Retour sur Maverick en passant par l’incontournable Antigua

Après ces deux derniers mois passés en France, nous voici enfin de retour au Guatemala.

A défaut d’escalader les nombreux volcans surplombant Antigua et le lac Attitlan, nous décidons de visiter durant une journée cette ville magnifique.

Petite leçon d’histoire

Antigua, perchée à 1 500 m d’altitude, fut la capitale historique du Guatemala avant le tremblement dévastateur de 1773. Le roi d’Espagne ordonna alors de déplacer la capitale à Ciudad de Guatemala. La cité en ruine fut désertée, les habitants ayant l’ordre de partir.
L’explosion du commerce du café permis à La Antigua Guatemala de rebondir et de se reconstruire. Elle fut déclarée en 1944, monument national qui lui permit une
nouvelle vague de restauration.
Hélas, alors que l’ancienne capitale retrouvait sa splendeur passée, le malheur la frappa de nouveau en 1976, sous la forme d’un séisme qui fit des milliers de morts et détruisit une grande partie de ses édifices.
Le classement de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco en 1979 donnera un nouvel élan aux campagnes de restauration de son patrimoine.

Les rues colorées, toutes habillées de pavés très inconfortables pour les voitures, bus, vélos et autres moyens de locomotion, sont un enchantement pour les yeux.

Voyez ce travail de terrassement. Impressionnant ! Tout ici est fait manuellement…

Nous n’aurons pas le soleil habituel en cette saison et ne verrons malheureusement aucun des 3 volcans entourant la ville : l’Agua, l’Acatenango, culminant à 3976 mètres d’altitude, est l’un des plus hauts volcans d’Amérique Centrale et le Fuego. Ce dernier est en activité permanente, et laisse échapper des éruptions flamboyantes toutes les 5 minutes.

Je vous laisse essayer de les devinez au travers de ces nuages à la tombée du jour. Car, ici, nombreux sont les toits terrasses destinés à profiter du spectacle de « dame nature » (video).


Nous commençons notre visite par le Parque Central, vaste plaza, point de rencontre des antiguenos et des visiteurs, entourée de superbes bâtiments coloniaux, dont le Palacio de los Capitanes Generales, construit en 1549. Ce palais accueillit le siège de l’administration coloniale de toute l’Amérique centrale, jusqu’au changement de capitale après le tremblement de terre de 1773. La majestueuse façade à deux niveaux d’arcades reste le seul vestige de l’ancienne bâtisse. Le palais est à ce jour le centre culturel d’Antigua.

La Cathédrale de Santiago, édifiée en 1545, fut détruite par le tremblement de terre de 1773. Elle ne fut que partiellement reconstruite au XIXe siècle.

Et l’Hôtel de ville, magnifique bâtiment sur deux étages.


Direction le site le plus connu d’Antigua : l’Arco de Santa Catalina, bâti en 1694. Il s’agissait en fait d’un tunnel en forme d’arche qui permettait aux nonnes du couvant Santa Catalina de traverser la rue sans être vues. La tour de l’horloge a été ajoutée au XIXe siècle.


Nous continuons cette rue pavée piétonne et arrivons devant la très belle église de la Merced, édifiée en 1767. Il s’agit d’un édifice baroque dont la façade jaune, ornée de moulures en stuc blanc, est l’une des plus belles du Guatemala. Ce bâtiment fut conçu pour résister aux tremblements de terre, et force est de constater que ce fut le cas, puisque le bâtiment demeure en bon état.


Après la visite du marché artisanal, retour vers notre hôtel, puis ascension du Cerro de la Cruz pour profiter de la vue sur Antigua.


Nous décidons de découvrir la partie à gauche de la croix. L’église et le couvent de San Francisco. C’est un moine franciscain, Hermano Pedro, qui fonda en 1665 un hospice pour les pauvres à Antigua, gagnant ainsi la gratitude éternelle de ses habitants. La tombe du saint, le seul saint officiel du Guatemala, déborde d’ailleurs d’ex-voto, d’amulettes et de souvenirs offerts par les fidèles. Le couvent, en ruine, est un musée qui abrite pêle-mêle des reliques de l’église et des objets personnels du saint homme.


Une petite merveille, sur la route : ce lavoir du XVIII? siècle, qui est toujours utilisé par les habitants d’Antigua.


Et enfin, une fort jolie église, dont je ne trouve pas l’histoire…


Vous l’aurez compris, la ville est petite et les monuments regroupés. Néanmoins, nous ne verrons pas tout, loin de là. Les musées, les ruines données pour être très émouvantes nous resteront inconnues.


Et pour terminer en beauté, dame nature en bouquet, splendide ! Impressionnant ces oiseaux de paradis velus…


Retour à Rio dulce en bus shuttle. Départ à 4h00 du matin pour 7h de route, qui se transformeront en 10h00 du fait d’un gros accident dans la périphérie de Guatemala city.

Nous retrouvons avec un immense bonheur notre Maverick, pas tout propre mais parfaitement hiverné et bien surveillé par les amis sur place -Merci à Chloée et Benoît pour votre aide-.


Le parc de Nanajuana est toujours aussi splendide.

Une remise à propre du bateau est indispensable, ainsi que l’installation des derniers joujoux du capitaine, avant notre départ imminent pour… Roatan ? Cuba ? Seule la météo et les vents décideront de la date de notre départ et de notre première destination.

La contrainte majeure: rejoindre Fort de France avant le 23 décembre, date de notre bref retour en France pour les fêtes.

Au Capitaine de jouer avec les vents, les courants, la météo pour décider de la route à prendre pour y parvenir, ce parcours se faisant en général dans l’autre sens.

Et rendez-vous, dans le prochain article, pour vous présenter les lieux et mouillages autour de Rio Dulcé. Vous en prendrez plein les yeux !

De retour en France pour quelques semaines

Eh oui, parce que le voyage n’est pas toujours exempt de contraintes ou d’arrêts non souhaités, nous voici bloqués en France jusque début novembre. Un petit problème de santé du capitaine nous a malheureusement contraint à quitter notre douce vie sur Maverick 3 et le Guatemala.

Ce sera pour mieux y revenir, en pleine forme, pour de belles navigations vers Cuba puis les Antilles, idéalement Fort de France, avant notre retour en France pour les fêtes de fin d’année.

Et promis, de beaux articles en perspective !

Alors à très vite.

Entre Guatemala et…. Guatemala, en passant par Tikal


Nous voilà enfin de retour, début juillet, à la marina Nanajuana sur le Rio Dulce, au Guatemala, après 20 heures de vols et d’escales puis 5 heures de route entre Guatemala city, la capitale et Rio Dulce, avec nos gros bagages, et 8 heures de décalage horaire avec la France. Maverick3 tout beau, tout propre.


Dès notre arrivée, nous décidons de dormir quelques nuits à l’hôtel afin de nous installer au mieux dans notre nouveau lieu de vie. Nous avons retrouvé l’ambiance, avec les singes hurleurs en bruit de fond.

Pendant 3 jours, les orages ne vont pas nous quitter. Quelques dégâts à terre (video), des éclairs et coups de tonnerre continuels, des ciels zébrés en permanence, des trombes d’eau. Extrêmement impressionnant (video).

Les animaux s’en donnent à cœur joie, entre toucans, aras, écureuils qui se coursent (video)…


La saison des pluies est bien là. Dès qu’il ne pleut plus, la chaleur est accablante. Le capitaine découvre plus particulièrement notre nouveau catamaran et le met à sa main, même si ce dernier est dans un excellent état.


Nous faisons appel à plusieurs artisans locaux, dont un menuisier, Carlos, absolument adorable et tellement heureux de travailler… Il nous rendra un magnifique travail et n’en  n’est pas peu fier. Et pour cause, voyez vous-même la table et la table à cartes.


Après discussion avec la petite communauté vivant sur place sur leur voilier à Nanajuana, il paraît peut raisonnable de quitter le Guatemala en plein e période cyclonique, surtout avec un bateau que l’on ne connait pas, avant… le mois de novembre. Les orages toutes les nuits nous confortent dans notre choix. En mer, ce doit être encore plus impressionnant. Et même ici, certains bateaux ont pris la foudre.

Il nous reste donc à faire du tourisme et à découvrir Maverick 3 en navigation sur le Rio Dulce.


Nous décidons de découvrir Tikal, un site majeur maya, l’un des plus grands d’Amérique centrale, via Flores, un petit bijou au bord du lac Petén Itzá, porte d’entrée de la région Péten. Pour cela, nous prenons le bus à Rio Dulce (ambiance dans la rue principale) , sans grand confort, pour une durée de 4 heures.


Arrivée à Santa Elena, qui est la station rattachée à Florès, sous une chaleur écrasante. Direction la presqu’ile de Florès, où la lancha du propriétaire de l’hôtel où nous avons réservé, vient nous chercher pour nous mener en face de Florès, à San Miguel.

Histoire de Florès

Nojpetén ou Tayasal, la capitale du Royaume maya Itzá, a été fondée entre 1441 et 1446 sur une île du Lac Petén Itzá. C’est sur cet emplacement que se situe la vieille ville de Flores.
Les premiers missionnaires espagnols apparaissent vers 1618-1619.
Tayasal est détruite suite à des bombardements par l’armée espagnole le 13 mars 1697. La population Itzá est soit en fuite dans la forêt, soit tuée lors des combats, soit morte noyée en essayant de fuir. Le Royaume maya Itzá est le dernier Empire maya conquis par les Espagnols.
Les Espagnols quittent Santa Elena pour l’île voisine en 1699, afin d’utiliser le paysage urbain comme protection naturelle contre les attaques. Ils nomment l’île Nuestra Señora de los Remedios y San Pablo de los Itza.
Le Castillo de Arismendi est construit au XVIIème siècle.
Entre 1800 et 1980, le Castillo de Arismendi sert de prison.
Le Guatemala devient indépendant le 15 septembre 1821.
En 1831, le nouveau nom de Nuestra Señora de los Remedios y San Pablo de los Itza est Flores.

Les rues colorées de Florès…

Pratique ici, entre tuk tuk et lancha !


Arrivés à notre hôtel, une petite rando d’une heure est possible pour se rendre au mirador construit par ce dernier, en passant par des fouilles de sites mayas.

Le point de vue est bien beau (video)

Nous redescendons et nous promenons sur la seule route goudronnée de San Miguel. La vue sur Florès est directe, et le bonheur des jeunes enfants jouant dans une aire de jeux loin de nos règlementations habituelles fait chaud au cœur !

Mais quel est cet oiseau ?


Le soir tombe déjà. La vue de notre hôtel, le Zapotee Tree inn est superbe et le repas délicieux. Le patron est très sympathique et fort serviable.


Après un magnifique petit déjeuner, nous voilà partis en direction de Florès. Le patron de l’hôtel a appelé notre hôtel à Tikal et nous a trouvé une place dans leur navette au départ de l’aéroport de Florès à un prix défiant toute concurrence. Un peu d’économies ne fait pas de mal…


Mais quel est ce site incontournable ?

Tikal est est un site archéologique qui s’étend sur 576 km² et abrite de nombreux temples et palaces abandonnés. La partie accessible fait 16km². C’est l’un des sites les plus importants de l’ancienne civilisation maya. Dans la jungle épaisse, composée de plus de 200 espèces d’arbres et 2000 plantes, se déploie notamment le ceiba, l’arbre national du Guatemala. Selon la croyance Maya, cet arbre était sacré et permettait l’élévation des esprits des morts (vidéo).

Le parc est le refuge de nombreuses espèces de singes dont les singes hurleurs : leurs cris ne passent pas inaperçus parmi ceux des toucans, des perroquets et les plus de 300 autres espèces d’oiseaux tropicaux.

Les singes font le show ! (vidéo)

Le toucan, si difficile à filmer ! Surprise, en regardant les photos, le voici !

Et les coatis, très présents dans le parc, font le festival ! Normal, c’est la période des avocats, et ils adorent çà, comme les singes d’ailleurs (vidéo, video1)

Plus difficiles à observer, jaguars et pumas sont également présents. Nous n’aurons pas la chance d’en voir.


Un peu d’histoire

Tikal est l’un des plus grands sites connus à ce jour de la civilisation Maya. Celui-ci compte parmi les plus anciens d’Amérique et s’étendait principalement sur la péninsule du Yucatán et comprenait un territoire incluant l’actuelle partie sud du Mexique, le Guatemala, le Belize ainsi qu’une partie du Salvador et du Honduras.

Les débuts de la construction de Tikal sont mal attestés : l’installation des Mayas sur le site remonteraient à 900 av J.C. En dépit de l’absence de ressources en eau à proximité, les Mayas ont réussi à rendre vivable la ville grâce à la construction de barrages qui concentraient les réserves recueillies de la pluie. Ce fait hors-du-commun est à souligner : une grande ville uniquement alimentée d’eau provenant des précipitations saisonnières stockées. La ville comptait jusqu’à 10 réservoirs. Par un système d’irrigation la ville comptait sur un système agricole très avancé utilisant certaines techniques de l’agriculture intensive. La culture se faisait via le défrichage partiel de la forêt, les Mayas parvenaient à créer leurs propres sols propices à la culture du maïs et du haricot. Nous n’avons donc rien inventé !
Au VIIIe siècle (après J.C.), Tikal connaît son apogée. Durant cette période, la ville est la plus grande du monde Maya selon toute vraisemblance. C’est un carrefour commercial, un centre culturel et religieux de grande ampleur. Tikal rayonne sur une grande partie de la région. Elle est le centre névralgique de la civilisation Maya à la période classique. Les pyramides actuellement visibles sur le site ont été érigées à partir de cette nouvelle ère. Au nombre de six, et allant jusqu’à une hauteur de plus de 60 mètres de haut, les pyramides ont été réalisées sur des structures préexistantes datant de la période classique ancienne. Pour les Mayas, la base de la pyramide servait à mettre en valeur et donner une plus grande importance au temple qui se situe à son sommet. Centre religieux qui rythme l’ensemble de la vie de la cité, les temples se dressent au dessus du commun des mortels et symbolisent le dialogue avec les Dieux. Leur architecture s’appuie sur des pierres calcaires qui étaient extraites dans les environs. Les carrières étaient par la suite imperméabilisées pour en faire des réservoirs.
Sur la population de Tikal, les chiffres sont très variables. Les estimations vont de 10000 à 90 000 habitants et incluraient jusqu’à 425 000 habitants pour la zone environnante.
A la fin du IXe siècle, les guerres, endémiques dans la région entre les différentes cités rivales, s’accentuent et s’intensifient.
Selon toutes vraisemblances, Tikal n’était pas directement concernée par les conflits. Toutefois, un afflux de réfugiés de la région du Petexbatun, à 160 km au sud de Tikal, a entrainé un déséquilibre pour la ville. Celle ci connaît alors un pic de population. Les ressources limitées de son environnement s’affaiblissent. Après étude des plantes et des moyens de culture, il s’avère que le défrichement intensif de la forêt aurait conduit à un assèchement et puis progressivement à un déficit en eau. La conséquence a été le manque de nourriture pour la population. Tikal connaît alors un déclin démographique rapide entre 830 et 950. Après cette date, la ville est désertée.
Abandonné, le site de Tikal est progressivement enseveli par la forêt pendant presque 1000 ans. La civilisation Maya connaît le même sort avec sa marginalisation pendant la conquête espagnole. L’oubli d’une civilisation entière s’explique par le fait que les prêtres européens, peu après la conquête espagnole aux XVIe et XVIIe siècles, ont brûlé la quasi-totalité des livres en écorce de figuier laissés par les Mayas.
Il faut attendre 1848 pour qu’une première expédition atteigne la cité Maya, composée du gouverneur du département Ambrosio Tut et du colonel Modesto Mendez. En 1881, l’explorateur et diplomate britannique Alfred Maudslay se rend aussi sur les ruines et commence à dégager les premiers bâtiments de la végétation.
En 1950, le lancement des premiers travaux de restauration est amorcé. En 1955, le parc national du Tikal est créé par le Guatemala afin de préserver le site et son environnement exceptionnel. L’année suivante commence d’importantes fouilles archéologiques qui sortent le site peu à peu de sa torpeur tropicale. Les recherches, menées entre autres par l’Université de Pennsylvanie, cartographient le site. Près de 200 monuments sont répertoriés et étudiés. La structure sociale est mise à jour : les élites vivaient près des temples tandis que les habitants excentrés s’occupaient des tâches agricoles et de la gestion de l’eau.
En 1979, vient la reconnaissance de l’Unesco avec l’inscription au Patrimoine Mondial : cela confirme le grand intérêt de la cité Maya. Les fouilles continuent notamment sous l’impulsion du gouvernement guatémaltèque.

De nos jours, le site continue d’être l’objet de recherches et de fouilles archéologiques. Seul 20% du site est accessible aux visiteurs tandis que les archéologues s’affairent sur les 80% restants. Tikal n’a pas terminé de révéler ses secrets…


Arrivée au Tikal inn, l’un des trois hôtels sur le site. Ici, pas d’électricité courante. Chacun fonctionne à l’aide de groupes électrogènes, coupés de 21h00 à 6h00 du matin ainsi que dans la journée, aux heures creuses. La nature à tous les droits. Nous nous retrouvons entourés de singes, d’écureuils, d’oiseaux, et lorsque la majorité des touristes est repartie après la visite du site archéologique, la place est toute à nous. Que du bonheur. Nous y resterons 2 nuits. Nous nous installons dans un bungalow côté jardin et profitons de la piscine fort bienvenue lorsque le soleil tape fort.

Le spectacle du soir, devant notre bungalow… (vidéo). Mais quels sont ces oiseaux qui font tant de bruit ? Serait-ce des toucans ? Si vous avez une idée, n’hésitez pas à la donner en commentaire.

Nous avons acheté nos tickets, à l’entrée du site à 17 km de Tikal, pour le jour suivant. Nous découvrons donc les musées et boutiques d’artisanat. Et la seule petite gargote où l’on peut boire un expresso. Car ici, au Guatemala, pays producteur de café, les habitants n’en consomment que peu, et plutôt en format américain.


Lever 5h30 pour une entrée sur le site à 6h00. Nous sommes presque les premiers, avec 4 autres personnes, des français évidemment ! Nous avons mémorisé le plan et avions décidé d’aller directement au Temple IV, tout au bout du parc. Mais la brume ambiante nous fera changer d’avis et surtout, nous « permettra » de revenir jusqu’à 3 fois sur les mêmes lieux au cours de la journée.

