Notre road-trip en Patagonie (2) Punta Arena / Ushuaïa


Le premier post retraçait notre passage à Puerto Madryn et la Peninsula Valdès et le bref passage à Rio Gallegos.

Voici le parcours et les étapes du voyage. En jaune, les déplacements en bus, très confortables puisqu’équipés de sièges couchettes, en violet l’avion (moins cher que le bus sur ce parcours) et en bleu, le voyage en ferry Navimag dont le récit a déjà été mis en ligne (lien).


Cette seconde partie vous fera découvrir Punta Arenas, la route del fin del mundo, puis Ushuaia.


Les parcours en bus resteront inoubliables. Des longueurs extrêmes, des lignes droites à n’en plus finir, des centaines de kilomètres de clôtures. Car tout autour ce sont des pâturages, quelque fois avec juste un cheval au beau milieu du champ ! Et le renard gris qui traverse, ou les rapaces planant sur les collines.
Et après les moutons ou chevaux, place aux guanacos, très nombreux ici y compris au milieu des routes !


Punta Arenas, ou « pointe des sables »

Que dire de cette ville sinon qu’elle est synonyme de conquête et de découverte du grand sud et de ce Détroit, la seconde route possible pour atteindre la terra del fuego. Jusqu’en 1914, elle fut la seule possible pour se rendre en Asie, avant l’ouverture du Canal de Panama.

La ville, capitale de la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien, fondée en 1848, est déjà une surprise en elle-même, loin de nos modèles européens. Les maisons colorées sont faites de bois et de tôles. Les fenêtres sont en simple vitrage.

Les bâtiments historiques ont été construits avec des matériaux importés d’Europe.

Comme beaucoup de villes ici, les rues sont toutes perpendiculaires. Il est donc assez facile de se diriger et de se situer.

La plaza Munoz Gamero, ou Plaza de Armes est le cœur de la ville. Elle est grandiose avec ses immenses cyprès et le monument à la gloire de Magellan trônant en son centre. Le grand navigateur est flanqué de statues de sirènes et d’autochtones.


Mais quelle est ce beau bâtiment ? Il s’agit du Palacio Sara Braun où se situe le bar shackleton, très cosy (c’est aussi un hôtel haut de gamme). Ce dernier y aurait rencontré en 1916 ses bienfaiteurs potentiels après son terrible naufrage. Le capitaine vous en dira plus un peu plus loin…

Et son expo (vidéo).

Le jour suivant direction le sous-sol et son restaurant.

Les 2 sites, chargés d’histoire, sont incontournables.


À découvrir aussi le musée ethnographique, ou musée salésien, très intéressant avec un nombre impressionnant d’animaux empaillés, représentatifs de la faune de Patagonie.

Le deuxième étage est consacré à l’ethnographie et à l’histoire des missions religieuses en Patagonie.


Notre dernière visite à Punta Arenas, nous mènera au musée maritime, à l’extérieur de la ville. Ce musée fut conçu par un excentrique qui a engagé des charpentiers maritimes et a entrepris de construire une réplique grandeur nature du Nao Victoria, le navire de Magellan lors de son périple de 1519.

Difficile d’imaginer comment, il y a un peu plus de 500 ans, le navigateur-explorateur portugais Fernando de Magellan, passé au service de l’Espagne, découvrit la terre de feu en s’égarant dans ces bras de mer totalement inhospitaliers jusqu’à en ressortir côté pacifique. Il fut le premier européen à rejoindre ainsi l’Asie puis, à sa mort, de permettre à son second, Juan Sebastián Elcano, de boucler le premier tour du monde de l’histoire (pour en savoir plus cliquez).

Difficile d’imaginer aussi leurs conditions de vie à bord même si, en se promenant dans cette réplique et au travers de la mise en scène, nous en découvrons quelques bribes.

Nous découvrons ensuite la réplique grandeur nature du célèbre HMS Beagle, qui fut dirigé par le vice-amiral Robert FitzRoy, chargé de l’exploration hydrographique et cartographique des côtes d’Amérique du sud (1831-1836). Il fut l’un des premiers météorologues et popularisa un système de prévisions météorologiques à court terme appelé le baromètre de FitzRoy.

Le HMS Beagle embarqua également le célèbre Charles Darwin. De cette épopée hors du commun naîtra, 23 ans plus tard, en 1859, L’Origine des espèces, ouvrage dans lequel Darwin exposera sa théorie de la sélection naturelle.

Et enfin, la réplique du bateau de Shackleton, considéré comme l’un des premiers grands explorateurs du monde polaire, et la réplique miniature du Yelcho, le navire qui récupéra, en 1916, son expédition sur l’île de l’Éléphant.

Mot du Capitaine

L’expédition Endurance menée par Ernest Shackleton a pour objectif de traverser l’antarctique de part en part. Elle débute en 1914.
Pris par les glace en janvier 1915, le voilier finit brisé par la banquise en octobre. Shakleton finit par tenter la traversée en canot vers l’ile de l’Eléphant qu’ils rejoignent le 14 avril 1916 après 7 jours de navigation par -25° avec de la viande de phoque pour toute nourriture et un faible fourneau qui suffit à peine à réchauffer la glace pour faire de l’eau. Cette ile est inhospitalière car aride et constituée exclusivement de rochers, de neige et de glace. Malgré l’abondance de phoques et de manchots sur les côtes, il est difficile pour les hommes du groupe d’envisager une longue attente en ces lieux. En plus elle se trouve hors de toutes routes maritimes susceptibles d’apporter un secours.
Shackleton comprend qu’il est essentiel de repartir immédiatement et que leur salut dépend de leur retour en Géorgie du sud. Il entreprend une navigation de plus de 800 miles (1 500 km) sur l’océan dans l’un de leurs canots de sauvetage avec un équipage réduit , laissant 22 hommes sur l’ile.
Ce voyage en canot reste une des traversées maritimes les plus exceptionnelles de l’histoire.
Partis le 24 avril 1916 ils finissent par rejoindre le 19 mai la côte nord de l’ile de Géorgie du sud. Après une marche d’une trentaine de kilomètres sans équipement, avec des passages de cols neigeux et de glaciers, ils rejoignent une station de baleinières, Stromness.
Il faudra quatre tentatives à Shackleton pour réussir à retourner sur l’île de l’Éléphant et parvenir à rapatrier ses hommes.
Le 30 août 1916, quatre mois depuis son départ de l’île de l’Éléphant, Shackleton parvient à s’approcher de l’île à bord du navire chilien le Yelcho commandé par Luis Pardo. Les vingt-deux naufragés de l’île de l’Éléphant sont embarqués sains et saufs.

Nous aurons vu ce musée à ciel ouvert sous un ciel pluvieux. Le chauffeur de taxi qui nous y a déposé nous a remercié. Il ne connaissait pas ce lieu !


Côté pratique

Nous sommes arrivés et repartis en bus (compagnies différentes). Chaque compagnie a son terminal à une adresse différente. Bien repérer les lieux de départ.
Le niveau de vie au Chili est bien plus élevé qu’en Argentine et il est aisé de payer en carte bleu sans frais (si vous êtes comme nous dans une banque en ligne Boursorama ou fortuneo).
Ici les uber sont présents. Très pratique et peu cher. Le prix de la course est annoncé dès la réservation et payé directement en ligne. Pas besoin de cash.
Lors de notre court séjour, nous aurons manger 2 fois au même endroit, tellement ce fut délicieux. Il s’agit du petit restaurant tenu par des femmes, au marché municipal. Ne vous trompez pas : il s’agit du Magellania seafood, local 2 au 1er étage. Les empenadas sont exquises, les meilleures que nous ayons mangées, tout comme leur tartare ou encore le Cordero de Patagonie, dont la cuisson lente rend la chaire particulièrement fameuse. Ça vaut bien notre agneau des prés salés du Mont St Michel.


Le second restaurant est dans le sous sol de l’hôtel shackleton, la Taberna (réserver votre table).


Et voilà, notre séjour à Punta Arenas prend fin et nous sommes tristes de n’y avoir passé que 2 jours. Cette ville est très agréable et donne envie d’y paresser.


Nous voilà en direction de la ville du bout du monde, Ushuaia, la ville la plus au sud du continent américain.
Afin de rejoindre la partie de terre où se situe Ushuaia, un passage en bac du Detroit de Magellan s’impose. Ce sera sous la pluie (vidéo).


Plus tard ce seront les Douanes entre chili et Argentine, passage beaucoup moins long que dans l’autre sens, le Chili n’autorisant l’entrée d’aucune denrée alimentaire fraiche. Tous les sacs doivent être sortis du bus et scannés.

Et de nouveau de grands espaces à l’infini. Puis ce sont, d’un côté l’océan, de l’autre des forêts d’arbres rabougris, couverts de lichens, et les montagnes au loin. Il n’y a qu’une route. Nous sommes en décembre, donc en été, mais il est facile d’imaginer la neige recouvrir tout ce paysage. D’ailleurs, les lieux sont fameux pour le ski et les randonnées glaciaires. Bientôt nous allons les découvrir. ..
Quelques dizaines de kilomètres plus tard, nous voici dans les montagnes, couvertes de conifères et si austères. Il pleut. Ça doit être la météo classique car c’est très vert. Quelques éclats blancs de neiges éternelles. La route se poursuit, toujours plus au sud.
Puis apparaît…

Ushuaïa, ou en langue yamana, « la baie qui pénètre vers l’ouest », la ville la plus australe du monde.

Nous voilà arrivés à Ushuaia, notre ultime étape du bout du monde. Le vent souffle très fort, les lumières avec les passages nuageux sont magnifiques sur cette baie mythique (video).

Et comme c’est Noël, les rennes ne sont pas loin !

Nous prenons nos marques dans cette ville si touristique. Difficile de trouver de bons plans repas. Le crabe royal est très réputé. Mais le prix aussi… Nous garderons en mémoire le goût de nos araignées bretonnes !

Nous avons prévu 2 jours sur place. Alors que faire ? Le capitaine repère sur son application outdooractive une belle randonnée d’une douzaine de kilomètres sur les hauteur d’Ushuaia, ceci afin de nous mettre en jambes pour les prochaines autour du Fitz Roy.

Bien vu ! En voici le parcours. Si vous décidez de vous y lancer, faites comme nous, dans le sens inverse des flèches. Ça commence plus raide mais c’est mieux ainsi.

Et surtout vous passez par le « vrai » Ushuaia, là où vivent les habitants. Beaucoup de chiens, les routes non bitumées. Je n’ose imaginer l’hiver ici…

Nous nous élevons sur les hauteurs, après avoir traversé un bois (vidéo) et recherché le chemin pas toujours évident. Passage de tourbières et nous arrivons au pied du col. Que c’est beau !

Arrivés au col, la goretex est de rigueur (video) !

Notre coin pique nique, à l’abri du vent…

Et la redescente. L’évolution des nuages

Puis la pluie que nous avons vue arriver.

Pour nous remettre de nos émotions, direction le Dublin, le bar irlandais historique de Dublin. Belle ambiance et la bière est excellente et pas chère (même si elle l’est plus qu’à Buenos Aires mais normal, nous sommes au bout du monde !). Bon, vous aurez remarqué : y’a un truc qui va pas sur la troisième photo ! Et R2D2 est arrivé jusqu’ici !

Au hasard des rues, les camions de pompiers sont de sortie. Normal, il y a eu un feu de forêt il n’y a pas si longtemps.

Et le plus connu des croisiéristes français… le départ du Ponant !

Au hasard des rues…


Ici pas de tango mais de la salsa dans la rue (vidéo).
Et sur les bords de mer, de beaux oiseaux…


Notre séjour se termine un dimanche et quel dimanche ! celui de la finale de la coupe du monde de football France / Argentine. Le match commence à12h00 et nous décollons à 16h00. Sachant que tout s’arrête lors des matchs de foot, nous partons à 11h30 pour l’aéroport et prévoyons de regarder le match là bas à la cafétaria. Nous ne serons pas seuls ! Le match est même retransmis sur les écrans de contrôle des départs/arrivées

A l’issue du match, évidemment ici c’est l’euphorie après le stress des tirs aux buts. Nous avons enregistré entre temps et la victoire est annoncée et chantée dans les hauts parleurs. Énorme !


Pour en savoir plus sur Ushuaia, cliquez.

Le prochain post sera consacré à la suite du voyage : El Calafate et El Chalten, avec le massif du Fitz Roy et … le Perrito Moreno !

Notre road-trip en Patagonie (1) Puerto Madryn / Peninsula Valdés

Ce changement de programme fut un mal pour un bien car nous n’aurions pas découvert ces lieux et montagnes de légende, nous n’aurions pas randonné sur ces sentiers mythiques. La navigation sur les canaux patagoniens ne nous aurait permis que de survoler et de voir de loin toutes ces merveilles.

Plusieurs articles seront nécessaires pour présenter tous ces lieux exceptionnels.


Ce programme a été construit selon les avis et conseils des amis, la consultation des guides touristiques et surtout nos envies à nous. Buenos Aires en a été la base. Un article spécial sera consacré à cette ville magnifique.

Après avoir laissé tous nos bagages de navigation à Buenos Aires aux bons soins de Zuni, à la Casona del Alma, merveilleusement bien placé à San Telmo (demander les appartements du rez-de-chaussée ou côté rue), nous partons avec 1 sac à dos 40 l (15kg), 2 sacs de 30l (moins de 10 kg chacun) et un petit sac pour les papiers. Tout cela pour un peu plus d’un mois avec des vêtements pour le chaud et pour le froid, pour tous les deux.


Voici le parcours et les étapes du voyage. En jaune, les déplacements en bus, très confortables puisqu’équipés de sièges couchettes, en violet l’avion (moins cher que le bus sur ce parcours) et en bleu, le voyage en ferry Navimag dont le récit a déjà été mis en ligne (lien).

Nous sommes ensuite remontés de Puerto Montt à Santiago en avion puis en bus de Valparaiso à Buenos Aires. Là aussi, cette dernière partie fera l’objet d’un autre article.


Nous avons commencé notre voyage en descendant à Puerto Madryn en bus, soit 1300 km pour 20 heures de route, pour découvrir la presqu’île de Valdés. Dans notre esprit, nous pensions y randonner. Heureusement, au hasard des rencontres faites dans notre première auberge de jeunesse (la casa de Tounens) tenue par un français, un couple de français nous informe qu’il s’agit d’un parc naturel, qu’il n’y a que des pistes et aucun chemin de randonnée. Ils nous communiquent également les coordonnées pour une location de voiture deux fois moins chère qu’en ville (coordonnées dans le paragraphe « coté pratique« .

Nous pouvons donc aller sereinement découvrir la presqu’île. Nous y resterons 3 jours plein.


Peninsula Valdés

La route au départ de Puerto Madryn est facile : il n’y en a qu’une seule. C’est parti pour 90 kilomètres. A l’entrée du parc national, et après le paiement de l’entrée au parc, un centre d’information très complet permet de saisir l’immensité de la presqu’île et le peu de points de vue accessibles, et son plus haut sommet qui s’élève à 90 mètres. Inutile de vous dire que c’est plat, sec et venteux !


Puerto Piramides est la seule ville sur la péninsule, avec ses 500 habitants, ses quelques hôtels et bars/salons de thé. Elle est également accessible par le bus quotidien au départ de Puerto Madryn, en aller retour sur la journée. Mais, vue le prix de l’entrée au parc, il est vraiment intéressant de rester sur place, ne serait-ce que pour sa merveilleuse plage.


