Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les perles françaises des Antilles

Un peu d’histoire

Différentes populations se sont succédées dont les Arawaks puis les Caribs, les Taïnos jusqu’à l’arrivée de Christophe Colomb le 11 novembre 1493, le jour de la Saint-Martin. Durant plusieurs siècles, diverses populations vont s’y croiser, entre autres les Espagnols, les Français, les Anglais, les Hollandais ou encore les Portugais pour la possession de l’île et le développement du commerce, dont malheureusement celui des esclaves. A partir du 23 mars 1648, suite au Traité des Accords de Concordia, les Français récupèrent le nord de l’île et les Hollandais le sud. Le 27 mai 1848, on applique enfin l’abolition de l’esclavage sur la partie française, il faudra attendre 1863 pour la partie hollandaise. Plus récemment, c’est l’activité touristique et principalement le tourisme haut de gamme qui prend son essor sur l’île.


Après 24h de mer, nous arrivons au petit matin à Saint-Martin, remplis d’a priori. Pour moi, j’imaginais cette ile riche, construite de toute part, sans âme.

Nous arrivons par le nord, à l’anse Marcel. Mon a priori se confirme : nous découvrons une marina de luxe remplie de catamarans énormes, des magasins et des restaurants inabordables. Nous n’y resterons qu’une nuit même si la baie est jolie et peuplée de tortues.

Descente vers Marigot, « LE » mouillage de la partie française de Saint Martin, où nous accueillerons Stéphanie et Ludo, pour leur séjour avec nous sur ces iles du nord de l’arc antillais.


Nous nous installons à l’ancre dans un premier temps, avant de migrer sur l’une des bouées installées par la municipalité, pour le coup de vent annoncé. Celles-ci sont vides: pourquoi payer alors que le mouillage au-delà est gratuit. Pourtant, un gros effort d’installation à été fait. Il nous semble normal de participer a minima à cet effort, d’autant que le prix à la semaine est loin d’être inabordable.
Nous avons la joie de retrouver Nadine et Jean Pierre, de Lovall, que nous recroiserons plus tard en Guadeloupe puis en Dominique. L’équipage s’est agrandi avec le jeune Martin.


Que du bonheur ! Nous retrouvons également Christine et Pascal, avec lesquels nous avions passés de si bons moments au Brésil, puis en Martinique avec Maverick 2. Ah la joie des retrouvailles !


Nous prenons nos marques et descendons très vite à terre pour découvrir la capitale de la partie française de Saint-Martin.

Et quelle n’est pas notre surprise : pas de riches constructions, d’immeubles démesurés, de modernité, d’européanisation. Nous voyons au loin les lumières des constructions et des barres d’immeubles de la partie néerlandaise. Ici c’est loin d’être le cas. Nous découvrons partout les ravages du dernier cyclone de 2017, Irma, et des précédents. La marina en construction à cette époque, n’a pas été relancée. On le voit sur la troisième photo… Tout est toujours détruit en dehors des pontons et des restaurants qui s’étaient créés et qui survivent vaille que vaille.


Les maisons détruites côtoient les petites constructions. La rue principale, moderne, avec les enseignes les plus riches (car ici tout est détaxé) est entourée de petites rues et ruelles envahies par des mini échoppes offrant de pauvres prestations, des boutiques chinoises pas chères.

Et le super U, le seul supermarché ici où nous retrouvons avec joie des produits français, y compris des fruits et légumes, des produits laitiers, telle une bouteille de lait frais à… 8€ la bouteille! Evidemment, elle arrive de France en direct, bonjour l’écologie ! Mais à l’inverse, l’alcool est détaxé et c’est ici qu’il faut faire le plein. Exemple : une bouteille de 1,5 litre de Pernod Ricard à … 8 €! Enfin nous pouvons constituer a minima une cave, le vin étant également très intéressant. Mais pas le champagne. Dommage…


Mais le premier intérêt ici ce sont les shipchandlers, tous accessibles en annexe dès lors qu’elle est puissante, ce qui est notre cas. Île Marine et Island Water World, à Marigot, côté français, et budget Marine St. Marteen, véritable supermarché de la navigation. Nous n’avons jamais vu aussi grand. Nous y achèterons 2 kayaks petit format mais très marins, pour moins de 500 euros les deux.

Et le supermarché électrique, Electec, lui aussi côté hollandais. Si l’on devait refaire ou réparer un voilier, nous viendrions ici. De beaux chantiers et des shipchandlers là aussi bien moins cher qu’ailleurs puisque les produits sont taxés à 4 % et non pas à 20 %. Imaginez… De plus, merveilleusement bien achalandés et aimables ! Le capitaine est comme un  enfant devant des jouets. Il en profitera pour refaire toute l’électricité, les câbles étant bien moins chers et disponibles dans tous les formats. Deux jours de boulot mais cela en valait la peine : nous pouvons enfin utiliser la cafetière DeLonghi achetée à Dakar ! Plus besoin de capsules nespresso souvent introuvables hors Europe et si peu écologiques.
Pour se rendre côté hollandais, une petite promenade en annexe d’un petit quart d’heure. Nous passons la frontière et nous voilà dans une ambiance de luxe, les yachts et autres voiliers énormes se côtoyant sur des pontons flambant neuf! Quel contraste ! Le lieu de rendez-vous après Budget et Electec : le pub Lagoonies avec ses excellentes bières. Nous ne sommes pas aux Pays Bas pour rien !


Arrivent enfin nos invités pour une quinzaine de jours. Le programme est établi : l’ile Fourchue, Saint-Barthélemy, l’ile Saba puis retour à St Martin.
Avant de partir naviguer, nous louons une voiture pour découvrir l’ile côté néerlandais. Philipsburg et ses magasins détaxés, ses villas et ses résidence sécurisées de luxe. Un avant goût de Saint-Barthélemy.


Puis, du côté Est de l’ile, les piscines naturelles. Une bonne demi-heure de marche sur du terrain très aride et nous arrivons dans ces magnifiques piscines. Grandioses !


Mais aussi, tout près du mouillage, ce site incontournable pour sa vue sur toute la baie de Marigot, Anguilla, les Terres basses, la Baie Nettlé : le fort Louis. Il fut construit en 1789 sous l’impulsion du gouverneur de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, Jean-Sébastien de Durat. Ce dernier souhaitait ainsi protéger les récoltes de rhum, sucre, café stockées à Marigot. Laissé ensuite à l’abandon, il a été restauré une première fois au XIXe siècle avant d’être à nouveau délabré. Il a fait l’objet d’une restauration en 1993 grâce à l’association archéologique Hope Estate.


Ici aussi les iguanes sont bien présents. Et de toutes les couleurs !

Y compris dans la rue !


Une dernière petite soirée avant notre départ : nous dinons avec nos Amis Cyrille et Loïc, que nous n’avions pas revus depuis… 3 ans, à Madère. Nous nous retrouvons dans un lieu magique, hors du temps et loin des Caraïbes : le restaurant le Marocain à Marigot. Dès que nous passons la porte, nous nous retrouvons à Marrakech, ambiance comprise puisque les danseuses s’y produisent les soirs de week end. Et le couscous y est excellent ! Nous formons une jolie tablée…



Mais la météo et les bons vents nous poussent à partir.

Direction l’ile Fourchue ou Fourche, inhabitée et hérissée de cactus, appelés aussi cactus têtes à l’anglais, est située dans la réserve naturelle marine de la collectivité territoriale de Saint Barthélemy. Nous nous installons sur les bouées gratuites installées ici pour ne pas abimer les fonds marins.

Une petite merveille ! Des tortues, des poissons de toutes les couleurs et la promenade à terre, sur l’ile composée de collines arides et désertiques.

Nous y resterons deux jours puis direction le magnifique mouillage de Colombier, au nord de l’île de Saint Barthélémy.


Nous y retrouvons Neil, que nous avions vu la dernière fois au Brésil, qui travaille ici comme skipper. Le monde est si petit.



Nous découvrons Gustavia, la capitale de l’île, sa marina de luxe, ses yachts gigantesques, les rues bordées de boutiques de luxe. Voyez par vous-même : le prix du champagne vendu en vente libre au monoprix de Lorient. Lequel allons-nous prendre ? Celui à 259 € ou à 475 € ?


Les formalités de douane sont assez faciles, dès lors que vous avez fait votre sortie de Saint Martin.
Car ne croyez pas que parce que nous sommes français nous circulons librement en voilier entre ces départements et collectivités territoriales que sont Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. A chaque fois, il est indispensable de faire l’entrée et la sortie, payantes de l’ordre de 5 ou 10 euros en Martinique et Guadeloupe car réalisées par des tiers (des boutiques, marinas dont les adresses sont données sur les guides maritimes) et non plus les douaniers occupés à d’autres travaux. Également payantes et un peu plus chères, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy (50 euros).

Nous découvrons la boulangerie de Gustavia où le petit déjeuner est agréable à prendre.


Et que fait-on à Saint-Barth ? Direction la tombe à Johnny ! Un grand moment d’émotion et de recueillement, dans ce petit cimetière sans prétention, très clair et avec vue sur mer.

Tout à côté, une jolie petite église surplombe le cimetière. Elle fut construite vers 1850, témoin rare de la période suédoise de l’île (1785-1877). La cloche fut fondue à Nantes en 1860. Le clocher, situé près de la mer, servait de repère aux marins.


Mais il y a aussi la magnifique plage de sable blanc, survolée par les avions atterrissant à l’aéroport, si proche que l’on pourrait les toucher des doigts.


Enfin, de superbes piscines naturelles, découvertes après une trentaines de minutes de marche. Seuls au monde dans une eau translucide!


Petite rencontre avec Marvin, le fils d’une amie de Cahors, qui travaille dans l’un des plus grands restaurants gastronomiques de Saint-Barth. Bref moment d’émotion car il a bien peu de temps à nous consacrer au vu de ses horaires délirants.


Et le capitaine n’est pas en reste. Nous sommes sur le mouillage du gouverneur, au sud de l’ile, le seul qui ne se trouve pas dans la réserve. Alors que fait il ? Il pêche !


Impossible de terminer sans vous parler des villas et autre monumentales demeures installées à Saint-Barthélemy, la plupart invisibles car entourées de parcs flamboyants et de barrières infranchissables. Ici l’argent est roi, la population secrète mais non moins présente puisque tout est entretenu merveilleusement par une population de petite main, souvent portugaise, sous payée et qui ne peut absolument pas se loger (le logement étant très rare), ni se nourrir, les prix étant exorbitants (ex : 1 kg de tomates à Gustavia : 39 €). Mais ceci est un autre sujet…


Mais déjà, il faut penser à partir vers l’ile de Saba, pour de nouvelles aventures. Et nous profitons de la présence de Ludo pour lancer le spi ! (vidéo).


Cette ile fera l’objet d’un article à part entière (lien). Nous y resterons quelques jours puis retour à St Martin pour déjà le départ de nos invités. Ce sont les derniers de la saison. Un grand vide après la vie à bord avec nos amis et la famille. Il faut se réhabituer à vivre tous les deux, loin de ceux que l’on aime. Mais ce sera pour mieux les retrouver. Et pourquoi pas sur Maverick, car les avis sont unanimes et je crois ne pas mentir : ils ont tous passés d’excellents moments, de belles découvertes, de belles navigations et le bonheur intense de partager.
Après les au revoir aux bateaux copains, Carine et Manu sur Créa, Guy et Mirra, Gigi et Stéphane sur Boomerang, que nous avons rencontrés bien trop tardivement alors que tous nos amis nous parlaient d’eux.

Et la famille Pascal sur El Pelegrino, que vous reconnaitrez : Bernard, Victoria, Laurent, Marie et Trixie. Nous les retrouverons cet automne, nous l’espérons…

La vie et le voyage, sur nos voiliers, nous procure beaucoup de joies et de liberté. Mais les départs, les séparations, sont toujours difficiles à vivre. Il faut l’accepter. Nous retrouverons les uns et les autres ailleurs, en France ou sur les mers du monde.


Et nous voilà sur le départ, entre les grosses averses qui se succèdent. Dernières images de Saint Martin.

Les belles adresses à découvrir :

L’extraordinaire boucherie « Au tour de la Ferme » dont l’éthique est fort respectable et les produits excellents ! Et pour cause, voici leurs principes :

Ils se fournissent directement auprès de producteurs indépendants et éco-responsables, dans le respect d’une agriculture raisonnée. Spécialisés en élevage de plein air, leurs producteurs travaillent sur des techniques respectueuses de l’environnement et du bien être animal. Les élevages de Porcs Noirs Ariégeois et de Poulets élevés en liberté, évoluent sur des parcours de prairies Bio, complémentés par des céréales sans OGM et sans traitements préventifs systématiques. Tous leurs produits sont transformés par leurs soins, selon des recettes traditionnelles avec des ingrédients de qualité. Commercialisés directement à la ferme avec les produits de plus de 30 producteurs fermiers locaux, et afin de limiter l’impact carbone au maximum tout en conservant la qualité de nos produits, les viandes sont découpées et congelées localement et transportées par bateau.

Leur poulet ou carrés de porc sont absolument extraordinaires. Le prix n’est pas neutre mais quelquefois et quand on peut, il ne faut pas trop regarder pour manger sain et bien.

Pour nous les femmes, en voyage, pas toujours facile de trouver un coiffeur. Un excellent salon « Le coin des filles« . Demandez Joss.

Pour déguster un couscous exceptionnel, dans une magnifique ambiance, le Marocain, cité plus haut.

Enfin, une petite précision, pas forcément anecdotique : le mouillage donne directement sur la place du marché. Mais le marché, ici à Marigot, ne correspond pas à un marché comme nous, nous l’entendons. Pas de fruits ni de légumes, pas d’étals d’alimentation. Il ne s’agit que d’échoppes de fringues. Je précise qu’il n’est d’ailleurs pas facile de s’avitailler en frais, hors Super U….

Enfin, nous n’avons pas pu nous rendre à Grand Case, le second grand mouillage de la partie francaise de St Martin, au nord de Marigot. Pourtant, nous y étions à la période du carnaval, qui se déroule tous les mardis jusqu’à fin avril. Ce sera un grand regret, mais les deux dernières éditions ont été annulées, les pluies étant trop importantes. Nous devrons y revenir !


Et nous voilà partis, entre deux averses. Avant de rejoindre Montserrat, nous nous arrêtons pour la journée sur l’ile de Tintamarre, qui est située sur la réserve naturelle de Saint-Martin. Les bouées y sont gratuites et les lumières parait-il extraordinaires.

Et ce n’est pas une légende. C’est magnifique !

Mais il nous arrive une mésaventure que nous n’avions pas encore connue, et qui aurait pu avoir de bien plus graves conséquences. En attendant l’heure de notre départ en fin de journée, nous nous reposions, le capitaine dans le hamac et moi sur l’ordinateur. J’entends comme un choc et je pars voir devant ce qu’il se passe : une aussière s’est détachée de la bouée. Ce n’est pas commun car c’est un nœud de chaise que le capitaine réalise à chaque prise de coffre. Jean Benoit vient voir, en s’interrogeant sur ce fait étrange. Il se prépare à l’attacher à nouveau et en levant le nez que ne voit on pas ? Nous dérivons en plein milieu du chenal, accrochés à la bouée qui s’est détachée de sa base. Pourtant, comme à chaque fois, Jean Benoit est allé vérifié la base…

Plus de peur que de mal, mais nous aurions aussi bien pu aller nous échouer sur les rochers au sud de l’ile. Nous prévenons la réserve naturelle qui « en prend note » ! Quant au capitaine, il prévient le Cross du danger effectif de ces bouées. Je préviens tous les copains qui rétrospectivement et pour certains en ont des sueurs froides : Nadine et Jean-Pierre y ont passé un nuit. Où seraient-ils s’ils avaient pris cette bouée ?