Je ne vous ferai donc pas découvrir le site au fur et à mesure de nos pas, mais plutôt au fur et à mesure de la météo, de la brume du matin avec son ambiance de fin du monde, au soleil du midi, et au ciel bleu du soir. Vous verrez donc ces magnifiques temples au gré des lumières du jour.

Nous découvrons, sous nos yeux émerveillés, la gran Plaza, qui est l’ensemble le plus impressionnant de Tikal, avec ses deux immenses pyramides se faisant face, le temple du Grand Jaguar, aux majestueuses proportions et, le temple des masques. Ils furent construits à la même époque, vers 700 apr. J.-C.

Le matin, nous y arrivons par l’acropole nord, amoncellement de palais et de structures édifiées les unes sur les autres. 12 niveaux de constructions différentes y sont dénombrés. Technique des poupées russes, typique des Mayas, qui superposent au lieu de détruire (vidéo).

le midi (vidéo)

Et le soir (video, video1)


Au hasard de notre descente, sous une paillotte, nous découvrons le masque de Chac, le dieu de la pluie. impressionnant !


Le temple du Grand Jaguar

Le temple du Grand Jaguar, haut de ses 47 mètres, avec ses 9 plates formes (numéro sacré chez les mayas) et ses 97 marches, fut sans aucun doute un temple de grande importance et reste l’édifice le plus emblématique de Tikal. Fut retrouvé, dessous, à 6 mètres sous terre, la chambre funéraire du grand souverain Ah Cacao (682-734) avec son squelette, de magnifiques bijoux de jade (8 kg au total), des colliers de perles et de coquillages et autres merveilles. A l’époque, le petit temple du sommet était peint en rouge, beige, vert et bleu avec de superbes linteaux en bois sculpté. Mais tout Tikal était autrefois recouvert de couleurs vives et de sculptures. Le stuc utilisé pour la décoration était très fin. Mais tout a disparu à cause des pluies tropicales, de la jungle, de l’humidité et… du pillage.

Ne m’en voulez pas, j’ai mitraillé ces temples grandioses !

le matin

le midi

et le soir


Le temple des masques

Le temple des masques, d’une hauteur de 38 mètres, a été édifié en l’honneur de l’épouse du roi Ah Cacao quelques années avant son vis-à-vis. Il fût nommé ainsi à cause du portrait de la reine exposé sur le linteau de la porte au sommet de la construction.

Grâce à son escalier en bois, nous avons pu embrasser du haut de la pyramide, la gran Plaza et le temple du Grand Jaguar.

Le midi

Et le soir


Direction le temple IV, la pyramide la plus imposante du site et un des plus hauts édifices d’Amérique préhispanique (64.60 mètres). Elle fut érigée en 741 apr. J.-C. Du haut de son sommet, auquel on accède par un escalier de 180 marches, le panorama est absolument exceptionnel. (vidéo). Pour la petite histoire, en 1977, Georges Lucas filma ce temple comme base secrète des rebelles, dans le 4ème épisode de la guerre des étoiles. Les prises de vues sur la canopée contribuèrent à la notoriété mondiale du site maya.


Direction el Mundo Perdido.

La pyramide cérémonielle du Monde Perdu est le plus ancien complexe architectural de Tikal (construit à l’époque préclassique) et le dernier à avoir été abandonné aux alentours de l’an 900. Son architecture a évolué avec le temps et diffère d’autres pyramides de la Cité, ce qui en fait un ensemble à part. Le Mundo Perdido comprenait 38 structure dont l’une était le centre astronomique. La Grande Pyramide du Monde perdu mesure 30 mètres de haut et sa base environ 67 mètres. On accède à son sommet par un escalier en bois très raide.

le matin. La brume s’éloigne, le soleil perce quelque peu, mais les nuages restent présents.

vidéos du sommet et montages faits par Samsung… montage1, montage2

On fait l’effort d’y revenir le soir (video). Les lumières sont différentes. C’est splendide.

les autres temples du mundo perdido, le matin

et le soir


Déambulons maintenant, au gré de nos pas, au travers de ce site splendide. Les coatis s’amusent et nous amusent ! (vidéo, video1), et l’écureuil se régale ! (video)

En quittant la Gran Plaza l’après midi, nous traversons l’Acropolis central. Grandiose !


La plaza de los Siete Templos

vidéo

La nature est belle : on dirait un dragon, vous ne trouvez pas ?


Le temple V est l’un des plus anciens (650 apr. J.-C.). Il possède sept plates-formes et s’élève à 57 mètres, ce qui en fait le 2ème temple le plus élevé.


Ce temple est le premier rencontré lors de notre visite. Il s’agit du complexe Q aussi appelé « Pyramides Jumelles ».

Il est composé de deux pyramides jumelles, dont l’une est toujours enfouie sous la végétation. Une rangée de neuf stèles planes est placée au devant de la pyramide restaurée. Elle se grimpait, il y a encore peu de temps.



Et voilà, nous aurons arpenté Tikal de long en large, plusieurs fois dans la journée, avec des petites pauses dans notre hôtel, autour de la piscine, ou avec un délicieux cocktail de fruits.

Pour le plaisir, un film tout en images, sur Tikal.


Mais il faut bien partir. Direction El Remate, notre dernière étape, situé de l’autre côté du lac Peten Itza où se trouve Florès, village réputé pour ses plages et ses couchers de soleil. Pour ce faire, nous prenons le bus local très tôt le matin et qui s’arrête, comme dans beaucoup de pays, à la demande.

Nous arrivons donc pour le petit déjeuner à notre hôtel réservé. Le temps n’étant pas au beau fixe et notre hôtel ne comprenant pas d’espace de vie hors la chambre, nous partons marcher sur la route pour découvrir le point de départ de la randonnée du Biotope Cerro Cahui, une réserve forestière subtropicale de 650 hectares. La faune et la flore y sont particulièrement riches. Et que découvre t’on ? Un splendide hôtel, le Gringo Perdido, avec des espaces de vie magnifique, des coins baignades, des hamacs, d’excellents expresso, et un personnel très sympathique.

Bref, de quoi passer le temps dans de superbes conditions. Nous y passons la journée, décidons de rester une journée de plus et bookons pour la nuit suivante, le coût n’étant pas si élevé puisque c’est demi-pension. Nous retournons passer notre première nuit dans notre hôtel dans les arbres, comme une punition, où nous serons seuls à diner d’une tortilla…

Après de forts orages la nuit, départ le lendemain matin sous la pluie pour découvrir ce fameux chemin d’une dizaine de kilomètres. C’est payant mais c’est le prix de l’entretien.

Ambiance dans la jungle (vidéo, video2). Et en suivant le pas du capitaine, je vois filer devant moi cette bête fort peu sympathique (vidéo)…

Et de fait, il s’agit d’un serpent fer de lance, extrêmement dangereux ! Il ne faut pas oublier que nous sommes dans la jungle, en milieu inhospitalier. Les tongs sont absolument à proscrire, le pantalon est fort recommandé. Mais il n’y a pas que les serpents. Il y a aussi les crapauds, et les fleurs…


Et voilà, nous sommes de retour à Nanajuana, avant d’effectuer dans le mois à venir d’autres sites guatémaltèques : Livingston, Lanquin, Antigua et ses volcans. Nous avons encore à faire et c’est tant mieux car nous ne partirons pas avant novembre, c’est sûr.

Ici ce sont des journées très chaudes, parfois ensoleillées et des orages dantesques la nuit, avec des éclairs permanents, des coups de tonnerre terribles et des trombes d’eau qui font déborder le rio Dulce. Apparemment ce n’est pas habituel. Nous ferons avec, mais ne regretterons pas notre décision de rester cacher ici !


Conseils pratiques pour visiter Tikal au départ de Rio Dulce.

Il y a deux possibilités de bus pour se rendre à Santa Elena, aux portes de Flores : la compagnie FDN qui part du centre ville, le transport le moins cher avec 3 ou 4 départs par jour, le premier étant à 10h00 ; ou le shuttlel, un minibus a priori plus confortable, au départ de la Torre, un peu plus cher, qui part tous les jours à 11h00.

Vous avez le choix à Flores, soit d’y dormir (ou comme nous, en face, à San Miguel, soit de vous rendre directement à El Remate, ou à Tikal si vous décidez d’y dormir (ce que je vous conseille).

La plupart des hôtels de Florès ou de El Remate organisent les visites de Tikal sur la journée, transport et guide inclus. Il est donc facile de s’y rendre avec l’aide ces derniers. Il y a également, je crois un bus qui part très tôt de Santa Elena.

Tous les transports s’arrêtent à l’entrée du parc à 17 km du site pour acheter les billets. Attention, ils ne prennent que les espèces et aucun distributeur de billets n’existent ni à l’entrée du parc, ni sur le site de Tikal. Il faut impérativement être en possession de liquidités guatemaltèques.

Sur le site de Tikal, évidemment tout est cher et pas forcément facile à trouver. Nous qui y sommes venus en basse saison, impossible de trouver à manger hors hôtel : pas ou peu d’échoppes, pas de restauration rapide. Venez avec ce que vous aimez. Comme dit plus haut, nous avons juste trouvé une petite gargotte pour le café. Même à l’hôtel, pas d’expresso ni de café ou thé. A 6h00 du matin rien d’ouvert. Apportez vos biscuits.

Ne partez pas sur le site sans eau. Il fait chaud. Sur quelques rares lieux de picnic dans le parc, des vendeurs de sodas, à prix d’or. Mais des coins toilettes propres et nombreux.

Enfin, comme dit plus bas, nous sommes dans la jungle : il est totalement exclu de se promener en tong ou claquettes. Le pantalon est recommandé. Et n’oubliez pas la crème solaire et la crème anti-moustique.


Petit saut en arrière : il y a tout juste un an, nous étions également en voyage, mais sur un autre continent, et surtout dans une ville merveilleuse : Rio !

Entre Grenade, Guatemala, Santo Domingo, Martinique et France !


Mais qu’avons nous fait depuis notre dernier post ? Tellement d’étapes de vie, de transformations, de restructurations…

Un petit retour en arrière s’avère indispensable pour la compréhension de notre récit et les belles images de nos différents arrêts.


Nous partons de Saint Laurent du Maroni pour rejoindre l’ile de Grenade le lundi 12 mars. Voici un petit aperçu des iles des Caraïbes. Nous ne les ferons pas toutes, loin s’en faut ! Et ne l’oublions pas, il nous faut arriver avant le 1er avril au Marin, en Martinique, pour la mise en vente en direct de Maverick 2. Nous n’avons donc qu’une grosse quinzaine de jours pour remonter de Guyane à cette destination. Nous privilégierons des arrêts limités en nombre, mais plus longs sur place .

4 jours et 10 heures de mer, pour les 650 miles nautiques. Ils ne furent pas de tout repos, les plateformes pétrolières au large du Surinam et du Venezuela étant très présentes, et les cargos naviguant entre elles avec. Les navigateurs apprécieront !


Mais le courant fut avec nous et le temps parfait.


Nous fêtons mon anniversaire en pleine mer. Que du bonheur !


Terres en vue !


Nous nous posons dans un premier temps dans le sud de Grenade, au mouillage du phare bleu. Belle Marina mais particulièrement déserte le dimanche.

Nous ferons nos formalités d’entrée à St Georges où nous nous rendrons à vélo le dimanche (circulation quelque peu dangereuse, les routes étant étroites et les conducteurs assez indisciplinés).


Après quelques jours connectés pour nos affaires françaises, nous partons dans une mer quelque peu agitée au sud de l’ile, vers le mouillage Gran mail bay, au nord ouest de l’île,

Pourquoi ce mouillage ? Pour accéder au plus près du site des statues immergées dédiées aux esclaves morts durant leur traversée (cliquez pour en savoir plus). Nous ne  verrons pas toutes les statues mais le site est saisissant et se trouve sur une zone protégée de tout mouillage sauvage.


Départ pour Carriacou. Afin de faire une étape sur la route et éviter de passer une nuit blanche en mer, nous décidons de stopper sur un magnifique mouillage, seuls au monde, à Ronde Island. L’eau est transparente, les poissons très beaux.

En repartant du mouillage, nous passons tout près de Diamond Island (non, non pas celui de Martinique). Appréciez, il ne vous manque que la houle !


Arrivée à Carriacou où nous retrouvons JP, Ness et les enfants que nous n’avions pas revus depuis l’Afrique.

Le mouillage est vaste et pas trop envahi. Nous avons été placés sur une bouée. La prochaine fois, nous nous mettrons à l’ancre. Plusieurs pontons pour les annexes sont à disposition pour se poser à terre où se trouvent restaurants, bars avec wifi, laundry service et bus collectif. De petits stands de légumes frais sont à disposition tout au long de la promenade. Les formalités d’entrée se font sur place.


Quelques jours de détente avant de remonter en Martinique. Entre randonnée (vidéo)

Petite baignade salvatrice !

et découverte de la capitale et d’un excellent restaurant avec un vue de rêve.


Après un dernier dîner avec nos amis, départ pour la Martinique. Nous passons tout près de Sandy Island, petit bout de plage paradisiaque de sable blanc, où nous ne nous arrêterons pas. Un peu trop de monde à notre goût… (vidéo)


Un arrêt, ensuite, à Union Island où nous retrouvons pour une soirée Natalie et Thierry sur Ornella, que nous avions quittés au Brésil. Après installation sur une bouée, nous déposons notre annexe au garage !

Petite promenade dans le bourg. Nous sommes bien dépaysés. C’est petit mais tout mignon. N’y restant qu’une nuit, nous nous abstiendrons de faire l’entrée administrative.


Nous repartons après une petite soirée fort sympathique avec Nath et Thierry.

Vue sur Union Island, avec sa piste d’aéroport extrêmement courte. (video)


Le choix de la route par le capitaine est décisive, l’angle au vent n’étant pas idéal. La houle est très présente et les couloirs entre les îles très mouvementés. La navigation est loin d’être calme et tranquille, surtout dans le sens de la remontée. Notre dernière navigation sur Maverick 2 ne s’inscrira pas parmi nos plus belles navigations.


Petit arrêt technique à Chateaubelair, sur Saint-Vincent

Départ en fin d’après midi (video) pour une dernière petite nuit (video) où nous remontons le long de Sainte Lucie, puis nous découvrons le Diamant, que nous verrons quelques heures puisque nous arrivons contre vent et courant au Marin (vidéo)…

Où nous retrouvons Malou, quitté a Mindelo, Gaël quitté a Sao Nicolau et la famille Pascal quittée en Afrique.

Et Pascal et Christine, que nous avions quittés au Brésil. Que du bonheur !


Nous vidons Maverick 2 de nos affaires. Nous laisserons 2 mètres cube, sur palettes, à Fort de France que nous récupérerons en décembre prochain lors de notre retour avec maverick 3.

Nous nous activons pour remettre Maverick 2 en parfait état de marche et de présentation pour sa réception entre les mains de Philippe et Patricia, les nouveaux heureux propriétaires.

Quelques images de la plus grande marina des Antilles françaises et l’immense mouillage tout proche, de Sainte Anne.


La vente de Maverick 2 réalisée, nous décollons le jour suivant pour rejoindre Maverick 3 au Honduras où nous attendent Evelyne et Pascal pour une navigation de 24 heures pour rejoindre le Guatemala. Nous pourrons ainsi tester notre nouveau catamaran en pleine mer.

Mais les lois de la navigation aérienne ne nous le permettront pas ! Nous enchainions 4 vols au départ de Fort de France : Saint Dominique, Panama, San Pedro Sula pour enfin arriver à Roatan 38h plus tard. Air Antilles, dans leur incompétence calculée (puisqu’ils nous feront partir avec 2h50 de retard et non pas les 3h réglementaires qui nous auraient permis d’être éligibles aux compensations de retard de vol), nous fait rater notre correspondance à Saint Domingue, le vol pour Panama ne nous ayant pas attendu ! De plus ils nous feront voyager dans un tout petit coucou à hélices (video). Comme vous le voyez, le capitaine est dépité !

Dans l’urgence à notre arrivée à Saint Domingue, j’ai failli racheter un billet pour Panama puisque nous y passions une nuit, afin de retrouver notre vol du lendemain. C’était trop cher. Grand bien m’en a pris. Il faut savoir que lorsque vous ne vous présentez pas au premier vol à destinations multiples, les places dans les vols suivants sont annulées. Si nous avions été à Panama, il nous aurait fallu racheter d’autres billets ! Ouf ! J’ai opté pour des places dans un vol pour Guatemala city, deux jours plus tard, ce qui nous a obligé à dormir 2 nuits à Saint Domingue. Tout cela, de l’aéroport, où nous nous sommes installés dans un bar connecté en wifi. Car nous n’avions ni réseau, ni devises du pays !

Nous passerons 2 jours très enrichissants a Saint Domingue. Le centre ville est magnifique. Belle étape. Si vous voulez en savoir plus, cliquez.

En voici un aperçu. Nous nous promenons dans la vieille ville fort bien rénovée. Nous sommes dimanche, les rues sont très animées.

Première curiosité : la magnifique place ornée d’une statue de Christophe Colomb, donnant accès à la plus ancienne cathédrale des Amériques.

Joli endroit typique, entre la statue de Christophe Colomb, les bâtiments à l’architecture hétéroclite, les pigeons, les vendeurs, les terrasses de bars animées et ses grands arbres. Il s’en dégage une atmosphère particulière, entre quiétude et joie de vivre.


Nous ne résistons pas à la visite de la cathédrale donnant sur le Parc Colon, plus connue sous le nom de Catedral Santa María la menor Primada de América (Cathédrale Primée de l’Amérique). (video)

« Diego Colomb en a posé la première pierre en 1514, sous le regard attentif de l’architecte Alonso Rodriguez et de treize spécialistes, spécialement mandatés par le roi d’Espagne. Mais en fait, il réalisera ce monument à Mexico. En 1519, l’évêque Alejandro Geraldini, constatant que la cathédrale n’était encore qu’une ébauche, réactive sa construction en posant symboliquement une nouvelle première pierre le 25 mars 1521. Le chantier s’est poursuivi jusqu’en 1540, mais le clocher n’a jamais été achevé. En 1546, le pape Paul II la consacre cathédrale métropolitaine et première cathédrale des Indes, lui donnant ainsi autorité sur toutes les églises du Nouveau Monde. Lors du sac de la ville, en 1586, Francis Drake y a installé son quartier général. Elle a abrité les restes de Christophe Colomb, dans un mausolée de marbre, jusqu’à leur transfert au phare de Colomb en 1992.