Les deux pointes accessibles et autorisées à 74 km de Puerto Piramides par des pistes fort roulables sont Punta Valdes et Punta Norte. Ne pas oublier de prendre en photo les horaires des marées hautes, très différentes selon le lieu où l’on se trouve.
Car le spectacle que nous attendons tous, et c’est la nature dans toute sa sauvagerie, ce sont les attaques d’orques qui font des festins d’éléphants de mer. 2h avant et après les marées hautes.
Nous y reviendrons car il y a aussi tout plein d’animaux que l’on croise sur les pistes, peu sauvages :

Le guanaco, que l’on verra tout au long de notre voyage, et que l’on croise sur les pistes, ce pourquoi il est indispensable de rouler doucement.

Les Guanacos (Lama guanicoe), sont des mammifères, parents de lamas appartenant à l’ordre des camélidés, ils portent avec humilité le titre de plus grands vertébrés terrestres de Patagonie.

Le nandou ou la choique, moins commun que le guanaco, mais très curieux.

Le nandou (ou « autruches américaines ») mesure jusqu’à 1,10 mètres. Il a de longues jambes et un long cou. Ils sont polygames et c’est le mâle qui couve et s’occupe des énormes œufs de couleur crème. Le nid est préparé sur le sol, les femelles viennent y pondre les œufs, desquels vont éclore les petits qui suivront leur père pendant une grande partie de l’été. Ces oiseaux ne peuvent pas voler et utilisent leurs ailes comme stabilisateurs.

Le mara, ou lièvre de Patagonie

Souvent désigné comme le lièvre de Patagonie (Dolichotis patagonum), le Mara est un gros rongeur qui n’existe qu’en Patagonie et peut atteindre 70 cm. Il se distingue facilement du lièvre d’Europe par le marquage blanc près de la queue et ses petites oreilles. Ils sont monogames et souvent plusieurs couples élèvent et protègent leurs petits dans le même terrier. L’accouplement commence en juin et en juillet et, avec une période de gestation de 3 mois, la progéniture peut généralement être vue à la fin du mois de septembre ou en octobre dans la Penínsule Valdés. Une fois enceinte, la femme commencera la construction d’un tunnel de 1 à 2 mètres de long qui aboutira dans une grande chambre irrégulière. Une fois terminée, elle n’entrera plus dans la salle réservée à sa progéniture qui commence à paître 6 semaines après la naissance. Une belle espèce, unique en Patagonie qui vivra près de 15 ans.


Le piche patagonien, ou tatou velu de Patagonie

Le Tatou velu de Patagonie (Zaedyus pichiy), issu de la même famille que le tatou Mulita et velu (Xenarthra), passe la majeure partie de son temps à chercher de la nourriture. Il a les cheveux courts et sept bandes articulées à sa coque protectrice qui sont principalement gris avec des bords beiges légèrement incurvés. Il a beaucoup moins de poils sur sa coquille que le Mulita ou le tatou poilu et le bord inférieur est en dents de scie.


Et de nombreux troupeaux de moutons, 3 immenses estancias étant installées sur la presqu’île.

Aperçus également des renards, sans avoir eu le temps de sortir l’appareil photo !



Direction la Punta Valdes. Les lumières et couleurs sont extraordinaires (vidéo )

Nous voyons au loin les lions de mer (regardez bien, vous les verrez aussi…) (vidéo

Oh des pingouins au loin

Il s’agit d’une colonie de pingouins de Magellan, qui vont et viennent entre lagune et terrier. Tout est très protégé, observé par les gardes du parc.. Des passerelles nous amènent sur les points d’observation. Les chaussures de marche ne sont pas forcément utiles, puisqu’elles ne font que quelques centaines de mètres.

Quel spectacle, quelle beauté naturelle ! Regardez cette vidéo : çà ne vous rappelle pas la marche de l’empereur (vidéo)?

Nous arriverons difficilement à nous en arracher et attendrons le coucher du soleil pour en repartir, d’autant qu’un bar restaurant panoramique est sur place et nous permet de nous protéger du vent fort.


Le second jour, direction la Punta Norte pour essayer de voir les Orques. Ici il n’y a que des éléphants de mer, certains énormes. Nous profitons du spectacle mais ne verrons les orques que de loin. Les côtes et plages sont très vastes et leur festin quotidien doit se faire selon leurs humeurs ! (vidéo)

A défaut de les voir, voici les images présentées dans les postes d’observation de la Punta Norte

Impressionnante aussi, la gueule de la baleine !


Le reste du temps nous amène à profiter de la merveilleuse plage. Le bourg est tout petit et l’on se retrouve vite sur le sable chaud. La température de l’eau le premier jour est de 21/22 degrés ce qui permet aux habitants de s’y baigner et de s’installer avec sièges et tentes pour braver le soleil. Le lendemain, c’est plus frais. Mais, diantre, nous sommes bretons! Et nous sommes en Patagonie ! (vidéovidéo1)

Nous profitons donc des dernières chaleurs et baignades.


Retour à Puerto Madryn où nous découvrons la promenade le long de la mer, le temps de prendre notre bus. Un mouillage existe ici mais peu confortable puisqu’ouvert au sud et surtout très compliqué pour descendre à terre (aucune cale, uniquement sur la plage).


Je ne vous donne aucune notion de prix, ceux ci évoluant beaucoup trop dans ce pays. Voici d’ailleurs le point du capitaine sur ce sujet.

Mot du capitaine : le change en Argentine.


L’Argentine, c’est bien connu, souffre d’une inflation permanente, pouvant atteindre 100% par an… Le taux de change officiel, que vous aurez si vous changez votre liquide dans une banque, est de 170peso pour 1€. Ce qui est plus étonnant c’est qu’il existe un marché de change parallèle, appelé Blue, dans lequel vous obtenez 310-320 pesos pour le même 1€. Et ce ne sont pas d’obscurs bureaux, ils ont pignon sur rue. Plus étrange, et pratique encore, Western Union vous propose carrément 340 pesos pour 1€… Vous allez chez eux, faites un virement de votre compte sur votre compte Western Union de 101€ (environ 1€ de frais pour 100€) et repartez avec 34000 pesos.
Dans les hôtels, que vous avez réservé en € comme valeur indicative, si vous payez en carte il vous sera appliqué le taux à 170… Donc règlement en liquide obligatoire, pour payer moitié prix.. Mais… pas si simple…. Paraît que pour les étrangers les cartes Visa appliquent le taux Blue…. Et vous dispensent de la TVA de 20% environ… Paraît… On n’a pas encore testé.
Bref c’est plutôt complexe, et si on a vite compris où était notre intérêt, on n’a pas encore bien saisi où était celui du peuple Argentin… Drôle de système, semble-t-il issu du sauvetage de l’économie par le FMI en 1999…

*Bon a savoir : Depuis le début de notre voyage on a constaté que nos retraits de liquide en distributeurs étaient souvent taxés. Forfaitaire (2.5€ par retrait aux Canaries, 6.5€ au Senegal), proportionnels dans d’autres. Nos deux banques contactées (ben oui normalement on a des cartes sans aucun frais à l’étranger) nous confirme : « notre banque ne prélève aucun frais, mais le distributeur d’argent que vous utilisez peut en prélever directement », votre banquier n’y est donc pour rien…

Le logement
Plusieurs auberges de jeunesse et quelques hôtels ou location d’appartement. Par accident, notre hôtel nous ayant fait faux bon au dernier moment, nous nous installons dans un petit appartement (cher, petit mais confortable) près de la seule boulangerie. Pas grave c’est Booking qui nous y a installe et rembourse la différence. Cette mésaventure ne nous coûtera rien, le change nous permettant d’être remboursé plus que ce que nous avons réellement payé !

Les transports
Le bus pour aller sur la presqu’ile est peu cher et très pratique. Malheureusement il ne se réserve pas et les places vendues sont placées.
L’option « location de voiture » est recommandée, surtout si vous passez par notre contact par watsap (+54 9 280 434 0819). Ça vous évite les agences locales qui coûtent bien plus chère et vous laissent toute liberté. Et, à ce jour, l’essence est très peu chère.
Prévoir l’argent pour l’entrée sur le parc.
N’hésitez pas à venir avec quelques provisions, l’offre sur place étant limitée et plus onéreuse. Très belle boulangerie ouverte tous les jours.
Un restaurant très sympa et très bon rapport/qualité/prix : Bar La Estación
Le bar très sympa à l’entrée du village. Il fait bon y prendre son café du matin.


Il nous faut bien repartir. Direction Rio Gallegos, étape indispensable avant de passer au Chili. La ville a peu d’intérêt mais le temps d’attente entre les deux bus me paraissait trop limite, puisqu’entre les deux pays, les compagnies de bus sont différentes. Nous passons la journée à nous promener et à regarder le match de foot en demi finale. Et l’argentine gagne ! (video)

Quelques images pour le plaisir !

Trop rigolo, le long de la plage (mouillage peu confortable)


Le prochain post sera consacré à la suite de la descente, Punta Arena et ushuaia. Promis, il arrivera vite !

Notre croisière dans les canaux de Patagonie

Aujourd’hui c’est le grand jour. Enfin, après le départ reporté par deux fois, l’embarquement se fait à 16h30 ce samedi 31 décembre 2022 sur le Ferry Esperanza, de la compagnie Navimag (des précisions seront données à l’issue de ce post), arrivé ce matin à 11h00 sur une mer d’huile. Installation dans notre cabine, prévue jusqu’à 8 personnes. Heureusement le bateau est rempli du moins du quart de ses capacités. Nous nous retrouvons donc à 4 avec un autre couple pas bien causant.

Nous partons pour au moins 4 jours/4 nuits. En voici le parcours :

Il faut préciser que ce ferry n’est pas un bateau de croisière mais sert au transport de fret entre Puerto Natales et Puerto Montt, le transport des locaux, des camions et de leur chauffeur qui voyagent avec nous (heureusement pas au même prix), et les touristes comme nous. Le tout dans une des contrées les plus inhospitalieres du monde, sur près de 1500 km. Juste un village de 75 âmes, Puerto Eden, où pourtant nous ne nous arrêtons pas… Navimag y stoppe si besoin pour du fret, à leur demande.



Le départ est de nouveau reporté. La faute au vent fort nous poussant vers la terre. Le capitaine, un pince sans rire bien sympathique, nous informe d’un départ à tout moment dès la baisse du vent. Première tentative après le dîner à 21h00. Les marineros dans leur zodiac sont en place puis… repartent ! A 22h00 ils reviennent à double vitesse. Et c’est le départ. Youpiiiii ! 


Quelle belle manœuvre et avec si peu de marge…

Les lumières de Puerto Natales s’éloignent et nous en sommes très heureux. Cette ville ne nous laissera pas de souvenirs indélébiles. Tout était très cher, difficile pour se trouver à déjeuner même sur le pouce, gustativement rien d’exceptionnel, et rien à visiter. Nous avons écumer les bars et café à wifi, en les sélectionnant selon les prix. Payer un expresso à 3,60€, c’est quand même un peu cher ! 


Bref, nous sommes heureux de nous éloigner et… Et le bateau manœuvre et se remet face aux lumières de la ville. Nous croyons un instant qu’il retourne sur ses pas. Et non. Nous pensons qu il s’arrête juste pour la petite fête du nouvel an qu’ils organisent. 
Hé bien non ! 

Mais quel est cet objet ?

Nous nous en rendrons compte le lendemain à notre réveil à 5h du matin pour voir le lever du soleil. Et là, horreur, nous sommes toujours en vue de Puerto Natales ! Le ferry n’a donc pas navigué cette nuit. Les règles sont-elles les mêmes que pour les voiliers: Navigation interdite la nuit ? Pas totalement. Nous apprendrons que la navigation est trop difficile à la sortie de Puerto Natales. Le ferry ne doit donc pas naviguer de nuit sur cette zone. Pour la suite du voyage, le ferry avancera de nuit. Nous le regrettons car, de ce fait, certains paysages, sites où animaux nous échapperont d’autant que, au petit matin, toutes les portes sont fermées.



Pour notre première journée, la météo est mauvaise: pluie et grand vent. Les lumières n’en sont pas moins belles surtout lorsque quelques trouées de ciel bleu apparaissent (vidéo)

Nous remontons face à celui-ci, ce qui serait absolument impossible avec Maverick. Il y a au moins 40 nœuds établis, et des rafales à plus de 60 nœuds (120 km/h). Le maxi enregistré 74 kn (150 km/h). Interdiction de sortir sur les ponts. Trop dangereux. Nous profitons donc des vastes espaces et fauteuils. Nous avons tout plein de place. C’est génial ! Nos repas se font face aux baies vitrées : un vrai spectacle vivant, même par mauvais temps ! Regardez bien les photos ci dessous. Nous ne sommes -presque- seuls face au vent (vidéo)


Thé et café sont à disposition. Nous apprenons, comme sur Maverick, à profiter du temps qui passe, sans aucun réseaux. Regrets d’être peu anglophones ou hispaniques car très très peu de français ici. Nous rencontrons deux québécoises, dont une ancienne navigatrice, skipper/teacher naviguant au sextan dans la baie de San Francisco et bien évidemment dans les Caraïbes et autres lieux emblématiques. Son voilier, de travail, fut détruit lors de l’ouragan qui a sévit en 2007 sur cette zone avec des vents de plus de 300 km/h. Depuis, elle s’est reconvertie (elle a 72 ans) en voyageuse au long court, entre ferry, bateau de croisière et découverte des lieux en bus ou avec son véhicule récréatif dans les parcs naturels américains. Et Lise, son binome, ancienne prof de fac à Ottawa, elle aussi voyageuse au long cours, d’origine lointaine perigourdine. Elles se sont trouvées et programment ensemble leur voyage au jour le jour. Quelle jolie retraite ! Elles nous invitent à boire une bouteille de vin chilien avec dégustation de beurre de sirop d’érable en provenance directe du Québec, dans leur cabine, pour partager nos expériences de vie, nos souvenirs respectifs et le plaisir d’être ensemble. Nous terminerons le jour suivant notre jolie bouteille de Porto pour leur plus grand bonheur. Encore un grand merci cher Christophe. 



Nous prenons nos habitudes et le soleil nous éclairera tout au long du second jour. Entre nuages et soleil, que c’est beau… (vidéo) (vidéo)

Nous remontons le canal, bien balisé, la seule route préservée des tempêtes du pacifique. Quelquefois, le passage devient bien étroit pour un si large bateau qu’est le nôtre. Les fonds peuvent s’élever de 800 mètres à moins de 4 mètres en très peu de distance.

Et lors de l’un de ces passages étroits, une vierge apparaît, sur un « motu » , terme polynésien pour décrire cet îlot (merci Sarah-Pearl).

Il s’agit de la vierge des marins, protectrice des navigateurs, en hommage à ceux morts sur les canaux (800). Le capitaine la salue à coup de sirène tout au long de l’ilot (vidéo)

Le capitaine nous invite dans l’après midi à visiter la passerelle de commandement.

En permanence 2 personnes au minimum y sont présentes. 100 tonnes de carburant sont nécessaires pour  l’aller/retour. Le capitaine fait des rotations tous les 2 mois. C’est à dire, 1 aller/retour par semaine. Sacré rythme ! 


Quelques mots sur cette remontée : des monts et montagnes à perte de vue, des forêts, des cascades et ruisseaux en abondance. Et pas âme qui vivent sur ces milliers d’hectares. Cela semble tellement étonnant… Aucun être humain ne vient envahir cet espace naturel gigantesque. Et l’hiver, quels paysages ce doit être… Juste ce ferry qui passe 2 fois par semaine en été, en hiver certainement moins et quelques navigateurs et pêcheurs… 

Nous profitons des paysages, des oiseaux, albatros, petrels…

Et de la vue de quelques baleines, otaries et loutres de mer.


