigne également de son ouverture d’esprit et de sa générosité. C’est elle qui soutient la mère, prend soin des petits et assume de nombreuses responsabilités, en complément des parents.
Et bien évidemment, visiter le village de Kurá Hulanda, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, lieu de mémoire, où les visiteurs peuvent découvrir l’histoire de l’esclavage à Curaçao et profiter du charme de l’architecture coloniale néerlandaise. Les allées pavées serpentent à travers les bâtiments caribéens de l’époque coloniale néerlandaise des XVIIIe et XIXe siècles, soigneusement conservés, autour de plusieurs cours intérieures magnifiques. Son nom vient du papiamento, langue maternelle de Curaçao, et signifie « cour intérieure néerlandaise ».
Avec son jardin plein de charme, ses sculptures si expressives, ses boutiques. Un incontournable de Willemstad !
Nous terminerons notre journée à la brasserie, notre point de rendez-vous avec le capitaine. On ne s’en lasse pas. Les amis du catamaran Maeva, Greg, Maria-Isabel et les garçons, nous ont rejoint à cette occasion. Que du bonheur !
Nous terminerons dans une délicieuse pizzeria, que nous vous recommandons tout particulièrement, Viva E Pasta, qui se trouve tout juste derrière la brasserie et la Table du Gouverneur, autre restaurant fort apprécié.
Dernière petite soirée avec Emma,
Puis dernière soirée avant longtemps avec Greg, Maria-Isabel, Jean-Marc et Karen.
Car le départ vers la Colombie se profile. Et dès que la météo, que nous suivons de très près, est favorable, il faut y aller ! Et c’est le cas.
Au-revoir Curaçao, au-revoir les amis. On se retrouvera, c’est sûr.
… et deux aéroports mythiques posés sur la mer des Caraïbes, véritables paradis des Spotters
Textes et photos par Sébastien Frémont Vidéos de Isabelle Lagarde Mars 2025
Les Caraïbes… une destination enchanteresse au nom évocateur qui résonne comme une incitation au voyage. Des îles paradisiaques, des plages idylliques, une végétation luxuriante, des fonds marins riches d’une faune et d’une flore subtropicales dignes des plus beaux aquariums…
L’île de Saint-Martin qui fait partie des Petites Antilles en mer des Caraïbes, coche toutes les cases du petit paradis sur Terre. Nous y avons séjourné une douzaine de jours, dans des conditions privilégiées et idéales, grâce à nos GO Isabelle et Jean-Benoît, qui nous attendaient sur place et nous avaient concocté un programme énergique, comme nous les aimons…
Mais les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy sont également synonymes de destination mythique pour les passionnés d’aéronautique, grâce à deux aéroports parmi les plus courus de la planète par les Spotters, ces chasseurs d’images d’avions en tous genres, toujours en mal de photographies insolites.
L’arrivée à Grand-Case, aéroport L’Espérance
Cet aéroport est si petit qu’on en sort sans même s’en rendre compte ! C’est la mésaventure cocasse qui m’est arrivé, allant jusqu’à en oublier de récupérer nos bagages… Après avoir été la risée de nos hôtes, surpris de me voir sortir sans femme ni valise, me voici obligé d’expliquer à l’agent de sûreté qu’il me faut re-rentrer en zone sécurisée, pour y récupérer l’une et l’autre… Anne-Claire n’en croit pas ses yeux « Non, il n’a pas fait ça… il n’est tout de même pas sorti sans moi en me laissant me débrouiller seule avec nos deux valises… ?? » Eh bien si ! En fait, étant davantage habitué aux aéroports démesurés américains qu’à ce genre de petits aéroports aux allures d’aérodrome, je n’avais pas prêté attention au petit convoyeur de livraison à bagages qui se trouvait juste là, tout à côté du poste de police. Les lieux sont si exigus que je ne m’attendais pas à une telle proximité, pensant que nous aurions à marcher plusieurs minutes avant de pouvoir récupérer nos bagages dans une aire de livraison plus conforme à celles que je fréquente habituellement…
Après une telle arrivée comique, nouvelle surprise : voici que pour la première fois de ma vie, après bientôt 4 décennies à voyager et à prendre régulièrement l’avion, j’ai pu me rendre à pied de l’aéroport à notre lieu de villégiature ! Incroyable ! Une fois les valises récupérées, il ne nous a fallu que 10 minutes de marche pour atteindre la villa dans laquelle nous allions résider pour toute la durée de notre séjour !
Et là, quelle surprise… A peine nos valises rangées dans la chambre, j’assiste depuis notre terrasse, au balai des ATR-72 qui atterrissent en contrebas… Nous sommes aux premières loges. La piste sur laquelle nous venons de nous poser se trouve sous nos fenêtres ou presque, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de notre chambre. Je ne pouvais pas rêver meilleur emplacement !
Ici, pas de nuisance nocturne, car la piste ferme vers 20h, pour ne rouvrir que le lendemain matin. Et pas non plus de gros porteurs bruyants. Les plus gros avions qui desservent Grand-Case sont les ATR-72 des deux compagnies Air Caraïbes et Air Antilles. Moment magique auquel j’assiste depuis la piscine à débordement de notre terrasse, les ATR-72 qui sont des appareils à hélices, reculent sans assistance !
Une fois arrivé en bout de piste avant de s’élancer pour le décollage, l’avion recule d’une dizaine de mètres grâce au pas variable de ses hélices, afin de ne pas perdre le moindre mètre de bitume. Une fois immobilisé, le pilote met alors les gaz et lâche les freins… Je suis la manœuvre depuis notre piscine, tel un gosse émerveillé…
(NDLA : les avions turbopropulseurs tels que l’ATR 72-600 sont équipés d’hélices à pas variable qui leur permettent d’effectuer des manœuvres en marche-arrière, en inversant simplement leur pas, c’est-à-dire en faisant varier leur angle d’inclinaison. Cette technique est appelée « beta mode », où les hélices sont tournées dans une position qui génère une force de poussée vers l’arrière, ce qui permet à l’avion de reculer sans avoir besoin d’un véhicule push-back – la plage de variation du pas des hélices passe ainsi de 78,5° à -19°)
Maho Beach, au bout de la piste de l’aéroport international Princess Juliana, le côté hollandais de l’île
Nous y ferons deux passages pendant notre séjour, dont le second, comment vous dire… en fait, la plage ressemblait davantage à un quai d’une gare de métro parisien aux heures de pointe et un jour de grève qu’à un lieu de baignade… bondée ! Une horreur… Heureusement, je réussis à monter sur un petit muret qui me permet de surplomber la foule de quelques dizaines de centimètres, des centimètres salvateurs qui me permettront tout de même de faire quelques images exploitables…
L’explication est très simple : tous les jours ou presque, deux à trois paquebots de croisière font escale à Philipsburg, le côté hollandais de l’île (et clairement le plus moche, sans aucun chauvinisme de ma part) ; ils déversent leurs milliers de touristes qui prennent d’assaut le front de mer ainsi que… Maho beach ! Il se trouve que pour notre deuxième passage sur ce haut lieu des Spotters, nous nous sommes retrouvés au milieu d’une horde de croisiéristes, reconnaissables à leurs petits bracelets ridicules aux couleurs fluorescentes, histoire de bien les reconnaître… Ce tourisme de masse n’est décidément pas fait pour nous !