Morale de l’histoire : outre le fait de vérifier, mais pour ce cas cela n’a pas été suffisant, nous mettrons systématiquement une alarme de mouillage, même sur bouée !

Nous partons donc sans plus tarder pour l’ile de Montserrat à une nuit d’ici. Vous la découvrirez en même temps de Saba, dans le prochain article !

Marie Galante, la grande galette

Marie Galante, la grande galette

Marie-Galante, l’ile ô merveilles, l’incontournable ! Telle était la présentation qui nous en était faite. Et pour cause ! Il s’agit d’un petit coin de paradis, une terre à part, une ambiance toute particulière. Une destination magnifique en voilier, avec ses mouillages magiques à l’anse Canot, l’anse Mays, l’anse Moustique. Des fonds merveilleux, des plages de sable blanc à perte de vue, très peu fréquentées. Et pour cause : il faut y venir à Marie Galante !

Une petite randonnée court sur les hauteurs de l’anse Canot reliant les plages de sable blanc. On y rencontre les Bernard-l’ermite ou Pagures, ou, appelés en Guadeloupe, les soudas, crustacés décapodes (dix pieds). Pour tout savoir sur le bernard-l’ermite, cliquez !


Et on peut également croiser les tortues, d’où la signalétique si spécifique !


Et le mouillage de Saint Louis… Magique !

Avec ses fabuleux couchers de soleil ! Y compris, par grand beau temps, la vue sur le volcan de la Soufrière, qui fume.

Je n’en dirai pas plus. Je ne peux que vous encourager à vous y arrêter quelques jours, quelques semaines… Il n’y a pas de limite, hors celle du temps et de la météo.


Marie-Galante, appelée « la grande galette » ou encore « l’île aux cent moulins », est l’ile la plus proche de Pointe-à-Pitre, accessible par navettes, au départ de la capitale ou de Saint François. L’avantage en voilier, évidemment, est d’être logés sur place sans avoir à rechercher un hôtel ou un hébergement. La difficulté est de louer une voiture, pas toujours facile à trouver à Saint-Louis, afin de pouvoir se déplacer.

Saint-Louis, une petite ville qui vit bien plus le matin que l’après midi. Car tout est fermé à partir de 14h00 : les deux boulangeries, installées l’une en face de l’autre, les quelques boutiques, la boucherie, extraordinaire, l’une des meilleures de Guadeloupe.


Qu’avons nous vu à Marie Galante ?

Ses merveilleuses plages !


La plage de la Feuillère, à Capesterre


L’anse Feuillard, à l’est. Un quart d’heure de marche est nécessaire pour descendre sur cette plage, loin de tout, protégée par une barrière de corail permettant à des dizaines de poissons tropicaux de nager dans des eaux claires et peu profondes.


Capesterre, la capitale du street art marie-galantais (video)


Le sentier des galeries

Le sentier, dont le départ se fait à la sortie de Capesterre, est très court (1,2 km) mais intense et rocailleux. La nature dans toute sa splendeur !


Son carnaval… (video1 video2).

Le Carnaval, jour du Mardi Gras, que nous avons choisi de vivre à Saint-Louis. Un grand moment de joie, de création, de musique, de couleurs. Voyez par vous même !

Quelques images, en complément des vidéos. Regardez la confection des costumes, sur lesquels ils et elles travaillent l’année entière !


Les troupes se produisent sur toute l’ile tous les week end, de l’Épiphanie au mercredi des cendres. Quel spectacle ! Très différent de Cayenne, l’année dernière.


Cet article ne serait pas complet si je ne vous parlais pas des fameuses rhumeries de Marie-Galante (cliquez sur ce lien si vous voulez en savoir plus sur les 3 rhumeries locales) :

Habitation Bellevue
Rhum Bielle
Rhum du Père Labat. Petite précision : la visite de la rhumerie est très intéressante. Par contre, la table, onéreuse, recommandée sur de nombreux sites, n’est pas du tout à la hauteur de sa renommée. Ce fut en tout cas, notre expérience….

La particularité ici, à la différence des rhum de Guadeloupe : le degré d’alcool du rhum est de 59°. C’est unique. Il s’agirait d’un décret spécial signé par Napoléon, autorisant un tel degré, plus élevé que partout ailleurs.


A découvrir également

Habitation Murat

L’habitation sucrière Murat fut, en 1839, la plus puissante de Guadeloupe. Son domaine, avec la maison de maître, le moulin et son jardin créole plongent dans la Marie Galante d’un autre siècle.


Habitation Roussel Trianon

Témoin de l’âge d’or de la canne à sucre, l’habitation est une des plus anciennes de la galette. De sa fondation en 1669 à sa fermeture en 1874, le domaine a travaillé la canne pendant plus de 200 ans en s’adaptant aux diverses innovations des époques. Elle se découvre en visite libre.


La gueule grand gouffre


Les bonnes adresses :

L’excellent poulet farci de Mariline, à commander et à retirer sur place à partir de 12h00, tous les jours sauf le lundi.


La boucherie Galante, l’une des meilleures de Guadeloupe, avec ses produits locaux à des prix très raisonnable. La passion de ce jeune boucher fait plaisir à voir.


Prendre un ti’punch Chez Henri, les pieds dans le sable à regarder le soleil se coucher, la bouteille de rhum du Père Labat à discrétion…


La « spécialité »

Le caca bœuf, petit monticule qui a tout l’air des déjections d’un bovin, mais qui en est diamétralement opposé en termes de goûts. Le caca bœuf est une pâtisserie à base de sirop de batterie et composé de plusieurs saveurs telles que le coco, la goyave, l’ananas et bien d’autres encore.


Vous l’aurez compris, cette ile sera pour nous plus qu’une étape : un passage obligé, avec tous nos invités, les vents dominants nous y amenant très facilement. Et ce ne sera à aucun moment une sinécure !

Nous y serons venus la première fois avant de fouler l’ile de la Guadeloupe. Nous quitterons la Guadeloupe, en passant une dernière fois par Marie Galante. La boucle est bouclée !

La Guadeloupe, entre mer et terre !


Nous recevrons nos premiers invités à la Marina Bas du Fort à Pointe à Pitre. Les vents ne sont pas encore établis et le soleil ne les accueillera pas à leur arrivée. Heureusement la houle de sud s’est calmée quelques heures avant leur arrivée.
Des trombes d’eau nous obligent à faire deux aller retour, sous bâches et à passer la première soirée calfeutrés derrière nos protections. La soirée sera courte et le sommeil le bienvenu.

Direction le mouillage de l’ilet Gosier .

Nous y ferons le plein de fruits et légumes. Oui, c’est vendredi et ce marché du soir est un incontournable : de beaux produits, à des prix très raisonnables.

Première découverte pour nos invités des produits et senteurs locales dont la glace à la coco, fabriquée totalement artisanalement. Délicieux !


La météo étant propice, nous prenons la mer le jour suivant pour Marie Galante.


Nous y passerons un séjour inoubliable, plein de couleurs, de musiques, et de joies grâce à son carnaval (video1, video2). (Article à suivre)


Retour quelques jours plus tard à la marina de Pointe a Pitre, sur bouée, pour découvrir l’intérieur de l’ile.


En se rendant en annexe à Pointe à Pitre, nous remarquons un chantier avec ses deux ascenseurs pour « sortir » monocoque et catamaran. Maverick ayant quelques soucis de moteur, dus peut être aux saildrive, le capitaine nous fait faire demi tour pour aller se renseigner. Quelle bonne décision, car le chantier nous propose de sortir Maverick dans la demi heure pour un coût très raisonnable, bien moins cher que proposé par la marina Bas du Fort. Qu’à cela ne tienne! Branle bas de combat et retour sur Maverick pour appareiller et nous diriger vers l’ascenseur.

Super expérience pour nous et nos invités, en totale confiance. Maverick est hissé hors de l’eau (vidéo) et saildrive et hélices vérifiés dans la foulée.

Nous y resterons 24h00. Pour information, il s’agit du chantier Caraïbes Dock Service.


Nous laissons le capitaine à ses travaux et en profitons pour aller découvrir le fameux musée Mémorial ACTe ou « Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage », construit sur le site de l’ancienne usine sucrière de Darboussier. Son emplacement est symbolique à plus d’un égard puisqu’il représente non seulement un pied de nez à l’histoire qui se déroula ici il y a moins de deux siècles, mais s’apparente également à un phare, un guide pour tous les bateaux qui pénètrent la baie. Le bâtiment en lui­-même vaut à lui seul le détour puisqu’il ne fallut pas moins de 83 millions d’euros et de nombreuses années pour que sa construction prenne place.

Si vous voulez en apprendre plus, cliquez ici pour découvrir un article du Monde très complet sorti lors de son inauguration en 2015.

Mais en voici quelques images, fortes, au fil des salles.

Galerie de tableaux, fort expressifs…


Un peu de légèreté ne fait pas de mal après cette plongée dans le mémorial.

Petite promenade dans Pointe à Pitre, au fil des rues…

Saint-Malo n’est jamais bien loin. Pourtant nous n’y avons pas une si jolie boutique !


Retour sur Maverick à terre pour y passer la nuit, puis remise à l’eau, le jour suivant, vite fait, bien fait !

La récompense de la remise à l’eau : l’entrée dans le chenal de Pointe à Pitre du magnifique Club Med 2, que nous avons croisé quelques jours avant à Marie Galante… Le petit voilier croise le grand…


A nous maintenant la découverte de la Guadeloupe, de l’intérieur.

Pour ce faire, la location d’une voiture était nécessaire. C’est chose faite pour 3 jours. Nous reviendrons dormir sur Maverick les deux premières nuits puis dans une maison la nuit suivante pour l’ascension de la Soufrière.

Direction Dehaies, et sa baie absolument splendide appréciée par tant de navigateurs, et bien d’autres !

Car ici, Coluche est lui aussi tombé amoureux de ce site enchanteur.

Coluche en Guadeloupe

Deshaies a été un des endroits favoris pour Coluche, avant que le rêve ne se gâte…
 C’est en 1978 qu’il a découvert la côte Ouest de la Guadeloupe cet endroit, le Morne aux Fous, d’après le nom emprunté aux oiseaux « foux masqués », oiseaux marins tropicaux. Le morne se situe sur les hauteurs, au sud de Deshaies, il surplombe la baie.
 Coluche se prend d’affection pour ce bout de jungle, 7 hectares avec vue imprenable, mouillage déjà fréquenté parfois par des vedettes. L’endroit idéal pour une maison, piscine voire restaurant… Il y vient plusieurs fois. Outre sa maison, d’autres sont prévues pour ses amis Patrick Dewaere et Renaud.
 En 1981, face à l’échec, au stress et à des menaces suite au désastreux épisode de la campagne présidentielle, Coluche sombre dans les addictions, sa compagne Véronique le quitte.
 Il vient alors plus longuement se reposer et se ressourcer à Deshaies : farniente, moto pêche et… fêtes! Moins d’héroïne, seulement cannabis, un certain apaisement…
Au printemps 1982, Coluche est rejoint par son ami Patrick Dewaere, sa compagne Elsa et leur fille Lola. Dewaere retourne seul en France pour les essais du film « Edith et Marcel ».
Restée en Guadeloupe, Elsa partage la vie de Coluche.
Le 16 juillet 1982, Patrick Dewaere, qui ne sortait pas de sa dépression, se suicide avec une carabine qui lui avait été offerte par Coluche. Il a reçu dans la matinée un coup de téléphone, de Elsa semble t’il, lui annonçant que tout était fini.
Pour Coluche c’est un choc terrible, sa propriété semble perdre tout son charme. Il n’apprécie plus l’environnement, ni le site ni les gens et les relations se dégradent. Il part et ne revient plus qu’épisodiquement. Il n’est plus apprécié et se fait des adversaires à Deshaies et entre 1983 et 1984, en 15 mois, 3 incendies criminels ont lieu au Morne aux Foux.
 Alors que Coluche était rentré en métropole sa maison est incendiée et détruite le 31 janvier 1985.
En juin 1985 Coluche demande à son ami pépiniériste, Michel Gaillard, d’entretenir la propriété en lui permettant alors d’utiliser les terres pour créer une pépinière. Michel Gaillard acquèrera l’ensemble en 1991 avec le projet d’un jardin botanique.
La propriété de Coluche ayant été entretenue, une autre maison a été construite sur l’emplacement.
En 1989 le cyclone Hugo l’a partiellement détruite et une nouvelle demeure, plus grande et luxueuse l’a remplacée, mais on ne peut pas la qualifier de « maison de Coluche »!

Nous voici donc à la découverte de ce beau jardin botanique, placé sur les hauteurs de la baie. Que la nature est belle ! Suivez-moi à la découverte de ses plantes et fleurs …


et de ces animaux… dont ses flamands roses, oranges ici ! quelle grâce (vidéo)


Après ces jolis moments de découvertes botaniques, une petite baignade s’impose sur l’immense plage de Grande Anse et ses rouleaux, pas forcément agréables.

Puis retour sur Maverick pour une soirée ponctuée de jeux.

Départ le dimanche pour deux jours : le premier consacré à la réserve Cousteau, dont le départ se fait de la plage de Malendure. Nous utiliserons la prestation « 4h »en kayak auprès de Caraïbes Kayak. Pour rejoindre l’Ilet Pigeon il nous faut pagayer une bonne demi-heure et ensuite découverte des extraordinaires fonds poissonneux et protégés (film).


Le lundi, place à l’ascension de la Soufrière. Pour ce faire nous avons dormi à St Claude, dans une jolie maison parfaite pour nous 5.
Lever 5h00 pour un départ à 6h00 pour le sommet (video).
Une première pour nos cadurciens qui, après avoir découvert la navigation, découvrent la montagne et ses changements de températures. Il fait beau et chaud au départ, même à 6h00 du matin, et frais et extrêmement venteux là haut. Ça décoiffe ! (video)

Vestes goretex et pantalons sont de rigueur.

Et heureusement il ne pleut pas ! Quel contraste ! Quel spectacle. On en prend plein les yeux!

Que de jolies fleurs aussi, sur les pentes abruptes du volcan (cliquez).


Très jolie randonnée, que nous avons fait en boucle.

En commençant celle ci par la gauche, nous avons évité le monde s’élançant sur le sentier tout au long de la journée. Bravo à Stef, Denis et Lucas pour cette première, pas si facile !



L’appétit se faisant ressentir, nous décidons de pique niquer un peu plus bas du parking, dans des carbets installés à cet effet, avec vue sur mer. Les oiseaux sont à l’affut !

Pour parfaire le tour, direction les chutes du Carbet qui, paraît-il, méritent le détour. Elles ne resteront pas inoubliables pour nous car sur les 3 chutes à découvrir, la première nécessitait au moins 3h00 de marche A/R minimum, et la 3eme fermée. Il ne reste que la seconde, payante, bien aménagée mais que l’on voit de bien loin.


Retour sur Maverick pour une dernière soirée avec nos premiers invités.

Un dernier spectacle pour eux : le passage d’un bateau de croisière le long de Maverick… C’est beau mais çà secoue quelque peu !

L’avion les emmènera loin de nous. Nous les retrouverons avec une immense joie cet été à notre retour en France.


Nos seconds invités nous rejoindront au Gosier, le débarcadère de l’ilet étant plus confortable pour les réceptionner et pour profiter du marché hebdomadaire du vendredi.
Après la pluie vient le beau temps (video). Et les lumières sont splendides sur l’ilet du Gosier. Quel accueil!