Un appel sur le pont : nous arrivons sur l’épave d’un navire échoué (vidéo)

Explications du capitaine

Le canal Messier est profond de plus de 1 280 mètres à certains endroits, faisant de lui un des fjords les plus profonds au monde. Il existe pourtant un seul rocher au milieu de ce canal, à deux mètres sous l’eau… Le capitaine Leonidas, qui n’avait pas cette information, vint s’y échouer en 1963, au cours d’un voyage vers Valparaiso avec une cargaison de sucre. Le capitaine a vainement tenté de le couler pour toucher les assurances, mais la tentative a mal tourné puisqu’il finit en prison… Le bateau, lui est toujours bien planté sur son rocher. Avant celui-ci, un premier bateau avait coulé en 10mn suite à une collision avec le même rocher. Heureusement le capitaine est parvenu à faire évacuer les 120 passagers et membres d’équipage en seulement 8mn, et les mettre « à l’abri » dans une caletta voisine. Les rescapés passeront quand même quelques jours très frais et peu confortables en attendant les secours.


Mais bientôt nous rejoignons le passage extérieur, côté océan Pacifique. Et là, ça commence à bouger fort. A l’extérieur, sur le pont, entre tangage et vent fort, il nous faut nous aggriper au barres installées tout au long des passages. 
A l’intérieur, ce n’est guère mieux. Les chaises et fauteuils roulent, et en cuisine, bruits de vaisselles et de casserolles nous font comprendre que c’est compliqué pour eux aussi. Le capitaine modifie donc pour une heure sa route, afin que nous dînions sans risque de renverser plateaux et tables. Et éviter tout accident corporel. 

Retour vers nos couchettes où nous sommes secoués assez fort jusque minuit. Étonnant ! 
Nous apprendrons qu’il n’est pas fréquent que le ferry soit bousculé de la sorte. En effet, étant peu rempli, aussi bien au niveau fret que passagers, il est bien plus léger que d’habitude.


Le jour suivant la bruine est de retour. Nous sommes de nouveau dans les canaux. Le vent s’est calmé, comme la houle.

Nous profitons d’un moment de répit, un petit coin de ciel bleu, la douceur…. avant que la pluie et le brouillard ne reviennent en force et nous avalent doucement mais sûrement (vidéo)



Notre arrivée prévue ce mercredi matin paraît bien compromise.


Et voila, la nouvelle est tombée : arrivée prévue à… 19h00, soit plus de 36h de retard par rapport aux prévisions de voyage. Heureusement j’avais prévu une journée tampon à puerto Montt au cas où… Nous ne verrons rien de cette ville, puisque nous décollons jeudi matin à 7h30 pour Santiago.
Nous devons être abonnés au moteur en panne : ystaffel avec son hélice en moins ne nous a pas permis d’ utiliser les deux moteurs du cata sur notre descente jusqu’à Buenos Aires. Sur Esperanza, le moteur est arrêté depuis 2jours. Est-ce une panne ou n’a t’il pas le droit d’aller plus vite par temps de brouillard. En tout cas, un seul moteur tourne… D’où ce retard si important.
La brume très importante ce matin s’est presque  levée (vidéo)

Les paysages sont splendides. Et il fait maintenant très chaud.

Et voilà, nous voici arrivés à 19h00 après une magnifique manœuvre (vidéo). Un dernier repas est servi à 18h30. y’a pas à dire, l’équipage et la compagnie sont vraiment top. Étant assez éloignés du centre un système de minibus est mis en place pour nous amener à la gare routière.

Les derniers au-revoir et nous voilà de retour à la civilisation. Impression très étonnante, d’autant que la ville de Puerto Montt n’est pas aussi touristique que Ushuaia. Nous ne la visiterons pas assez pour apporter des précisions sur celle-ci.


Côté pratique


L’Esperanza, nouveau navire de moins de 3 ans, moderne et fonctionnel, fait un aller/retour toutes les semaines (sauf retard important). Il part le mardi de Puerto Montt, et arrive le vendredi. Il repart le samedi matin de Puerto Natales (embarquement la veille) et revient à Puerto Montt le mardi matin. 
Si vous décidez d’utiliser ce ferry, prenez de la marge (nous avons eu 36h de retard) et apparemment c’est fréquent. L’équipage, très réactif, s’occupe des annulations qui en découlent. 
Le personnel est très professionnel, les chambres nettoyées chaque jour. 
Les repas sont de qualité. Tous les menus, copieux, ont été différents et constitués uniquement de produits frais. Du fait du retard, deux repas supplémentaires ont été servis, sans aucune difficulté. 
Nous ne pouvons que recommander cette croisière, qui ne ressemble à aucune autre puisqu’il n’y a pas d’escales, donc pas de descentes à terre. Les journées sont rythmées entre les repas, la contemplation des paysages et lumières toujours changeantes, la lecture, les jeux, les rencontres et discussions. Et aucun réseaux. Une magnifique expérience même si, pour notre part, nous y sommes quelque peu habitués ! 

Escapade aux chutes d’Iguazu

Dans cet article, vous découvrirez notre périple, puis, à la suite, nos conseils pratiques et un mot du capitaine sur le change en Argentine.


Ce voyage, prévu depuis deux mois, arrive enfin. Ystaffel est bien à l’abri à la Marina du club San Fernando sur le Rio Tigre. Très belles prestations pour un coût modique (9€ la nuit pour un catamaran) : la navette vient nous chercher à 3h15 du matin pour nous amener à terre. De là notre chauffeur uber, que nous avions repéré, nous récupère.

Direction l’aéroport international à 60 km. Et là, à 4 km de l’arrivée, sur l’autoroute, on crève. Et pour ne rien arranger la roue de secours est HS. Que peut-on faire ? Eh bien du stop ! Ça n’est pas sécurisant mais ça marche ! Un taxi s’arrête et nous amène à destination. Pour cher, mais il nous a sauvé le vol. Ouf !
Arrivée matinale à l’aéroport de Puerto Iguazu, côté argentin, les hôtels étant réputés moins chers que côte brésilien. Car nous sommes partis pour 4 jours/3 nuits.
Après quelques hésitations, nous trouvons le bus qui nous amènera à Puerto Iguazu pour un coût très modique. De là, nous choisissons de prendre un taxi (rentable à 4) pour les chutes côté brésilien, ce qui nous permettra de boire en ville un bon café et d’acheter de quoi grignoter, les repas et autres friandises étant très chers sur les parcs.

Étant arrivés très tôt, direction les chutes côté brésilien, comme recommandé sur plusieurs sites étudiés.
Le passage aux douanes est long mais c’est un visa spécial, à la journée. Aucun tampon. Tout va bien.
A l’entrée du parc, aucune voiture n’est admise. Nous prenons donc la navette pour aller au pied des chutes pour un fort joli parcours.
À nous les chutes ! Dès l’arrivée c’est spectaculaire et plus nous avancerons, plus les mots nous manqueront.


Petit historique des chutes :
Les chutes d’Iguazu (en portugais : cataratas do Iguaçu) ont été découvertes par Alvar Nuñez Cabeza de Vaca au XVIème siècle, lors de la conquête de la région par les conquistadors. Elles se situent sur la frontière Brésil – Argentine. Cette merveille de la nature (inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1984) compte parmi les plus belles chutes du monde. Elle est organisée en parcs nationaux : le parc national de l’Iguaçu au Brésil et le parc national d’Iguazu en Argentine. Le fleuve Iguaçu est un affluent du fleuve Paranà qui matérialise la triple frontière Paraguay, Brésil et Argentine. Il n’y a donc pas de chutes d’Iguazu côté Paraguayen.
En réalité, les chutes d’Iguazú ne sont pas des chutes mais un ensemble de 275 cascades formant un front de 3 kilomètres. Elles offrent un spectacle grandiose avec de véritables montagnes d’eau surgissant de la forêt pour se jeter dans la célèbre Garganta del Diablo (Gorge du Diable) profonde de plus de 80 mètres (vidéo).

La promenade côté brésilien s’étend sur 1,2 km, avec différents points de vue sur le côté argentin.

Elle se termine à la Garganta del Diablo. C’est époustouflant ! (vidéo) Des tonnes d’eau… Je crois que nous découvrons ce site dans des conditions uniques au vu du débit, excessivement important ces jours là. Je vous laisse apprécier en sons et images (vidéo ; video1 ; vidéo 2 ; vidéo 3).

La remontée en ascenseur vitré… (vidéo).


Et voilà, c’est fini ! Retour en bus et en taxi pour découvrir notre hôtel (le palo rosa lodge) bien sympathique à 1/4 d’heure à pied de la gare routière de Puerto iguazu.
Une jolie promenade que nous referons volontiers les jours suivants.
Étant côté argentin, tout est plus simple pour se rendre aux chutes d’Iguazu. Un bus à prendre à la gare routière et direction le parc argentin. Le premier jour c’est plein tarif, le second demi-tarif.
De ce côté ci, 3 parcours sont offerts aux visiteurs. Malheureusement. Le plus beau est fermé depuis quelques temps. Il s’agit de la Garganta del Diablo côté argentin… iI est donc aisé de faire les 2 restants dans la journee. Comme indiqué, nous nous retrouvons aux sources… Elles n’en sont pas moins impressionnantes.


Nous nous imprégnons du site.

Et pour profiter de cette belle journée, nous décidons de faire le jour suivant le tour en bateau. Et là, on le recommande tout particulièrement. C’est ÉNORME ! 

Nous choisissons le 2e départ, à 10h30. Le tour dure un peu plus de 2h00 dont une bonne demi-heure de zodiac. Depart dans un bus tout terrain puis c’est l’installation dans le zodiac.

Départ vers les chutes à 32 nœuds (60 km/h) ! (vidéo)

Allez, on vous emmène sous l’eau avec nous (vidéo1 ; video2 ; video3 )

Après ces émotions fortes, nous terminons par une petite marche d’une dizaine de kilomètres, vers une cascade dans laquelle nous nous baignons, bravant l’interdiction.

Trois magnifiques journées sur ce site absolument unique.


Revenons sur nos soirées. Au hasard de nos promenades nous découvrons « el quincho» et son spectacle de tango hebdomadaire (réservation recommandée). La viande est excellente. S’il y a un lieu où goûter la Parrilla c’est ici d’autant qu’à 4 ce n’est vraiment pas onéreux. Musiciens et danseurs se suivent tout au long de la soirée dans une ambiance festive. Pour notre première soirée tango c’est réussi !

Pour notre deuxième soirée, nous nous arrêtons dans une excellente pizzeria où nous avons testé la limonada de lemon, pendant le match Argentine / Australie. Et l’Argentine a gagné ! C’était la fête ! 

Un petit mot sur le foot ici: c’est euphorique. Du plus jeunes aux plus anciens, tous portent le maillot, essentiellement le 10, soit celui de Messi, et la journée se fait au rythme des matchs ! C’est à dire que tout s’arrête pendant les 2h du match. Et tout cela dans une magnifique ambiance bon enfant ! Que du bonheur, loin de la casse et des manifestations auxquelles nous sommes habitués chez nous.


Et voilà, nous repartons vers Buenos Aires après cet extraordinaire aparté. Si vous passez entre Rio de Janeiro et Buenos Aires, n’hésitez pas à faire le détour ! 


En pratique

Après lecture de nombreux sites et blogs sur ce thème, nous avons opté pour un séjour de 4 jours/3 nuits pour profiter au maximum des chutes au vu du coût des billets.

Comme précisé, côté argentin, le second jour d’entrée est moitié prix. 

Transports

  • Après avoir recherché le moyen de transport le moins onéreux au départ de Buenos Aires ou Rio de Janeiro, nous avons opté pour l’avion, moins cher que le bus. Et nous avons choisi de nous loger côté argentin, moins onéreux au niveau des hôtels, que côté bresilien. La plate-forme www.kiwi.com est la meilleure sur la région, voire sur l’Argentine et le Chili. Elle a le mérite d’être en français et toutes les options de vols et de bagages sont claires et précises. Chargez l’application et laissez vous guider ! 
  • À l’arrivée à l’aéroport de Puerto iguazu, optez pour le bus de ligne pour vous rendre en ville situé  à la sortie. Il est à heure fixe, toutes les heures (7h00…) et coûte moins de 2€/p. 
  • À Puerto Iguazu, 2 moyens pour se rendre aux chutes. Le taxi ou le bus. A 4, pour le Brésil, le taxi est valable. Pour le côté argentin, ne pas hésiter à prendre le bus, très fréquent toute la journée. Bien acheter l’aller/retour, pour ne pas rester bloqué sur le site en cas de forte affluence. 

Je ne vous donne aucune notion de prix, ceux ci évoluant beaucoup trop dans ce pays. Voici d’ailleurs un point du capitaine sur ce sujet.

Mot du capitaine : le change en Argentine.


L’Argentine, c’est bien connu, souffre d’une inflation permanente, pouvant atteindre 100% par an… Le taux de change officiel, que vous aurez si vous changez votre liquide dans une banque, est de 170peso pour 1€. Ce qui est plus étonnant c’est qu’il existe un marché de change parallèle, appelé Blue, dans lequel vous obtenez 310-320 pesos pour le même 1€. Et ce ne sont pas d’obscurs bureaux, ils ont pignon sur rue. Plus étrange, et pratique encore, Western Union vous propose carrément 340 pesos pour 1€… Vous allez chez eux, faites un virement de votre compte sur votre compte Western Union de 101€ (environ 1€ de frais pour 100€) et repartez avec 34000 pesos.
Dans les hôtels, que vous avez réservé en € comme valeur indicative, si vous payez en carte il vous sera appliqué le taux a 170… Donc règlement en liquide obligatoire, pour payer moitié prix.. Mais… pas si simple…. Paraît que pour les étrangers les cartes Visa appliquent le taux Blue…. Et vous dispensent de la TVA de 20% environ… Paraît… On n’a pas encore testé.
Bref c’est plutôt complexe, et si on a vite compris où était notre intérêt, on n’a pas encore bien saisi où était celui du peuple Argentin… Drôle de système, semble-t-il issu du sauvetage de l’économie par le FMI en 1999…
Ouf, nous voilà au Chili, pays voisin, avec un taux fixe, des règlements par carte sans frais, et toujours ce Western Union qui vous sert du liquide presque sans frais, contrairement aux guichets de CB qui pratiquent, presque partout dans le monde et quel que soit votre carte visa dite « sans frais à l’étranger »*, des frais allant jusque 10%….
Bref, notre « religion » est désormais faite. Même si on ne comprends pas très bien comment ça marche au niveau mondial, Western Union reste LA meilleure, et moins chère, manière d’obtenir du cash à l’étranger sans devoir transporter avec soi des gros paquets de devises….
*Bon a savoir : Depuis le début de notre voyage on a constaté que nos retraits de liquide en distributeurs étaient souvent taxés. Forfaitaire (2.5€ par retrait aux Canaries, 6.5€ au Senegal), proportionnels dans d’autres. Nos deux banques contactées (ben oui normalement on a des cartes sans aucun frais à l’étranger) nous confirme : « notre banque ne prélève aucun frais, mais le distributeur d’argent que vous utilisez peut en prélever directement », votre banquier n’y est donc pour rien…

  • Les billets d’entrée aux sites sont à prendre sur place. A payer en cb côté brésilien et en cash côté argentin. Des casiers sont à disposition sur les deux sites. 
  • Ne pas oublier appareils photo, étui hermétique pour les portables, et jumelles, utiles pour les oiseaux. Et évidemment, sandwichs, eau et autres alimentations, tout étant très cher sur place. 
  • Pour la sortie en bateau, il s’agit de la « Gran aventura » à acheter sur internet (mais attention au taux de change), ou sur place mais le jour même donc très aléatoire, ou encore à la gare routière de Puerto iguazu (au guichet 7, le seul à être revendeur des places). Là, il est possible de payer en cash. Attention, il y a 3 à 4 départs par jour et cette attraction est très prisée ! 