En revanche, le spectacle des jumbo-jets qui vous passent au-dessus de la tête et leurs trains d’atterrissage qui vous rasent le crâne sont vraiment une expérience à vivre, pour ceux en tout cas que l’aéronautique ne laisse pas indifférents… Le jeu local pour les plus téméraires, ou les plus inconscients, consiste à se tenir sur la plage, derrière les réacteurs des avions qui viennent s’immobiliser en bout de piste avant de décoller, à quelques dizaines de mètres seulement des baigneurs. Lorsque le pilote pousse la manette des gaz à sa pleine puissance, la force du souffle dans l’axe des réacteurs est telle qu’elle provoque une mini tempête de sable sur la plage et qu’elle expédie indifféremment dans l’eau casquettes, serviettes et même les badauds, incapables de résister au souffle des moteurs. Si l’expérience est tentante, elle peut aussi s’avérer dangereuse, voire mortelle. En 2017, une touriste néozélandaise est décédée alors que le souffle des réacteurs l’a projetée sur des blocs de bétons situés à l’une des extrémités de la plage. Navrant.
Mais alors que je pensais avoir vécu à Maho Beach l’expérience la plus impressionnante de notre séjour, j’étais loin de m’imaginer que l’aéroport de Saint-Barth allait m’en réserver une, encore plus époustouflante !
L’aéroport de Saint Jean, sur l’île de Saint Barthélémy
Impressionnant, ahurissant, vertigineux, spectaculaire, délirant, époustouflant… les superlatifs me manquent pour décrire ma stupéfaction à la découverte de cet aéroport probablement parmi les plus sensationnels au monde !
Ici, point de jumbo-jet. De toute façon, la piste est bien trop courte pour qu’ils s’y posent (600 mètres) et encore moins pour qu’ils en décollent… Seuls de « petits » avions privés ou qui assurent des liaisons inter-îles y font escale, ainsi que des hélicoptères.
Bien entendu, les pilotes qui se posent ici ont une qualif bien spécifique, car pour l’approche finale, il faut en fait viser juste pour passer entre deux versants de collines, où à la verticale de cet endroit, les trains d’atterrissage des avions frôlent véritablement le toit des voitures qui circulent sur le rond-point juste en-dessous, avant que le pilote cabre son appareil pour plonger vers la piste située en contrebas. Puis immédiatement après que les roues aient touché le sol, il freine avant d’amorcer un demi-tour à même la piste pour la remonter en sens inverse et gagner l’aérogare… sensations garanties ! Installé aux abords du rond-point ou perché sur un petit promontoire situé tout à côté, le spectacle est garanti !
De retour à Grand-Case pour la fin du séjour, inutile de vous préciser que lorsque le moment du retour en métropole fut venu, nous avons refait le trajet inverse entre notre villa et l’aéroport de l’Espérance, de la même manière qu’à l’aller… à pied !
Un grand merci à nos hôtes pour ce séjour tout aussi mémorable qu’exceptionnel, ainsi qu’à Djamal, le gérant de notre magnifique villa, sur les hauteurs de Grand-Case.
Mille mercis à Sébastien pour ce très bel article passionnant, écrit par un passionné ! Pour en savoir plus, cliquez sur l’article sur leur séjour.
Et au plaisir de vous faire découvrir d’autres lieux aussi exceptionnels, quelque part dans le monde, après les Canaries, –La Palma et la Goméra-, et Saint-Martin et Saint Barthélémy.
Que de séparations en ce mois d’avril 2025 ! La fin de l’étape caribéenne avec les amis de longue date, d’Espagne, du cap Vert, d’Afrique. Un vrai saut dans le voyage. Un nouveau départ. Mais à quel prix !
Je vais commencer par ceux que nous ne retrouverons vraisemblablement pas dans le Pacifique. Une vraie déchirure :
La petite famille de El pelegrino, Bernard, Victoria, Trixie, si talentueuse, Marie et Laurent que nous avons vu grandir depuis plus de 3 ans. Je nous revois encore ensemble en Casamance en 2022, dans nos tenues traditionnelles, à profiter des fêtes du riz, uniques, à Oussouye.
Et tant d’autres souvenirs communs. Nous n’en finissions plus de nous quitter ! Mais les enfants grandissent et il faut maintenant penser au passage du Bac et aux études supérieures. Impossible, donc pour eux, de trop s’éloigner de France.
Notre ami Daniel sur Aloha, maintenant bien installé entre St Barthélémy et Martinique, mais qui reste tant attaché à El Pelegrino. Rencontré en 2021 au sud de l’Espagne. Perdu de vue, puis retrouvé, puis reperdu, puis retrouvé… Je crois que là se termine nos retrouvailles.
Une belle brochette de nos hommes, lors d’un chouette barbecue à Saint Barthélémy.
Viennent ensuite, ci-après, les amis avec lesquels nous avons navigué les 6 derniers mois, plus ou moins ensemble, après tous les moments passés en Afrique et ailleurs…
Jp, Ness, Diego, Esteban, sur Ohana et Cécile, la professeure d’Esteban, si pétillante, si attachante, si chaleureuse.
Nous avons appris à plonger avec Ness et Jp pour instructeurs, dans les plus beaux tombants du monde, ceux de Curaçao. Nous nous étions promis d’apprendre avec eux, depuis nos navigations aux Bijagos ! Nous avons attendus 2 ans. Et nous ne le regrettons pas.
Que de si bons et beaux moments passés tous ensemble, entre plongées, soirées et randonnées. Ici à Saba, au sommet des Pays bas.
Entre filles, au sommet !
Cécile, avec ses expressions belges toutes plus originales et étonnantes les unes que les autres, telles que, lors de l’ascension du sommet de Saba, les marches s’élevant plus fortement, elle s’exclame très sérieusement : « c’est là que les romains s’empoignent« . Et les « tantôt » par ci et les « tantôt » par là ! Cécile, lorsque tu auras retrouvé ta vie de terrienne, nous te retrouverons en Belgique ou ailleurs dans le monde. Tu seras notre invitée quand tu veux, sur Maverick.
Fred, sur Colinoe, presque inséparable de Ohana, une présence, une gentillesse, une grandeur d’âme et une bouffée de liberté pour les jeunes profs de El pelegrino et Ohana. Nous te connaissons depuis le Cap Vert en 2021.
Toujours prêt à nous rejoindre pour les barbecues ou soirées communes. 24h de navigation ne lui font aucunement peur. Le plaisir de partager au sens le plus fort du terme !
La séparation, aux Saintes, Colinoé qui part d’un côté, Ohana de l’autre…
Nadine, l’artiste, et Jean-Pierre, sur Lovall, le si beau ketch rouge.
Et Martin, leur compagnon à 4 pattes !
Que de si bons moments passés ensemble depuis 2023, au Brésil, en Guyane, en Dominique, à Béquia, à St Martin, et j’en oublie sans doute. Le souvenir de parties de tarot endiablées ou les dégustations de soupes hmong en Guyane avec l’accent chinois de Jean-Pierre !
Nadine, tu nous a immortalisés sur les murs de Jacaré et à Portsmouth en Dominique. Quel talent !
Ils rentrent en France. Rendez-vous est pris en Bretagne pour nous retrouver tous les quatre.
Mais c’est sûr, nous ne les reverrons plus naviguant sur leur beau bateau, construit par le chantier du grand père de Nadine. Oui, oui, vous le reconnaissez, il s’agit d’un ketch du chantier de Jean Fricaud ayant conçu Joshua pour Bernard Moitiessier (cliquez si vous voulez en savoir plus).
Et il y a ceux que nous retrouverons peut être côté Pacifique mais dans quelques années :
Greg, Maria-Isabel, Paulo, sur Maeva, que nous croisons et re-croisons depuis la Casamance. Maria-Isabel, la poétesse multilingue, et Greg, le développeur de génie. Allez visiter sa nouvelle application !