L’ensemble, d’aspect massif, a été construit avec des pierres du récif corallien. C’est un mélange de styles roman, gothique et Renaissance. La façade de pierre corallienne dorée est un bel exemple de l’architecture espagnole de la Renaissance. On y voit le blason impérial de Charles V ainsi que les bustes de Saint Pierre et de Saint Paul notamment.

On accède à la cathédrale par trois portes : l’une donne sur la place Colón, la deuxième, faisant face à la place de los Curas, est appelée « porte du Pardon », tandis que la troisième est la porte centrale. Deux de ces portes sont de style gothique alors que la troisième appartient au courant plateresque (style architectural de transition entre l’art gothique et la Renaissance). Sur la façade on peut distinguer des blasons et emblèmes de la famille royale espagnole, au côté de bustes d’évangélistes.

L’intérieur, au sol fait de brique, nous plonge en plein XVIe siècle grâce à la présence de nombreux tableaux, vitraux, objets et mobiliers d’époque. La basilique possède une longueur de 54 m pour une largeur de 23 m, et la plus grande hauteur du sol à la voûte atteint 16 m. Alors qu’il n’y en avait aucune dans le projet initial, la cathédrale possède aujourd’hui quatorze petites chapelles toutes différentes les unes des autres. Exemple : la crypte des archevêques. L’autel principal, en acajou, date de 1684. Les vitraux sont l’œuvre de l’artiste dominicain José Rincón Mora. »


Nous nous dirigeons ensuite vers le Fortaleza Ozama (vidéo). Edifiée entre 1502 et 1507 sur l’ordre de Nicolás de Ovando pour protéger la ville des attaques des pirates anglais, des envahisseurs français et portugais, c’est la plus ancienne construction militaire du Nouveau Monde. En son centre, se trouve la Torre del Homenaje, massive tour médiévale datant de 1503, haute de plus de 18 m. De son sommet, la vue sur le fleuve et sur la ville est superbe. Le système défensif de la forteresse est complété par une série de fortins. Pendant la dictature de Trujillo, la forteresse servit de prison. (video)


Nous remontons la Calle las Damas Santo Domingo, qui doit son nom au fait qu’au début de la colonie les dames marchaient le long de cette rue.


Et entrons dans ce bâtiment austère, le Panthéon national.

C’est un mausolée où reposent les personnages importants de la République Dominicaine. C’est un monument du XVIIIème siècle, doté d’une architecture de style néoclassique-renaissance, qui fut à l’origine une église Jésuite, puis une fabrique de tabac et enfin un théâtre. En 1956 le dictateur Trujillo donna l’ordre de restaurer le bâtiment et de le transformer en Panthéon pour héberger les restes des héros de la nation civils et militaires. Le Panthéon National possède environ 35 espaces vides pour les futurs héros de la République Dominicaine et une tombe sans plaque dédiée au soldat inconnu. Un garde en tenue de gala monte la garde en permanence à l’entrée du monument.


Nous terminons notre promenade sur une des nombreuses terrasses de la plaza de Espana, où danseurs, musiciens et jeunes enfants se partagent joyeusement l’espace.


De bonne heure le jour suivant, promenade dans la ville ensommeillée. Nous découvrons le monument à l’immigration japonaise.

Il s’agit d’un monument unique relatif à l’histoire de l’immigration japonaise en République dominicaine. La sculpture représente une famille de quatre personnes : mari, femme, fils et bébé. L’homme se tient avec une houe à la main. Toutes les personnes sont vêtues de tenues traditionnelles japonaises. Ce monument a été inauguré le 23 juillet 2012, pour marquer le 56e anniversaire de l’arrivée des immigrants. Si vous voulez en savoir plus, cliquez.

La plaque répertorie les noms d’environ 90 familles. Elle fait également référence à la date du 26 juillet 1956, lorsque les premières 249 familles japonaises sont arrivées en République Dominicaine. Elle mentionne également les conditions qui ont poussé certaines familles à quitter la République démocratique du Congo et salue le sacrifice des familles restées.


Juste en face de ces monuments s’élève le monument rendant hommage à Antonio de Montesinos, prêtre dominicain premier défenseur des peuples indiens d’Amérique dans l’empire espagnol. Offerte par le Mexique en 1982, la structure de bronze et de calcaire représente le prêtre prononçant son fameux sermon du 21 décembre 1511 contre les injustices subies par les Indiens. Il menaça même d’excommunication et refusa les sacrements aux grands propriétaires terriens qui réduisaient les Indiens en esclavage dans les mines et les champs.


Enfin, direction le Parque de Independancia en passant la porte del Conde, la Puerta del Conde, aussi nommée « Bastion 27 Février ».

On y découvre les bustes des hommes et femmes qui ont permis l’indépendance de la république dominicaine.


Petit tour des curiosités et de la fabrique locale de cigares.

Là aussi la nature est belle !


Arrivée enfin au Guatemala, où nous attendons l’arrivée de Equilibre, encore propriété de Evelyne et Pascal, qui deviendra Maverick 3 quelques jours après.

Le Rio Dulce, où Equilibre/Maverick restera durant notre séjour en France, est un petit paradis entouré de forêts tropicales. Ce cours d’eau nait dans le lac Izabal, traverse le lac Golfete Dulce et se jette dans la chaude Mer des Caraïbes. Porte d’entrée de la côte caribéenne, le canyon du Rio Dulce possède des paysages époustouflants que nous découvrons lors de notre première et seule navigation à ce jour avec notre beau catamaran.


La ville elle-même est en grande partie construite sur l’eau. C’est une petite ville de 3000 habitants qui se trouve à l’extrémité du lac Izabal, le plus grand lac du Guatemala. Elle est située sur un carrefour géographique naturel assez incroyable : à sa gauche l’énorme lac Izabal et à sa droite les Caraïbes.

Tout déplacement ici se fait en « lancha », c’est à dire en barques ou annexes.

Installation dans un premier temps à l’hôtel Tijax.

Les bungalows sont construits sur la mangrove. Les espaces communs sont très agréables et la piscine la bienvenue au vu de la température locale.

A faire, au départ de cet hôtel, une petite randonnée sur les auteurs pour rejoindre la tour shaman. Nous n’aurons aucune explication sur celle-ci. Qu’à cela ne tienne. Le parcours est particulièrement bien balisé et entretenu par l’hôtel et nous fait traverser des ponts suspendus de plus de 15 mètres (video)

La vue est grandiose du haut de la tour.


Un petit tour en lancha sur le lac Izabal, nous conduit devant le château de San Felipe qui fut construit en 1652 pour empêcher les pirates de piller les villes et les caravanes de l’Izabal. Il tomba quand même entre leurs mains en 1686. Quand ceux-ci disparurent de la région, la forteresse se délabra. Le château fut reconstruit en 1956 et il est actuellement protégé. 

Après ces quelques jours de tourisme, nous nous installons 3 jours sur Equilibre/Maverick, dans la marina hôtel Nanaruana. Les installations sont grandioses.

Et notre Maverick 3. Petite visite privilégiée de notre nouvelle villa ! (video1 ; video2 ; video3).


Mais il nous faut déjà repartir vers Fort de France et la Martinique où nous allons passer une dizaine de jours de vacances, avant notre retour en France, puisque Maverick 2 est déjà reparti avec ses nouveaux propriétaires.

Nous commençons par nous installer 2 jours à Sainte Anne où nous recevrons la petite famille Pascal, quittée en Afrique. Que du bonheur !


Notre première randonnée nous mène dans la savane des pétrifications, tout au sud de l’ile. Nous commençons par une petite baignade sur la magnifique plage des Salines puisqu’au sud, comme vous le voyez, les sargasses sont très présentes.

La savane des pétrifications est un ancien marais asséché, lui-même installé sur le site d’un très vieux volcan dont le Morne des Pétrifications qui culmine à 119 mètres est l’un des vestiges. La terre nue de ce désert est jonchée de blocs de jaspe polychrome jaune, rouge ou noir, donnant au paysage un étonnant aspect lunaire. Cette ancienne savane doit son nom aux curieux troncs d’arbres et aux branches pétrifiés (silicifiés) qui se détachaient autrefois sur l’horizon et qui ont aujourd’hui disparus, emportés par les collectionneurs et les habitants des environs. Sur une dizaine d’hectares, la savane des Pétrifications jouxte la mer et la Pointe de l’Enfer et fait face à la Table du Diable un énorme rocher surgi des flots à quelques encablures au large et sujet de bien des légendes.

Nous y découvrirons aussi les fameux bernard-l’hermite de Martinique (video). Très étonnant !

Histoire du Bernard-l’Hermite terrestre

Le bernard-l’hermite est souvent appelé « soldat » en créole martiniquais.
Deux petits yeux pédonculés, 4 antennes, 2 pinces (une petite et une nettement plus grosse, bleue violette, qui lui sert d’opercule quand il rentre dans sa coquille et qui pince très fort), 4 pattes rouges pour marcher, 4 petites pattes pour s’arrimer à la coquille, un abdomen tout mou. C’est le bernard-l’hermite. Ah oui, il manque quelque chose …
Et une coquille vide pour abriter son abdomen tout mou et dont la recherche et le choix occupe une bonne partie de son temps. D’autant qu’après chaque mue, il doit trouver une nouvelle coquille pour l’adapter à sa taille. Il peut lui arriver de se battre avec un autre bernard-l’hermite rien que pour lui chiper sa coquille si celle qu’il occupe ne lui plait pas. Bien qu’il vive sur terre, le bernard-l’hermite a des branchies modifiées qui fonctionnent dans l’air grâce à l’humidité de l’air et à l’eau qu’il garde dans sa coquille. Le bernard-l’hermite est grégaires, vit au sol (mais certains grimpent sur des arbustes) en colonies importantes dans le sable en bordure des plages mais aussi parfois assez loin à l’intérieur des terres. Il est omnivore et charognard, et peut manger absolument tout ce qui lui tombe entre les pinces. C’est l’éboueur de nos plages.


Direction Sainte Marie, à l’Est de l’île, où nous découvrons l’îlet de Sainte-Marie et son Tombolo. La mer s’ouvre ici de décembre à avril. Il s’agit d’une structure géomorphologique littorale.

Cette langue de sable, formée par l’accumulation de sable, s’explique par le mouvement des vagues, des courants et les Alizés qui soufflent durant toute cette période. Le tombolo relie les deux îles sur une longueur de 200 mètres.

Histoire :

Le tombolo est surplombé par une croix blanche dressée en 1658 par des moines dominicains. Les samaritains (habitants de Sainte-Marie) assurent que cette croix veille sur la ville et sur eux mêmes. On y trouve des vestiges des rails d’un chemin de fer du début du 20ème siècle. Sur les flancs de l’îlet, des canons étaient dressés avec un poste d’observation durant la guerre contre les anglais.
C’est aussi le lieu de la triste histoire de l’héroïque Félix Lorne qui périt noyé après avoir sauvé de la noyade deux des trois garçons en péril. Le troisième périra avec lui dans la mer brusquement déchaînée.
Aujourd’hui l’îlet de Sainte-Marie est une Réserve Naturelle protégée pour que puissent nicher les sternes de Dougall, une espèce d’oiseaux rares qui ont élu domicile sur cette partie de l’île.


Dernière randonnée et pas des plus faciles : l’ascension de la Montagne Pelée, point culminant de la Martinique, à 1397 mètres.

C’est la Grande Dame du Nord. Si elle présente une apparence tranquille, elle reste un volcan en activité comme le prouvent les sources d’eau chaude situées sur son flanc occidental. La dernière éruption date de 1929 et l’activité souterraine est surveillée en permanence par l’Observatoire du Morne des Cadets qui abrite l’un des plus gros sismographes au monde.

Nous partons très tôt le matin, de nuit, pour éviter le monde et la grosse chaleur. Nous en ferons le tour (video), en passant par le sommet (video) et mettrons 7 heures avec très peu de visibilité. Ici, c’est classique que le sommet soit dans la brume. Rares sont les jours où la visibilité est bonne. Ambiance !

Je précise que l’ascension n’est pas des plus facile. Les marchés sont hautes et inégales. Le tour nous fait monter et descendre dans la caldeira. Beaucoup choisissent de faire un aller retour. Ce n’est pas forcément plus facile. Prenez de bonnes paires de chaussures de marche, des bâtons, et abstenez vous de vous y rendre par temps de pluie. Ça peut vite devenir dangereux. Je classerais cette randonnée comme « engagée ». Et ne partez surtout pas sans eau ni sans vivre de poche!


Et notre dernière étape, incontournable : Les jardins de Balata. En vidéo c’est encore mieux !


Que la nature est belle : vidéo, video1, video2


Et voilà, nos vacances sont terminées. Retour en France !

Pêle-mêle, quelques photos et vidéos de beaux moments en famille.


Une journée sur le Tour de Bretagne 2023 au départ de Locronan. 150 kilomètres le long de routes très peuplées et en compagnie de plus de 800 voitures. Quelle organisation ! Et un immense merci à Philippe pour ce moment privilégié dans sa magnifique Plymouth Fury 1958, alias « Christine » ! A découvrir la vidéo.



Quelques jours de repos à Lalbenque, la capitale de la truffe noire, notre terre de cœur où nous prévoyons de nous installer à l’issue de notre tour du monde.
Et découverte de Figeac et de son musée Champollion.


Retour à St malo où nous profitons de la famille et de Léonie, notre petite fille qui a maintenant 5 mois. Que du bonheur ! 


Et que faisons nous à St Malo ? Du bateau ! Petite sortie sur l’archipel des Ebihens. Nous arrivons à marée haute et repartons à marée basse. Car ici les marées sont importantes.


Retour à Paris, pour honorer une belle invitation !

La finale du Top14 au Stade de France ! (vidéo, video1)


Et voilà, nous sommes à jour. Le prochain post sera consacré à notre futur retour.

Bel été et très bonnes vacances à toutes et tous.

Maverick nouveau est arrivé !

2023 aura donc été le passage de Maverick II à Maverick III. Monocoque aluminium, dériveur intégral de 12m pour le premier, catamaran polyester de 13m7 pour le second. Ça fait une différence de surface du simple au quadruple environ… Nous passons du studio à la villa !

Notre projet initial, pour lequel Maverick II avait été choisi et préparé, était de passer de l’Atlantique au Pacifique par le fameux Cap Horn. Dès lors que, pour un tas de raison, ce programme ne pouvait être tenu, s’est posé la question du changement de bateau…. J’ai déjà écrit dans un autre article les différences notables, entre monocoque et catamaran en croisière (lien)…. Améliorer le confort en mer et au mouillage (et donc espérer rester plus longtemps sur l’eau pour nos vieux jours), être en capacité de recevoir famille et amis pour partager avec tous la vie de voyageurs, simplifier les manœuvres et augmenter un peu la vitesse.

Voici donc l’objet de cet article qui est de vous démontrer que changer de bateau, en restant en voyage, n’est pas une sinécure…. Déjà pour s’affranchir de devoir attendre la vente de Maverick II pour acheter le III, il nous fallait (c’était prévu) vendre notre résidence principale à Saint-Malo. Donc gérer, à distance, la vente de ce bien…. Ensuite il nous fallait trouver la perle rare, Maverick III. Puis déménager notre bateau, et notre appartement…..

Trouver le bateau : passons les péripéties liées à la signature du compromis, j’ai repéré le bateau de nos rêves en juin 2022…. Nous avons signé en mai 2023…. Il faut dire que le bateau était au Guatemala, que le propriétaire n’était à bord que 4 mois par an, et qu’il ne voulait vendre qu’à l’issue de sa navigation annuelle 22-23. Donc à partir d’avril 2023. Notre timing ! Nous étions au Brésil, un petit coup d’avions- bus (30h aller, idem retour) pour le capitaine, pour vérifier le bateau. Il a fallu dégager 10% de la valeur du bateau, donc prêts relais etc etc…. Le tout en ligne… De la paperasse, parfois je me croyais revenu au bureau…. Bref, au final, promesse signée pour un Bélize 43 (13m7), modèle propriétaire, en excellent état (bravo et merci à Pascal et Evelyne). Il y en a très peu sur le marché, c’est un modèle qui propose une coque entièrement dédiée aux propriétaires, relativement spacieuse et confortable. En un an je n’en ai vu passer que deux « valables » sur le marché…. Dont un sur un lac aux USA….

Vendre la résidence principale…. Occupée par notre fille… Agent immobilier, compromis, problème électrique qui remet en cause la vente…. Gérer à distance la mise en conformité d’une installation électrique, le passage du consuel, la commande du compteur, son ouverture…. L’importance d’avoir des amis sur place : Merci à Patrice en particulier…. C’était sportif, et stressant…. On pensait vendre en moins de 3 mois (le compromis a été signé en novembre 2022), on ne signera l’acte authentique
que le 13 avril…. Et au final trouver une location pour notre fille. Découverte de l’extrême difficulté de l’exercice…. Y-a-t-il encore un secteur qui fonctionne normalement en France ? Passons….


Vendre Maverick II. Ça faisait presque 6 mois qu’il était en vente, mais au Brésil et par un brooker. Le pari était « simple ». Le remonter aux Antilles, le mettre en vente à prix plancher en direct (beaucoup moins cher qu’avec un brooker), espérer le vendre sur place bien que les Antilles ne soient pas le lieu privilégié pour la vente d’un voilier en alu. Sinon le faire rapatrier en France où le marché est plus important, et le remettre aux mains avides des brookers….
Donc on remonte du Brésil via la Guyane. Une fois rendus à la marina du Marin, en Martinique, on trie, on vide, on nettoie, on ajuste, on trouve un garde meuble pour nos 1.7m3 de matériel divers (pourtant on laisse sur Maverick II tout le matériel de navigation…) pour une durée d’une dizaine de mois, le temps de revenir ici en navigation classique. Une semaine de travail non- stop ! Pari gagné ! Premier contact, visite virtuelle de 2h, non sans avoir préalablement échangé toutes les infos techniques, les futurs acquéreurs prennent leur billet pour les Antilles. Finalement nous ferons affaire avec eux, et c’est un bonheur de confier Maverick II à Philippe et Patricia, tellement charmants et sympathiques, de grands voyageurs, qui se sont déjà échappé 3 ans il y a quelques années et qui recherchaient activement eux aussi le bateau de leurs rêves. Cette vente nous permet de nous affranchir de la complexité de gérer un bateau en vente à distance, sans compter de le faire ramener en France, gros billet, grosse pression….