Enfin, il est impossible de ne pas rappeler que ce site a été le lieu où s’est déroulé le film culte « Mission » avec Robert de Niro et Jeremy Irons. A revoir de toute urgence !


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Navigation entre Montevideo et Buenos Aires

Adieu Rio Grande (vidéo). Après 48 heures de mer, entre quarts de 3h la nuit et de 2h le jour, les heures passent…

Nous ne nous lassons pas des couleurs du ciel !

Et nous voilà entre Uruguay et Argentine, entre deux capitales mythiques, Montevideo et Buenos Aires. L’estuaire du Rio de la Plata est très large, une centaine de miles nautiques à l’entrée (+/- 200 km).

Notre étape étant Montevideo, nous passons au large de Punta del Este, le premier grand port d’arrivée d’Uruguay. Il nous reste 60 mn nautique à couvrir, que nous espérions terminer de jour mais… le vent a baissé, comme d’ailleurs prévu dans la météo.
La dernière nuit (enfin mon quart de nuit entre 23h00 et 2h00 du matin) a été magique : une voie lactée époustouflante, impossible à immortaliser. Dommage… À la voile et vent arrière, un peu bousculés par la houle mais si peu sur Ystafell 2.


Que fait-on la nuit, pendant les quarts sur Ystafell 2 ?

Comme déjà indiqué, lorsque nous sommes 4, les quarts sont réduits à 3h00 par personne par nuit et à 2h00 par personne la journée. Le premier commence à 20h00. Ce qui fait qu’une nuit sur deux on dort 9h00 sans arrêt. C’est cool.
La seconde chose cool, c’est que le quart se déroule à l’intérieur, dans le carré, devant l’écran, en sortant tous les quarts d’heure pour vérifier qu’il n’y ait pas de pêcheurs sans AIS. Donc on regarde des films, des séries ou on écoute de la musique.

Mais il faut aussi être très attentif, car on n’est rarement seuls sur l’eau. Il y a les gros cargos, pétroliers ou usines à pêche avec AIS et aussi les pêcheurs sans AIS.

En pratique :


On peut être « pris en sandwich » entre un cargo de 338 mètres et un pétrolier de 220 mètres. Les voilà de visu de chaque côté !


Ou quand à 1h du matin, au milieu de ton quart, tu te retrouves rattrapé par un cargo de 170m, qui avance a 13kn, et que tu as, pleine face à toi, un porte-plate forme pétrolière de 140m qui roule a 10kn. Que tu es presque vent arrière, donc très peu manœuvrant, a 7kn dans une mer formée…

Tu pars à babord puis à tribord pour t’éloigner de celui qui te fonce dessus. Sacrés calculs… Tu laisses passer celui qui te rattrape.

Et comme si c’était pas assez drôle, en voilà un qui te coupe la route !



Nous arrivons juste avant la nuit au yacht club de Montevideo, dans le quartier Buceo. Il faut savoir que lorsque vous naviguez sur le Rio de la Plata, vous surveillez la profondeur car… Car loin de l’entrée de la Marina il y a moins de 4m. D’où la renommée de la difficulté de navigation dans ce Rio dès que la mer est formée !


Installation sur une bouée, la plus excentrée face à l’entrée et direction la police pour les formalités. Car ici il y a un bureau à la Marina ouvert 24h sur 24h. Génial ! Nous devrons ensuite aller dans les 24h nous déclarer à l’immigration.
Direction donc, dès le dimanche matin, grâce à uber, les bureaux de l’immigration installés dans l’immense port de commerce. Vive la mondialisation !



Nous trouvons le bureau dans un bâtiment paraissant totalement désaffecté. Nous poussons une porte et là ! Totalement improbable, 4 personnes travaillent dans ce bureau. Les formalités avancent. Il reste à payer. Mais ni les cartes visa, ni les cartes mastercard ne fonctionnent. L’un des employés nous emmène au terminal des ferry où il y a un distributeur. Youpi. Nous allons prendre un peu de cash, d’autant que nous ne verrons que très peu de distributeurs en ville.

Tout près du port se trouve le mercado del Puerto, une belle bâtisse ancienne en fer forgé et boiseries.

Ici les mercados, ce ne sont pas maraîchers et commerces de bouche, mais des restaurants et boutiques souvenir. Mais c’est chaleureux et de qualité.

Et les spectacles de rue, tels que percussions ou danses y terminent leur tournée. Nous déjeunerons sur place et pourrons en profiter pleinement. (vidéo) (video1)

Au fil des fil des rues et des bars…


Très vite, nous rejoignons la place de l’indépendance et son magnifique immeuble art déco, le Palacio Salvo, un véritable monument à la gloire des frères Salvo, magnats de l’industrie textile, pour lesquels il a été construit dans les années 1920 dans le plus pur style Art déco… éclectique. Il devait abriter un hôtel?; il accueille des bureaux et des appartements.


Les bâtiments officiels se partagent les environs.
Dans le palais présidentiel se trouve cet étonnant carrosse… Il s’agit d’une reconstitution incroyable de la dernière diligence tirée par des chevaux qui a voyagé entre Montevideo et Maldonado en 1910. Les chevaux semblent, de loin, être faits de métal, mais en regardant de plus près, on s’aperçoit qu’ils sont en fait fabriqués entièrement de coquillages, d’os d’animaux, de plumes et de brindilles, tous provenant de l’environnement naturel que la diligence aurait traversé entre les deux villes. Le savoir faire dont les artistes ont réussi à transmettre jusqu’aux expressions de chaque cheval en utilisant seulement ces matériaux est impressionnant.


Retour vers les ramblas où nous assistons à un match de foot. De la graine de champions. Le plus grand doit avoir 7 ans et le, ou plutôt la plus petite 4 ans (vidéo)…

Avant l’orage, arrivée au yacht club où nous pouvons enfin profiter des installations. Sauf de la piscine car il pleut, il pleut, il pleut !


Ce qui nous permet de mettre à jour nos papiers et communications. Nous passerons la journée dans les salons et y déjeunerons. Chouette lieu de détente. Et nous découvrons en plus qu’un marinero fait la navette à la demande sur une petite vedette bien plus stable que notre annexe avec ce temps mouvementé.


Départ le jour suivant pour Colonia, à 90 NM (vidéo). Il nous faudra 19h, dont une nuit, pour rejoindre cette jolie ville.

La Marina est éclairée et les bouées (« bojas » ici) sont accessibles même de nuit. Comme à Montevideo, la police maritime est sur la jetée d’entrée. Il nous faudra juste nous rendre à l’immigration pour faire la sortie du pays. Les bureaux se trouvent au port maritime des ferrys à une quinzaine de minutes à pied. Tout est très simple ici.
Découverte de cette jolie ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, entre vieille ville et la mer (vidéo).


Jolie journée de détente sous un beau ciel bleu.


Départ le jour suivant pour traverser le rio de la Plata. Ça bouge fort au départ (video) …

La navigation est spéciale. Il nous faut choisir une route slalomant entre les dangers isolés et le peu de fond. Et ce n’est pas peu dire car à l’approche de la rentrée du rio del Tigre, plusieurs bateaux sont échoués. Nous sommes nous même stoppés quelques minutes avant de pouvoir repartir. Çà nous rappelle fort l’Afrique !


Nous voilà arrivés. Mais pas amarrés ! Car ici, il n’y a aucune place. Des marinas tout au long mais complètes ! Nous nous posons sur le ponton essence pour la première nuit au yacht club de San Fernando où nous faisons notre première entrée sur le sol argentin auprès de la police maritime.

Départ le lendemain pour remonter le Rio del Tigre (vidéo). Grandiose !

Ici comme ailleurs, les enfants aiment s’amuser, et aiment faire de grands signes !

Et tous ces beaux batiments ou maisons particulières !

Mais il y a aussi de nombreuses épaves ou péniches bien fleuries !

Et les énormes garages à vedettes !

Le musée del arte de Tigre

Et le commerce et l’industrie. La circulation est très forte sur ce rio.

Après un passage éclair sur un chantier équipé d’un travel lift pour la sortie éventuelle de Ystaffel, retour à la case départ, le prix demandé étant absolument prohibitif !

Après plusieurs entrées dans différentes marinas, Fanch et Cathy trouvent enfin une place de l’autre côté du rio, au club de San Fernando. En effet, ici , aucune place de disponible pour Ystaffel 2. Alors en saison, comment faire pour se poser ici ??

En attendant, petite promenade à San Isidro, le quartier chic de Buenos Aires

Et sa cathédrale du 19e siècle.

Ici l’aviron et les sport d’eau sont roi !

Uber fonctionne merveilleusement bien et très peu cher, tout comme l’alimentation et la restauration.

Deux jolies adresses.

L’une à Tigre, après les formalités de douane. Comme nous l’avions lu, rien n’est simple. Nous y aurons passé 3 heures. Pourtant nous avons eu affaire à deux jeunes femmes très sympathiques.

Le TBC :

Et un bar très sympa, nous rappelant fortement la France. Vous comprendrez pourquoi…


Nouvelles du jour : activation du plan B. Nous partons sac au dos pour un tour de l’Amérique du sud. Puerto Madryn, Punta arena, Ushuaia, el Calafate, el Chaten, Puerto Natales, puis remontée des canaux de Patagonie avec le seul bateau de ligne effectuant ce parcours. Ce qui nous permettra de retrouver Maverick 2 et de repartir dès février 2023 vers le nord cette fois ci, direction la Guyane puis les Antilles.


En attendant, le prochain post sera consacré aux chutes d’Iguazu où nous sommes allés du 28 au 30 novembre. Absolument extraordinaire !

Nos dernières magnifiques -et trop courtes- étapes brésiliennes !

Il n’est plus question ici de descente au long court. Les sites mythiques tels que Ilha Grande, avec ses dizaines de mouillages plus beaux les uns que les autres, nous les survolerons : nous ne pourrons en faire que 3 !
A nous la splendeur des fonds marins et la chaleur de l’eau que nous perdrons au fur et à mesure de notre descente.



Pour le premier d’entre eux, nous poserons notre ancre à la Praia do Pouso, dans une jolie crique où nous passerons une nuit (vidéo).

La découverte de l’une des plus belles plages du Brésil nous fait traverser la langue de jungle nous en séparant en 1h30 A/R. La plage de Lopes Mendes est sauvage et splendide (vidéo)

Mais qui va se baigner ?

Ici comme partout sur ces mouillages, les brésiliens viennent en vedette passer la journée à batifoler dans l’eau et à écouter de la musique à fond.


Avant de rejoindre notre second mouillage, nous découvrons les principaux mouillages les plus protégés, et nous fait apprécier les paysages uniques de cet archipel.

Ce second mouillage, la fameuse Lagoa Azul est un site magnifique. Nous tournons un peu car c’est dimanche et il y a du monde. Les vedettes sont remplies de brésiliens barbotant dans l’eau et faisant le fête.

Garage à vedettes

Car ici, a priori, peu savent nager. Nous passons pour des extraterrestres lorsque nous les frôlons avec nos palmes-masque-tuba. Les grondins ailés, drôles de poissons déployant leurs ailes bleues en grattant le sol,

les chirurgiens, les anges français, les sergents major et autres sont nombreux et les tortues également, présentes ici comme sur les autres mouillages. Que du bonheur. Quel émerveillement de nager la main dans la main avec Cathy au-dessus de ces tortues qui ne s’émeuvent nullement de notre présence…


Notre étape suivante et notre dernier mouillage : l’enseada de sitio de forte, où nous avions repéré, sur les commentaires navily, une source d’eau. Elle s’avèrera pure et fraîche, s’échappant d’un montage de tuyaux sur la plage.

Tout est très vert autour et les oiseaux s’en donnent à cœur joie ! (vidéo)(vidéo1)

Petite promenade post baignade vers la plage voisine par un fort joli chemin côtier, côtoyant de belles constructions et des fermes avec oies, poulets et autres volailles, et petites vaches. Et les chiens gardant et regroupant tout cela dans les cabanes pour la nuit.


Très beau mouillage, bien protégé près d’un restaurant flottant ressemblant plus a un parking de vedettes la journée. Pratique pour eux, ils y accostent, y déjeunent, en gardant sous les yeux leur véhicule, sans voir particulièrement le paysage autour. C’est que le repas doit être bon !


Mais il faut avancer.

La météo n’est pas top et Parati, la ville aux maisons blanchies à la chaux et ses rues pavées nous attend.

Malheureusement c’est la pluie qui nous attend. Dans un premier temps nous optons pour une des nombreuses marinas annoncée la moins chère. On fuit littéralement lorsqu’ils nous annoncent le prix : 120€ la nuit, eau et électricité en sus ! Au mouillage nous retrouvons un contact donné à Jean Benoit, James, sa femme et ses 6 enfants vivant sur un trimaran. Un vrai personnage, adorable et le cœur sur la main.

Il est brooker international et connaît parfaitement la côte -et des contacts- jusqu’en Patagonie. Les hommes passerons une soirée à discuter des programmes à venir, James étant un véritable puits de connaissance en navigation !

Petit tour à Parati avant le 2 novembre, jour férié au Brésil. Nous découvrons vite fait la ville sous les nuages et nous nous promettons d’y revenir avec le ciel bleu…

Boutique locale

Ce sera dans une autre vie ! Car la météo est propice pour avancer et pas propice pour visiter !
Nous repartons donc comme nous sommes arrivés, sous une chape de nuages et de crachin… breton…
Grand regret car cette ville à la si belle architecture coloniale est lovée dans un merveilleux écrin de nature sauvage et de monts et montagnes. Il y aurait eu tant à faire ! Ce sera un grand regret. Même pas eu un rayon de soleil…


Inutile de trainer ! Nous repartons pour avancer à petits pas sous la grisaille (vidéo).


45 NM plus loin, soit un départ tôt le matin pour une arrivée avant la nuit, arrêt à Itagua afin de passer la nuit au mouillage et prendre de l’essence sur un ponton flottant facile à aborder pour ystafell toujours moins manœuvrant avec son seul moteur.


Installation sur bouée à la nuit tombante près d’un catamaran. Un couple de brésiliens nous fait de grands signes en nous invitant à l’apéro. On ne dit pas non, évidemment. Nous descendons à terre et en revenant passons chez eux et là….
Quel accueil ! En guise d’apero, ils nous ont préparé une belle soupe, des petits gâteaux salés et sucrés, du café !
Gutenberg et sa femme reçoivent en Airnb Ariana, une jeune femme parfaitement bilingue anglais, sa maman et sa grand mère. Ils sont très curieux de notre voyage, de notre vie, et la soirée avançant, la maman nous prépare en complément de la soupe avalée avec délice un plat saucisses/choux pour nous permettre de rester un peu plus ensemble. Le vin rouge est de sortie pour honorer notre rencontre.

Quelle soirée ! Dire que nous sommes venus les mains vides car nous pensions les recevoir sur Ystafell !
Que d’échanges et d’hospitalité ! Nous ne les reverrons pas mais nous en garderons un excellent souvenir ! La navigation au Brésil est décidément très attachante.


Départ matinal pour Ilhabela (belle île), pour faire nos démarches de sortie du Brésil (l’administration étant connue plus souple qu’à Rio Grande où nous avions précédemment prévu de faire ces formalités.)
Direction le iate club, où des commentaires de navigateurs passés indiquaient une bouée et le iate club à volonté gratuitement pendant 3 jours. Nous n’en bénéficierons que le premier jour, sans la piscine, le temps n’étant pas propice à s’y baigner. Mais quel bonheur : nous y ferons un sauna juste nous 4. Joli moment de détente !