Maria Isabel avec Aurore, de Oaoatimka, le grand géant vert, dont le voyage est suspendu au Cap Vert, son fils étant en étude à Dakar. Elle et JC aussi nous manquent… Quand vous reverrons-nous ?
Souvenir de Maria-Isabel nous livrant un poulet commandé à Papis, en Casamance, le jour de notre départ, que nous ne pouvions attendre car trop limite sur le temps qui nous était imparti par les douanes. Tous les deux arrivant à fond de train dans l’annexe de Maéva, à l’embouchure du fleuve. Inoubliable !
Ce sont les derniers que nous quittons à Curaçao !
Souvenir de la préparation d’empanadas sur Maeva, un jour de janvier 2025 à Saint Martin, avec Gigi et Paolo. Les hommes, Greg, Jean-Benoit, et Stéphane, nous avaient rejoint pour la dégustation. Les empanadas ont été littéralement dévorés !
Seb, Laura, Paul et Elya Sur Marrant Autour du Monde, dont nous n’avons pas assez profité. Quelle jolie famille. Vous aussi on vous retrouvera quelque part dans le Pacifique. Obligés !
Ici, avec Sébastien et Anne Claire à Tintamarre, au cours d’un barbecue inoubliable.
Cesare, Bernadette et Georgia, sur Nirvana, sur lequel nous avons dansé au son de Nirvana lors d’une soirée déchainée à St Barth.
Entre plongées inoubliables avec Bernadette, visites, randonnées. Vous restez sur nos traces. Rendez-vous à Panama les amis ? Bernadette, je t’attends pour une visite de Panama entre filles ?
Et nos très chers amis, Thierry et Nathalie sur Ornella, qui prévoient de rester encore quelques temps dans les Caraïbes. On vous attend pour vous accueillir aussi merveilleusement que vous à Union !
Comme dit Nathalie en parlant de Jean-Benoit et Thierry « on dirait deux frères »! Aussi inséparables.
De si beaux moments de vie et d’échange, à vivre sur le même rythme. Rencontrés eux aussi en Casamance lors de la fameuse soirée chez Papis ; retrouvés au Brésil, en Guyane, à Union dans les Grenadines, avant Béryl. Puis après Béryl, avec émotion, toujours à Union, île détruite littéralement par ce terrible cyclone.
Aux Tobago Cays, à déguster la langouste de Roméo, seuls au monde ! Dégustation également d’une belle cote de bœuf achetée à Trinidad avec un excellent rioja ! Et je ne vous parle pas de la spécialité d’apéritif de Thierry, le chouchou. Secret préservé !
Et depuis ces 8 derniers mois, nous naviguons et partageons tout ensemble entre Curaçao, que nous avons visité ensemble…
Blanquilla -que nous avons rejoint vous et nous contre vents, courants et houle pour y vivre des instants uniques, là aussi seuls au monde.
Béquia, St Martin, Saint Barth, St Eustache, Saba, St Martin…
Nous nous retrouverons dès que vous vous déciderez à traverser. On vous attendra quelque part, promis !
Et les terribles nouvelles, telle que la disparition de Eric Kerleau, notre ami pêcheur, avec petit chien. Nous ne le retrouverons jamais. Il avait pris de l’avance sur nous depuis la Guyane. Il était tombé amoureux des Marquises, de Brel, de la culture, des tatouages, du côté sauvage et isolé de ces îles qu’il n’arrivait pas à quitter. Nous lui disions de nous attendre… Mais il a voulu reprendre le voyage, s’arracher des Marquises bien aimées. L’océan, qu’il a pratiqué toute sa vie, l’a gardé pour lui. Son voilier a été retrouvé, avec petit chien assoiffé. Plus de Éric, envolé, englouti. Tout près des Marquises. Tu nous manques déjà Éric, avec ta si belle plume, ta grande gentillesse, ton amitié.
Et il y a tous les amis, croisés plus brièvement, mais avec tout autant d’amitié, de partage, de joies. Trop nombreux pour être cités sans oubli.
Nous partons loin de vous, mais les souvenirs restent à jamais. Je parle aussi bien des amis voilier, Françoise et Lionel ou Morgan et Eric rentrés en France, que ceux à terre, en Guadeloupe, et à l’îlet Gosier avec Jocelin et Floretta, et les barbecues du vendredi soir.
Les joies mais aussi la douleur face à la disparition ou les accidents de vie. Une pensée particulière pour Jordan et pour Gigi.
Voilà, une page se tourne et nous sommes tristes mais le voyage doit continuer. C’est le choix de notre vie. À nous de nouvelles découvertes et de nouvelles rencontres.
Et les rendez-vous déjà pris aux Sanblas, en fin d’année, avec Jean-Marc et Karen sur Blowing Bubbles, qui nous ont fait découvrir le monde merveilleux des ostracodes à Curaçao ; avec Christine et Pascal que nous retrouvons depuis le Brésil ; et avec Fanny et Arnaud sur Daria, la petite famille rencontrée à Trinidad et Blanquilla …
Il reste tant à découvrir, de nouvelles richesses à voir et à vivre !
La date est fixée, nous quittons les Antilles. Heureux car nous reprenons le voyage, malheureux car nous quittons nombre d’amis. Un article y sera consacré !
Départ de Saint Barthélémy pour la Guadeloupe, pour passer dire au revoir aux amis installés, aussi bien en bateau qu’à terre. Nous les avions quittés il y a un an déjà (article précédent)
Une belle navigation de moins de 33h pour 200 MN.
Arrivée sur un mouillage rarement accessible car très mal exposé : Le Moule. Nous ne pouvions pas arriver à St François de nuit, trop dangereux surtout sans connaître les lieux. Très peu de place ici mais pour un samedi soir très calme aussi.
Départ le jour suivant : il faut être bien attentif au chenal, peu de marge. Lorsque la houle est là, çà doit être sportif ! Bien passer entre la rouge et les hauts fonds que l’on voit à gauche…
Nous nous dirigeons vers la Pointe du Château. Nous ne l’avions jamais vu sous cet angle. Splendide !
Arrivée à Saint-Francois, le dernier mouillage à l’est de la Guadeloupe. Très touristique puisqu’au coeur des plus belles plages de cette ile magnifique, sauf lorsque les sargasses s’installent. Là aussi le chenal est à suivre très précisément. Très peu de fonds, beaucoup de voiliers. Mais tout plein de charme.
Nous nous y promenons et y retrouvons nos amis JP et Ness sur Ohana et Fred, sur Colinoé. Sans oublié Cécile, l’institutrice de Esteban sur Ohana. Nous profiterons de nos amis jusqu’au maximum de notre séjour sur ces iles.
Soirée « fondue savoyarde » !
La météo étant au beau fixe, une petite escapade sur Petite Terre est réalisée. Nous y dormirons une nuit, en décalage avec Ohana et Colinoé, les bouées étant très prisées et peu nombreuses. Que du bonheur de retrouver ces belles eaux, mais bien moins poissonneuses que dans nos souvenirs ! Est-ce la faute au trop nombreux charters et zoodiacs qui déversent à longueur de journée des touristes ?Évidemment, loin de moi l’idée de restreindre ces lieux naturels si magiques, mais que l’on ne vienne pas dire que nous, les navigateurs, sommes responsables de la disparition des écosystèmes marins…
Les innombrables iguanes sont toujours là. Ceux ci bien rangés en rang ! Vous en voyez combien ?