Mais une page se tourne. Nous quittons définitivement le bord de Maverick II, notre cocon des 3 dernières années ! Séquence souvenir…

Grand moment d’émotion de se séparer d’un tel compagnon… Longue vie et belles navigations avec lui.


Réception de Maverick III. Depuis la Martinique, direction le Honduras pour retrouver Pascal et Evelyne, naviguer quelques jours avec eux vers le Guatemala en transmettant les infos du bord….
Hélas la voie des compagnies aériennes du secteur sont impénétrables : après moult péripéties on atterrira finalement au Guatemala, et ne retrouverons notre futur bateau qu’à Livingstone, Guatemala….

La remontée dans les gorges du Rio Dulce nous permet une petite navigation (vidéo) et la découverte a minima du comportement de Equilibre sur l’eau. Le spi est lancé. Nous allons nous régaler !

S’en suit presque une semaine de passation de pouvoir, faire le tour des systèmes du bord, des modes d’entretiens, boulot à temps presque plein, car avec 35° à partir de 10h on breake la journée au moins jusque 17h…. Heureusement la piscine de la marina est magnifique et reposante. Nous renommons Maverick, et çà se passe comme en Afrique : on voit l’imprimeur un samedi soir, le lundi matin il est sur notre bateau pour y installer decalco et nouveau nom. Entre lui, Docteur Dinghi et les artisans disponibles à tout moment, que du bonheur. Le Guatemala nous plait énormément : nous y reviendrons l’année prochaine pour caréner et chouchouter Maverick.


Et la fermeture de Maverick III arrive (autre « chantier ») puisqu’il va attendre notre retour au Rio Dulce jusqu’à la mi-juin…


Séquence émotion car nous retrouvons au Guatemala nos amis Chloée et Benoît sur Mango que nous avions rencontrés en Casamance. Ils nous avaient quitté au Brésil en juillet dernier et sont passés eux aussi par la Guyane puis les Antilles, Cuba, et le Mexique.

Quand les reverrons nous et où ? Seul l’avenir nous le dira !


Le reste c’est notre présent et avenir proche : 10 jours de vraies vacances en Martinique, visite de l’ile, en terriens pour en découvrir le sommet, la montagne pelée et les randonnées incontournables.

Retour en métropole début mai pour le déménagement de la résidence principale, vers
un garde meuble, l’exercice promet d’être intéressant…..

Puis retour, enfin, sur Maverick III au Guatemala, pour reprendre notre périple, qui doit passer en fin d’année par la Martinique pour récupérer nos fameux 1.7m3 de matériel….

Mais surtout retrouver enfin notre vie maritime, qu’on ne changerait pour rien au monde….

La Guyane, retour en terre française !


J’avais rêvé de la Guyane, de ses espaces inhabités, inhospitaliers, de ses forêts inextricables. Nous n’aurons pas vu grand chose, le voyage en voilier ne permettant pas de réserver à l’avance les diverses activités. Car nous arrivons ici en pleine période de carnaval et de vacances scolaires. Toute excursion, location de voiture ou réservation, est impossible. Nous sommes, en plus, en période de pluie, avant le petit été du mois de mars. Tout n’est donc pas praticable, les routes étant souvent inondées. Alors les pistes et autres cascades, n’en parlons pas. Car ici en Guyane, peu de routes. La nationale reliant Cayenne à Saint Laurent du Maroni, 256 km du sud au nord, en passant par Kourou (minimum 3h30). Quelques routes secondaires et enfin les pistes impraticables avec les fortes pluies en petite voiture urbaine. Ou l’avion pour aller à Saul ou Maripasoula, deux lieux incontournables que nous ne découvrirons pas, les vols étant complets. Pas de zoo, pas d’excursions au Petit Saut, aux Marais de Kaw, à Cacao… C’est aussi cela le voyage en voilier, tributaire du temps, de la météo, des contraintes. Car nous en avons quelques unes, quand même.


Après notre navigation du Brésil jusqu’aux iles du Salut (vidéo à revoir pour le plaisir), nous choisissons de mouiller à Kourou en arrivant des îles du salut, juste en face. La remontée du fleuve est courte mais les fonds très aléatoires. Nous calerons dans moins de 2 mètres de profondeur. Nous passons près de la pointe des Roches, et sa tour Dreyfus bien visible. Cette dernière est l’un des rares vestiges de l’ancien pénitencier de Kourou. Inaugurée en 1856 et destinée à la production agricole, cette petite tour face à la mer servait de sémaphore à l’époque du bagne, et permettait de communiquer avec l’autre centre pénitencier des environs : celui des îles du Salut. Depuis, les bâtiments ont été détruits pour faire place à l’Hôtel des Roches, toujours en activité aujourd’hui. La tour a pris le nom du plus célèbre pensionnaire du bagne de Guyane : Alfred Dreyfus.


Pourquoi Kourou ? Pour découvrir en premier lieu le centre spatial européen, Jean-Benoit ayant pris contact avec ses anciens collègues pompiers de Paris pour une visite privée de leurs installations. Un immense merci à Hervé qui nous a fait découvrir ce site extraordinaire.


Le mouillage à Kourou, à l’ancre, est très agréable.

Nous descendons à terre en déposant notre annexe au ponton des catamarans professionnels dédiés aux îles du salut, sécurisé même de nuit. Très pratique : nous sommes dans la vieille ville à portée de pas du marché et du meilleur boulanger pâtissier, salon de thé, restaurant, de Guyane, un couple formidable, une rencontre improbable et forte : Marie-Anne et Félix. Le temps passé avec eux sera bien trop court. Comme dit Marie-Anne nous avons dû nous rencontrer dans une vie antérieure…

Nous dégusterons du caïman chez Félix. Absolument délicieux.



Kourou est une ville moderne où nous nous sentons bien. C’est période de carnaval donc tout est fermé pendant 4 jours.
Le dernier fameux défilé d’avant Mardi gras se déroule à Cayenne, place des Palmistes.
Qu’à cela ne tienne, direction la capitale le dimanche matin à 8h00 en taxi collectif après avoir attendu vainement le bus…
La ville est triste, toute fermée, comme le bar et notre hôtel des Palmistes, une référence ici. Y’a eu la fête la veille… Et comme les musées, fermés eux aussi. Promenade en bord de mer puis nous montons au fort Cépérou, anciennement fort Saint-Michel, une fortification construite aux XVII e siècle sur le mont Cépérou, qui surplombe Cayenne. (video)


Vue directe sur le fleuve bien envasé et le mouillage bien loin de la ville. Nous ne le regrettons pas.
Une petite immersion à Port Williams via whatsApp pour féliciter nos amis Claude et Yannick pour leur passage du cap Horn. Nous leur envoyons un peu de notre chaleur et nous remémorons Ushuaïa, c’était il y a moins de 3 mois. Que de kilomètres parcourus et d’expériences vécues.

Après un petit tour dans la vieille ville et son monument aux morts pour la France surplombé d’un coq,


Déjeuner au restaurant égyptien derrière l’hôtel. Oui vous avez bien lu ! Couscous pour ce midi. Pas grand chose d’autre d’ouvert et délicieux repas.
Ce soir c’est carnaval à partir de 17h00.
Les tenues sont osées ici, les femmes totalement décomplexées, des décolletés plongeant, des shorts et collants très courts et moulants, loin de nos tenues habituelles de métropole.
Et le défilé commence. Il durera près de 4h00. Quel travail, quelle créativité, quel spectacle !

video en musique.

La pluie aura épargné la soirée alors qu’il tombe des trombes d’eau à Kourou.
Retour le jour suivant sous ces mêmes trombes d’eau…
Nous nous occupons sur Maverick en essayant de nous protéger au mieux sans avoir à nous enfermer à l’intérieur. Car il fait chaud, évidemment !

Petite soirée crêpes entre amis sur Maverick entre deux averses.

Retour au centre spatial pour la visite de groupe gratuite, de celui-ci, très prisée.

Et de la fameuse salle Jupiter, le centre de commandement. On s’y croirait presque. Passionnant ! Certains de nos amis reconnaitront (video)…


Puis grand tour en bus sur le site, avec les bases de lancement aux noms magiques, Ariane 5, Ariane 6, Vega, Soyouz, et autres lanceurs.

Et la nature n’est pas en reste, les animaux étant protégés. Y sont répertoriés 22 jaguars, des capibaras géants, de nombreux caïmans, des paresseux, des pekaris, des toucans, et j’en passe. Une visite mensuelle a lieu à la découverte des animaux et de la flore du centre : ça doit être passionnant ! (lien). Nous n’aurons aperçu qu’une « matoutou »


Merci encore à Hervé de nous y avoir inscrits.


Au total, nous resterons une dizaine de jours à Kourou en composant avec la pluie, en profitant de Félix et Marie-Anne et de leurs délicieux croissants, du marché, des grandes surfaces françaises et de la laverie très propre. Nous n’aurons même pas pris le temps de nous promener sur la promenade des roches et y découvrir, parait-il, les jardins botaniques avec leur vente directe de légumes et fleurs.

Une merveille de la nature sur les murs d’un immeuble de Kourou.


Nous arriverons, avant de partir de Kourou à nous rendre à la montagne des singes (nous n’en verrons aucun), mais au moins nous aurons fait une belle randonnée dans la forêt guyanaise. Il faut nécessairement une voiture pour s’y rendre.

Ambiance !

Le point de vue ci-dessus avec les araignées est un très bon lieu pour admirer le lancement de fusées du CSG.


Départ au petit matin, avec la marée descendante pour être dans le courant, vers les Iles du Salut que nous souhaitons visiter tranquillement, étape incontournable avant de se rendre à Saint Laurent du Maroni. Nous quittons le fleuve Kourou sous un ciel chargé, qui se transformera au pluie…


Les Iles du Salut sont un passage obligé en remontant du Brésil vers les Caraïbes. Tout navigateur n’a pas la chance de pouvoir entrer à Cayenne, Kourou ou St Laurent du Maroni. Pour cela il faut un tirant d’eau faible, catamaran ou dériveur fortement recommandé.

Lors de cette traversée, le compteur de Maverick 2 atteint 10.000 miles nautiques (18.520 kilomètres) depuis notre départ !

Ça se fête : merci à Marie-Anne et Félix pour leurs délicieux chocolats.


Les Îles du Salut doivent leur nom à l’expédition de Kourou, entreprise entre 1763 et 1765 pour réaffirmer la puissance coloniale française. Cette opération est un désastre et va voir 60% des colons envoyés décimés par la faim et les fièvres. Les survivants se réfugieront sur le petit archipel appelé alors “îlets au Diable”, à 13km des côtes, qui gagne sa réputation de salubrité et sa nouvelle appellation.


Ces îles sont séparées du continent par un bras de mer d’une quinzaine de kilomètres et ne sont accessibles au grand public que via la vedette de Kourou et quelques catamarans commerciaux. Et parfois des bateaux de croisières qui déversent leurs centaines de visiteurs sur l’île Royale, la principale.


Nous mouillerons près de la baie des cocotiers, sur l’île Royale,


Video émotion en sur l’île Royale.

Découverte des vestiges du bagne qui se concentrent sur cette ile : son musée en cours de réaménagement, son église, et les pans des bâtiments maintenus en place.

Et l’hôtel restaurant avec ses carbets en location, ses chambres. Et son restaurant avec la télévision pour regarder le tournoi des 6 nations et le jeu de l’équipe de France de Rugby (video).

Nous rencontrons sur les pelouses ces petites bêtes. Ce sont des agoutis. Les paons font leur parade (video). Et les singes se régalent ! (video)

L’île est la plus touristique. L’ambiance est lourde d’autant que la météo est souvent pluvieuse. L’île royale permettait la réception des forçats, leur répartition par classe, leur immatriculation et leur acclimatation pendant les formalités.
Le chemin principal fait le tour de l’île, le point de vue sur l’île du diable est saisissant (video)

Comment imaginer la vie sur cette île du diable, inaccessible en bateau, habitée par les bagnards reconnus comme les plus récalcitrants. Louis Dreyfus y fut déporté 3 ans dans une cabane de six mètres sur quatre, entourée d’une palissade de 3 mètres de hauteur. Les surveillants sur place, jour et nuit, ont consigne absolue de ne pas communiquer avec le prisonnier.
Elle n’était reliée que par câble, lorsque les conditions permettaient aux hommes de l’utiliser. Et quand on voit l’état de la mer (video).

Le chemin mène ensuite à la piscine des bagnards, que ceux ci ont aménagée de remparts de pierres afin de retenir au loin les requins attirés par les restes déversés en mer par les cuisines (video).


Un autre prisonnier célèbre, Guillaume Seznec, dira de son incarcération sur l’île Royale « entendre la mer et ne jamais la voir ; voir les hommes et ne jamais leur parler« , un saisissant raccourci.
Une route goudronnée part du haut de l’ile, avec les singes à l’affût de la moindre miette jetée par les touristes, et s’amusant à nous envoyer des noix de coco sur la tête

.
Plongée dans l’histoire des bagnes français, notre histoire. Si vous voulez en savoir plus, cliquez .


Et puis il y a l’île St Joseph, terrain de jeu actuel des troupes de la légion.


Vidéo émotion en
sur l’ile Saint Joseph.


Et là l’ambiance est tout autre. Très peu de visiteurs ici, aucune installation pour les touristes, aucun panneaux explicatifs. Nous nous sentons comme des intrus sur cette île où la nature a repris ses droits : c’est tellement austère. Tant de bâtiments sur si peu de mètres carrés (video).

Nous déambulons sur ces chemins empierrés et débroussaillés, entre les pans de murs envahis de végétation. C’est extrêmement poignant (video)

Cette île a accueilli dans un premier temps les premiers libérés, puis les repris de justice. Plus tard, l’île Saint-Joseph se destine à la détention des opposants de Louis Napoléon Bonaparte, avant de regrouper les récidivistes et les évadés.

Enfin, après une évacuation suite à une épidémie de fièvre jaune en 1875, à partir de 1906, ce seront les astreints à résidence perpétuelle qui y termineront leur vie.

Le quartier pénitentiaire de Saint-Joseph est construit entre 1897 et 1906 sur le plateau de l’île puis agrandi à partir de 1913. Le camp de la Réclusion est d’abord constitué de deux grands bâtiments rectangulaires accueillant dortoirs et cellules intercalés par des cours et préaux ceints par un important mur d’enceinte. Le complexe est agrandi à partir de 1913 sur le même modèle. Ces bâtiments à structure métallique de type doubles parois, sont préfabriqués en métropole et expédiés en Guyane. Le régime de la réclusion cellulaire, également appelé « guillotine sèche », est appliqué avec une très grande dureté jusqu’en 1925. La loi prévoyait l’enfermement cellulaire jour et nuit, dans un isolement total et un silence absolu. Les cellules ne disposaient pas de plafond, ce qui permettait une surveillance constante par le biais d’un chemin de ronde situé au-dessus des cellules. Plusieurs bâtiments accueillant des logements et communs pour les surveillants sont construits à proximité directe du camp.

Après un chemin suivant les rives de l’île, nous arrivons sur ce cimetière parfaitement entretenu. Il s’agit du cimetière dit des « surveillants » qui était réservé au personnel, gardiens, médecins et religieuses, ou membres des familles qui étaient inhumés. Les sépultures sont datées entre 1855 et 1932 et comporte 297 tombes (video)

Retour au point de départ par le chemin circulaire.

Cette île nous aura fortement impressionnés. Si vous voulez en savoir plus, cliquez.

Un souvenir fort d’un film inoubliable se déroulant sur ces terres : Papillon, avec Steve McQueen et Dustin Hoffmann. Nous le louerons et le regarderons en direct de la baie des cocotiers.


Après 3 jours sur ces îles si impressionnantes, nous nous dirigeons vers notre dernière étape en Guyane, Saint Laurent du Maroni (SLM).

Dernière vision de ces iles qui nous auront marquées profondément (video).


Après une navigation très tranquille de 15h, et sans voir âme qui vive, nous arrivons marée montante devant la vaste embouchure du Maroni, sous un ciel de plomb, mais coloré (video).

D’un côté la Guyane, de l’autre le Surinam (nous nous ferons piéger avec notre carte free, 60€ de dépassement de données, ayant été pingués au Surinam). Nous nous dirigeons vers de gros nuages chargés de pluie. Notre cartographie navionics n’est pas totalement à jour. Il nous faut suivre le chenal mais… Il nous fait vraiment passer tout près de la rive. Nous passons entre les bouées latérales rouges et la mangrove, en laissant à notre droite le fleuve dans son entier. Il faut vraiment y croire (video, video 1, video2… L’eau est très sombre. Nous ne risquons pas de nous y baigner, d’autant que la teneur en mercure est très élevée, dû à l’orpaillage qui sévit plus haut sur le Maroni. La consommation de poissons et autres produits du fleuve est également vivement déconseillée.

Saint Laurent du Maroni en vidéo/ Et sous le soleil vue du ponton(video1)

Nous y retrouvons avec joie et bonheur Nadine (l’artiste qui a peint sur le mur de Jacaré notre maverick) et Jean Pierre sur LoVall, la réplique de Joshua, le bateau de Moitessier sur la Longue route, qui nous avaient quittés à Jacaré (vidéo) . Ils ont tant à nous raconter sur l’histoire, leur histoire qui est aussi familiale.


Que penser de Saint Laurent du Maroni ? En voilier, pas forcément idéal, mais incontournable. Attention, le mouillage est sur bouée, impossible à attraper seul. Merci les amis de nous avoir aidés. Qui dit bouées, dit prix à payer par jour et devrait dire services. Que nenni. Rien, nada! Nous paierons notre facture, mais sans aucun service : aucun contact, David décrit dans les réseaux n’étant pas présent, pas d’accueil à l’arrivée pour connaître quelle bouée prendre et surtout si elle est solide, pas de lieu dédié aux navigateurs, juste un bar ouvert à tous à partir de 16h00, pas de sanitaires évidemment, juste un robinet d’eau assez crasseux accessible… à partir de 16h00. Pas pratique quand on constate que le Maroni n’est calme en général que le matin.
Nous déposons notre annexe à un ponton un peu déglingué. Il est fort recommandé de bien l’attacher et de ne pas la laisser la nuit.
La place où nous accédons est sympathique, des défilés en musique de jeunes filles mettent l’ambiance chaque jour. Un petit bar « le bar couleur » un peu plus loin sur la pelouse, organise des concerts, diffuse de la musique.