Là aussi nous pourrions rester sur cette île très longtemps. Il y aurait tant à faire : 360 cascades répertoriées, de nombreux pics volcaniques (tout est en pentes raides), son épaisse forêt tropicale et ses belles plages. On ne s’y trompe pas. Ici la population est plus aisée que dans le nord. De nombreuses vedettes et voiliers, de belles voitures…

Pour rejoindre la terre, des bacs gratuits font des aller-retour continuellement.

Nous découvrons Sao Sebastiao mais renonçons à faire nos documents de sortie. C’est vendredi et le week end suit. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être bloqués ici 3 jours entre les différentes administrations (nous en avons 3 à visiter : la police fédérale, la police maritime et les douanes).
Nous ne ferons qu’y déjeuner dans un chouette restaurant mi-chinois trouvé par hasard.

Et nous promener au travers des rues bordées là aussi de maisons coloniales et colorées.

Et tout près de l’église, Jean Benoît repère une boulangerie pâtisserie au nom quelque peu français : Bom jour.

Car nous sommes à la recherche de bons pains.
Nous entrons et la serveuse appellent le chef : Samuel, breton de Tinteniac, nous rejoint. Une très belle rencontre.

On a envie de tout acheter. Il y a toutes sortes de pains, des pâtisseries fabuleuses, du café délicieux que nous achèterons également …
Explication : Samuel s’est installé au Brésil il y a 4 ans. Sa spécialité : le café et les plantations naturelles. Il a ensuite décidé d’être boulanger en apprenant sur internet. Dans un premier temps son pain n’est pas particulièrement apprécié ici, jugé trop dur par les habitants. Normal les Brésiliens en mangent peu et que du pain blanc ou brioché. A ce jour, il travaille beaucoup, comme tous les boulangers, mais son salon de thé ne désemplit pas.

Samuel est très heureux de nous accueillir et nous offre jusque de la farine pour la réalisation des fameux pains de Cathy. Quelle rencontre ! Je ne peux qu’indiquer sur ce blog et les réseaux sociaux cette belle boulangerie. Si vous vous arrêtez à Ilha Bela, passez y.

Avant notre retour à notre mouillage, découverte d’un magasin de pêcheurs, une vraie caverne d’alibaba.

Fanch et Cathy investiront dans un barbecue portable et trouveront même les aussières de 100 mètres indispensables pour la Patagonie. Et tout cela livré le lendemain matin au iate club !

Petite découverte des alentours du club. Tout est en pente. Pas facile le footing !

Les rues et les édifices sont colorés.

Le week end étant là, les vedettes sont de sortie et les membres du iate club bien plus présents. Est ce la raison pour laquelle tout nous est maintenant refusé, y compris prendre un café ? Qu’à cela ne tienne ! Nous leur rendons les badges dans la foulée des restrictions et partons mouiller un peu plus loin, sur une petite île située dans le détroit, l’île aux chèvres.

Ce sera notre dernière séance de snorkeling. L’eau n’est pas très claire et le poisson peu présent. Nous arrivons juste à voir une tortue et remontons sur Ystafell. Jean Benoit, quant à lui inaugure son nouveau fusil : deux poissons seront à déguster.

Ils le seront le jour suivant car ce soir c’est une première !
Nous inaugurons le barbecue sur Ystafell ! Nous avons acheté la bonne viande en conséquence.

A l’occasion de cette soirée unique, les couleurs du soir explosent en ombres et lumières magiques sur l’ilha Cabra. Je vous laisse apprécier (vidéo)!


Et voilà, nous repartons pour 36h de navigation vers Itajai, là où nous ferons nos formalités de sortie (video).

Cette navigation se résume à deux jours et deux nuits avec pas mal de moteur, mais nous le savions. Nous aurons du vent favorable plus bas. Pour l’instant il nous faut nous extraire de la bulle ! La pleine lune nous éclaire dès le début de la nuit et nous accompagne tout au long de celle-ci. Le lever de soleil n’est pas en reste !

Les conditions de mer se durcissent ensuite : le vent est souvent de face, et la houle croisée, cassée, avec des creux de 3 mètres. Ça n’est pas confortable, même sur cata. Ça nous prépare à ce qu’on va vivre plus bas…

Heureusement Les dernières heures seront la récompense de notre route. Les bonnes décisions ont été prises ! La terre est en vue et les nuages avec.

Nous terminons à 7 nœuds de moyenne au bon plein. Et la houle est moins dure. Ouf. Nous attendons avec impatience notre arrivée au mouillage.

Mais que voit-on là ? Est-ce le soleil ?

Eh non ! Il s’agit de la lune rousse. Impressionnant !


Itajai, une « petite » ville du Brésil.

Là, nous arrivons dans une Marina de haut niveau. Itajai est l’arrivée de l’Océan race Volvo. Inutile de vous préciser qu’ici tout est luxueux. Toute sorte de stand/boutiques de vedettes, zodiacs et autres navires. Un immense hangar sur 3 étages pour ranger celles ci et les mettre au sec. Très impressionnant. Des bornes électriques spécial Porsche, Audi ou Tesla… Et un très moderne shipshandler. Nous n’y trouverons pas tout ce qu’on veut mais nous y avons retrouver un standing européen. Nous sommes toujours au  Brésil mais bien loin du nord.
Une jolie étape, des bords de mer tout équipés et très agréables, avec de bien jolies mosaïques.

Nous nous posons 2 nuits en attendant le créneau météo pour descendre en Uruguay. Ça chauffe dur sur les modèles météo !
Si vous passez par là, n’hésitez pas à vous rendre a ce sympathique restaurant, le Zebuino Parilla e BBQ tenu par un petit couple, original et plein de surprises, trouver via les commentaires Google, très pratique. Ils nous ont fait goûter un dessert de leur spécialité, local, absolument délicieux, et gratuit, juste pour le plaisir de nous le faire découvrir. A un petit kilomètre de la Marina, aucun stress pour le retour le soir, en toute sécurité.

Au retour, et au détour des pontons, rencontre avec les capybaras, les plus gros rongeurs existants.

Et l’option météo arrive, mais il faut faire vite, ne pas traîner, pour se poser à Rio Grande, proche de Porto Alegre, avant un fort coup de vent. Ça nous avancera encore de 400NM… À petits pas, toujours… Décision de partir à 12h00. Branle bas de combat !

Le message du capitaine :

« Voyez un peu le bazar météo qu’il nous faut à tout prix éviter. Ça a calculé fort sur Ystafell avant de tenter le coup. 12h de marge, 40h de beau vent portant pendant lesquelles on va devoir carburer au maxi. C’est ça où nous restons bloqués une semaine ! De plus, derrière la météo n’est pas top ! Donc il ne faut rater aucune fenêtre. Pas de soucis, nous avons de la marge et un plan d’arrêt (un seul) sur la route si la météo de demain changeait en notre défaveur… Si c’est le cas nous serions bloqués 5 jours dans un pauvre mouillage de pêcheurs…. Croisons les doigts !

Le moteur va chauffer afin de ne pas descendre à moins de 6 nœuds de moyenne, l’entrée de Rio Grande étant compliquée en cas de fort vent ou forte houle. Il nous faut impérativement arriver par temps calme.


News du bord, envoyées via le téléphone satellite :
« Déjà 48h de mer. Vent agréable de 10-12kn, conforme aux prévisions. Hélas trop faible pour nous éviter le moteur. En temps normal nous nous en serions contenté et aurions avancé à un petit rythme. Hélas la dépression venant vers nous impose une vitesse minimale de 6kn. On comprend que parfois la vitesse est synonyme de sécurité. Heureusement en cata le bruit du moteur est moins invasif que sur mono.
Un bon vent de 20kn doit arriver ce soir et nous permettre de couper le moteur, au mieux dans 5h…. Je suis au taquet sur la météo, j’étudie tous les modèles dispos, vents et vagues. On confirme toujours avoir entre 6 et 10h d’avance sur l’arrivée de la dépression. C’est heureux car désormais on a plus de plan B. L’entrée de Rio Grande est impraticable par grosse houle et vent fort…. Donc si on arrive trop tard, pas d’autre choix que de passer notre chemin, reprendre le large, et viser Punta del Este, Uruguay direct… 48h de mer en plus, dans des conditions plus musclées et inconfortables.
Mais normalement cela n’arrivera pas. Arrivée prévue dimanche matin, entre 6 et 8h, la dépression n’arrivant sur la zone que vers 12h, au plus tôt car il semble que madame la dépression soit plutôt un peu en retard.
Donc tout roule.
« 

Lever de soleil : magique !


Ouf, nous arrivons au petit matin du 3ème jour. Nous remontons le Rio, entre immense cargos d’un côté, et rives sauvages de l’autre (vidéo). L’entrée est effectivement serrée. Par gros temps, nous n’osons imaginer.


Nous arrivons au mouillage près du yacht club local. L’entrée dans la Marina ne nous paraissant pas aisée avec un seul moteur, nous posons l’ancre et dodo !
2h plus tard, un zodiac vient nous accoster. Lauro, le directeur du musée océanographique installé tout à côté, vient nous proposer de nous installer sur son ponton, nous informant que notre mouillage sera très vite inconfortable, voire dangereux au vu de la météo prévue. Évidemment nous acceptons. Un immense merci pour sa gentillesse, son hospitalité, d’autant que nous aurons eau, électricité et visite gratuite du musée qu’il a créé, dans son écrin de verdure.


Nous sommes dans l’illégalité puisque nous sommes sortis officiellement du Brésil. Mais ici c’est dimanche suivi de 2 jours fériés. A priori nous devrions repartir d’ici le jeudi et échapper aux contrôles !
Visite de la ville, découverte d’une halle avec un espace de coworking, des commerces, une criée et un espace horticole (les fruits et légumes arrivent des iles en face de nous).

Et d’un beau jardin public, étonnant avec sa statue de Napoléon. Mais que fait il là ?

Et au petit matin, lever aux aurores pour découvrir les oiseaux du jardin.

Mais c’est quoi, posé sur cette branche ?

Il s’agit d’un nid !

Et le héron, l’habitant de notre ponton…

Mais il n’y a pas que les oiseaux. Les fleurs sont tout aussi superbes.

Et un arbre à orchidées !

Et dans ce musée, une clinique pour les pingouins. Ce musée vaut vraiment le détour.

Belle étape, même si la ville n’est pas très attachante : beaucoup de constructions coloniales laissées à l’abandon et de belles rencontres, hors le yacht club où, comme à Ilha Bella nous sommes allés le premier jour quand il ne faisait pas beau, sans profiter de la piscine mais seulement du restaurant très British mais très moyen gustativement.
Dès le second jour, interdiction d’y mettre les pieds. L’accueil des marins n’est pas très développé au Brésil, d’autant que, comme nous leur avons précisé, il nous était impossible d’entrer dans leur Marina avec notre seul moteur. Dommage car les 2 jours suivants nous aurions bien aimer profiter de leur piscine, contre contribution bien évidemment !

Belle étape aussi pour faire l’avitaillement. En complément de la halle, une belle grande surface se trouve dans la rue en face de l’espace horticole, près de l’hôpital.


Départ à 11h00 vers la station essence des pêcheurs. Très sommaire mais l’essence n’y est pas chère et paraît il de meilleure qualité qu’en Uruguay.

Le plein fait, direction Montevideo, dans 3 jours et 2 nuits, nos deux dernières avant Buenos Aires.

Au revoir Rio Grande !

Navigation en catamaran versus monocoque

Nous sommes partis de Jacaré, au nord de Récife au Brésil, pour notre première expérience de navigation en catamaran. Nous sommes déjà convaincus que ce dernier, pour le mouillage et la vie courante, est infiniment plus confortable et facile à vivre qu’un mono aux mêmes endroits. Car le catamaran offre deux espaces bien séparés dans les coques, ce qui permet de recevoir du monde sans perdre son espace personnel.

Certains détracteurs du catamaran objecteront que « oui mais dans les marinas c’est beaucoup plus cher ». C’est vrai, il faut compter 1.5 fois le prix d’un monocoque. Sauf que notre expérience le prouve désormais : en voyage on n’est que très rarement en marina. Voire jamais dans certains pays ou régions. Autant cet argument tient pour un voyage en Europe, autant il ne pèse pas dans une circum-navigation.

Nous sommes donc déjà quasiment convaincus que notre avenir se passera en catamaran. Reste à en éprouver les avantages et inconvénients en navigation. Et pour cela notre périple sur Ystafell 2, le long de la côte est de l’Amérique du sud, de Jacaré jusqu’en argentine sera parfait.


Première constatation et pas des moindres, un catamaran ne gite pas.

Et il est vrai que cela change tout. Nous passons du mode mouillage à la navigation sans rien ranger ni amarrer. Nous avons juste les ouvrants de sécurité des coques à déverrouiller, ces ouvrants permettant de sortir – ou entrer – dans les coques en cas de retournement du bateau. Et c’est parti.

Du coup la vie est quasi normale à bord. Seuls les bruits sont différents, la mer claque sur le fond de la plate forme centrale, ce qui peut parfois être impressionnant. Le bateau encaisse aussi les coups de houles latérales, ou les mers plus hachées très différemment d’un monocoque. Effectivement ce dernier est appuyé et équilibré par la voile, le catamaran beaucoup moins. Cela donne parfois des mouvements brusques et un peu dans tous les sens.

Mais globalement, et après deux mois de pratique, il n’y a aucun doute : le catamaran est aussi bien plus confortable à la mer. Ce qui n’est pas neutre la fatigue étant de ce fait bien moindre. Et par conséquent, moins de risque d’erreurs et donc d’incidents.


Le risque de retournement

Souvent mis en avant par les pro-monocoques, dont je fus. Aujourd’hui, avec les moyens météo dont on dispose, la rapidité des bateaux et leur conception améliorée sur ce point le risque est très très faible. D’ailleurs qui a entendu ou vu – ou entendu parler – d’un plaisancier retourné avec un cata de plaisance construit après les années 2000 ? Il doit y en avoir bien sûr mais il y a fort à parier que de nombreuses erreurs ou événements exceptionnels furent associés à ces accidents (forcément graves, surtout au large). Notons aussi que le risque existe aussi en monocoque, mais il a l’avantage de se remettre droit. Oui mais dans quel état ? Bref nous sommes désormais convaincus que cet argument n’en est pas vraiment un.


Reste la manœuvre, le réglage, la navigation proprement dite.

Les manœuvres de port : infiniment simplifiées grâce aux deux moteurs, un par coque. On peut facilement faire demi-tour sur place, ou modifier sa direction sans même un geste à la barre. La manœuvre se fait comme dans un char, et c’est très satisfaisant, avec bien moins de stress au port.

Les manœuvres sont également facilitées par le fait qu’il n’y a pas de gite. La circulation est aisée sur le pont, et on dépasse rarement le mât où l’on s’amarre facilement.

La grande difficulté est de préserver son gréement et de porter la toile strictement nécessaire. Sur un monocoque vous sentez tout de suite si vous avez trop de voiles sorties : gite excessive, départ au loff (le bateau remonte tout seul face au vent). Sur un catamaran on ressent beaucoup moins les effets du vent fort. On navigue sans souci jusque 30kn de vent au portant et toutes voiles dehors. Surtout si on fait son quart confortablement installé dans le carré.

Sauf que chaque bateau a ses limites, de gréement notamment. Il convient de les connaitre et de les respecter, au risque de casser son mât, ce qui effectivement arrive plus souvent sur catamaran, sûrement pour cette raison. On passe donc les ris (réduction grand voile et voile d’avant) à partir d’un maximum de vent apparent relevé ou prévu. Par exemple sur Ystafell on passe un ri GV à 15kn, 25kn, 30kn d’apparent. On adapte les réductions de la voile d’avant en fonction de l’orientation du vent et de l’état de la mer. Le choix du capitaine d’Ystafell 2 est de privilégier la veille. A mon bord, je configurerai systématiquement les alarmes de vent sur les différents passages de ri. Comme je le fais déjà sur Maverick II, mais là c’est à mon sens encore plus important de ne pas risquer de se mettre à la faute. Pour le coup on a croisé plusieurs personnes durant notre périple qui ont démâté eux-mêmes ou croisés des plaisanciers ayant fait cette rude expérience.