Après une première baignade, petit dîner à bord, puis dodo pour tout le monde.
Antonin sera réveillé bien tôt (décalage horaire oblige) et attend 6h00 avec impatience pour sauter à l’eau!
Après un avitaillement réalisé au pas de course, puisque notre départ est programmé pour le jour suivant, direction Saint François et la Pointe des Châteaux, le bout de l’ile, tout à l’ouest.

La Désirade au loin. Belle mais inaccessible pour nous en voilier : il n’existe pas de mouillage tenable là bas. Le panorama est splendide. Nous y reviendrons avec nos autres invités.

A nous, maintenant, les plages paradisiaques auxquelles nous ne pouvons résister : Les raisins Clairs, Saint-Anne, la Caravelle, bois Jolan. Que de doux noms. Un petit goût de paradis!


Mais la navigation n’attend pas. La météo est idéale. Direction Les Saintes pour un séjour riche en découvertes et en sensations ! (Cliquez pour découvrir l’article (à suivre dans un premier temps).

Deux très belles navigations, à l’aller et au retour, et déjà les vacances sont finies.


Une dernière nuit à Pointe à Pitre où le spectacle a lieu la nuit, tout près de nous. Vite on se lève et on regarde le passage du bateau de croisière Costa : énorme !

Après cette dernière nuit, Paulo le taxi les emmène loin de nous…


4 jours séparent le départ de Ana, Laurent et Antonin de l’arrivée de nos prochains invités.

4 jours intenses au cours desquels le capitaine travaille sur les moteurs avec Guy, un mécanicien des mers, pour changer courroies, câbles et autres réglages.

Pour ma part, comme à chaque fois, la laverie automatique est mon lieu de rendez-vous.

Mais nous avons aussi le grand plaisir de rencontrer Jordan et Christophe, que nous suivions sur les réseaux, comme eux d’ailleurs. Pourquoi cela ? Parce qu’ils ont commencé leur changement de vie en même temps que Aurore et Jean-Christophe, nos amis de OaOatimka. Ils ont été suivis, ensemble, par M6 et un « zone interdite » leur a été consacré.

Nous nous parlions via les réseaux sociaux et le miracle à lieu : nous nous rencontrons au cours d’un dîner au Dragon, un excellent restaurant vietnamien situé à la marina Bas du Fort ! Que la vie est surprenante ! Nous avons tant à nous dire, à nous raconter, tout cela sans nous connaître. Passionnant !


Mais déjà les 4 jours sont passés et nous retournons à l’ilet Gosier pour accueillir Thierry et Sego, nos nouveaux invités.

Nous réalisons notre avitaillement au marché du Gosier. Les producteurs commencent à nous connaître !

Et dès le jour suivant, direction la Dominique, comme promis! L’article suivra.
Une belle navigation, de bons vents, pour arriver le dimanche, jour du barbecue hebdomadaire à Portsmuth.



Retour par Marie Galante en passant sous des grains. Merci encore à Thierry pour sa patience extrême en cuisine!


Et voilà leur séjour se termine bientôt. Mais impossible de passer en Guadeloupe sans visiter une de ses nombreuses rhumeries !

Le choix se porte sur la distillerie Bellevue-Damoiseau, implantée sur Grande-Terre depuis 3 générations, qui produit des rhums d’exception faisant partie de l’Histoire de la Guadeloupe. Damoiseau est d’ailleurs aujourd’hui le premier producteur de rhum agricole des Antilles, un succès bien mérité ! Les grands Millésimes, 1986, 1991, 1995, ont beaucoup fait pour la réputation de la marque. La visite est gratuite, intéressante. Nous déambulons dans les installations techniques et terminons par la boutique très fournie.


Nous déjeunons ensuite à Saint-François en compagnie d’un couple d’amis en vacances en Gwada, Alexandra et Patrick, des anciens voisins des Clayes sous bois et de Christian, un grand ami de Sego et Thierry installé ici. Que le monde est petit !


Et voila, c’est fini. Nous les regardons partir avec tristesse et les retrouverons dès notre retour en France en juillet.


Quelques jours de repos et de remise en état du bateau. Et réception sur Maverick de Patrick et Alexandra, pour leur dernier repas en Guadeloupe avant leur retour en France.


Et déjà Gilles et Élise arrivent, toujours au Gosier. Nous commençons à être rodés.

Après l’avitaillement au Leclerc, nous décidons de découvrir un autre coin de l’ile : Sainte Rose et la très belle distillerie Reimonenq et son musée du Rhum.



De belles installations, un joli musée très bien agencé, avec une carte mondiale présentant, au travers de dizaines de billets de banque, les différents pays visités par Léopold Reimonenq dans les années 60.
Ce dernier, âgé de plus de 90 ans, est à l’accueil et nous parlent de ses voyages, de ses collections… un grand Monsieur !
Car à l’étage de ce musée, outre la collection de machettes à canne à sucre, une extraordinaire galerie des papillons regroupant plus de 5000 chefs d’œuvre de la nature provenant du monde entier.
Et pour clore la visite, la salle des grands voiliers, avec ses 40 maquettes de voiliers de toute beauté!
Vous l’aurez compris, un incontournable à visiter lors d’un séjour en Guadeloupe.


Après ces passionnantes visites, nous prenons la mer pour rejoindre l’archipel des Saintes (Article à suivre). Nous bénéficions de belles conditions et d’une météo grandiose : juste ce qu’il faut de vent pour exploser nos records : 2h30 de l’ilet du Gosier à l’ilet Cabrits.

Toute la semaine sera calme et propice aux découvertes de mouillages peu confortables en temps normal.

Une belle navigation nous conduira ensuite à Marie-Galante, où nous profiterons d’une vue exceptionnelle et rare : la Soufrière, que nous voyons fumer…


Après une journée à découvrir cette ile dont nous ne nous lassons pas, Gilles et Élise nous quitteront en prenant le ferry pour Pointe-à-Pitre, nous permettant de remonter directement vers Malendure, sans repasser par la capitale.

Le beau temps ne sera pas propice pour se rendre une seconde fois à la réserve Cousteau. Nous partirons donc très rapidement vers Saint Martin et la découverte de ses iles voisines.

Mais ceci est une autre aventure qui vous sera contée dans un autre article!

Retour de France : la joie de naviguer, et la joie de recevoir !

Depuis notre retour de France mi janvier 2024, que d’émotions.
Nous avons retrouvé avec joie Maverick et nos affaires laissées dans un container depuis la vente de Maverick2 en avril dernier. C’était un peu Noël après l’heure (video).


Remise en route de notre « home » durant une petite quinzaine de jours. Il y a un peu à faire car nous l’avons laissé sans le soin indispensable pour un arrêt complet de plus d’un mois, après notre navigation tonique de décembre. S’en suivent quelques petites pannes, fuites et autres qui auraient été évitées si nous avions fait le nécessaire. Encore une fois, plus jamais nous ne nous mettrons une telle pression avant un prochain retour en France.

Quelques vues de notre bouée, à la Marina L’étang z’abricots, suitée à 6 km de Fort de France

Nous avons le bonheur de croiser Sandrine et Philippe, de passage à Fort de France comme nous, sur « Bohème ». Je les avais rencontrés il y a près de… 4 ans lors d’un stage sur la médecine d’urgence en grande croisière, à Nantes, juste avant notre départ.

Que d’émotions de se retrouver sur nos tours du monde respectifs. Et une amitié immédiate avec Jean Benoît qui ne les connaissait pas, mais à qui j’en parlais très régulièrement.


Pourquoi avons-nous échangé maverick2, monocoque, pour Maverick3, catamaran ?

Pour recevoir ! Et c’est chose faite. Depuis mi février, famille et amis se succèdent et vivent avec nous notre quotidien. Découvertes, baignades, visite de ce magnifique bassin de plaisance qu’est la Guadeloupe, entre Marie Galante, les Saintes sans oublier un petit tour sur l’ile de la Dominique.


Nous quittons donc Fort de France début février pour la Guadeloupe et dans un premier temps, Marie Galante, pour une petite navigation d’un peu plus de 24 heures.


Et les conditions étant excellentes, nous nous arrêtons à Petite Terre, réserve naturelle gérée par l’ONF (site)


Ces deux petites îles sont  réputées pour la richesse de leurs fonds marins et un sanctuaire pour les 10.000 iguanes des Petites-Antilles appelés aussi iguanes antillais qui attirent forcément toute notre attention lorsque nous descendons à terre après le départ des dernières navettes.


Il est indispensable de réserver l’une des 10 bouées (cliquez), ne pas peser plus de 10 tonnes, ce qui est notre cas, et ne pas avoir un tirant d’eau élevé. Et la météo doit être très calme, la passe d’entrée étant délicate.


Quelle merveille et quel dommage que le soleil n’ait pas été totalement au rendez vous.


En attendant nos différents invités et tout au long de ces 3 mois, nous avons retrouvé de nombreux amis quittés en Afrique, au Brésil ou même pour certains plus tôt, à Madère.


Les retrouvailles :

Nadine et Jean-Pierre sur leur beau Lovall, que nous avions quittés en Guyane avec Maverick 2. Ils découvrent notre nouveau Maverick et Nadine retrouve notre joli logo, notre cheval, qu’elle avait si bien immortalisé sur les murs de Jacaré,  au Brésil, lors de notre première rencontre. Souvenir, souvenir …

L’équipage s’est agrandi avec Martin, qui a 6 semaines. Trop mignon !



Hugues et Anne sur Vanuily, avec lesquels nous avions navigué en Afrique. Eux aussi découvrent notre nouveau Maverick. Que d’histoires à se raconter, de souvenirs à se rappeler. La soirée a été bien trop courte, mais intense car ils partent pour d’autres mers et nous ne nous retrouverons pas de sitôt !


Greg et Maria Isabel, sur Maeva, à Marie Galante, que nous n’avions pas revus, eux aussi, depuis l’Afrique.

Christine et Pascal, croisés à plusieurs reprises depuis le Brésil. Nous avons été sur leurs pas lors de notre voyage en Argentine et Chili. Que de bons moments ! Nous nous retrouverons, espérons le, en Colombie.


Cyrille et Loïc, sur Thorp IV, que nous avions quittés à Madère !

Petite soirée fort sympathique à l’excellent restaurant « le Marocain » à Marigot :


Et enfin, la famille Pascal, sur El Pelegrino : Bernard, Victoria, Trixie, Marie, et Laurent. Cela faisait tout juste un an que nous nous étions quittés en Martinique. Que du bonheur là aussi !


Il y a aussi les nouveaux amis, -merci à Nadine et Jean-Pierre de nous les avoir fait connaitre-, Morgan et Éric et leurs deux enfants,  sur Triana, installés au Gosier depuis de très nombreuses années. Pour eux le voyage se termine, une nouvelle vie se profile, au cœur de leur Bretagne. Nous les reverrons avant leur départ, promis !

Également, Gigi et Stéphane sur Boomerang, croisés sur les mers mais jamais rencontrés. Il m’aura fallu oublier mes lunettes au restaurant du Père Labat (à fuir) de Marie-Galante. Celles-ci seront récupérées par Maria Isabel, qui, comme nous risquions de ne pas les revoir avant longtemps, les a confiées à Gigi en partance pour Saint Martin. Belle rencontre, là aussi, pour de bien trop courts moments.

Nous rencontrons également, mais pour bien trop peu de temps, Manu et Karine sur Créa. Là aussi, nous nous sommes croisés sur les mers mais sans nous être côtoyés. Et pour cause, ils arrivent juste après nous à Saint Laurent du Maroni et deviennent de grands amis de Nadine et Jean Pierre. C’est mon chapeau guyanais qui attire Karine sur une brocante à Marigot. Nous faisons connaissance et découvrons que nous nous suivons depuis un bon moment ! Ils sont de Figeac, notre future région d’adoption. Nous les y retrouverons bien un jour !


Enfin, une dernière jolie rencontre, mais intéressée aussi, puisqu’il s’agit de Guy et Mirra. Ils vivent sur leur bateau depuis de très nombreuses années entre Caraïbes et Polynésie. Guy est mécano, électricien, « magicien » pour tous problèmes rencontrés sur les moteurs de nos bateaux. Il interviendra avec succès sur les nôtres et donnera également son expertise sur notre réseau électrique. Un homme précieux (n’hésitez pas à me demander son contact). Quant à Mirra, c’est une fée pour tout ce qui est couture. Nous les retrouverons entre Martinique, Guadeloupe et Saint Martin. Là aussi, nous aurons bien trop peu de temps pour faire plus ample connaissance, entre nos obligations et les leurs. Nous nous retrouverons peut être un jour aussi.


Tant de miles parcourus les uns, les autres ! Nous nous retrouverons bien quelque part, dans les Caraïbes, le Pacifique ou en France !


Le programme

4 équipages viennent donc nous rejoindre en Guadeloupe entre février et mars et un équipage à Saint Martin en avril.
Nous nous réjouissons d’avoir choisi la Guadeloupe car il y a tant à faire, avec de courtes mais belles navigations.

Le premier équipage, Denis, Stéphanie et le jeune Lucas découvriront Marie Galante et son carnaval, puis Dehaies, la Soufrière et Pointe à Pitre.


Le second équipage, Ana, Laurent et le jeune moussaillon Antonin, découvriront la côte sud de Grande Terre,  de Saint-Francois au Gosier avec ses merveilleuses plages. Puis Les Saintes et ses couchers de soleil inoubliables.


Quant au troisième équipage, Séverine et Thierry, nous réaliserons leur souhait : aller en Dominique. Une île bien différente de nos Antilles françaises, sauvage, très verte, peu peuplée, avec des côtes époustouflantes. Nous ne verrons avec eux que le nord.

Et le fameux barbecue du dimanche soir à Portsmuth, le rendez vous des navigateurs sous l’égide de l’association P.A.Y.S. qui gère fort bien le mouillage.

Retour par Marie Galante pour limiter la navigation et profiter de ses plages inoubliables.

Et dernière journée à Pointe à Pitre et ses environs, pour passer d’excellents moments avec Christian, un de leur très bon ami guadeloupéen.

Et avec Alex et Patrick, des voisins et amis des Clayes sous bois, en vacances en Guadeloupe et retrouvés grâce aux différents posts sur facebook. Comme quoi, les réseaux ont aussi du bon !



Puis Élise et Gilles. Pour eux et pour notre plus grand plaisir, nous retournons aux Saintes puis à Marie Galante. Les conditions y seront exceptionnelles, de calme et de soleil. Ils en repartiront en navette pour nous éviter la remontée à Pointe à Pitre, et profiter une dernière fois de la chaleur, d’un bel hôtel et de la gastronomie guadeloupéenne autour d’une piscine, au Gosier avant l’avion du retour.


Enfin, Stéphanie et Ludo nous rejoignent mi avril pour naviguer entre Saint Martin, Saint Barthélémy et l’ile de Saba. Un peu de repos pour moi car Ludo prend mon rôle de second dans toutes les manœuvres !


Ce fut des séjours intenses, joyeux, pleins de découvertes aussi bien en navigation, à terre que sous l’eau.
Le bonheur de pouvoir enfin recevoir et faire partager notre quotidien.

Et un grand vide lorsque nous nous retrouvons à deux. Nous sommes très bien tous les deux, mais c’est lorsque l’on voit partir ceux qu’on aime que l’on mesure notre éloignement.



Pour plus de fluidité, je ferai 4 articles sur chacune de ces destinations : la Guadeloupe, Marie-Galante, les Saintes et Saint-Martin (compris Saint Barthélémy et Saba).