Et sous l’eau…
24h autorisés sur la bouée. Départ donc pour l’ilet Gosier car il ne faut pas manquer le marché du vendredi soir pour y faire nos dernières courses avant notre séjour en autonomie sur Blanquilla.
Mais c’était sans compter l’impact du vendredi Saint sur ces îles très religieuses. Car nous sommes le week-end de Pâques. Le vendredi, tout était fermé, et surtout pas de fameux marché dont je rêvais avant de quitter la Guadeloupe. Nous avons dû nous contenter le samedi matin d’un primeur moyen, proche du mouillage, visité de bonne heure avant de partir pour les Saintes, où nous attendrons l’option météo pour la descente à Blanquilla.
Heureusement, nous avons visité une dernière fois l’ilet, et nous avons déjeuné chez notre amie Floretta,
Et bien sûr le fameux barbecue du vendredi soir sur l’ilet Gosier. Josselin, le patron du restaurant sur place, nous a régalé de poissons frais.
Notre dernière soirée avec les amis, Lionel et Françoise, Josselin, Jordane, et Fred qui navigue seul sur S/V ScentStone. Et évidemment, JP, Ness, Cécile, Fred qui nous accompagneront aux Saintes.
Les Saintes
Petite navigation de 3h pour rejoindre les Saintes. Nous nous installons près du Pain de sucre,
Nous sommes sur le mouillage gratuit. Bien sympathique mais quelque peu rouleur. Et qui se chargera en sargasses de jour en jour…
Nous commençons à bien connaître puisque nous y sommes venus l’année dernière avec Ana, Laurent et Antonin, puis avec Elise et Gilles.
Nous nous étions installés sur bouée à l’Ilet Cabrit, pour moi le plus beau mouillage des Saintes, avec ses couchers de soleil extraordinaires !
Les Saintes, un lieu qui fait rêver… Les superlatifs sont de mise : un archipel paradisiaque, les plus beaux couchers de soleil au monde, la splendeur des iles tropicales…
L’archipel des Saintes fut découvert par Christophe Colomb le 4 novembre 1493. Il les baptisa Los Santos en référence à la Toussaint, qui venait d’être célébrée. Un archipel composé de deux gros rochers habités : Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, et de sept cailloux inhabités : îlet Cabrit, Grand-Îlet, la Coche, les Augustins, la Redonde, le Pâté, les Roches percées.
Ce « Gibraltar des Antilles » devint une possession française et fut l’objet de nombreuses batailles de colonisation entre l’Angleterre et la France à partir du 16e siècle et pour 3 siècles. La plus célèbre et la plus sanglante des batailles dans les Antilles entre ces deux flottes a d’ailleurs été baptisée « Bataille des Saintes ». Elle s’est déroulée le 12 avril 1782 et opposa la flotte britannique dirigée par Georges Rodney et la flotte française menée par le comte de Grasse. Les vestiges de ce passé militaire tumultueux sont encore visibles dans toutes les parties de l’ile.
La Bataille des Saintes
Elle se déroule du 9 au 12 avril 1782 entre la flotte anglaise menée par les amiraux Samuel Hood et Georges Rodney et la flotte française dirigée par le Comte de Grasse. La France a pour objectif de prendre possession de la Jamaïque, alors colonie anglaise. Le Comte de Grasse part de la Martinique à destination de la Jamaïque le 7 avril 1782 avec ses 35 navires de ligne et 100 navires de transport La flotte anglaise se lance à sa poursuite et, dotée de navires plus rapides, les rattrape rapidement. Le Comte de Grasse se réfugie près de la Guadeloupe, sous le vent de la Dominique, et se met en ordre de bataille pour faire face à l’ennemi. Les Français finissent par se retrouver pris en tenaille entre les bateaux britanniques et les côtes de l’ile de la Dominique. Les deux flottes s’affrontent alors pour leurs possessions ; les Anglais en sortent vainqueurs, infligeant de grosses pertes aux français mais ne sen sortent pas indemnes pour autant. Le comte de Grasse se rend avec son bateau amiral, laissant le reste de la flotte s’enfuir. Bien que composée encore de 40 navires, la flotte française, privée de son commandant, ne poursuit pas le projet d’envahir la Jamaïque. Cette défaite française assure alors la suprématie anglaise dans les guerres de conquête et d’occupation qui opposaient les diférentes puissances maritimes de époque,
Et pour l’histoire…
De retour à Versailles, de Grasse pour se justifier accusa ses deux chefs d’escadre Vaudreuil et Bougainville d’avoir désobéi à ses ordres. Un Conseil de guerre fut ordonné par Louis XVI. Trois cent quatre survivants vont témoigner à Lorient, où chacun essayera de justifier sa conduite. Après trois mois de délibérations, seul Bougainville est condamné, tous les autres officiers sont absous. De Grasse est le grand perdant de ce procès. Il lui sera interdit de monter sur un vaisseau et il subira pendant plus d’un siècle l’opprobre de la Marine française. En revanche, les Américains et Washington lui rendirent toujours hommage.
En visitant le fort Napoléon, où ce dernier ne vint jamais, il vous sera conté de fort agréable manière tout ce passé. Vous découvrirez ces îles représentant un «melting pot» à la mode franco-caribéenne où plusieurs cultures s’entremêlent, la culture normande, bretonne et le côté tropical caribéen. Nous ne nous lasserons pas d’effectuer cette visite incontournable et passionnante !
Vue du fort côté Terre de Haut
Vue du fort côté Marigot
jardin du Fort
Promenade dans la rue principale de Terre de Haut, entre la mairie, la place principale, l’église, et les curiosités.
Rigolo !
Mais où sont les frites maison ???
Et bien sûr, l’ascension du Chameau, le point culminant de l’archipel des Saintes à 309 m d’altitude. Un chemin un peu raide permet de s’y rendre en passant par le Pain de Sucre et la plage de Crawen. Au sommet de ce morne, une tour est érigée, vestige du passé militaire de cet archipel. La redescente peut se faire par la route en béton fermée en grande partie à la circulation. Une fort jolie boucle, qui peut se faire dans les deux sens, avec un magnifique point de vue sur l’Archipel des Saintes.
Mais aux Saintes, il faut aussi se rendre à Terre de Bas. Nous y sommes allés l’année dernière.
Mais pour s’y rendre, nous avons essuyé des grains. Spectaculaire !
En voici quelques photos, adresse et randonnée.
Car l’adresse incontournable, de toute la Guadeloupe, c’est Chez Eugenette, ses accras, sa langouste, ses poissons coffre.
Réservation très en amont obligatoire. Il est difficile de s’ancrer devant, à Grande Anse, la houle étant souvent trop importante, surtout pour débarquer. Le mouillage est réalisable à Grande Baie mais attention à l’évitement très important. Il est aussi possible de débarquer en annexe dans le petit port où arrivent les navettes de terre de Haut. Il suffit de trouver où laisser l’annexe sans gêner les locaux.
L’ambiance de l’île est totalement différente de sa grande sœur, beaucoup moins touristique.
Une jolie randonnée est possible, la boucle de terre de bas, qui permet de passer dans les bois puis de suivre le bord supérieur de l’ile au nord, avec une très belle vue sur la Guadeloupe et son sommet, la Soufrière.
Revenons à nos derniers moments sur l’île.
Le plus important sur ces quelques jours, c’est de partager avec Ness, JP, les enfants, Cécile et Fred. Nous ne les reverrons pas de sitôt…
Et que fait on avec des plongeurs tels que JP et Ness ? Nous partons à la découvrir les fonds marins de l’archipel, spots pas forcément faciles à trouver. Les fonds sont poissonneux, mais Blanquilla nous attend et nous savons que ce sera beaucoup plus beau ! Dernière soirée à terre avec Fred et Cécile.