Voilà nos impressions après ces premières expériences catamaran. Nous restons convaincus, et c’est pour cela que nous allons (sniff) nous séparer bientôt de Maverick II, pour un Maverick III à deux coques. Mais c’est une autre histoire….

Le Mot du capitaine

Descente de la côte est de l’Amérique du sud, du 7ème parallèle au 35ème, nord Brésil à nord Argentine – 2000NM

Naviguer dans ces eaux n’est pas réputé chose facile. Ce n’est rien de dire que cette réputation n’est pas usurpée.

Nous quittons une zone proche de l’équateur, avec des systèmes de vents et de mer très établis et réguliers, à un système dépressionnaire très fluctuant. Normalement en novembre, début de l’été pour le grand sud, les dépressions se font plus rares, et baissent en intensité. L’anticyclone de Sainte Hélène « conditionne » la zone et donne une majorité de vent et de houle de nord-est (dans l’hémisphère sud les anticyclones tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, donc si vous êtes à l’ouest de Ste Hélène vous avez du vent de nord est). Un petit courant océanique nous porte mais il n’est pas très important (1/4 à 1/2kn). Il subsiste quand même beaucoup d’épisodes de vent de sud, sud ouest, au gré des passages de dépressions, qui pour notre cas seront fréquentes et parfois assez fortes. De fait, nous avons constaté un cycle de 2 jours de calme total, 2-3 jours de vents nord-est maniable, suivi d’un passage de sud à sud-ouest, accompagné de vent fort et de houle courte durant entre 2 et 4 jours.

Il nous faut donc aller d’abri en abri, en veillant sur la météo comme le lait sur le feu. Nous avons pu constater, contrairement aux affirmations de certains, y compris des locaux, que la météo à 3-4 jours est quasi toujours fiable, à 10-15% de variation orientation et puissance. Du moins pour les modèles utilisés : Icon global et ecmwf.

Nous aurons parcouru environ 2000NM (3600km) sur ces mers en adoptant la stratégie suivante : partir pendant la molle de vent, au prix de faire 24 à 48h de moteur, pour profiter ensuite de 24 à 48h de bon vent maniable avant de se réfugier dans un abri. Les 1000NM restantes seront sur le même modèle, avec des dépressions et une mer plus importantes.

Sur cette zone nous voyons que nous ne sommes pas en Bretagne. Vous avez parfois 72 à 96h de mer sans aucune possibilité de vous mettre à l’abri ! Une -seule- fois nous aurons dû parier sur la qualité de la météo à 96h. Effectivement nous avions 4 jours de mer (environ 480NM), avec un seul abri au bout de 24h (si la météo changeait), et une dépression plutôt méchante à l’arrivée. Ajoutons qu’une entrée à Rio Grande par mauvais temps est totalement impossible. Donc une fois lancés, nous n’avions plus que le choix d’arriver avant la dépression et de se planquer, ou d’être en retard et contraints d’affronter ce mauvais temps…. Nous sommes arrivés dans les temps, le challenge était de faire 6kn de moyenne générale. Sur la photo ci-contre on voit bien les dépressions qui descendent du nord-ouest et viennent se heurter à l’anticyclone de St Hélène, provoquant du mauvais temps de sud sitôt qu’on se trouve dans son ouest. Cette carte était la situation à l’arrivée, celle que nous voulions à tout prix éviter.

La plupart du temps, nous partions pour 3-4 jours de mer, avec au moins 24h de moteur. Et des abris à l’arrivée accessibles même par mauvais temps. Le tronçon nous menant à Rio Grande a bien été le plus délicat du parcours. En tout cas, pas le temps de trainer sur la route. Ce qui change beaucoup de notre rythme jusqu’alors, où nous pouvions rester 15 jours sur un même mouillage, à regarder le temps passer, à l’Africaine ! Petit rappel du dicton préféré d’un ami Africain, Omar : « Nous (Africains) on est habitués à tuer le temps, vous (les occidentaux) c’est le temps qui vous tue ». Ils ont raison, mais ici pas le temps de flâner, il faut faire route quand la météo le permet, sinon nous mettrions des mois à descendre et ne serions plus dans les bonnes saisons pour le parcours que nous envisageons.

La météo a été très fiable et précise à 10-15% de force d’angle et de temporalité. Je téléchargeais deux ou trois fois par jours plusieurs fichiers météo, de différents modèles, l’un très précis pour les 24h à venir, un second plus large pour les 96h. Tout ce qui m’a manqué, ce sont des cartes isobariques analysées de la zone. Il en existe pléthore pour l’atlantique nord, aucune à ma connaissance pour le sud. Si quelqu’un peut me démentir sur ce point et me donner la solution je suis preneur !!

Je conseille vivement à tous ceux qui viennent naviguer par ici de se munir d’une bonne solution météo (irridium go forfait data illimité) et de s’arranger pour rester connectés à terre (free offre 25go de données au Brésil et en Argentine avec un abonnement classique). Il faut aussi avoir une bonne réserve de carburant (quitter le Brésil avec le maximum, c’est très cher ensuite en Urugay et Argentine, et la qualité moindre). L’eau n’a jamais posé de problème, même à 4 et avec un désallinisateur en panne. Enfin le moteur doit être au top. On trouve des ship de pêcheurs un peu partout mais pas de services, sauf à Itajai où il y a tout (Étape de la Volvo Ocean Race), mais très cher. Travel lift, techniciens et pièces.

Une bonne carto est indispensable. Nous avons la classique d’OPEN CPN et celle de Navionics sur tablette (moins de 100€ l’abonnement de toute la zone AMSUD et Caraïbes), par contre pour cette dernière carto l’appli qui permet de les utiliser est un peu basique en terme de fonctionnalités de routage et de navigation.

Enfin, souvent malheureusement car on ne fait qu’effleurer les escales, ne jamais perdre de temps, profiter de toutes les options météo pour faire route, surtout si vous avez une ou des dead line ou autre rdv…!

Petite précision toutefois : Une discussion avec plusieurs skippers ayant navigué sur zone me mets quand même le doute : avons nous eu de la chance ou avons nous été plus précis sur la météo ? Deux d’entre eux m’ont affirmé avoir pris des vents de 50 kn (pas bon !) alors que la météo n’annonçait que 25 en rafale…. La météo et son utilisation ne sont pas des sciences exactes…. La zone mérite de rester toujours sur le qui-vive…


Solution gratuite de récupération de la météo.

Nota : Il existe une solution bien plus simple avec TZ-navigator et abonnement météo (payants), hélas cet éditeur logiciel, que j’apprécie par ailleurs, nous a lâché sur cette zone du globe : aucune carto disponible ! Il existe aussi plein d’autres solutions, gratuites ou pas. Le but de cet article est de vous fournir une des solutions, éprouvée et gratuite.

Faute de Tz nous avons donc rebasculé sur la solution openCPN-Navionics et fichiers météo grib…. Nous aurions pu charger la météo sur le fond de carte minimum de TZ, mais nous avons opté pour la solution nous permettant d’avoir la météo à l’endroit où la route est faite. Déjà que nous sommes obligés d’avoir deux routes non synchronisées (Navionics et Open CPN), si en plus on a un troisième système pour la météo ça commence à faire usine à gaz, et risque d’erreur ou de confusion, voire d’incident… Ca ne nous empêchait pas de temps en temps de prendre une météo sur Weather 4d via l’iridium, mais comme finalement on chargeait les mêmes modèles la duplication n’a pas grand intérêt, à part de présentation, plus soignée et contemporaine sur Weather.

Sur Ystafell 2, nous disposons d’un iridium go forfait data illimité. D’un PC windows 11 avec open cpn et d’un smartphone Android.


Récupération de la météo

Voir 1.
Voir 3.
  1. S’assurer que votre open CPN dispose du complément (outils-options-compléments) GRIB 4.1, au besoin installez ou activez le. Créez un répertoire destiné à recevoir les fichiers Grib.
  2. Lancer Open Cpn puis ce complément et sélectionnez une zone avec le bouton @.
  3. Sélectionnez le modèle et les caractéristiques voulues. Moi je fais deux fois la manip : Une première fois avec le modèle Icon, maille fine, pour 48h et sur une zone équivalent à environ 250NM. Ce modèle ne propose que les données vent, pression et rafales. Une seconde pour le modèle GFS, maille large (attention ajouter toujours 20 % aux données affichées) sur une zone plus large (500NM et sur 120h), qui propose les données de vague, nébulosité etc…. Pour chacun de ces modèles je copie le contenu de la zone « mail » dans un fichier texte. Attention la maille fine du modèle Icon pèse plus lourd. Dans l’exemple affiché il faut réduire la durée de prévision, un fichier de 2.72mo est trop lourd à télécharger et ne se justifie pas. Je reste en dessous du mo, pour une durée de chargement d’environ une heure.
  4. La limite d’iridium go est que vous ne pouvez envoyer-recevoir de mail que depuis votre application smartphone (hors solutions plus complexes que je ne maitrise pas). La difficulté est de les reporter sur l’ordinateur de bord. L’irridium go est un outil parfait – à mon avis – surtout avec un abonnement datas illimité. La difficulté, une fois récupéré les fichiers météo sur votre téléphone par l’intermédiaire du réseau Iridium, c’est de les mettre sur le PC de bord et les afficher sur la cartographie.
  5. Android, et pas Apple, permet de transférer facilement des fichiers du PC au smartphone et inversement. Vous pouvez le faire soit via usb en branchant votre android sur le pc, soit par l’intermédiaire d’une application (que je recommande) « Gestionnaire de fichiers ». Cette application vous permet de mettre en lien, sans câble, le pc et le smartphone, et d’interagir entre les deux. C’est simple et très efficace. Donc connecter vos deux appareils, récupérez sur le smartphone le fichier avec vos deux requêtes, ICON et GFS.
  6. Lancer Iridium mail, préparez un mail à query-reply@saildocs.com (il existe d’autres « fournisseurs » mais je n’utilise que celui-ci, qui me donne toute satisfaction), pas de sujet, en corps de texte mettre une des deux requêtes, faire de même pour la seconde requête.
  7. Envoyez les deux mails
  8. Quelques minutes plus tard, relancez une réception des mails. Vous allez recevoir deux mails contenant chacun un fichier grib
  9. Enregistrez ces fichiers sur votre smartphone (répertoire download en général), puis placez les dans le répertoire du PC préparé pour recevoir les fichiers grib.
  10. Relancez le complément Grib d’open CPN et utilisez « Ouvrir un nouveau fichier ». La météo s’affiche sur votre carte. Basculez d’un modèle à l’autre selon l’analyse que vous souhaitez faire.
  11. Notez que vous pouvez cliquer droit sur un des endroits de la carte et choisir « météotable » pour afficher tous les éléments du fichier Grib, pas forcément affiché sur la barre d’outils du complément. Notez aussi que pour décider si vous souhaitez afficher votre GRIB en heure locale ou UTC cela se fait exclusivement dans les préférences du complément (Outils-Options-Compléments-Comp. Grib-Préférences). La langue (j’ai eu un souci d’affichage en langue exotique) se règle dans outil-options-personnaliser-affichage-langues)

En route pour Rio en passant par l’archipel des Abrolhos


Dimanche 25 septembre 2022 : nous voilà de retour à Jacaré pour remettre Ystafell 2 en mode navigation, le catamaran de nos amis Cathy et Fanch sur lequel nous partons dans le grand sud. Que du bonheur de nous retrouver sur l’eau !

Mais, au fait, quelle est la signification d’Ystafell ? Il s’agit d’une salle de jeu en gaélique.

Au programme et le plus important : le carénage. Pour cela, il nous faut les grandes marées (c’est le cas) afin de nous poser sur une plage au nord de la marina. Un plongeur va dégrossir le travail en allant gratter la coque. Cela nous fera gagner beaucoup de temps.

Après deux jours de travail (film), retour à la marina pour finaliser le départ. Nous profitons également des copains bateaux autour d’apéro, dîner et barbecue, pour discuter de nos programmes respectifs !

Et du concert du samedi soir à la Marina.

Merci à Nicolas pour son accueil, son professionnalisme, sa bonne humeur, et son excellente cuisine !


Petit tour en ville pour terminer l’avitaillement. Car nous partons pour 3/4 jours de mer, pour Salvador.

Au détour des rues, et après un bon déjeuner dans notre cantine à Jacaré…


Le jour du grand départ arrive. Les adieux avec Nicolas et  son fils Gabriel sont très touchants. Nous savons que nous reviendrons puisque nous lui confions notre bien le plus précieux : Maverick 2. Mais il n’empêche ! Nous partons au moins 6 mois et Cathy et Fanch, quant à eux ne devraient pas revenir. Quoique…

Mais chaque départ est difficile de se dire au revoir….


4h30 du matin ce 6 octobre (film). Nous sommes sur le pont et levons l’ancre. Direction Salvador de Bahia pour 3 jours de navigation.

Premières photos sur Ystafell 2 sur lequel nous avons déjà bien pris nos marques. Nous savons que nous serons bien avec Cathy et Fanch.


Les lumières du jour sont magnifiques. La nature nous rend hommage !  Nous en prenons plein les yeux. Difficile de trouver les mots pour cette explosion de couleurs …



Tout est différent sur Ystafell et en premier lieu le confort car il n’y a pas de gîte. Ça change tout !

Nous sortons de la rivière et arrivons sur l’océan. Ça bouge plus mais quelle différence, même si le vent n’est pas si favorable et nous oblige à avancer au moteur (vidéo).

Jusqu’au moment où le moteur droit se met à vibrer terriblement. Que se passe t’il ? Les moteurs ont été révisés à Joao Pessoa par Volvo.. C’est la guigne…. Les 2 hommes regardent, remettent en route et Jean-Benoît plonge. La panne est trouvée : l’hélice n’a plus que 2 pales sur 3. Elle n’a que 3 ans et a elle aussi été révisée… Il nous faut nous arrêter au prochain port, Recife, pour trouver une nouvelle hélice. Le moteur droit est inutilisable et Ystaffel est donc bien moins manœuvrant dans les port et moins puissant. Nous devrons donc prioritairement mouiller.

Le programme que nous avions commencé à ébaucher est donc modifié dès les premiers jours. C’est aussi ça le voyage. 

Arrivée à Recife et installation au mouillage tout près du iate Club Permanbuco, où nous pourrons laisser l’annexe en sécurité lors de nos déplacements en ville. Et comme partout dans les grandes villes du brésil, uber fonctionne à merveille à un coup très modique.

Grâce à Nicolas, toujours aussi serviable, nous récupérons l’adresse de Volvo penta à Recife. Nous y passerons 2 heures et repartirons bredouilles. Ils n’ont pas d’hélice en stock. Ici ce ne sont que grosses vedettes, et gros moteurs. Mais il y a aussi de la plaisance, même très limitée. Comment font ils pour réparer ? Mystère !

L’hélice devrait être commandée et livrée à la Marina de Rio dans minimum 15 jours. C’est à peu près le temps que nous avons prévu pour y arriver. Pourvu que les délais soient respectés ! Pour cela, un devis devra nous être envoyé.

Malheureusement, nous ne réceptionnerons jamais ce devis. Silence complet de Volvo Recife. C’était bien la peine de nous y arrêter…

Nous repartons, dans la foulée, en mer, direction Salvador de Bahia.