En attendant nous repartons vers la Guadeloupe, via l’ile de Montserrat, puis les Grenadines et enfin Trinidad fin juin où nous sortirons maverick pour lui faire une jolie toilette.

A tout vite !

Cuba, l’île aux 6000 kilomètres de côtes (décembre 2023)

Le premier mot qui vient à l’esprit : magique !
Magique car pour nous cette île est mythique.
Magique car nous n’imaginions pas il y a 4 mois passer par là.
Magique enfin parce qu’il s’agit de notre première traversée avec notre nouveau catamaran. Traversée sportive mais ô combien plus confortable.

Notre destination sur cette île aux 6000 km de côtes : la baie de Cienfuegos au sud ouest. Il faut savoir que l’entrée sur l’ile n’est pas facile pour y accoster en voilier car peu de ports entrants, où les formalités peuvent être réalisées. Il n’y en a que 7 :

Noonsite à ce jour :


Et il ne faut pas l’oublier, ici tout est particulier puisque ce pays vit toujours sous embargo américain, le plus long de tous les temps au monde. Depuis 1962 ! C’est donc le pays de la débrouille, des magasins vides, des vieilles voitures et de la récupération.

L’entrée dans le canal, que nous faisons à la nuit tombante et terminons de nuit, est calme. Il est indispensable de veiller à l’avant, afin de ne pas percuter des pêcheurs, non éclairés sur leur bouée.


Dès le lendemain, installation à la marina. Les autorités douanières, avec Julien, le capitaine qui parle français et le personnel de la marina, avec Robert, qui parle également parfaitement français. Une petite précision : n’hésitez pas à faire votre visa (il s’agit d’une carte touristique, sous forme de feuille volante) en France, car cela vous coutera beaucoup moins cher que sur place. J’ai payé le mien 25€, sur place au consulat, sans aucune difficulté, celui de Jean-Benoit qui n’était pas avec moi, 43€ (le même prix que si vous passez par une agence). Si vous les prenez sur place, dans les ports d’entrée, il vous en coutera… 75€.


Cienfuegos

Cienfuegos a un charme fou, avec ses grands bâtiments historiques, ses hôtels particuliers, ses rues en quadrillage, ses maisons colorées, et sa magnifique plaza, l’une des plus belles de cuba, nous dit-on.


Les monuments sont parfaitement restaurés, la propreté est irréprochable. c’est une ville où l’on se sent bien. Non non je ne suis pas chauvine. Car cette ville a été construite, en partie, par… des français !

Petite histoire :

Cienfuegos fut fondée en 1819 par des espagnols, mais également par des français venus de Bordeaux ou de la Louisiane. Cette influence française est encore visible dans son architecture, et sa culture qui en font une ville différente des autres villes coloniales cubaines.  C’est en 1819, que le français Jean Louis Laurent de Clouet quitte la Nouvelle-Orléans et décide de développer cette ville qu’il nommera Fernandina de Agua. Près de 50 colons français débarquent pour l’aider dans son œuvre. C’est en 1830, qu’elle prendra son nom actuel, Cienfuegos.
Surnommée à juste titre de « Perle du Sud », Cienfuegos est située au fond d’une des plus belles baies des Caraïbes. Son développement rapide et ses influences diverses ont donné naissance à une architecture riche et très variée. Les rues et édifices de Cienfuegos sont un mélange de néo-classique et art nouveau. Cette ville raffinée, au charme évident, est encore incroyablement bien conservée.
Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2005, la ville regorge de magnifiques bâtiments et places, témoins de l’époque coloniale française. Ne manquez pas la Casa del Fundador (maison du fondateur Jean Louis Laurent de Clouet) la Cathédrale de Nuestra Señora de la Purísima Concepción datant de 1869, le théâtre Thomas Ferry ou bien encore le parc José Martí d’où vous pourrez apercevoir un joli arc de triomphe, le seul de Cuba (serait-ce un clin d’œil à la France ?) !

Le théâtre Thomas Ferry

Elvis

Les bonnes adresses, l’intérêt d’avoir un contact sur place. Elvis nous fait plaisir et recherche le meilleur pour nous, au meilleur prix. Quelle belle personne ! Pas de questions d’argent entre nous. Il vient nous chercher dès notre arrivée, nous amène à la bonne adresse pour la carte téléphonique, pour le change, pour nous faciliter la vie dans ce pays où  tout est compliqué, y compris pour manger.
L’avitaillement : un vrai sujet ! Pas d’épicerie. Il n’y a pas de sucre, pas de café, pas de pâtes, pas de farine. Des files d’attente pour se nourrir… Comment peut on leur imposer cela dans le monde d’aujourd’hui ? Pourquoi un tel embargo qui les étouffe, qui leur interdit d’avancer vers une voie démocratique…
Elvis se chargera de notre avitaillement en frais, avant notre départ, qui aurait été très difficile et totalement imparfait sans lui.

Nous nous installons pour une dizaine de jours car nous avons décidé, pour profiter au maximum de cette île dans notre emploi du temps serré, de partir ensuite directement pour la Martinique, soit une dizaine de jours de mer si tout va bien. Pas d’arrêt à Santo Domingo, pas d’arrêt à Porto Rico, ces îles étant trop onéreuses en terme d’entrées, surtout pour un bref stop.

Nous avons eu la chance d’obtenir un contact sur place, Elvis. Merci à Carlo et Catherine.

Il est précieux dès notre arrivée, pour nous emmener chercher une carte téléphonique -car nous ne teouverons nyl

faire du change et nous faire découvrir vite fait la ville. Il nous emmènera ensuite au bus,  nous aidera à trouver fruits et légumes. Mille mercis à lui! N’hésitez pas à me demander ses coordonnées.


Nous découvrons ce très beau bâtiment, inauguré le 31 août 1920 au titre de siège du Yacht Club de Cienfuegos. Et sa piscine avec vue sur… Maverick. Pour donner un ordre d’idée, l’entrée est à 100 pesos pour la  journée, repas compris, moins de 3€50 par personne, le cocktail à 1€50… Rigolo, comme vous le voyez ci-dessous, le repas est servi dans une boite en carton. Il est donc recommandé de venir avec ses couverts. Le repas est plus appréciable, car c’est très bon (vidéo).

Pour se rendre en ville, il faut emprunter la promenade du Prado. Il s’agit du plus long de son genre à Cuba. Il s’étend depuis l’entrée de la ville jusqu’à la jetée (malecón) de Cienfuegos. C’est l’artère principale de la ville.

A voir cette vidéo trop rigolotte et qui montre la joie de vivre des cubains (vidéo)

Et ses magnifiques couchers de soleil !


En ville, très peu de boutiques et lorsqu’elles sont ouvertes très vides ou du bric et du broc. Deux ou trois  épiceries pour les cubains aisés, style conserves à 4$. Les cubains sont friands de devises, dollars comme euros.

Beaucoup de tuc-tucs, motos et évidemment des vieilles voitures, certaines louées à l’heure, d’autres utilisées encore par les cubains. Et des charrettes à chevaux.

Beaucoup d’écoliers, d’écolières, habillées d’uniformes. Sur cette île 99 % de la population est éduquée.

Et cette propreté dans les rues : impressionnant.


La Havane

Peuple vaillant, attachant, débrouillard en dépit de l’embargo incompréhensible, et de leurs élites.

La havane est une ville mythique. Lorsque nous y arrivons au bout de 6h de route, dans notre bus local, en passant par la baie des cochons,

Nous nous dirigeons tout naturellement vers la vieille ville, la partie restaurée par l’Unesco, pour s’imprégner de l’ambiance.


La ville de La Havane a été fondée par les Espagnols au début du XVIème, à l’époque où les Caraïbes attisaient toutes les convoitises ! Cuba est alors une porte d’entrée sur les Amériques et a un rôle tout particulièrement stratégique ! Français, Anglais, pirates et corsaires sont autant de menaces pour la « perle des Caraïbes » ! Pour la défendre, les Espagnols font construire des forteresses plus colossales les unes que les autres : le fort El Morro, le Castillo de la Real Fuerza et la Fortaleza de San Carlos de la Cabaña ! Nous irons les découvrir au fur et à mesure de nos déambulations.


Avant tout, la grand place, où les voitures de collection tournent pour les touristes. Ils ont bien raison de profiter de cette manne, la vie étant tellement compliquée pour eux.

Mais ce ne sont pas que des voitures pour les touristes. Beaucoup sont également leur voiture de tous les jours, car qui dit embargo dit interdiction d’entrée de voitures récentes. On en voit quelques une heureusement.

Comment ont-ils contourné l’embargo : Ça reste un mystère. Et j’imagine bien que les élites ne se déplacent plus, depuis bien longtemps, dans ces antiques voitures…..

Nous aurons la chance de monter dans des taxis collectifs de collection, en hélant dans la rue ces voitures souvent bleues.

Les passionnés de vieilles voitures se régaleraient ici, mais pour le cubain ce n’est pas un jeu ou un plaisir : il faut faire durer cette mécanique, indestructible ! Et régler l’essence, très chère par rapport au diesel.


Que dire de notre séjour : un beau logement, dans une vieille bâtisse, la casa cubanito, tenue par un jeune couple, Thibault et Rosmary. Lui est suisse, elle cubaine. Il nous est précieux, parle français, est arrivé ici à la voile et n’en est plus reparti. Il nous conseille pour le premier soir, un restaurant tenu par un basque : très bel endroit, très bonne table. Nous recommandons tout particulièrement, le Michifu, la meilleure recette de langouste dégustée à Cuba.

Car pas facile de déjeuner et dîner. Soit c’est gastronomique, soit c’est médiocre. Nous avons quand même trouvé notre bar préféré, le café 500. Et nous y déjeunerons le dernier jour avant notre départ en regrettant de ne pas l’avoir fait plus tôt!


Pour notre première soirée, avant le dîner au Michifu, direction les hauteurs de la grand place. Magnifique coucher de soleil, avec nos premiers et fameux daïquiris cubains.


Les visites : sur la grand place, notre premier réflexe a été de vouloir visiter le Capitole, l’une des constructions les plus emblématiques de la ville de La Havane. Cette majestueuse construction est similaire au Capitole de Washington D.C, mais un peu plus haut et large, un mètre plus long et beaucoup plus riche en détail. Pour finir sa construction plus de 5000 ouvriers y ont travaillé pendant 3 ans, 3 mois et 20 jours de travail ; et environ 17 millions de dollars américains ont été investis.

Anciennement utilisé comme siège du Congrès Cubai, il héberge depuis 1959 l’Académie Cubaine des Sciences et la Bibliothèque Nationale de Science et de Technologie.

Le Capitole National a été construit en pierre calcaire blanche de Capellanía et en granit. Sa coupole de 62 mètres réalisée en pierre reproduit une réplique de la statue de bronze du sculpteur Giambologna du XVIe siècle. À l’étage supérieur, au centre et au-dessous de la coupole, apparait un diamant neuf de 25 carats. Comme curiosité, c’est intéressant de savoir que la distance par route entre La Havane et n’importe quelle autre ville du pays est calculée depuis le même point.

L’entrée est protégée par six colonnes doriques gigantesques (de 1,55 mètres de diamètre et 14,10 mètres de hauteur), en haut du perron, avec 55 échelons en granit. Aux deux côtés de l’escalier il y a deux sculptures impressionnantes en bronze, l’une masculine et l’autre féminine, les deux mesurant 6,70 mètres, d’un poids de 11 tonnes, une œuvre de l’italien Angelo Zanelli.

Doux rêve, beaucoup trop cher, 20 dollars l’entrée… Nous préfèrerons profiter pour 20 dollars d’un guide cubain, qui nous emmène en calèche dans la vieille ville.

Super guide, qui n’est pas son métier puisqu’il est professeur d’université, mais les salaires étant si bas, il fait deux métiers, comme tant d’autres.

Nous découvrons avec celui-ci la vieille ville et ses monuments emblématiques :
La Cathédrale de San Cristóbal est l’une des plus anciennes d’Amérique latine. Son nom lui a été donné en hommage à Christophe Colomb, dont elle aurait abrité les cendres. Un lieu chargé d’histoire. Sa façade de style baroque espagnol colonial est remarquable. Large de 35 mètres, elle a la forme d’un imposant quadrilatère. Sa particularité : ses deux tours asymétriques. La tour de gauche est plus étroite que celle de droite pour laisser un passage sur la rue adjacente.

La Cathédrale San Cristóbal de La Havane fut construite entre 1748 et 1777 à l’initiative des Jésuites qui furent expulsés de Cuba avant la fin de sa construction. Dédiée à l’Immaculée-conception, l’église fut promue cathédrale en 1789, lorsque La Havane fut hissée au rang d’évêché. La cathédrale aurait abrité les cendres de Christophe Colomb entre 1796 et 1898, date à laquelle elles auraient été rapatriées par les Espagnols dans la Cathédrale de Séville.


La Forteresse San Salvador de la Punta, construite entre 1589 et 1630 est l’une des trois principales fortifications de la Havane, avec le château de la Force royale et El Morro.Ce majestueux ouvrage d’ingénierie s’élève à l’entrée du port de la ville et a été construit pour faire partie du premier système défensif dont disposait la capitale de l’île.


Le Museo de la Ciudad (Musée de la Ville) se trouve dans ce qui était le Palacio de los Capitanes Generales (Palais des Capitaines Généraux), sur la Place d’Armes de La Vieille Havane. Le palais date de la décennie de 1770 et il a été construit dans le même lieu où l’église originale de La Havane se trouvait.

Ce palais est l’un des plus beaux exemples de l’architecture baroque cubaine. Entre 1791 et 1898, ce fut l’appartement de fonction des capitaines généraux espagnols. Entre 1899 et 1902, les gouverneurs militaires des États-Unis y ont eu leur base. Il est devenu ensuite, dans les premières décennies du XXe siècle, un palais présidentiel. Depuis 1968, le Palais des Capitaines Généraux accueille le Musée de la Ville, l’un des musées les plus complets et intéressants de La Havane, et de toute l’île de Cuba.

Vous remarquerez son allée en pavés de bois. Pourquoi en bois ? Car les bourgeoises qui vivaient dans ce palais, ne supportaient pas le bruit des calèches sur les pavés de pierre. Pour y remédier ? Et bien des pavés de bois…. Nous avions vu les mêmes pavés de bois sous d’autres cieux, à Pragues, installés pour les mêmes raisons…


Nous voulions aussi découvrir le musée le plus emblématique de la ville : le musée de la révolution. Malheureusement, le bâtiment est fermé pour rénovation. N’est visible que la partie extérieure, où sont exposés le fameux Granma, à bord duquel Fidel Castro et Che Guevara débarquèrent à Cuba en 1956. Nous y observons également un véritable tank soviétique ayant servi face au Américains lors de l’invasion ratée de la Baie des Cochons.


Et les très beaux édifices croisés dans la vieille ville…

Le mur de mosaïques que notre guide nous fait découvrir (vidéo)

Et le magnifique bâtiment de la famille Bacardi et de son rhum, notamment à l’origine des célèbres cocktails : le mojito, le cuba libre et le daiquiri.

Ce bâtiment est le premier édifice de style Art déco construit dans la ville de La Havane. Il est considéré comme un bijou architectonique de l’époque et l’une des plus belles constructions d’art décoratif.


Le saviez-vous ? Il existe un « Chinatown » à la Havane, avec une particularité toute cubaine : plus aucun chinois n’y est installé, la plupart de ceux ci ayant, après 1959, émigré aux États-Unis. Le quartier a décliné, mais c’est toujours un lieu qui maintient l’essence orientale dans son architecture et dans nombre de ses établissements commerciaux.