Un peu de joie avant d’arriver à quelques encablures au camp de la transportation de Saint Laurent du Maroni, de grands bâtiments austères que nous visiterons. On ressent souffrance et malheur. C’est poignant. Le 16 mars 1880, la ville devenait la seule commune pénitentiaire de France, vouée à ne graviter qu’autour de la lourde machine répressive. Le camp couvre 3 hectares entièrement clos, composé, outre les deux bâtiments d’entrée qui abritaient les locaux administratifs, douze bâtiments dortoirs, 132 cellules individuelles et 4 dortoirs appelés blockhaus. La guillotine y avait sa place et y fit ses ravages. Elle est encore dans les murs mais n’est plus accessibles par les visiteurs.

Vidéo


Au bout de la visite nous découvrons la cellule numéro 47, celle de Papillon. Mais au fait, pourquoi le prénommait-on Papillon ?


La ville, ensuite, où l’on ressent désœuvrement et dénuement. A 6h00 du matin, au Brésil, tout le monde s’activait dans la rue, travaillait ou vaquait à ses occupations. Ici la vie ne commence qu’à 8h30/9h00. Pourtant c’est la même chaleur. Étonnant… Les rues ne respirent pas la prospérité. Heureusement il y a le marché, coloré, pratiquement tous les jours, les étals se partageant entre hmongs et créoles.
Nous nous dirigeons vers le super U, bien moins attirant qu’à Kourou. Pourtant nous sommes tellement heureux de retrouver des produits français, du fromage, de la charcuterie…

Mais on ne va pas se laisser aller. Au programme :
Remontée du Maroni sur une journée et nuits en carbets en hamac.


Vidéo en musique de cette journée.

Cette remontée du Maroni en pirogue jusque Apatou passe, côté Surinam, par un village noir-marron

puis un village amérindien, totalement différent.

Nous déjeunons à Apatou de « jamais-gouté », après un arrêt sur un chantier de construction de pirogues.
Voyez ce tronc : il va être humidifié et brûlé afin que le bois s’écarte. Incroyable ! (pour en savoir plus, cliquez)

Dans les rues de Apatou. Cette ville s’est vue désenclavée il y a quelques années grâce à la construction d’une route. Il ne faut plus qu’une heure en voiture pour se rendre dans cette ville, alors qu’en pirogue, 4 heures sont nécessaires. Ça change la vie.


Redescente en passant par le saut Hermine (vidéo).


Ce fut une belle journée. Nous aurons au moins goûté la pirogue, plutôt grillé dans la pirogue… Car il ne faut pas oublier crème solaire, chemise et… pull et poncho pour l’averse qui n’est jamais très loin.


Nous décidons de louer une voiture avec Nadine et Jean Pierre et après des recherches poussées sur internet, nous voici en route pour deux nuits en carbet et hamac à l’auberge d’Angoulême. Mais que vient faire Angoulême ici ? (cliquez si vous voulez en savoir plus)

Nous sommes heureux de notre choix. L’Auberge est située sur une colline dominant le fleuve Mana, qui offre un superbe panorama sur la forêt environnante. Les gites et carbets de construction traditionnelle s’étalent sur les pentes d’un terrain magnifiquement arboré et fleuri. Nous sommes coupés du monde tout en restant dans un confort relatif. Ici pas d’électricité de ville. Ce sont panneaux solaires, et pompe à eau tirée de la source. Il n’y a ni wifi, ni téléphone. (vidéo )

La Mana coule au bas du layon.

Nous nous y baignerons dans un fort courant. Les chiens nous surveillent et nous câlinent. Et sont prêts à nous ramener à terre en cas de perte d’équilibre dans les fort courants. Magnifiques animaux.

Photo digne de Gauguin, n’est-ce pas (merci Nadine) ?

Paddle et kayak ne seront pas pour nous sur ce séjour. Mais en deux jours, l’eau descendra de plus de 1 mètre.
Nous découvrons notre petit paradis sur terre. Que de magnifiques fleurs et arbres. Quelle nature !


Une petite randonnée nous permet de nous enfoncer quelque peu dans la forêt. Nous y verrons nos premiers papillons bleus, vous savez ceux du film « Papillon », et découvrirons les fougères bleues.

Et terminerons le chemin dans l’eau à hauteur de ceinture (Franck le propriétaire nous avait prévenu que nous terminerions à la nage). Les 3 chiens du propriétaire, forts sympathiques, des mâlinois plein de vitalité, nous accompagnent et nous montrent le chemin, y compris sous l’eau. En liberté, ces chiens sont des merveilles.


Franck et Sabrina sont fort sympathiques. Les soirées se terminent autour de rhum arrangés avec les fruits qui poussent ici et qui nous sont inconnus !

Le soleil se couche et la lune se lève…


Les nuits dans les hamacs plutôt confortables, en tout cas pour nous. Nous trouvons, lors des rangements de départ, une locataire qui nous aurait empêchés de dormir si nous l’avions vue plus tôt…

Sinon pas de moustiques, pas de petites bêtes déplaisantes, même pas de sangsues comme en Asie ou en Australie !


Mais il faut rentrer. Nous gardons la voiture pour gérer nos ravitaillements en prenant bien soin de la stationner le soir près de la gendarmerie. Le sport national ici est de fracturer les voitures et de voler les batteries pour les revendre en face, au Surinam. Les agences de location sont rares à proposer l’assurance permettant le rachat de franchise !

Nous avons vu arriver le cargo de ravitaillement. Impressionnant non ?


Nous découvrons en brassant les placards sur Maverick que l’humidité a fait des dégâts. Beaucoup de nos vêtements rangés et non utilisés depuis notre retour du grand sud, ont moisi. Les amis du mouillage nous avaient alertés : nous sommes loin d’être les seuls ! Direction la laverie avec mes 15 kg de linge. Heureusement tout revient à la normale même lorsqu’il me manque quelques pièces de monnaies pour sécher complètement mon linge : une dame sur place me cède volontiers sa machine et refuse que je lui rembourse. Le bon cœur est partout dans le monde.
Profitant de la voiture, nous nous rendons à Saint Jean du Maroni, à une quinzaine de kilomètres de Saint Laurent. Nous arrivons dans un autre monde, moins urbanisé.

Une belle œuvre découverte sur un mur à Saint Jean du Maroni, le Tembé, l’art noir-marron très présent sur les rives du Maroni.


Outre le restaurant du même nom, nous souhaitons découvrir le cimetière des relégués. Les relégués sont les bagnards ayant terminés leur peine mais ne pouvant ou n’ayant pas le droit de rentrer en métropole. Drôle de cimetière. Seules deux tombes en dur restent visibles. Toutes les autres sont matérialisées par des herbes bien délimitées, en pleine forêt (vidéo).



Nous découvrons en rentrant une fête consacrée à la journée de la femme dans un village amérindien. Nous serons les seuls non amérindiens. Il n’y a aucun mélange ici…


Nous nous dirigeons ensuite vers « le » restaurant qu’il ne faut pas manquer parait-il. Il s’agit de la Goëlette. Nous y prendrons juste un pot. Le lieu est très sympa.



Dernière journée, dernier dimanche. Nous ne résistons pas à nous rendre sur les terres des hmongs, à Javouhey, le petit Cacao. Cacao est une ville à 1h de Cayenne, bien trop lointaine pour nous. Les hmongs, du nord Laos, sont arrivés en Guyane, à Cacao principalement, en 1977. Ils ne furent que quelques familles à débarquer sur les terres en friche. Bientôt rejoints par d’autres compatriotes, leurs terres sont devenues le grenier de la Guyane en maraîchage. La plupart des légumes frais consommés en Guyane viennent des champs cultivés par ceux-ci.

Le marché fait, nous nous installons sur les tables pour y déguster une soupe phô, grande ou petite dirait Jean-Pierre. Absolument délicieuse ! D’ailleurs, Nadine et Jean Pierre nous régalerons, pour notre dernière soirée, de nems, samoussas et autres délicieuses spécialités hmongs.


Le soir, dernières images de Saint Laurent du Maroni, sous un beau soleil. Ça change tout !



10h30, lundi 12 mars. Après un dernier café à la maison du café avec Éric, Nadine et Jean Pierre, que nous retrouverons tous trois aux Antilles à un moment ou à un autre avec grand bonheur, nous appareillons pour… Grenade. Difficile de choisir l’île d’étape avant la Martinique. Ne connaissant pas, nous avions évoqué Tobaggo, puis la Barbade. Ce sera Grenade ou nous arriverons au bout de 4 jours et 10h pour 650 miles nautiques.

Mais ceci sera raconté dans le prochain post consacré à nos premières impressions sur les Caraïbes.


Réponse à la question : pourquoi le prisonnier était il prénommé Papillon ?

Papillon, considéré comme proxénète, a été condamné, sans preuve pour le meurtre de l’un de ceux-ci. Et les proxénètes, à Paris, étaient appelés les « papillons de nuit », d’où son surnom.

Valparaiso, la capitale mondiale du street art

« Valpa » est au street art ce que Amsterdam est au cannabis

Valle paraíso, fondée en 1880, signifie en espagnol « Vallée Paradis ». L’Eden est la deuxième plus grande ville du Chili, de 300 000 habitants, posée au bord du Pacifique, à 112 km au nord-ouest de Santiago, capitale du Chili.

La ville est dominée par quarante-quatre collines souvent abruptes, de nombreux ravins et d’étroites plaines côtières, le tout formant un amphithéâtre naturel (video).


« Valpo » est formée en deux parties : El Plan est la ville basse où se trouvent le premier port du Chili et la grande majorité des commerces.

La population vit essentiellement sur les cerros, accessibles par des escaliers et des funiculaires à fort dénivelé pour rejoindre ses maisons colorées qui se dressent au sommet des falaises.
Pourquoi ces maisons sont-elle si colorées ? Ce serait suite à une mesure préventive de l’État, dans les années 1920, pour lutter contre la dépression dans une période de récession économique. Une belle manière de redonner des couleurs à la vie … et de voir la vie en rose, jaune, bleu, vert … !

La ville est aussi et surtout la capitale du Street art, dont la quasi-totalité des maisons et devantures en est recouverte.

Le street art n’est pas né récemment. Sous la dictature de Pinochet, le street art a émergé au Chili comme une forme de protestation, tel un cri de révolte face à la dictature. C’était une des manières les plus sûre de s’exprimer ! Plus tard, l’art urbain est rentré dans les mœurs, et est devenu très populaire. Le Street Art est apparu à Valparaiso avec une idée d’engagement politique. Les tags et graffiti étaient porteurs de messages d’opposition à la dictature en place. De nos jours (et depuis les années 2000), ils sont le plus souvent uniquement esthétiques, forme d’expression artistique.
Aujourd’hui, des artistes locaux et internationaux ont fait de la ville leur lieu d’expérimentation. L’art y vit à l’air libre. Tous les styles s’y rencontrent. Si vous voulez en apprendre davantage cliquez sur ce lien d’un blog très fouillé sur ce sujet.

Il faut se perdre à Valparaíso, dans les ruelles full street art, les allées pleines de pavés qui grimpent et qui descendent.

Nous concentrerons nos visites au Cerro Conception, le plus beau et le plus touristique (où nous logeons) et le Valparaiso à ciel ouvert (qui a souffert très fort, pensons nous, suite au Covid), sur les pentes du cerro Bellavista.

Notre point d’attache, l’hôtel des Roches, est tout là-haut… Hôtel médiocre mais magnifique point de vue avec sa terrasse très prisée donnant sur la promenade du même nom que la colline (video) !

Où que le regard se tourne, il y en a partout. Mais il faut distinguer tags, graffitis et peintures murales. Les tags consistent simplement à apposer son nom ou surnom partout dans la ville pour laisser sa trace. Le graffiti est plus évolué, même lorsqu’il ne s’agit que d’une inscription rapide à réaliser. Et la peinture, nous la retrouverons plus loin avec Mario Celedon. Et enfin les fresques murales que nous verrons plus loin également.

Y compris sur les coins de rues…


Petite histoire du cerro Conception

Le cerro tire son nom du fort Concepción, qui à l’époque protégeait la ville de Valparaiso contre les attaques des pirates, des corsaires et des contrebandiers, qui causaient de grands dommages dans la ville, la pillaient, et l’incendiaient afin de pouvoir plus facilement voler ses habitants.
En 1822, peu après le boom de l’activité portuaire de Valparaiso, les citoyens britanniques John Martin et William Bateman débutèrent l’urbanisation de la zone. Par la suite, la population étrangère aisée commença à affluer fortement dans le secteur, en évitant les quartiers populaires du port.
L’élégance de ce cerro, et de la colline voisine, le cerro Alegre, s’est traduite le 1er décembre 1883 par l’ouverture de l’ascenseur Concepción, premier funiculaire de Valparaiso qui continue encore aujourd’hui à transporter des passagers du quartier commercial de la ville au Paseo Gervasoni, qui offre une vue magnifique sur la baie et la place Anibal Pinto.
Étant le berceau de la diaspora étrangère à Valparaiso, le Cerro Concepción jouissait d’avantages et de services exclusifs. C’est ici qu’ont été construits le Colegio alemán en 1857, l’église anglicane St. Paul, construite en 1858, ainsi que l’Église luthérienne en 1897, alors qu’à l’époque, la liberté de culte n’était pas encore autorisée au Chili (que nous verrons plus loin).
Aujourd’hui, le Cerro Concepción reçoit encore des immigrants, d’anciens et de jeunes entrepreneurs issus des milieux les plus divers ayant dans l’idée d’ouvrir leur entreprise, comme l’ont fait leurs prédécesseurs à l’époque.


L’ascenseur Conception dont il est fait mention plus haut (video) :


Passons maintenant à toutes ces œuvres d’art, vues de plus près…

En descendant notre escalier donnant sur la promenade de l’hôtel, voici ce que nous découvrons : les peintures, sur le bordures de trottoir dessinées par Mario Celedon.

Bordures vues de plus près, absolument magnifiques :

Pour Mario Celedon, sa vie est la peinture. A l’époque de la dictature de Pinochet, il a choisi de ne pas avoir de femme ni d’enfants pour pouvoir se consacrer librement à celle-ci. Ce furent des moments difficiles mais il put se vanter de vivre de ce qu’il a le plus aimé : la peinture.

Nous retrouverons d’autres de ses œuvres dans le quartier à ciel ouvert, un magnifique escalier et l’hôtel aux pieds de celui-ci :

En parlant d’escalier, retournons au cerro Conception pour y découvrir deux très beaux escaliers.

Le premier très touristique entre deux belles rangées de maisons très décorées :


Le second et non moins connu, l’escalier piano. Admirez !


Promenons nous maintenant dans les rues et découvrons toutes ces œuvres plus gigantesques les unes que les autres.

Les chats :


Les papillons !


Les œuvres monumentales, pleines de symboles !


La nature


Les magnifiques devantures d’hôtels, les portes de garages, les bancs et autres curiosités inclassables…


L’église luthérienne de Santa Cruz, qui fut dans les années 1900, la première église protestante érigée en Amérique du Sud, que nous n’avons pas pu visiter, et sa barque chargée de symboles sur son mur de soutènement.

La future maison de mon petit frère, déjà à son nom !

La maison de la culture japonisante, où nous découvrirons un concours de rubicubes. Avis aux amateurs (vidéo, Video1)


Et l’exceptionnelle mais si triste histoire des mapuches, racontée en images à taille humaine (video)… Triste à pleurer, mais tellement vrai…


Mais que faire le dimanche à Valparaiso : aller sur la seule plage de Valparaiso, à Portales (on peut prendre le métro au départ du puerto) pour s’y rendre.

Avant d’embarquer dans le train, passez par la place Plaza Sotomayor, et son monument appelé Monumento a Los Heroes de Iquique pour y manger une glace.

Puis direction la plage. C’est plein de vie et de soleil. Les pêcheurs et petites guinguettes offrent poissons, ceviche et plats gourmands.

En se rendant vers les pontons, vous y découvrirez une colonie de lions de mer et des pélicans. Quel spectacle (video, video, video1). N’oubliez pas de mettre le son !


Et voilà, notre séjour à Valparaiso est déjà terminé : deux petits jours et puis s’en vont. C’est déjà mieux que rien.

Ce passage au Chili aura été une expérience, pas forcément joyeuse. Notre impression sur Santiago, que nous avons effleuré, est une capitale fort pauvre et en deshérence totale. Peu d’immeubles vierges de tag, totalement vétustes et tombant en ruine, y compris au centre historique. Beaucoup d’habitants exclus de leur logement, vivant dans la rue, sur les trottoirs, dans les squares. Mais peut être cette impression est elle faussée par le peu de temps passé sur place.

Valparaiso est juste un peu mieux grâce au street art, mais la pauvreté est présente à chaque coin de rue et inutile de vous dire qu’il n’est pas particulièrement conseillé de s’y promener le soir.

Quelques images de Santiago où nous avons séjourné au cœur de la ville.


Cette dernière image, tellement révélatrice, qui rejoint la fresque des mapuches revisitée plus haut en image.

Ce mapuche encerclé par les immeubles. Il ne reste plus rien d’eux…

Entre Brésil et Guyane

Pour le plaisir avant l’article complet qui suit, vidéo en musique de notre traversée !


De retour de Buenos Aires, il nous faudra 3 semaines de boulot entre la remise à l’eau de Maverick 2 et le départ de Jacaré.

3 semaines, direz-vous c’est long mais…

Pour nous remettre à l’eau, il était indispensable d’attendre 1 semaine le bon coefficient de marée. Le capitaine est ensuite parti pour une petite semaine au Guatemala pour découvrir et signer la promesse d’achat de Maverick 3.

Puis réinstallation des voiles et du gréement, réparation du guindeau, du moteur, des fils s’étant oxidés, remise de la girouette tout en haut du mât. Et nettoyage complet intérieur et extérieur. Nous profitons de l’eau à disposition sur les pontons car pour la suite de notre périple il nous faudra bidonner.