En voici le chenal de sortie (vidéo)

La mer est formée et le vent toujours trop au sud. La houle nous remue quelque peu (video) mais que serait-ce si nous avions été sur Maverick ?

En attendant, tout est différent : les bruits, le mouvement du bateau qui ne nécessite aucun rangement de la vaisselle ou de tout ce qui traine sur la table. Sur Maverick tout est rangé, caché pour éviter la chute. Ici il n’en n’est rien, comme dans tous catamarans. Nous ne sommes pas habitués. Les quarts de nuit peuvent se faire à l’intérieur mais la première nuit je me sens plus à l’aise sur le siège du capitaine dehors. C’est moins impressionnant qu’à l’intérieur, où le bruit est vraiment très présent….

Nos premières nuits sur Ystafell 2 sont également bien différentes de celles passées sur Maverick 2. Normal, c’est un catamaran et nous sommes 4! Ça change tout ! Les quarts de 3h permettent à tour de rôle, pour chacun, une nuit complète.

Mais ce qui me marque le plus, c’est le bruit de la houle qui se fracasse sur les coques en alu. C’est vraiment saisissant. Et bien différent aussi, lorsque je m’endors dans mon lit, à l’horizontal, c’est à dire sans gîte et sans oreillers calés le long du dos pour m’empêcher de taper les cloisons. Nos longues navigations seront, sans aucun doute, bien moins fatigantes que sur Maverick.

Au fait, les doudous aussi sont bien sur Ystafell. Ils sont sous la protection de Chicoun.

La pleine lune nous accompagne et aussi quelques grains. Peu de bateaux et de pêcheurs. Tout va bien pour l’instant. 

Les couchers de soleil toujours aussi somptueux.

Et les lumières du jour ne sont pas en reste !

Vidéo

Les jours passent et les occupations restent les mêmes mais en plus confortables. Cathy cuisine : pizza, galettes, crêpes, taboulé, spaghettis aux petits légumes. Partis avec Fanch depuis plus de 5 ans, ayant l’habitude de transats aller/retour avec équipiers, la cuisine sur Ystafell n’a plus de secrets pour elle et son imagination débordante ! Que du bonheur ! 


Terres en vue (vidéo) ! Nous arrivons au bout de 2 jours et 2 nuits en vue de Salvador, et nous installons à la marina. Fanch fait une manœuvre parfaite sur le quai de la marina, tenue par un français, Dominique, un breton, lui aussi fort serviable.

Salvador de Bahia, marquée par son passé esclavagiste, auquel elle doit son surnom de «Rome noire», est toujours aussi belle mais nous avons peu de temps car notre but est de nous rendre sur l’archipel des Abrolhos et pour cela il nous faut la météo idéale. Et l’option est pour la semaine suivante. Sachant qu’il nous faut une cinquantaine d’heures pour nous y rendre, il ne faut pas trop trainer, d’autant que nous connaissons Salvador. En ce mois d’octobre, c’est beaucoup moins festif que durant la Saint Jean.

La vue de la marina est géniale, de jour mais surtout de nuit !

Oh, mais qui nous regarde ? On dirait Chronos, le chat de Coralie, aussi curieux !

En premier lieu, direction les formalités. Car au Brésil, à chaque arrivée dans une nouvelle région, il est obligatoire de passer aux bureaux de l’immigration et aux autorités maritimes. Ici à Salvador, tout est proche de la Marina. C’est très pratique. Par contre, tenue correcte exigée : pantalon et chemise pour les hommes, et robe sous les genoux ou pantalon pour les femmes (pas de short : j’ai été refoulée à la Marine, mais en même temps nous les femmes nous n’étions pas indispensables. Pour une fois !). Ici, à Salvador, l’équipage complet doit se présenter à l’immigration. Ce ne sera pas le cas à Rio.

Nous décidons de rester 2 jours, le minimum pour faire le gros avitaillement pour les 15 jours à venir. A moi de trouver le marché et la grande surface (pas difficile pour celles-ci, y’en a partout).

Pour le marché, plus compliqué. Je vous recommande fortement la Feira de Sao Joaquim à 5 km de la marina (en uber trop facile). Et la grande surface est juste en face. Et bien évidemment, il est possible d’y déjeuner ou de se poser pour prendre un jus de fruits frais face à la mer. Top ! Ce marché est local et peut être une belle destination touristique pour qui veut découvrir le vrai Salvador.

Insolite ! Étonnant le nom des farines …


Petite soirée dans le quartier historique de Salvador, le Pelhourino (voir mon précédent article).

La caipirinha sur la grande place, toujours un incontournable. Nous irons à la même adresse les deux soirées. Nous sommes donc déjà des clients fidèles ! Elle est adorable: même fermé le second soir, elle nous rouvre son stand et nous installe. Si vous y passer vous la reconnaitrez !

Le spectacle dans les rues le soir est permanent. Les groupes de percussions se déplacent et font le spectacle, comme il y a 3 mois.


Et voilà, c’est déjà fini ! Direction Itaparica, la plus grande île de Baía de Todos os Santos, la baie de tous les saints, qui doit son nom à sa découverte le jour de la Saint Toussaint un certain 1er novembre de 1501. La Baie de tous les Saints est l’une des plus grandes et des plus splendides baies au monde. Le golf s’étend sur environ 1 052 km et comporte 56 magnifiques iles dont les plus célèbres sont l’ile d’Itaparica et l’ile Dos Frades (île des Frères) (vidéo)

Entourée d’une vaste barrière de récifs, l’île – dont le nom dérive du Tupi, « Itaparica » signifie « clôture de pierre » – possède des eaux douces et des piscines naturelles formées sur la plupart des plages, principalement à marée basse.

Elle possède donc de magnifiques fontaines d’eau de source, que nous allons charger par bidons de 10 litres sur Ystafell.

Ce pourquoi nous avons décidé de venir sur cette île. Mais aussi pour l’excellente chocolaterie artisanale. Un véritable régal.

Le mouillage est très agréable et près d’un ban de sable sur lequel nous avons été nous poser en annexe. Il est également possible de déposer l’annexe sur les pontons de la marina, fermée à ce jour. Pourtant les infrastructures paraissaient de grande qualité.

Étant arrivés un jour férié, les brésiliens sont dans la rue et dans les bistrots en bord de mer, musique à fond. Même les enfants dansent ! (vidéo) (vidéo)

Nous nous promenons dans les rues, fort jolies et colorées.

Le jour suivant, nous nous rendons au bout de l’île, au forte de Sao Lourenço. Nous longeons les magnifiques plages. Voyez le terrain de foot à marée basse ! Et les très belles maisons de bord de mer. C’est le Saint-Tropez de la Baie ! (video)

Insolite : l’ancienne fontaine, une entrée pas comme les autres et une cour pavée…


Départ le jour même pour l’Archipel des Abrolhos, et ses 350 mn. Nous devrions y arriver pour une météo idéale. Et ce sera le cas !

Nous quittons la Baie de tous les Saints en frôlant l’orage sur Salvador, que nous ne voyons plus ! (vidéo)


Les quarts reprennent, la vie à bord aussi. Le vent nous permet d’être à la voile pratiquement tout le temps. Que demander de plus ? De belles lumières, encore et toujours, et des baleines, mais de loin pour l’instant…


Terres en vue ! Nous y voici sur ce fameux archipel (film).

Histoire de l’Archipel des Abrolhos

D’origine volcanique, le parc marin d’Abrolhos est composé de 5 îles, perdues à près de 72 km de la côte, sur une superficie de 913 km². L’archipel doit son nom aux nombreux récifs qui parsèment ses fonds, et en raison desquels il est nécessaire d’ouvrir les yeux (abre os olhos) quand on croise dans les parages. Abrolhos a acquis le titre de parc national marin en 1983, et l’IBAMA encadre de près son occupation et son exploitation touristique. C’est donc un site fort bien préservé qui se donne à voir aujourd’hui comme le découvrit, en 1832, Charles Darwin, au début de son expédition de cinq ans à bord du Beagle.
Les amateurs de plongée y trouveront un terrain de jeu de premier plan, dans des eaux à 24 °C où la visibilité atteint 20 m (de décembre à avril). Autour et entre les récifs, une faune abondante (poissons, tortues, dauphins) s’ébat en toute tranquillité. Trois célèbres épaves y reposent également. L’archipel possède de grands récifs de corail dont certains mesurent plus de vingt mètres de haut, comme le récif Chapeiroes da Sueste. On y observe 17 espèces de corail sur les 18 répertoriées au Brésil, dont les espèces endémiques. La terre ferme est quant à elle le domaine d’une importante colonie de fous masqués (Sula dactylatra) et bruns (Sula leucogaster) ainsi qu’une importante colonie de frégates.

Comme le souligne si justement une amie, ces iles font penser à l’île Mystérieuse, de Jules Verne (merci Christine). Ce spot est splendide. Nous mesurons la chance que nous avons de pouvoir nous y poser 2 jours.

Ystafell 2 est bien installé (vidéo).

Les lumières sur les iles sont extraordinaire. Voyez l’évolution…

C’est un spectacle permanent

Mais pas seulement sur terre, mais sous l’eau. Allez, on vous emmène ! C’est un vrai aquarium.

Mais il n’y a pas que les poissons.

Elles se laissent poursuivre sans fuir…


Passons maintenant à la découverte des terres, plus particulièrement de l’île de Siriba que nous ne pouvons visiter qu’avec une jeune bénévole du parc. Elle ne parle que portugais mais, tant pis, nous en prenons plein les yeux !

L’île est le refuge des fous masqués et des fous bruns.

Promenez vous avec nous !




Quels sont ces oiseaux ?


Oh un œuf ! Attention aux frégates qui, elles ont investi l’île de Redonda, de l’autre côté, et qui viennent voler et manger ces oeufs.


Et voilà l’île aux frégates. Oui, vous voyez bien, ce sont des oiseaux et non des tâches sur l’écran…

Et de plus près : voyez les frégates mâles, avec leur goitre rouge pour attirer les femelles au cou blanc. Impressionnant. Nous ne pouvons pas les approcher, l’île étant interdite.


Et voilà, c’est fini, il faut bien partir de ce petit paradis, la météo se détériorant et les vents étant moins favorables pour stationner dans cet archipel.

Et l’appel de Rio se fait entendre !

Bye bye !

(video)

Il ne nous manquait qu’un bonheur : celui de voir des baleines. Cathy et moi en avons vu une sortir presque complètement. Pas le temps de prendre les téléphones pour immortaliser. Nous voyons un autre groupe remonter. Le voici (vidéo)

Il nous faut 3 jours et 3 nuits pour rejoindre Rio. Nous avons eu les conditions idéales pour arriver. Ystafell 2 avançant trop vite (pointes à 15 nœuds, une nouveauté pour moi), nous avons fait des ronds dans l’eau devant la baie afin d’y entrer de jour.

Un grand moment ! (video) (video).

La joie pour l’équipage d’arriver à Rio (vidéo)

Le Corcovado !

Un pétrolier nous coupe la route, direction une passe où cela devrait être interdit : en cas d’avarie, il s’échouerait sur ces sites extraordinaires…

Arrivée en baie d’Urca. Nous y serons merveilleusement bien, le plus bel endroit de Rio où mouiller pour se rendre en ville en toute sécurité. Nous l’avions repérée en juillet. Nous allons donc pouvoir faire découvrir l’essentiel à Cathy et Fanch, d’autant que le beau temps n’est pas particulièrement au rendez-vous.

Ingénieux, comme système, pour descendre à terre !

A notre arrivée, Giovani est aux petits soins. Il nous place sur la bonne bouée, et nous accueille au mieux. Il surveille les annexes et les voiliers. Manuello est également très présent et peut se charger de tous travaux et dépannages sur les bateaux de passage (plongée, montée au mat…) Son tel : +55 21 96650-1171.


Pas de Corcovado ni de Pao de Açucar ces premiers jours. Le beau temps n’est pas au rendez-vous.

Et en voilier il y a des impératifs. Aller aux formalités : police et autorités portuaires ; faire les réparations, telle que celle du dessalinisateur ; faire le linge, sans avoir à rester au lavomatic des heures. Nous trouverons, grâce à google, un très bon pressing au kilo, la Lavandaria Edna. Et merci uber qui nous permet à moindres coûts de nous déplacer d’un quartier à l’autre.

Après tous ces impératifs, place au tourisme.

Jour de grand vent en baie de Urca (vidéo). La danse de voilier (vidéo)

Et comme il ne fait pas trop beau, nous partons nous réfugier une nuit dans un grand hôtel, le Hilton dans le quartier de Barra, bien moins cher que celui de Copacabana. Une belle chambre, une belle piscine, une belle salle de sport, de beaux espaces. Que demander de plus : du soleil pour profiter de la piscine, que nous n’aurons que le lendemain matin, juste une petite heure.

Au retour, avitaillement à l’hypermarché carrefour.


Les hommes partent ensuite faire les pleins de gasoil et d’eau. Et là, belle
rencontre : Vanessa, membre du Iate Club de Rio de Janeiro, qui parle 5 langues
est enchantée de rencontrer des français. L’amitié est immédiate et réciproque. Elle nous invite tous le lendemain à profiter de la piscine et des installations du Club.

Nous y déjeunerons et ne quitterons plus Vanessa de notre séjour.

Super moment. Nous, les filles, sommes heureuses d’aller dans les boutiques chic du Club, qui ne seront malheureusement pas à notre goûté, et au shipchandler, bien moins achalandé qu’en Europe.

Pour une bonne digestion, et le soleil étant là, nous décidons de monter au premier niveau du Pao do Açucar. Vanessa, installée ici, n’y est jamais monter à pied. Nous redescendrons en téléphérique mais pratiquement au même prix que si nous avions fait l’aller-retour. Mais la petite promenade vaut vraiment le détour.


Le lendemain direction la meilleure table de Rio, et pas forcément la plus chère, l’Atelier du chef, après avoir fait nos formalités de sortie. Nous partirons demain soir même si ces deux jours sont les plus beaux.
Excellente table, peu de places, -il est indispensable de réserver-. Quel régal ! Le Chef est heureux de recevoir des navigateurs. Il était la semaine précédente à… Saint Malo !

Mais il ne faut pas trainer : rendez vous à 15h00 pour monter au Corcovado en train. Malheureusement le seul nuage de la baie est sur celui-ci ! Ambiance…

Nos singes de la dernière fois sont là, mais de l’autre côté. Trop rigolo !

En équilibre…

Et d’autres animaux. Quels sont ils ?



Retour sur Ystafell pour retrouver Manuello et sa femme Adriana et des amis marins brésiliens de la baie, sur la vedette de Giovani. Barbecue improvisé : Raphaël, anglophone, à la cuisson ; Georgio qui parle un peu français, et quelques autres. Tous ces marins sont une mine d’information, ils connaissent le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine… Et bien sûr Vanessa est là, qui profite, comme nous, de chaque moment passé ensemble.


Quelle jolie soirée…

Revenons sur l’histoire de Manuello que nous avions croisé une demi journée à Sal. Il était parti en janvier, en solitaire, nous avait-il dit pour se marier. Nous n’aurions jamais imaginé le retrouver et pourtant, c’est bien lui. Il est bien arrivé, après différentes péripéties, et s’est marié avec Adriana, rencontrée il y a… 28 ans ! Très belle histoire. Ils vivent depuis le parfait amour.


Nous ne pouvons quitter Rio sans passer un moment sur la plage de Copacabana, d’autant que cette dernière journée est la plus belle de notre séjour.

N’hésitez pas à revoir notre dernière article sur Rio et les magnifiques photos du lever de soleil sur Copacabana.

Nous avons eu la joie de retrouver le fils d’amis malouins en études si loin de chez lui et un collègue de Fanch de bref passage à Rio. Que du bonheur.