Nous apprivoisons la vieille ville, nous y perdons, à la découverte aussi de ses curiosités. Trop rigolo !


Nous terminons notre première journée en déambulant le long de la promenade Malécon, longue de plus de 10 kilomètres.


Nous décidons de nous rendre un matin de bonne heure à la place de la révolution. C’est à 45 minutes à pieds de notre logement, dans la ville « moderne ».

Nous partons donc sans petit déjeuner nous disant que l’on prendrait un café en route. Hé bien il faut savoir qu’à Cuba, hors routes ou quartiers touristiques, il n’y a rien ! Aucun commerce, aucun café, aucun restaurant. Le voilà le vrai Cuba, la réalité de la vie des cubains, pas ce que l’on nous montre dans le vieux Havane où nous sommes à peine dépayser.
Au fil des rues…


Nous découvrons le vrai Havane, avec ses belles résidences construite lors de la colonisation.


Nous trouvons une gargotte, tenue par des jeunes. Nous petit déjeunerons de gaufrettes et d’une bouteille d’eau. Pas de café ni thé.

Voyez un peu les prix et le peu de produits…


Petites précisions sur le coût de la vie

A ce jour, 1€ = 240 pesos (quand on a un bon change, pas en payant en carte bleue ni le change officiel payé a moitié prix -comme en Argentine-).
Les prix sont les mêmes pour tout le monde, cubains comme touristes.
Notre guide de La Havane, professeur à l’université, gagne aux environs de 8000 pesos mensuels (300€). Elvis, notre contact de Cienfuegos 120 € par mois.
Pour exemple : 1 kg de riz c’est 800 pesos, 1kg de café : 1800 pesos, le sucre introuvable, 1 kg de tomates : 600 pesos ; la petite baguette de pain, 80 pesos, et il y a des files interminables devant chaque panaderia. Car tout est cher et tout est rare. Chacun prend ce qu’il trouve, au jour le jour.
A la Havane, beaucoup de charrettes de petits producteurs de légumes, et des marchés.
A Cienfuegos, c’est Elvis qui nous a acheté l’avitaillement : avocats, bananes, œufs, tomates,  ce qu’il a trouvé…  que nous aurions eu toutes les difficultés à trouver par nous même…

Nous arrivons enfin à la place de la Révolution, mais impossible d’accéder au pied de la statue. Nous la contemplerons de loin… (vidéo)


Nous décidons de poursuivre vers le fameux cimetière Colomb.
Après 20 minutes de marche supplémentaire, nous y voici. Il y a un peu plus de vie ici, quelques boutiques, cafés et une boulangerie, prise d’assaut comme toutes à Cuba. Une heure de queue avec deux personnes pour canaliser l’ordre d’arrivée au comptoir. Nous entrons au cimetière par une petite porte et rejoignons les stèles les plus célèbres, dont celle en l’honneur des Pompiers, qui date de 1890.

Le cimetière compte plus de 500 grands mausolées, chapelles et caveaux de famille. Il compte aujourd’hui plus de 800 000 tombes et un million de personnes y sont enterrées. Le cimetière de Colon est l’un des grands cimetières historiques du monde, et est généralement considéré, d’un point de vue historique et architectural, comme le cimetière le plus important d’Amérique latine.

Les mausolées sont un mélange de néo-gothique et de classicisme. L’espace étant limité dans le cimetière, les enterrements sont coûteux et, au bout de trois ans, les restes sont retirés, emballés et placés dans un grand hangar de stockage.

Au centre de l’allée centrale, se trouve la chapelle la plus fameuse et visitée du cimetière, construite sur le modèle du Duomo de Florence, la Chapelle d’Amelia Goire de la Hoz connue comme La Milagrosa. Selon la légende, une femme morte après avoir accouché, son époux visitait la tombe plusieurs fois par jour. Avant d’entrer, il sonnait avec l’un des anneaux du panthéon et quand il partait, il marchait en arrière. Des années plus tard, après sa mort, les restes ont été exhumé. Le corps d’Amelia était intact, ce qui est un signe de sainteté selon la foi catholique, et le bébé, enterré aux pieds de la mère, est apparu entre ses bras. À la suite de cela, La Milagrosa est devenu un lieu de culte spirituel. Des milliers de pèlerins visitent sa tombe chaque année avec l’espérance d’accomplir leurs souhaits. Comme la tradition le veut, ses visiteurs y sonnent le panthéon en utilisant l’anneau avant d’entrer et repartent en marche arrière.


Retour vers la vieille ville en taxi. Nous en trouvons un collectif, qui ne le sera pas, juste en levant la main. Et c’est une vieille voiture. Génial.

hep Taxi ! (vidéo)


L’après-midi est consacré à la découverte de l’autre rive, la rive Casablanca, face à la vieille ville, où la Statue del Crist est visible, voisinant la maison de Che Guevara.

Pour ce faire, Thibault nous a recommandé d’empreinter le Ferry de Casablanca. Dès le débarquement, il faut suivre la route vers le haut durant environ 10 minutes jusqu’à la statue.

Un peu d’histoire

Le Christ de La Havane est une statue monumentale érigée à 51 mètres de haut sur la colline de l’ancien village de pêcheurs de Casablanca, de l’autre côté de la baie de la vieille ville. C’est la femme de Fulgencio Batista, président cubain au pouvoir de 1940 à 1944 et de 1952 à 1958, qui est à l’origine de cette œuvre. Elle l’a commandée suite à l’attentat raté contre son mari en 1957. La réalisation en a été confiée à une artiste cubaine, Jilma Madera, partit deux ans en Italie pour la sculpter dans du marbre de Carrare. L’artiste n’a pas utilisé de modèle, mais s’est inspirée de son idéal masculin et du métissage racial de l’île. Le Christ porte une toge ainsi que des sandales, répliques de celles portées par l’artiste à l’époque.
Contrairement aux Christs de Rio de Janeiro (Brésil), de Lubango (Angola) ou de Lisbonne (Portugal), celui-ci n’a pas les deux bras tendus, mais est représenté avec une main levée et l’autre sur le cœur, comme s’il bénissait la ville. Il a également les yeux vides, donnant l’impression qu’il regarde tous les visiteurs, peu importe le lieu où ils se trouvent. L’artiste aurait enterré des journaux et des pièces de monnaie de l’époque sous la statue. La statue fut bénie par le Pape Pie XII avant de rejoindre Cuba en bateau, où ses 67 pièces ont été assemblées, formant cette imposante statue de 20 mètres de haut et de 320 tonnes. L’inauguration le 25 décembre 1958 a été l’un des derniers actes officiels de Batista, puisqu’il s’enfuit de Cuba une semaine après, suite à l’entrée de Fidel Castro dans la Havane. Nombreux sont ceux qui ont considéré cet événement comme un miracle dû à la statue sacrée.


Après le Christ, nous longeons la côte le long du fort El Morro, en partie musée de la guerre.


Un peu d’histoire

Au XVIème siècle, les pirates et corsaires (dont l’infâme Jacques de Sores) sont une menace permanente pour les colonies des Caraïbes. Le fort El Morro est alors construit pour protéger La Havane de ces raids incessants.
Le phare qui surmonte la forteresse, le plus ancien de Cuba, est aujourd’hui devenu l’un des symboles de la ville.
En 1762, après un mois de siège, El Morro cède aux assauts des Anglais et la ville passe sous contrôle britannique. Aux termes de 11 mois d’occupation, La Havane est rendue aux Espagnols en échange de la Floride. Le musée de la forteresse retrace l’histoire du siège et de la bataille qui voit la ville tomber entre les mains des Anglais.
Pour la petite histoire, « El morro » signifie « nez » en espagnol et peut désigner par extension un promontoire rocheux, une élévation.


Nous terminons par le phare, juste en face de la pointe du Malecon. Fort jolie vue, préconisée surtout au coucher du soleil.

Et pour rentrer, il faut trouver le bus qui passe par la grande voie, sous le bras de mer. Un tout vide s’arrêtera pour nous. Super, car le suivant était totalement bondé !

Un petit tour à la découverte des bars, toits terrasse autour de la plaza. Sublime !


Le soir, notre hôte, Thibault, nous propose de rejoindre une soirée privée d’artistes cubains qui se retrouvent tous les vendredis soir.
Extraordinaire et unique car très authentique !!! Nous sommes invités, gratuitement.

Notre hôte du soir ouvre le concert… (video)

Un pot est posé pour une éventuelle participation. Les habitués, quant à eux, ont amené de quoi boire.


Un guitariste est là. Il doit être de renommée car chacun joue deux morceaux avec lui (video, video3, video1, video2)

Que d’improvisation.


Un poète est là avec une très belle voie. Dommage que nous ne comprenions pas (video).

Et cette dame très âgée qui, quand elle se met à chanter, est contemplée comme une diva, qu’elle doit être. On ressent l’immense respect qu’elle suscite. Et les vivas à la fin de sa prestation (video1, video2,)…


Dernier jour à la Havane. Sur les conseils de Thibault, nous nous dirigeons vers l’hôtel national. C’est une institution, l’hôtel 5 étoiles nationalisé de La Havane.
Très beau bâtiment avec une magnifique vue sur mer, un fort joli parc et une terrasse très agréable, constituée de larges fauteuil en cuir et en rotin. Les paons partagent le parc avec les invités.

Et le soir, paraît-il, la vue du toit terrasse est splendide pour un coût de consommation modique. Nous aurions su, nous aurions dormi notre dernière nuit ici, car l’inconvénient de cet hôtel, est qu’il est excentré, a 3 kilomètres de la vieille ville.


Je termine par un quartier, que je recommande plus modestement. C’est intéressant au niveau couleur, mais c’est un attrape touriste. Donc, attention, si vous décidez d’y aller : ne prenez pas de consommation au bar, car c’est absolument prohibitif ! Il s’agit du Callejon de Hamel.


Et voici quelques dernières images de La Havane.

Et de ses voitures, encore et toujours… On ne s’en lasse pas !

Et voilà, La Havane, c’est fini. Nous n’y aurons séjourné que 3 jours plein, mais ce fut intense et extraordinaire. Tout en paradoxes et en contradictions, entre richesse architecturale des monuments restaurés de la vieille ville déclarée par l’UNESCO en 1982, patrimoine culturel de l’humanité. Et la pauvreté, portée avec beaucoup de dignité, due, je me répète, à cet embargo inexplicable, le plus long de toute l’histoire, et que nous laissons perdurer. Je dis nous, dans notre globalité. Les cubains, me semble-t’il, ne sont pas des terroristes, n’ont pas la bombe atomique. Ils ont à peine les satellites puisque peu de communications possibles…

Bref, une magnifique étape que je recommande, à découvrir hors des sentiers battus…


Trinidad

Tous les guides et les amis passés à Cuba préconisent de visiter Trinidad, la plus vieille ville du pays.

Petite histoire de Trinidad

Trinidad est située sur la côte sud de Cuba, dans la Province de Sancti Spíritus, à 300 km au sud-est de La Havane environ. La ville, restée en marge du développement industriel de l’île, s’est relativement peu étendue depuis l’âge d’or de la culture de la canne à sucre au XIXème siècle et son centre historique est resté tel quel. Elle compte aujourd’hui un peu plus de 50 000 habitants.
Trinidad est créée en 1514 par le conquistador Diego Velázquez, qui a alors déjà fondé les villes de Baracoa et Bayamo, à l’ouest de Cuba. Si c’est grâce aux mines d’or que la ville prospère dans un premier temps, c’est plus tard, avec le commerce du sucre et des esclaves, que Trinidad connaît véritablement son apogée.
Pour la petite histoire, c’est de Trinidad que le célèbre conquistador espagnol Hernán Cortés se lance à la conquête du Mexique au début du XVIème siècle.
Aujourd’hui, Trinidad est la ville coloniale la plus célèbre et la mieux préservée de Cuba. Inscrit au patrimoine de l’Unesco depuis 1988, le magnifique centre-ville historique a récemment été entièrement rénové.


Nous organisons donc notre séjour. Mais ce n’est pas aussi facile que pour la Havane. Et bien plus coûteux. Car le bus existe mais à des horaires improbables qui font arriver très tard le soir et repartir très tôt le matin.
Nous recherchons donc le meilleur plan. Là encore, c’est Elvis qui sera le meilleur. Ça nous coûtera quand même 40 dollars par personne mais pour un taxi privé. Le même prix proposé à la gare routière mais avec des taxis collectifs…

Nous voilà partis pour 1h30 de route, car oui, ce n’est pas très loin, beaucoup moins que la Havane où nous avons mis 6h.
Nous arrivons dans cette jolie ville surplombée par les montagnes, fameuses pour les randonnées. Nous n’aurons pas le temps de les parcourir. Dommage.
La casa réservée est tenue par Yahima et son mari Ariel. Très jolie maison coloniale, typique, un havre de paix et de fleurs,

Avec un toit terrasse magnifique, pour un coucher de soleil absolument splendide !


Les temps sont durs, nous dit-elle. Tout est très cher et le touriste rare. Leur premier fils de 20 ans fait ses études à la Havane mais ne peut rentrer les voir, les prix du bus étant les mêmes, pour les touristes comme pour les cubains. Leur second fils de 6 ans est quant à lui, très prometteur. Une vraie éponge. Il parle un peu de français, un peu de russe, d’anglais… Et connait toutes les capitales mondiales !?Nous lui laisserons des petits cadeaux et un peu plus que le coût de la chambre, pour les études du petit. Le couple est très touché, comme nous.

La saison n’a pas véritablement commencé et ça se voit. Peu de monde en ville, y compris le soir. Pourtant la ville est réputée pour ses spectacles et danses de rue. Nous n’en verrons aucun.

Nous nous baladons dans les vieilles rues pavées. On se croirait à Antigua, au Guatemala.


Nous sommes lundi et le peu de musées sur place sont fermés. La vieille ville est resserrée et nous en faisons vite le tour. Les places sont très belles.

Ici, la ville étant dédiée aux touristes, le dollar est roi et il n’est pratiquement pas possible de payer en pesos cubains. Et le change n’est pas à notre avantage. Les taxis, guides et excursionnistes nous harcèlent. Ça en devient fatigant.
Nous sommes hélés, en redescendant d’un point de vue, par un fermier, qui est cavalier guide. Il nous propose, pour la somme modique de 15€ chacun, de faire une balade jusqu’à des cascades fameuses. 3h de cheval aller/retour.

Nous hésitons car je ne suis jamais montée à cheval et nous n’avons pas de tenue appropriée. Mais le guide est sympathique. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin à 8h30.



8h30 : Quel baptême ! Heureusement le chemin n’est pas trop dur.

Nous montons doucement et nous arrêtons dans une hacienda où le jus de canne à sucre est fait devant nos yeux, sur des machines typiques. Nous convenons d’y déjeuner. Le personnel est agréable et nous n’avons rien trouvé de transcendant en ville.
Nous serons seuls à la cascade.

Le débit est assez faible. Notre guide nous montre des photos lorsque les touristes sont là. Bouh…. on a bien fait de partir à 8h30. D’autant qu’il fait déjà bien chaud.


Balade tranquille, pas forcement confortable. Et je suis heureuse de descendre du cheval. Pauvre bête.


Dernières images de Trinidad, originales…

Et toujours les vieilles voitures…


Notre taxi nous attend en avance. Il préfère faire la route de jour. On le comprend. Il n’y a aucune lumière sur la route.

Cela nous permettra d’arriver plus tôt sur Maverick et de le préparer pour notre départ le lendemain.