Nous partons le jour suivant avec JP et Ness sur le Grand Ilet, la météo étant très calme. Nous y ferons deux dernières plongées ensemble, là aussi avant longtemps. Une véritable rupture… Nous laissons bien du monde derrière nous… Direction Blanquilla, Curacao, la Colombie puis Panama fin juin.
Chaque fois que nous recevons sur Maverick, c’est un pari, alors lorsque nos invités ne dorment pas sur le bateau, c’est encore plus compliqué. Il nous faut connaître les lieux et trouver la perle rare.
Ce fut encore réussi cette fois-ci. Une suite dans une villa avec piscine à débordement sur les hauteurs de Grand-Case. Nous n’avons pas vu d’autres logements comme celui-ci sur toute l’île, à ce prix.
En prime, pour les passionnés d’avions, et c’est le cas de Sébastien, vue directe sur l’aéroport. Énorme !
Le programme concocté sera totalement rempli.
À leur arrivée, ils profitent déjà de la vue exceptionnelle de la baie dans leur avion. Merci Sébastien pour les jolies photos qui vont compléter les miennes tout au long de cet article.
La soirée se termine tôt. Ils ont hâte de profiter de leur chambre et de leur piscine. On ne peut leur en vouloir !
Petite journée découverte sur Maverick dans la baie de Grand Case. C’est calme-c’est rare- et c’est tant mieux !
Puis on enchaîne, à la découverte de l’île : l’îlet Pinel où nous arrivons en kayak, prêtés par Jamal, l’intendant très efficace de la villa. Nous déjeunerons merveilleusement bien au Karibuni, l’une des meilleure table de l’ile. Une bien belle journée. Nos invités découvrent les plages paradisiaques de l’île, leur fonds marins et les tortues croisées au grès des vagues.
Le jour suivant, la météo étant calme, direction l’ile Tintamarre en voilier. Nous y retrouverons pour un barbecue, les amis de Marrant autour du Monde, Sébastien -et oui encore un, ils s’entendront bien ces deux là-, Laura, Pol et Elya. Que de délicieux et joyeux moments passés ensemble, encore une fois, après la Martinique, Béquia ou Saint Martin. Nous en profitons maximum de leur joie et de la bonne humeur qui les caractérisent tant. Ils nous manqueront terriblement dans nos prochaines destinations. Mais le monde est petit. Nous nous retrouverons quelque part sur les océans, c’est sûr.
Magnifique île, où l’on ne peux venir qu’avec un voilier ou un zodiac. Donc peu de monde et des couleurs merveilleuses. Le photographe s’en donne à cœur joie.
Difficile d’en repartir le soir. Les lumières en mer, même près des côtes, sont époustouflantes.
Et inspirantes ! Vous le voyez comme nous, l’hippocampe ?
Le dimanche, comme tout est fermé sur ces îles, c’est jour de randonnée. Nous nous lançons sur le sentier des Froussard au départ de l’Anse Marcel, LA randonnée de St Martin.
La nature, les plages semi désertes, les baignades dans l’eau bleue et chaude des Caraïbes.
Et le retour à pied à l’anse Marcel pour découvrir les iguanes le long du chenal d’entrée à la Marina.
Des spécimens énormes, uniques parce que nourris par les vacanciers sur place. Imaginez la taille ?!
La pose du photographe !
Mais nous sommes à Saint Martin, partagée en deux parties, l’une française, où nous sommes, l’autre néerlandaise.
Une petite incursion de ce côté-ci s’impose !
La première curiosité ? Maho Beach pour voir les avions atterrir pratiquement sur la plage. Impressionnant et avec un photographe tel que Sébastien, un régal !
Alors pourquoi n’écrirait-il pas un article sur Maho Beach, et sur les aéroports et pistes qui ont jalonnées leur séjour ? Ce sera chose faite, et fera l’objet d’un autre post, dédié à son talent de photographe et d’écrivain. Merci Sébastien !
Philipsburg nous attend, parce qu’il faut voir la capitale mais il y a peu à découvrir, en dehors des boutiques pour touristes, toutes sur le même modèle, et la plage emplie de bars restaurants pour les croisiéristes déversés en masse dans cette ville.
Mais le plus beau reste à venir : la petite rando du jour pour profiter des piscines naturelles. Rencontre avec des animaux peu sauvages.
Encore un peu d’exercice et un vrai bonheur de se rafraichir dans ces bassins d’eau de mer!
Retour dans notre « villa ». Car il faut bien profiter de la quiétude du lieu, de la piscine et des lumières splendides du soir sur la baie !
Le jour suivant nous emmène sur les plages de Orient Bay.
Et, au détour de la plage des nudistes, la plage du Gallion, certainement la plus belle de St Martin ! Sébastirn en tombe amoureux, entre tortues et eaux limpides. Et les cocotiers que le photographe adore ! Il s’en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir.
Au vu de la météo exceptionnellement clémente (nous constaterons que sur les semaines suivantes il aurait été impossible de réaliser ce programme), nous avons proposé à nos invités de venir à St Barthélémy et à l’île fourchue. Pour ce faire et puisqu’ils n’ont absolument pas le pied marin, nous partons tous les deux sur Maverick la veille à Gustavia pour les accueillir le matin suivant, en voiture, à la descente du ferry qui fait la navette plusieurs fois par jour entre les îles.
Et pour notre plus grand bonheur, nous avons été surclassés !
Nous sommes maintenant rodés sur le tour touristique ! Direction l’aéroport et sa plage juste au dessous.
Sébastien restera scotché à prendre des photos sans se mouiller. Nous, nous profiterons de cette belle plage à regarder les avions décoller au dessus de nous.
Puis direction l’incontournable tombe de notre Johnny national.
Enfin, direction les piscines naturelles avec sa jolie rando. Nous y déjeunerons de nos sandwichs achetés auparavant. Splendide moment ! (film)
Et sur ces pentes arides, toujours les chèvres, toujours peu sauvages !
Retour à l’aéroport pour déposer la voiture et nous voici postés au rond point au-dessus de la piste à regarder les avions atterrir. Mais ceci fera l’objet du post de Sébastien.
Mais ce n’est pas le tout. Il nous faut rejoindre Maverick,
Installer nos invités et nous diriger, pour une petite heure à la voile, vers la pépite du séjour, l’île Fourchue, pour y passer la nuit.
Ces 24h passées ici seront magiques, entre la randonnée au sommet de l’île,
Et la nage avec les tortues et autres poissons. L’eau est cristalline et peu agitée. Difficile d’en sortir, on y passerait des heures, n’est-ce pas Sébastien ?
Mais il faut penser à rentrer. Une belle navigation de moins de 3h00, sans soucis, pour nos apprentis navigateurs.
Ils en garderont un magnifique souvenir ! Mais ne croyez pas que la navigation, c’est toujours comme cela !
Le séjour s’étire doucement mais sûrement. Nous avions prévu de déguster le poulet de la boucherie « Autour de la ferme » sur Maverick à Marigot. La houle en a décidé autrement. Découverte du Fort de Marigot en voiture, et ses iguanes (film).
Et retour à la villa pour profiter de la piscine. Ce n’est pas une punition !
Et ce soir, c’est langoustes ! Nos visiteurs ne pouvaient pas partir sans en déguster. Nous avons trouvé notre bonheur à Marigot. Jean-Benoit les prépare au barbecue. Quel délice !