Au détour des rues…


Dernier point intéressant : les marchés de Rio

Le dimanche : Gloria

Le jeudi : Copacabana

Tous les jours : Cobal de Humaïta, primeurs, bouchers, supermarché avec de très beaux produits qu’on ne trouve pas forcément ailleurs (et surtout pas dans les grands carrefour en périphérie) tels que fromages, charcuterie, viande ; caviste, bars de grande qualité et restaurants. Amis navigateurs, à ne pas rater pour l’avitaillement en frais !

Et une bonne adresse, pour un restaurant au kilo, un midi, avec des plats très variés, faits maison et sans prétention, avant une visite de la Cathédrale dans le quartier Lapa :


Nous sommes tristes de quitter cette si jolie ville, tristes de quitter nos nouveaux amis. Mais surtout tristes de quitter Vanessa, si attachante, qui nous a permis de profiter des installations du Iate club et qui, étant seule, nous a accompagnés avec joie et bonne humeur, au Pao de Açucar, à Copacabana et à nos soirées. Nous espérons qu’elle trouvera un voilier, pour réaliser ses rêves de voyage partout dans le monde. Amis marins, Vanessa coche toutes les cases pour être une équipière idéale !


Et voilà, Rio de Janeiro, c’est fini ! En route vers Isla Grande. Dernière image de Cobacabana vue de la mer.

Rio de Janeiro, la cité merveilleuse

« La seule grande ville […] qui n’ait pas réussi à mettre la nature à la porte »

Paul Claudel – 1927

Rio, l’incontournable passage. Le Brésil dans toute sa splendeur et avec tous ses contrastes. Ville surpeuplée, moderne et pauvre en même temps, où l’insécurité est présentée comme omniprésente (nous ne nous sentirons à aucun moment en danger) mais où la nature à tous ses droits.

Rio possède en effet la plus grande forêt urbaine du monde, Tijuca. Elle pénètre la ville en plusieurs endroits, tant la Rio est biscornue entre mer et collines boisées, et grands rochers plantés comme des menhirs.

Nous profitons donc de notre retour à Paris, pour organiser une escale dans cette ville mythique.

Une semaine ne sera pas de trop mais c’est toujours mieux que rien…


Départ en petit avion de Joao Pessoa,

Puis escale à Récife dans une ambiance Dysney ! Mickey Mouse, tu m’avais habituée à voyager comme porte bonheur de mon amie Caroline… (vidéo)

Avant l’atterrissage au cœur de la ville de Rio, aéroport Santos-Dumont. Extraordinaire. N’atterrissent ici que les vols locaux. Nous l’aurons fait !


A la descente de l’avion, direction notre logement, un appartement à Santa Theresa, Sugar Loft Apartment. Comme précisé dans les guides, l’accès à ce quartier hautement touristique n’est pas forcément facile, et les taxis rares à vouloir y monter. Nous en trouverons quelques uns, d’autant que nous sommes tout à l’entrée du quartier. Mais rien ne vaut la marche et nous découvrons dès notre première sortie un escalier nous menant en 10 minutes au métro Gloria, dans le quartier très populaire du même nom. Ouf, je n’ai pas fait d’erreur sur le choix de l’appartement. A préciser qu’il ne faut pas juxtaposer les standards européens aux standards brésiliens. Le maximum est fait de leur part mais nous, européens, sommes des enfants trop gâtés. Notre appartement est neuf mais…. certaines prises ne fonctionnent pas, comme certains appareils. Il faut savoir s’en passer. Et c’est comme çà ! La vue annoncée n’y est pas : tant pis. Nous sortirons pour la voir du muret tout proche. Si vous souhaitez la vraie vue, il faut y mettre le prix. Normal car elle est extraordinaire !


A nous Rio de Janeiro ! Quelle ville ! Mais par où commencer ? Doit on visiter les favelas ? Est-ce vraiment risqué de sortir le soir ? Ai-je choisi le bon lieu pour dormir (difficile lorsque l’on ne connait pas la ville. Rio est tentaculaire).

Nos incontournables seront le Christ Rédempteur ou Corcovado, le Pao de Sugar, Copacabana évidemment… et pourquoi pas la forêt urbaine, un ou deux parcs… Tout cela à pied, en rando, en métro (très pratique) et Uber.

La météo n’étant pas au top, nous attendons les jours les plus dégagés pour aller au Corcovado et au Pain de Sucre, pour une meilleure vue sur Rio. Nous décidons donc, dans un premier temps, de découvrir le Jardim Botanico de Rio, le musée maritime, la cathédrale, l’escalier Selaron.


Le Jardim Botanico de Rio

Selon Le Monde, le Jardim Botanico est considéré comme l’un des plus beaux au monde. « A l’écart du bruit et de la violence de la mégalopole brésilienne, ce refuge vert abrite 22 000 plantes et arbres du monde entier ainsi que de nombreuses espèces animales ».

Nous allons flâner, nous y perdre, examiner de loin de Corcovado aperçu au fil des chemins,

Y découvrir les ruches, de toutes formes,

Les plantes immenses et démesurées,

Côtoyer les singes,

Et les tortues. Et oui, ce sont des vraies !

Et découvrir Ossanha, orisha brésilien, esprit protecteur du Jardin botanique. Cette statue en résine mesure 5 mètres et a été créée par le plasticien bahianais Tatti Monero (2004)


La faim nous rattrapant direction une adresse fournie par des navigateurs passés avant nous à Rio, Quick Galetos à Copacabana, le meilleur poulet de Rio et de ses environs. L’Adresse à ne pas manquer !


Le jour suivant nous nous lançons à la découverte des favelas.

La Favela de Vidigal

Comme le dit si bien le capitaine, nous nous sommes longtemps demandé s’il était correct de « visiter » une favéla. Nous ne voulions pas être des visiteurs de la misère. En fait de misère nous n’en avons pas vu plus qu’ailleurs. Une organisation bien différente c’est certain, en marge de la loi commune c’est sûr. La faïence sur la vie des favelas découverte sur l’escalier Selaron résume bien le tout. En tout cas nous n’avons jamais eu l’impression d’être voyeurs.

Pour cette visite, nous faisons appel à un français, Axel, installé à Rio depuis des années, qui connaît parfaitement la vie des cariocas et s’y est particulièrement intégré. Nous visitons son site : « Rio Autentico Tour » et regrettons de ne pas l’avoir connu avant, sa maison d’hôtes étant particulièrement accueillante. La prochaine fois peut être ?

Nous choisissons, sur les conseils de nos amis navigateurs Christine et Pascal, la randonnée numéro 3, Les 2 Frères et la Favela de Vidigal. Elle est donnée pour époustouflante, vibrante et … sportive !

Le descriptif est des plus précis. La montée en moto taxi hélée au bas de la favela est épique et musclée, puis immersion totale dans la forêt : incroyable !

Allez, en route, c’est là bas et les deux frères c’est tout là haut !


Les rencontres étonnantes

Et l’arrivée au sommet époustouflante. Ce sera la plus belle vue de notre séjour !

Mais, ce n’est pas fini, nous redescendons par la forêt, puis par les rues de la favela.

Le guide nous laisse le choix : soit un bar local, soit le Bar da Laje, bar ultra branché, où l’on peut croiser Vincent Cassel et autres de la jet-set !

Le choix est vite fait ! ce sera le bar local. Avec l’ambiance brésilienne : chaque tablée à son enceinte branchée à fond !

Et la vue est splendide !

Quelle expérience. Nous recommandons chaudement, mais accompagnés. L’agence d’Alex est parfaite car bien connue et appréciée des habitant de la favela.


Après cette immersion si originale, voici quelques images des monuments et sites croisés au fil des rues de Rio.

La cathédrale Saint-Sébastien

La cathédrale métropolitaine São Sebastião, dont l’architecture moderniste est inspirée des pyramides mayas du Yucatan, est un édifice aux dimensions impressionnantes (75m de haut et 106m de diamètre). Inaugurée en 1976, c’est l’un des plus grands bâtiments catholiques au monde, pouvant accueillir plus de 20 000 fidèles.

Les quatre vitraux intérieurs, gigantesques (60 m de haut) et superbes, donnent à l’ensemble une tonalité sereine et chaleureuse. (vidéo)

Contraste total avec l’extérieur de la cathédrale, austère et monolithique, à l’architecture dite brutaliste.


Petits moments de tranquillité : nous nous lançons dans la visite du musée maritime de Rio. Bon, cà commence comme cela :

Et rendez-vous nous est donné une heure plus tard pour rejoindre le musée ci-dessous, avons-nous cru…

Mais ce n’est pas çà du tout ! Le musée étant fermé, nous embarquons pour une croisière d’une heure trente dans la baie de Rio. Génial !

Vue directe sur Le Musée de Demain (en portugais Museu do Amanhã). Ce musée fut inauguré le 17 décembre 2015 par Dilma Rousseff. Totalement futuriste !


Au fil des rues de Rio, entre street art,

Musée et églises,

œuvres d’art locales,

Couchers de soleil…

Et toujours les arbres en pleine rue !


Avant d’aller découvrir le Christ Rédempteur, l’escalier Selaron, le Pain de sucre et… Copacabana !


La statue du Christ Rédempteur ou Corcovado (vidéo)

C’est la deuxième carte postale avec le célèbre Pain de Sucre. Le Christ Rédempteur dressé debout, les bras en croix au sommet de la colline Corcovado, bénit et protège la ville.

La montagne qui fait 709 m d’altitude est nichée au cœur de l’épaisse forêt verdoyante Tijuca, en réalité un Parc national dans lequel Rio est intégré, que le colonel Archer a eu la charge de replanter après qu’elle eût été dévastée pour y faire des plantations.

Le train du Corcovado fut inauguré le 9 octobre 1884 par l’empereur Dom Pedro avec une locomotive à vapeur. En 1910, il devint le premier chemin de fer électrifié du pays, utilisant des trains à capacité pour 70 passagers. Les trains actuels, d’origine suisse, ont commencé à circuler en 1979.

Après 4 km de montée, courte mais intense, puisque 700 mètres de dénivelé positif, nous arrivons au dos de la statue.

La sculpture est classée patrimoine historique ; le Christ fait 31 m de hauteur et 27 m de largeur d’une main à une autre et pèse 1 145 tonnes, tout ceci sur un socle de 8 m de haut. Il est recouvert de pierre de savon, une roche qui sort molle de la terre et durcit au contact de l’air. Cette œuvre fut édifiée pour célébrer les cent ans d’indépendance du Brésil sous la présidence de Getúlio Vargas. Elle fut inaugurée le 12 octobre 1931. Les mains et le visage furent sculptés par le Français Paul Landowski ; sous la sculpture, on trouve une petite chapelle dédiée à la patronne du Brésil, Santa Aparecida, la sainte des miracles.

Vue du sommet !

Regardez bien : il fait son show !


L‘escalier Selarón

L’escalier Selarón, connu en portugais sous les noms d’Escadaria Selarón ou d’Escadaria do Convento de Santa Teresa, est une voie publique en escalier qui doit son nom à l’artiste chilien Selaron qui en a commencé la rénovation pour la Coupe du monde de football de 1994. Il est composé de plus de deux mille azulejos différents, de 60 pays, qui couvrent les 215 marches de l’escalier de 125 mètres de long. Certains carreaux étaient régulièrement remplacés pour donner un caractère changeant à l’œuvre. Em mai 2005, l’escalier a été classé monument historique par la mairie de Rio de Janeiro et Selarón a été décoré «Citoyen d’honneur» de la ville.

À l’origine, les tuiles qui ont servi à garnir ces marches ont été récupérées dans divers chantiers de construction et des piles de déchets urbains trouvés dans les rues de Rio. Mais dans les dernières années, la plupart des carreaux ont été donnés par les visiteurs venus de partout dans le monde. Parmi les 2000 carreaux, 300 ont été peints à la main par Selarón lui-même, dont la représentation d’une mystérieuse femme africaine enceinte sur plusieurs tuiles, évoquant son passé sans qu’il n’en dévoile plus.

Pour la petite histoire, Selarón n’a jamais considéré le travail comme achevé et a affirmé que « ce rêve fou et unique ne prendrait fin que le jour de sa mort », mort survenue sur l’escalier même en janvier 2013.

Extraordinaire ! Encore un incontournable à voir à Rio !

Un peu plus en détail…

Notre chère Bretagne y est bien représentée, tout comme Saint-Malo !

Cherchez les intrus …

Et pour le plaisir un petit montage des carreaux les plus marquants pour nous français…

Pour le plaisir, à découvrir et à lire ! Tellement vrai…


Pão de Açúcar (Pain de Sucre) (vidéo)

La colline granitique du Pão de Açúcar (Pain de Sucre) située au sud-est de la ville de Rio, à l’entrée de la Baie de Guanabara, se hisse à une hauteur de 396 mètres, directement au bord de la mer. Accessible à pied ou en téléphérique, la vue exceptionnelle qu’elle offre sur la ville, ses plages, ses forêts et la statue du Christ Rédempteur, enchante.

Elle fût baptisée de ce nom si particulier, car elle rappelle à s’y méprendre, les blocs de sucre raffinés exportés par bateaux, lors des riches heures du commerce de la canne à sucre.

Nous choisissons de gravir la première partie par un chemin longeant la Praia Vermelha.

Cette ville est incroyable ! Nous passons de quartiers surpeuplés à la forêt en quelques minutes. Encore un véritable écrin de verdure en pleine ville !

Au bout du chemin goudronné, le chemin monte fort, en compagnie des singes toujours présents. Chemin court mais costaud!

Et nous voilà arrivés au premier palier (vidéo).

Il ne reste plus qu’à prendre le téléphérique pour la seconde partie.

Côté pile et face !

Et nous voilà au sommet, dans la brume. Ambiance irréelle (vidéo)…

Et le Christ Rédempteur dans la brume… magnifique !


Copacabana (vidéo)

Et voilà enfin, le plus beau souvenir de notre séjour à Rio : Copacabana.

Nous ne sommes pas très « plage » mais impossible de résister au charme unique de cette plage mythique.

Connue sous le nom de « princesse de la mer », la plage de Copacabana s’étale sur quatre kilomètres de long. Tout y est proposé, du siège au parasol, de la caïpirhina aux tapas et crevettes fraichement pêchées, en passant par les maillots de bain, les serviettes de bains… Tout cela sans excès et sans agressivité.

Les pieds dans un sable blanc extra fin, très propre. Bref, le paradis sur terre… Il n’y a que les rouleaux de l’océan qui peuvent impressionner.

Petite promenade au fort de Copacabana qui la sépare de la plage plus huppée, Ipanema.

Ce fort, construit en 1908, était initialement une base pour l’armée, mais est maintenant utilisé comme un centre d’activités culturelles. Cet édifice impressionnant a des murs fortifiés en béton qui font 12 mètres d’épaisseur et des canons qui peuvent tirer des boulets à une distance de 23 kilomètres. Le Musée du fort présente tout l’attirail qui était utilisé par les forces armées. Il se visite et présente tous les forts présents dans la baie de Rio.


Et le meilleur pour la fin… Après la nuit…

L’apothéose de cet article…

Au fil du lever du soleil… (vidéo)

Non, nous n’avons pas dormi sur la plage. Mais nous avions choisi de passer notre dernière nuit dans un hôtel proche de Copacabana avec vue sur mer. A notre réveil à 5h30 du matin, en voyant ce ciel rouge nous nous sommes empressés de descendre profiter du spectacle. Inoubliable !

Nous ne pouvons que vous encourager à venir un jour dans votre vie découvrir cette ville extraordinaire et profiter d’un tel spectacle.


Peut être aurons nous un spectacle identique lorsque nous reviendrons en octobre avec nos amis Cathy et Fanch sur Ystaffel …

A suivre dans le prochain post…