Vous l’aurez compris, cette ville ne nous a pas laisser un souvenir extraordinaire. L’ambiance n’y était pas.


Échange de cadeaux avec Elvis, qui ne veut pas que recevoir. Il aime offrir avec le peu de moyens qu’il a…

Avant de partir, nous lui donnons, entre autre, un paquet de café et un paquet de sucre, denrées introuvables ou inaccessibles ici pour eux… et un téléphone. la joie d’offrir !

Nous quittons Cienfuegos en fin de journée (vidéo), pour rejoindre au petit matin, un petit archipel magique, paraît-il, où nous pourrons effectuer notre sortie dès que la météo sera favorable pour rejoindre la Guadeloupe ou la Martinique.

Au petit matin, une bonite se laisse prendre à la ligne. Le capitaine est pas peu fier !


Terres en vue !


Cayo Largo

Nous voilà au Cayo Largo.

Attention lorsque vous arrivez, selon que vous êtes en dériveur intégral ou avec tirant d’eau de plus de deux mètres. Si c’est le cas, prenez le canal à gauche. Vous ne pourrez pas vous mettre au mouillage où nous nous sommes installés. Pour les petits tirants d’eau, le canal de droite est possible et le mouillage agréable. Mais par endroit, ça passe à moins de 2 mètres… Et attention au banc de sable à l’entrée. Bien suivre le chenal d’entrée.

C’est une ile dédiée essentiellement aux touriste, canadiens et italiens. Il n’y a aucun habitat cubain. Ici, impossible de dépenser nos derniers pesos. Nous ne pouvons régler qu’en dollars, à des prix prohibitifs. Aucun magasin, pas d’alimentation. Quelques restaurants, pas du tout intéressés par la petite clientèle de navigateurs que nous sommes. Nous ne dépenserons donc pratiquement rien. Je dis pratiquement car il est quand même possible de déjeuner sur la plage de la sinera, toute de sable blanc. Pour ce faire, il faut aller en annexe sur le ponton à droite du mouillage et demander à se joindre au buffet. Ici, c’est du all inclusive, mais ils acceptent, contre 15 dollars que des personnes extérieures viennent se substanter.

Cette après midi, plage, l’île est réputée pour son sable blanc….

Rencontre avec Ivan, un canadien pêcheur en équipage sur un catamaran loué. Ils n’en peuvent plus de manger de la langouste… il nous en proposent deux.

Nous allons nous régaler… les premières langoustes fraîches de Cuba ! Délicieuses.

Très beau coucher de soleil…


Ce matin, nous devions partir pour une autre île mais… L’empeller est usé (moteur gauche). Au boulot le  capitaine ! Et voila une petite pièce comme celle-ci qui nous empêche de naviguer.


L’important est déjà de trouver la panne. Et sous le soleil et au mouillage c’est bien mieux !


Cayo Rosasio

Aujourd’hui direction un autre « cayo », puisqu’à Cuba, ce sont des centaines de petits archipels disséminés tout autour de l’île de Cuba. Car la météo n’est pas propice pour les jours à venir pour prendre la route pour les Antilles. Vous me direz : trop chouette ces petits coins de paradis mais… Nos provisions de frais se réduisent à vitesse grand V avec la chaleur… Et impossible d’obtenir quoi que ce soit sur ces Cayos. Juste éventuellement des langoustes. Ça ne remplace pas les végétaux mais on ne se plaindra pas… Nous terminerons en mangeant des pâtes et du riz.


Arrivée après 5h de voile au cayo Rosario. Ici, comme lors de notre arrivée à Cuba, la veille pour éviter pêcheurs, cargos ou autre embarcation n’est pas utile puisqu’il n’y en a aucune. Là encore, embargo oblige, aucun commerce extérieur, hors les bateaux de croisière que nous n’avons pas encore rencontrés. Rien, aucune lumière la nuit, aucune rencontre de jour comme de nuit…

Sauf des dauphins… Pour notre plus grand bonheur ! (vidéo)

Nous arrivons sur un magnifique mouillage, seuls au monde, loin de tout. Une petite lumière venant de la cabane des gardiens de l’île de Cantiles, en face, où nous passerons notre dernière nuit ici, en espérant voir des singes réputés vivre sur cette île qui est une réserve naturelle. Une impression d’abandon, qui pour certains s’apparenterait à de l’oppression. Aucune lumière, aucun voilier, aucun bateau, aucune embarcation… seuls au monde.

Découverte des fonds marins. Beaucoup d’algues.

Nous allons à terre voir… la plage sauvage… mais bien peu à voir (vidéo).

Nous nous dirigeons vers les brisants. Le capitaine chasse et attrape 4 poissons dont un beau pagre, cuit au four, absolument délicieux. Les fonds sont poissonneux dès que nous rejoignons des fonds sableux. Ça ne vaut pas les Antilles mais quel plaisir dans cette eau à 30 degrés !

Nous traversons ce canal peu profond. C’est moi qui suis à la manœuvre avec des fonds entre 2 et 3 mètres… Ça ne doit pas être facile pour les quillards…


Cayo Cantiles

Et nous voilà sur Cayo Cantiles, qui est une réserve naturelle protégée par le CITMA -Ciencia, Tecnología y Medio Ambiente-, pour rencontrer les gardiens et découvrir la faune : crocodiles, iguanes, singes, oiseaux… Bon évidemment nous ne verrons rien…. Ce n’est certainement pas la bonne heure.

C’est très sommaire pour nos gardiens, mais splendide pour nous !

Les gardiens sont adorables et lorsqu’on leur parle langoustes, le pêcheur et son acolyte, partent en ramasser pendant que nous découvrons le chemin, court et très caillouteux.


Lorsque nous revenons, la pêche est à notre disposition : 9 langoustes, les une plus belles que les autres. Voyez par vous même…

Nous leur offrons quelques présents, peu mais ça leur fait trop plaisir. Toujours le bonheur d’offrir…. Le capitaine retournera les voir pour leur remettre un beau morceau de viande, qu’ils ne doivent pas manger souvent, et une bouteille de vin.


Nous quittons ce petit paradis, pour revenir vers Cayo Largo où nous ferons notre sortie pour partir vers les Antilles (video).


Ce passage à Cuba, que nous n’espérions pas si long, nous laissera un souvenir extraordinaire. Nous ne pouvons que recommander aux navigateurs de vous y arrêter et d’y rester, si possible, plus que nous. Il y a tant à voir…

Nous y reviendrons peut être un jour. Et Elvis restera, comme nos amis africains, dans notre cœur.

Notre dernière navigation de l’Ile à Vache à Fort de France

Il y a 24h, nous arrivions tout juste a l’ile a Vache et nous voilà de nouveau dans les starting-blocks. Le créneau météo favorable est confirmé et très court.

Nous devons repartir ce jour à 6h00 pour espérer arriver dans les temps à Fort de France. Nous manœuvrons entre casiers et filets.

Nous ne saurions recommander de ne venir ici que de jour car il y en a beaucoup et peu matérialisés. Nous contournons largement la pointe pour éviter un large banc de sable où la mer se brise. Nous rencontrons encore quelques bateaux de pêche se déplaçant uniquement à la voile (video). Qu’ils sont courageux car la mer n’est pas confortable ici!

Et c’est reparti, dès que nous nous écartons des îles. La mer se forme avec une houle de 5 à 6 mètres, bien plus que celle annoncée de 1 a 2 mètres sur les modèles météo. Par contre, le régime de grains est bien là. Ça rincera le bateau !

Le capitaine annonce ces 24 premières heures toniques avant de trouver un vent et une mer plus clémente. On verra bien !

Pendant ce temps-là, où je me traîne comme une pauvre ère, le capitaine bricole dans les fonds pour découvrir le monde des vannes de Maverick.

On n’est vraiment pas fait pareil! Direction la couchette. Je serai mieux dans mon lit. Ah oui, au fait, on ne vous a pas dit mais à la différence de Maverick2 nous dormons dans notre lit, même les temps de veille. Là aussi que du bonheur !

Bon, les 12 heures suivantes de nuit, ont été plus que toniques. C’est le plus gros temps que nous avons vécu sur Maverick3. Ça a bastonné dur entre grains, grosse houle et vent. Car, comme l’expliquera le capitaine, nous sommes dans une zone de forts courants océaniques. Les dépressions en série passées ces derniers jours, conjuguées à ces courants, génèrent une forte houle, courte et croisée. Comme c’était nuit noire, nous n’avons pu qu’imaginer. Et le vent est monté, jusque 41 nœuds en rafale (80 km/h) un 35 nœuds établis (70 km/h). Nos 2 ris dans la grand voile, comme dans le génois se sont révélés précieux. il a fallu manœuvrer de nuit, et je n’ai pas été flamboyante, loin de là…

Au petit matin, quand j’ai vu ces vagues, pourtant légèrement en baisse, j’ai mieux compris ce que nous avions vécu la nuit (video).

Loin de moi de dire que ce sont des conditions extrêmes, mais n’étant pas habituée au bateau, l’imagination court tout particulièrement lorsqu’on est ballotés comme des fétus de paille, inondés de vagues qui passent largement au dessus du cockpit, et assaillis par les craquements et chocs des vagues sur les coques. Nous sommes littéralement soulevés sur les couchettes.

Il en va ainsi de la vie en mer en catamaran, bien plus bruyant qu’en monocoque.

Bon, évidemment, si nous avions été avec Maverick 2 nous n’aurions pas pu passer par cette route au près. Nous aurions terriblement giter et n’aurions pas pu remonter au vent comme avec notre nouveau Maverick. Sans parler de la vitesse supérieure, très importante dans une telle houle.

Et voilà, une nouvelle journée, toujours avec cette forte houle. Le vent a baissé. C’était prévu. Pourvu que la nuit soit meilleure…

Elle le sera. Des quarts un peu plus tranquilles, un repos récupérateur et un petit virement de bord à 3h du matin. Mais nous commençons à être habitués!

Une nouvelle journée commence et avec elle son lot de bricolage ! Hier c’était la pompe de cale bâbord et accessoirement le moteur gauche toujours mal-allant…

Aujourd’hui c’est la pompe d’eau douce. Séquence recherche du problème, contorsion dans les fonds, démontage. Et le problème est résolu. Il aura fallu deux matinées…


Les nuits et les journées passent toutes sur le même modèle. Tous les jours un problème à résoudre. Normal, le bateau souffre fort dans cette allure au près et dans ces vagues, moins importantes qu’au départ, mais toujours avec des creux de 2 à 3 mètres, et une houle courte. Pourtant Equilibre, de son nom précédent, est en parfait
état. Pascal et Evelyne l’ont merveilleusement bien entretenu.

La fatigue commence à se faire sentir. Aucun repos calme. Toujours à être secoués, avec les chocs des vagues sur les coques. Pourtant, sur cette portion de route, peu de rencontres la nuit. Mais de nombreux grains. Et toujours cette houle…

Le capitaine est également occupé tous les jours. Et des heures à récupérer la météo et à l’adapter sans cesse à notre route. Mais ceci est son domaine de prédilection, il s’en régale et il vous en parlera lui même.

Enfin, après une nuit où nous avons eu l’impression de retourner sur nos pas, le cap étant impossible à tenir, le vent tant espéré et repéré par le capitaine, arrive. De joie, nous mettons toutes voiles dehors. Puis une heure après, il nous faut être raisonnables. Nous reprenons un ri pour ne pas risquer un incident. Et c’est très bien car nous avançons aussi vite. Enfin la mer est plus calme, la houle moins hachée. Le repos du guerrier, entre cigare et mots fléchés !

L’espoir revient d’arriver à tant pour notre avion samedi 23 décembre. Nous pouvons enfin petit déjeuner et déjeuner dans le cockpit.

Nous restons connectés via le téléphone satellite. Nos messages sont restreints, pas de photos, peu d’appels car on ne s’entend pas. Ça nous permet quand même d’être présents a minima, de souhaiter les anniversaires, d’envoyer nos pensées à ceux que nous aimons… mais c’est décidé, dès que nous aurons l’occasion, nous passerons à la révolution « starlink ».

Le bureau du capitaine !

En attendant, nous avons des nouvelles de la famille et des amis, et pas toujours de bonnes nouvelles. Ainsi le choc : notre amie Laurence s’est éteinte. Elle ne passera pas les fêtes de Noël avec sa famille à Lisbonne. Nous ne la reverrons plus. Les larmes coulent. Mais ainsi va la vie…

Ma Lolo

Voila, c’est fini. Tu es partie. Un immense vide. Ton étoile nous éclairera sur nos routes maritimes, pour être toujours présente près de nous.
J’entends encore ta voix joyeuse, prendre de nos nouvelles, s’inquiétant de nous, toi qui a toujours pensé avant tout aux autres.
Tu étais la joie de vivre, tu as croquée la vie à pleines dents. Tu t’es battue jusqu’au bout. Tu y as cru jusqu’au bout, avec l’aide inestimable de Ludo et Stéphanie, ton amie, ta sœur
de cœur, et de ta famille.
Ainsi va la vie. Nous resterons avec nos souvenirs de toi, ton immense sourire, tes rires, de toi à Lisbonne, dans ton chez toi que tu aimais tant. Cette vie que tu t’y étais construite, en faisant face avec un courage inouïe à toutes les galères qui te tombaient régulièrement dessus.
Une amitié de plus de 20 ans. Tant de souvenirs… A Cascaïs (Lisbonne) où tu as découvert Maverick2. Que du bonheur passé ensemble. Tu ne te voyais pas vivre dessus mais tu
voyageais à travers nous.
Que du bonheur, à notre mariage, à Saint Malo ; en combinaison, toujours à Saint Malo, pour une séance de longe côte ; à mon enterrement de vie de jeune fille où tu avais tapé dans l’œil d’Enrico Macias, l’idole de la maman de Geneviève.
Au travail, où tu suscitais aussi la jalousie parce que tu étais belle et que tu le revendiquais. Le regard de certains/es, parmi les plus hautes sphères qui détestaient te voir en tenue civile. Tu parlais à tout le monde, sans exception, et ça ne plaisait pas toujours…
Nos rendez vous dans les bars, les restaurants class que tu
affectionnais, et tant d’autres moments passés ensemble.
Tu appréciais plus que quiconque chaque instant qu’il t’était donné de vivre.

Au revoir mon amie. Tu es là et resteras toujours dans nos cœurs.

Encore une nuit, à louvoyer avec le vent qu’on espère toujours favorable. Les délais se raccourcissent…

Et voilà, au matin, le boulot du jour : mais quel est ce petit bruit et ce petit boulon tombé du ciel ? Il faut tout de suite voir d’où ça vient…

Et c’est trouvé !

Il faut tout de suite réparer. Ce sont les vis du bout de baume qui se sont cisaillées…

Au Capitaine de jouer !

Et le vol pour la France approche, de plus en plus. Nous tremblons de ne pouvoir arriver à temps.

En attendant, quelques couchers de soleil !

Le capitaine charge la météo 3 fois par jour pour essayer d’améliorer au maximum la route. Nous n’osons plus communiquer sur notre arrivée… Jean Benoît me demande l’heure limite d’arrivée. Ça devient très compliqué et nous commençons à ne plus y croire.

En attendant, rencontre en mer,

et le gros paquebot MSC, que nous retrouverons au port à Fort de France

Et tout à-coup les alizés, qui n’étaient pas annoncés, soufflent. Nous en profitons au maximum durant 5h. Ils nous permettront d’arriver à temps, car juste après plus rien…

Terre en vue !