De plus, impossible de travailler au-delà de 10h00 la chaleur étant infernale. Heureusement la marina est un nid de fraîcheur et la piscine fort accueillante. Merci à Nicolas et son équipe pour son professionnalisme et sa gentillesse. Et sa présence constante ! Et à Karine pour son sourire qui a remplacé bien des dialogues.

Et la plage n’étant pas loin, un petit tour en vélo et nous voilà nous prélassant sur la plage, à profiter de l’eau à… 30 degrés ! Trop chaud pour les bretons que nous sommes !

Et il y a les amis, rencontrés sur place, Laurence, Christian, retournés en métropole. Nadine et Jean-Pierre sur LoVall que nous retrouverons en Guyane. Nadine immortalisera notre passage à la marina grâce à ses talents d’artiste.

Ils partiront avant nous. Nous les retrouverons à Saint Laurent du Maroni, si tout va bien (vidéo)

Niel, rencontré en Casamance, retrouvé en Gambie, puis à Dakar. Et ici ! Éric, un breton, encore, ancien pêcheur, et son amie sénégalaise, de Ziguinchor, qui nous régale de spécialités africaines.

La petite famille avec Sarah, Dino, et Achille, Sarah et sa séance de réflexologie plantaire. Divine ! Si vous les rencontrez, n’hésitez pas à lui demander. Instants uniques, hors du temps !

Et bien sûr, sur place Serge, Vanessa et les enfants que nous retrouverons chez eux à Fortim. Que d’excellents moments passés ensemble. Attention, nos capitaines d’annexe ont à bien se tenir (video)

Et le fameux barbecue du dimanche, déjà connus lors de nos précédents passages à la marina. Le lieu s’y prête tout particulièrement et le marché du samedi à Cabedello nous fournit les poissons et denrées nécessaires à de telles festivités.


Et voilà, c’est la date de notre départ (vidéo). Nous décidons de faire un stop avant notre arrivée en Guyane. En effet, Serge et Vanessa, que nous côtoyons à la marina depuis notre arrivée en juin, nous proposent de passer chez eux à Fortim. Qu’à cela ne tienne ! Direction donc Fortim.


Deux jours de navigation sont nécessaires pour arriver à Fortim et nous installer au mouillage devant la maison de Serge et Vanessa. Charles, le plus grand garçon, vient nous rejoindre à l’entrée de la passe en kayak. Malheureusement, il ne nous sera pas utile, d’autant que le chenal n’est pas matérialisé. Nous naviguons à vue, avec la carte navionic pas particulièrement à jour. Heureusement nous sommes en dériveur intégral, car nous surfons sur les vagues de 1 mètre avec moins de 80 cm de fond… Pour la sortie, nous nous promettons de suivre un pêcheur !

Arrivée sur un mouillage de rêve (vidéo)

Que du bonheur ce séjour chez Serge et Vanessa entre barbecue avec les amis français installés tout à côté, les repas et visites. Et la découverte des animaux de la maison (vidéo rigolote)!

Heureusement que sur Maverick nous ne nous disputons pas comme cela ! (vidéo)


Et une journée de sortie sur Maverick à remonter le rio jusqu’au pont (video). Vanessa n’a jamais fait de voile. Charles adore la navigation. Il est déjà très à l’aise à la barre. Nous espérons lui avoir donné la motivation pour avancer en ce sens, comme son père qui, lui, a fait son tour du monde à la voile avant de s’installer au Brésil.


Oh un petit breton !


Mais il faut penser à repartir. Nos derniers repas seront composé de bien jolies bêtes. Nous en emmènerons également pour notre navigation. Un délice !

Merci de tout cœur les amis pour ces moments privilégiés passés ensemble !


La sortie du rio fut délicate. Départ prévu à 6h30, heure de la marée haute. Nous nous calons derrière un pêcheur qui connait parfaitement la passe. Il est tout heureux de nous montrer le chemin. Nous n’aurions pu faire mieux, de méandres en méandres (vidéo1 video2 ).

Toute la famille est de sortie, sur leur terrasse à nous faire de grands signes. Que d’émotions… Dernières images et vidéos de ce petit coin de paradis. Merci Serge pour cette si jolie vidéo.

Ambiance à la sortie ! (vidéo)


Adieu le Brésil

De nouveau un départ, de nouveau des « au revoir, » à se dire « on se reverra quelque part sur les mers » (vidéo Jacaré – vidéo Fortim). De nouveau nous quittons des lieux que nous avions appris à connaître, des amis, qui nous ont accueillis chez eux comme des membres de leur famille. Que d’excellents souvenirs.
Cette parenthèse de 7 mois en Amérique du Sud fut une belle expérience, dans tous les sens du terme, et forte en découverte de lieux, de sites mythiques, de relations humaines. Nous clôturerons cette remontée par le changement de Maverick 2.

Une autre vie va commencer en juin, plus confortable, plus dans le partage puisque l’une des raisons pour lesquelles nous quittons notre monocoque est que nous allons enfin pouvoir accueillir la famille, les amis. Afin qu’ils partagent quelque peu avec nous notre vie de rêve.

En attendant l’émotion est grande. Nous sommes restés 2 mois à Jacaré, entre notre arrivée en juin 2022 et notre départ en janvier 2023. Nous y avions nos habitudes, nos adresses, nos points de reconnaissance comme à la Marina de Jacaré, où nous nous sentions comme chez nous. Le seul regret et ce ne sera pas que pour ces lieux, est la langue que nous ne parlions pas. Moins de partage.

Notre escapade dans le grand sud nous laissera également d’excellents et mémorables souvenirs. Nous ne l’aurons pas fait avec notre voilier mais nous aurons découvert des sites extraordinaires, loin des mers.


Décision est prise : nous ferons d’autres escapades à terre avant de passer Panama pour découvrir la Colombie, l’équateur, le Pérou, la Bolivie… 


Notre navigation

Cette remontée du Brésil fut un vrai plaisir. Il s’agit de la dernière longue distance que nous allons faire avec Maverick 2. La mer ne nous aura pas épargnée, entre grains, pluie et houle de 3 à 6 mètres au plus fort des grains.

Le courant nous aura fait avancer comme sur un tapis roulant. Explications !

Mot du capitaine

1080nm (2000km) à couvrir pour cette navigation qui doit nous ramener en terre française.

Contrairement à nos traversées précédentes nous devrions, au-dessus de l’équateur, retrouver le régime des alizés, qui doit nous donner un bon vent de nord-est, stable et régulier.

Mais….. Dans ce régime stable il y a aussi les grains…. De taille variable, donc de durée et d’intensité diverses. Cela va d’un changement d’orientation du vent de 10°, en puissance monter jusqu’à 25-30 kn (40 à 50km/h) ; à d’autres, plus méchants, qui font passer de la navigation tranquille, écrasés à lire sur la banquette, à un déluge d’eau avec le vent qui monte à 40kn (75km/h) en moins de 5mn. Parfois le grain passe vite, parfois il dure jusqu’à 20mn. Parfois seul, parfois accompagné.

Bref, même sans être spécialiste, vous imaginez que cela engendre bien des manœuvres de voile, de rentrer le « salon de cockpit » au sec, voire, comme c’est arrivé, de rentrer tous les deux à l’intérieur, en laissant un tout petit peu de voile d’avant et le fameux troisième équipier (le pilote automatique) gérer seul la situation. Il est parfait pour cela…

Coté route et navigation :
– Notre stratégie quand le temps est aux grains, ce qui a été sur à peu près la moitié de notre navigation :

·        minimum de voiles en fixe : nous avons rangé la grand voile le 3ème jour en entrant dans la zone. Elle n’est pas ressortie. Le génois seul nous permet d’adapter très vite notre surface au grain qui arrive.
·        Sitôt qu’un grain arrive, un des deux équipiers est équipé – coupe-vent, gilet, harnais – apte à intervenir sur le pont et/ou à reprendre la barre en cas de besoin.
·        à l’intérieur tout est en mode traversée, rien qui ne risque de bouger ou de voler, pas de placard ou de tiroir qui se déversent à terre à cause d’une rafale.
·        observation du ciel et des indices, surtout ce qui vient de l’arrière tribord (le jour facile à observer ; la nuit chercher la disparition des étoiles, ou de la lune). Vigilance particulière sur le vent, une alarme sonore de variation est définie : sitôt que le vent monte ça sonne. Et on observe, on réduit, on range…

A peu près aucun risque de dépression à cette époque où l’anti-cyclone des Açores est stable et puissant. Donc le vent est régulier, entre 10 et 20kn, orienté NE. Ce qui nous donne en permanence un angle de 90 à 160, le bonheur du marin. A part au départ ou un vilain angle de 180° qui nous a obligé de tangonner, nous n’avons jamais eu à remettre cet espar pas très apprécié de la Second….

Un courant océanique fabuleux nous pousse tout le long de la route en moyenne à 2kn. Mine de rien, sur 1100NM et 7.5 jours ça nous fait plus de 300NM « faits » par le courant. Comme si nous étions sur un tapis roulant. Et c’est du courant océanique, pas 6h avec nous, 6h contre comme sur nos côtes bretonnes : Non c’est 100% avec nous ! Le rêve du marin de Bretagne nord quoi ! Attention, il faut quand même bien se placer sur le courant pour exploiter au maximum sa puissance (varie d’1kn en moins d’un degré). En gros sur ce parcours, le meilleur du courant se situe sur la ligne de fond entre les hauts fonds et les 1000m.

– La houle sera, comme souvent, plus importante qu’annoncée par les différents modèles météo.
On espérait « seulement » 1.5m, on aura toujours au moins 2m, et longtemps 3 à 4m… Ce qui veut dire parfois une belle vague de 5m qui vous bouscule un peu. Bon, de trois quart arrière cela bouge beaucoup mais ce n’est pas dangereux, tant que ça ne déferle pas, ce qui a été heureusement le cas.
– Chose qu’on ne s’explique pas : aucun bateau de pêche sur 1080NM ! Quelques cargos, tous avec AIS et vigilants, mais malgré la faiblesse du trafic on se retrouvera quand même deux fois en route de collision… Pas grave, faut juste modifier son cap, dans le bon sens… Merci l’AIS !

Dernier point coté énergie : Quasiment pas de moteur sur la route. Par contre beaucoup de nébulosité sur la fin de parcours, pendant presque 48h pas de soleil…. Du coup les panneaux ne donnent pas assez… Et c’est donc deux heures de moteur avant la nuit pour s’assurer de ne pas descendre en dessous de 75% de charge des batteries… Le reste du temps, comme on va d’est en ouest, et sans grand-voile, on a une charge excellente qui nous ramène à 100% vers 14 ou 15h ! Et chose admirable, comme nous avons fait pas mal d’angle à 90° et qu’il y a eu pas mal de vent aux alentours de 20-25kn, l’éolienne a donné comme jamais. Comme quoi cela sert quand même à quelque chose cet appareil, même aux allures portantes !

Journal de bord

La magie de la voile : du courant, le bon vent et juste un bout de génois pendant 5 jours: nous arrivons à des moyennes rarement atteintes 6,5 nœuds, 7 nœuds, 7, 5 nœuds. Incroyable. On pourra dire que nous sommes au top sur notre bilan carbone !

Oh, un cargo sous l’arc en ciel…

Coucher de soleil (vidéo), et ambiance en mer (vidéo, video1, video2, video3)

Pas d’oiseaux, pas de poissons, pas de dauphins. Rien ! Pas de cargos ni de pêcheurs pendant plus de 48h. Ça fait tout drôle de se sentir totalement seuls, encore plus que lors de notre traversée de l’Atlantique ! Mais les lumières sont toujours aussi belles et les formes de nuage parfois étonnantes !

Les habitudes reviennent vite et nous avançons à notre rythme. Nous dormons et nous réveillons sans réveil. Les quarts se font à l’extérieur, allongés, sauf lors des épisodes de grains.

Nous nous relayons en cuisine, selon nos envies et prenons tous nos repas ensemble. Les premiers jours, nous nous régalons des langoustes. Mets de choix sur Maverick 2 !

La gestion des aliments frais s’est bien passée. Nous aurons des mangues, bananes et ananas jusqu’à l’arrivée, tout comme les légumes conservés dans les boîtes Tupperware au frigo. Je me suis même lancée dans la confection de flan salé, de pain et de naans à la vache qui rit. Et oui, il en faut toujours sur un bateau ! Ça se conserve dans les fonds et ça se mange sans faim, surtout lorsque le fromage manque. 


Les grains s’invitent. Nous les voyons arriver le jour, à la couleur du ciel. Ils sont sur nous en moins de 5 minutes ! (vidéo)

Une nuit en traversée

Quelle nuit ! Grains deviendront forts, nuit deviendra noire, mer deviendra grosse : sacré résumé… Le capitaine à la manœuvre, avec juste un peu de génois et enfermé dans le carré sans pouvoir dormir.. Mais que disait la météo? Rien que de très banal… Si ça continue on va s’en retourner au Brésil, chez les copains !
Et on appelle ça des vacances ! Bon, le bon côté des choses sous ces latitudes, c’est qu’il y fait chaud. Pas de problèmes de froid et de gelures.
Gardons à l’esprit que ce n’est rien comparé à ce que nous aurions subi si nous étions descendus dans le Grand Sud. Regrettons-nous ? 

Sur cette navigation, nous repasserons la ligne de l’Equateur. Là encore, les conditions ne nous permettront pas de profiter pleinement de la ligne. Il est 21h00 sur la ligne (vidéo). Nous la fêterons le lendemain.


Arrivée :

Terres en vue. Il est 17h00. Nous n’arriverons pas de jour. C’est regrettable mais c’est comme çà !

20h, nuit noire mais rendus à bon port, sur bouée, Île Saint Joseph, Guyane.

Belle navigation de 7j 13h pour 1098NM avec seulement 15h de moteur, dont 4 pour recharger les batteries faute de soleil…. Tout va bien a bord.

Cette première nuit ne sera vraiment pas confortable. Nous bougerons dès le lever du soleil pour s’installer sur le mouillage de l’ile Royale sur l’archipel des iles du Salut (vidéo). Que c’est beau !

Maverick de nouveau en terre française au bout de plus de 2 ans de voyage !

Mais nous n’y resterons pas, la police nous faisant part, au travers d’un haut-parleur, qu’il est interdit de rester sur bouée. Nous partirons donc vers 10h00 pour Kourou.

La suite dans le prochain post !

Buenos Aires, la plus européenne des capitales sud-américaines

Littéralement « les bons airs » car elle fut fondée
sur une colline exempte de l’odeur du marais

Comment présenter Buenos Aires, cette ville cosmopolite, qui émerveille par son architecture, mais aussi tellement marquée par des régimes dictatoriaux, l’histoire des Mères de la Place de Mai, ou encore la vie et l’action de Eva Peron ? Tout cela avec une économie totalement en dents de scie. Cette ville si séduisante et débordante d’énergie, berceau du tango, telle qu’à l’image de cette danse sensuelle et virevoltante. Ne pouvant en résumer son histoire, vous pouvez cliquer sur ce lien pour en savoir un peu plus.

Vous l’aurez compris : nous sommes totalement tombés sous son charme. Nous aurions aimé y rester bien plus longtemps, si notre programme nous l’avait permis. Mais même à la retraite et paraissant libres comme l’air, nous avons des impératifs ! Deux courts séjours ont été possibles : que du bonheur. A la recherche des bonnes adresses, le nez en l’air pour découvrir tous ces édifices de style si hétéroclite. La joie de vivre dans les rues, la jeunesse heureuse et le tango bien sûr, si langoureux, affiché partout en spectacle, dans les restaurants, mais aussi pratiqué sur les places publiques. Des spectacles de grande qualité, payés au chapeau. Inoubliables ! La plus belle vidéo , la plus sensuelle que nous ayons vue à Buenos Aires- video1 video2).

Tellement d’émotions dans cette ville que j’en ai oublié mon appareil photo. Je n’ai donc que peu d’images et peu de vidéos et je m’en veux rétrospectivement.

Nous n’aurons fait qu’effleurer cette Buenos Aires.


Nous avons commencé nos visites par l’emblématique plaza de Mayo, à 10 minutes à pieds de notre logement. Plusieurs bâtiments historiques et gouvernementaux bordent La Plaza de Mayo.

La Plaza de Mayo, la plus ancienne place de Buenos Aires.


La Plaza de Mayo

Symbole de la révolution de mai 1811 et de l’indépendance de l’Argentine face à l’Espagne, cette place est le lieu d’une révolte inébranlable, tous les jeudis après-midi depuis trente ans. La Plaza de Mayo, qui abrite la célèbre Casa Rosada, siège du gouvernement, voit défiler les Mères de la Place de Mai, qui réclament la vérité sur les desaparecidos, leurs enfants disparus durant la dictature militaire entre 1976 et 1983. Malgré le régime républicain actuel, elles continuent les rondes, couvertes d’un foulard blanc (symboliquement un lange, pour commémorer la disparition de leur enfant). On estime que 30 000 jeunes adultes et adolescents ont disparu sans que les corps aient été retrouvés, et que 500 enfants ont été volés (ce qui constitue le combat des Grands-Mères de la Place de Mai). Pour en savoir plus, cliquez.

La Pyramide de Mai
Au centre de la place se trouve la Pyramide de mai. Ce monument a été construit en 1811 pour célébrer la Révolution et a ensuite été rénové en 1856 par l’artiste et architecte Prilidiano Pueyrredón. Entre la Pyramide de Mayo et la Maison du Gouvernement se trouve le monument à Manuel Belgrano, créateur du drapeau national.

Mais quel est ce palais rose ?

La Casa Rosada

La Casa Rosada a été construite sur le site d’un fort établi par les Espagnols en 1580 et utilisé par les vice-rois coloniaux espagnols.
Après l’indépendance, le fort a été réaménagé en douane par l’architecte britannique Edward Taylor, et plus tard, en 1862, le bâtiment a été choisi par le président Bartolomé Mitre pour être le siège de son gouvernement.
Son successeur Domingo Faustino Sarmiento a ensuite agrandi le bâtiment et aurait ordonné qu’il soit peint en rose dans le but de dissiper les tensions politiques en mélangeant les couleurs des partis politiques opposés (les fédéraux utilisaient le rouge, tandis que les unitariens utilisaient le blanc).
Une autre explication populaire de la couleur distinctive du bâtiment est qu’il était à l’origine peint avec du sang de vache comme alternative à la peinture parce que la peinture pelait dans l’humidité.