Le dernier jour arrive. Nous repartons pour l’îlet Pinel en kayak. L’eau est moins claire. Les poissons et tortues se font rares.
Nous repassons à Grand Case et découvrons sur le ponton, face au dinghy dock, des locaux donner à manger à des tortues.
Une dernière promenade dans les rues de Grand Case.
C’est le départ. La météo change. Quelques gouttes tombent. La tristesse de voir partir Anne claire et Sébastien se lit dans les nuages.
Nous retournons seuls sur Maverick. Un grand vide s’installe mais ce séjour extraordinaire restera ancré dans notre mémoire. Et la joie d’avoir fait découvrir à notre couple de voyageurs que nous aimons tant, après les îles de la Palma et de la Gomera aux Canaries , Saint-Martin que d’aucuns diront : mais il n’y a rien à voir ici!
Encore un grand merci à Sébastien pour ses magnifiques photos. J’ai l’impression de ne pas toujours voir la même chose que lui !
Et à suivre, son article sur les avions et aéroports incroyables de ces iles des Caraïbes.
Pour ne pas terminer sur une touche triste, quelques photos rigolotes ! Dure la vie de vacanciers !
Après nos nombreuses améliorations techniques sur Maverick à Saint Martin, place à la découverte et à l’amitié.
Notre première destination sera Saint Barthélémy, pour notre second séjour sur cette magnifique ile (article précédent). Nous arrivons dans la baie et recherchons une place, parmi les nombreux yachts avec leurs joujoux !
Certains ont même leur piste d’atterrissage. Il parait que c’est l’ancien patron de whatsApp !
Nous y retrouverons avec grand bonheur, outre nos fidèles amis sur Ornella, Nath et Thierry, sur Ohana avec Jp et Ness, Diego et Esteban, et la jeune Cécile, la professeur de Esteban, avec lesquels nous avons appris à plonger cet automne à Curaçao.
Et que fait-on, à part contempler cette magnifique baie emplie de super yachts ?
De la plongée. Car sur cette île, elle est gratuite -oui vous avez bien vu, quelque chose de gratuit ici- et les fonds sublimes puisque nous sommes dans une réserve. Et quelle réserve ! Nous n’avons jamais vu de langoustes aussi grosses, installées en grappe ! Nous passons près des rochers et nous voyons des antennes immenses sortir. En allant voir dessous… Des pattes de plus de 50 centimètres de haut, elles sont, de plus, bien peu farouches puisque pas pêchées.
Nous ne les immortaliserons pas mais voici quelques images du capitaine !
Les humains
Les poissons :
poisson chat. Attention aux piquants !
Et une raie gigantesque !
Mais l’île est aussi toujours aussi belle ! L’important étant de vivre sur un bateau empli d’avitaillement. Et le bonheur de retrouver la jolie famille de el pelegrino, avec Bernard, Victoria, Trixie, Marie et Laurent. Nous n’en finissons pas de nous quitter, pour notre plus grand plaisir. Et Daniel, que nous n’avions pas revu depuis Saly au Sénégal. Quelle émotion !
Les plongées puis les soirées et barbecues sur la plage s’enchaînent. Ici à Colombier, brochette d’hommes…
Mais nous avons un agenda déjà chargé. Nous avons prévu de découvrir avec Ohana et Ornella, Statia, appelée également Saint Eustache ou Sin Eustatius, puis Saba), article ci-dessous.
Après deux semaines sur ces iles, nous revenons pour y découvrir les fastes de la Bucket Regatta.
Nous y retrouvons Cesare et Bernadette sur Nirvana. Que du bonheur, d’autant qu’ils nous ramènent le moteur de notre dessalinasateur en panne. Mille mercis à eux, ils nous ont évité un aller-retour à Saint Martin.
La baie est toujours emplie de yachts énormes et incroyables. Mais parmi ceux-ci nous avons le privilège de découvrir le Black Pearl, le 3ème plus grand voilier au monde. Époustouflant.
En voici les caractéristiques.
Le yacht à voile, Black Pearl
Long de 106.7 mètres, arborant trois mâts de 70 mètres de haut et développant une surface de voilure de 2900 m2, le Black Pearl est au mouillage dans la baie de Gustavia depuis plusieurs jours.
Sa coque en acier, sa superstructure en aluminium et ses mâts en fibre de carbone en font l’un des fleurons du système DynaRig, une technologie consistant à utiliser la vitesse du navire sous voile pour générer de l’électricité avec une hélice à pas variable. Chacun des mâts du Black Pearl a une cambrure intégrée de 12 % et les quinze voiles carrées sont placées de telle façon à ne laisser aucune faille dans le plan de voilure de chaque mât, ce qui leur permet de fonctionner comme un seul plan aérodynamique. Les voiles enroulées sont stockées dans le mât et peuvent être déployées en six minutes. Les voiles sont ajustées en faisant pivoter les mâts. Comme il n’y a pas de gréement, les mâts peuvent être pivotés sans restriction pour tous les points de voile, faisant de Black Pearl un clipper capable face au vent.
TRAVERSÉE DE L’ATLANTIQUE AVEC SEULEMENT 20 LITRES DE CARBURANT
Ainsi, avec seulement 20 litres de carburant aidés par ces techniques de régénération, le Black Pearl peut traverser l’Atlantique. Le yacht dispose également de technologies de captage de chaleur et de batteries de stockage à grande échelle pour capter l’énergie générée mais non immédiatement utilisée. Outre cette incroyable autonomie, il est capable de naviguer à une moyenne de 20 noeuds (37 km/h). Inspiré du Maltese Falcom long de 88 mètres, le Black Pearl a été construit par les constructeurs Oceanco et est sorti d’un chantier naval de Rotterdam en 2016. Le coût de la construction de ce méga-voilier aurait coûté à son propriétaire, feu Oleg Burlakov, un oligarque russe, la bagatelle de 169 millions d’euros.
Et cliquez sur ce lien si vous souhaitez le louer ! A partir de 1.200.000 € la semaine, çà vous dit ?
La St Barths Bucket Regatta, ce sont 3 jours d’exception, splendides voiliers à l’assaut du vent, si peu présent. Mais ça ne les empêchera pas d’avancer et de nous faire le spectacle !
Pour le plaisir, et avant les explications du capitaine, film réalisé sur les lancements de spi le second jour. Grandiose !