4h de moteur mais pas de vent ni de courant de face. Ouf. Nous avançons doucement mais sûrement et arrivons à la Marina à 11h00 après 9 jours et 1240 miles (alors qu’en ligne droite cela fait 750 miles). Mais le catamaran ça avance à la voile et non au moteur !

Je précise sans courant et sans vent car si tel n’avait pas été le cas, nous aurions pu mettre des heures avant de pouvoir entrer dans la baie, nos moteurs n’étant pas assez puissants pour braver ceux ci.

Sachant que notre vol décolle à 18h00, il nous reste 3h pour sécuriser Maverick sur sa bouée, le mettre en mode « sommeil », et faire les formalités d’entrée.

Heureusement durant ces heures de moteur nous avons pu nettoyer, ranger proprement les voiles, nettoyer les cales…

Mais il y a de menus travaux à faire et heureusement notre copain Gael, du bateau Pepper Green, est là pour nous assister.

Et « miracle », le vol est retardé de 3h00 ! Nous allons pouvoir souffler un peu . Je vais gérer et nettoyer le linge, entre draps, serviettes et tenues courantes, le sel s’étant insinué partout.

Inutile de vous dire que jamais nous n’avons été aussi courts sur les délais. Il faut en général au moins une journée pour fermer et remettre au propre le bateau après une telle navigation. Mais l’important est de décoller et d’arriver à temps pour passer Noël en famille.

Et ce sera le cas pour notre plus grand bonheur comme celui de la famille. Fatigués mais heureux !


Belle et heureuse année 2024. Et rendez vous pour notre dernier article sur l’année 2923 consacré à Cuba !

Et aussi le mot du capitaine, plus technique, sur ces navigations !

Le tourbillon de l’Ile à Vache

« Bienvenue à l’île à Vache. Je m’appelle Wagner, Jean, Hervé, Hans, Gabin…, et toi ? Tu vas bien ? »

Ce sont en ces termes, en français, que nous sommes accueillis et accostés dès 6h00 du matin et tout au long de cette journée hors du temps.

Après une nuit de navigation difficile où nous n’avons dormi chacun que 2h00, nous envisagions de nous reposer dès notre arrivée.

C’était sans compter la venue ininterrompue des pirogues venant nous souhaiter la bienvenue, en nous proposant toute sorte de service, du nettoyage du bateau, laver le linge, la visite de l’ile, à l’achat de noix de coco, bananes ou de langoustes (il n’y a pas grand chose d’autre sur l’ile). Et bien sûr, ils sont friands de tout ce que nous pouvons leur donner. Ils sont pauvres, -plus qu’à Cuba- et acceptent tout, y compris nos gros bidons d’eau vides dont nous ne ferons rien en Martinique..

Mais le must ce sont les masques de plongée, cordages de toute sorte, les vieilles voiles pour leurs embarcations, Et de la nourriture bien sûr….

Inutile d’imaginer aller dormir. Les rendez vous sont donc pris:

  • Wagner nous emmènera à la ville à 10h00 dans sa pirogue motorisée (il y en a très peu) pour l’avitaillement en frais.
  • Colby se propose pour des travaux sur Maverick. Le capitaine lui donne rendez-vous à 14h30 pour 1 ou 2 h de travail à 5 dollars de l’heure. Il sera top de top. Par ailleurs il nous propose de nous apporter le repas fait maison a 13h00. Ce sera un délice !
  • Gabin viendra a 14h00 pour donner un peu d’internet au Capitaine afin de charger la météo.

Nous décidons donc, le repos étant impossible, de remettre Maverick en état. Il y a du boulot. Le bateau a quelque peu souffert des conditions de mer rencontrées. Pour moi nettoyage, dessalage des hublots. Pour le capitaine, révision totale, revissage des vis et boulons et vérification des voiles.

Et le ballet des pirogues continue pour nous vendre des bananes, des noix de coco. Nous leur donnons tout ce que nous trouvons : les bidons d’eau, des pâtes, des sachets de cookies individuels que nous avions achetés en masse au Guatemala, des crayons, stylos, jeux de cartes…

Hans arrive et nous propose de faire laver notre linge par sa maman, ramené propre au bateau à 13h00, promis, juré. Je ne lui donne pas tout, ayant l’appréhension de ne pas le récupérer. Dommage, ma prudence aurait dû laisser place à la confiance. Le linge est tout beau, tout propre, tout bien plié. J’aurais du tout lui donner… S’il vient vous voir faites lui confiance (Hans Carmad).

Nous l’avons vu toute la matinée plonger près de nous : il s’avère qu’il recherchait son casque audio indispensable pour ses cours à l’université. Il ne le retrouvera pas… nous lui donnons les seuls écouteurs à fil que nous avons ici. Nous en avons tant en France totalement inutilisés. Tous ces jeunes étudiants en seraient friands.

Et les autorités arrivent : Carma Cadet et Jean Delince. Nous les accueillons avec le café, qui chauffera toute la journée pour tous ceux accueillis sur Maverick. 10 dollars de taxe sont demandés pour la ville. Un permis nous est remis. Ils restent 1/2 heure à discuter avec nous de la vie sur l’ile à Vache, de Haïti. Rendez-vous est pris pour dîner ce soir avec eux.

Un petit jeune passe par là. Et hop le capitaine l’embauche pour wincher : vérification de la grand voile, fort utile car plusieurs usures sur les ris sont détectées. Le gamin est tout content. Il repartira avec quelques sous et cadeaux vers l’école où il a contrôle de chimie à 11h00.

Nous petit-déjeunons et Jean se présente. Jean vient pour régler les formalités de la SEMANAH (Service Maritime et de Navigation d’Haïti). Il nous demande… 40 dollars. Ça n’est pas envisageable pour nous, surtout pour un arrêt de 24h…
Après un petit café et une discussion active, nous?arrivons à baisser le prix. Et il repartira avec un des 4 MPPT (régulateur de charge) que le capitaine a changé au
Guatemala et qu’il a essayé vainement de vendre. C’était le destin : ceux-ci seront très utiles ici pour produire de l’électricité avec les batteries et panneaux solaires qu’ils peuvent se procurer via les organisations humanitaires présentes à Haïti.

Jean est diplômé agricole et très engagé dans la vie de l’ile. Nous regrettons tout particulièrement de ne pas avoir le temps de profiter de son savoir.

Et déjà Wagner est là. Un petit café de plus et c’est parti ! Direction les Cayes pour trouver du frais. Mais les Cayes, c’est en face, sur l’ile de Haïti. Nous ne souhaitons pas traverser d’autant que?nous n’avons pas fait les formalités à l’immigration. Alors il nous emmène plus loin sur l’ile, à la ville…

La ville, la voici….

Elle fourmillera demain, lors du marché bi-hebdomadaire, du jeudi et du lundi, marché où est vendu toute la production locale. A ce jour, il ne reste rien à acheter, tout ayant été liquidé depuis lundi.

Ce marché est un incontournable que nous ne vivrons malheureusement pas.

Nous nous contenterons, dans la seule boutique du village, d’œufs, de mini bricks de lait et de quelques oignons. Il n’y a rien de rien et c’est très cher. On fait aussi un peu de change pour payer nos achats auprès des piroguiers.

Nous comprenons qu’ils soient friands de tout ce que nous pouvons leur donner !

Nous repartons vers Maverick, en croisant les bateaux locaux et les pêcheurs de langoustes.


Retour à bord. Wagner se propose d’aller à l’avitaillement aux Cayes pour nous. Nous?lui faisons une liste et lui donnons 50 dollars. Toujours la confiance, donnée à bon escient ici…

Petite sieste d’une heure bienvenue avant le repas mais… ce ne sera que pour moi !

Toc toc toc… Le ballet des pirogues reprend et le capitaine y retourne.

De nouveau des bananes, langoustes sont proposées. Le capitaine prend, se démunie de toutes ses petites coupures en dollars et du peu de change effectué à la ville. Il commence à vérifier le moteur bâbord et prépare le chantier pour Colby.

Déjeuner de langoustes boucanées, c’est à dire grillées, le plat principal et classique ici, les iliens vivant uniquement de la pêche et de ce qui pousse sur l’ile.

Gabin arrive pour l’internet. Encore un jeune étudiant, en informatique.

Il faut savoir qu’ici, l’école c’est comme chez nous, obligatoire jusqu’à 16 ans. Les petits, c’est école le matin, les grands l’après-midi. Tout se passe sur l’ile. A partir de l’université, ça se passe aux Cayes, en face, et c’est payant.

Il est bien gentil, avenant et débrouillard. Il fournit au capitaine quelques gigas pour charger la dernière météo à jour. Il nous trouve également du produit pour les inox et nous demande en échange un peu d’essence, très chère ici.

Colby arrive, se met sur le nettoyage rébarbatif mais indispensable des cales moteurs.

Et là arrivent les petits. Ils investissent l’extérieur du bateau. Et ça discute, ça regarde, ça s’installe sagement dans le cockpit à surveiller le capitaine qui travaille dans la cale moteur.

Puis devant, sur les chaises de coque, aux hublots à regarder ce que je fabrique à l’intérieur. Tout ça avec joie, fraîcheur, babillages… aucune animosité, aucune jalousie, juste la joie enfantine de la rencontre de l’autre, des étrangers que nous sommes.

Je m’en veux maintenant de la pudeur de ne pas les avoir pris plus en photo…. je ne les ai photographiés que trop peu, mais je les ai dans mon cœur.

Le temps passe, Colby, très courageux, a terminé le nettoyage et se lance sur les inox, afin de travailler 2h. Il aura bien mérité ses 10 dollars !

Colby (tél 00 509 3172 1336)

Wagner revient avec des avocats, des mangues, des pommes de terre et quelques tomate. C’est mieux que rien et ça va bien égayer nos jours de mer à venir.

Il propose ensuite de nous préparer à terre les langoustes achetées par ci par là par le capitaine. Et le voilà reparti, à la rame cette fois, son moteur ayant rendu l’âme nous l’espérons, temporairement.

La récréation est terminée, les enfants quittent le navire.

Wagner (tél 00509 36117 9369), de retour, prend une petite bière bien méritée,

Colby, un petit soda avec en prime le gobelet de la route du rhum. Et une petite dizaine de canettes de soda éventées qui n’ont pas supporté la houle depuis le Guatemala. Il faudra s’en souvenir ! Et bien sûr son salaire et des petits présents du capitaine.

Pour ma part, je cherche ce que je peux donner aux petits jeunes sur leur pirogue qui continuent de venir… Nous nous sommes démunis du peu que nous avions à Cuba. Alors je tape dans nos réserves bien limitées. Et un paquet de pâtes supplémentaire avec sa sauce tomate par ci, des cigarettes par là, bien qu’ils n’en soient pas trop consommateurs.

Le crépuscule arrive, un dernier nettoyage du cockpit, le capitaine satisfait remet tout en place, une petite douche et Jean et Carma sont déjà là pour nous amener à terre pour le dîner qui est rapide puisque c’est au restaurant juste en face (enfin une bicoque, avec une table et 4 tabourets) et… 4 couverts. Leur femme ne sont pas là. Dommage, nous n’en aurons vu que bien peu. Elles restent chez elle à s’occuper des enfants après leur
journée de travail aux Cayes, nous disent-ils.

Le dîner ? Toujours les langoustes boucanées avec sauce aux langoustes, riz, beignets de bananes plantain et petite salade. Comme ce midi ! Pour eux le plat de tous les jours.

Nous parlons de la vie ici, de l’image de Haïti, que nous percevons, nous occidentaux. Effectivement un coupe gorges à la capitale, nous disent-ils, mais, toutes les régions ne se ressemblent pas.
Par exemple, Il est possible d’aller aux Cayes sans aucun risque. Là encore nous n’aurons pas le temps et pourtant c’aurait été intéressant.

Ils regrettent d’autant plus cette image, que le tourisme commençait à se développer sur l’ile, 5 à 6 resorts s’étant installés, dont des Français. Une belle île, paradisiaque, de belles activités de pêche, de voile, de la randonnée, de belles installations dans une nature luxuriante. Tout pour le succès touristique. Mais la plupart sont fermés car l’aéroport est situé sur l’ile principale de Haïti et les touristes ont peur d’y atterrir.

Et le Covid en est aussi certainement une des causes. Pourtant ils n’ont été que peu touchés. Pas physiquement car ils étaient bien trop pauvres pour s’en soucier. Et bien trop peu d’anciens à disparaitre du Covid-.

Ici pas de médicaments, et tous les frais de santé sont payants en Haïti.

A l’issue du repas, ils nous déposent sur Maverick, tout seul sur le plan d’eau, entouré de filets de pêche et de casiers. Il est 20h00. Direction le lit pour une bonne nuit de 9h de sommeil réparateur.


Lever 5h00 pour un départ à 6h. Quelle tristesse de partir et de ne pas pouvoir vivre ici quelques jours supplémentaires qui auraient été bien plus calmes après cet incessant ballet de pirogues du premier jour.

Nous quittons ce mouillage avec beaucoup d’attention, les filets, casiers et autres pièges étant particulièrement présents (je le répète, évitez d’arriver ou de partir de nuit car vraiment trop dangereux).


Tout juste 24h ici mais, vous l’aurez compris, 24h à part dans notre vie de marins voyageurs.

Nous nous estimons tellement privilégiés de vivre de tels moments de joies, de bonheur, de partage et d’humanité. L’essence même de notre voyage.

Mais qui sait, nous y reviendrons peut être ?

Navigation de Cayos Largo (Cuba) à l’ile à Vache (Haïti)

Après avoir attendu près d’une semaine le bon créneau météo, le capitaine décide de partir en milieu d’après midi ce jeudi 7 décembre, pour aller au moins jusqu’au sud est de cuba voire…. l’île à Vache. Mais quelle est elle ? A vos atlas!

Les dauphins nous accompagnent. Cela faisait bien longtemps… (video)

Nous avons croisé juste avant de partir Sylvie et Alain, un équipage rencontré au Guatemala. Cette île a jailli de nos conversation. Nous ne l’avions pas identifiée et pour cause, le pays dans lequel elle se trouve est à bannir par tous navigateurs. Sauf cette île…

Et nous voilà partis pour au moins 72h de mer et le passage du Cabo Cruz prévu dans un « creux » météo . En attendant, nous ne nous attendions pas à une telle mer. Nous aurons au cours de ces premières 24h00 une mer hachée avec des creux de 4 à 5 mètres. Maverick s’enfourne, la vitesse est stoppée et ça repart. Le bateau rebondit,  grince et tape de partout. On a l’impression qu’on va se disloquer, nous avec. Les amies sur catamaran m’avaient prévenue mais… c’est vraiment impressionnant…

8h00 de répit puis de nouveau, pour cette seconde nuit on reprend cher. 2 ris dans la grand voile, 2 ris dans le génois et de nouveaux des creux de 4/5 mètres. Ça cartonne ! On file à 7 / 8 nœuds mais pas sur le bon cap. Au petit matin, on devra empanner pour retrouver notre route. C’est ça la voile : il est rarement possible de faire la route sur un seul bord. On se rajoute des miles.

On se maudit de nous être fixé des obligations. Pourtant nous savions qu’en voile il n’en faut pas. Notre avion le 23 décembre nous oblige à prendre la mer dans des conditions dans lesquelles nous ne l’aurions pas prise en temps normal. On se promet de ne pas recommencer.

Cette remontée compliquée du Guatemala aux Antilles était prévisible puisque dans le sens contraire, face aux courants et face aux vents. Avoir le temps d’attendre les bons vents aurait été précieux. Mais même dans notre vie de rêve, nous avons des contraintes. Et pour notre plus grand bonheur puisque c’est pour retrouver ceux qu’on aime.