Mais au delà de l’histoire de ce bâtiment, remémorons-nous, le discours de Eva Peron, la madone des déshérités argentins, le 17 octobre 1945 (pour en savoir plus sur ce discours, cliquez) et sur Eva Peron en général, cliquez. Nous la retrouverons également plus loin, au cimetière de la Recolata. Et pour le plaisir, écoutez Don’t cry for me Argentina.


La cathédrale métropolitaine

La cathédrale se situe à l’angle de Rivadavia et de San Martín, à l’endroit où, en 1593, Juan de Garay a installé l’église principale. Depuis lors, elle a subi de nombreuses modifications, la dernière en 1862. C’est l’un des bâtiments les plus remarquables en raison de sa grande façade réalisée par Catelin et Benoît. La décoration de son fronton a été faite entre 1860 et 1863 par Joseph Dubourdieu. Elle comporte douze colonnes symbolisant les douze apôtres mais également un bas-relief représentant la rencontre de Jacob avec son fils Joseph en Egypte. Bien que sa façade soit de style néoclassique, l’intérieur a l’apparence d’une église coloniale espagnole. Pour l’anecdote, le pape François y a officié la messe pendant plus de 20 ans.

Cette cathédrale a pour particularité de ne pas posséder de tours, et ressemble plus à un temple grec qu’à une église catholique typique. Deux véritables surprises nous y attendent :

Le mausolée de marbre qui abrite la tombe du général José de San Martín, le Liberdador, mort en France, veillé par des soldats du corps prestigieux des grenadiers à cheval (pour en savoir plus, cliquez)

Et cette sculpture grandeur nature d’un homme allongé.

El Christo de los pobres

Il s’agit de la sculpture « Jésus sans toit ». Son réalisme est émouvant. La première sensation au premier regard est qu’il y a vraiment quelqu’un, une personne, qui dort sur ce banc.
C’est une image qui se multiplie, dans la vraie vie, dans les rues de Buenos Aires et des grandes villes du monde. C’est un SDF complètement emmitouflé, se protégeant du froid. Maigre et dégingandé, il a davantage froid car il a faim.
Une cagoule lui couvre la tête : il n’a pas de visage. Le visage de cette sculpture se manifeste dans ses pieds : on sait que c’est Jésus car sur ses pieds nus se trouvent les stigmates des clous de la Croix. Il n’a pas de toit, pas de travail, pas de terre. C’est une conséquence de la culture du jetable. 

Cabildo de Buenos Aires

Pendant des siècles, le Cabildo a été la plus haute autorité de la ville. L’architecte jésuite Andrés Blanqui l’a conçu en 1725. Une partie de sa façade a néanmoins été démolie pour agrandir l’Avenida de Mayo et Diagonal Sur. Six de ses onze arcs ont alors été détruits. Ce qu’il en reste a été entièrement reconstruit par l’architecte Mario Buschiazzo en 1940. Certaines pièces du Cabildo ont été utilisées pendant un certain temps comme cachots. Ils peuvent d’ailleurs être observés depuis la cour du bâtiment.

Nous avons poursuivi par le quartier incontournable de La Boca.

Le barrio de La Boca, berceau du tango, son fameux stade, la Bombonera, et son Club Atletico Boca Juniors, où a joué Diego Maradona

La Boca

La Boca est un quartier emblématique de Buenos Aires. Il doit son nom à son emplacement à l’embouchure du Riachuelo. L’histoire raconte qu’il serait le lieu de la fondation de la première colonie argentine. Il a abrité l’un des premiers ports de la capitale argentine. Le quartier s’est formé grâce aux immigrants Italiens et Espagnols qui sont venus s’y installer au cours du 19e siècle. Ces derniers étaient très pauvres ce qui explique que la plupart des habitations aient été conçues en tôle. Certaines habitations sont sur pilotis, le quartier ayant été régulièrement victime d’inondations.
Ses maisons colorées ont une histoire et même si le concept est vieux de deux siècles, les habitants s’y sont accrochés telle une tradition. Au milieu du 19ème siècle, les ouvriers Italiens se sont installés autour du port et ont décoré la façade de leur maison avec des restes de peinture pour bateau. C’est ainsi que la tendance des maisons multicolores est née ainsi que El Caminito, une rue aujourd’hui pittoresque, mais haute en couleurs.
A cette époque, La Boca était un quartier pauvre, voire le plus pauvre de la capitale. C’est au peintre Benito Quinquela Martin qu’il doit sa transformation. Lui-même originaire du quartier, il a encouragé ses voisins à rénover leur quartier tombé dans l’abîme. C’était en 1950 et grâce à cette initiative, les habitants ont transformé l’aspect désuet du barrio. Depuis, le quartier est envahi de restaurants et de bars ouverts la journée, le soir le quartier n’étant pas recommandable (pour en savoir plus, cliquez).

Mais qui sont ces personnages ?

Diégo Maradona, Eva Peron et Carlos Gardel, « le roi du tango », le plus grand chanteur de tango de tous les temps (pour en savoir plus, cliquez)


Nous ne passerons que sur le trottoir de la Bombonera, le stade de Dieu !

Royaume du club de foot de Boca Juniors, l’un des plus populaires d’Argentine, la « boîte à bonbons » est un stade unique au monde, en forme de fer à cheval. Le lieu d’une passion débordante en bleu et jaune, exacerbée par un de ses plus grands joueurs et hinchas : Diego Maradona. Pour en savoir plus, cliquez.


Pour la petite histoire, nous avions trouvé une délicieuse Parilla très authentique à la Boca lors de notre premier séjour, un peu à l’écart de la rue touristique, et nous étions promis d’y revenir avant de quitter Buenos Aires. La veille de notre départ pour le Brésil, montés dans le bus à la gare du Retiro, nous allons jusqu’au terminus, selon notre plan google, qui nous amène près du restaurant. Le conducteur du bus, nous jetant des coups d’œil peu rassurés, nous demande de descendre à l’arrêt précédent. Nous étions les derniers. Une fois dans la rue, un passant en face nous fait de grands signes nous indiquant de partir très vite ; une voiture arrive face à nous, nous klaxonne et nous fait aussi de grands signes : il nous faut quitter très vite ce quartier dangereux. Nous allons vite fait vers la rue principale, la séparation des deux quartiers. On nous fait comprendre que nous n’aurions jamais dû arriver dans cette rue… Comme quoi, il ne faut pas toujours suivre google !


Et que faire le dimanche à Buenos Aires, jour férié ? Aller au cimetière du Recoleta. Extraordinaire !

Le cimetière de Recolata, un cimetière pas comme les autres

Cimetière de Recoleta

Plus de 6 400 statues, sarcophages, cercueils et cryptes commémorent certains des fils et filles les plus célèbres d’Argentine, notamment Eva Perón, dans cette ville labyrinthique des morts.
Le cimetière de Recoleta, dans le quartier du même nom, était autrefois le verger de la
Basílica Nuestra Señora del Pilar attenante – l’église blanche scintillante qui surplombe la place à l’extérieur.
Le terrain, qui appartenait aux moines récollets dont le quartier tire son nom, est devenu le premier cimetière public de la ville en 1822. Son aménagement a été conçu par l’ingénieur français Próspero Catelin, qui a également conçu la cathédrale métropolitaine sur la Plaza de Mayo.
C’est un endroit d’une beauté étrange, avec des allées ombragées et d’imposants mausolées en marbre riches en styles architecturaux Art déco, Art nouveau, baroque et néo-gothique, symboles maçonniques et puissante iconographie religieuse.
Plus de 90 de ses tombes sont classées monuments historiques nationaux.
Les tombes les plus visitées sont celles d’Eva Perón et des anciens présidents argentins Sarmiento et Raúl Alfonsín.
Déambulant entre les mausolées, il est possible d’admirer les tombes de nombreuses personnalités argentines dont la célèbre Eva Perón , « Evita »première dame d’Argentine et épouse du Président Juan Perón.

Des tombeaux de toutes sortes, certains très anciens, d’autres contemporains, certains bien entretenus, d’autres en état de décomposition avancée… Ce cimetière ne peut laisser indifférent. Que de grands noms, que de personnalités, que de magnifiques monuments et cryptes au mètre carré. Vraiment très impressionnant. Tristes de ne pas avoir eu de guide pour nous raconter les histoires et anecdotes si nombreuses…

En voici quelques images, regroupées en montage. Difficile de ne pas tout immortaliser !

Quelques mots sur ces tombes particulières :

La tombe d’une jeune fille, Liliana Crocciati, fille d’un coiffeur, peintre et poète italien renommé.

Morte à Innsbruck en 1970 pendant sa Lune de Miel par une avalanche qui pénétra sa chambre d’hôtel par la fenêtre où elle fut écrasée et tuée par asphyxie. Ses parents ont reconstruit sa chambre dans sa tombe et ont placé à l’entrée une statue en bronze de Liliana dans sa robe de mariée, portant son anneau de mariage, avec son chien bien-aimé à ses côtés.  

Luis Ángel Firpo (1894-1960), surnommé « el toro salvaje de las Pampas » (Le taureau sauvage de la pampa), était un boxeur professionnel qui a pris sa retraite avec un record de 31-4-2 avec 26 KO. Il a combattu tous les grands noms de la boxe dans les années 1920.

Ce mausolée est précédé d’une statue grandeur nature du Firpo dans sa robe de boxe, conçue par le sculpteur Luis Perlotti.

La famille Roverano, venue de Gênes pendant la vague massive d’immigration à la fin du XIXe siècle a fait fortune avec la Confitería del Gas, aujourd’hui démolie, qui faisait concurrence au Café Tortoni.

Les Roveranos ont déménagé dans un nouveau caveau au cimetière de Cacarita en 1919, laissant la tombe vacante. Cependant, la statue d’un immigrant descendant du bateau AYUDATE (aidez-vous) sur la terre ferme en costume de paysan est toujours en bon état.

Tombe de Rufina Cambaceres,

Jeune femme enterrée vivante au début des années 1900. Elle aurait souffert d’un coma. Quelques jours après son inhumation, des ouvriers ont entendu des cris provenant de la tombe. Une fois ouvert, il y avait des égratignures sur son visage et sur le cercueil, celle-ci ayant essayé de s’échapper.

Sa mère a construit ce chef-d’œuvre de l’Art nouveau, devenu un symbole du cimetière.

Son cercueil est une dalle de marbre de Carrare, sculptée d’une rose sur le dessus, derrière un mur de verre, comme si sa mère voulant rattraper son erreur, voulait s’assurer de voir son cercueil et permettre son retour à la vie. Ornée d’une jeune fille en marbre sculpté qui tourne la tête vers ceux qui la regardent, elle a l’air sur le point de fondre en larmes. Sa main droite est sur la porte de sa propre tombe.

Francisco Javier Muñiz (1795-1871)

Homme politique argentin, médecin et scientifique de renommée internationale, connu pour son passé militaire. Sur le champ de bataille, il a découvert le glyptodonte, une version vieille de 10 000 ans du tatou d’aujourd’hui. En tant que civil, a été membre des deux chambres du Congrès. Sa contribution médicale la plus importante à l’Argentine loin du champ de bataille a été d’être le premier à utiliser le sérum de cowpox comme vaccin contre la variole.

La crypte de Muñiz, conçue par le sculpteur romain Ettore Ximenez, présente une énorme sculpture d’une femme tenant le bâton d’Asclépios dans une main et une épée dans l’autre.

Juan Galo de Lavalle (1797-1841), descendant direct du conquistador Hernán Cortés, était un général argentin.

À l’âge de 15 ans, il rejoint les Granaderos combattant pour l’indépendance, puis la guerre cisplatine contre le Brésil. Après son retour du Brésil, il a mené un coup d’État unitarien et exécuté son ancien commandant, le gouverneur fédéral en exercice, Manuel Dorrego. Contraint à l’exil, il fut pourchassé et mortellement blessé à San Salvador de Jujuy. Les officiers ont reçu l’ordre de décapiter Lavalle et d’afficher sa tête publiquement, mais les troupes loyales ont emmené son corps vers le nord, enlevant sa chair des os et ont embouteillé son cœur et sa tête. Les restes préservés ont été déplacés à Valparaiso, au Chili, jusqu’à ce qu’ils puissent être renvoyés à Buenos Aires en 1861.
Le mausolée noir de Lavalle est gardé par une statue d’un Granadero, avec une plaque qui dit : « Granadero ! Vela su sueño y, si despierta, dile que su patria lo admira ! » (Soldat ! Garde son sommeil et, s’il se réveille, dis-lui que son pays l’admire !) La statue n’est pas signée, bien que certaines sources l’attribuent à Luis Perlotti.

Et évidemment la tombe la plus célèbre et la plus visitée du cimetière, celle de María Eva Duarte de Perón (1919–1952), Evita. Mais, beaucoup moins connues, voici les péripéties inhérentes à sa dépouille.

Lorsqu’elle décède à 33 ans, son corps est embaumé et exposé jusqu’à ce que son mari soit chassé du pouvoir trois ans plus tard, en 1955, par un coup d’État. Son corps est alors transporté en secret à Milan puis enterré sous une fausse identité avec l’aide du Vatican au cimetière Maggior. Seuls le pape de l’époque (puis ses successeurs), deux colonels de l’agence de renseignement SIE ainsi qu’un prêtre connaissent la localisation exacte de sa dépouille. Trois autres personnes, dont le militaire putschiste argentin, Pedro Eugenio Aramburu, président autoproclamé de l’Argentine entre 1955 et 1958 et le général argentin Alejandro Agustín Lanusse qui occupera la présidence entre 1971 et 1973, savent que la « première dame du pays » est enterrée quelque part en Italie. Lorsqu’Aramburu est enlevé par les Montoneros en 1970, il leur avoue, avant d’être condamné à mort pour son rôle dans le coup d’État de 1955, qu’Evita repose en Italie. En 1971, Lanusse accepte de rendre la dépouille d’Evita à Juan et Isabel Perón (sa troisième épouse) à Madrid.

À la mort de Juan en 1974, Isabel prend le pouvoir et pour la contraindre à restituer le corps, les Montoneros enlèvent la dépouille d’Aramburu. Eva est alors ramené en Argentine, brièvement exposée au public et enfin inhumée en 1976 au cimetière de la Recoleta, 24 ans après son décès. Evita repose dans une crypte fortement fortifiée à environ cinq mètres sous terre, pour protéger sa dépouille. 


Dernier site à découvrir, avant de vous emmener en ville, surtout si vous venez au printemps à Buenos Aires, pour découvrir les cerisiers en fleurs…

Construit en 1967 à l’occasion de la visite de l’empereur japonais Akihito et de son épouse Michiko, c’est le plus grand jardin de style japonais hors du Japon. Orné d’éléments traditionnels, dont l’intérieur a été importé du Japon, certains de ses composants datent de plus de cent ans (video)

Un espace atelier-exposition est à disposition du visiteur. Mais quelle est la composition de ces objets ?


Lors de nos deux courts séjours nous n’aurons vu que ces sites, si peu dans cette ville magnifique !

Voici un petit melting-pot des images prises lors de nos pérégrinations, entre brocante, beffroi et le musée Kirchner que nous n’avons pas eu le temps de visiter. Et Fidel, vous le voyez, en train de haranguer les foules du balcon.


Le marché San Telmo, dans le quartier du même nom, le plus ancien de Buenos Aires, qui, comme partout en Amérique du sud, regroupe des restaurants et bars et non pas des commerces comme chez nous.


A Buenos Aires, nous nous sommes déplacés à pieds, en uber, mais aussi en métro, où nous avons découvert ces magnifiques mosaïques

Petit bonheur en fin de séjour, lorsque nous donnons notre carte métro avec une dizaine de passages (le prix étant très peu élevé) à un monsieur dans la rue. Il se détourne et efface discrètement des larmes de joie…


Le soir, dans les rues animées, un petit concert de percussion (videovideo1)…


Mais où peut on dîner sur le pouce ou boire une bière ? Et pourquoi par ceci ?

Vous souhaitez vraiment que je vous donne le prix ? 1 kg de pommes de terre au cheddar et 2 pintes de bière : 5 € ; 1 kg de burger et 3 pintes : 12 € (prix au marché parallèle. Si vous payez en carte bleue, vous paierez le double.


Dans notre quartier, rue Mexico, à San Telmo, l’excellente boulangerie, transformée en musée photographique…

Et je garde le meilleur pour la fin, la meilleure adresse, historique, pour découvrir un spectacle de tango à un coût modéré, dans un cabaret-bar-restaurant (nous avons pris la formule spectacle/boissons (2 coupes de champagne) pour une cinquantaine d’euros. Extraordinaire show ! S’il y a un endroit où il faut aller, c’est ici ! Vous pouvez réserver sur place (vidéo video1 video2video3)


Et voilà, nous avons repris nos valises pour retrouver Maverick 2 à Jacaré.


Mais le prochain post sera consacré, avant notre départ en mer vers d’autres destinations, à la capitale du street art, Valparaiso !

Notre road-trip en Patagonie (3) Le massif du Fitz Roy / le Perito Moreno / Torres del Païne



Pour mémoire, le parcours et les étapes du road trip dans son ensemble. En jaune, les déplacements en bus, très confortables puisqu’équipés de sièges couchettes, en violet l’avion (moins cher que le bus sur ce parcours) et en bleu, le voyage en ferry Navimag dont le récit a déjà été mis en ligne (lien).


Première nuit de transit à El Calafate, entre Ushuaia et El Chalten.

Nous y arrivons le jour de la victoire de la coupe du monde de football de l’Argentine sur la France. Le pays est en liesse, les couleurs en bleu et blanc partout. Des plus jeunes aux plus vieux, tous portent le maillot de Messi, la vedette (video).


Cette ville est très étonnante. Les faubourgs de la ville sont en hauteur sur des pistes non goudronnées (prenez soin de ne pas prendre d’hôtel ailleurs qu’en centre ville) et l’artère principale où là tout est beau et très propre. Un petit Chamonix local. Des brasseries et des bars nombreux, et certains originaux ! Sacré tronc !