Le mot du capitaine
La Bucket est vraiment une course particulière. D’abord elle se déroule tous les ans autour d’une ile plutôt extraordinaire, St Barth. Mais c’est aussi parce que c’est une course de propriétaires, qui financent intégralement l’évènement. Et dont le but, quand ils achètent un bateau à voile, n’est pas de faire la course mais de faire de la belle voile. L’un des fondateurs, Craig, disait « Vous venez parce que c’est un merveilleux endroit, le meilleur où être en mars. C’est un spectacle. Plusieurs propriétaires disent que c’est une parade de voiliers ». Alors, c’est sûr, c’est un étalage de richesse. Nous sommes ici par hasard car on ne recherche habituellement pas ces endroits, mais quelle beauté, quels beaux bateaux, si bien menés. De 30 m pour les plus petits à 107m (Le Black Pearl) pour le plus grand. Difficile de faire un classement…. La course se déroule sur 3 jours. L’engagement d’un des plus petits (30m quand même), coute environ 2.5m€ au propriétaire ! Juste pour la course, on ne parle pas ici de l’investissement….. Ici pas vraiment de classe (excepté la classe J ou performance boat, j’y reviendrai). Les bateaux passent la ligne de départ chacun leur tour, le présumé plus lent en premier. L’idée est que les bateaux arrivent tous en même temps, ou presque….. La plupart des voiliers sont des super yacht de luxe, plus ou moins adaptés spécifiquement pour chaque régate. Ils doivent être barrés par le propriétaire, même si, pour les plus performants, un « aide » barreur, indique au propriétaire quand il faut mettre un degré à bâbord ou tribord. Cet « aide » est souvent l’un des meilleurs barreurs de l’America’s cup, payé comme une rock Star…. Une seule classe donc, la classe J ou performance boat. Ce sont les plus rapides, une trentaine de mètres, 26 membres d’équipage. Ils doivent disposer d’une cabine propriétaire (pour ne pas les confondre avec un bateau de course), et des toilettes. Pour la petite histoire, ceux-ci sont…. en carbone…. ça donne une idée du reste.. Pour en avoir discuté avec des membres d’équipage, il faut savoir qu’ici rien n’est laissé au hasard : les équipages sont composés des meilleurs marins mondiaux (hors marins Français), ceux qui participent à l’America’s cup notamment. Le bateau vient avec sa garde robe, soit plusieurs conteneurs de voiles, dont certaines d’une surface de 1200m². Les équipes de North Sails (un des leaders mondiaux de la voilerie de compétition) installent une voilerie qui tourne 24h/24, pour réparer les dégâts, qui sont nombreux…. Chaque matin un plongeur vient brosser la coque pour en éliminer la moindre parcelle d’algue ou coquillage. Ces bateaux n’ont pas d’antifouling, pas assez hydrodynamique… Un bateau atelier mouille aux environs, une vedette ou maxi zodiac sert d’annexe à ces belles machines. On traque le poids comme un ennemi mortel. L’eau et le gas oil (pour l’appareillage) sont réduits au minimum. Les sacs des équipiers sont déchargés avant le départ etc… Naturellement bien qu’ayant sa cabine le propriétaire n’arrive à bord que quelques minutes avant de larguer la bouée, et le quitte sitôt la ligne d’arrivée franchie…. En général à part le quarteron du carré (Capitaine, barreur, navigateur et ingénieur de bord) il ne connait pas toujours l’équipage. Qui par ailleurs est fort bien rémunéré, et logé dans des villas de luxe le plus souvent. Une des limitations du nombre de bateaux engagés est justement ce manque de logements sur St Barth pour les équipages pendant la course… Mais malgré tout, force est de convenir que le résultat est au rendez-vous. Nous avons eu le privilège d’être sur la ligne de départ du J3. Départ au portant ce qui signifie envoi du spi (énorme !) sous nos yeux, à 50m ! Spi gonflé pile au passage de la ligne pour le meilleur, 4-5 secondes après pour les autres. On sent que c’est réglé au millimètre, on entend quelques ordres et boum, le spi se gonfle, le bateau file ! Très petit vent, moins de 8 nœuds, mais ces bolides devaient filer à au moins 10-12 nœuds ! Incroyable et magnifique spectacle. La Bucket c’est aussi la buvette éphémère au pied des yachts.
Lieu de rencontre avec les équipages (je ne pense pas avoir croisé beaucoup de proprio) mais aussi le bar le moins cher de St Barth ! Inutile de vous dire que nous avons fait 3 soirées sur 4. D’autant plus qu’un sympathique cocktail dinatoire était servi chaque début de soirée….
Bref, au-delà de l’étalage c’est un très beau spectacle, gratuit (pour ceux qui peuvent se rendre à St Barth quand même). Bien loin de ce que sont devenues les Route du Rhum et autre Vendée Globe (je ne parle bien sûr pas du coté sportif avec des marins d’exception, mais du merchandising extrême qui tourne autour).
Arrivés là par hasard nous ne saurions trop vous conseiller de faire escale à St Barth à cette période. Seul regret : n’avoir vu aucun pavillon Français concour
Place aux images !
Le jour 1
Le jour 2
Et à quai, lorsque ces super voiliers rentrent au mouillage, pour certains seulement…
Et le soir. Splendide !
Quel spectacle. Nous ne regrettons pas notre présence sur cette île aux multiples contrastes, entre les très très riches, ultra-yacht- et les travailleurs quotidiens habitant sur leur voilier à l’ancre à l’année, appartement de substitution, impossible à trouver sur l’île. Car ici il y a du boulot, plus qu’il n’en faut et surtout très bien rémunéré. Mais impossible de loger, impossible de se restaurer à petit prix, difficile de faire un ravitaillement peu onéreux. Et les constructions vont bon train. Les petites maisons ou parcelles sont remplacées par des appartements de 200 mètres carrés chacun sur 3 niveaux. Nous ne sommes vraiment pas dans le même monde…
Mais les jours passent et Anne claire et Sébastien arrivent bientôt à St Martin.
Une dernière plongée avec Bernadette où l’on voit 3 requins et nombre de langoustes, un dernier dîner avec Nirvana et Fred venu spécialement de St Martin pour fêter mon anniversaire, ce dernier n’étant pas avare de miles pour profiter des copains.
Avant de s’éloigner, petit tour sur l’île Fourchue. Nous ne nous en lassons pas, avec Ornella. Randonnée sur le sommet. Mais il y a aussi tant à voir en plongée !
Nous y reviendrons avec Anne Claire et Sébastien. Quelques photos ci-après.
Nous repasserons sur l’ile avec Anne Claire et Seb, un incontournable pour eux, puis en descendant vers la Guadeloupe et Blanquilla, pour voir une dernière fois Daniel et récupérer auprès de la croix rouge quelques cartons de vêtements pour les pêcheurs si démunis de Blanquilla.
Statia
Une petite navigation de 3h et nous voilà ancrés devant la petite capitale, Oranjestad, au pied du volcan sur lequel nous grimperons et déjeunerons dans son cratère.
Mais ici tout est payant : le mouillage, minimum 3 jours pour 35 €, les plongées obligatoirement accompagnées par les professionnels locaux, même pour nos instructeurs, au prix de 75 dollars la plongée par personne. Nous nous en passerons. Et la randonnée également, 10 dollars par personne, pour une carte annuelle.
Un bar restaurant au pied du dinghy dock. Plutôt sympathique, les pieds dans le sable, moins onéreux que les deux autres restaurants de la ville basse. Mais n’hésitez pas à profiter de la merveilleuse terrasse du old gin House.
Ici, tout le monde salue, klaxonne, propose gentiment ses services.
La capitale, par elle-même, au sommet de la falaise, est accessible aux piétons par l’ancienne allée aux esclaves, une montée plutôt raide qui débouche sur le fort entièrement édifié en pierres volcaniques.
Menacé par l’effondrement de la falaise qu’il domine, le fort a été rénové en 2019 et l’érosion stabilisée grâce à 2800 ancres, 7400 m2 de toile géotextile et 16 000 m2 de grillage. Si le fort vaut le détour et offre une vue spectaculaire sur la baie, les petites rues du bourg transportent dans un trésor de vieilles bâtisses en pierres parées de volets colorés.