Déclinaison d’arc-en-ciel !


7h30 du matin : un bateau ! Le premier depuis notre départ, pourtant nous ne sommes pas très éloignés des côtes. Ah Cuba, sur ce point là, pas de danger de collision pendant la veille !

Les nuits et jours passent et se ressemblent. La mer est moins hachée mais toujours avec de beaux creux de plus de 4 mètres. Le capitaine suit la météo continuellement et adapte la route en conséquence.

C’est pourquoi, changement de programme. Plus d’arrêt à Cuba mais direction l’île à Vache, le seul endroit possible où accoster sereinement à Haïti. Pour se faire, nous frôlons la Jamaïque et regrettons tellement de ne pouvoir nous y arrêter. Nous ne sommes pas prêts de repasser par là. Dommage, dommage…

Bon la Jamaïque nous ne la visiterons pas mais nous allons la longer plus de 36h00 :  et un bord dans un sens, et un bord dans l’autre : ses côtes se rapprochent puis s’éloignent, puis se rapprochent de nouveau. J’en peux plus de la voir….

Cette nuit,  première veille active pour surveiller nos premiers navires de croisière et pétroliers.

Et aussi nos premiers orages, qui nous tourneront autour, ou est-ce nous ? Le radar est allumé, l’électronique mis au four (eh oui, méthode d’anciens qui aurait fait ses preuve). Mais l’on se dit qu’avec tous ces bateaux autour de nous, la foudre ne nous tombera pas dessus! Bon, la nuit fut agitée et le repos bien limité pour le capitaine.

Le jour suivant toujours cette mer dure et toujours les côtes de la Jamaïque car nous voulons aller au maximum au vent. Ça nous fait faire des bords « carrés ». Ça veut dire que nous faisons des miles mais pour rien! On va doubler la distance mais au moins les moteurs n’auront pas trop tournés. D’autant qu’entre la mer, le courant et face au vent, au moteur nous n’avancerions pas bien vite !

Choix délicat pour le capitaine qui prend la météo 3 fois par jour. Mais celle-ci se confirme. Vent d’est alors que sur la zone à cette période de l’année, il y a toujours du Nord est. Sauf pour nous…

Nous continuons vaille que vaille nos bords plus ou moins carrés et à 2h du matin, décision est prise, nous mettons les moteurs et allons tout droit.

Mais oui… mais non…

Le moteur bâbord est de nouveau en panne. On avance donc à 4 nœuds avec le moteur tribord qui…. lui aussi a 7h00 du matin est mis à l’arrêt.

La cause du forfait : la courroie d’alternateur. Pas grave. Elle sera réparée vite fait bien fait. Ouf…

Et les ennuis étant en cascade, que voit-on en regardant la grand voile : un axe de coulisseau qui a sauté. Je comprends maintenant le bruit que j’aie entendu cette nuit. C’est cette pièce métallique qui s’est décrochée et est partie à la mer.

La grand voile n’est pas endommagée.. Ouf. Et grâce au très bon équipement de l’ancien propriétaire, -merci encore Pascal- un nouvel axe de coulisseau est mis en place, avec la vérification de tous les autres en prime.

Ah la mécanique souffre fort, tout comme nous, dans cette allure au près si peu confortable. Tout doit être vérifié constamment, revissé. C’est le lot de tout navigateur. Être très bon bricoleur et savoir faire face à toutes sortes de difficultés. Et savoir s’adapter!

Et nous revoilà sur les routes commerciales. Adieu Cuba, ile isolée de la mondialisation.

Nous sommes dans le Jamaïca channel. Nous croisons coup sur coup et évidemment qui nous coupent la route, deux pétroliers dont le second de 333 mètres.

Ils ne sont pas préoccupés par leur pollution.. voyez ce beau nuage… Il ne leur est pas imposé de rouler à l’électricité !


Heureusement la journée ne se termine pas comme elle a commencé. Enfin moins de mer, et moins de vent aussi. Mais c’était prévu. Et le capitaine joue avec les courants océaniques. Moins de mer car nous ne partons pas vers le large, où une dépression s’avance, d’ou notre escale à l’île à vache, afin de la laisser passer. 24h d’arrêt. Ça ne nous permettra pas de visiter mais peut être de refaire un peu de fruits et légumes car les frigos sont totalement vides.

A ce propos, nous venons de terminer les carottes achetées il y a un mois au Guatemala. Et venons de terminer avocats, tomates, salades vertes achetées à Cienfuegos il y a plus de 15 jours. Incroyable comme tout s’est bien conservé. Certes au frigo mais nos fruits et légumes bios de chez nous n’auraient jamais duré aussi longtemps tout en conservant le vrai goût. Les tomates étaient exquises. Et les petites bananes, achetées par Elvis, conservées au frigo, y sont toujours et sont un vrai bonheur à la dégustation.

Un peu de répit fort apprécié pour cette après midi et la soirée.

Pendant tout ce temps libre, nous dormons, lisons, écrivons, jouons. Merci à Pascal et Evelyne pour ceux qu’ils ont laissés ici. Et merci à Jean et Catherine de nous avoir fait découvrir TopWord. Nous l’avons adopté !

Et évidemment, des heures d’ordinateur pour le capitaine sans cesse à vérifier et/ou modifier la route selon la météo, les courants…


Mais l’accalmie ne durera pas. Nous arrivons à aller dormir chacun 2h00 puis de nouveau branle bas de combat. Les grains affolent le vent. Nous suivons la côte de Haïti avec un cap à passer. Cap se traduit par mer instable… et elle le sera, tout comme le vent qui change de direction toutes les 10 minutes. Virements de bord sur virements de bord sont réalisés et Maverick chahuté par les grosses vagues, voire les déferlantes qui nous prennent par le dessous. Je crois que c’était mieux que cela se passe la nuit. On se rend moins compte de l’état de la mer…

Ile en vue ! Les lumières sont très belles sur l’ile qui va nous accueillir.

Arrivée prévue, et réussie à 6h00 du matin, au petit jour ce mercredi 13 décembre à l’île à Vache. Ce sera une escale technique de tout juste 24h00.

Nous avons louvoyer entre casiers et filets avant de poser notre ancre. Nous ne pouvons que recommander de rentrer et sortir de jour de la baie, au risque de prendre des bouts dans le moteur.  Nous avons d’ailleurs pris un bout dans l’étrave, ce qui a stoppé le bateau et fait chauffer le moteur. Plus de peur que de mal. Le capitaine est aller a l’eau pour libérer l’étrave… un accident est quand même vite arrivé. Et c’est trop bête !


Notre route entre Cuba et l’ile à vache aura durée 5 jours et 15h00 pour 760 Miles.

Les prochains post vous feront découvrir notre dernière navigation pour Fort de France, le suivant, nos 24h sur l’ile à Vache, et le dernier, le plus complet : Cuba !

En attendant, nous vous souhaitons de merveilleuses fêtes de fin d’année !

Notre première navigation avec Maverick 3, entre Guatemala et Cuba


Nous voilà sur le départ. L’avitaillement est fait (selon ce que l’on a trouvé dans la seule grande surface existante à Rio Dulce). La météo est idéale pour le capitaine, les vents parfaits pour remonter directement à Cuba.

Une dernière nuit sur le Rio, au mouillage en amont des gorges, où nous effectuons nos derniers achats…

Notre dernier dîner au Guatemala…

Nous quittons ce joli mouillage (video) et remontons tranquillement les gorges, une dernière fois, en profitant des dernières nuances de vert avant le bleu de l’océan pendant 5 jours. Le beau temps est de retour.


Arrivée à Livingston, le port d’entrée et de sortie des voiliers. Nous nous dirigeons vers la passe limitée à …. 1m30. Pas si facile que cela. Et nous sommes marée haute. Et le fleuve est en crue.. Mais pas d’inquiétude. Pour les quillards, c’est à dire la majorité des monocoques étalonnant plus d’1m30, les autorités portuaires proposent de « coucher » le voilier a l’aide d’un, voire deux bateaux à moteur avec des câbles reliés au mat, afin de ne pas s’échouer. La manœuvre est habile et délicate (video). Nous la suivons en direct…

Et c’est bon pour nous, nous passons sans aide. Ouf ! A nous Cuba!

Rencontre !


Dans un premier temps,  la houle est inexistante et le vent léger. Le moteur est requis afin que nous avancions un peu. La journée passe et les grains commencent à arriver.

Et ça ne fera que commencer.

Nous avons pris d’emblée 1 ri. Nous avons bien fait. Une nuit blanche pour le capitaine. L’allure n’est ni agréable, ni confortable. Les manœuvres sont différentes de celles de Maverick2. Il me faut un temps d’adaptation. Et sous les trombes d’eau, ce n’est pas forcément facile.

Au matin, enfin, les grains s’éloignent mais nous échangeons avec une mer bien plus formée et hachée, un vent constant de 25 nœuds (video). Le bateau craque de partout. Pas l’habitude! Mais le must est de pouvoir être à la veille dans le carré, derrière les vitres et un panorama à 180 degrés. Ça fait toute la différence. Par ailleurs, nous allons plus vite. La moyenne est de 8 nœuds.


Nous sommes partis sans nous amariner. Erreur ! Nous n’avions pas le temps d’attendre, étions pressés, avions rendez-vous : tout ceci est à proscrire en navigation!

En temps normal, nous aurions fait au moins un stop au bout de 24h00 pour permettre à notre corps de s’accoutumer, surtout dans une telle mer et à une telle allure. Pas le temps : et bien nous l’avons payé. Grosses fatigues, nausées, maux de tête l’un comme l’autre…. ce furent quelques heures sans plaisir.

Heureusement les conditions de navigation se sont améliorées et pour la seconde nuit, nous avons pu faire une veille classique, très agréable dans notre carré ouvert au ciel empli d’étoiles. Nous avons retrouvé notre rythme de sommeil, soit 2 à 3h chacun, l’un après l’autre, sans réveil, sans contrainte. Le bateau, quant à lui, a avancé toute la nuit à vive allure, entre 6 et 8 nœuds. Que du bonheur.

La navigation étant ce qu’elle est, le vent est tombé toute la nuit suivante.

C’était prévu par le capitaine, très attentif à la météo prise 2 fois par jour. Je dirai que la recherche du vent et de la météo est un véritable jeu, auquel excelle Jean-Benoît. Il adore. Ça se voit et ça se ressent.

Nous avons donc avancé tout doucement mais sans stress (video). Nous profitons même de?nous installer sur le devant du bateau…


Terres en vue. Nous passons tout près des cayos Largo, où nous nous arrêterons lorsque nous repartirons de Cuba.


Quelques heures plus tard, nous arrivons devant la passe de Cienfuegos en fin de journée.

Nous espérions arriver avant la nuit, ce qui est vivement recommandé dans les manuels de navigation, des pêcheurs sur des pneumatiques navigant sur le canal de jour comme de nuit.

Malheureusement, la nuit nous surprendra et c’est sous un ciel d’encre que nous mouillerons devant Cienfuegos. Nous ne découvrirons que le lendemain la marina et le yacht club de Cienfuegos, comme vous, vous le découvrirez lors du prochain post consacré à Cuba !

Nous aurons fait 600 miles en?4 jours.

Au-revoir le Guatemala !

Impossible de quitter le Guatemala sans dire un mot sur ces 6 mois que nous y avons passés (entrecoupés de retours en France).

C’est toujours difficile de quitter un lieu que nous avons appris à connaître. Je ne le répéterai jamais assez.

Ici, pourtant, dans un premier temps, le charme n’a pas totalement opéré pour Rio Dulce, la ville proprement dite. Une rue principale, pauvre, sillonnée par de nombreux et monstrueux camions puisque c’est la seule route reliant Guatemala city au Mexique et au Honduras. Car ici pas d’autres transports, pas de lignes de chemin de fer donc pas de trains de marchandises, peu d’avions puisque pas d’aéroports nationaux autre que Guatemala city..

Bref, à première vue, ville de peu d’intérêt. Mais c’est sans parler de la population, joviale, joyeuse, très polie, souriante. Aucun sentiment d’insécurité, pas d’éclats de voix, pas de colère. Pourtant l’instabilité politique est là mais on ne la ressent pas, surtout pas envers les étrangers que nous sommes.

Nous prenons nos habitudes. Notre petit express a côté de La Torre, le seul supermarché.

La vie est douce, très peu chère, d’autant plus lorsque nous rejoignons Nanajuana, la Marina hôtel 4 étoiles, avec son luxuriant parc et ses piscines, où  est amarré Maverick. Le personnel dirigé par Edgar est grandiose, très présent, prévenant et aux petits soins. Un immense merci à toute cette belle équipe que nous ne pouvons que recommander chaudement.

L’hôtel est constamment en travaux. Mais ici, travaux veut dire, travaux manuels. Aucune machine, bétonnière, tondeuse, et autres objets qui nous paraissent à nous indispensables. Tout est fait à la main : un beau ponton réalisé en un mois, dont les pieux sont débités à partir des arbres sur place, à la hache (ils ont juste une tronçonneuse utilisée a minima). 4 hommes sont sur la passerelle construite au fur et à mesure, deux dans l’eau à enfoncer les pieux. Et cela 6 jours sur 7, sous une chaleur terrible. Et toujours avec le sourire. Quel courage !!!

La tonte du parc, qui serait réalisée en une demi-journée par deux ouvriers avec tondeuse ou tracteur, se fait sur 3 jours, avec des coupe fils. Très long, bruyant, fastidieux mais là aussi avec le sourire.

La vie y est douce aussi car les navigateurs sur place, beaucoup d’américains et de canadiens, qui ont choisi d’y réaliser leurs travaux dans le chantier de très grande qualité, ou d’y attendre comme nous la bonne saison de départ, organisent toutes sortes d’activités : soirée barbecue tous les vendredis soir au bar, yoga ou séance de sport tous les matins, gratuit et libre d’accès à qui veut y participer, des déjeuner « entre filles » 1 fois par semaine dans les différentes marinas et bars alentours acceptant de les accueillir.

Et le côté agréable et pratique, et peu classique, c’est de partir en ville et de faire ses courses en annexe car prendre un tuk tuk ou une voiture, c’est beaucoup plus long. Bon ces derniers jours, c’est la crue et le parking à bateau ne se différencie que peu de la route…

Bref, vous l’aurez compris. C’est difficile de quitter ce petit paradis. Le seul bémol : les eaux peu claires du rio, non pas qu’elles soient polluées, mais ce sont des eaux descendant des montagnes et déversées par le lac Izabal, le plus grand du Guatemala.

Mais la remontée du rio vers Livingston, la seule porte d’entrée et de sortie du Guatemala pour les navigateurs, est magique !


Et surtout, ne pas hésiter à se rendre sur le merveilleux mouillage, le mouillage Calix, seul au monde et magique (video)!

Promenade dans la mangrove (video)…

Tellement beau !

Nous y reviendrons 2 fois (video)


Livingston. Sa particularité : ne pas avoir de route terrestre qui la relie au reste du pays. On y arrive en bateau uniquement.

Cette localité unique en son genre au Guatemala est ouverte sur la mer des Caraïbes et possède une atmosphère très différente du reste du pays. Bourgade perdue dans un monde d’eau et de mangroves, Livingston est habitée par les Garifunas, population métisse descendante des « nègres marrons ». Ici, la langue la plus utilisée n’est pas l’espagnol, car les garifunas parlent une langue créole. A l’arrivée, au port

Au fil des rues, sans voiture…

Le street art y est très présent.


Et voilà, nos papiers en main, nous pouvons partir. Il nous faut juste attendre le créneau météo.