Le jour suivant, avant de prendre notre bus de 13h00, recherche du western union puisque, paraît-il, à El Chalten il faut tout payer en cash. Et là, rien ne va plus, impossible de trouver des espèces. Les relais western union ne fonctionnent pas ou n’ont plus de liquidités. Après avoir arpenté le centre de long en large et d’aller retour en aller retour, nous nous voyons dans l’obligation de faire du cash chez un commerçant le proposant. Mais pas du tout à notre avantage.
Est-ce délibéré pour casser le marché parallèle ici ? Nous le pensons.

Partout en ville de drôle de cris d’oiseaux. Ce sont comme nos goélands chez nous. Ils envahissent littéralement les rues (vidéo)


El Chalten, capitale nationale du trekking et de la randonnée de la Patagonie argentine

Après 2h40 de bus nous voici au bout de la route, au bout de la vallée. Au pied des montagnes, du Fitz Roy et du Cerro Torre. Nous voici à El Chalten. Petit ville de 1.600 habitants composée majoritairement d’hôtels, auberges de jeunesse, bars, restaurants, appartements et chambres d’hôtes.
De là, 3 fameuses randonnées s’offrent aux voyageurs sportifs, situées dans le Parc National Los Glaciares. Le parc est gratuit et très bien entretenu. Les espaces de camping rencontrés au fil de nos randonnées parfaitement aménagés, y compris en toilettes. Aucun détritus ou papiers ne trainent au sol. Que du bonheur.


Voici ces 3 randonnées : la Lagona Torre (20 km – 400m de dénivelé) ; le mirador del Fitz Roy, sur le sendero al Fitz Roy (15 km pour 500m de dénivelé) et le Loma del Pliegue Tumbado (22 km – 1200 m de dénivelé)

Et c’est parti !

La Laguna Torre

Cette randonnée s’élève sur un très joli sentier, entre prés, forêts, torrents de montagne et rochers.

Arrivée sur la lagune glaciaire face à ce spectacle grandiose. Face à nous, le Cerro Torre et le Fitz Roy. Absolument grandiose !

Oh des glaçons dans l’eau ! Nous ne nous glisserons pas dans l’eau. Quel spectacle ! (vidéo)

Quel bonheur d’être obligés d’attendre que les nuages se désagrègent… La magie de la brume : le Fitz Roy est chapeauté !

Mais les nuages reviennent ! Et il ne fait pas chaud. Alors, il nous faut redescendre par le même chemin et s’arracher à ce spectacle. Ce chemin en aller-retour nous permet de voir les paysages que nous n’avons pas vus en montant. Enfin, nous nous retrouvons face à El Chalten.



La météo n’étant pas excellente, nous décidons d’une journée de repos. Beaucoup de vent, qui déchire les nuages de temps en temps, lorsque la pluie ne tombe pas. Il paraît que c’est classique ici et que nous avons eu beaucoup de chance de voir le Fitz Roy dès notre arrivée.

Nous nous promenons en ville et recherchons les spots « wifi » car nous sommes vraiment au bout du monde, et notre réseau téléphonique ne passe pas. La bière est universelle ici et bon marché. Rigolo à l’entrée du bar et sa table originale à l’extérieur.

Pas de relais Western union non plus ici. Le change intéressant, peut se faire dans les restaurants, friands de devises (euros, dollars).


Impossible de passer à El Chalten, sans vous comptez, a minima, l’histoire de ces deux sommets mythiques.

Le Fitz Roy

Le Fitz Roy est l’un des sommets des Andes – et du monde – les plus emblématiques notamment à cause de sa beauté et de son accès difficile. Connu de tous les alpinistes , il fait aussi rêver les randonneurs. S’élevant au bout d’une steppe désertique, à 3 359 m d’altitude, au-dessus du village d’El Chaltén , le majestueux sommet du Fitz Roy compose l’un des plus incroyables paysages patagoniens.

Le Fitz Roy fut d’abord baptisé par les Tehuelches « Cerro Chaltén » ce qui signifie en Tehuelche «La Montagne qui fume », le sommet étant souvent enrobé de nuages cotonneux.
Les Occidentaux découvrirent une première fois le sommet en 1782, par l’explorateur Francisco de Biedma y Narváez.
Une second expédition dans cette partie peu connue de la Patagonie eu lieu en 1834. C’était celle de l’anglais Robert FitzRoy , qui parcourait alors l’Amérique australe à bord du HMS Beagle.
C’est le géographe Francisco Moreno qui rebaptisa le sommet en 1877. Moreno avait pour mission de délimiter avec précision la frontière entre le Chili et l’Argentine. Après avoir aperçu au loin l’impressionnant Fitz Roy, le 14 février, il décida de le nommer en hommage au capitaine de la précédente expédition, Robert FitzRoy.
Quant au sommet par lui même, il fut gravi pour la première fois par les alpinistes français Lionel Terray et Guido Magnone en 1952. Ils débutèrent leur ascension du sommet le 31 janvier, pour l’achever le 1er février à 16h40.
Le pilier nord du mont Fitz Roy, dont les conditions extrêmes rendent l’ascension particulièrement difficile, fut gravi par l’italien Renato Casarotto en 1979.
Le Fitz Roy est l’emblème de la région patagone. Aujourd’hui, le dompter reste une performance physique et un véritable défi pour les alpinistes chevronnés.

Le Cerro Torre

Le Cerro Torre est une incroyable tour de Babel en forme de fusée, le sommet caché par les nuages 300 jours par an. Il est couronné par d’immenses blocs de glace et du givre en équilibre sur des abîmes, s’étirant sur plusieurs kilomètres.
Il culmine à 3102 mètres, et n’est pas seulement la plus belle et la plus difficile montagne à grimper au monde, mais c’est surtout une montagne de légende qui a inspiré le plus incroyable mensonge de l’histoire de l’alpinisme. Durant plusieurs années, ce haut sommet fut considéré comme l’un des plus inaccessibles au monde. Non pas parce que ce sommet est haut, mais parce que la dernière étape de son ascension exige de grimper une paroi granitique verticale sur 800 mètres, avant d’atteindre le sommet, souvent dans des conditions climatiques extrêmes et des vents très violents.
L’histoire :
En 1952, l’alpiniste français Lionel Terray affirma que le Cerro Torre était impossible à escalader. Ses parois étaient trop abruptes car extrêmement lisses. Les conditions météorologiques étaient épouvantables.
Les premières tentatives eurent lieu pendant l’été 1957-1958 soit en décembre. Il y eu au total 2 expéditions italiennes, menées par Cesare Maestri et Walter Bonatti, connus pour être de grands rivaux. Elles se sont soldées par des échecs. Les équipements, les techniques et la technologie de l’époque rendaient quasiment impossible le franchissement de la paroi de granite.
En 1959, l’alpiniste italien Cesare Maestri déclara avoir terminé la première ascension du Cerro Torre, après avoir atteint le sommet en passant par une route traversant la face est du pic. Son partenaire de cordée, Toni Egger trouva la mort au cours de la descente, pris dans une avalanche. Maestri fut lui-même secouru quelques jours plus tard, au pied de la montagne, à moitié enseveli sous la neige.
Cette première ascension revendiquée par Maestri, avec l’Autrichien Toni Egger, serait l’une des plus belles prouesses de l’histoire en matière d’alpinisme. C’était la conquête sur 7 jours d’un sommet extrêmement difficile sur un itinéraire très technique, le tout dans des conditions météorologiques défavorables. 
Mais cette ascension fut vivement contestée dans les années 1960.
Pour faire taire ses critiques, Maestri organisa une autre expédition, en compagnie de 5 grimpeurs, en 1970. Cesare Maestri retente l’ascension équipé d’une perceuse et d’un compresseur afin de pouvoir disposer des pitons dans la roche. Après un nouvel échec en Juin, il atteignit finalement la limite roche/glace l’été suivant, sans pour autant atteindre la calotte de glace sommital. En voyant que des espagnols s’apprêtent à utiliser la voie qu’il a ouverte avec l’aide des pitons, il se fâcha et arracha tous les pitons parsemant la dernière longueur. Cette ascension fut prénommée « route des compresseurs ».
Deux équipes américaines tentèrent le sommet voisin, Cerro Egger, en 1976 et 1977. En basculant sur le Cerro Torre, ils contestèrent la version de Maestri quant aux difficultés rencontrées sur les dernières dalles du sommet.
La deuxième ascension de la « route des compresseurs » eu lieu en 1979, et réalisée par les grimpeurs américains Jim Bridwell et Steve Brewer en 3 jours. Ceux ci ont terminé la route en escaladant du granit vierge par le biais de rivets, pitons et têtes de cuivre creusés au sein de fissures naissantes. Le sommet fut atteint le 1er avril 1979.
En 2012, David Lama fut le tout premier alpiniste à grimper entièrement en libre le Cerro Torre, c’est-à-dire sans équipement hormis la sécurité.


Le lendemain, la météo n’est toujours pas fabuleuse : nous ne ferons pas la grande randonnée au pied du Fitz Roy, le « Sendero Fitz Roy », le départ devant se faire au petit matin. Et il pleuvait. Dommage, mais en même temps, il y a bien trop de monde, et le dernier passage rocheux est annoncé raide et très étroit, avec de nombreux embouteillages.
Nous nous contenterons du mirador. Une quinzaine de kilomètres au départ de notre hôtel quand même. Prenez bien le chemin par la droite et redescendez par la laguna Capri ! La vue est à couper le souffle (video, video1 video2)

Le sentier commence tout au bout de la route qui traverse de part en part El Chalten. Nous qui pensions que le village était petit : nous n’avions pas été plus loin que la partie basse, proche des bus. Cela représente quand même, entre notre hôtel et le début du sentier, au moins 2 kilomètres, ce qui fait 4 km en aller-retour. La grande rando étant donnée à un peu plus de 20 kilomètres, le total aurait été vraiment élevé.



Notre dernier jour nous emmène sur la Loma del Pliegue Tumbado (« la colline du repli allongé ») qui nous donne une vue plongeante sur la Laguna Torres et l’ensemble du massif du Cerro Torre et du Fitz Roy. Longue rando de plus de 20km avec plus de 1100m de dénivelé. Ce sera notre plus grosse rando du séjour. Le départ du village se fait dans la douceur et dans une fraicheur relative. Au fur et à mesure de la montée, le vent se lève pour devenir absolument glacial. Les bonnets, gants, doudoune et goretex sont de sortie. Il ne faut surtout pas les oublier, au risque de se priver du sommet.

Arrivée au pied du sommet. Le vent est glacial et renversant.

Après un effort important face au vent, nous voilà arrivés au sommet ! La vue à 360 degrés vaut tous les efforts ! Nous regrettons seulement que la vue ne soit pas si dégagée (vidéo)


Redescente et pique nique dans un pré un peu plus bas à l’abri du vent et face au Fitz Roy. Que demander de mieux !

Et plus bas, en tournant le regard vers les bois, que voit-on ? Un rapace qui gratte la terre ! Incroyable. Mais quel est-il ? Il s’agit d’un caracara (vidéo)


Après une dizaine d’heures sur les chemins nous voilà en attente du dernier bus de 18h00 qui nous conduira à El Calafate, où nous passerons Noël. La route est magnifique.

Ici, pas de père Noël ni de crèche à tous les coins de rues, pas de guirlandes ni de sapins. Pourtant ils sont catholiques. Il y aura bien la messe, mais les repas doivent se dérouler en famille.


A El Calafate nous avons trouvé la plus belle auberge de jeunesse de notre road trip, le Schilling, idéalement placé, son joli jardin, ses espaces sympathiques, fort propres.


Sophie, qui apprend le français se démène pour nous. Elle nous organisera notre visite du Perito Moreno, le 25 décembre, notre cadeau de Noël. Extraordinaire glacier, l’une des plus belles merveilles de la nature du monde. Voyez par vous-même…


Le Perito Moreno, qui signifie « Expert Moreno », en référence à l’explorateur argentin Francisco Pascacio Moreno qui étudia cette région au 19ème siècle

Le Perito Moreno est impressionnant : le front du glacier mesure 3000 mètres de long sur 5000 mètres de large et la hauteur de glace émergée est de 74 mètres, la partie submergée dépasse les 700 mètres ! C’est un des rares glaciers de Patagonie qui n’est pas en régression. Il avance d’environ deux mètres par jour, soit plus de 700 mètres par an. Il fait partie d’un champ de glace situé à cheval entre l’Argentine et le Chili – la troisième plus grande réserve d’eau douce au monde.

Nous partons de El Calafate pour 2 petites heures de route en minibus.

Le groupe se scindera en deux, certains allant direction sur la promenade, les autres, dont nous, ayant pris l’option « promenade en bateau ». Nous le recommandons tout particulièrement, le coût n’étant pas exorbitant.

Et là le spectacle commence… Nous nous approchons tout près des glaces (vidéo, video1).

Le mot « bleu » ne suffit pas à décrire toutes les nuances que l’on peut observer sur ces pics, crevasses, grottes ou glaçons dérivant sous nos yeux, du plus clair, presque translucide, au plus foncé. Et, mystère de la nature, sous nos yeux se détache un iceberg (vidéo) (film). Extraordinaire !

Nuance sur ces blocs de glace…

Et sur ces façades de glaces

Et voilà, la promenade en bateau est terminée. A nous maintenant la randonnée aménagée tout au long du glacier. Il n’y a pas de mots assez forts pour définir cette masse de glace, tellement c’est beau !

Christophe nous avait offert à Noël 2021 une bouteille millésimée de vin d’Andalousie à boire lors d’une circonstance exceptionnelle.

Il n’y avait pas de lieu plus adéquat qu’ici dégusté avec cerises et des rochers ferrero. Merci encore à toi. Tu te reconnaitras. Il était d’autant plus délicieux !


Retour à El Calafate puis bus vers Puerto Natales, au Chili pour attendre notre ferry Navimag. Nous quittons la chaleur et le soleil de El Calafate, les nuages restant bloqués derrière la chaine andine, côté Chili. Nous le vérifierons les 5 jours où nous avons résidé dans cette ville.

Puerto Natales

Que dire de Puerto Natales ? Cette ville ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Tout est très cher, peu de lieux où se poser sans devoir consommer. Heureusement, j’avais privilégié un appartement que je vous recommande, proche de la gare de bus, à 10 minutes à pied du centre, enfin de la rue principale. Nous avons pu largement y trainer. Car, que faire quand il ne fait pas beau et froid. Rester au chaud !

Petite promenade dans les rues et découverte des maisons si peu isolées énergétiquement, que nous trouverions précaires en Europe. Et pourtant il fait froid ici, et c’est l’été !


Au fil des rues, rencontre avec les chiens, très présents au Chili (vidéo). Ils dorment dans la rue, tout en étant nourris et nichés sur les trottoirs. Ils se déplacent souvent en bande et ne respectent pas le code de la rue ! Combien de fois j’ai eu peur pour eux. Les conducteurs ont l’habitude mais les chiens courent le long des véhicules. Des accidents doivent arriver, sans aucun doute.

Et pour égayer les rues, des personnages pour habiller… les poubelles ! Et ces boites en bois sur les devantures de maison. Mais à quoi servent-elles ?

Le capitaine, ami des bêtes !

Et le bord de mer, très souvent agité !

vidéo


Le parc national Torres del Païne

De plus, Puerto Natales est aussi la ville la plus proche du parc national Torres des Païne, un incontournable selon la majorité des avis. Nous serons plus mesurés car pour s’y rendre, l’idéal est de louer une voiture. Mais où la louer et à quel coût ? Pour nous ce fut presque mission impossible, malgré les demandes réalisées auprès de tous les loueurs trouvés sur internet bien en amont de notre arrivée et ensuite sur place. Jusqu’au dernier moment, nous n’imaginions pas nous y rendre. Et le hasard nous a fait rencontrer une voyageuse qui nous a communiqué des contacts. L’un de ceux ci nous a rappelé, nous proposant une voiture pour une seule journée à 60 €. C’était ce jour là ou jamais. Et ce fut le seul jour où la météo était idéale.

Il faut ajouter à cela, l’entrée au parc obligatoire à 35 €/p pour 1 à 3 jours, acheté sur internet. Sachant que la distance entre le parc et la ville est de 120 km (240 aller-retour-, il n’est pas envisageable d’y retourner tous les jours. Il y a possibilité de dormir sur place mais les prix vont de 100 € la nuit sous tente à… 2000 € la nuit en pension complète. C’est juste inabordable ! Et il y a le bus, mais celui ci vous dépose au pied de « la » randonnée de 20 km ou au départ du trek W. Il ne vous permet pas de découvrir le parc. Enfin, les chemins que Jean-Benoit avait repéré sur la carte ne sont pas accessibles aux simples randonneurs. Il est obligatoire d’être accompagné par un guide ! Il ne reste donc que quelques miradors à voir et la laguna Azul qui permet la vue sur les Torres del Païne dans son ensemble.

Nous voilà partis dans notre véhicule. Nous ne serons contrôlés nulle part sur l’achat de l’entrée au parc mais de là à dire que l’on peut s’en passer…


La Laguna Azul est située au nord est. Peu de monde. Promenade tranquille au bord de l’eau. Quelle vue sur les Torres !

Oh des guanacos !


Nous voilà repartis vers le mirador del condor, sur des pistes très roulantes, en passant par les salto grande del Païne

Nous tournons autour du massif et les lumières et couleurs sont extraordinaires ! Voyez ces montagnes entre gris foncé et gris clair. Incroyable.

Là aussi, les bleus sont infinis et se mélangent sans se mélanger… (video

Nous sommes heureux de descendre de voiture et de découvrir le mirador du condor. Il n’est pas très long (une petite heure de montée) mais le vent au col est excessivement fort, tellement fort que les enfants ne peuvent y passer. Nous tenons à peine debout… mais arrivés là haut, c’est trop beau ! (vidéo – pardon de la qualité de celle-ci mais on n’a pas pu mieux faire !)

De là haut, nous voyons aussi les ravages d’incendie… (video)

Et voilà, c’est fini. Nous repartons par la route au sud du parc (par l’administration). Praticable et bien plus jolie que celle par laquelle nous sommes arrivés, où des travaux dantesques étaient en cours de réalisation.

Bref, nous sommes heureux d’avoir pu nous y rendre, les paysages étant splendides mais vous aurez aussi compris que, vu le prix, la question de s’y rendre peut se poser.


Rendez-vous pour le prochain post consacrés à deux villes, Buenos Aires, extraordinaire, et Valparaiso, capitale du street art.