Sur la période de 1630 à 1713, Statia a changé de mains pas moins de 22 fois entre les Français, les Anglais et les Hollandais. En 1713, les Juifs hollandais, qui érigèrent durant de longues années le Fort Oranje, en obtiennent finalement la possession par le traité d’Utrecht. L’île connait alors une période de grande richesse faisant d’elle la plus prospère des Caraïbes grâce à son port franc. Dès 1756, il attire des navires du monde entier et on y échange sucre, armes, fournitures pour les plantations des îles alentour et malheureusement de nombreux esclaves, le tout sans aucune taxe. Dénommée alors le Golden Rock en référence à la richesse de ses habitants, l’île accueille jusqu’à 200 navires en même temps dans les années 1770 et plus de 20?000 marchands et planteurs s’y installent. Véritable plaque tournante du commerce, l’île fournit en armes les treize colonies qui formeront les futurs Etat-Unis d’Amérique au moment de leur indépendance. En 1776, Statia est ainsi la première puissance à reconnaitre officiellement ce nouveau pays en accueillant le navire USS Andrew Doria recherché par les Britanniques. Mais les représailles anglaises furent violentes et en 1781, l’amiral Rodney se vengea en pillant totalement l’île. Bien vite, Statia entame alors un rapide déclin accentué par l’abolition de l’esclavage décrétée par la Hollande en 1821 et la baisse du commerce de sucre de canne peu à peu supplanté, en Europe, par la culture de betteraves. Statia se vide alors de ses habitants, l’époque du Golden Rock s’achève et il faudra attendre l’installation du terminal pétrolier en 1982 pour assister à une certaine reprise de l’activité économique.
Pourquoi un tel terminal pétrolier au cœur de la Caraïbe??
Plusieurs raisons ont justifié l’installation de cet immense terminal pétrolier sur Statia. Tout d’abord, l’île se situe à équidistance de l’Amérique du Sud, productrice de pétrole, et de l’Amérique du Nord, grande importatrice de l’or noir. Par ailleurs, peu de ports en eaux profondes existent dans le bassin caribéen et Statia se trouve localisée pile dans l’axe des routes maritimes. Dès lors, l’île volcanique aux parois tombant verticalement dans la mer se révèle stratégique. La Nustar Energy, compagnie pétrolière américaine, y installe en 1982 un terminal pétrolier doté de 67 réservoirs de stockage. L’équivalent de 13 millions de barils y sont ainsi entreposés avant d’être ventilés dans tout l’arc caribéen. Ce terminal est aujourd’hui le premier pourvoyeur d’emplois de l’île.
Malgré cela (ou à cause), Statia n’est jamais parvenue à retrouver son rayonnement passé et l’île compte désormais à peine 3000 habitants.
Puisque nous ne plongerons pas, place à la randonnée.
Nous gravirons deux fois le Quill, volcan dont le nom dérive du néerlandais De Kuil qui veut dire « trou » ou « fosse », en rapport avec le cratère du volcan. L’ancien nom de la montagne est mont Mazinga.
Le premier jour pour nous dégourdir les jambes car cela fait bien longtemps que nous n’avons marché. Cela nous permet aussi de reconnaître le chemin que nous emprunterons le jour suivant avec Nath, Thierry, Jp, Ness, Cécile et les enfants qui ont été bien courageux.
Montés tout droit dans les pierriers, nous arrivons sur le tour du cratère, avec vue sur celui ci.
Nous choisissons de monter au sommet accessible par un chemin raide, donnant une jolie vue sur la baie.
Puis descente dans le cratère – un bel écosystème très luxuriant et un chemin fort bien entretenu-, pour y déjeuner.
Petite pause bien méritée…
Redescente par le chemin plus long mais plus doux, une grosse douzaine de kilomètres parcourus. Belle rando !
Nous ne nous attarderons pas à St Eustache, plus rien ne nous parait intéressant, même les plongées ne nous tentant pas, vu l’environnement. Cette étape ne nous laissera pas un souvenir impérissable.
Saba nous appelle. Le timing paraît bon, la météo étant de plus en plus calme.
Saba, « la reine immaculée »
Nous avions beaucoup apprécié cette ile l’année dernière. D’où notre souhait d’y amener les amis pour partager avec eux cette ambiance unique et pour escalader le plus haut sommet de la Hollande. (article précédent, brochure)
Une petite navigation de 5h nous permet de rejoindre les bouées de Saba. Mais il n’en reste plus que 6 sur 10 et celle sur laquelle nous étions installés l’année dernière a disparu. Nous nous installons sur la dernière bouée disponible. Thierry nous y accueille pour y fixer nos amarres. Le capitaine part vérifier la fiabilité de la bouée et horreur, 3 brins sur 6 ont lâché. Pas le choix nous devons y rester. Il installe un bout avec un nœud français sur la faiblesse de l’orin et décide de mettre l’ancre pour la sécurité. Thierry sur Ornella est à peine mieux loti et Ohana qui arrive, doit s’installer sur la bouée réservée aux bateaux de plongeurs. Car ici aussi, la plongée est interdite si non accompagnée d’un diver local, au prix fort. Nous n’y plongerons donc pas. Nous n’y ferons que randonner. Mais pour atteindre le sommet.
Première nuit et le coucher de soleil superbe !
Le jour suivant, direction la douane et l’immigration. Toujours aussi simple et peu cher. SailClear fonctionne à merveille sur ces iles.
Visite aux bureaux de la réserve naturelle qui gèrent les bouées. Nous leur faisons part de leur mauvais entretien mais cela les laisse de marbre. Nous, les navigateurs, ne sommes pas leur source principale de revenus. Ce sont plutôt les groupes qui viennent pour plonger, en all inclusive dans les 2 ou 3 hôtels présents sur l’île. Nous décidons ensemble, installés chez Alphonse le Colombien, le petit bar sur le port, de trouver un taxi minibus puisque nous sommes 9 pour nous déplacer dans l’ile et rejoindre la capitale. Ness trouve la perle rare.
Rendez-vous le jour suivant à 9h00 pour monter à Windwidsade, lieu de départ de la randonnée pour le sommet. La journée est sublime. Pas un nuage. C’est si rare ici.
400 m de dénivelé positif tout droit dans les marches. La vue est splendide et limpide !
Nous sommes au sommet des Pays Bas. Toujours aussi magnifique surtout sous ce ciel bleu !
Déjeuner sous le sommet. Nous y avons maintenant nos habitudes !
Puis redescente tout droit vers le port, en passant par Bottom, la deuxième plus « grande » ville de Saba, à travers une végétation quelque peu différente.
Voici le parcours, d’une bonne douzaine de kilomètres, 500 mètres de dénivelé positif et 900 mètres de négatif. Les cuisses ont chauffé !
C’est qui caché dans les fourrés ?
Retour au mouillage toujours si peu confortable et ses bouées si peu vaillantes… Nous partons poser l’ancre là où nous étions installés sur bouée l’année dernière, à la limite de la réserve. Ohana nous quitte le jour suivant. Difficile car ça fait un bon petit moment que nous sommes ensemble. Soirée pizza à leur bord, confectionnées par Jp. Un maître pizzaiolo ! Magnifique et délicieuse soirée… Tristes de les voir partir !
Le jour suivant nous sommes abordés par un bateau local de plongeurs nous disant que le mouillage est interdit. Direction la bouée laissée vacante par Ohana. En nous y installant un autre voilier, en acier, qui s’était installé auparavant sur notre bouée peu solide, passe tout près de nous en nous invectivant et en nous traitant de « voleur de bouée ». Quelle désagréable surprise de se faire insulter, d’autant que nous avions été les voir la veille pour les prévenir gentiment de la fragilité de la bouée sur laquelle ils se trouvaient. Ils se sont détachés bien après nous mais ont estimé que la bouée laissée libre par Ohana leur était réservée. Sans commentaire ! Tous les navigateurs ne sont pas sympathiques ! Dernière journée à Saba. Nous en partons et c’est un lac ! Mais c’est ainsi. Le tour en annexe jusqu’aux formalités n’en sera que plus confortable. Et pour ce dernier soir, des lumières merveilleuses !